mercredi 30 avril 2025

Haute trahison et collaboration en Europe

 

Hans Vogel affirme que les élites européennes n’ont pas de conscience morale. Mais elles ne manquent pas d’appliquer des standards moraux à leurs opposants, afin de rester agrippés au pouvoir.

par Hans Vogel

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, des représailles sauvages furent menées contre ceux qui avaient travaillé avec ou pour les Allemands. Mais nombreux furent ceux à avoir collaboré et à ne pas avoir été inquiétés, et nombreux furent les innocents à se faire tuer pour collaborationnisme. Le moins que l’on puisse dire est que le règlement de comptes fut très abrupt et totalement arbitraire. Les victimes, affirma-t-on, étaient punies pour avoir collaboré avec les Allemands, pour trahison, et pour haute trahison.

En France, au moins 100 000 personnes furent ainsi assassinées, souvent de manière très bestiale, pour avoir réellement ou prétendument été des collabos, comme on appelait les collaborateurs en France. Les auteurs, se décrivant souvent comme des «combattants de la résistance», n’eurent jamais à répondre de leurs crimes et restèrent impunis. L’éclatement après-guerre d’une revanche violente en France est sans équivalent dans l’histoire moderne de l’Europe. En Europe occidentale, la Belgique se positionne en deuxième place, avec des milliers de personnes tuées aussi bien par des «combattants de la résistance» que par des dirigeants désignés en hâte. Ce furent pas moins de 700 000 fichiers (pour une population adulte d’un peu plus de quatre millions de personnes) qui furent établis pour collaboration avec les Allemands. Des dizaines de milliers de personnes furent condamnées, un grand nombre furent envoyées au cachot ou astreintes à des travaux forcés dans les mines de charbon. Toutes se virent retirer leurs droits civiques. Aux Pays-Bas, plus de 100 000 personnes furent envoyées en camps de concentration à la place de juifs, de combattants de la résistance et de dissidents.

Pierre Laval, après avoir dirigé le gouvernement français entre 1940 et 1944, connu sous le nom de «gouvernement de Vichy», fut traîné devant un tribunal fantoche, condamné pour haute trahison, et passé par les armes devant un peloton d’exécution. Anton Mussert, dirigeant du mouvement national-socialiste hollandais (NSB), fut également condamné à mort pour haute trahison par un tribunal fantoche, et exécuté. Les deux hommes font partie du petit nombre de dirigeants politiques européens qui furent tués pour les actions d’innombrables autres dirigeants politiques restés impunis. Autres personnalités notables en la matière : en Norvège, Vidkun Quisling, en Slovaquie, Jozef Tiso. Le «collaborateur» le plus recherché de Belgique, Léon Degrelle, qui monta jusqu’au grade de général au sein de la Waffen-SS, parvint à s’enfuir en Espagne de justesse.

Ni la collaboration, ni la trahison ne sont des concepts clairement définis juridiquement. Qui plus est, si l’on avait appliqué de manière cohérente les définitions observées par les autorités, les tribunaux et leurs larbins, nombreux sont ceux qui auraient dû être exécutés, jetés en prison, ou condamnés aux travaux forcés, au point que l’Europe «libérée» serait devenu un taudis dépeuplé. Quoi qu’il en fût, sur ce point (tout comme sur la plupart des autres sujets) le narratif collectif occidental, ainsi que les divers narratifs historiques nationaux ont dûment construit et maintenu une version de l’histoire qui ne laisse aucune place à la moindre nuance.

L’histoire officielle (celle qu’enseigne le système éducatif et que présentent les médias) ne fait aucune mention du fait que certains des «collaborateurs» les plus enthousiastes restèrent préservés de toute poursuite après 1945. Pour quelle raison ? En général, ils étaient très riches, puissants, et disposaient de solides relations, comme Frits Fentener van Vlissingen, l’homme d’affaires hollandais le plus puissant de tous, qui siégeait au conseil d’administration de toutes les grandes sociétés des Pays-Bas. Il fut nommé président de la commission d’État établie pour purger le milieu des affaires hollandais des collaborateurs nazis (!)

Durant les années de guerre au cours desquelles les Allemands occupèrent une grande partie de l’Europe, quels sont exactement les critères définissant ce qui releva de la collaboration, de la trahison, ou encore de la haute trahison ?

On considérait la collaboration comme le fait de travailler pour les Allemands, de faire affaire avec eux, ou même d’avoir une liaison avec un soldat allemand. Mais après que la France, les Pays-Bas et la Belgique baissèrent les armes face à l’Allemagne au printemps 1940, selon le droit international (les règles reconnues du droit de la guerre), les Allemands y étaient pourtant considérés comme la puissance légitime, certes avec des variantes locales. Il s’ensuit qu’il n’y avait strictement rien d’illégal ou de moralement répréhensible à travailler avec eux ou pour eux, ou à conclure des affaires avec eux. Peu après la reddition de leur gouvernement, et après que gouvernements et dirigeants politiques en nombre se furent enfuis en Angleterre, les Européens subissant l’occupation allemande comprirent que pour continuer à vivre, il leur fallait bien travailler, et que bien souvent, ils ne pouvaient travailler que pour ou avec les Allemands. Des millions de personnes issues de ces pays occupés allèrent travailler en Allemagne, où les salaires et les conditions de travail étaient meilleurs. En tous cas, jusqu’à ce que les Anglais et les Étasuniens se mirent à bombarder les villes allemandes.

Des centaines de milliers d’Européens rejoignirent la Wehrmacht et la SS. En Europe de l’Ouest, on compta ainsi 25 000 Hollandais, 20 000 Français et presque 20 000 Belges parmi les volontaires de la SS. Et bien rares sont encore les gens à comprendre que le simple fait de rallier les forces armées allemandes ne constituait pas une instance clairement définie de «collaboration», puisque bien souvent, les hommes qui le firent étaient animés d’un désir sincère de combattre le communisme. Nombreux étaient les Européens à exécrer le communisme soviétique, qui étaient prêts à risquer leur vie pour empêcher que l’Europe de l’Ouest tombe sous le joug communiste, une chose qui apparut à certaines périodes comme tout à fait possible.

Depuis qu’ont eu lieu les purges et la vague de revanche après la guerre, un élément central du narratif officiel a été qu’une fois les Allemands partis, tous ceux qui avaient collaboré avec eux devaient être punis, et que cette action était nécessaire à mener la reconstruction sociale et économique. Quiconque prend la peine de vérifier les faits conclut qu’il s’agit là d’un conte de fées. De nos jours, les concepts de collaboration, de trahison et de haute trahison ne sont mentionnés qu’en lien avec l’occupation allemande durant la seconde guerre mondiale. On n’en a jamais fait mention pour d’autres événements historiques comparables, comme la Révolution française ou l’Europe napoléonienne [Ni même pour la première guerre mondiale, au cours de laquelle l’occupation allemande fut beaucoup plus rude pour les populations locales que pour la seconde guerre mondiale, NdT]. Entre 1793 et 1815, les Français occupèrent une grande partie de l’Europe, et jouirent d’une vaste «collaboration» de la part de toutes les couches sociales des nations occupées. Mais une fois que Napoléon quitta la scène, nul en Europe ne fut accusé de collaboration, de trahison ou de haute trahison, et nul ne fut puni pour ces crimes. Il en va de même pour les autres guerres en Europe au cours desquelles un ennemi victorieux occupa une nation défaite, hormis la seconde guerre mondiale.

La haute trahison constitue bien sûr un cas à part, ne serait-ce que parce que du simple fait de sa définition, un très petit nombre de personnes sont en mesure de commettre ce crime. Il faut disposer d’un accès à des informations gouvernementales secrètes, ou se trouver physiquement proche des plus hauts niveaux de l’administration ou du gouvernement. Après tout, selon le droit romain, d’où provient le concept de perduellio (haute trahison), il s’agit d’une tentative de supplanter ou de tuer les dirigeants de l’État, et de faire ainsi tomber le gouvernement national ou la tête de l’État. En temps de guerre, la trahison constitue l’action d’agir de manière dommageable à son pays au bénéfice d’intérêts ennemis. En temps de paix, la trahison constitue à agir de manière dommageable à son pays au bénéfice d’intérêts étrangers.

