mercredi 31 janvier 2024

Plusieurs types d'armes récentes de l'OTAN détruites en Ukraine depuis la semaine dernière

 Les demandes du régime de Kiev concernant les dernières armes et équipements fournis par l’OTAN sont devenues le pilier de ses appels et de sa “mendicité“. Les Ukrainiens continuent de prétendre que de telles armes « arrêteraient enfin la méchante Russie » ou même « jetteraient les forces de Moscou au-delà de la frontière ». Cependant, la sombre réalité du conflit le plus intense depuis la Seconde Guerre mondiale montre à quel point de telles affirmations sont dénuées de sens. En effet, depuis la semaine dernière, ce sont précisément ces dernières armes de l’OTAN qui ont subi une série de défaites humiliantes.

Le 23 janvier, plusieurs sources militaires ont fait état de la destruction du premier (et jusqu'à présent, le seul) système de défense aérienne SAMP-T en service dans les forces de la junte néonazie. Le système SAM (missile sol-air) de fabrication française fait partie d'un effort conjoint franco-italien visant à développer et fabriquer une arme universelle de défense aérienne et ABM (missile anti-balistique).

En juin 2023, la livraison du système a été confirmée par des sources militaires ukrainiennes, citant le président français Emmanuel Macron. Le SAMP-T est conçu pour engager des avions hostiles, ainsi que tous les types de missiles, y compris les missiles de croisière, les missiles à distance et les missiles anti-radiations. Les producteurs (MBDA et Thales) affirment qu'il a démontré sa capacité à abattre des missiles balistiques tactiques. La portée maximale d’engagement du système SAM contre des avions plus gros peut atteindre 120 km. Cependant, ses capacités contre les missiles balistiques et anti-radiations sont plutôt modestes, la portée maximale d'engagement contre de telles cibles n'étant que de 15 km. Les capacités du SAMP-T contre les drones sont très discutables, car ses missiles ne sont pas conçus pour attaquer des cibles aussi petites et lentes. Il est donc très probable que ce soient précisément des drones russes qui l’aient détruit.

Si cette hypothèse s’avère vraie, cela signifierait que l’armée russe a simplement contourné les capacités du SAMP-T en le détruisant avec une arme qu’il n’était pas exactement conçu pour contrer. D’un autre côté, la destruction récemment annoncée du dernier système de défense aérienne à courte portée « Skynex », de fabrication allemande, pourrait s’avérer bien plus humiliante. Les images montrent un véhicule détruit ressemblant au système anti-aérien « Skynex » monté sur camion. L'arme, fabriquée par Rheinmetall, est conçue pour combattre les drones, les hélicoptères et autres avions volant à basse altitude. Le « Skynex » est mobile et modulaire, avec tous ses composants emballés dans des conteneurs et facilement disponibles pour le transport. Ils peuvent être déplacés vers une autre position de tir par véhicule et soit placés au sol, soit actionnés directement depuis le véhicule lui-même. Ils sont généralement transportés par des camions RMMV HX.

Cependant, bien que les images disponibles du système détruit montrent le MAN KAT1, la modularité susmentionnée du « Skynex » indique que les différents camions n'éliminent pas la possibilité de sa destruction. Selon le régime de Kiev, le système est opérationnel depuis début 2023. Début décembre 2022, la junte néonazie a annoncé qu'au moins deux systèmes « Skynex » seraient livrés. Le prix annoncé des deux armes était de 182 millions d'euros (près de 200 millions de dollars). À l’époque, diverses sources avaient indiqué que le « Skynex » devait être livré au plus tôt début 2024, mais il semble que sa livraison ait été fortement accélérée. Il est également fort probable que des membres de l’OTAN l’opèrent, comme en témoigne leur présence importante dans la ville orientale de Kharkov, où plus de 60 d’entre eux ont été neutralisés lors d’une récente frappe de l’armée russe.

Et pourtant, ce n’est pas là que s’arrête la série de défaites humiliantes subies par les derniers armements et équipements de l’OTAN. Outre leurs systèmes de défense aérienne, les blindages de fabrication occidentale ont une fois de plus prouvé à quel point ils étaient surmédiatisés. En effet, les dernières images de combat du secteur Zaporozhye de la ligne de front montrent que le « Challenger 2 » de fabrication britannique a été détruit par les forces russes. Parmi un grand nombre de chars et de véhicules blindés détruits, les soldats russes ont également filmé plusieurs chars « Leopard 2A4 » de fabrication allemande équipés du système ERA « Kontakt-1 » de l'ère soviétique (blindage réactif explosif), ainsi que des M113 de fabrication américaine et les APC YPR-765 (transporteurs de troupes blindés) de fabrication néerlandaise. Il ne s’agit là que d’une fraction des équipements du régime de Kiev détruits dans l’oblast (région) de Zaporozhye, qui est essentiellement devenue un cimetière de blindés de l’OTAN lors de l’échec de la contre-offensive.

Il convient de noter qu'il ne s'agit pas de la première destruction documentée du "Challenger 2" de fabrication britannique, puisque le char a déjà été neutralisé début septembre, malgré les tentatives de Londres pour empêcher Kiev de l’utiliser en imposant des exigences déraisonnables à la junte néonazie. Quant au « Léopard 2 », ses performances ont été absolument atroces. La destruction de ce char de fabrication allemande, largement surestimé, est si courante à ce stade qu’il ,devenu inutile d’en parler  ces derniers mois. Quoi qu’il en soit, l’armée russe réalise des avancées modestes mais régulières sur l’ensemble de la ligne de front, tandis que les troupes de Kiev reculant  de manière régulière. Le gouvernement a consacré presque entièrement son temps à la défense, ses meilleures troupes ayant été gaspillées dans la contre-offensive été/automne tant vantée, dont les résultats ont été tout simplement désastreux. Ces événements sont une nouvelle preuve que la supériorité militaire conventionnelle de Moscou est non seulement présente, mais qu’elle grandit également de jour en jour.

Source: InfoBrics

Par Drago Bosnic

https://numidia-liberum.blogspot.com/2024/01/plusieurs-types-darmes-recentes-de.html

Les Turcs ottomans à l'assaut de l'Europe

 

Frioul

Qui sont ces Turcs qui, à partir de la fin du XIe siècle, se sont attaqués d'abord aux provinces byzantines d'Asie Mineure puis, à la fin du XIIIe siècle, à la partie européenne de l'Empire byzantin avant d'entreprendre la conquête des Balkans, non sans avoir auparavant encerclé le réduit byzantin dont le point fort était la capitale de l'empire, Constantinople qui tomba finalement entre leurs mains en 1453 ? Constantinople n'était pour eux qu'une étape car, au lendemain de sa conquête, ces mêmes Turcs lancent attaques sur attaques en direction de l'Europe centro-danubienne, mettant par deux fois le siège devant Vienne, une première fois en 1529, une seconde — la dernière — en 1683. Qui sont donc vraiment ces Turcs ?

Les Turcs ne sont pas des Européens

La langue qu'ils parlent n'est pas une langue indo-européenne ; c'est une langue agglutinante qui appartient à la famille des langues altaïques. Les Turcs sont originaires de Haute Asie tout comme leurs cousins Mongols. Lorsque les Turcs ont fait leur apparition en Europe, une Europe alors totalement chrétienne et imprégnée de culture gréco-romaine, ils l'ont fait en tant que conquérants. D'autres peuples, quantitativement moins nombreux il est vrai, plus ou moins apparentés aux Turcs comme les Bulgares, ou cousins lointains comme les Magyars avaient, les premiers au VIIIe siècle, les seconds à l'extrême fin du IXe siècle, été tentés par l'aventure européenne, mais bien vite, ces Bulgares et ces Magyars (Hongrois) se sont intégrés à l'Europe, ont adopté les structures politiques et sociales de l'Europe d'alors et se sont convertis au christianisme. Les Turcs en revanche, eux, n'ont nullement cherché à s'intégrer à l'Europe ; ils ont cherché avant tout à étendre leur domination sur l'Europe et à s'emparer de ses richesses. Musulmans, ils ont cherché non pas à “islamiser” les peuples qu'ils ont soumis — certains d'entre eux se sont ralliés à un islam de surface comme les Albanais et une partie des Bosniaques, davantage par intérêt que par conviction — mais à transformer ces peuples en sujets, plus ou moins durement traités selon les lieux ou selon les époques.

Frioul

De la conquête des Balkans…

La conquête de l'Europe par les Turcs a réellement commencé à la fin du XIVe siècle, même si, depuis la fin du XIIIe siècle, il y avait eu des actions ponctuelles le long des côtes grecques. Profitant de l'affaiblissement de l'Empire byzantin qui constituait en Europe orientale la seule force capable de leur résister, les Turcs ottomans, à partir de l'empire que leur chef Othoman (1288-1366) avait constitué en Asie Mineure, ont entrepris dans un premier temps le “grignotage” de l'Empire byzantin. L'état de faiblesse de Byzance était tel que l'un des empereurs, l'usurpateur Jean VI Cantacuzène, n'hésita pas en 1346 à donner sa fille en mariage au sultan turc, à lui céder la base de Gallipoli rien que pour obtenir son aide contre son rival Jean V. Avec Gallipoli, les Turcs s'installaient pour la première fois sur le sol européen. À partir de ce point d'appui, ils vont rapidement s'attaquer aux provinces européennes de l'Empire byzantin et aux États balkaniques récemment constitués, la Serbie qui avait connu un essor rapide sous Étienne IX Douchan (1333-1355) — le Charlemagne serbe — et la Bulgarie qui, après des heures glorieuses à l'époque du “Second Empire bulgare” se trouvait en pleine décadence. Au nord-est de la Bulgarie, les provinces danubiennes, la Valachie fondée en 1247 et la Moldavie fondée en 1352, étaient encore fragiles et insuffisamment organisées pour faire barrage à des conquérants tels que les Turcs.

Les premières victimes de l'expansionnisme turc furent les Serbes et les Bulgares. Le sultan Murad I (1359-1389) enleva d'abord aux Bulgares une partie de la Thrace et de la Macédoine et établit en 1365 sa capitale à Andrinople. Puis en 1371, il conquiert sans coup férir la Serbie du Sud. De là, poussant plus au nord, il occupe Nich et enlève Sofia aux Bulgares. La Bulgarie se trouva pratiquement aux mains des Turcs. Seules résistaient encore les principautés rivales du nord de la Serbie. Leur destin pour plusieurs siècles allait se jouer le 15 juin 1389 — selon le calendrier orthodoxe, c'est-à-dire le 28 juin d'après le calendrier latin —, lors de la bataille des Champs des merles — Kosovo Polje — à mi-distance entre Pristina et Mitrovica. La bataille longtemps indécise se termine par la victoire des Turcs conduits par le fils de Murad, Bayazid (Bajazet). Des milliers de soldats serbes y laissèrent leur vie ; quant aux prisonniers, ils allèrent en grande partie alimenter les marchés d'esclaves. Le roi serbe Lazare et les nobles de son entourage furent conduits devant Bayazid qui les fit décapiter. Après sa victoire, Bayazid dirigea ses armées vers le nord à travers la Bulgarie déjà soumise, en direction du bas Danube. Le prince de Valachie, Mircea, malgré l'aide de l'empereur Sigismond, roi de Hongrie, ne put les arrêter ; il dut accepter de payer tribut aux Turcs, ce qui lui permit de conserver l'autonomie politique et religieuse de sa principauté.

