lundi 31 janvier 2022

Aux sources de l’identité européenne, la biopolitique des Grecs. Première partie

 

Aux sources de l’identité européenne, la biopolitique des Grecs. Première partie

La culture, les coutumes et la politique d’un peuple contribuent toutes, dans un sens ou dans un autre, à son destin. Elles peuvent aussi bien favoriser sa reproduction, son identité, sa survie et son essor que contribuer à sa décadence et son extinction finale. Pour s’en rendre compte, il suffit de comparer la situation des Européens d’aujourd’hui avec celles de nos aïeux tout au long de notre histoire. L’Europe est menacée de mort parce que les valeurs dominantes font fi de l’homme en tant qu’être biologique, avec ses réalités ethniques et héréditaires.

Nos pères les Grecs : fondateurs de la biopolitique

Si nous voulons survivre et nous épanouir en tant que peuple, il faut renouer avec une politique en harmonie avec notre nature biologique, une politique découlant de la loi de la vie au sens le plus large. Le darwinisme et les sciences associées – psychologie évolutive, génétique comportementale, génétique des populations modernes et anciennes – offrent de précieux éclaircissements en la matière. Mais la politique ne peut se baser sur la seule science ; il faut aussi s’inspirer de pratiques réelles. Et à cet égard, je ne connais aucun peuple aussi énergiquement biopolitique que le furent les anciens Grecs.

Par la biopolitique, j’entends tout ce qui dans une société humaine régit et modifie le caractère biologique de la population. Il s’agit donc des pratiques concernant le mariage et la reproduction, des politiques migratoires ou encore des politiques de séparation qui définissent « l’autre » et celles d’assimilation qui favorisent l’ethnogenèse.

On comprendra que la biopolitique recouvre un vaste champ d’idées et de pratiques influençant la démographie et l’identité. Toutes les religions – paganisme, judaïsme, christianisme, islam, confucianisme, hindouisme, bouddhisme… – ont des conséquences biopolitiques, consciemment ou non, et souvent très diverses, du fait de leurs commandements, par exemple concernant l’endogamie, les unions consanguines ou encore le célibat.

Les valeurs véhiculées par une religion peuvent ainsi influencer le caractère biologique d’un peuple. Il s’agit d’un important exemple de coévolution gène-culture. Certains résultats se constatent chez divers peuples, par exemple par le haut niveau de consanguinité et de maladies congénitales associées dans de nombreux pays musulmans, la fréquence de certaines maladies génétiques chez les Juifs ashkénazes ou encore les différences génétiques entre castes hindoues.

La religion et la culture de la Grèce antique avaient également des aspects profondément biopolitiques. Mais, à l’inverse de la plupart des autres peuples, la pratique de la citoyenneté et la rationalité grecque firent que cette biopolitique devint consciente et réfléchie. La biopolitique n’est pas, comme le prétend Michel Foucault, une invention moderne mais remonte bien aux fondements même de notre civilisation européenne[1].

La religion ancestrale indo-européenne

Les valeurs sociales et politiques des Grecs, comme des Romains, furent fondées sur la religion ancestrale indo-européenne. Il s’agit d’une religion de conquérants et de seigneurs, forgée à travers de longs siècles de combat et d’expansion interminables sur la steppe eurasiatique. Ce culte des ancêtres était à la fois patriarcal et exclusif, exigeant notamment d’avoir des enfants afin d’assurer la pérennité de la religion familiale.

Cette religion faisait du foyer familial un sanctuaire sacré et inviolable, sous l’autorité du père, obéi par sa femme, ses enfants et les domestiques, au nom du bien collectif d’une famille qui comprenait les générations passées et futures. Comme l’expliquait déjà le grand historien Numa Denis Fustel de Coulanges au XIXe siècle :

Si [cette religion] ignore absolument les devoirs de charité, du moins elle trace à l’homme avec une admirable netteté ses devoirs de famille. Elle rend le mariage obligatoire : le célibat est un crime aux yeux d’une religion qui fait de la continuité de la famille le premier et le plus saint des devoirs[2].

Cette religion familiale indo-européenne et ses valeurs furent par la suite projetées au niveau de la Cité. Celle-ci était toujours une entité religieuse, chaque acte public – tels que les festivals sportifs ou théâtraux, les réunions politiques ou encore les campagnes militaires – étant accompagné de rites. Ainsi, tout comme la religion ancestrale, la citoyenneté au sein de la polis était exclusive (la politique étant au service de citoyens, eux-mêmes généralement définis par le droit du sang), communautaire (tout aspect de la vie pouvant être réglementé et chaque citoyen-soldat devant risquer sa vie au besoin pour le salut du tout) et reproductif (le mariage ayant pour but de pérenniser la famille et la communauté, le célibat étant souvent punissable par la loi). Citons encore Fustel de Coulanges :

La comparaison des croyances et des lois montre qu’une religion primitive a constitué la famille grecque et romaine, a établi le mariage et l’autorité paternelle, a fixé les rangs de la parenté, a consacré le droit de propriété et le droit d’héritage. Cette même religion, après avoir élargi et étendu la famille, a formé une association plus grande, la cité. Et a régné en elle comme dans la famille[3].

On s’explique par là le patriotisme des anciens, sentiment énergique qui était pour eux la vertu suprême et auquel toutes les autres vertus venaient aboutir. […] L’amour de la patrie, c’est la piété des anciens[4].

La Cité n’était pas une froide entité administrative ou juridique, comme c’est le cas de l’État moderne. Pour les Grecs, la Cité c’était le peuple lui-même (dans leurs relations internationales, ils parlaient toujours « des Athéniens », « des Spartiates », etc.), ses ancêtres et ses dieux. En comprenant que la reproduction biologique et la solidarité collective faisaient pleinement partie de la politique, les Grecs étaient éminemment biopolitiques.

C’est uniquement par ces valeurs qu’on peut comprendre que les Grecs pouvaient assimiler le bonheur d’un homme à la prospérité de sa descendance et de sa patrie. Aristote écrit à propos du bonheur : « prétendre que le sort de nos enfants et de nos amis ne nous intéresse en aucune façon après notre mort, serait une assertion trop dure et trop contraire aux opinions reçues[5]. » De manière encore plus explicite, le sage et législateur athénien Solon aurait expliqué qu’un certain Tellus, bien que décédé, était l’homme le plus heureux de la terre :

Parce qu’il a vécu dans une ville florissante, qu’il a eu des enfants beaux et vertueux, que chacun d’eux lui a donné des petits-fils qui tous lui ont survécu, et qu’enfin, après avoir joui d’une fortune considérable relativement à celles de notre pays, il a terminé ses jours d’une manière éclatante : car, dans un combat des Athéniens contre leurs voisins à Éleusis, il secourut les premiers, mit en fuite les ennemis, et mourut glorieusement. Les Athéniens lui érigèrent un monument aux frais du public dans l’endroit même où il était tombé mort, et lui rendirent de grands honneurs[6].

La citoyenneté à Athènes et à Sparte : deux modes de vie biopolitiques

Ces observations générales sur les Grecs peuvent être illustrées par les exemples des deux Cités les plus célèbres, Athènes et Sparte. Certains universitaires sont allés jusqu’à prétendre qu’Athènes a pratiqué une forme de citoyenneté raciale[7]. Il est vrai que les Athéniens se considéraient non comme un mélange de races mais d’authentiques autochtones (issus de la terre) et que Périclès, au zénith de cette démocratie, renforça le droit du sang en limitant la citoyenneté à ceux ayant deux parents Athéniens.