Si l’on appliquait la théorie et la pratique du traitement réalisé en Europe aux collaborateurs, aux traîtres et aux coupables de haute trahison aux circonstances actuelles, quel en serait le résultat ? Existe-t-il des suspects de haute trahison, de trahison ou de collaboration ?

Ma foi, oui ! En premier lieu, quiconque occupe un poste de dirigeant de son pays devrait défendre les intérêts de sa propre nation et de ses compatriotes, c’est-à-dire du peuple qu’il représente. Mark Rutte, de l’OTAN, par exemple, lorsqu’il était premier ministre des Pays-Bas entre 2010 et 2024. Rutte était également étroitement associé au Forum Économique Mondial, en tant que Young Global Leader [Le traducteur laisse au lecteur l’exercice de déterminer qui parmi les dirigeants français est un Young Global Leader. Astuce : cela va plus vite de lister ceux qui n’en sont pas.]

Alors, quels intérêts Rutte représentait-il durant cette période ? Quels sont les intérêts que représente Annalena Baerbock, ministre allemande des Affaires étrangères, une autre Global Young Leader ? Et qu’en est-il d’Alexander Stubb, Premier ministre de la Finlande et également Global Young Leader ? Et pour les autres Global Young Leaders comme Emmanuel Macron, David Cameron (au Royaume-Uni), Matteo Renzi (en Italie) ou Leo Varadkar (en Irlande) ? [Autre petit jeu pour le lecteur : prenez n’importe quel discours d’Emmanuel Macron et déterminez qui désigne le mot «nous», NdT] Le site officiel de Forum économique mondial affiche fièrement : «Alignés avec la mission du Forum économique mondial, nous visons à mener une coopération public-privé dans l’intérêt public global. Nous sommes unis par l’idée que les problèmes pressants d’aujourd’hui présentent une opportunité de construire un meilleur avenir au-delà des secteurs et des frontières».

Par conséquent, l’intérêt public global a priorité sur les intérêts nationaux, et c’est même explicité comme politique officielle pour qui est devenu un Young Global Leader. Si cela n’est pas constitutif du crime de trahison, ou même de haute trahison, on peut se demander ce qui le serait. Si l’on appliquait les critères des purges de l’après-guerre, on appellerait cela de la trahison, sans aucun doute, et les auteurs mériteraient d’être jugés et condamnés. Peut-être même au peloton d’exécution, mais cette décision en reviendrait aux juges.

Outre les susnommés et quelques centaines de coupables de haute trahison dans toute l’Europe de l’Ouest, qui servent les intérêts du Forum économique mondial, de l’OMS, et d’autres ONGs, au détriment de nombre de leurs compatriotes, par exemple en se rendant aux réunions du Forum économique mondial, on compte d’innombrables collaborateurs, ici encore si l’on s’en tient aux critères établis et appliqués dans la période de l’immédiat après-guerre. Ces collaborateurs, si l’on s’en tient aux critères établis il y a quatre-vingts ans, comprennent les gens qui travaillent aux échelons moins élevés de dizaines d’ONGs, souvent dans des projets dirigés et coordonnées par l’USAID, qui est en cours de démantèlement du fait de sa nature d’organisation criminelle.

On y trouve également les dizaines de milliers de membres des forces armées de l’OTAN (tous des volontaires de nos jours !) qui ont pris part à des campagnes illégales dirigées par les États-Unis contre la Yougoslavie, la Serbie, l’Irak, la Syrie, la Libye ou l’Afghanistan. Quelle est la différence fondamentale entre ce qu’ils ont fait et les volontaires incorporés dans la SS durant la guerre ? Ils peuvent se considérer comme chanceux de n’avoir jamais eu à répondre de leurs actions, et d’être encore en vie, loin de s’être fait exécuter dans une vague de colère publique vindicative.

À présent que Donald Trump a commencé à se battre contre le monstre hideux du Mondialisme, il existe de bonnes probabilités que les Européens le rallient. En tous cas, il est temps que les criminels qui occupent la tête des divers régimes de l’UE et leurs sbires (comme les pressetitués travaillant pour les médias de grand chemin) aient à répondre des crimes terribles qu’ils ont commis, dont le moindre n’a pas été de contraindre leurs compatriotes à se faire piquer contre le Covid.

Si l’on compare l’orgie de violence vengeresse contre les «collaborateurs» et les traîtres à la fin de la seconde guerre mondiale avec la négligence avec laquelle un si grand nombre de nos contemporains collaborent, aident et encouragent les crimes de guerre et commettent toutes sortes de crimes, on constate encore une contradiction énorme à toutes celles qui nous entourent déjà.

Comme tant d’autres, cette contradiction découle également d’une combinaison d’exagérations sottes et d’aveuglement volontaire. Le règlement de comptes de l’après-guerre fut terriblement indigne. Qui plus est, la facilité avec laquelle un si grand nombre de personnes commettent de nos jours des crimes pour lesquels elles mériteraient vraiment d’être punies est conditionnée par une distorsion systématique de l’histoire : tous les Allemands étaient mauvais, alors que tous les Alliés et «combattants de la Résistance» étaient des gentils.

À présent que les Allemands, surtout ceux de la République fédérale originelle, ont digéré et accepté leur culpabilité et leur responsabilité éternelles pour tous les crimes commis durant la seconde guerre mondiale, les descendants des Alliés occidentaux semblent penser qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent, et s’en tirer sans jamais avoir à rendre de comptes. Ils descendent tous des mêmes personnes qui permirent le déchaînement des horreurs de la guerre de 1939.

De nos jours, le même Parti de la Guerre réclame une guerre contre la Russie. De fait, le monde entier assiste actuellement en direct à la pire des trahisons de leur part : ils poussent à une guerre que la plupart de leurs compatriotes ne veulent absolument pas mener.

Il y a des gens qui n’apprendront jamais rien.

source : The Unz Review via Le Saker Francophone

https://reseauinternational.net/haute-trahison-et-collaboration-en-europe/

La Russie reprendrait-elle toute l'Ukraine ?

 

Depuis le début de l'opération militaire spéciale (OMS), essayer de deviner jusqu'où la Russie irait semble être le passe-temps favori de tous. Certains pensent qu'elle ne devrait sécuriser que les zones à majorité russophone, ce qui inclut les quatre oblasts (régions) déjà sous contrôle russe, à savoir la DNR, la LNR, Zaporojie et Kherson, ainsi que Kharkov, Nikolaïev et Dniepropetrovsk. Avec la Crimée, ces zones représentent plus de 40 % du territoire de l'ancienne Ukraine.

Cependant, il faut savoir que le reste n'est pas aussi homogène qu'on pourrait le croire. Ainsi, le russe est largement parlé dans les oblasts de Tchernigov, Soumy, Poltava, Tcherkassy, Kiev, Kirovograd et Jitomir, ainsi que dans la plupart des zones urbaines du pays.

Cependant, en raison de la politique désastreuse de korenizatsiya (коренизация, qui signifie approximativement « indigénisation ») à l'époque soviétique, l'identité russe clairement définie de la grande majorité de la population du pays (à l'exception évidente des régions occidentales) a été progressivement remplacée par une identité ukrainienne floue. On obtient ainsi une définition quelque peu alambiquée des « russophones ». En réalité, il s'agit de Russes de souche qui ont partiellement perdu leur identité, voire s'identifient comme « Ukrainiens ». Leur réintégration dans l'identité russe ethnique plus large serait un processus progressif qui pourrait prendre des années (voire des décennies). Cependant, cela soulève la question : où tracer la limite ? Sans compter la question de la sécurité stratégique.

