jeudi 19 août 2010

La rançon de Saint-Louis

Le 6 avril 1250, les musulmans de Baïbar al Bundukdari firent prisonnier le roi de France Louis IX à Munyat Abu Abdallah, un écart égyptien.

Grossies de fer-vêtus anglais de Guillaume Longue-Epée, comte de Salisbury et des Templiers, les armées du Prince de la Fleur de Lys étaient sorties du port d’Aigues le 28 août 1248. Outre Louis, les gouvernaient Robert, comte d’Artois, et Charles, comte d’Anjou, les frères du Capétien ; le connétable Hubert de Beaujeu ; le maréchal Guy de Beaumont ; Hugues, duc de Bourgogne ; Pierre Mauclerc, comte de Bretagne ; Hugues Le Brun, comte de la Marche ; Gauthier, comte de Blois ;Philippe, comte de Montfort ; les chevaliers Jean de Valéry, Geoffroy de Sergines et Gauthier d’Autrèches ; les seigneurs de Joinville et de Coucy.

Les phalanges chrétiennes touchèrent Chypre le 17 septembre. Elles pausèrent dans l’île jusqu’au 30 mai 1249, abordèrent la terre de promission le 5 juin, chassèrent les chiens d’Allah de Damiette le 6. Alphonse, comte de Poitiers, l’autre frère du monarque gallique, les rallia le 24 octobre.

Les Croisés quittèrent Damiette le 20 novembre, sûrs de promptement prendre Le Caire. Hélas, la crue du Nil entrava leur avance. Ils ne furent sous la Manshoura, clef de la ville-chef de l’Égypte, que le 9 février 1250. Le siège des hauts-murs islamistes s’élongea plus d’un mois. “Un heaume doré en tête, une épée d’Allemagne à la main”, le comte d’Artois y mourut et, fort meurtris par les feux grégeois ennemis, les soldats de la Vraie Foi retraitèrent vers la côte.

Un grand nombre de champions de la Sainte Église avaient péri ; des maladies infectieuses taraudaient les rescapés. L’affaire était close. Tremblant de fièvre, le Très Chrétien dut s’aliter à Munyat Abu Abdallah, puis les Païens pulvérisèrent près de Fariskür les ultimes troupes de Jésus.

Aux envoyés de Tûran Shah, le sultan vainqueur, venus lui demander une rançon exorbitante, Louis IX lâcha, hautain : “Un roi de France ne se rachète pas avec de l’or. Je donnerai cette somme pour mes gens et Damiette pour ma personne“.

Jean Silve de Ventavon Le Libre Journal de la France Courtoise - n° 93 du 11 avril 1996

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