Dans sa célèbre Oraison funèbre lors de la Guerre du Péloponnèse, Périclès insiste avec une grande éloquence sur l’aspect communautaire, martial et reproductif de la vie citoyenne à Athènes :

Je commencerai par nos aïeux : c’est un tribut que nous leur devons dans une telle circonstance. De tout temps possesseurs de cette contrée, ils nous l’ont léguée de race en race, libre jusqu’à ce jour, grâces à leurs vertus ; ils ont donc un droit acquis à nos éloges[8].

Élégants sans recherche, philosophes sans mollesse, dans l’occasion nous déployons, non le faste stérile des vains discours, mais la solide richesse des vertus utiles à la patrie. […] Nous sommes en effet les seuls chez qui le citoyen entièrement étranger aux affaires politiques soit regardé, non pas seulement comme un homme inoccupé, mais comme un être inutile[9].

Animés, Athéniens, par de si grands exemples [de ceux qui sont morts pour la patrie], et convaincus que le bonheur est dans la liberté et que la liberté est le prix du courage, ne refusez jamais des périls glorieux[10].

Ceux à qui l’âge laisse encore l’espoir d’être pères, trouveront dans de nouveaux enfants un adoucissement aux larmes qu’ils répandent aujourd’hui, et la république en retirera le double avantage d’une population plus nombreuse et d’un concours unanime au bien général. Ceux en effet qui, n’ayant point d’enfants à offrir à la patrie, n’ont pas les mêmes risques à courir, peuvent-ils apporter le même esprit de justice, la même égalité d’âme aux délibérations publiques[11]?

On comprendra que la citoyenneté athénienne était profondément biopolitique et n’avait rien à voir avec le libéralisme exacerbé qui s’est développé chez nous depuis les années 1960.

Les Spartiates étaient encore plus systématiquement biopolitiques que les Athéniens. À Sparte, la loi de Lycurgue régissait un mode de vie rigoureux où la naissance et l’éducation des enfants, l’entraînement militaire et le sacrifice pour la patrie étaient impératifs. Les Spartiates étaient xénophobes, se séparaient soigneusement des Hilotes sur lesquels ils régnaient et pratiquaient un eugénisme primitif en tuant les nouveau-nés déformés. En tout cela, on peut estimer que les Spartiates mettaient en œuvre ce que le professeur de psychologie Kevin MacDonald a appelé une « stratégie évolutive de groupe »[12].

Qu’on ait plutôt le goût de la liberté athénienne ou de la vertu spartiate, il faut admettre que ce sont les efforts conjoints de ces deux Cités – chacune ayant leur idée propre de la vie en république – qui ont permis la défaite des Perses et la préservation de la liberté des Hellènes, permettant toutes les grandes réalisations qui en suivirent. Leurs biopolitiques respectives n’y furent pas étrangères.

À suivre

À propos de l’auteur

Guillaume Durocher est historien et journaliste. Il est notamment l’auteur de The Ancient Ethnostate. Biopolitical Thought in Classical Greece (L’ancien ethno-État. La pensée biopolitique dans la Grèce de l’époque classique).

Notes

[1] Voir Mika Ojakangas, On the Origins of Greek Biopolitics. A Reinterpretation of the History of Biopower (Londres et New York : Routledge, 2016).
[2] Fustel de Coulanges, La Cité antique (Paris : Flammarion, 1984 [1864]), p. 143.
[3] De Coulanges, La Cité antique, p. 36.
[4] Ibid., pp. 278-79.
[5] Aristote, Éthique à Nicomaque, Livre 1, Chapitre 11.
[6] Hérodote, Histoire, Livre 1, Chapitre 30.
[7] Susan Lape, Race and Citizen Identity in Classical Athenian Democracy (Cambridge: Presses universitaires de Cambridge, 2010).
[8] Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, Livre 2, Chapitre 36.
[9] Ibid., Chapitre 40.
[10] Ibid., Chapitre 43.
[11] Ibid., Chapitre 44.
[12] Kevin MacDonald a notamment fait usage de ce concept dans son étude du judaïsme ancien et traditionnel, A People That Shall Dwell Alone: Judaism as a Group Evolutionary Strategy, with Diaspora Peoples (Lincoln, Nebraska: Writers Club, 2002). C’est le succès de cette stratégie, axée sur la reproduction des Juifs et leur séparation systématique des Gentils, qui explique la remarquable survie de ce peuple depuis l’Antiquité.

Tableau : Érichthonios découvert par les filles de Cécrops (1616), huile sur toile de Pierre Paul Rubens, Liechtenstein Museum, Vienne.

https://institut-iliade.com/aux-sources-de-lidentite-europeenne-la-biopolitique-des-grecs-premiere-partie/

Alexis Troude : Les Balkans une zone grise au coeur de l'Europe

Une réalité floue : le terrorisme 2/4

  

Recherche d'une légitimité nouvelle

Que penser de ces affirmations révélatrices de Jacquard ? D'abord, qu'elles n'apportent aucune explication sur le phénomène du terrorisme contemporain. Leur intérêt est très faible du point de vue de la réflexion sur l'action politico-militaire dans les différentes régions du monde. Ensuite, qu'elles constituent plus une défense et une illustration dans le style médiatique des régimes occidentaux qu'une tentative de classification sérieuse des mouvements étudiés. Enfin, que le terrorisme défini ici tient plus du domaine normatif qu'explicatif. En effet, ce terrorisme possède les caractères suivants :

  • a) le terrorisme est l'ensemble des actes perpétrés contre l'Occident et ses amis. Si l'auteur parle beaucoup de Khadafi, de Khomeiny et de Carlos, il ne parle à aucun moment des terroristes œuvrant pour les intérêts occidentaux. Les groupements para-militaires de l'Amérique Latine, les contras antisandinistes payés et soutenus par le gouvernement Reagan, les actions des services secrets israéliens ne sont même pas considérés comme relevant du sujet traité.
  • b) Le terrorisme d'État, celui qui peut prendre des formes légales (services secrets) ou illégales (actions du GAL au pays basque) n'est pas pris en compte non plus.
  • c) Le terrorisme non spectaculaire, mais très efficace, qui consiste à organiser le blocus économique d'un peuple, à occuper les cerveaux de ses enfants par la terreur intellectuelle, à affamer des régions entières pour les intérêts des multinationales, n'est pas non plus retenu.

On peut à ce stade de notre réflexion se poser les questions suivantes.

Comment définir le terrorisme autrement que comme la dénonciation par les forts (les États) des faibles (les peuples) ? Faut-il demeurer dans le cadre strict de la définition du terrorisme ou tenter une approche plus ouverte ? La terreur doit-elle être le monopole de l'État selon la définition de Carl Schmitt, ou peut-on étendre ce monopole à des entités non souveraines, comme les fronts de libération ou les avant-gardes armées ? Autant de questions que nous vous soumettons sans y répondre directement. Nous poserons dans notre seconde partie quelques jalons de réflexion pour mieux y répondre.