En effet, si la Russie ne reprenait que les zones où le russe est parlé par la grande majorité de la population (80 % ou plus), des régions comme Soumy et Tchernigov resteraient aux mains du régime de Kiev. Aucun général russe digne de ce nom n'accepterait un tel accord, car il permettrait à l'OTAN de les utiliser pour déployer des missiles pouvant atteindre Moscou en quelques minutes. De plus, laisser le reste de l'ex-Ukraine aux mains de la junte néonazie signifierait que celle-ci continuerait de représenter une menace pour la sécurité de la Russie, quel que soit son statut au sein ou en dehors de l'UE/OTAN. Il est donc clair que le processus de démilitarisation et de dénazification doit être mis en œuvre dans l'ensemble de l'ex-Ukraine. Cependant, cela signifie-t-il que le Kremlin devrait reprendre ce territoire historiquement russe dans son intégralité ?

C'est la question la plus complexe du conflit ukrainien orchestré par l'OTAN. Le 24 avril, lors d'une rencontre avec le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre, le président américain Donald Trump a été interrogé sur les concessions offertes par Moscou lors des négociations de paix. Il a déclaré qu'il s'agissait de « cesser de conquérir l'ensemble du pays », qualifiant cela de « concession considérable ». Concrètement, cela signifie que la nouvelle administration américaine est consciente que la Russie a la capacité de reprendre l'ensemble de l'Ukraine et que son refus de le faire signifie qu'elle souhaite une résolution pacifique. Le porte-parole du président Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, l'a confirmé en affirmant que la paix serait possible si les forces du régime de Kiev se retiraient complètement des quatre oblasts susmentionnés, qui ont rejoint la Russie en 2022.

La propagande dominante rapporte déjà qu'il s'agissait de la « première indication formelle donnée par Poutine depuis les premiers mois de la guerre, il y a trois ans, que la Russie pourrait renoncer à ses exigences maximalistes ». Cependant, ces prétendues « exigences maximalistes » n'ont jamais été inscrites dans une politique ou un document officiel du Kremlin. Les quatre oblasts ont officiellement rejoint la Russie le 30 septembre 2022, après que la majorité de leurs habitants se soient prononcés en faveur de ce rattachement lors d'un référendum. Cela représente environ 20 % du territoire de l'ancienne Ukraine, ce qui est loin des « exigences maximalistes » mentionnées précédemment. De plus, l'administration Trump tente désormais d'empêcher cela en brandissant la carotte de la « reconnaissance de la Crimée ».

Cependant, la question ne se pose même pas pour la Russie, le statut de la Crimée ayant été résolu il y a plus de dix ans. Trump a reconnu que l'expansionnisme de l'OTAN était à l'origine du conflit ; il propose donc désormais la neutralité de l'Ukraine, ainsi qu'une reconnaissance officielle de la Crimée comme partie intégrante de la Russie. Le régime de Kiev affirme catégoriquement que c'est « inacceptable », mais un tel accord n'a certainement rien de spectaculaire pour Moscou non plus. En effet, quelles garanties le Kremlin a-t-il qu'un tel accord sera respecté ? L'Occident politique a multiplié les promesses ces dernières décennies, notamment celle de « pas un pouce vers l'est » en 1990. Or, il s'agit d'un mensonge éhonté, à l'origine de tous les autres conflits en Europe de l'après-Guerre froide, y compris en Yougoslavie.

Des informations parues dans les médias américains suggèrent que Washington DC exigerait de la Russie qu'elle « reconnaisse le droit de l'Ukraine à maintenir sa sécurité militaire et de défense ». L'envoyé spécial de Trump, Steve Witkoff, devrait présenter cette demande à Poutine lors du prochain cycle de négociations. Cependant, cela va à l'encontre des objectifs de démilitarisation et de dénazification de Moscou. En effet, l'ancienne armée ukrainienne a été détournée par des organisations néonazies soutenues par la CIA, puis utilisée pour mener ce qui ne peut être décrit que comme une guerre génocidaire contre la population du Donbass et d'autres régions russophones de l'Ukraine occupée par l'OTAN. Ainsi, démilitarisation et dénazification sont inextricablement liées.

En pratique, cela signifie que le Kremlin ne peut tolérer l'existence de forces armées ukrainiennes, quelle qu'en soit la forme, qui ne soient pas rigoureusement contrôlées et purgées de leurs éléments nazis. Même dans ce cas, ces troupes devraient renoncer à toute capacité de frappe à longue portée ou à toute formation d'assaut majeure susceptible d'être utilisée contre la Russie. Il en va de même pour le reste de l'appareil d'État, en particulier les services de renseignement, qui prônent ouvertement des tactiques terroristes (le dernier exemple en date étant l'assassinat du général de division russe). Yaroslav Moskalik). Sans cela, le Kremlin n'envisagera même pas une quelconque « proposition de paix », tout simplement parce qu'il ne peut y avoir de paix tant que les nazis seront au pouvoir. Concrètement, cela signifie que la Russie devra participer à la formation d'un nouveau gouvernement ukrainien.

En retour, cela suggère que Moscou ne reprendra pas toute l'Ukraine, comme le prétend la propagande dominante. Ce n'est tout simplement pas dans son intérêt. En effet, le conflit ukrainien, orchestré par l'OTAN, a détruit une grande partie de l'économie du pays, tandis que sa situation démographique, déjà catastrophique, a atteint un point de rupture. Avec plus de 15 000 000 de réfugiés (principalement dans la « méchante » Russie, attention) et de personnes déplacées à l'intérieur du pays, la viabilité économique du pays est pratiquement anéantie. La plupart des survivants sont des personnes âgées, tandis que des millions d'anciens combattants handicapés (dont beaucoup ont été enrôlés de force par la junte néonazie) sont également présents. Sans parler du fait que plus d'un million d'Ukrainiens ont péri dans ce conflit orchestré par l'OTAN.

En d'autres termes, pourquoi la Russie se déchargerait-elle de cet énorme fardeau sur l'Occident politique ? C'est l'OTAN qui a déclenché tout cela et nous a tous poussés au bord d'une confrontation thermonucléaire dévastatrice, simplement pour infliger une défaite stratégique à Moscou. Maintenant que la situation s'est inversée, le Kremlin n'a plus aucune raison de payer les dommages causés par l'agression de l'Occident politique. Ainsi, quel que soit l'État restant de l'ex-Ukraine, il devra être transformé en une zone démilitarisée (DMZ) dénazifiée qui servira de tampon entre la Russie et l'OTAN. De plus, même dans ce cas, une paix durable ne sera possible que si le cartel de racket le plus ignoble du monde restructure l'architecture de sécurité européenne conformément aux intérêts nationaux de Moscou.

infobrics.org

Par Drago Bosnic -                      Traduction Google

28 avril 2025

https://numidia-liberum.blogspot.com/2025/04/la-russie-reprendrait-elle-toute.html

Philippe le Bon contre Jeanne d'Arc, avec Bertrand Schnerb

mardi 29 avril 2025

La route vers la guerre en Ukraine – L’histoire des exercices militaires de l’OTAN et des États-Unis avec l’Ukraine – Partie 3

 

par Larry Johnson

La période de dix ans – 2011-2021 – a été marquée par une augmentation spectaculaire de la taille de l’armée ukrainienne. Bien que le nombre de soldats en service actif se soit stabilisé à 200 000 à partir de 2018, les réserves ukrainiennes ont été multipliées par dix. Ces réserves ont été rendues possibles grâce à l’entraînement militaire annuel de l’Ukraine avec les forces de l’OTAN et de l’USEUCO Le décor était planté pour entrer en guerre avec la Russie.

En 2010, l’armée ukrainienne (forces armées ukrainiennes) comptait environ 245 000 personnes. Ce chiffre reflète la réduction et la restructuration continues qui ont suivi l’indépendance de l’Ukraine, le gouvernement ayant réduit les effectifs militaires par rapport à leur niveau de l’époque soviétique. À la fin de 2013, ce nombre était encore tombé à environ 165 500 personnes au total, dont environ 120 900 militaires en service actif, ce qui souligne le déclin important de cette période.

En 2010, la taille des réserves de l’armée ukrainienne était très limitée. Selon les plans officiels, l’Ukraine visait à disposer de 6300 réservistes en 2010, mais à la fin de cette année-là, seuls 1681 réservistes étaient effectivement en place, soit seulement 27% du nombre prévu. Cela reflète le fait qu’à l’époque, l’Ukraine ne disposait pas d’une force de réserve importante et bien entraînée, et que le système de réservistes professionnels était encore en cours d’élaboration.