Un peu plus tard, en 1396, inquiet de la menace ottomane, l'empereur Sigismond prit la tête d'une véritable “croisade” avec des contingents allemands, hongrois et valaques auxquels s'ajoutaient les 10.000 hommes de Jean sans Peur, le fils du duc de Bourgogne. L'objectif était de libérer les Balkans. La croisade s'acheva le 28 septembre 1396 par un échec cuisant à Nicopolis (Nikopol). L'espoir de libérer les Balkans avait vécu.

Frioul

… à celle de la Grèce

Maître incontesté des Balkans, Bayazid s'attaque dès lors à la Grèce et aux établissements vénitiens de Méditerranée orientale. En 1395 déjà, il avait fait une rapide incursion dans le Péloponnèse où il s'empara de plusieurs forteresses. Deux ans plus tard, les Turcs reparaissaient en Grèce et occupaient même Athènes pendant quelques mois, tandis que Bayazid avec le gros de ses troupes tentait en vain de s'emparer de Constantinople, puis en 1446 se répandirent en Morée. En se retirant, ils emmenèrent soixante mille captifs qui furent vendus comme esclaves et obligèrent le despote — le gouverneur byzantin — de cette province à payer un tribut annuel. L'Empire byzantin dont le territoire se réduisait comme une peau de chagrin vivait ses dernières heures et se trouvait bien seul pour résister.

Le 29 mai 1453, le fils de Murad II, Mohamet II, s'empara après un long siège de Constantinople. Le dernier empereur était mort au milieu de ses soldats en défendant sa capitale. Pendant trois jours, la ville fut livrée aux soldats turcs qui pillèrent, violèrent, incendièrent et massacrèrent impunément. Les églises et les couvents furent profanés et la basilique Sainte-Sophie, après avoir été dépouillée de ses trésors, fut transformée en mosquée. Quant aux habitants grecs de la ville, ceux qui avaient échappé à la mort furent ou bien vendus comme esclaves, ou bien déportés en Asie Mineure. En quelques semaines, la ville chrétienne et grecque qu'avait été depuis plus de dix siècles Constantinople fut transformée en une ville musulmane et turque.

L'Empire romain d'Orient avait cessé d'exister ; les Turcs étaient maîtres des Balkans et contrôlaient l'Asie Mineure ainsi que les Détroits, tout comme ils étaient en train de se rendre maître de la péninsule grecque : Athènes fut occupée en 1458, Mistra en 1460 et la Morée l'année suivante. Seules quelques îles de la Méditerranée orientale restèrent aux mains des princes chrétiens, Rhodes jusqu'en 1522, Chypre jusqu'en 1571 et la Crète tenue par les Vénitiens jusqu'en 1669.

Vers la Bulgarie, la Hongrie, la Bohême et la Pologne

Non contents d'avoir soumis l'Europe balkanique et la Grèce, et de s'être assurés le contrôle de la Méditerranée orientale, les Turcs se sont lancés à partir du milieu du XVe siècle à l'assaut des pays du Moyen Danube. Face à la menace ottomane, l'Europe chrétienne a réagi modestement et tardivement. Outre la croisade malheureuse de l'empereur Sigismond et de Jean sans Peur en 1396, rares furent les autres tentatives pour contrer les Ottomans malgré les appels incessants de la Papauté. Certes en 1444, le Hongrois Janos (Jean) Hunyadi, gouverneur de Transylvanie, tenta de libérer la Bulgarie : son intervention se solda par un échec devant Varna ; le roi de Hongrie Vladislas qui avait participé à l'entreprise y trouva la mort ainsi que le légat de pape, Césarini. Hunyadi, devenu régent de Hongrie en 1446, ne renonça pas ; après avoir subi un nouvel échec en Serbie cette fois, il s'efforça de renforcer le système de défense au sud et à l'est de la Hongrie désormais directement menacée. À la demande du pape Calixte III représenté sur place par son légat Jean de Capistran, Jean Hunyade mit sur pied une nouvelle croisade mais, avant même que son armée fût prête, les Turcs qui avaient maintenant le champ libre depuis la prise de Constantinople, vinrent mettre le siège devant Belgrade en juillet 1456. Belgrade était l'une des pièces maîtresses de la défense de la Hongrie. Malgré des assauts répétés, les Turcs échouèrent. Leur dernier assaut le 6 août fut un échec total. Les Hongrois contre-attaquèrent et repoussèrent les Turcs jusqu'aux portes de la Bulgarie. Le danger ottoman était ainsi écarté mais dans les jours qui suivirent la bataille de Belgrade, Jean Hunyade et le légat Jean de Capistran succombèrent à leurs blessures. La victoire de Belgrade, le premier succès chrétien face aux Turcs depuis bien longtemps, eut un grand retentissement en Occident. Le pape décida que dorénavant, en souvenir de ce glorieux événement, on sonnerait chaque jour l'angélus à midi dans toutes les églises du monde chrétien. Le fils de Janos Hunyadi, Mathias Corvin, devenu roi de Hongrie en 1458, mena la vie dure aux Turcs. Il leur reprit la Bosnie en 1463, la Moldavie et la Valachie en 1467, la Serbie en 1482. Ces succès, hélas, furent sans lendemain. Après la mort de Mathias en 1490, la menace ottomane reparut et les territoires libérés par le roi de Hongrie furent réintégrés les uns après les autres dans l'Empire ottoman. Au début du XVIe siècle, l'avènement de Soliman le Magnifique (1520-1566) marqua la reprise des offensives turques, à la fois en Europe centrale et dans tout le Bassin méditerranéen. Les États directement menacés, la Pologne, la Hongrie et la Bohême, étaient des puissances secondaires. Les rois Jagellon de Pologne n'osaient rien faire qui puisse indisposer les Turcs ; leurs cousins Jagellon qui régnaient en Bohême et en Hongrie, Vladislas II (1490-1516) et Louis II (1516-1526), malgré leur bonne volonté, n'étaient pas de taille à lutter efficacement contre les Turcs. Deux grandes puissances en avaient les moyens, la France et la monarchie des Habsbourg sur laquelle régnait Charles Quint, sur les “Espagnes” depuis 1516 et sur le Saint Empire depuis 1519. La France en guerre contre les Habsbourg joua la carte ottomane sous François Ier et, en 1535, une alliance officielle fut même conclue avec Soliman le Magnifique. Désormais, les Habsbourg, seuls ou presque, vont se trouver à l'avant-garde de la défense de la chrétienté occidentale face aux Ottomans.

Face aux Ottomans : Charles Quint et les Habsbourg

Les choses ont commencé plutôt mal. Au début de 1526, Soliman le Magnifique lança ses armées à l'assaut de la Hongrie. Le roi Louis II, malgré les appels à l'aide, se trouve seul. La victoire des Turcs à Mohacs le 29 août 1526 au cours de laquelle le roi Louis II mourut à la tête de ses troupes, eut un retentissement considérable. D'autant plus que Soliman le Magnifique n'en resta pas là ; il se lança dans une expédition dévastatrice à travers la Hongrie, et occupa pour un temps Buda.

Non sans réticences, les Diètes de Bohême, de Croatie et de Hongrie désignèrent, pour succéder à Louis II, son beau-frère Ferdinand de Habsbourg, le frère de Charles Quint, estimant que celui-ci, grâce au potentiel de forces que représentait le Saint Empire, était le seul à pouvoir arrêter les Turcs dans l'immédiat, à les refouler par la suite. Les Turcs se montrèrent également très menaçants en Méditerranée occidentale grâce à leurs alliés barbaresques qui, depuis l'Afrique du Nord, menaçaient les côtes d'Espagne et d'Italie. Charles Quint s'efforça de les contenir et son fils Philippe II utilisa les talents de Don Juan d'Autriche pour les refouler. La victoire de Don Juan à Lépante le 7 octobre 1571 affaiblit pour un temps la puissance navale ottomane mais cette “victoire de la croix sur le croissant” n'empêcha pas les Turcs de conserver une position dominante en Méditerranée orientale jusqu'au XIXe siècle.

Depuis la plaine hongroise qui fut jusqu'en 1686 leur base avancée en Europe, les Turcs lancèrent à plusieurs reprises des attaques en direction de l'Autriche. En 1529, après avoir repris Buda que Ferdinand de Habsbourg avait libéré deux ans auparavant, ils parurent devant Vienne le 22 septembre. Les assiégés résistèrent et parvinrent le 14 octobre à repousser l'assaut donné par les Turcs à travers une brèche dans le Kärntner Tor. Le lendemain, le siège était levé. Par la suite, Ferdinand conclut une trêve avec le sultan dont il se reconnaissait vassal pour la “Hongrie royale”, c'est-à-dire les régions occidentales et septentrionales du royaume, le centre du pays restant aux mains des Turcs. Quant à la Transylvanie, elle devenait une principauté indépendante de fait, dont les princes, théoriquement vassaux des Habsbourg, pratiquèrent à l'égard des Turcs une politique faite d'un savant dosage d'alliance, de neutralité et de soumission, avec le double objectif d'échapper à l'occupation ottomane et de conserver leur indépendance par rapport aux Habsbourg. La trêve fut confirmée en 1547 ; elle assura un demi-siècle de paix précaire en Hongrie. La guerre reprit en 1591 sans résultat décisif ; le traité de Zsitvatorik qui y mit fin en 1616 maintint le statu quo territorial mais libéra la “Hongrie royale” de ses liens de vassalité à l'égard du sultan.

Les relations entre les Turcs et les populations soumises

En cette fin du XVIe siècle, la puissance ottomane était à son apogée. Les Turcs, minoritaires dans la population, exerçaient leur domination sur des millions de chrétiens, orthodoxes pour la plupart, protestants et catholiques en Hongrie. Pour tenir ces populations considérées a priori comme hostiles, les autorités ottomanes ont installé dans les villes et dans les principaux points stratégiques des garnisons turques et parfois même des colons comme en Bulgarie, afin de mieux surveiller les populations soumises. La ville chrétienne occupée, ce sont d'abord une garnison, une administration et également des signes extérieurs indiquant la présence turque, la ou les mosquées avec le minaret, symbole de l'islam victorieux, les établissements de bains, les souks, notamment dans les Balkans.