En effet, la définition du terroriste apparaît toute relative. Reprenant la division de Jacquard, l'historien français François Furet distingue 2 catégories de terroristes : 1) les terroristes internationaux, qui cherchent à détruire les fondements et les institutions de la démocrate libérale de type occidental, et 2) les terroristes nationaux, dont l'objectif est plus limité géographiquement, puisqu'ils cherchent à libérer leur nation d'un pouvoir oppresseur. Dans le premier cas, l'objet des actions violentes serait l'obtention de droits politiques et, dans le second cas, celui de droits nationaux. Nous n'insisterons pas outre mesure sur cette dichotomie toute arbirtraire. Ajoutons seulement que différencier les droits dits nationaux des droits dits politiques participe d'une singulière notion du politique. Les droits nationaux ne sont-ils pas éminemment des droits politiques, même si les philosophes libéraux, souvent aveuglés par leur fantasmes individualistes, mélangent et confondent des notions aussi différentes que celle du communautaire et du social…

Ceci dit, le terrorisme en tant que résultat d'une situation d'injustice, ou résultat d'une volonté de subversion gratuite ou mise au service d'un État étranger, n'explique que très partiellement l'acte violent dans le domaine du politique. C'est dans le domaine plus précis de la philosophie politique que nous allons tenter de définir quelques explications. Que ce soit dans le cas d'une revendication nationale face à un État central oppresseur, ou dans le cadre d'une revendication plus idéologique (l'extrême gauche des années 60, par ex.), le terrorisme est un phénomène étroitement lié aux figures modernes de la démocratie et de la nation. Face à la double légalité de ces sociétés modernes, le terrorisme tire de son propre projet politique contestataire une légitimité nouvelle.

Une recherche des légitimités "traditionnelles" ?

De ce point de vue, le terrorisme est une pratique très traditionnelle, dans ce sens où elle se réfère à un type de valeurs pré-modernes. Contestant la légalité, valeur-type des idéologies bourgeoises nées de la révolution française de 1789, le terroriste renoue avec la chaîne historique des philosophies politiques européennes, celle des légitimités traditionnelles. Il est difficile de dégager cette facette du discours terroriste dans la mesure où celui-ci est dans la plupart des cas habillé de références aux idéologies modernes. Ainsi dans le cas chiite, on constate un mélange de valeurs traditionnelles, le plus important étant l'appel religieux, et de références beaucoup plus actuelles, comme la conception léniniste de l'impérialisme. Cela étant, il n'y a pas là de contradiction sur le fond, mais plutôt adaptation du message révolutionnaire à une époque donnée. On peut alors poser la question suivante : pourquoi ce  recours à l'action terroriste ? F. Furet retient l'hypothèse selon laquelle le pouvoir démocratique moderne ne laisse plus aucun espace de résistance au citoyen.

Les régimes traditionnels, et notamment l'ancien régime monarchique, tiraient leur monopole d'autorité d'un ordre de valeurs supérieures aux hommes. On peut alors distinguer 2 niveaux :

  • 1) Dans le premier niveau, le monarque se situe au-dessus de la loi. Il est le garant et le créateur des lois, qui régissent les relations entre les citoyens et entre le pouvoir et les sujets. Il s'agit ici de la loi au sens où les civilistes et les publicistes actuels l'entendent. Par exemple, celle qui régit les droits de succession, ou l'organisation des pouvoirs publics.
  • 2) À un second niveau, le monarque est à son tour soumis à un ensemble de règles légales supérieures. Les lois fondamentales de la monarchie capétienne en sont un exemple, comme la succession par ordre de primogéniture.

À suivre

Histoire du 1er REP (José Castano)

 

José Castano nous fait revivre avec émotion l’histoire d’un régiment d’élite, le 1er Régiment Etranger Parachutiste.

dimanche 30 janvier 2022

Une réalité floue : le terrorisme 1/4

  

Le sujet de notre colloque porte sur le "terrorisme". Sujet délicat, puisqu'il recouvre de nombreuses catégories d'actes, depuis les actions isolées d'individus au service d'une cause (politique, sociale, écologique) jusqu'aux actes violents commis par des membres de services secrets en service commandé (l'affaire Greenpeace est le cas le plus récent et le plus connu), en passant pas des réseaux internationaux organisés pour l'action violente et souvent composés de professionnels (l'exemple de Carlos est célèbre grâce aux médias qui ont tissé sa légende). 

Cette diversité de modalités, la multiplicité des idéologies défendues, enfin, la complexité des actions commises ne retiendront pas notre attention. Les étudier relève de l'observation empirique et débouche dans la plupart des cas sur une dénonciation subjective du phénomène. Parler du terrorisme, en refusant toute analyse idéologique sérieuse, c'est soit faire du sensationnel, soit de la description sèche.          

Il nous semble plus intéressant de réfléchir sur les raisons profondes qui peuvent amener des hommes et des femmes, intellectuels ou ouvriers, placés dans des situations fort diverses, à utiliser la violence armée en vue de réaliser les objectifs doctrinaux qui sont les leurs.

Par-delà les dénonciations rituelles que pratiquent les médias occidentaux, le plus souvent au service d'intérêts politiques particuliers, il faut engager une réflexion sur les racines de l'acte.

Un phénomène essentiel de nos sociétés contemporaines

Dans un ouvrage récent, paru aux éditions Albin Michel (1), Roland Jacquard, journaliste, prétend définir le terrorisme comme le phénomène essentiel de nos sociétés contemporaines.

Si le terrorisme a bel et bien existé dans notre histoire — il cite à ce propos les actions terroristes commises en 132 et 135 de notre ère par le fameux Bar Kochba, meneur de la grande révolte juive contre l'Empire Romain — il en fait un des phénomènes majeurs de notre monde moderne. Pourtant, il se demande comment distinguer terrorisme et résistance ? Selon lui, le débat serait loin d'être fermé et nécessitera encore beaucoup d'efforts de réflexion. Il reste que, selon sa thèse, certains pays "fabriqueraient" du terrorisme. Un peu comme d'autres pays fabriqueraient du vin ou des automobiles. Et c'est à cet instant, fort confus comme chacun peut le remarquer, qu'il se permet de donner aux lecteurs une piste qui, dit-il, ouvrirait un nouveau champ de recherches : le terroriste serait alors le pur professionnel qui, pour des raisons soit financières soit psychologiques (pulsion meurtrière, par ex.) se mettrait au service d'une cause, abstraction faite des valeurs que sous-tendrait cette cause. Le résistant, a contrario, serait alors l'homme animé d'une foi, d'une conviction individuelle qui le porterait au sacrifice de son existence.

Définition acceptable, qui pourrait même recevoir un statut heuristique, s'il était possible de tracer, dans tous les cas, la frontière nette séparant les premiers des seconds ! À partir de cet éclairage, doit-on écrire que Carlos est un terroriste ou un résistant ? Militant marxiste, allié objectif des combattants palestiniens au service desquels il mit quelquefois ses connaissances de l'action violente, dans quels cas fut-il un homme de terreur ? Dans quels cas un homme de résistance ?

Dans un cas, sa motivation fut directe (lutter contre les régimes collaborant avec l'impérialisme américain en Amérique Latine), dans le second cas, elle fut indirecte (agir en solidarité avec toutes les révolutions armées). En d'autres termes, il faudrait écrire que l'intérêt direct à l'action violente légitime sa participation (résistance à une oppression locale ou régionale) et l'intérêt indirect (soutenir la guerre menée contre l'État sioniste) transforme le même homme en terroriste international.

On voit tout de suite l'ambiguïté de ce raisonnement et l'impossibilité d'aboutir à une analyse politique sérieuse

Le statut hybride du terrorisme

D'autant plus que le statut de terrorisme est un statut hybride. Considérés par les uns comme terroristes, certains hommes sont magnifiés par les autres. Cas évident de la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Les terroristes d'alors sont ensuite devenus les dirigeants légaux d'un état. On trouve ce cas dans de multiples circonstances.. Citons pour mémoire Messieurs Begin, Premier Ministre d'Israël, ancien terroriste des groupes juifs qui ensanglantèrent la Palestine des années 40, Boumédienne, dirigeant FLN en Algérie, et futur président de la République populaire d'Algérie, etc, etc.