En janvier 2022, juste avant l’invasion russe à grande échelle, une transformation spectaculaire s’était opérée. Les forces armées ukrainiennes comptaient environ 200 000 à 250 000 membres actifs, mais leur réservoir de réservistes était passé à 900 000.

Le Centre international pour la paix et la sécurité (IPSC) de Yavoriv, en Ukraine, créé en 2007, a pris de l’importance au cours de la décennie qui a débuté en 2011. Il a été créé pour servir de centre de formation majeur pour les unités militaires ukrainiennes et internationales, en soutenant les exercices multinationaux et la formation au maintien de la paix. L’IPSC est resté une plaque tournante des activités de formation conjointes, notamment des exercices annuels de grande envergure tels que Rapid Trident, jusqu’à ce que la Russie l’attaque avec un missile le 13 mars 2022.

L’exercice militaire annuel en mer Noire, SEA BREEZE, est passé en 2017 d’objectifs de sécurité maritime, de lutte contre la piraterie et d’interopérabilité navale à des objectifs de guerre amphibie et de lutte anti-sous-marine. L’OTAN ne pouvait plus prétendre qu’il s’agissait d’une organisation défensive. La guerre amphibie et la lutte anti-sous-marine sont des opérations offensives.

Voici une vidéo des Marines américains débarquant sur la côte ukrainienne de la mer Noire en 2017 :

2011

COMBINED ENDEAVOR (mai 2011 – axé sur les communications)

  • Lieu : Grafenwöhr, Allemagne (l’Ukraine a participé en tant que pays partenaire).

  • Objectif : interopérabilité de l’OTAN dans les systèmes de communication et d’information.

RAPID TRIDENT (20 juin-1er juillet 2011)

  • Lieu : zone d’entraînement de Yavoriv, Ukraine (près de Lviv)

  • Participants : l’exercice a mobilisé environ 1 600 personnes venues d’Ukraine, des États-Unis et d’autres pays de l’OTAN et du Partenariat pour la paix (PpP), notamment la Lettonie, la Biélorussie, la Moldavie, la Slovénie, le Canada, la Géorgie, la Pologne, la Serbie, le Royaume-Uni, la Lituanie, l’Estonie, ainsi que les gardes nationales de Californie et de l’Utah et l’armée de l’air américaine en Europe.

  • Objectif : Interopérabilité multinationale, opérations de maintien de la paix et procédures de commandement conjoint.

  • Importance : S’inscrit dans le cadre des séries d’exercices «Sea Breeze» et «Rapid Trident» entre les États-Unis et l’Ukraine, visant à renforcer la capacité de l’Ukraine à coopérer avec les forces de l’OTAN.

SEA BREEZE 2011 (6-16 juillet 2011)

  • Lieu : Mer Noire (région d’Odessa) et base aérienne de Myrhorod, Ukraine.

  • Participants : Ukraine, États-Unis (sous commandement de l’USEUCOM), alliés de l’OTAN (notamment la Turquie et la Roumanie) et autres partenaires.

  • Objectifs : sécurité maritime, lutte contre la piraterie et opérations de défense aérienne.

  • Importance : vise à améliorer la coordination entre les forces navales et aériennes dans des situations de crise.

2012

Rapid Trident (juillet 2012)

  • Lieu : zone d’entraînement de Yavoriv, Ukraine (près de Lviv)

  • Participants : Ukraine, membres de l’OTAN (notamment les États-Unis) et pays du Partenariat pour la paix (PpP).

  • Objectif : opérations multinationales conjointes de maintien de la paix et de stabilisation, amélioration de l’interopérabilité avec les forces de l’OTAN.

  • Importance : s’inscrit dans le cadre du programme annuel d’exercices bilatéraux entre les États-Unis et l’Ukraine dans le cadre de l’initiative Groupe d’entraînement multinational conjoint Ukraine (JMTG-U).

Sea Breeze 2012 (juillet 2012)

  • Lieu : mer Noire (régions d’Odessa et de Mykolaïv, Ukraine)

  • Participants : Ukraine, États-Unis (USEUCOM et marine américaine), alliés de l’OTAN et pays partenaires.

  • Thèmes principaux : sécurité maritime, lutte contre la piraterie et interopérabilité navale.

  • Importance : exercice de longue date organisé conjointement par les États-Unis et l’Ukraine afin de promouvoir la stabilité régionale en mer Noire.

Saber Guardian/Rapid Reaction 2012 (juin-juillet 2012)

  • Lieu : zone d’entraînement de Novo Selo, Bulgarie (multinationale, avec la participation de l’Ukraine)

  • Participants : armée américaine en Europe, Bulgarie, Ukraine et autres pays de l’OTAN/PpP.

  • Thèmes : entraînement interarmes, exercices de commandement et opérations de déploiement rapide.

Autres engagements :

L’Ukraine a également participé aux exercices du Partenariat pour la paix (PpP) de l’OTAN et aux événements du Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA), axés sur les réformes de la défense et l’interopérabilité.

2013

Exercice Rapid Trident (2013)

  • Date : juillet 2013

  • Lieu : Centre international pour le maintien de la paix et la sécurité (IPSC), Yavoriv, Ukraine

  • Participants : Ukraine, membres de l’OTAN (notamment les États-Unis) et pays du Partenariat pour la paix (PpP).

  • Thèmes principaux : Interopérabilité, opérations de maintien de la paix et procédures de commandement conjoint.

  • Détails : Cet exercice annuel dirigé par les États-Unis visait à renforcer la coopération entre les forces ukrainiennes et les alliés de l’OTAN, en mettant l’accent sur les opérations de soutien de la paix et de stabilisation.

Exercice Sea Breeze (2013)

  • Date : Juillet 2013

  • Lieu : région de la mer Noire (régions d’Odessa et de Mykolaïv, Ukraine)

  • Participants : Ukraine, marine américaine (6e flotte) et autres partenaires de l’OTAN.

  • Thème principal : sécurité maritime, lutte contre la piraterie et interopérabilité navale.

  • Détails : exercice coorganisé par les États-Unis et l’Ukraine impliquant des forces navales, aériennes et terrestres afin d’améliorer la coopération en matière de sécurité dans la mer Noire.

Exercice Saber Guardian / Rapid Reaction (2013)

  • Date : juin-juillet 2013

  • Lieu : plusieurs endroits en Europe, avec la participation de l’Ukraine.

  • Thème : exercices multinationaux de commandement et d’entraînement sur le terrain.

  • Détails : exercice s’inscrivant dans le cadre plus large du Partenariat pour la paix (PpP) de l’OTAN, auquel ont participé l’armée américaine en Europe (USAREUR) et des forces alliées.

Autres exercices coopératifs

L’Ukraine a également participé à des exercices OTAN-Ukraine à plus petite échelle, notamment des exercices médicaux, logistiques et d’entraînement au poste de commandement dans le cadre du Programme national annuel OTAN-Ukraine (ANP).

2014

En 2014, à la suite de l’annexion de la Crimée par la Russie et du déclenchement du conflit dans l’est de l’Ukraine, l’Ukraine a intensifié sa coopération militaire avec l’OTAN et le Commandement des États-Unis en Europe (USEUCOM). Plusieurs exercices clés ont été menés afin d’améliorer l’interopérabilité et de renforcer les capacités de défense de l’Ukraine. Voici les exercices notables de cette année-là :

Exercice Sea Breeze (juillet-août 2014)

  • Lieu : mer Noire (près d’Odessa)

  • Participants : Ukraine, États-Unis (USEUCOM/OTAN) et autres pays alliés.

  • Objectif : opérations de sécurité maritime, notamment lutte anti-sous-marine, recherche et sauvetage, et interopérabilité navale.

  • Importance : mené dans un contexte de tensions accrues dans la région de la mer Noire à la suite de l’annexion de la Crimée par la Russie.