Comment sont traitées les populations chrétiennes soumises et qui sont majoritaires en nombre ? En fait, la situation varie d'un pays à l'autre, d'une époque à l'autre. Tout dépend du bon vouloir du gouverneur local, le pacha, tout dépend de la docilité ou de l'esprit de résistance des populations. Il est évident qu'une première image vient à l'esprit, celle du sac de Constantinople et du massacre d'une partie de ses habitants dans les jours qui ont suivi la prise de la ville. Il s'agit ici bien sûr d'un cas extrême, destiné à frapper les esprits et à servir d'exemple. La réalité quotidienne est plus nuancée, heureusement ! Il y a d'abord le cas particulier des Albanais qui, malgré un sursaut de résistance au milieu du XVe siècle à l'initiative de Skanderbeg, se soumirent assez facilement : une majorité d'entre eux se convertit à l'islam, d'autres se réfugièrent en Calabre et en Sicile. Dès lors, l'Albanie fournit au sultan des fonctionnaires, des officiers et de nombreux soldats. Une partie des Bosniaques a choisi aussi de se convertir à l'islam en raison parfois des abus de l'Église orthodoxe à leur égard. Autres peuples relativement privilégiés, les Roumains des principautés danubiennes, vassaux certes du sultan mais qui conservèrent leurs princes, et qui purent pratiquer en toute liberté leur religion orthodoxe. Cette situation relativement favorable a perduré jusqu'à la fin du XVIIe siècle et a favorisé un essor artistique et culturel notable avec la construction de nombreuses églises et monastères et la création d'écoles et d'académies. La situation se détériora à partir de la fin du XVIIe siècle car l'Empire ottoman était alors sur la défensive face aux Habsbourg et aux ambitions de la Russie.

Très différente fut la situation des Bulgares, des Serbes, des Grecs et des Macédoniens, durement traités et étroitement surveillés par les colons turcs implantés sur leur territoire. La terre devint la propriété exclusive du sultan qui en laissait une jouissance toujours révocable aux paysans indigènes moyennant de lourdes redevances. À ces redevances en argent ou en valeur s'ajoutait la devchurmé, à laquelle on procédait en principe chaque année, en réalité plus rarement et en fonction des besoins ; c'était la “cueillette” des jeunes garçons destinés à entrer dans le corps des janissaires après avoir été arrachés à leur famille. Ils formèrent ainsi une troupe d'élite, la garde prétorienne du sultan, le fer de lance des nouvelles conquêtes mais aussi l'instrument de nombreux complots. La Hongrie ottomane, celle des plaines centrales, fut traitée selon ce modèle. Quant à la question religieuse, elle varie d'un pays à l'autre. Les églises orthodoxes furent souvent le bastion de la résistance notamment en Serbie et en Bulgarie.

L'État y contrôlait très sévèrement les évêques et souvent envoyait en Serbie des évêques grecs jugés plus souples. Mais c'est à l'échelon des villages que le clergé orthodoxe joua son rôle de gardien des traditions nationales, ce qui valut souvent aux popes d'être les premiers visés par les autorités au moindre signe d'agitation. Les élites grecques, parfois, n'hésitèrent pas à se mettre au service des Turcs.

Le déclin ottoman

Les premiers signes du déclin de l'Empire ottoman apparaissent en 1664 lorsque les armées de l'empereur Léopold Ier (1658-1705) triomphent des Turcs à la bataille de Szent-Gottard. Faute d'argent et à cause des guerres en cours contre Louis XIV, l'empereur ne put exploiter cette victoire et dut signer avec le sultan la “paix ignominieuse” de Vasvar, provoquant ainsi la protestation d'une partie de l'aristocratie hongroise et des troubles en Hongrie royale qui furent largement exploités par les agents de Louis XIV. Pour conserver leur position en Hongrie, les Turcs s'allièrent au chef des insurgés hongrois Imre (Emeric) Thököly et pour le soutenir, en mars 1683, ils lancèrent une offensive en direction de Vienne. Une nouvelle fois, Vienne, la “pomme d'or” dont les Turcs convoitaient les richesses, fut assiégée. À l'appel du pape Innocent XI, tous les princes du Saint Empire, catholiques et protestants confondus, le roi de Pologne Jean Sobieski, mirent sur pied une véritable “armée européenne” que le duc de Lorraine Charles V conduisit à la victoire, le 12 septembre 1683, sur les pentes du Kahlenberg devant Vienne. Seul, Louis XIV avait refusé de participer à cette “croisade”, interdisant même aux volontaires français de s'y joindre. La victoire du Kahlenberg marque le début du reflux ottoman. Léopold Ier confia au duc de Lorraine et au prince Eugène de Savoie le soin de poursuivre les Turcs et de les chasser de Hongrie. Successivement, Eztergom, Vac, Visegrad furent libérées. Puis le 2 septembre 1686 ce fut au tour de Buda, le “bouclier de l'islam”, après 119 ans d'occupation turque. Au cours des années suivantes les victoires du prince Eugène, notamment celle de Zenta en 1697, permirent l'expulsion définitive des Turcs du territoire hongrois, ce qui fut officialisé par les traités de Karlovitz (Karlovici) en 1699 et de Passarovitz en 1718.

Le réveil agité des Balkans

L'Empire ottoman était maintenant sur la défensive. À la fin du XVIIIe siècle et surtout au cours du XIXe siècle, on assiste à un réveil des peuples balkaniques. Les Grecs, les Serbes, les Roumains, les Bulgares et enfin les Albanais se constituent en États indépendants face à un Empire ottoman en pleine décadence. Mais le tracé des frontières entre les nouveaux États, rendu compliqué par l'enchevêtrement des populations, a suscité des tensions, des rivalités, voire des guerres souvent encouragées de l'extérieur par les grandes puissances. On parle désormais de “poudrière des Balkans”. Les Balkans en effet deviennent un enjeu majeur dans la lutte d'influence à laquelle se livrent les deux grandes puissances voisines et rivales, la Russie et l'Autriche-Hongrie, mais aussi l'Allemagne et le Royaume-Uni. Et ce n'est pas tout à fait le fruit du hasard si c'est à Sarajevo, au carrefour du monde chrétien et de l'islam, que va débuter en 1914 la “guerre civile européenne” le dernier cadeau empoisonné offert par les Turcs à l'Europe.

Henri Bogdan (Professeur émérite d'histoire à l'Université de Marne la Vallée), avril 2005Clio.fr.

http://www.archiveseroe.eu/recent/142

La lutte de l’Occident contre le courant de l’histoire

 

par Jan Krikke

Une politique catastrophique peut être imputée à un manque de conscience de soi, ou à la croyance que le monde voit l’Occident comme l’Occident se voit lui-même. Un article d’Asia Times, les milieux d’affaire de Hong Kong qui décrit d’une manière assez impitoyable l’impuissance de l’occident qui n’arrive pas à renoncer à des mœurs dépassées par la réalité et qui se ment à soi-même autant qu’aux autres, leur principale arme «le dollar» est en train de devenir leur talon d’Achille et leur armée n’est pas loin d’être aussi peu convaincante, il ne s’agit pas comme ils le voudraient de recommencer la guerre froide et les coalitions, les idéologies qui vont avec, il s’agit de les empêcher de nuire en partant de la réalité.

Danielle Bleitrach

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On parle de guerre de plus en plus fort en Occident. Le ministre allemand de la Défense a proclamé ce mois-ci que l’Allemagne devait reconstruire son armée, comme l’a fait son collègue britannique. Au début de la guerre en Ukraine il y a deux ans, les médias occidentaux ont dépeint l’armée russe comme désespérément inefficace, dépassée et corrompue. Pourtant, ces dernières semaines, la Russie est devenue un danger imminent qui nécessite le réarmement de l’Europe.

De l’autre côté du monde, nous assistons à une transformation similaire. En 1972, l’Occident a adhéré à la politique d’une seule Chine. L’année dernière, de hauts responsables du gouvernement occidental ont effectué des visites largement médiatisées à Taïwan pour soutenir les «forces pro-démocratie».

Plus tôt, en 2020, le Congrès américain a adopté la loi sur l’autonomie de Hong Kong qui imposait des sanctions aux responsables et aux entités de Hong Kong et de Chine continentale qui violaient «l’autonomie de Hong Kong».

L’Occident, bien sûr, a une histoire de 500 ans d’implication avec des pays éloignés de ses frontières. Bien qu’il n’ait plus de contrôle physique sur le monde, il a toujours le contrôle financier grâce au système du dollar américain et à SWIFT, la chambre de compensation mondiale pour les transactions financières internationales.

Le dollar reste la lingua franca internationale. Cela explique pourquoi tout, du pétrole à l’or en passant par le bitcoin, est évalué en dollars.

L’Occident essaie maintenant de trouver des moyens légaux de confisquer les 300 milliards de dollars de la Russie qui sont enfermés dans le système du dollar. Cela nuira de façon permanente à la réputation de l’Occident en tant que gardien neutre du système financier, et pourrait accélérer un processus de dédollarisation déjà en cours, mais l’élite politique et financière occidentale a montré qu’elle était prête à parier sur la soumission de la Russie.

Diaboliser la Russie

Faire de la Russie un ennemi a été un cas remarquable de reprogrammation de l’opinion publique occidentale.

À partir des années 1990, la Russie et l’Occident ont investi des milliards dans l’exploration pétrolière russe et dans des oléoducs pour transporter du gaz et du pétrole vers une douzaine de pays européens. L’énergie russe à bas prix aurait ajouté un billion de dollars au PIB allemand.

L’intégration économique de l’Europe et de la Russie était un cas d’école d’une situation gagnant-gagnant – à l’exception des atlantistes et des gardiens du système du dollar à Wall Street.

Par conséquent, l’expansion de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, déguisée en diffusion de la liberté et de la démocratie, est la version moderne du fardeau de l’homme blanc à l’époque coloniale.

Les Russes ont tracé une ligne rouge à l’Ukraine. Ils connaissent leur histoire. Ils ont perdu 20 millions de personnes pendant la Seconde Guerre mondiale parce qu’Adolf Hitler avait besoin de pétrole russe après que l’Angleterre ait imposé un blocus pétrolier à l’Allemagne. C’est une vieille ruse impérialiste : créer une provocation et proclamer son indignation si cela provoque une réaction. L’OTAN s’est élargie et la Russie a réagi.

Lorsque l’Ukraine n’a pas réussi à contenir l’armée russe après l’échec de son offensive de l’été 2023, l’Occident a rebaptisé la Russie en tant qu’agresseur qui représente un danger pour l’Europe. La Russie est passée d’un pays de troisième ordre (selon les mots d’un sénateur américain défunt, «une station-service déguisée en pays») à un danger existentiel.