Le lecteur comprend pourtant très rapidement les raisons réelles qui ont entraîné R. Jacquard à la rédaction de son ouvrage. Il définit en effet 2 centres institutionnels mondiaux du terrorisme : l'un se situe au Proche-­Orient et se compose de la Syrie, du Sud-Yemen et de l'Iran. Il complète sa liste par la Libye et l'Irak (à ce sujet, l'Irak, pour les services rendus aux États-Unis depuis 1980, a été rayé des listes des États dits "terroristes" par la CIA).

Le groupe constitue le premier foyer du terrorisme international, l'objet de son action étant automatiquement facteur d'intégration au camp du "terrorisme international". Cet objet est clair : l'élimination de l'État d'Israël. Et des amis de l'état sioniste à travers le monde par voie de conséquence. Les raisons qui poussent ce terrorisme que Jacquard qualifie de "musulman", notion englobante qui ne tient pas compte des différentes idéologies en présence dans chacun des pays cités (quoi de commun entre le chiisme militant et le baasisme laïque arabe ?) sont résumées en quelques points: l'anti-sionisme actif (Jacquard parle plutôt de la haine contre l'occupant juif, alors qu'il n'est jamais question du judaïsme en tant que foi, mais toujours de l'impérialisme en tant que système mondial dont le sionisme est un élément majeur dans les textes militants), de la guerre de religion contre les autres religions non­-musulmanes (le message coranique est pourtant très tolérant vis-à-vis des autres monothéismes, et reconnaît même la valeur prophétique des paroles de Moïse ou Jésus). L'amalgame se poursuit d'ailleurs, puisque la lecture tend à rendre plausible l'équation "intégrisme = terrorisme en puissance".

L'autre groupe est celui des terrorisme régionaux. Principalement celui des nationalistes basques, des Irlandais, et des Corses. Ce terrorisme se situerait dans la mouvance de la cause palestinienne, le point commun étant bien sûr la revendication d'une terre pour un peuple.

Cette hydre à 2 têtes qui menacerait le monde dit libre est bien entendu favorisée dans son action par le KGB soviétique. Véritable deus ex machina planétaire, le service secret soviétique serait à l'origine du développement de presque tous les terrorismes actifs de notre époque. Ce dernier leur apporterait alors l'appui logistique indispensable à l'efficacité de leur stratégie. L'université Patrice Lumumba de Moscou étant enfin l'université mondiale des élèves terroristes.

À suivre

Il a tué Lincoln ! J.W. Booth, le Brutus des Sudistes (Alain Sanders)

 Alain Sanders, journaliste et écrivain, est l’auteur de nombreux écrits consacrés aux Etats-Unis et un spécialiste passionné de l’histoire confédérée, communément appelée sudiste.

Quelques jours après la capitulation le 3 avril 1865 de Richmond, capitale de la Confédération, suivie de la reddition du général Robert Lee, le président Lincoln est assassiné alors qu’il célèbre sa victoire à Washington. L’homme qui, le 14 avril 1865, tue d’un seul coup de feu Abraham Lincoln assis dans sa loge au théâtre se nomme John Wilkes Booth. Ce n’est pas un ancien militaire confédéré. Non, c’est un célèbre comédien de l’époque ! Et il parvient à s’échapper.

Aussitôt, l’assassinat est considéré comme le résultat d’une conspiration sudiste et donne lieu à une épuration sanguinaire. Des rafles visent sans distinction la famille, les amis et les collègues de J.W. Booth. Quatre de ses présumés complices sont pendus. Et Booth est abattu quelques jours plus tard à l’issue d’une longue traque.

Ce livre nous raconte qui était J.W. Booth, comédien célèbre et profond patriote sudiste, comment il a organisé l’assassinat de Lincoln et s’est réfugié au Maryland avant d’être retrouvé par un détachement nordiste.

L’ouvrage se lit comme une enquête policière sur fond de guerre de Sécession.

Il a tué Lincoln ! J.W. Booth, le Brutus des Sudistes, éditions Atelier Fol’fer, collection Go West, 166 pages, 18 euros (prix franco)

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

https://www.medias-presse.info/il-a-tue-lincoln-j-w-booth-le-brutus-des-sudistes-alain-sanders/78815/

samedi 29 janvier 2022

L’Inquisition et la chasse aux sorcières sur Radio Maria

 Combien l’Inquisition a-t-elle brûlé de sorcières au Moyen âge ?

  •  Un million ?
  • Dix-mille ?
  • Zéro ?

La bonne réponse est zéro.

Le bon Roi René (1409-1480)

 

Le bon Roi René (1409-1480)

Quel étrange personnage que ce duc d’Anjou, de Bar et de Lorraine, comte de Provence, roi effectif de Naples mais seulement titulaire du trône de Sicile, et souverain nominal de Jérusalem ! Prince aventureux, expert en tournois, à un moment où les chevaliers ne sont plus les maîtres des champs de bataille, il paraît tour à tour courageux, inconséquent ou débonnaire.

Que ce soit dans les geôles du duc de Bourgogne ou devant les murailles de Naples, il est longtemps prisonnier des promesses des héritages qu’il ne put jamais arracher à ses adversaires. Mécène et lui-même amateur et artiste à ses heures, il est magnanime mais toujours à court d’argent… S’il manqua sa destinée, à un moment où les Angevins n’avaient jamais été aussi puissants depuis les Plantagenêts, le duc d’Anjou sut frapper les esprits de son temps d’une autre façon : sa générosité, sa simplicité et son amour des arts ont ainsi largement contribué à l’édification de la figure du Bon Roi René, comme le souligne la réédition du livre que Jacques Levron lui a consacré.

La chance a pourtant souri à celui qui n’était à l’origine qu’un cadet de famille. D’une famille prestigieuse, certes : son père Louis II d’Anjou, oncle de Charles VI, participe au gouvernement du royaume, du moins lorsqu’il ne s’épuise pas en de vaines luttes pour conquérir les royaumes italiens. Alors que la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons bat son plein, la Maison d’Anjou se tient à l’écart des luttes fratricides, avant de soutenir le parti royal : Marie, la sœur de René, épouse ainsi Charles de Ponthieu, troisième fils du roi, qui deviendra dauphin en 1417. L’aîné, Louis, héritera des domaines angevins, tandis que lui, René, ne bénéficie que de quelques terres éparses, dont la plus étendue est le comté de Guise. Mais c’est sans compter les menées de sa mère, Yolande d’Aragon, et les hasards des successions. René est en effet adopté par son oncle le cardinal-duc de Bar. Le puissant duc de Bourgogne devient son voisin et il lui faut alors s’allier avec un partisan déclaré de Jean-Sans-Peur, Charles de Lorraine, dont il doit épouser la fille. René quitte ainsi l’Anjou en 1419, âgé de dix ans, et sera élevé par son oncle et son beau-père. Pendant les années qui suivent, le premier lui transmet le goût des arts et des lettres, le fait entrer dans l’ordre de la Fidélité ; le second, aux manières orgueilleuses et brillantes (n’avait-il pas un jour défié et vaincu l’empereur Wenceslas sous les murs de Nancy ?), l’initie aux règles de la chevalerie.

