jeudi 20 novembre 2025
mercredi 19 novembre 2025
Climat : censure de l’ARCOM et du Conseil d’État contre CNews et Philippe Herlin

En introduction du récent Forum de la Dissidence dédiée à l’alarmisme climatique, Jean-Yves Le Gallou a pris la parole pour évoquer une affaire, passée relativement inaperçue, qui est pourtant grave : la censure d’une voix dissidente sur le climat. Retrouvez ci-dessous la vidéo de cette prise de parole de Jean-Yves Le Gallou, suivi du verbatim de celle-ci.
Polémia
Deux reproches sont formulés dans ce débat. Le premier est que des contre-vérités auraient été émises, ce qui impliquerait l’existence d’une vérité officielle. Le second, plus surprenant, est l’absence prétendue de contradiction. Or, vous voyez très bien que le meneur de jeu intervient : « Mais attention, attention ». Et, dans la séquence complète — que l’on a coupée — d’une durée de plus de dix minutes, deux minutes concernent Philippe Herlin, et tout le reste va dans l’autre sens. Il y a donc clairement contradiction.
L’argument central de Philippe Herlin à retenir est la critique des modèles. On va me dire : « Mais Herlin n’est pas climatologue ». Vous avez vu que la climatologue présente est une jeune doctorante, dont le niveau d’indépendance ne doit pas être très élevé, à mon avis ; si elle était indépendante, elle n’aurait pas de maître de thèse, ce n’est pas compliqué. Par ailleurs, Philippe Herlin est économiste, et, en tant que tel, il sait que les modèles rendent très mal compte de la réalité.
Or la réalité du climat, si l’on imagine l’ensemble des données à prendre en compte — données astronomiques, données sur l’activité solaire, données sur les échanges entre l’atmosphère et la terre, entre l’atmosphère et les océans — est d’une complexité immense. La probabilité qu’un modèle puisse y répondre correctement est donc très faible. En tout cas, c’est une opinion qu’il devrait avoir le droit d’exprimer. Nous sommes là face à une véritable dictature de l’opinion.
Ce qui est intéressant, c’est qu’après la condamnation par l’ARCOM, CNews a fait appel devant le Conseil d’État, et que celui-ci vient de confirmer la condamnation. J’appelle le Conseil d’État le Conseil d’État socialiste. Je vais vous dire pourquoi : le président du Conseil d’État est M. Macron, mais son vice-président, M. Tabuteau, est socialiste ; le président de la section de l’intérieur, M. Thuault, est socialiste et immigrationniste ; le président de la section du contentieux, M. Chantopy, est socialiste ; enfin, le président adjoint de la section du contentieux, M. Pierre Collin, qui a présidé la formation de jugement dans cette affaire, est un ancien collaborateur des cabinets de M. Moscovici et de M. Sapin. Vous voyez à quel point, lorsque l’on vous parle d’« État de droit », il s’agit d’un État de droit politique, un État de droit de censure.
Il existe par ailleurs des lois limitant la liberté d’expression — la loi Pleven, la loi Gayssot, etc. — qui, jusqu’ici, étaient appliquées par les juridictions pénales. Je critique ces lois, mais les juridictions pénales sont relativement protectrices des libertés : possibilité de défense, procédure contradictoire, appel, cassation, etc. Aujourd’hui, une autorité administrative, en l’occurrence l’ARCOM, prend une décision arbitraire de censure. Certes, il existe la possibilité d’un appel devant le Conseil d’État, mais les juridictions administratives s’ingèrent désormais dans le domaine pénal. Nous évoluons vers une société de la « vérité » climatique.
Cette affaire est absolument extraordinaire et mérite d’être connue.
Jean-Yves Le Gallou
Intervention lors du Forum de la Dissidence du 15 novembre 2025 – Publiée sur notre site le 17/11/2025
Théodoric : une page oubliée de l’Empire romain

Pourquoi sommes-nous chrétiens ? Chapitre 6
Je poursuis ici mon survol historique de la naissance de la chrétienté latine. Ce que j’ai appris de mes lectures récentes sur le royaume de Théodoric m’a semblé mériter un article entier, ne serait-ce que pour montrer à quel point les perspectives évoluent. L’histoire n’est peut-être pas une science, mais c’est un domaine de la connaissance, et la connaissance progresse. On me reproche de citer surtout des auteurs anglophones. Pour ma défense, je dirai d’abord que c’est en faisant connaître ces auteurs non traduits que je me crois utile au public français. Ensuite, je constate amèrement que la recherche historique en France n’est plus au niveau depuis les années 90, avec bien sûr des exceptions.
mardi 18 novembre 2025
Alarmisme climatique : peut-il y avoir vérité scientifique sans libre débat ?