Peu importe que la Russie ait une population qui représente un quart de l’Europe et un PIB de la taille de l’Espagne ; sans parler de plus de Lebensraum que n’importe quel autre pays du monde. La densité de population de la Russie est de 8,46 habitants par kilomètre carré ; en Allemagne et dans une grande partie de l’Europe centrale, il est de plus de 230 habitants par kilomètre carré.

L’Allemagne a oublié les leçons du XXe siècle. Il prévoit désormais d’augmenter ses dépenses militaires annuelles et a alloué un fonds spécial de 100 milliards d’euros pour moderniser l’armée allemande. Peu importe que le taux de pauvreté en Allemagne approche les 20% et que près de 10 millions d’Allemands soient trop pauvres pour manger des repas complets, même tous les deux jours.

Le théâtre de l’absurde a atteint son paroxysme lorsque la ministre allemande des Affaires étrangères, la «verte», Annalena Baerbock, a proclamé : «Je fais la promesse au peuple ukrainien, nous sommes à vos côtés, tant que vous aurez besoin de nous, alors je veux tenir mes promesses. Peu importe ce que pensent mes électeurs allemands, je veux livrer la marchandise au peuple ukrainien».

À l’instar de l’Allemagne, le Royaume-Uni envisage également de se réarmer. Le mois dernier, le général britannique Sir Patrick Sanders a fait valoir que le danger posé par la Russie exigeait que l’Europe se mette sur le pied de guerre. Peu importe que le Royaume-Uni ait connu une surmortalité de 5000 personnes l’hiver dernier, en partie à cause du coût élevé de l’énergie, et que 4,2 millions d’enfants et 2,1 retraités vivent dans la pauvreté.

Tournant

Lorsqu’il est devenu clair que la Chine et l’Inde refusaient de jouer le jeu du régime de sanctions occidentales contre la Russie, les pays du Sud ont senti que la carte géopolitique avait changé. Une vingtaine de pays, pour la plupart d’anciennes colonies européennes, ont demandé l’adhésion aux BRICS. Lorsque l’armée nigérienne a destitué son président francophile, des manifestants ont encerclé le parlement nigérien et l’ambassade de France en brandissant des banderoles pro-Poutine.

La France a menacé d’intervenir, mais lorsque les voisins du Niger, le Burkina Faso et le Mali, ont déclaré que l’intervention occidentale au Niger serait considérée comme une déclaration de guerre contre eux aussi, les Français ont su que le vieux jeu impérial était terminé. L’héritage de la France de 100 ans de domination (néo)coloniale sur le Niger : 30% de l’électricité française est alimentée par de l’uranium nigérian, tandis que 85% de la population nigérienne n’a pas accès à l’électricité.

***

Il est tentant de blâmer la politique catastrophique de l’Occident sur un manque de conscience de soi, ou la croyance que le monde voit l’Occident de la même manière que l’Occident se voit lui-même. Une théorie plus sombre qui circule sur les réseaux sociaux est que l’Occident fomente un conflit avec la Russie et la Chine pour masquer l’état fragile du système financier dominé par le dollar.

Si le système du dollar devait s’effondrer sous le poids de sa dette massive (300 000 milliards de dollars et plus), la Russie et la Chine seraient des boucs émissaires parfaits pour détourner l’attention de décennies de politique financière et monétaire irresponsable, qui a provoqué une inégalité des richesses jamais vue depuis le XIXe siècle. Les enfants américains héritent d’une dette de 78 000 dollars à la naissance, ce qui représente leur part de l’énorme dette nationale américaine de 34 000 milliards de dollars.

Carte du monde basée sur la taille de la population plutôt que sur la zone géographique.
Image : OurWorldData.org.

En l’absence d’un retour en arrière, l’Alliance atlantique n’a aucun scrupule à jeter des millions de personnes dans la pauvreté, à encourager les Ukrainiens à se battre jusqu’au dernier Ukrainien dans une bataille qu’ils ne peuvent pas gagner, et à mener une guerre économique contre la Chine pour maintenir un monde unipolaire, même si cela signifie combattre la majorité mondiale. L’esprit de la démocratie s’arrête au bord de la rive habituelle.

Mais il y a une lueur d’espoir

L’élite politique et économique occidentale est peut-être moralement en faillite et tente de préserver son hégémonie à un coût énorme, mais elle n’est pas suicidaire. L’histoire montre que son bras d’application de l’OTAN n’entre jamais dans une confrontation militaire directe avec des pays qui peuvent se défendre, en particulier les pays qui possèdent des armes nucléaires.

sourceAsia Times via Histoire et Société

https://reseauinternational.net/la-lutte-de-loccident-contre-le-courant-de-lhistoire/

La Révolution bolchévique – VIIIème partie

 

Le premier Romanov a été élu par une assemblée populaire,
La tâche a été rejetée à plusieurs reprises par la mère de Michel I, l’assemblée a dû insister.

Le gouvernement de Michel I et son père le Patriarche Filaret et les rois anglais contemporains Jacques et Charles Stuart.

Elisabeth Petrovna, fille de Pierre le Grand, et George II Auguste de Hanovre, roi d’Angleterre.

Cette analyse historique a à voir avec la révolution bolchevique, du moment qu’on oblige les gens à croire que la révolution a éclaté parce qu’il y avait un mauvais gouvernement pendant des siècles en Russie … .

En 1613, le premier Romanov a été élu, Michel, un jeune garçon de seize ans, une assemblée populaire a insisté afin qu’il accepte le mandat de gouverner la Russie, étant donné le jeune âge, sa mère avait refusé un poste similaire. Par conséquent, nous avons des Romanov élus, souvenons-nous, élus par une Assemblée populaire  qui devait insister pour qu’ils acceptent des honneurs et des devoirs. Il n’y a pas une autre famille régnante élue par le peuple d’une manière pacifique et pressante. Les Russes les voulaient absolument.

Vers la fin du XVIe siècle, en 1598, la glorieuse dynastie des Riourikides disparut, dont le fondateur était le légendaire viking Riourik. Le manuscrit nestorien, la plus ancienne chronique russe attribuée à Nestor di Pecerska, moine des grottes de Kiev, atteste de son existence. Au IXe siècle des tribus Viking dirigées par Riourik prirent le contrôle des zones qui s’étendaient le long de la rivière Dniepr, ainsi que d’autres territoires, où se trouvaient déjà des peuples vikings, slaves, ougriens et baltiques. La ville principale devint Kiev.

La Rus’ que les Riourikides commencèrent à  gouverner incluait l’Ukraine actuelle, la Biélorussie, la Russie occidentale, la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie. Le dernier tsar appartenant à la dynastie des Riourikides était Fédor, fils de Ivan le Terrible. Fédor était gravement malade, sa mère était Anastasia Romanova. Ivan l’avait passionnément aimée et il n’a jamais été résigné à sa mort. Fédor est mort en 1598, il n’avait pas encore trente ans. Sa fille unique, Feodosia, est morte en 1594, elle avait à peine deux ans. Après près de huit siècles finit la dynastie Riourikides et commence une période historique connue sous le nom de « La période des troubles ». Ce fut un temps où les démons se déchaînèrent comme pendant la révolution bolchévique.

L’ambitieux Boris Godounov, probablement responsable de la mort de Ivan le Terrible, réussit à se faire nommer régent. Un second fils de Ivan, Dimitri, aurait pu devenir tsar, mais lui aussi mourut mystérieusement, et les soupçons des boyards, des propriétaires fonciers russes, tombèrent sur Boris Godounov. En 1606, Dimitri fut proclamé Saint par l’Eglise orthodoxe russe. Boris Godounov haïssait les boyards Romanov parce que les Romanov étaient les oncles de Fédor et ils auraient eu le droit d’être nommés régents. Les Romanov qui pouvaient le gêner furent enfermés dans les Monastères. Cependant, le règne de Boris, qui dura sept ans et demi, fut rendu très difficile par un faux Dimitri, qui prétendait être le prince Dimitri Ivanovic échappé à la mort. Ce faux Dimitri eut le soutien de l’aristocratie polonaise. Cet aventurier réussit à soulever le peuple en Russie, plusieurs Cosaques se rebellèrent, durant le mois de Juin 1604. Boris Godounov terrifié, se rendit compte que sa fin approchait. Il mourut le 23 Avril 1605. De 1605 à 1613, les ambitions pour prendre le pouvoir se déchaînèrent exactement comme  trois siècles plus tard.

Entre les faux Dimitri et les lourdes ingérences polonaises sur le territoire russe, les gens avaient besoin d’un gouvernement stable, dirigé par des personnes loyales et honnêtes.

Les diables se déchaînèrent durant la période des troubles. Les Romanov avaient été enfermés dans les monastères, mais le peuple russe les réclama à grands cris.

Les Romanov sortirent vainqueurs aussi de la révolution bolchevique, on voulut toujours les éliminer mais ils seront toujours Saints.

Après cette brève description de la période qui précéda l’élection des Romanov, essayons d’analyser  la politique du premier Romanov, Michel, et d’analyser la politique des rois qui gouvernaient d’autres nations à cette époque. Essayons de comprendre si Michel était vraiment un oppresseur  et si les autres étaient libéraux. Je répète que dans ces écrits on parle de faits et d’événements, objectivement et honnêtement, il n’y a pas d’animosité contre personne, même le pire ennemi, j’ai toujours été animée par des principes chrétiens.

Nous allons faire une comparaison entre les Romanov et les rois d’Angleterre, surtout, tout simplement parce que les gouverneurs Anglais ont presque toujours eu d’excellentes ”critiques historiques”.

Le respect absolu par la soussignée au peuple anglais et ses gouverneurs.

Michel ler Romanov a gouverné la Russie de 1613 à 1645.

A cette époque, en Angleterre, nous trouvons Jacques Stuart jusqu’en 1625 et Charles Stuart jusqu’en 1649.

En politique étrangère Michel a eu de bons résultats dans les affrontements difficiles avec les Tatars, les Polonais et les Suédois. Il conclut un accord avec l’Empire suédois, le traité de Stolbovo, un accord signé le 27 Février 1617. Il réussit à obtenir une trêve et même la paix avec la confédération polono-lituanienne en 1618 et en 1634. Il envoya des explorateurs en Sibérie, une zone abandonnée et presque inhabitée à l’époque.

Le Zemski Sobor (traduction littérale: Assemblée de la terre), l’assemblée populaire qui avait élu les Romanov, a été créé en Russie en 1549, à l’époque du tsar Ivan le Terrible.

Le sous-développement de la Russie était dû aussi et surtout à l’invasion mongole (1223-1480), presque trois siècles … . Les premières institutions parlementaires anglaises remontent au XIIIe siècle, mais la Russie pourrait-elle avoir un parlement lors de ce siècle … ? Trois siècles plus tard … souvent il y aura un retard de trois siècles, est né le Zemski Sobor, le premier parlement russe.