Mais il est impossible pour les grands feudataires de l’époque de rester à l’écart de la lutte franco-anglaise. Lorsqu’une nouvelle armée anglaise investit le royaume en 1428, René abandonne la cause française et reconnaît la suzeraineté d’Henri VI Lancastre, dont les troupes s’apprêtent à prendre Orléans. Mais Jeanne est déjà en marche, fait étape à Nancy où elle rencontre René, avant de rejoindre Chinon et le dauphin. René écrit alors au régent Bedford pour rompre son serment de fidélité, assiste au sacre de Charles VII et décide de se battre aux côtés de la Pucelle, notamment à Château-Thierry ou encore à Paris. Mais la mort, à quelques mois d’intervalle, des ducs de Bar et de Lorraine le ramène à Nancy où il fait une entrée solennelle en 1431 : le voici désormais à la tête des deux plus grands fiefs de l’est du royaume. Il est rapidement confronté à l’hostilité d’un cousin de sa femme, Antoine de Vaudémont, soutenu par l’État bourguignon, qui lui conteste son héritage lorrain. Le 2 juillet 1431, dans la plaine de Bulgnéville, les Lorrains sont écrasés : ni Crécy, ni Azincourt n’ont suffi pour montrer comme la tactique frontale du Moyen Âge est dépassée. L’artillerie et les archers de ses adversaires ont vite eu raison de la charge de cavalerie de René, dont l’impétuosité chevaleresque n’est pas étrangère au désastre. Il est fait prisonnier, et enfermé dans une tour du palais ducal de Dijon. En laissant ses enfants en otages, il bénéficie d’une liberté provisoire pour rassembler le montant de sa rançon. Mais lorsque se dessine enfin un règlement du conflit, sous la houlette du duc de Bourgogne, René choisit finalement de s’en remettre au jugement de l’Empereur. Furieux, Philippe lui ordonne de réintégrer sa prison. René, qui lui avait donné sa parole, obtempère.

Une nouvelle fois pourtant, tandis qu’il s’adonne aux joies de la peinture sur verre, et réalise des portraits de son geôlier, de nouvelles couronnes enrichissent son patrimoine. En l’espace de quelques mois, durant l’hiver 1434-1435, la disparition de son frère puis de Jeanne de Sicile font de lui l’héritier de l’Anjou, de la Provence et du royaume de Naples. Isabelle est envoyée en Italie, où Naples est déjà disputée par Alphonse d’Aragon . Elle s’y débat avec « une force virile et un cœur magnanime ». Lui-même n’arrive sur place qu’en mai 1438, enfin libéré par le duc de Bourgogne. René lui est encore redevable, et il a donc tout intérêt à le laisser partir à la conquête de son royaume. Mais l’échec de ses manœuvres militaires, la famine qui sévit dans la ville assiégée, ou encore la trahison de son principal capitaine font perdre pied au duc, bien peu soutenu par ailleurs. C’est en pénétrant par une canalisation souterraine que 50 hommes d’Alphonse réussissent à ouvrir la porte de la cité aux assaillants : c’en est fini des prétentions du prince sur Naples. René ne garde de son royaume que le titre, et laissera son fils, quelques années plus tard, s’épuiser dans sa chimérique poursuite du rêve italien.

De retour dans le royaume des lys, René contribue à l’arrêt des luttes franco-anglaises, participe à la reconquête des provinces perdues et marie sa fille à Henri VI . S’il retourne en Italie, l’aventure est de courte durée : certains diront que le duc, veuf depuis quelques mois, abandonna son champ de bataille pour se remarier avec la jeune Jeanne de Laval. Mais il se soucie sincèrement de ses terres et partage son temps entre la Provence où il multiplie les initiatives administratives, la Lorraine et l’Anjou. À Angers, il se préoccupe du redressement économique d’une région particulièrement touchée par les ravages de la guerre. Il écoute les doléances de ses sujets avec attention, et bon nombre d’anecdotes le montrent sensible à leur détresse. Il n’hésite pas à demander à Charles VII de modérer le taux des impôts levés dans son duché. Lui-même diminue par exemple les taxes sur la libre circulation des vins, favorise l’accès aux pâturages communaux, organise les corps de métiers.

S’il apprécie la simplicité des manoirs rustiques des bords de Loire et ses domaines méridionaux, René aime aussi les fastes de sa cour et l’exotisme qu’il y introduit : il entretient des Maures et des Turcs délivrés de l’esclavage, aime qu’on danse pour lui la morisque, où il fallait être vêtu de peaux de bêtes, et exhibe sa ménagerie sous les yeux ébahis de ses invités. Les tournois qu’il organise, surtout dans les années 1440, restent célèbres, comme « L’emprise de la gueule du dragon », à Razilly, ou encore « Le Pas de la bergère » à Tarascon. Il lui faut des années pour payer l’ensemble des frais des ces dispendieuses réjouissances. Mais il faut dire qu’il se flattait d’être un spécialiste en la matière et ne laissait rien de côté : ne lui doit-on pas Le traité de la forme et devis comme on fait les tournois ? L’écrivain qu’il était toucha d’ailleurs à des sujets forts variés aussi bien qu’à l’élaboration de certaines enluminures de ses ouvrages : au dialogue mystique entre le cœur et l’âme dans le Mortifiement de vaine plaisance, succède le thème du Graal et de l’amour courtois dans Cœur d’amour épris et Régnault et Jeannette. De nombreux littérateurs gravitaient autour de lui, comme Pierre de Hesdin, Louis de Beauveau ou Antoine de la Sale. Il préférait néanmoins la peinture à l’écriture, et on lui attribua pendant longtemps de nombreuses oeuvres. Mais il semble davantage que, s’il inspira de nombreuses œuvres, il resta surtout un mécène. Il attira les artistes, et c’est pour lui que Nicolas Froment, l’un des grands maîtres des primitifs français, peignit le Buisson ardent.

La politique, à la fin de sa vie, l’arrache à la douceur de ses jardins et à l’amour des arts. Son indulgence envers la ligue du Bien Public, menée contre Louis XI, lui vaut d’être poursuivi en justice par le roi pour lèse majesté. Ce dernier ne souhaite qu’une chose en réalité : faire revenir ses terres dans l’escarcelle royale, l’Anjou notamment. S’il fait mine de lui pardonner, il ne le soutient pas lorsqu’il est désigné héritier du trône d’Aragon. René envoie donc son fils conquérir pour lui cette nouvelle couronne : Jean de Calabre y perd la vie et l’entreprise échoue. René se retire alors définitivement en Provence avec son épouse, au grand détriment de ses sujets angevins, et se soucie de la transmission de son patrimoine. C’est cette dernière bataille qu’il perdra, au bénéfice de Louis XI, qui l’oblige à choisir pour héritier non pas son petit-fils, René II, duc de Lorraine, mais son neveu Charles du Maine. À sa mort en 1480, l’Anjou est annexé à la couronne.

Piètre politique, malheureux à la guerre, cet homme avait fait sienne la devise de l’ordre chevaleresque qu’il avait créé : « loz en croissant », « la renommée va en croissant ». La sienne est originale, comme le personnage : la mémoire populaire retint davantage la figure du bon prince qui sut ramener la prospérité dans ses domaines, que celle du duc dont le règne marqua la fin des prétentions angevines.

Emma Demeester

Bibliographie

Jacques Levron, Le bon roi René, Perrin, 2004.

Chronologie

  • 1409 : Naissance de René, troisième enfant de Louis II d’Anjou et de Yolande d’Aragon, à Angers.
  • 1417 : Mort de Louis II d’Anjou.
  • 1420 : Mariage avec Isabelle, fille et héritière du duc Charles II de Lorraine.
  • 1429 : Sacre de Charles VII, avec qui René a passé une partie de son enfance.
  • 1430-1431: René hérite des duchés de Bar et de Lorraine.
  • 1431. Juillet : René est battu et fait prisonnier à la bataille de Bulgnéville.
  • 1434 : À la mort de son frère Louis III, René hérite de l’Anjou, de la Provence et des droits sur le royaume de Naples.
  • 1438-1442: René règne à Naples avant d’en être chassé par Alphonse d’Aragon.
  • 1445 : René marie sa fille Elizabeth au roi d’Angleterre Henri VI.
  • 1450 : René participe à la libération de la Normandie.
  • 1453 : Mort d’Isabelle. Expédition italienne. Transmission de la Lorraine à son fils, Jean de Calabre.
  • 1454 : René épouse Jeanne de Laval.
  • 1461 : Mort de Charles VII. Louis XI lui succède.
  • 1471 : René se retire en Provence.
  • 1480 : Mort du roi René à Aix-en-Provence.

https://institut-iliade.com/le-bon-roi-rene-1409-1480/

La Guerre Péninsulaire 1ere Partie

Quand le Maréchal Pétain était honoré par les Etats-Unis

 

Le Maréchal Pétain et le Général US Pershing.

