Un peu de contexte
Roi de France depuis 1180, Philippe II règne sur un territoire en grand péril. En effet, son vassal et principal rival n’est autre que le roi d’Angleterre, Richard Ier Plantagenêt. Par les legs de sa mère Aliénor d’Aquitaine et son père Henri II, le Cœur de Lion gouverne du mur d’Hadrien jusqu’aux Pyrénées et son domaine forme un véritable empire dit Plantagenêt dont l’immensité dépasse même celle du roi de France.
Cependant, le successeur de Richard, en 1199, n’est autre que son propre frère, Jean sans Terre, et dont le talent en politique ne s’exprime que par l’insolence et l’insulte envers le roi de France qui est aussi son suzerain. Celui-ci n’hésite pas et profite de son droit féodal pour priver son vassal anglo-angevin de ses possessions en Normandie, Anjou, Bretagne, mais aussi en Aquitaine. En représailles, Jean sans Terre décide de monter une alliance avec l’empereur Othon IV afin de s’emparer du royaume de France et de mettre fin au règne des Capétiens.
Une coalition défaite
Selon un plan mûrement réfléchi, ils décident, en 1214, de passer à l’attaque et de prendre en étau Philippe Auguste. Ainsi, les Anglais assiègent La Rochelle pour mieux débarquer leurs forces tandis que les Impériaux arrivent par le Nord avant d’encercler les forces françaises. Cependant, il n’est pas chose si aisée de duper un roi de France. Ce dernier décide d’anticiper les actions de ses ennemis et brise l’armée anglaise le 2 juillet à La Roche-aux-Moines (Maine-et-Loire). Néanmoins, le plus dur reste à faire, car l’armée d’Othon IV est plus nombreuse que celle de Philippe Auguste. L’empereur germanique, pensant la victoire facile, tente une attaque surprise le 27 juillet 1214, près de Bouvines, à 12 kilomètres à l’est de Lille, afin de détruire l'arrière-garde des armées françaises et l'obliger à fuir. Les forces de Philippe Auguste réussissent pourtant à repousser leur ennemi et vont même lancer une contre-attaque en se mettant en ordre de bataille, à la stupeur d’Othon IV. Les troupes de ce dernier sont alors enfoncées par la cavalerie française forte de 1.500 hommes faisant des ravages parmi l’infanterie impériale. À la fin de la journée, Philippe Auguste est vainqueur, tandis que son ennemi fuit dans l’espoir de n’être pas capturé. Dans son empressement, il laisse derrière lui ses bannières, un butin simple mais symbolique, car il entérine la victoire de la France sur ses ennemis en ce jour glorieux.
Malheur aux vaincus
Vaincu, la coalition défaite est obligée d’accepter la volonté du roi capétien. Celui-ci, le 18 septembre, par le traité de Chinon, oblige Jean sans Terre à renoncer à ses droits sur les territoires confisqués par son suzerain et qui viennent ainsi enrichir son propre domaine. Pour l’empereur Othon IV, seule la honte de la défaite lui est laissée par Philippe Auguste, cette disgrâce lui fait perdre son titre et son pouvoir avant que la mort ne l’emporte en 1219. À l’intérieur du royaume de France, la gloire attend le vainqueur de Bouvines qui voit son pouvoir renforcé ainsi que celle de sa dynastie sur ses sujets et ses vassaux. La bataille de Bouvines à travers les siècles, est devenue devenue le symbole de l'émergence de la nation française.
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