Comme nous l’avons dit, pour la première fois l’assemblée fut convoquée par le tsar Ivan le Terrible, qui la consulta souvent. Il faut mettre en évidence la grande intelligence des Russes, qui, dans ces trois siècles de domination mongole ne perdirent pas leur identité, au contraire, ils furent en mesure de garder les traditions, la spiritualité et la culture.

On ne parle pas beaucoup du premier parlement russe et on ne parle assez mal. Ce n’est pas vrai que seulement la noblesse pouvait faire partie de cette assemblée. Les religieux et les représentants des  marchands et des citoyens étaient des membres actifs du Zemski Sobor.

Au Parlement de Oxford (1258), ce qui peut être considéré comme le premier Parlement anglais, surtout les nobles pouvaient y accéder. Ce Parlement de Oxford a été fondé par Simon V de Montfort, sixième comte de Leicester, le pouvoir était géré par un conseil privé. Certains bourgeois pouvaient entrer dans le deuxième Parlement créé par Simon V de Montfort, c’était en 1265, mais ce Parlement n’a pas eu l’approbation du roi Henri III. Le Parlement modèle de 1295, le Parlement du roi Edouard Ier, était le premier qui avait une représentation populaire.

Quelqu’un pourrait observer qu’on ne parle pas de la « Magna Carta », de 1215, document important, mais les droits des barons étaient bien mieux protégés que les droits des serviteurs.

Revenons à la comparaison entre Michel Romanov ler et les rois anglais de cette époque.

Michel a toujours mené une vie très simple, les Romanov n’aimaient pas beaucoup les palais. En Angleterre, les nobles du XVIIe siècle avaient l’habitude de mener une vie très confortable.

Michel était une personne très raisonnable, doux et humble, Jacques et Charles Stuart étaient des personnages un peu plus complexes. Bien qu’il y ait eu un Parlement en Angleterre, le gouvernement du roi Jacques Ier était absolutiste; au cours de son règne les émeutes dans les rues et les places étaient nombreuses, où affluaient des grandes masses de paysans, artisans, et ouvriers qui protestaient contre les impôts du gouvernement et l’exploitation à laquelle ils étaient soumis par le régime. Les soulèvements ont été écrasés par la force militaire.

Dans ces années se formèrent les partis populaires des « Levellers » et des « Diggers ». La journée de travail d’un ouvrier était de 16 heures et les salaires étaient très bas.

En 1625, le trône d’Angleterre et de l’Écosse a été hérité par le fils Charles Ier et le gouvernement de ce dernier était dramatiquement oppresseur. En 1649 le roi fut condamné à mort et décapité.

En Russie, jusqu’à 1633, l’année où il est mort, c’est le père de Michel, le Patriarche Filaret qui gouvernait principalement, et le jeune fils admirait beaucoup son père. La politique de Filaret était éclairée et juste, ainsi définie par les historiens honnêtes, ceux qui n’ont pas intérêt à discréditer la Russie et les Romanov. Lorsque Michel fut élu, le pays était détruit, Filaret réussit à apporter la prospérité en Russie. La réforme fiscale, la lutte contre la corruption et les exemptions pour les commerçants étrangers contribuèrent à renforcer le pays.

Malheureusement, beaucoup d’”historiens” parlent d’injustice sociale, et des impôts oppressants à l’époque de Michel et Filaret … ce n’est pas vrai! On peut consulter des documents historiques et vérifier, Michel et Filaret étaient des souverains honnêtes, qui vivaient avec sobriété.

Avec ces analyses historiques on voudrait que les lecteurs comprennent qu’il y avait des périodes où les rois d’Angleterre n’étaient pas aussi libéraux comme ils sont souvent décrits, et dans ces périodes de l’histoire le peuple russe n’était pas opprimé par les tsars Romanov, malheureusement comme on le dit souvent. Et de toute façon, nous répétons le respect absolu pour l’histoire, la civilisation et la culture anglaises.

Continuons d’analyser le travail d’une femme Romanov, une tsarine peut-être peu connue, comparant sa politique avec celle des ”collègues” anglais tant aimés par l’histoire.

Cette analyse a à voir avec la révolution bolchevique, du moment qu’on oblige les gens à croire que la révolution a éclaté parce qu’il y avait un mauvais gouvernement pendant des siècles … ce n’est pas vrai!

Analysons Élisabeth Petrovna, fille de Pierre le Grand.

Elle régna de 1741 jusqu’à sa mort en 1762.

De 1727 à 1760,  en Grande-Bretagne, régnait George II Auguste de Hanovre.

Elizabeth, fille de Pierre le Grand, était très aimée par le peuple, de sorte que lorsque la nuit du 6 Décembre 1741 elle arriva avec quelques-uns de ses fidèles à la caserne du Preobrazhensky, siège du régiment des gardes d’honneur, avec un discours déterminant, elle attira la sympathie du régiment et fut très habile pour convaincre ses gardiens de la suivre au palais, où se trouvaient la régente Anna et son fils Ivan. La régente Anna ne resista pas longtemps. Elizabeth était soutenue dans toute de la Russie.

Sous le règne de Elizabeth, la cour russe rivalisait avec les cours européennes pour la gloire, comme Pierre l’aurait désiré. Des architectes italiens ornèrent les villes russes  avec des palais magnifiques, en particulier le célèbre architecte Francesco Bartolomeo Rastrelli. L’attitude de Elizabeth était pro-française et pro-italienne, la priorité absolue: occidentaliser le pays.

En 1747,  Jacob von Stählin créa l’Académie des Beaux-Arts.

La tsarine défendait le prestige de son pays et affronta avec courage la Prusse. Elle réussit à obtenir de Suède, la partie dans le sud de la Finlande, à l’est de la rivière Kymmene.

Alexis Petrovitch Bestoujev-Rioumine était vice-chancelier de Elizabeth et dirigeait la politique étrangère avec intelligence, même si l’impératrice ne le supportait pas, cependant, elle reconnaissait ses mérites .

Il était celui qui gardait l’alliance avec l’Empire austro-hongrois, en réconciliant l’impératrice avec les cours de Vienne et de Londres. Bestoujev maintenait en équilibre même les relations les plus précaires.

Tout cela n’aurait pas été possible sans le grand soutien que lui donnait Elizabeth. L’impératrice était la digne fille de son père, elle avait une grande attention aux personnes les plus défavorisées et elle se souciait du bien-être de son peuple et de son éducation.

Elizabeth accrut les échanges commerciaux et chercha des nouveaux débouchés industriels. On poursuivit l’exploration de la Sibérie. Elle fonda l’Université de Moscou par décret du 25 Janvier 1755, l’Université de Saint-Pétersbourg avait été fondée en 1724 par son père Pierre. Le grand mérite de Elizabeth fut de restaurer le budget de l’Etat.

Elle fonda également  une importante manufacture de porcelaine à Lomonosov, près de Saint-Pétersbourg, créant de nouveaux emplois.

Elizabeth était très appréciée par la noblesse et par le peuple. Elle donna de la stabilité à la politique intérieure, en reconstituant le Sénat, comme l’avait fait son père Pierre, avec les chefs des départements d’Etat. Elizabeth éloigna de la cour beaucoup d’individus dangereux et intrigants et ce n’était pas une tâche facile, mais elle réussit à écarter tous ceux qui complotaient dans l’ombre.

En même temps, alors qu’en Russie Elizabeth régnait avec la même ténacité et l’intelligence de son père Pierre le Grand, en Grande-Bretagne, il y avait un roi allemand.

Ne voulant pas avoir un roi catholique, avec ” The act of settlement ”, acte de disposition de 1701, le Parlement anglais stipulait que seul un prince protestant pouvait devenir roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande, et par conséquent, pendant près de deux siècles, 1714-1901, les princes allemands de la dynastie de Hanovre gouvernèrent la Grande-Bretagne.

George II, qui régna de 1727 jusqu’à sa mort en 1760, n’eut pas la même popularité que Elizabeth put obtenir immédiatement dans son Pays. George II, comme son père, George I, n’était pas très intéressé par la Grande-Bretagne. Le royaume qui leur avait été confié était considéré utile seulement pour s’enrichir davantage, et obtenir le prestige et le soutien militaire pour la terre qu’ils aimaient: la principauté de Hanovre. George II ne connaissait pas très bien la langue anglaise. Ne pas connaître la langue du peuple qu’on gouverne est impardonnable. Si Elizabeth Romanova ne connaissait pas la langue russe elle aurait été critiquée au niveau international  … aujourd’hui encore.

Avec George II, il y eut une grande expansion, de nombreux territoires ont été conquis dans des diverses régions du monde, mais George II créait des colonies, tandis que Elizabeth étendait le territoire aux régions voisines de la Russie et elle ne créait pas de colonies ni aucune autre sorte de sujétion.

Grandes conquêtes anglaises en Amérique, en Afrique et en Inde. En 1732 on fonda la province coloniale de la Géorgie en Amérique, qui en 1752, devint une colonie de la couronne.

Le mérite de George II était d’avoir fondé  l’Université de Goettingue, mais elle ne se trouve pas au Royaume-Uni … . Le roi George emmenait personnellement ses troupes en bataille et cela lui fait honneur. Il  fut le dernier roi d’Angleterre à combattre courageusement sur le champ de bataille.

Fort heureusement, beaucoup d’historiens affirment que la Russie des Riourikides et des Romanov ne colonisa pas les terres conquises, mais construisit une société multiculturelle et multireligieuse.

Donc, il faut garder à l’esprit que dans l’histoire du monde, qui conquiert a toujours eu deux options: coloniser et opprimer, ou bien créer une société multiethnique. Les Riourikides et les Romanov ont toujours choisi la deuxième option. Par conséquent, entre George ll et Elizabeth Petrovna il y avait aussi cette différence importante, George II colonisait comme ceux  qui l’avaient précédé, Elizabeth cherchait à construire la société multiethnique que son père Pierre avait tant aimée.

Nous pourrions continuer à comparer la politique des Romanov, même celle des précédents gouverneurs Riourikides, et la politique des rois Européens de leurs contemporains, nous découvririons toujours des grandes idées, des initiatives et des bonnes relations avec le peuple en Russie, une relation heureuse, surtout  grâce à la profonde et authentique spiritualité des gens et des leurs gouverneurs, par contre, dans d’autres pays nous trouverions assez souvent des gouverneurs colonialistes et des ” serveurs des banquiers”.

Il y a un détail qui n’est pas considéré comme intéressant peut-être, dans un monde qui est en train de se barbariser, en abandonnant l’art et la culture: beaucoup des Romanov étaient des artistes, ils avaient en particulier tant de talent pour la peinture. Les « Artistes » d’un autre genre … étaient les révolutionnaires bolcheviques, ceux qui ont planifié une telle révolution déjà au XVIIIe siècle  et les financiers du bolchevisme. Cependant, beaucoup de personnes veulent encore croire à la révolution bolchevique organisée pour sauver le peuple russe des ”Tsars oppresseurs ” … .