Petit rappel historique en images pour répondre aux propos grotesques et anachroniques du Maire de New York qui a l’intention d’effacer la plaque en l’honneur du Maréchal Pétain fixée à Broadway.

En 1931, le Maréchal Pétain fut invité aux Etats-Unis et reçu avec tous les honneurs.

Ci-dessous, les élèves de la prestigieuse académie militaire de West Point défilent devant le Maréchal Pétain.

Invité aux Etats-Unis, le Maréchal Pétain s’adresse à l’armée américaine au sujet de leur participation à la première guerre mondiale.

Gnose, Hermétisme, Kabbale, Soufisme - Les traditions ésotériques face a...

Le connétable des Lansquenets 4/4

  

C’est seulement auprès des troupes impériales que s’épanouit encore le Connétable. Il envahit en juillet 1524 la Provence avec le marquis de Pescara. Le siège de Marseille tourne cependant au désastre. Les Impériaux doivent battre en retraite. Leur reculade permet la reconquête rapide du Milanais par les Français. Mais leur avancée se termine par la monumentale défaite de Pavie en 1525. François Premier est fait prisonnier à Madrid. Le Connétable cherche à peser sur le cours des négociations.

Sans aucune réussite. Il ne devient pas le beau-frère de l’Empereur et le roi de France se montre intraitable à son sujet. C’est à ce moment-là qu’il intègre le monde viril des lansquenets. « Leurs costumes bariolés, leurs larges chapeaux de feutre hérissés de plumages multicolores, leurs barbes et leurs longs cheveux donnaient un aspect impressionnant aux lansquenets. Le grondement des hauts tambours et les sons aigrelets tirés des fifres accompagnaient des chants presque psalmodiés qui pouvaient glacer d’effroi leurs adversaires. » « Le mot Landsknecht francisé en lansquenet signifie tout simplement “ gens du pays ”. Il apparaît vers 1470 et désigne un combattant à pied, d’origine germanique, recruté principalement en Alsace, Pays de Bade, Wurtemberg ou dans le Tyrol autrichien. Les lansquenets sont répartis en régiments. Chaque régiment comprend environ quatre mille hommes, divisés en dix compagnies – Fähnlein – subdivisées en Rotten. Chacune de ces escouades est forte de dix lansquenets ou de six porteurs d’épée à deux mains. Le Doppelsölder, qui porte cuirasse à guimpe et bassinets de fer sur la tête, est un rude gaillard qui, outre son immense épée à deux mains, trouve encore le moyen de porter au ceinturon l’épée normale du lansquenet. »
Charles Quint charge le Connétable de Bourbon de se rendre au Tyrol. Le bon catholique qu’il est y rencontre le principal meneur des lansquenets, le réformé Georg Frundsberg. Les deux hommes de guerre s’apprécient vite. À partir de 1526, Charles de Bourbon dirige les lansquenets allemands luthériens en Italie du Nord. Tous ces marcheurs et leurs homologues à cheval, les reîtres, n’ont qu’un seul objectif en tête : fondre sur Rome la pontificale et la saccager !
Naguère vice-roi du Milanais à la demande de son souverain, le Connétable aspire à fonder un royaume. « Charles Quint lui fit croire qu’il pourrait ceindre la couronne de fer des Lombards. Il a sans doute rêvé d’un royaume d’Italie, de Milan à Naples. » Il se transforme progressivement en un aventurier à la tête des lansquenets. « Prince du sang, connétable de France puis lieutenant général des armées impériales, il finira comme un réprouvé à la tête d’une armée livrée à elle-même. » En effet, après la mort de Georg Frundsberg, les lansquenets « décidèrent les autres corps à se constituer en une république militaire et on désigna douze soldats, douze élus, pour représenter l’armée auprès de Bourbon ».

La fin d’un puissant songe géopolitique

Au printemps 1527, les troupes impériales assiègent la Ville éternelle. Le 6 mai, un coup d’arquebuse frappe Charles III de Bourbon devant les remparts. Fous de rage, les lansquenets dont le nouveau chef est le prince d’Orange, Philibert de Chalon, s’emparent de la ville et la ravagent. Cela vaudra au Connétable une excommunication posthume. « Le concile de Trente avait pris la peine de rendre un décret ordonnant l’exhumation et la dispersion des ossements. » La légende noire du Connétable commence ! Les sbires de François Premier l’accuseront de vouloir « démanteler le royaume capétien, en donner la couronne au Tudor, s’approprier un immense domaine comprenant aussi bien le Poitou, l’Anjou, le Maine, la Touraine, le Berry que ses terres patrimoniales. Une sorte de reconstitution hybride du grand duché d’Occident, de la Lotharingie et du royaume des Plantagenêts ».
En réalité, le Connétable de Bourbon serait, selon Jean-Joël Brégeon, « le dernier avatar, l’ultime tenant du rêve lotharingien, cette construction politique improbable qui naquit du traité de Verdun (843) pour satisfaire le fils aîné de Louis le Pieux, Lothaire. La Lotharingie allait des îles frisonnes à l’Italie du Nord jusqu’à l’Adriatique et au golfe de Gênes, empruntant le couloir rhénan et franchissant les Alpes pour réunir cette spectaculaire transversale. La Lotharingie disparut avec Lothaire Ier (855) et pourtant son souvenir hanta l’imaginaire médiévale. Elle inspira les ducs de Bourgogne et Charles le Téméraire en avait reconstitué une partie avant de disparaître (1477). Charles de Montpensier était familier de l’histoire de la Bourgogne; ses prétentions sur la Provence, son acharnement à constituer un immense domaine articulé entre Loire et Méditerranée indiquent bien une tentation “ lotharingienne ” qui ne pouvait être tolérée par les Capétiens ». Il s’inscrit néanmoins dans une tradition nobiliaire de contestation de l’État royal capétien. À l’instar des Cabochiens pro-bourguignons de Paris sous la Guerre de Cent Ans, des révoltes féodales de la fin du Moyen Âge comme la Ligue du Bien public et de certaines factions hétérodoxes de la Ligue pendant les Guerres de Religion, « Bourbon avait tout pour séduire ceux qui se complaisaient dans un idéal féodal volontiers frondeur à l’égard de l’institution monarchique ». La révolte justifiée du connétable de France Charles de Bourbon préfigure surtout les actions vaines d’une aristocratie soucieuse de préserver ses libertés d’état. On retrouvera ces réticences à l’extension du pouvoir royal avec la coterie autour de Gaston d’Orléans, le frère de Louis XIII, l’« esprit mousquetaire » dépeint par Alexandre Dumas contre la puissante volonté du Cardinal de Richelieu, et la Fronde des princes (1650 – 1653).
Honni autant par des générations d’historiens et que par une Église catholique romaine qui entame à ce moment-là son long déclin, Charles-Monsieur ne pouvait que plaire, par sa tenue fière et altière, à Dominique Venner. Grâce au livre de Jean-Joël Brégeon, il faut admettre le Connétable de Bourbon, chef des lansquenets de l’Empereur – Roi, parmi les rares Français d’Empire.

