mardi 27 septembre 2011

Non, l’Amérique n’a pas sauvé l’Europe !

Il est temps d’en finir avec la vieille scie d’une Amérique héroïque et désintéressée volant chaque fois au secours d’un continent ensanglanté par l’impérialisme prussien, accablé par l’horreur nazie ou menacé par l’abomination stalinienne.
L’Amérique n’a jamais eu le souci de l’Europe, et même la doctrine hégémonique américaine s’est construite sur l’affaiblissement du “vieux continent”.
Dès 1845, dans “Our Manifest Destiny“, John O’Sullivan écrivait : « … avec l’anéantissement de l’Europe, l’Amérique deviendra la maîtresse du monde. »
En 1890, “Our Country” précise que l’Europe vieillissante n’a plus les moyens de sauvegarder les valeurs civilisatrices de l’Occident, reprises par une Amérique dynamique émergente, et conclut par la fameuse formule « Europe must perish ! » (L’Europe doit périr).
Après la guerre de 14, où les Etats-Unis voyaient l’occasion de liquider les empires européens de l’Axe (allemand, autrichien, ottoman), d’imposer le règne du dollar contre celui de la livre sterling, et de confisquer la suprématie sur les mers à l’Angleterre, Theodore Roosevelt déclarera : « Nous avons échoué à profiter de la guerre ! »
Son cousin Franklin Roosevelt, retenant la leçon, monnaiera son entrée en guerre en 43, à la conférence d’Anfa, en posant ses conditions à De Gaulle et Giraud : ils doivent s’engager à démanteler l’Empire colonial français dans les trente ans !
Dès 1942, la doctrine développée par Frederick W. Marks III dans “Wind and Sand” met en place l’Amgot (Allied Military Government in Occupied Territories), véritable administration militaire visant à placer sous tutelle coloniale américaine l’Europe “libérée”. Une école d’administration coloniale est constituée dès 1942 à Charlotteville, bien avant l’entrée en guerre officielle américaine en Occident. Quarante milliards de “francs américains d’occupation” - qui font aujourd’hui la joie des collectionneurs - sont imprimés !
Les premiers éléments de l’Amgot débarquent vers Bayeux le 14 juin 1944, six jours après le début du débarquement, et, fait historique trop peu connu, l’on doit l’arrêt du processus colonial américain à la manifestation massive des Cherbourgeois, le 28 juin, les Américains ne voulant pas courir le risque se mettre la population à dos alors que la tête de pont cotentine n’était pas consolidée !
À Yalta, Roosevelt a sciemment et cyniquement livré la moitié de l’Europe à Staline, et, de ce fait, assura le succès du communisme et son extension pour encore 50 ans !
Si aujourd’hui certains pays comme la Pologne soutiennent les Etats-Unis en Irak, c’est contraints par chantage financier américain, étant donné leurs besoins de développement, après 50 ans de communisme.
Pendant toute la guerre l’action militaire américaine consista, sous couvert de “libération”, à détruire massivement le tissu industriel afin d’assujettir l’Europe à une tutelle financière de fer lors de la reconstruction, faite à l’unique profit des Etats-Unis sous l’appellation de plan Marshall…
Et personne ne parlera du sinistre plan Morgenthau de démantèlement de l’Allemagne, accompagné de la perspective planifiée de faire disparaître 20 millions d’Allemands par la famine(1).
La même technique est appliquée en Irak. Embargo, bombardement, “libération” et reconstruction !
Le monde est en somme en état de “guerre économique” permanente. Cette situation, par le jeu des instances mondialistes que les USA ont érigées, et dirigent à leur convenance pour leur unique profit (F.M.I., Banque Mondiale, O.M.C., etc.) affaiblit tous les jours un peu plus l’économie européenne en ruinant le Tiers Monde au seul profit américain.
Telle est la réalité du rôle “protecteur” des Etats-Unis sur l’Europe et dans le monde ! La “protection” américaine, aujourd’hui, ressemble fort à celle offerte par un gangster aux petits commerces qu’il rackette.
Bientôt, après le chantage économique, nous assisterons à la mise en place d’un chantage énergétique, en attendant le chantage à la famine organisé autour des OGM, domaine où les recherches les plus importantes ont porté sur la création de semences autostériles dont les brevets appartiennent à des multinationales américaines.
En dehors de ces chantages, la vérité est qu’il n’existe aucune menace sur l’Europe. Les seules qui ont jamais existé sont celles qui ont été mises en place sciemment par les Américains :
- La menace soviétique, due à un régime que les USA ont contribué à installer avec le financement de la révolution bolchévique, et à consolider à partir de Yalta.
- La menace terroriste incarnée par un Ben Laden, créature de la C.I.A. que l’on a manipulé opportunément, comme on a politiquement utilisé la bande à Baader voici 30 ans.
- La menace économique, résultat de la “guerre économique” américaine mise en place et poursuivie depuis 60 ans grâce à leur utilisation de la guerre. Comme en Irak aujourd’hui…
Si une menace existe pour l’Europe, elle ne vient que de ceux qui, pour des raisons confessionnelles ou économiques, cherchent à déstabiliser le monde à leur profit !

Ceux-là sont aujourd’hui toujours proches ou alliés des Etats-Unis, à moins… que cela ne soit l’inverse !
(1) Sur le plan Morgenthau et la politique américaine de démantèlement et de destruction de l’Allemagne, lire “Cruelles moissons” de Ralf Franklin Keeling, Ed. Akribeia.

1 commentaire:

Klaußius Germanicus a dit…

Lisez ce qui suit; vous verrez que
cette tentative de destruction, de
la part des Anglo-Américans, est
valable à plus d'un niveau. Mais
comme le dit l'auteur de ce billet,
si chaque individu(e) de souche
européenne, où qu'il soit, se fait
un devoir de retrouver son "ESPRIT
EUROPÉEN", alors les projets des
'maitres-du-monde' seront bloqués.
Cette opposition fonctionne déjà
dans les nations du BRIC.

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2011/09/26/summer-1942-winter-2010-an-exchange.html