Vu la façon dont on traitait les peuples dans d’autres pays du monde, avec des gouvernements considérés comme libéraux  … , nous sommes surpris qu’il n’y ait pas eu du bolchevisme …  dans ces pays là.

Daniela Asaro

 Merci pour la collaboration dans la traduction au professeur Saber Othmani.

revu par Martha pour Réseau International

Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur.

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Les Deux Étendards de Lucien Rebatet

La place de la Femme dans la société française au cours des siècles

 

La Femme celte

Durant toute l’époque gauloise, les femmes avait une indépendance économique totale. En effet, La société celte admettait la propriété individuelle mobilière à côté d’une propriété foncière collective. Elles pouvaient donc posséder des biens propres consistant en objets utilitaires, en bijoux et en têtes de bétail. Les femmes pouvaient donc user de ce droit de propriété à leur guise, aliéner sans contraintes les biens acquis, en acquérir d’autres. Lorsqu’elles se mariaient, elles conservaient leurs biens personnels et elles les reprenaient en cas de dissolution du mariage.

Le mariage celte était d’ailleurs une institution souple, résultat d’un contrat dont la durée n’était pas forcément définitive. Les femmes choisissaient librement leur époux. Comme dans toutes sociétés, il arrivait que des parents voulussent arranger le mariage pour des raisons d’opportunité économique ou politique. Mais même dans ce cas, elles avaient leur mot à dire.

Le mariage, en tant que contrat, n’était au fond que très provisoire et pouvait être rompu à tout moment. C’est dire que le divorce était extrêmement facile. Si l’homme décidait d’abandonner sa femme, il devait s’appuyer sur des motifs graves. S’il n’en avait pas, il devait payer des compensations très élevées, exactement comme dans un cas de rupture abusive de contrat. Mais, de son côté, sa femme avait le droit de se séparer de son mari quand celui-ci la soumettait à des mauvais traitements ou entretenait au domicile une concubine qui ne lui plaisait pas.

Les enfants pouvaient hériter aussi bien de leur mère que de leur père. Les filles n’étaient point écartées de la succession comme ce sera plus tard le cas avec la loi des Francs.

Les riches tombes retrouvées en France (Comme celui de la Dame de Vix) et les écrits des écrivains romains montrent que les femmes celtes pouvaient arriver au pouvoir par leur sagesse, leur audace et leur autorité. C’est ainsi que Boadicée (Qui combattit les romains vers l’an 60 en Bretagne) et Cartimandua (Qui fit alliance avec Rome à la même époque) nous sont connues par les historiens latins.

Les écrivains de l’Antiquité gréco-romaine ont été frappés par l’aspect redoutable et par l’ardente personnalité des femmes gauloises, toujours prêtes à intervenir dans une querelle pour défendre leurs droits et les droits de leur mari, participant même au combat, telles des furies déchaînées.

Suivant la grande tradition des sociétés du Paléolithique européen, la philosophie du druidisme (la religion des Celtes) s’appuya sur la vénération de la Déesse mère, la Grande Déesse primordiale. De ce fait, la société celte insistait sur le caractère de souveraineté des femmes, cet être mystérieux, à la fois agréable  et redoutable, et doué du pouvoir de donner la vie. De là l’égalité entre les hommes et les femmes avec une prééminence pour la femme.

La Femme & le Droit romain

La colonisation romaine et l’introduction du droit romain de la famille en Gaule fut un changement radical. En raison de la « fragilité de son sexe », mais plus exactement par peur de l'influence qu'elle pourrait exercer notamment dans la vie de la cité, la femme romaine reste une éternelle mineure, soumise d'abord à la tutelle de son père, puis de son mari, et retombant sous la tutelle de ses frères en cas de veuvage. Sa condition rejoint celle des esclaves.

Le père choisissait l’époux de sa fille sans qu’elle ait son mot à dire. Le mari avait sur elle tous les droits, y compris, en théorie du moins, le droit de mort. Il pouvait  la traduire devant un tribunal familial et l'y faire condamner en cas de faute grave, par exemple en cas d'adultère, bien entendu, mais aussi lorsqu'elle avait bu du vin, ce qui lui était rigoureusement interdit. 

La société romaine, avec son droit de la Famille, avait donc une mentalité profondément discriminatoire envers les femmes. Ce droit familial évolua légèrement à la fin de la République. Certes, la femme restait encore sous l'autorité de son père, mais le mariage l'en affranchissait pour toujours. Pour les femmes de la haute société, le mariage sous le régime de la séparation de biens fut introduit. Elle put gérer sa fortune sans le contrôle du mari, disposant librement de sa personne et de ses biens.

En Gaule, le droit familial romain ne toucha que la province sénatoriale de la Narbonnaise (Actuelle Provence et Languedoc) et les quelques gaulois ayant réussi à obtenir la citoyenneté romaine (En fait les élites locales et les marchands).

L’apport du Christianisme

Le christianisme apporta une toute nouvelle façon de considérer la femme. Les signes et les paroles de Jésus-Christ s’adressaient aux hommes et aux femmes sans distinction. Dès les débuts de l’Église, les péchés de tous, homme ou femme, étaient pardonnés de la même manière pour tous. Le même paradis leur était promis. Droits et devoirs du chrétien étaient identiques pour tous.

Jésus n’avait pas hésité à protester contre tout ce qui offensait leur dignité. Il avait même établi avec les femmes de son époque un rapport de liberté et d’amitié (Marthe et Marie, par exemple). S’il ne leur attribua pas le même rôle apostolique qu’à ses disciples masculins, il a fait d’elles les premiers témoins de sa résurrection et les a valorisées par l’annonce et la diffusion du Royaume de Dieu pour lesquels elles jouèrent un rôle essentiel (Marie-Madeleine, notamment).

« Il n'y a ni esclave ni homme libre ni femme ; car tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus » (saint Paul).

C’est dans ce contexte du début de l’ère chrétienne que Cécile et Agnès, à Rome, et de nombreuses autres femmes, osèrent proclamer leur liberté personnelle au nom de Jésus Christ. Elles le payèrent de leur vie. Elles s’opposèrent à l’autorité paternelle injuste, aux pressions familiales et aux habitudes séculaires de vivre un mariage forcé. Elles avaient choisi de consacrer leur vie et leur virginité à l’amour de Jésus-Christ. L’Église prit leur défense et fit tout ce qu’elle put pour que leur choix soit respecté. Mais il fallut du temps et de nombreux martyrs pour que les mœurs changent et que l’idéal chrétien puisse être respecté par les autorités civiles.

La Femme du Moyen-âge

Le droit coutumier médiéval reconnaissait l’égalité juridique entre les hommes et les femmes à tel point que les femmes ayant le statut de servage (Paysans attachés à un manse servile, terre qu'ils cultivent et ne peuvent quitter) pouvaient posséder des biens propres.

Régine Pernoud a démontré que la femme occupait, dans la société médiévale, une place éminente, quoique différente de celle de l’homme. Le culte marial, qui se développa à partir de cette époque, symbolisait la dignité féminine. Le Moyen Âge se termine d’ailleurs sur l’image d’une femme exceptionnelle, Jeanne d’Arc. Celle-ci n’aurait jamais obtenu, dans les siècles suivants, l’autorité qu’elle a exercée en son temps. 

L’Église a encadré l’institution du mariage dans un sens particulièrement favorable aux plus faibles, parfois contre les mœurs dominantes de l’époque. Les théologiens ont veillé à ce que le consentement des deux époux soit librement exprimé, à l’exclusion de celui de leurs parents, pour former un mariage valide. Si plus tardivement, le renforcement du pouvoir royal redonnera un rôle aux parents, la brutalité du « rapt de séduction » et du mariage forcé sont donc exclus autant que possible par les règles instituées par l’Église dès l’époque médiévale, qui consacre une notion d’intérêt supérieur des époux. Pour certains, le consentement devait même être l’unique élément fondateur d’un mariage, indépendamment de toute relation charnelle et contrairement au droit germanique qui fondait le mariage sur la conjonction des corps.

Les juges ecclésiastiques ont élaboré des théories compréhensives fort défavorables aux hommes volages, préservant les femmes du déshonneur. Dans une première hypothèse, l’homme et la femme étaient regardés comme unis par les liens du mariage dès lors qu’ils s’étaient engagés par ce que l’on nommait les « paroles du présent », et la règle de l’échange des consentement en public, devant l’église et assorti d’une bénédiction nuptiale ne s’imposera que plus tard. Mais pragmatiques et prévenants, les théologiens ont aussi considéré comme valablement mariés les amants qui, après la simple promesse d’un engagement ultérieur, dite « paroles du futur » ou fiançailles, succombaient à la chair !

L’Église médiévale n’hésitait pas à accorder du pouvoir aux femmes. L’ordre monastique de Fontevrault, fondé au XIIe siècle, était une communauté religieuse mixte. Les moines et les moniales vivaient dans des maisons séparées, mais ils étaient sous la direction commune d’une abbesse plutôt que d’un abbé. Le monastère de Fontevrault fut supprimé par la Révolution française de 1789.

Malgré ce qu’en ont dit les historiens de la Troisième République, Plusieurs femmes, religieuses ou laïques, ont enrichi les sciences et les arts de ce temps, montrant ainsi leurs implications dans la société de l’époque :

  • Héloïse dans l’étude des langues anciennes (Vers 1092 – 1164) : Première femme à suivre l’enseignement des Arts libéraux ; fondatrice de l’Abbaye bénédictine de Paraclet (premier ordre monastique doté d'une règle spécifiquement féminine)
  • Hrotsvitha de Gandersheim dans le théâtre et la poésie (Xe siècle), connu pour ses pièces de théâtre qui ont étonné par leur ton, inattendu de la part d’une moniale : ces pièces, qui regorgent de miracles et d’interventions célestes, recèlent aussi des déclarations d’amour enflammées, des passages drôles, des héros attachants, qui font passer sa rigidité de pensée.
  • Hildegarde de Bingen (1098 – 1179), compositrice de musique, naturaliste et médecin qui fit la synthèse des auteurs classiques et inventa la Théorie des quatre humeurs. Connue également pour ses intuitions pénétrantes ou des idées à venir sur la physiologie humaine : comme l'affirmation que la Terre tourne autour du Soleil, placé au centre du monde, que les étoiles fixes sont en mouvement, et que le sang circule dans le corps.
  • Dhuoda (vers 800 – après 843) en pédagogie avec son traité d'éducation, le premier connu pour le Moyen Âge, est écrit à Uzès, de 841 à 843.
  • Herrade de Landsberg, auteure et illustratrice de l'Hortus deliciarum (Le Jardin des délices), composé entre 1169 et 1175. Première encyclopédie écrite par une femme, c'était un superbe manuscrit à vocation essentiellement didactique et de formation de ces moniales, formant ainsi un tout premier recueil à l'intention exclusive de la formation des femmes (Détruit à Strasbourg en 1870).
  • Et tant d’autres.