Notes

1 : Christian Rol, Le roman vrai d’un fasciste français, La manufacture de livres, 2015, p. 307.

2 : Jean-Joël Brégeon, Le Connétable de Bourbon. Le destin tragique du dernier des grands féodaux, Perrin, 2000, 290 p. Les citations non mises en notes sont extraites de cet ouvrage.

3 : Henry Montaigu, La guerre des Dames. La fin des féodaux, Olivier Orban, 1981, p. 95.

4 : Idem, p. 272.

5 : « François, qui voulait être le “ roi chevalier ” et le “ père des lettres ”, souligne Henry Montaigu, est donc bien davantage le père de cette “ patrie ” dont d’ailleurs il porte le nom. C’est pourquoi nous écrivons “ François Premier ” en toutes lettres et non en chiffres comme il est d’usage, parce que cela devient une manière de surnom qui marque l’origine, le départ d’un cycle nouveau. », Id., p. 282.

https://voxnr.com/53126/le-connetable-des-lansquenets/

Stonehenge, ses origines révélées | ARTE

vendredi 28 janvier 2022

Macron semble découvrir la rue d’Isly, les massacres d’Oran

 

Soixante ans après la tuerie de la rue d’Isly, Macron a fait à la communauté des pieds-noirs – campagne électorale oblige – un cadeau inattendu : il a évoqué ce drame, ces quatre-vingts (ou plus) partisans de l’Algérie française massacrés, ainsi que les centaines de français assassinés à Oran, le 5 juillet 1962. Il aura donc fallu attendre soixante ans pour que ces crimes soient officiellement reconnus.

Pendant soixante ans, seule « l’extrême droite » se souvenait. Pour une fois, le « en même temps » a du bon. Après avoir fait l’apologie des tueurs du FLN, présenté les colons d’Algérie (et d’ailleurs) comme des monstres ayant commis des crimes contre l’humanité (imprescriptibles, selon la loi), Macron s’est attaqué à l’autre versant du « en même temps », d’abord en faisant mémoire, le 20 septembre dernier, de l’extermination des harkis et de leurs familles, puis en recevant des associations de pieds-noirs à l’Elysée, et en reconnaissant le crime de la rue d’Isly et le massacre d’Oran, de juillet 1962.

Gageons qu’une large fraction de Français d’aujourd’hui ignorait qu’une grande partie des habitants d’Algérie se croyaient Français, à cette époque, et ils l’étaient, de par la loi. Le massacre du 26 mars 1962, rue d’Isly, est sans doute un événement tout aussi ignoré du plus grand nombre. Il n’est pourtant pas courant que des soldats français tirent sur une foule de manifestants désarmés et en tuent près d’une centaine.

Macron a même évoqué cette journée du 5 juillet 1962 à Oran, spécialement occultée, au cours de laquelle « des centaines d’Européens, essentiellement des Français », a-t-il dit, de tous âges et de toutes conditions, ont été enlevés, torturés, assassinés. « Ce massacre doit être regardé en face et reconnu. » Il serait temps, en effet. Il n’y a plus guère de témoins de cette époque. Pudiquement, Macron a parlé d’un « drame passé sous silence ». C’est le moins que l’on puisse dire.

Guère d’émotion dans la classe politique ni dans l’intelligentzia

La campagne électorale a du bon en ce sens que Macron, après Pécresse, se sent dans la nécessité de soigner sa droite. Il a donc choisi de rééquilibrer son discours en rappelant ces crimes impunis là, qui n’avaient guère suscité, à l’époque, d’émotion dans la classe politique comme dans l’intelligentzia française.

Pour que son discours fût complet, il aurait peut-être été utile que l’on parle aussi des coupables de ces crimes. Le 26 mars 1962, « les soldats français, déployés à contre-emploi, mal commandés, ont tiré sur des Français ». A entendre Macron, il s’agissait d’une fausse manœuvre, d’un « accident du travail ».

La responsabilité de de Gaulle n’est jamais évoquée, ni pour les harkis, ni pour la rue d’Isly, ni pour Oran en juillet 1962. Et l’origine des tueurs n’est pas davantage donnée. Les centaines de milliers de harkis, le millier d’Oranais, égorgés, dépecés, tout le monde sait que leurs bourreaux appartenaient à l’ALN, c’est-à-dire au bras armé du FLN. Mais Macron ne les cite pas. « La vérité doit être de mise et l’histoire transmise », a ajouté le président. Mais quelle histoire ? Une histoire hémiplégique avec des victimes mais pas de coupables, car nous sommes au temps de la réconciliation. Macron n’avait pas ces pudeurs de jeune fille quand il déclarait, le 15 février 2017, en pleine campagne électorale, là aussi, que « la colonisation est un acte de barbarie ». Il désignait les barbares : les colons, donc les pieds-noirs. Le « en même temps » macronien n’a pas fini de nous fasciner. •

Journal Présent 

https://www.tvlibertes.com/actus/la-une-de-present-du-28-01-2022

Le connétable des Lansquenets 3/4

  

Chef suprême de l’armée royale en l’absence du souverain, le connétable « porte l’épée royale et la présente, nue, à l’assistance » le jour du sacre à Reims. Il « possède sa propre juridiction – la connétablie et maréchaussée de France – qui lui donne des pouvoirs disciplinaires, sans appel, pour juger les délits et crimes des gens de guerre ». Fidèle à sa sévère réputation, le nouveau connétable interdit les pillages; il exige que ses troupes paient au juste prix les denrées prises aux paysans; il impose une réelle discipline à ses hommes d’armes; il punit le défaut de tenues particulières, reconnaissables et attribuées à chaque régiment royal. Cette dureté s’impose tant les mœurs sont rudes.
À la fin du Moyen Âge, les fantassins sont appelés « les “ gens de pied ” [qui] se regroupaient en “ bandes ”, réparties en “ nations ”. On pouvait trouver là des Gascons, des Picards, des Allemands, que l’on qualifiait tantôt d’aventuriers tantôt de “ bandes noires ” et qui étaient pour l’essentiel des lansquenets, ces éternels rivaux des Suisses ». Les combattants helvètes servent divers souverains dès que ces derniers leur versent une solde régulière, ce qui est rarement le cas. Les mercenaires helvètes manient avec une redoutable dextérité les « “ longs bois ” [qui] faisaient la loi sur les champs de bataille depuis plus d’un siècle […]. C’étaient en fait des hallebardes dites de Soleure ou de Berne que les Suisses complétaient par une forte dague, lorsqu’ils ne maniaient pas la redoutable Zweihander, l’épée à deux mains. Sûrs de leut tactique qui les voyait formés en hérissons, les Suisses se protégeaient peu et s’en faisaient même une gloire ». C’est dans cet univers âpre et violent que le Connétable de Bourbon parvient à s’imposer. Aux côtés de Louis XII, puis de François Premier (5), il se fait un nom en Italie. « Depuis Marignan, on le tenait pour un des meilleurs capitaines de sa génération. »
Conscient de sa valeur et de ses qualités militaires, le Connétable de Bourbon n’hésite jamais à déployer un train de vie fastueux lors des grands événements comme au Camp du Drap d’Or où François Premier accueille Henry VIII d’Angleterre en 1520. Ce décorum luxueux agace le roi français. Par ailleurs, sa droiture et sa franchise lui valent d’irréductibles ennemis dans l’entourage immédiat du souverain : le duc d’Alençon, un temps fiancé à Suzanne de Bourbon, est un piètre homme de guerre que méprise le Connétable; le surintendant des finances Samblançay, Bonnivet et le chancelier Antoine Duprat, tous deux originaires de domaine dont il est le seigneur. Le plus redoutable de ses ennemis est néanmoins une femme, Louise de Savoie, la propre mère de François Premier !