Exercice Rapid Trident (septembre 2014)

  • Lieu : Centre international pour la paix et la sécurité (IPSC), Yavoriv, Ukraine

  • Participants : Ukraine, membres de l’OTAN (notamment les États-Unis) et pays partenaires.

  • Objectif : entraînement multinational conjoint visant à améliorer l’interopérabilité avec les forces de l’OTAN, notamment par des manœuvres sur le terrain, des opérations de maintien de la paix et des tactiques de contre-insurrection.

  • Importance : cet exercice s’inscrit dans le cadre de la longue série Rapid Trident, mais l’édition 2014 a pris une importance particulière en raison du conflit en cours dans l’est de l’Ukraine.

Exercice Fearless Guardian (prévu pour 2015, mais les préparatifs ont commencé fin 2014)

  • Contexte : Bien que lancée officiellement en avril 2015, la planification et la coordination initiale avec l’USAREUR (U.S. Army Europe) ont débuté fin 2014.

  • Objectif : Former des unités de la Garde nationale ukrainienne aux opérations de contre-insurrection et de défense, avec des instructeurs de l’armée américaine.

Autres coopérations entre l’OTAN et l’Ukraine en 2014

Fonds d’affectation spéciale de l’OTAN pour l’Ukraine : Créés pour soutenir la réhabilitation militaire, la logistique et la cyberdéfense.

Augmentation de l’aide militaire américaine : Les États-Unis ont commencé à fournir une assistance non létale (par exemple, des gilets pare-balles, des fournitures médicales et du matériel de communication) et ont intensifié leurs missions de conseil.

2015

Ces exercices s’inscrivaient dans le cadre de la réponse de l’OTAN au soutien apporté par la Russie aux milices ukrainiennes dans le Donbass, et visaient à améliorer les capacités militaires de l’Ukraine et son interopérabilité avec les forces occidentales. Ils ont également signalé le soutien occidental à l’Ukraine dans le contexte du conflit en cours dans le Donbass.

Fearless Guardian 2015 (avril-novembre 2015)

  • Lieu : Zone d’entraînement de Yavoriv, Ukraine

  • Participants : Armée américaine en Europe (USAREUR), forces armées ukrainiennes et autres partenaires de l’OTAN.

  • Objectif : Former les unités de la Garde nationale ukrainienne aux tactiques défensives, aux soins médicaux et à la lutte contre les menaces hybrides.

  • Importance : s’inscrit dans le cadre du programme américain Global Security Contingency Fund (GSCF) visant à renforcer la préparation militaire de l’Ukraine.

Saber Guardian/Rapid Griffin (juillet 2015)

  • Lieu : plusieurs sites en Europe, notamment en Ukraine.

  • Participants : armée américaine en Europe, forces ukrainiennes et autres alliés d’Europe de l’Est.

  • Objectif : manœuvres multinationales à grande échelle visant à renforcer la sécurité régionale et la coopération entre l’OTAN et l’Ukraine.

Rapid Trident 2015 (septembre 2015)

  • Lieu : Centre d’entraînement au combat de Yavoriv, Ukraine (près de Lviv)

  • Participants : Ukraine, États-Unis, alliés de l’OTAN et pays partenaires (plus de 1 800 soldats de 18 pays).

  • Objectif : renforcer l’interopérabilité entre les forces ukrainiennes et l’OTAN, notamment par des exercices de commandement, des entraînements sur le terrain et des opérations de maintien de la paix.

  • Importance : s’inscrit dans le cadre de l’initiative Joint Multinational Training Group-Ukraine (JMTG-U) menée par les États-Unis pour renforcer les capacités de défense de l’Ukraine.

Sea Breeze 2015 (septembre 2015)

  • Lieu : mer Noire (régions d’Odessa et de Mykolaïv, Ukraine)

  • Participants : Ukraine, États-Unis (marine et marines), membres de l’OTAN (notamment la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie).

  • Objectif : Sécurité maritime, opérations amphibies et interopérabilité navale.

  • Importance : Exercice annuel coorganisé par les États-Unis et l’Ukraine visant à améliorer la sécurité en mer Noire.

2016

Les exercices de 2016 s’inscrivaient dans le cadre du soutien plus large apporté par l’OTAN à l’Ukraine à la suite de l’agression russe, mettant l’accent sur l’interopérabilité, les capacités défensives et les réformes alignées sur les normes de l’OTAN. Les États-Unis et l’EUCOM ont joué un rôle central dans le financement et l’organisation de ces exercices.

Exercice Rapid Trident (2016)

  • Lieu : Centre d’entraînement au combat de Yavoriv, Ukraine (près de Lviv)

  • Participants : Ukraine, États-Unis, alliés de l’OTAN et pays partenaires (plus de 1 800 soldats de 15 pays)

  • Objectif : Interopérabilité multinationale conjointe, opérations de maintien de la paix et exercices défensifs.

  • Dirigé par : L’armée américaine en Europe (aujourd’hui l’armée américaine en Europe et en Afrique) en partenariat avec l’Ukraine.

Exercice Sea Breeze (2016)

  • Lieu : Mer Noire (organisé par l’Ukraine)

  • Participants : Ukraine, États-Unis (marine et marines), membres de l’OTAN (notamment la Roumanie et la Turquie).

  • Thèmes : sécurité maritime, lutte anti-sous-marine, opérations amphibies et interopérabilité navale.

  • Dirigé par : la 6e flotte américaine et la marine ukrainienne.

Exercice Saber Guardian/Rapid Griffin (dans le cadre d’exercices dirigés par les États-Unis)

Alors que l’exercice Saber Guardian 2016 impliquait principalement les alliés de l’OTAN en Europe de l’Est (par exemple, la Roumanie et la Bulgarie), l’Ukraine a participé à des formations connexes dans le cadre du Groupe multinational de formation conjoint Ukraine (JMTG-U), une initiative menée par les États-Unis visant à renforcer les capacités des forces armées ukrainiennes.

Exercice Fearless Guardian (2015-2016, formation en cours)

Bien qu’officiellement lancé en 2015 dans le cadre de l’opération Atlantic Resolve de l’armée américaine en Europe, ce programme s’est poursuivi en 2016, offrant aux troupes ukrainiennes une formation en contre-artillerie, en intervention médicale et en manœuvres tactiques.

Exercice de gestion de crise (CMX) 2016

Aperçu : exercice politico-militaire stratégique à l’échelle de l’OTAN visant à répéter les procédures de consultation et de prise de décision. Bien qu’il ne soit pas spécifique à l’Ukraine, ce pays est partenaire de l’OTAN et a peut-être participé à des activités connexes.

2017

Les exercices de 2017 s’inscrivaient dans une stratégie plus large visant à renforcer la préparation et l’interopérabilité des forces ukrainiennes avec l’OTAN et les pays partenaires en réponse au soutien apporté par la Russie au Donbass.

Sea Breeze 2017

  • Date : 10-22 juillet 2017

  • Lieu : Mer Noire (régions d’Odessa et de Mykolaïv, Ukraine)

  • Participants : Ukraine, États-Unis, membres de l’OTAN (notamment la Roumanie, la Turquie et la Bulgarie) et d’autres partenaires.

  • Thème : Opérations de sécurité maritime, guerre amphibie et lutte anti-sous-marine.

Saber Guardian 2017 (dans le cadre des exercices Allied Shield)

  • Date : juillet 2017

  • Lieu : Hongrie, Roumanie, Bulgarie (avec la participation d’observateurs ukrainiens)

  • Participants : Plusieurs membres et partenaires de l’OTAN.

  • Thème principal : Opérations terrestres multinationales à grande échelle, bien que le rôle de l’Ukraine ait été limité par rapport à sa participation à d’autres exercices.

Rapid Trident 2017

  • Date : septembre 2017

  • Lieu : Centre d’entraînement au combat de Yavoriv, Ukraine (près de Lviv)

  • Participants : Ukraine, États-Unis, alliés de l’OTAN et pays partenaires (plus de 2 500 soldats de 15 pays).

  • Objectif : renforcer l’interopérabilité entre les forces ukrainiennes et l’OTAN grâce à des exercices de commandement et d’entraînement sur le terrain.