Avec la renaissance, c’est le retour du droit romain du pater familias

A partir du XIVe siècle, la Renaissance italienne a remis au gout du jour le Monde romain et le Droit romain de la famille. Le pouvoir absolu du pater familias, comme dans l’Antiquité païenne a ainsi été institué comme norme.

A partir de 1450, le déclin du statut juridique et social de la femme était acquis. Un fait illustre cette régression. Au Moyen Âge, la reine de France était couronnée à Reims, à l’égale du roi ; mais cette tradition a disparue après 1610. Déjà en 1593, un édit du Parlement de Paris avait interdit aux femmes toute fonction dans l’État, généralisant cette nouvelle pratique à l’ensemble du Royaume de France.

Au siècle des Lumières, la femme « Objet et accessoire à consommer ou à utiliser »

Il serait naïf de penser que l’émancipation de la femme actuelle soit due aux représentants du siècle des Lumières, bien au contraire. Leur vision sur la « race féminine » apparaît comme infâme et scandaleuse à nos esprits d’aujourd’hui, puisqu’ils la citent banalement, sans honte, parmi des objets et accessoires à consommer ou à utiliser. « Cela commence, précisément, dès l’état de nature de Rousseau, dont le sauvage, « pour seuls biens », explique-t-il, « connaît la nourriture, une femelle et le repos ». (…) Diderot établit ses ambitions à « un carrosse, un appartement commode, du linge fin, une fille parfumée ». (…) La chosification instrumentalisante de l’être féminin peut aller loin, parfois. Nous pensons par exemple au frère cadet de Mirabeau, qui d’une de ses « conquêtes » fait écrire au héros de sa Morale des Sens : « C’est un meuble de nuit, dont le jour on ne sait que faire. » (…) Et Sade d’utiliser cette métaphore : « Je me sers d’une femme par nécessité, comme on se sert d’un vase dans un besoin différent. » (…) Le fameux vers si désinvolte de Musset : « Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. » (…) D’autres diagnostiquent dans l’imposition du rapport sexuel à « l’espèce femelle » (comme sans élégance écrira Voltaire), un droit primordial » (X. Martin, L’homme des droits de l’homme et de sa compagne (1750-1850), Éditions Dominique Martin Morin, 2001, p. 68, 69, 114).

Les fameux Droits de l’Homme et du citoyen, proclamés en France en 1789, n’avaient été alors pensés et établis que pour le mâle. Dans ce contexte difficile pour les femmes, quelques-unes luttèrent fortement pour obtenir d’être entendues. L’une d’elles fut Olympe de Gouges (1748-1793), femme de lettres, dramaturge, pamphlétaire et politicien française. Non seulement elle s’est battue pour l’abolition de l’esclavage des Noirs, mais elle écrivit aussi La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne (1791), dont les premiers mots sont : « Homme, es-tu capable de justice ? Une femme te questionne ! »

Le code Napoléon scelle le destin des femmes pour 170 ans !

Le déclin de la condition féminine a culminé avec le Code Napoléon (1804), qui réduisait la femme mariée au rang de personne mineure ; code inspiré du droit justinien, œuvre d’un empereur byzantin du VIème siècle, qui faisait de la femme un être « perpétuellement inférieur ». Il faudra attendre 1973 pour que les femmes puissent ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de leur mari !

http://histoirerevisitee.over-blog.com/2018/11/la-place-de-la-femme-dans-la-societe-francaise-au-cours-des-siecles.html

mardi 30 janvier 2024

La Révolution bolchévique – VIIème partie

 

Une analyse de la  gestion sage des Romanov

La Russie des Romanov a sauvé les Etats-Unis

Le gouvernement mondial des banquiers  continuait à organiser la ‘révolution’ …

Nous avons déjà mentionné que Benjamin Disraeli, Premier ministre britannique et écrivain, avait appréciait beaucoup Alexandre II, fils de Nicolas Ier.

Après la défaite de la guerre de Crimée, la Russie était un pays de plus en plus faible, les révolutionnaires appartenant aux sectes occultes profitaient de la terrible défaite en Crimée

pour convaincre les agriculteurs et les ouvriers de se soulever contre le pouvoir des «Zar oppresseur ». Provoquant une grande colère et de la haine dans les sectes qui voulaient s’approprier la Russie rapidement, Alexandre II Romanov fit ressusciter son pays, et réussit dans cette tâche difficile.

 La priorité absolue : l’abolition du servage.

Un travail long et pénible conduisit à la libération des serfs. Il est approprié d’en parler. Tandis que les sectes travaillaient pour détruire la Russie, Alexandre II travaillait dur pour donner la liberté à des millions d’individus.

Le 11 Avril 1856 Alexandre II a commencé à parler avec grande diplomatie avec les Russes riches et puissants, qui avaient toujours empêché les Romanov de libérer les serfs.

En Janvier 1857, le Tsar a créé « Un comité secret sur la question paysanne ». Il était nécessaire de maintenir la discrétion afin que tous ceux qui le contraient avec tous les moyens, ne sachent pas qu’il cherchait sérieusement à offrir une vie meilleure à de nombreuses personnes.

Les propriétaires des terrains de l’actuelle Lituanie et de l’actuelle Biélorussie étaient ceux qui se montraient plus disposés à trouver un accord avec Alexandre.

Une première disposition pour l’émancipation des serfs a été promulguée par Alexandre II, le 2 décembre 1857. Cette disposition est connue comme “ Le rescrit Nazimov”. Elle portait le nom du général Vladimir Ivanovic Nazimov, qui avait eu l’ordre du Tsar Alexandre de recueillir les opinions de tous les propriétaires fonciers des provinces les plus favorables à la libération du servage. Après avoir obtenu les informations de Nazimov, le tsar a promulgué le « rescrit ».

Alexandre a procédé sagement et à petits pas. Avec le « rescrit » les conditions de vie des domestiques étaient améliorées, mais cependant, en Russie, les domestiques ont toujours été protégés par le gouvernement. Avec l’accord du 2 décembre 1857, Alexandre a commencé à apporter des améliorations dans les trois provinces les plus libérales.

Le Tsar désirait que les intellectuels qui faisaient partie des sociétés secrètes et qui l’accusaient d’être un oppresseur, collaborassent avec lui à l’élaboration du projet de loi pour la libération des serviteurs; mais ces derniers ont refusé parce qu’ils ne voulaient pas la liberté du peuple. Ils voulaient créer une servitude pour tout le monde: le peuple et les gouverneurs Romanov, et pour créer cet esclavage ils avaient besoin des frictions sociales pour mieux manipuler les gens et enseigner à haïr les gouverneurs légitimes … .

Alexandre II était en train de gâcher leurs plans … comme l’avaient fait d’autres Romanov …, ils gouvernaient bien.

Au début de 1858, le « comité secret sur la question paysanne » est devenu « comité suprême »  et les journalistes ont eu amplement l’occasion d’en parler. Malheureusement prévalait toujours la propagande destructrice des sectes, qui dénigraient toutes les réformes de Alexandre. À l’été de 1858, Alexandre II a voyagé pendant près de deux mois afin d’écouter d’autres opinions liées à l’émancipation des serfs.

On ne peut pas dire que Alexandre agit comme un autocrate. L’année suivante, le «comité suprême» a cessé d’exister et a donné naissance aux « commissions de révision », dirigées par Jacov Ivanovic Rostovcev qui étaient chargées de la préparation du projet de la loi d’émancipation.

Rostovcev est mort en 1860 et celui qui l’a remplacé était beaucoup moins libéral. Le projet de Rostovcev a subi des changements introduits par certains organes de l’État. Alexandre n’a pas été du tout heureux, les termes de la loi ne donnaient pas aux serviteurs la liberté qu’il aurait voulue. Un peu à contrecœur, il a signé la loi le 3 Mars 1861 et a reporté la publication jusqu’au 17 Mars 1861. Alexandre a viré plusieurs ministres  et à l’automne de 1862, il a prononcé un discours qui n’a pas plu à beaucoup de riches et puissants Russes. Alexandre a défendu l’émancipation et il a parlé de la liberté qu’il aurait voulu donner à tous ceux moins chanceux, qui vivaient en Russie. Ce discours a augmenté l’animosité que de nombreuses familles riches avaient contre lui.

Nicolas l a dû imposer des restrictions sur l’enseignement public, à cause des infiltration sournoises des sectes dans les écoles. Alexandre a aboli toutes les restrictions. Surtout les étudiants étaient très surveillés, Alexandre pensait qu’il était juste de les libérer.

En ce qui concerne l’enseignement féminin, il a été encore promu. Déjà Pierre le Grand avait beaucoup fait pour promouvoir l’éducation des femmes à travers certaines lois. Pierre avait interdit aux hommes d’épouser des femmes peu instruites, en donnant ainsi un signal très fort à tous les hommes, que la femme devait être appréciée pour son intelligence. Nous sommes au début du XVIIIe siècle, je ne pense pas qu’on peut trouver dans d’autres pays des souverains comme Pierre, aussi respectueux envers l’intelligence des femmes. En voulant valoriser la femme, Pierre a rencontré une certaine opposition, mais ses descendants ont soutenu ses idées, en particulier la Grande Catherine.

La tsarine a créé des instituts féminins d’État. Selon Catherine, si les femmes avaient été laissées dans l’ignorance, elles auraient eu une influence négative sur la société russe.

Grâce aux efforts de Catherine, en 1764 fut fondé l’Institut Smol’nyi, non seulement pour les jeunes nobles, mais aussi pour les filles les plus pauvres, tous ayant droit à l’éducation.

Dans le décret relatif à l’institution de l’école, nous trouvons ces mots: « Pour forger des femmes instruites, qui seraient des bonnes mères, et qui pourraient contribuer en tant que meilleurs membres de leurs familles et de la société. »

Dans l’Institut Smol’nyi on enseignait deux langues étrangères (français et allemand), on pouvait également choisir d’apprendre la langue italienne. On donnait une grande importance à l’étude des matières scientifiques comme la physique, les mathématiques et l’astronomie. La danse et l’architecture étaient tenues en haute estime. Selon les études du sémioticien russe Jurij Lotman, l’éducation des femmes en Russie était répandue même dans l’antiquité.

Avec Alexandre II les femmes ont été admises aux cours universitaires.