Les visées de Louise de Savoie

La reine-mère a-t-elle des vues lubriques et concupiscentes sur le fringant homme à peine plus âgé que son propre fils ? Toute une littérature brode autour de cette « romance » fantasmée par l’une et refusée par l’autre. Il est en revanche certain que Louise de Savoie agit en féodale qui rêve « d’augmenter le patrimoine des Valois – Angoulême », surtout si c’est aux dépens des Bourbon. Bien qu’élevée par Anne de Beaujeu, Louise de Savoie la déteste profondément. La réciproque est aussi vraie.
Homme à femmes soumis à l’inflexible volonté de sa mère, François Premier vexer fréquemment le Connétable à partir de 1521. Cette année-là est un tournant majeur dans la vie de Charles de Bourbon. Suzanne meurt précocement. Outre son époux qui détient en sa faveur une série de dispositions testamentaires légales, l’héritage territorial de Suzanne est revendiqué par sa cousine, Louise de Savoie. Or, « la succession de Suzanne de Bourbon était compliquée à démêler tant le statut juridique de ses biens dépendait d’origines extrêmement diverses ».
Louise de Savoie lance en 1522 un procès au Connétable devant le Parlement de Paris, seul autorisé à statuer sur les litiges liés à un pair de France. Elle réclame l’éventuelle saisie des duchés de Bourbon et d’Auvergne et des comtés de Clermont, de Forez et de la Marche. « Reine mère et régente à la fois, [Louise de Savoie] allait user de son rang prééminent pour influencer les magistrats. » Pendant ce temps, Charles de Bourbon se préoccupe de reprendre un fief italien. Son père, Gilbert, avait été fait archiduc de Sessa dans le royaume de Naples. Le Connétable souhaiterait relever le titre à son profit et adresse une ambassade conduite par Philibert de Saint-Romans auprès de Charles Quint.
Bien qu’ayant le droit féodal pour lui, le Connétable déchante vite, tant les magistrats parisiens craignent Louise de Savoie. Le Parlement de Paris rendra son arrêt en juillet 1527 : tous les biens de Suzanne et Charles de Bourbon reviendront à la Couronne. S’estimant dupé et voyant que le roi se refuse d’intervenir de manière impartiale, Charles de Bourbon entre en négociations secrètes avec Charles Quint et Henry VIII d’Angleterre. Le Tudor exige d’être reconnu comme le seul roi de France légitime. Le Connétable refuse d’abord. Quant à l’Empereur, il lui propose d’épouser l’une de ses sœurs, Éléonore, veuve du roi de Portugal, ou Catherine.
Le Connétable de Bourbon a-t-il vraiment trahi ? Dans une perspective téléologique nationalitaire plus qu’anachronique, maints historiens français répondent par l’affirmative. Toutefois, dans une logique féodale plus factuelle qui correspond au contexte de l’époque, la trahison n’existe pas. Charles de Bourbon « était de sang italien par sa mère et que son duché, bien inscrit dans la mouvance française, débordait sur l’Empire pour une petite part, les Dombes à l’est du Beaujolais. Il était le vassal du roi de France mais l’empereur était aussi son suzerain… ». Délaissant la devise habituelle des siens, il prend pour nouvelle devise personnelle : « Omnis spes in ferro est (Tout mon espoir est dans le fer). »

Le chef des lansquenets

Pendant que les hommes du roi de France confisquent tous ses biens et arrêtent ses proches, le Connétable se réfugie en Franche-Comté. En juillet 1523, il noue une alliance avec Charles Quint et l’Angleterre. Il propose sans succès de soulever ses terres et la Normandie… Bientôt « dépossédé de sa connétablie, Charles de Bourbon en était réduit à se muer en condottière ». Il devient assez vite « un pion que Charles Quint et Henry VIII manipulaient. Le connétable, chef de guerre avisé et excellent stratège, n’avait pas toujours la même perspicacité dès lors qu’il s’agissait de politique et de manœuvres diplomatiques ». Ruiné et pourchassé, Charles-Monsieur se voit contraint de jurer fidélité à Henry VIII en tant que roi de France en 1524.

À suivre

Le dernier carré : combattants de l'honneur et soldats perdus, de l'Anti...

L’Ukraine et la Russie, les racines communes: Anne de Kiev, princesse russe, ancêtre des rois de France, au cœur d’une polémique…

 

Xavier Moreau explique à travers la princesse Anne de Russie, qui épousa en 1051 Henri 1er roi de  France, les racines communes de l’ Ukraine, de fondation très récente,  et de la vaste Russie. Les territoires occupés par l’Ukraine actuelle étaient fondus dans ceux du pays des tsars jusqu’au XXème siècle, dont la capitale actuelle, Kiev, est l’un des principaux berceaux de la Russie. C’est ce que Vladimir Poutine a rappelé lors de sa venue à Versailles en juillet dernier. Quelques rappels historiques passionnants pour ne pas laisser l’Histoire vraie submergée par le révisionnisme historique colporté par la dictature de la pensée unique, pour de bas motifs circonstanciels politico-stratégiques.

Dans son ignorance de l’Histoire de la Russie, il était clair qu’à Versailles,  Emmanuel Macron n’avait pas compris l’allusion de Vladimir Poutine à propos d’Anne de Russie (ou Anne de Kiev). Il avait tenté de se rattraper à l’occasion, quelque temps plus tard, de sa rencontre avec le dictateur actuel de l’Ukraine, Pietro Porochenko. Des mensonges d’État qui touchent au choix des Criméens de se rattacher à la Russie en 2015, que l’oligarchie mondiale refuse de reconnaître parce qu’il  n’arrange ni l’OTAN, ni les oligarques de l’Union européenne, soucieux de faire main-basse sur les ressources énergétiques de l’Ukraine dont la majorité se trouvent sur les territoires des républiques sécessionnistes de Donetsk et de Lougansk, dans le Donbass. Des oligarques tout aussi soucieux d’assiéger la Russie en la coupant de ses racines naturelles.


Voir également:

   emiliedefresne@medias-presse.info

https://www.medias-presse.info/lukraine-et-la-russie-les-racines-communes-anne-de-kiev-princesse-russe-ancetre-des-rois-de-france-au-coeur-dune-polemique/79030/

jeudi 27 janvier 2022

Mercenaires, soldats de fortune et d’infortune (Alain Sanders)

 

Alain Sanders, journaliste et écrivain, s’est beaucoup intéressé aux baroudeurs à travers l’Histoire et les continents.

Ce livre est avant tout le récit de souvenirs personnels recueillis auprès des mercenaires que l’auteur a rencontrés sur le terrain lors des quatre dernières décennies. La plus grande part de l’ouvrage se déroule en Afrique. On suit les exploits des mercenaires dans l’ex-Congo belge, lors de la sécession katangaise, puis en Rhodésie et en Ethiopie.

L’auteur nous décrit des personnages pittoresques et légendaires tels que Jean Schramme, Bob Denard, Patrick Ollivier, Rolf Steiner,…

Le livre nous entraîne également au Nicaragua et en Croatie parmi les volontaires français.

Souvenirs des oies sauvages…

Mercenaires, Alain Sanders, éditions Atelier Fol’fer, 183 pages, 24 euros (prix franco)

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

https://www.medias-presse.info/mercenaires-soldats-de-fortune-et-dinfortune-alain-sanders/79066/