Joint Endeavor 2017 (exercice de cyberdéfense)

  • Date : novembre 2017

  • Participants : Ukraine, Centre d’excellence pour la cyberdéfense de l’OTAN (CCDCOE).

  • Objectif : renforcer les capacités de cyberdéfense contre les menaces hybrides.

2018

Les exercices de 2018 s’inscrivaient dans le cadre des efforts déployés par l’Ukraine après 2014 pour se rendre compatible avec l’OTAN à la suite de l’annexion de la Crimée par la Russie et du conflit dans le Donbass. Les États-Unis et l’OTAN ont mis l’accent sur la formation à la «défense territoriale», reflétant le besoin de l’Ukraine de contrer les menaces hybrides.

Exercice Rapid Trident (2018)

  • Lieu : Centre d’entraînement au combat de Yavoriv, Ukraine (près de Lviv)

  • Participants : Plus de 2 200 soldats de 14 pays, notamment l’Ukraine, les États-Unis et d’autres alliés de l’OTAN.

  • Objectif : Interopérabilité multinationale conjointe, opérations de maintien de la paix et manœuvres défensives.

  • Importance : S’inscrit dans le cadre de l’Initiative de réassurance européenne (ERI) menée par les États-Unis pour soutenir leurs partenaires d’Europe de l’Est.

Exercice Sea Breeze (2018)

  • Lieu : mer Noire (principalement près d’Odessa et de Mykolaïv, en Ukraine)

  • Participants : forces navales de l’Ukraine, des États-Unis et d’autres membres de l’OTAN (par exemple, la Roumanie et la Turquie).

  • Objectif : sécurité maritime, lutte anti-sous-marine et opérations amphibies.

  • Contexte : vise à contrer la domination russe en mer Noire après l’annexion de la Crimée en 2014.

Exercice Joint Endeavor (2018)

  • Dans le cadre de : Programme d’opportunités renforcées (EOP) de l’OTAN, qui comprenait l’Ukraine parmi ses six «partenaires renforcés».

  • Objectif : exercice de poste de commandement (CPX) visant à tester l’interopérabilité entre les forces de l’OTAN et celles de l’Ukraine en matière de réponse aux crises.

Exercice Saber Guardian (2018 – participation limitée)

Bien qu’il s’agisse principalement d’un exercice mené par l’armée américaine en Europe en Bulgarie, en Hongrie et en Roumanie, les forces ukrainiennes ont participé à des événements de formation connexes dans le cadre de l’OTAN.

Clear Sky 2018

Mené à la mi-octobre 2018, principalement à la base aérienne de Starokostiantyniv, dans l’ouest de l’Ukraine.

Il s’agit du plus grand exercice aérien jamais organisé en Ukraine, avec la participation des États-Unis et de huit autres pays (Belgique, Danemark, Estonie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni et Ukraine).

Environ 950 personnes y ont pris part, notamment une forte participation de la California Air National Guard dans le cadre du programme de partenariat entre les États américains et les pays de l’OTAN.

Les domaines d’intervention comprenaient l’interdiction aérienne, l’intégration air-sol, les opérations de mobilité aérienne, l’évacuation aéromédicale, la cyberdéfense et le sauvetage de personnel.

Les avions américains impliqués comprenaient des F-15C Eagles, des C-130J Super Hercules, des KC-135 et des drones MQ-9.

Autres exercices multinationaux impliquant l’Ukraine

Iron Wolf 2018 : exercice dirigé par la Lituanie, qui s’est tenu en novembre 2018 en Lituanie et a réuni environ 3 500 soldats de 13 pays alliés de l’OTAN et de l’Ukraine, pays partenaire. Bien qu’il n’ait pas été organisé en Ukraine, cet exercice a bénéficié de la participation de l’Ukraine et était axé sur les opérations défensives et la mobilité rapide avec les groupements tactiques de l’OTAN.

2019

Exercice Sea Breeze (juillet 2019)

  • Lieu : mer Noire (régions d’Odessa et de Mykolaïv)

  • Participants : Ukraine, États-Unis (coorganisé avec l’USEUCOM) et alliés de l’OTAN (notamment le Royaume-Uni, le Canada et la Turquie).

  • Thème : opérations de sécurité maritime, guerre amphibie et lutte anti-sous-marine.

Exercice Saber Guardian (juillet 2019)

  • Lieu : plusieurs pays d’Europe de l’Est (l’Ukraine a participé à des exercices connexes)

  • Participants : Armée américaine en Europe (aujourd’hui Armée américaine en Europe et en Afrique), alliés de l’OTAN et partenaires, notamment l’Ukraine.

  • Objectif : Manœuvres multinationales à grande échelle visant à améliorer la préparation et la coordination.

Exercice Rapid Trident (septembre 2019)

  • Lieu : Centre d’entraînement au combat de Yavoriv, Ukraine

  • Participants : Ukraine, États-Unis (sous la direction de l’USEUCOM) et plusieurs alliés de l’OTAN.

  • Objectif : entraînement multinational conjoint visant à renforcer l’interopérabilité entre les pays de l’OTAN et leurs partenaires, notamment par des exercices de commandement et des entraînements sur le terrain.

Exercice Maple Arch 2019 (octobre-novembre 2019)

  • Lieu : Pologne (avec la participation de l’Ukraine)

  • Participants : Ukraine, Pologne, États-Unis et autres partenaires de l’OTAN.

  • Objectif : entraînement à la défense aérienne et aux opérations interarmées.

Exercice Joint Endeavor 2019 (novembre 2019)

  • Lieu : Allemagne (mais avec la participation de forces ukrainiennes à des exercices d’interopérabilité de l’OTAN)

  • Participants : Ukraine, États-Unis et membres de l’OTAN.

  • Objectif : exercice de commandement et de contrôle visant à tester les capacités de renforcement rapide de l’OTAN, avec la participation d’officiers d’état-major ukrainiens dans des scénarios dirigés par l’OTAN.

Autres exercices connexes

L’armée américaine en Europe a également participé à une série de neuf exercices dans les régions de la mer Noire et des Balkans en mai et juin 2019, notamment Immediate Response et Saber Guardian, mais les résultats fournis n’indiquaient pas spécifiquement que l’Ukraine y participait directement.

2020

Exercice Sea Breeze 2020

  • Date : juillet 2020 (initialement réduit en raison de la COVID-19)

  • Lieu : région de la mer Noire (Odessa, Mykolaïv et eaux environnantes)

  • Participants : Ukraine, États-Unis (marine et marines), membres de l’OTAN (Roumanie, Turquie, Espagne, etc.) et partenaires (Géorgie).

  • Thème principal : sécurité maritime, opérations amphibies et lutte anti-sous-marine.

Exercice Rapid Trident 2020

  • Date : septembre 2020

  • Lieu : zone d’entraînement de Yavoriv, ouest de l’Ukraine

  • Participants : Ukraine, États-Unis, alliés de l’OTAN et pays partenaires (notamment le Royaume-Uni, le Canada et la Pologne).

  • Thèmes principaux : amélioration de l’interopérabilité entre les forces ukrainiennes et l’OTAN, notamment par des exercices de commandement (CPX) et des entraînements sur le terrain (FTX).

Exercice Maple Arch 2020 (bilatéral Ukraine-Canada)

  • Date : septembre 2020

  • Lieu : Ukraine

  • Thèmes principaux : entraînement médical tactique et préparation au combat.

Exercice Combined Resolve XIII (dirigé par l’USEUCOM, avec des observateurs ukrainiens)

  • Date : septembre-octobre 2020

  • Lieu : zone d’entraînement de Hohenfels, Allemagne

  • Objectif : opérations de combat à grande échelle avec les alliés de l’OTAN (l’Ukraine a participé en tant qu’observateur).

Exercice Joint Endeavor 2020

  • Date : novembre 2020

  • Lieu : Allemagne (format virtuel/poste de commandement en raison de la pandémie)

  • Participants : Ukraine, membres de l’OTAN et partenaires.

  • Thème : Réponse aux crises, commandement et contrôle (C2) et coordination multinationale.