Pour diriger les districts scolaires Alexandre nomma des fonctionnaires avec des idées très libérales. Ils ont exclu tous les enseignants qui avaient une mentalité traditionaliste conservatrice et engagé des enseignants progressistes. Les étudiants les plus pauvres ont été soutenus financièrement afin qu’ils puissent étudier.

Les sectes occultes ont profité du libéralisme du Tsar Alexandre II  et elles se sont infiltrées dans les universités en créant des troubles dangereux. Pour quelques années, Alexandre a été obligé d’interdire les associations des étudiants.

En 1861, à cause d’accidents graves, l’Université de Saint-Pétersbourg a été fermée. Mais Alexandre n’aimait pas les mesures restrictives, et il a nommé une commission afin d’étudier en profondeur le système universitaire russe et pour l’améliorer. En Juin 1863 Alexandre promulgua une loi par laquelle il augmentait les financements des universités, et les enseignants ont obtenu de larges pouvoirs.

Les intellectuels révolutionnaires se sont empressés de profiter de la grande ouverture de Alexandre II pour atteindre leurs buts subversifs.

Les Romanov travaillaient dur, mais beaucoup des « affiliés » à travers le monde étaient en train de préparer l’enfer pour leur pays.

Pour comprendre encore mieux les « méthodes de travail » des banquiers « maîtres du monde », il est très intéressant de se rappeler d’une partie de l’histoire très peu connue: l’Alliance entre Alexandre II et Abraham Lincoln. Les livres scolaires surtout cachent l’Alliance entre les États-Unis et la Russie. Si on veut bien connaître l’histoire de notre pauvre monde, affligé par tant de luttes obscures, les manuels scolaires ne sont certainement pas appropriés pour nous faire comprendre les événements avec honnêteté, parce que de tels manuels doivent transmettre des messages … . Les seuls livres qui peuvent nous aider à apprendre certaines vérités historiques  doivent être recherchés avec beaucoup de patience et de discernement. Surement ce sont surtout les journalistes de télévision qui transmettent des messages mensongers.

Alexandre II et Abraham Lincoln s’estimaient réciproquement et et ils avaient beaucoup en commun. En plus d’avoir été en mesure de mener une brillante politique intérieure pour moderniser son pays, Alexandre II a su faire face à la politique étrangère, en essayant toujours de soutenir avec beaucoup de loyauté les pays en difficulté. Nous avons déjà mentionné que Alexandre est toujours considéré comme le libérateur de la Bulgarie, mais très peu de gens savent que les Etats-Unis doivent leur existence au tsar Alexandre II, l’histoire des États-Unis ayant risqué de s’achever avec la guerre de Sécession.

Peut-être on ne sait pas que la guerre civile américaine a été très bien étudiée et programmée à Londres en 1857. Certains banquiers auraient soutenu le Sud, d’autres auraient soutenu le Nord.

Le système monétaire des États-Unis n’était pas encore entre les mains de certains « financiers ». La guerre civile a mis en relief le grave problème de l’esclavage, mais les seigneurs de la haute finance n’ont pas de coeur et ils n’ont pas d’idéaux; d’ailleurs le but réel de la guerre civile était d’affaiblir et de diviser les Etats-Unis dans de nombreux petits États soi-disant sujets de ”financiers”.  Le tsar Alexandre, qui était en train de combattre la mafia financière comme l’avaient fait ses prédécesseurs, a immédiatement compris la véritable cause de la guerre civile aux États-Unis et a offert son aide à Lincoln. Même le président américain s’était engagé à lutter contre les banques privées.

Lorsque la guerre éclata, évidemment les « banquiers » offrirent de l’argent à Lincoln, tout l’argent dont il avait besoin, mais il s’agissait d’usure, les intérêts étaient incroyables, entre 24 et 36%.

Lincoln comprit que s’il avait accepté, il aurait mis son pays dans une situation dangereuse. Le col. Dick Taylor, auquel le Président avait demandé des conseils, a donné des indications précieuses: les Etats-Unis étaient un Etat souverain, par conséquent, en vertu de la Constitution, il pouvait résoudre tous les problèmes financiers en imprimant sa propre monnaie. C’est un pouvoir qu’ont tous les Etats souverains  mais ils ne peuvent pas exercer ce pouvoir à cause de qui veut être le maître du destin du monde.

En réponse à la menace de la « politique monétaire révolutionnaire de Lincoln », il est apparu un éditorial publié dans « The London Times » en 1865, avec une signature anonyme: « Si la politique financière nuisible originaire de la République nord-américaine au cours de la récente guerre dans la région se consolidait, alors le gouvernement pourrait se procurer  son propre argent sans frais. Il rembourserait ses dettes et il demeurerait exempté. Il prospérerait au-delà de n’importe quel gouvernement civilisé du monde dans l’histoire. Les talents et la richesse de toutes les nations migreraient en Amérique du Nord. Ce gouvernement doit être détruit ou il détruira toutes les monarchies du monde ».

Dans le célèbre document numéro 23 de 1865 du Sénat des États-Unis, nous avons une explication claire de la politique monétaire juste et honnête de Lincoln.

« Le gouvernement n’a ni le besoin ni le devoir de prendre un prêt de capital en payant des intérêts comme un moyen de financer des travaux gouvernementaux et des entreprises publiques.

Le gouvernement devrait créer, émettre et distribuer l’ensemble des devises de crédits nécessaires pour satisfaire le pouvoir de dépenses du gouvernement et le pouvoir d’achat des consommateurs.

Le privilège de créer et d’émettre de la monnaie n’est pas seulement une prérogative suprême du gouvernement, mais représente aussi la plus grande opportunité de création du gouvernement lui-même.

L’argent cessera d’être le maître et deviendra le serviteur de l’humanité. La démocratie deviendra supérieure au pouvoir de l’argent ».

Cette politique a coûté la vie à Abraham Lincoln. Le 14 Avril 1865 (Vendredi Saint), tandis qu’il était au Théâtre, un acteur, John Wilkes Booth est entré dans la tribune présidentielle et lui a tiré un coup de pistolet calibre 44 dans la tête. Lincoln est décédé le lendemain. Organiser un attentat contre Lincoln le Vendredi Saint était un signal clair et un signe de qui avait ”planifié” l’assassinat.

Pendant la période où le tsar Alexandre a décidé d’aider Lincoln, il faisait face à une insurrection polonaise soutenue par la Grande-Bretagne et la France, les mêmes pays hostiles au gouvernement de Lincoln.

La flotte russe de la mer Baltique est arrivée au port de New York en Septembre 1863, la flotte de l’Extrême-Orient a atteint San Francisco.

Le 8 Février 1861, on a formé les États confédérés d’Amérique, sept États américains se sont unis: Alabama, Floride, Géorgie, Louisiane, Mississippi, Caroline du Sud, et Texas.

Ces États ont déclaré leur sécession des États-Unis provoquant la guerre civile habilement organisée à Londres. Les États confédérés étaient évidemment secrètement  soutenus par la Grande-Bretagne, la France et les puissants maîtres du monde.

Lorsque le croiseur des États confédérés, Shenandoah, s’est préparé à attaquer San Francisco, l’amiral russe a donné l’ordre de défendre la ville, car dans la région il n’y avait pas  de navires de guerre américains. A ce stade, les Anglais comprirent que si une guerre mondiale se déclenchait, ils auraient certainement perdu. Les Etats-Unis avaient un allié trop fort.

Les Anglais et les Français reculèrent. Les navires russes patrouillèrent les côtes de l’Amérique du Nord tout au long de la seconde moitié de 1863. Le vice-amiral S.S. Lesovskij commandait la Flotte de l’Atlantique, le vice-amiral A.A. Popov commandait les navires qui arrivèrent dans le port de San Francisco. Jusqu’en août 1864,  les navires russes naviguèrent le long des côtes occidentales et orientales des États-Unis.

En 1866, le gouvernement américain a officiellement exprimé sa gratitude au gouvernement russe.

L’écrivain et médecin américain Oliver Wendell Holmes définit le tsar Alexandre avec ces mots: « Notre ami quand le monde était notre ennemi. »

Le secrétaire de la marine américaine Gideon Welles s’est exprimé à plusieurs reprises en ces termes: « Que Dieu bénisse les Russes! »

Le tsar Alexandre II a été assassiné le 13 Mars 1881.

Exprimons encore une fois notre regret que cette Alliance entre la Russie et les Etats-Unis soit cachée, tout cela ne plaît pas au « cercle magique ». Bien qu’elle soit importante et évidente, elle est malheureusement cachée. Beaucoup de personnes talentueuses ont de la difficulté à s’exprimer, si elles ne font pas partie du « cercle magique », il y a des artistes et des scientifiques très talentueux, qui sont contestés, tout en faisant beaucoup de publicité aux artistes et aux scientifiques qui plaisent aux « maîtres du monde » … .

Le travail relatif à la politique intérieure et à la politique étrangère de Alexandre II est considéré par de nombreux historiens honnêtes comme impressionnant, intelligent et prospectif.

Il est considéré comme l’un des meilleurs gouverneurs de son époque, et comme nous l’avons dit, sa politique a également été appréciée par des chefs de gouvernements des autres Etats tels que Benjamin Disraeli et Abraham Lincoln.

Alexandre II, comme beaucoup d’autres Romanov, était beaucoup plus proche de la population des révolutionnaires, et il était beaucoup plus révolutionnaire que les révolutionnaires eux-mêmes.

Avec certains principes annoncés le 6 Avril 1859, Alexandre voulait que les agriculteurs élisent leurs propres représentants. Des communautés agricoles ont été mises en place,  les ”volost ”, avec une forme d’autonomie gouvernementale rurale. En 1864, Alexandre a introduit le ”zemstvo”. On a créé des gouvernorats locaux sur proposition du ministre Nikolaj Miljutin.

Malgré la diffamation habituelle historique contre les Romanov, Alexandre II était très apprécié.

Si nous prenons en considération avec plus d’attention et d’honnêteté, les réformes, les lois des Romanov, et leur politique intérieure et extérieure, en la comparant à celle des autres gouverneurs de leurs contemporains «plus aimés de la publicité historique », nous nous rendons compte qu’ils n’étaient pas rétrogrades, ils n’étaient pas des oppresseurs et surtout ils n’ont jamais effacé de la surface de la terre des peuples et des cultures entiers comme l’ont fait des gouverneurs considérés libéraux encore aujourd’hui … .

Essayons de se rapprocher des Romanov honnêtement, juste pour comprendre encore mieux l’organisation « au niveau mondial » de la révolution bolchevique … .

J’espère que les lecteurs qui aiment la Russie et l’histoire honnête, comprennent l’analyse que je voudrais réaliser, ça ne sera pas une perte de temps si nous consacrerons une partie de ces écrits à l’analyse historique.

Daniela Asaro

Merci au professeur Saber Othmani pour sa collaboration dans la traduction.

revu par Martha pour Réseau International

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