dimanche 29 septembre 2024

Seconde Guerre Mondiale: dix faits étonnants sur la bataille de Berlin

 

par Boris Egorov

Quelle armée a pris d’assaut la capitale du Troisième Reich aux côtés des troupes soviétiques? Comment se fait-il que la marine soviétique ait combattu à Berlin?

Offensive des troupes soviétiques sur Berlin
E. Egorov/Sputnik

La bataille de Berlin, qui s’est déroulée de mi-avril à début mai 1945, aurait pu commencer début février. À la suite de l’opération Vistule-Oder, les troupes soviétiques n’étaient qu’à 60-70 km de la capitale allemande. Le 1er Front biélorusse, sous le commandement du maréchal Gueorgui Joukov, était prêt à lancer une attaque décisive contre Berlin. Cependant, elle en a été empêchée par des attaques ennemies désespérées sur les 1er Fronts ukrainiens et biélorusses voisins, ainsi que par le transfert de troupes allemandes de Courlande en Poméranie. En conséquence, Joukov a reçu l’ordre d’aider ses voisins, et l’opération de Berlin a été reportée au printemps.

Des soldats de l’Armée rouge se battent dans les rues de Berlin en 1945
Getty Images

Avant l’assaut final contre Berlin fut soulevée la question de savoir qui prendrait finalement la ville – le 1er Front biélorusse de Joukov ou le 1er Front ukrainien d’Ivan Konev. Staline a secrètement autorisé la tenue d’une sorte de « compétition » entre les deux maréchaux. Konev était tellement inspiré que son armée, se précipitant vers le centre-ville, a violé les lignes de démarcation entre les deux groupes militaires, semant la confusion et des troubles à l’arrière des troupes de Joukov. En conséquence, il a été décidé que les soldats du 1er Front biélorusse prendraient le centre, et que le 1er ukrainien les y aiderait.

La prestation de serment des soldats polonais lors de la cérémonie de formation de la division polono-soviétique Tadeusz Kosciuszko
George Homzor/Sputnik

L’Armée rouge n’était pas la seule à participer à la bataille de Berlin. Un soutien a été fourni par la 1ère Armée polonaise forte de deux cent mille hommes, ce qui représentait environ 10% de tous les soldats qui avançaient sur la ville. Les alliés, équipés d’armes soviétiques, étaient subordonnés au gouvernement provisoire communiste de la République de Pologne et combattaient sous leur propre drapeau et dans leur uniforme national. L’épisode le plus notable de leur participation est lié aux combats dans le parc Tiergarten, lorsque les soldats de la 1ère division baptisée en l’honneur de Tadeusz Kosciuszko ont soutenu la 2e Armée de chars soviétique, qui s’est retrouvée privée de la couverture de leur propre infanterie.

Des bombardiers soviétiques lors de la bataille de Berlin. 20 avril 1945.
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Au début de la bataille de Berlin, l’Allemagne avait déjà perdu tous ses alliés. Cependant, des milliers d’étrangers continuaient de se battre pour elle. Entre autres, un bataillon de la 1ère division SS lettone, des Danois, des Suédois, des Norvégiens et des Hollandais de la division SS Nordland, ainsi que les Français de la division SS Charlemagne opéraient dans la ville. De plus, la capitale du IIIe Reich était protégée par plusieurs centaines d’Espagnols qui, après le retrait de la Division bleue du front de l’Est en 1943, décidèrent de rester et de poursuivre la lutte contre l’Union Soviétique.

La brigade d’artillerie soviétique bombarde le Reichstag pendant la Seconde Guerre mondiale
Mark Redkin/TASS

Pour l’obusier soviétique de 203 mm B-4, surnommé par les Allemands « marteau de Staline », rien n’était impossible. Il venait facilement à bout des blockhaus fortifiés de la ligne Mannerheim et pouvait transformer un bâtiment de plusieurs étages en ruines en quelques dizaines de minutes. Cependant, à Berlin, la célèbre arme a trouvé plus dur qu’elle. C’était la tour anti-aérienne de la Luftwaffe située dans les environs du zoo de Berlin. Malgré un bombardement long et tenace, seul un coin de ce bâtiment massif a été endommagé. La garnison ne s’est rendue que lorsque les combats avaient cessé dans le reste de la ville.

Des soldats soviétiques lors de la prise du Reichstag avec une bannière de combat de l’Armée rouge
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Le Reichstag n’a pas été pris à la première tentative. L’attaque du 29 avril a échoué et il n’a été possible de s’en emparer que dans la soirée du 30 avril. Le lendemain, alors que des bannières soviétiques flottaient déjà au-dessus de ce symbole du Troisième Reich, 1 500 Allemands ont tenté de sortir du sous-sol du bâtiment dans la rue, mais sans succès.

La place Sophie-Charlotte à Charlottenburg prise par l’Armée rouge
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Des « Américains » ont tout de même participé à la bataille de Berlin. Il s’agissait de chars moyens Sherman M4A2 fournis par les États-Unis à l’Union soviétique dans le cadre du programme de prêt-bail. Ainsi, rien que la 2e armée blindée de la Garde a perdu 209 de ces chars dans les batailles pour la ville.

La flottille du Dniepr sur la Sprée, à Berlin en avril 1945
Archives

Bien que Berlin soit assez éloignée de la mer Baltique, la marine soviétique a joué un rôle actif dans la bataille pour la ville. Du 23 au 25 avril, lors de la traversée de la rivière Spree, de petits bateaux de la flottille du Dniepr, sous le feu ennemi, ont transporté plus de 16 000 soldats et 100 pièces d’artillerie vers la zone de combat.

Berlin dévastée à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La ville allemande a subi des frappes aériennes incessantes des forces alliées en 1945
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Berlin est ainsi devenue la seule capitale du pays d’Europe occidentale à avoir été prise par l’armée russe à trois reprises. La ville a été prise pour la première fois en 1760 pendant la guerre de Sept Ans, la seconde pendant la guerre de la sixième coalition contre la France napoléonienne en 1813.

Des soldats de l’Armée rouge célèbrent leur victoire sur l’Allemagne nazie au Reichstag
Getty Images

Paradoxalement, alors que l’Armée rouge prenait d’assaut la capitale du IIIe Reich, une partie du territoire de l’Union soviétique était encore occupée par les Allemands. Jusqu’à 250 000 soldats ennemis étaient bloqués dans la poche de Courlande, dans l’ouest de la Lettonie, qui a reçu le surnom humoristique de « camp de prisonniers de guerre armés ». Ce groupe a capitulé le 10mai, mais plusieurs milliers de collaborateurs baltes assistés d’un certain nombre d’Allemands n’ont pas déposé les armes, lançant une guérilla dans les forêts locales contre le régime soviétique.

source:https://fr.rbth.com/histoire/84621-bataille-berlin-faits

https://reseauinternational.net/seconde-guerre-mondiale-dix-faits-etonnants-sur-la-bataille-de-berlin/

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