Missions de la force opérationnelle de bombardiers

Le 4 septembre 2020, des bombardiers B-52 Stratofortress de l’armée de l’air américaine ont pénétré pour la première fois dans l’espace aérien ukrainien et ont effectué un long vol le long des frontières de la Crimée.

Ces missions s’inscrivaient dans le cadre d’un entraînement plus large à l’intégration des bombardiers américains et de l’OTAN à travers l’Europe, démontrant l’engagement des États-Unis en faveur de la sécurité dans la région et l’interopérabilité avec les forces de l’OTAN et de l’Ukraine.

2021

En 2021, l’Ukraine a participé à plusieurs exercices militaires importants avec l’OTAN et le Commandement des forces américaines en Europe (USEUCOM), renforçant ainsi l’interopérabilité et les capacités de défense dans un contexte de tensions croissantes avec la Russie.

Exercice Defender-Europe 2021 (mai-juin 2021)

Exercice multinational à grande échelle mené par les États-Unis à travers l’Europe, auquel ont participé plus de 28 000 soldats de 26 pays.

L’Ukraine a fourni des unités mécanisées et participé à des exercices axés sur les manœuvres conjointes, la logistique et les opérations de commandement.

Une partie de l’exercice s’est déroulée à Yavoriv, en Ukraine, au Centre international pour le maintien de la paix et la sécurité (IPSC), un centre de formation clé pour la coopération entre l’OTAN et l’Ukraine.

Exercice Sea Breeze 2021 (juin-juillet 2021)

Important exercice naval et aérien organisé conjointement par l’Ukraine et les États-Unis en mer Noire.

Il a mobilisé 32 navires, 40 avions et 5 000 soldats de plus de 30 pays (dont des membres de l’OTAN).

La Russie s’est fermement opposée à ces manœuvres, accusant l’OTAN d’exacerber les tensions dans la région.

Exercice Rapid Trident 2021 (septembre 2021)

Exercice annuel organisé conjointement par les États-Unis et l’Ukraine dans le cadre du programme Partenariat pour la paix (PpP).

Il s’est déroulé au centre d’entraînement au combat de Yavoriv et a réuni 6 000 soldats de 15 pays (dont des membres de l’OTAN).

Il était axé sur l’interopérabilité, le maintien de la paix et les opérations défensives.

Exercice Cossack Mace 2021 (octobre-novembre 2021)

Exercice de commandement et de contrôle (CPX) impliquant les forces ukrainiennes et les alliés de l’OTAN.

Axé sur la planification interarmées, la réponse aux crises et les scénarios de guerre hybride.

Exercice Joint Endeavor 2021 (novembre 2021)

Exercice de communication et de cybersécurité visant à améliorer la coordination entre l’OTAN et l’Ukraine dans le domaine de la guerre électronique et de l’échange sécurisé de données.

Engagements supplémentaires

Journées de l’OTAN en Ukraine 2021 : des équipes de l’OTAN ont visité des instituts des forces armées ukrainiennes, où elles ont donné des présentations et des exposés afin de renforcer la coopération et la compréhension.

source : A Son of the New American Revolution

https://reseauinternational.net/la-route-vers-la-guerre-en-ukraine-lhistoire-des-exercices-militaires-de-lotan-et-des-etats-unis-avec-lukraine-partie-3/

Les Vikings n’étaient pas les explorateurs solitaires qu’on pensait

 

Selon une nouvelle étude génétique, les femmes scandinaves ont fait partie intégrante de la colonisation viking. Une étude plus ancienne avait montré l’inverse dans le cas particulier de l’Islande.

Les Vikings faisaient de nombreuses choses en famille, y compris l’exploration et la colonisation. Contrairement aux clichés selon lesquels ils ne partaient en raids qu’en groupes d’hommes, les anciens Scandinaves emmenaient leurs femmes avec eux.
C’est ce que révèle une étude génétique de l’université d’Oslo, publiée le 7 décembre dans la revue Philosophical Transactions of the Royal Society B.
La question de la présence des femmes dans la grande aventure viking n’est pas anodine, une première étude publiée en 2001 avait révélé que les Scandinaves avaient ramené avec eux des femmes gaéliques lors de la colonisation de l’Islande.
Cela soutenait l’idée qu’ils partaient en raids et en exploration entre hommes et ne faisaient venir des femmes que plus tard, et pas forcément celles de leur pays.
Mais l’équipe d’Erika Hagelberg, de l’université d’Oslo, a montré des résultats différents en menant une nouvelle étude.
Plongée dans l’ADN mitochondrial.
Les chercheurs ont commencé par étudier les ossements de 45 vikings retrouvés en Norvège. Ils datent tous d’entre 796 et 1066, c’est-à-dire, à trois ans près, de l’ensemble de la période Viking. Celle-ci s’étend du pillage de Lindisfarne en 793 à la défaite de Stamford Bridge en 1066.
L’équipe s’est plus précisément intéressée à l’ADN mitochondrial des squelettes, puisque celui-ci n’est transmis que par la mère.
Il révèle donc des informations sur la lignée maternelle.
Ces résultats ont été comparés à l’analyse génétique de 68 habitants de l’Islande médiévale, puis de 5191 Européens d’aujourd’hui.
Le matériel génétique des anciennes populations nordiques et islandaises s’est révélé très proche de celui des populations actuelles de l’Atlantique Nord.
Une proximité renforcée entre les anciens scandinaves et les habitants des archipels des Orcades et des Shetland, dont l’histoire est très liée à celle des Vikings.
Des résultats qui suggèrent que les femmes vikings auraient aussi voyagé.
Un rôle plus important que prévu
“Il semble que les femmes ont joué un rôle plus important que prévu dans la colonisation”,
explique à LiveScience Jan Bill, archéologue à l’université d’Oslo mais qui n’a pas participé à l’étude.
Dans l’image que nous avons des raids vikings il n’y a bien sûr pas de place pour des familles, mais quand ces activités ont commencé à devenir plus pérennes, les familles ont fini par voyager également et à rester dans les campements“, conclut-il.

maxisciences.com

https://www.fdesouche.com/2014/12/14/les-vikings-netaient-pas-les-explorateurs-solitaires-quon-pensait/

De l’économie à l’idéologie : le basculement inquiétant de l’Union européenne

 

par Serge Van Cutsem

L’Union européenne n’est plus ce qu’elle était, pense-t-on. Et si, en réalité, elle devenait ce qui était voulu dès sa naissance. Née sur les cendres d’un continent dévasté, elle promettait paix, prospérité et coopération économique. Mais en l’espace de quelques décennies, ce projet initial s’est mué en un appareil politique technocratique, de plus en plus centralisé, normatif et difficilement contestable par sa population. Le basculement d’une «Europe des nations» vers une «Europe des commissaires» s’est fait progressivement, presque silencieusement. Les signes d’une dérive autoritaire sont désormais bien présents et même visibles pour qui veut les voir.

Et si tout cela avait été minutieusement planifié depuis la guerre 40-45 ? Et peut-être même avant… Le plan Marshall et la libération grâce aux GI américains, c’est ce qui est écrit dans les livres d’histoire, mais la réalité est fort différente car si la reconstruction économique fut réelle, les objectifs géopolitiques étaient tout aussi stratégiques1 et c’est cette réalité qui explique en partie la dérive que nous connaissons. Car déjà avant la seconde guerre mondiale, les États-Unis étaient déjà bien implantés en Europe et, durant la guerre, les sociétés américaines n’ont jamais quitté notre continent, elles ont même très bien préparé la suite. Le premier objectif visé par les États-Unis était d’unifier le marché européen et ce n’est pas un hasard si elles ont immédiatement pris de l’importance.

Après 1945, de nombreux cadres issus du régime nazi furent réintégrés dans les sphères administratives, politiques et technocratiques de l’Allemagne de l’Ouest2. Cette réintégration s’est également étendue à des postes importants au sein de la construction européenne, de l’OTAN et même des institutions américaines, notamment dans le cadre de la Guerre froide.

