dimanche 29 mars 2009

23 janvier 1946 : quel bonheur d'avoir un ministre communiste

Jean-Claude Gayssot, l'un des ministres communistes de Jospin, a assassiné la liberté d'expression en France par sa loi terroriste décrétant que certains sujets seraient désormais tabous dans notre pays - ce qui laisse pantois, si j'en crois leurs confidences faites en privé, nombre d'intellectuels étrangers connus pour leur francophilie ... Gayssot est qualifié de « vieux gamin espiègle » dans un grand article complaisant qui lui a été consacré dans Le Monde. Rien d'étonnant quand on sait quelle dérive gauchiste accélérée a connue ce journal depuis quelques années. Avec cette inimitable hypocrisie héritée de la démocratie chrétienne, « cette manière torve, esquivante, sournoise de tromper le lecteur » que décrit si bien Jean Madiran dans son tonique petit livre Le Monde et ses faux.
Passé maître dans l'art d'endormir le bourgeois, Gayssot est l'héritier direct d'une autre belle figure du communisme, le sieur Marcel Paul. Celui-ci fut en effet lui aussi ministre. Cinq ministres communistes, dont Maurice Thorez, figuraient dans le gouvernement constitué par de Gaulle en novembre 1945. Marcel Paul avait reçu le portefeuille de la production industrielle. Belle promotion pour cet apparatchik besogneux mais prêt à tout comme l'a montré son parcours, qui a laissé d'amers souvenirs à ceux qui l'ont côtoyé.
Marcel Paul a donné tous les gages de bonne conduite à l'appareil stalinien, dès 1929. Cette année-là il est secrétaire du Syndicat des électriciens (l'une des courroies de transmission syndicales des communistes). Alors qu'en Allemagne les ministres socialistes Severing et Zoergiebel ont noyé dans le sang une insurrection communiste, les dirigeants de l'Internationale communiste lancent un appel « aux prolétaires d'Europe » : « Le jour du 1er août, conquérez la rue pour la classe ouvrière ( ... ) contre la social-démocratie internationale, organisation d'assassins d'ouvriers ! » En France, la préparation de cette journée «chaude» a lieu lors d'une réunion clandestine des dirigeants du PC le 21 juillet mais le gouvernement Tardieu n'est pas du genre à se laisser faire et un vaste coup de filet policier met hors circuit 95 cadres du PC, dont Marcel Paul.
Responsable zélé, Marcel Paul applique sans état d'âme les consignes, toutes les consignes du parti. y compris lorsqu'il s'agit de saper, en 1939/1940, le moral d'une armée française qui a le tort d'être en guerre contre une Allemagne liée par pacte à l'URSS... seule et unique «patrie» de tout communiste conséquent. Ce «patriotisme» idéologique explique que Marcel Paul, arrêté par la police française puis déporté par les Allemands en 1941 à Buchenwald, y trouve un accueil amical de la part des communistes allemands qui, internés depuis huit ans, ont créé un réseau qui contrôle l'encadrement administratif du camp - les autorités allemandes fermant les yeux sur ce système qui les arrange. Marcel Paul reçoit une place de choix dans cette organisation, en tant qu'« homme de confiance » au bureau des statistiques et des transports. Au bénéfice des communistes mais au détriment des autres détenus, dont certains, comme le professeur Charles Richet, portèrent contre lui après guerre les plus graves accusations.
Devenu ministre, Marcel Paul continue à appliquer le système de copinage cher aux communistes : le 23 janvier 1946, on apprend à Paris qu'il dispose de pas moins de 136 attachés de cabinet, auxquels s'ajoutent 48 chargés de mission. De quoi entretenir grassement aux frais d'une généreuse République nombre d'agitateurs professionnels. Vous avez dit 1946 ? ...
PV National Hebdo du 22 au 28 janvier 1998

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