Des figures comme Hans Globke (juriste des lois de Nuremberg devenu chef de cabinet du chancelier Adenauer), Reinhard Gehlen (ancien chef du renseignement militaire à l’Est et fondateur du BND avec le soutien de la CIA), ou encore Walter Hallstein (juriste ayant appartenu à des organisations affiliées au régime nazi, devenu premier président de la Commission européenne), illustrent cette continuité3. D’autres, comme Adolf Heusinger, ancien chef d’état-major de la Wehrmacht, ont occupé des postes élevés au sein de l’OTAN.

Aux États-Unis, l’opération Paperclip a permis à des scientifiques comme Wernher von Braun ou Arthur Rudolph, tous deux impliqués dans le programme des missiles V2, de rejoindre la NASA ou d’autres agences stratégiques. Ces choix ont été justifiés par le contexte de la lutte contre l’URSS, au détriment d’un processus de justice et de rupture avec le passé.4
Cette présence prolongée d’anciens membres du régime nazi dans les structures post-guerre a nourri un débat qui reste ouvert sur la continuité de certaines logiques autoritaires, technocratiques ou de gouvernance, qui ont pu influencer les fondements mêmes des institutions euro-atlantiques.

Le parallèle avec une version 2.0 de certains schémas autoritaires du XXe siècle, bien que édulcorés et adoucis, n’est pas absurde et tentante. Il ne s’agit pas de dire que l’UE est le IVème Reich, mais que certaines mécaniques de contrôle social, d’uniformisation de la pensée et d’effacement de la souveraineté et de l’Histoire des nations rappellent des logiques autoritaires passées.

La Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), puis la Communauté économique européenne (CEE), avaient pour objectif de rendre la guerre impossible par l’interdépendance économique. L’Europe était alors un projet pragmatique, centré sur la coopération et la prospérité partagée. Les nations restaient souveraines et l’idée d’un super-État était (encore) absente. Mais il y a eu ensuite le traité de Maastricht en 1992 qui a été suivi par celui de Lisbonne en 2007, et l’UE a changé de nature.5

Le politique entre en scène, avec une architecture de plus en plus supranationale avec des institutions détentrices d’un pouvoir croissant, mais sans être soumises au suffrage direct. La Commission européenne, la Cour de justice de l’UE et la Banque centrale européenne prennent une place centrale sans être véritablement responsables devant les citoyens.

On a pu constater que la démocratie directe a été mise en défaut à plusieurs reprises : en 2005, les peuples français et néerlandais rejettent le traité constitutionnel européen par référendum. La réponse de Bruxelles ? Transformer le texte en traité de Lisbonne et le faire adopter par voie parlementaire. L’Irlande, qui avait voté non, a dû revoter jusqu’à ce que le oui l’emporte, certes avec quelques aménagements négociés. Cette logique du «vote jusqu’à ce que le résultat convienne» est un symptôme clair du mépris technocratique.6

L’UE ne se contente plus de coordonner des politiques économiques, elle légifère sur l’écologie, la santé, le numérique, la sécurité, les migrations, la société. Elle impose des directives contraignantes qui s’imposent aux lois nationales, le tout sans contre-pouvoir réel. Le Parlement européen, mal connu, mal écouté, reste largement consultatif. La majorité des décisions réelles sont prises en coulisses par la Commission ou le Conseil qui eux ne sont pas élus, et certainement pas la présidente fort contestée Ursula von der Leyen !

Il y a aussi cette spécificité très peu connue, et pour cause : Contrairement à une idée reçue, les députés européens ne sont pas les ambassadeurs de leur nation au Parlement européen. Une fois élus, ils ne sont ni redevables à leur État, ni tenus de défendre spécifiquement les intérêts de leur pays. Ils sont obligés de représenter «l’intérêt général de l’Union européenne»7, conformément à l’article 10 du traité sur l’Union européenne (TUE). Cela signifie qu’un député français, belge ou italien peut voter contre l’intérêt exprimé par son propre gouvernement ou ses électeurs, s’il estime que la position de l’UE prévaut. Ce principe est rarement expliqué aux électeurs, mais il définit toute la logique institutionnelle de Bruxelles.

Ce principe est un pilier de l’ordre juridique de l’Union européenne. Il a été établi dès 1964 par la Cour de justice de l’UE dans l’arrêt Costa contre ENEL8, et confirmé depuis.

Conséquence directe :

  • Une directive ou un règlement européen prime sur toute loi nationale.
  • En cas de conflit entre une règle européenne et la Constitution d’un État membre, le droit européen doit s’appliquer en priorité.

Même si certains pays, comme l’Allemagne ou la Pologne, ont tenté de contester cette hiérarchie, la Cour de justice de l’UE (CJUE) impose sa suprématie comme un principe non négociable.

Les citoyens votent à des élections nationales qui ne contrôlent plus réellement la majorité des décisions importantes, notamment en matière de climat, d’économie, de numérique et de migrations, d’où les marges de manœuvre des États membres qui sont de plus en plus restreintes par les règles européennes, souvent rédigées par des experts non élus ou validées hors débat public. Cela alimente un déficit démocratique structurel et la perception croissante d’un pouvoir éloigné, non responsable, et difficilement contestable.

Le récit européen se fait aujourd’hui au nom du «bien» : le bien climatique, le bien sanitaire, le bien inclusif. Mais cette morale officielle justifie de plus en plus des restrictions de libertés et une censure douce9. Le totalitarisme moderne n’interdit pas de front : il classe, discrédite et réduit au silence. Toute dissidence est assimilée à du complotisme ou à l’extrême droite. Le pluralisme devient suspect.

C’est le «Deux poids, deux mesures», ainsi on observe aussi une gestion à géométrie variable : des sanctions contre la Hongrie ou la Slovaquie pour «atteintes à l’État de droit», mais la totale tolérance envers d’autres pays plus alignés politiquement. L’UE se montre exigeante envers certains, permissive envers d’autres et ce traitement inégal fragilise sa légitimité.

Vers un totalitarisme doux ? Le modèle européen actuel tend vers un totalitarisme sans visage : Non pas par la violence directe (quoique l’épisode des gilets jaunes démontre que si …), mais par un contrôle total exercé via les normes, la dépendance financière, les algorithmes et l’étiquetage social10. L’individu est libre sur le papier, mais enfermé dans un réseau d’obligations, de conformités et de récompenses conditionnelles.

Quel avenir pour l’Europe ?

L’Europe est un continent de civilisation, de culture et de diversité. Mais l’Union européenne actuelle semble trahir cette richesse au nom d’une unité factice. Il devient urgent de redonner aux nations leur souveraineté, de décentraliser, de restaurer le débat et la liberté de penser autrement.

Sinon, l’UE risque de devenir la plus belle des unités carcérales : moderne, écologique, inclusive, mais fermée à la dissidence.

  1. Tony Judt, «Postwar : A History of Europe Since 1945»., 2005. retrace la reconstruction européenne après 1945 et l’évolution politique qui s’en est suivie
  2. Christopher Simpson, «Blowback»., 1988. expose comment les États-Unis ont recyclé des nazis pour la guerre froide
  3. Annie Lacroix-Riz, «Le choix de la défaite»., 2010. Annie Lacroix-Riz montre comment des élites françaises ont préparé la défaite et collaboré
  4. Annie Jacobsen, «Operation Paperclip»., 2014. Annie Jacobsen révèle comment des scientifiques nazis ont été intégrés aux USA après la guerre
  5. Pierre Manent, «La raison des nations»., 2006. Analyse la perte d’identité nationale dans la construction européenne
  6. Jean-Louis Harouel, «Les droits de l’homme contre le peuple»., 2016. Critique l’instrumentalisation des droits de l’homme contre la souveraineté populaire
  7. Traité sur l’Union européenne (TUE), article 10. Précise que les députés européens défendent l’intérêt de l’Union, pas leur nation
  8. CJUE, arrêt Costa contre ENEL, 1964. établit la supériorité du droit européen sur les lois nationales
  9. Giorgio Agamben, «État d’exception»., 2003. Décrit comment les démocraties modernes glissent vers un état d’exception permanent
  10. Shoshana Zuboff, «The Age of Surveillance Capitalism»., 2019. comment les grandes plateformes numériques contrôlent les comportements humains

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