Le Forum de la Dissidence organisé par Polémia et dédié à l’alarmisme climatique s’est tenu à Paris ce samedi 15 novembre 2025. Devant un auditoire attentif, les divers intervenants ont exposé plusieurs éléments permettant de prendre une saine distance avec le narratif officiel imposé sur la question. Nous publierons dans les jours à venir l’ensemble des interventions. Premier texte, celui d’Olivier Battistini, philosophe et maitre de conférences en histoire grecque. Le thème : « Peut-il y avoir vérité scientifique sans libre débat ? » Une question essentielle à se poser alors que ceux qui critiquent le discours officiel sur le climat se font attaquer sans relâche.
Polémia
« Pour ma part, je t’accorde le droit de définir chaque mot comme tu l’entends, pourvu que tu m’indiques clairement à quoi tu rapportes le mot que tu prononces, quel qu’il soit ! »
Platon, Charmide
Ces mots de Socrate à Critias, par leur superbe injonction à ne pas se tromper d’objet, éclairent un rapport au langage essentiel : c’est l’examen de la chose qui importe plus que le mot. Le nom, la définition sont interchangeables, fluents, à la différence de ce qui est, de l’essence.
Les mots-concepts sont des clés d’accès pour analyser le réel, le dire.
La question est politique, métapolitique. Nécessaire. Avant qu’il ne soit trop tard.
Et en arrière-plan, mais en lien direct avec les objectifs de ce colloque de la dissidence, cette phrase que Rousseau a mise en guise de prolégomènes au Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, 1754 :
« Commençons donc par écarter tous les faits, car ils ne touchent point à la question. »
Pour réfléchir, pour y répondre, pour mettre l’adversaire en situation de zugzwang, pour une maïeutique, et pour le mettre face à ses contradictions, face au réel, il faut affronter la hache des mots et tenter d’approcher ceux pour lesquels je suis ici : « vérité » et « débat ».
Il est nécessaire de leur inventer des frontières, de les définir et de les « travailler », selon l’acception de Dumézil, pour les atteindre au-delà de leur gangue. On songe, en guise de métaphore, à ce fait rapporté par Lucien : Sostrate de Cnide, l’architecte du phare d’Alexandrie, voulait laisser son nom à la postérité, mais le roi Ptolémée II Philadelphe avait exigé que seul son nom royal figurât sur le monument. Il grava dans la pierre, en lettres profondes, cette dédicace : « Sostrate de Cnide, fils de Dexiphanès, aux dieux sauveurs, pour le salut des navigateurs. » Puis, pour obéir au roi, il recouvrit l’inscription de plâtre et fit graver par-dessus : « Du roi Ptolémée. » Avec le temps, le plâtre s’effrita, et le nom de Sostrate réapparut, tandis que celui du roi disparut.
Les choses derrière les choses…
Selon une approche qui pourrait être aujourd’hui nôtre, lire les Grecs, c’est approcher l’extrême-contemporain en étant, selon le programme de Nietzsche, « inactuel », en manière de contre-récits, pour « exercer une influence inactuelle, c’est-à-dire d’agir contre le temps, donc sur le temps, et au bénéfice d’un temps à venir ». Ces étymologies ou ces sens premiers constituent les paysages en arrière-plan des mots d’aujourd’hui qu’il faut débusquer pour voir la propagande, affronter la désinformation, arme de guerre.
En effet, pour résumer un moment de la République de Platon, la perversion de la cité commence par la fraude des mots. La signification ordinaire des mots qui servent à caractériser les faits ou les actions a été arbitrairement changée conformément à de nouveaux codes de justice, à une idéologie diffusée de manière insidieuse dans les discours, dans les médias et même les messages publicitaires, en permanence, pour convaincre, détruire, anéantir : le mal diabolique de la confusion des concepts pour la persuasion de masse.
Et voici la guerre discriminatoire, celle dont parle Carl Schmitt. Voici le viol des foules. Voici les hommes au milieu des ruines dont parle Julius Evola. Voici la reconstruction de l’histoire.
D’une manière générale, les mots grecs cachent des constellations de significations et des sens souvent en opposition, une harmonie souveraine, l’opposition des contraires se suffisant à elle-même. Ainsi le mot stasis, qui désigne la guerre civile et ses bouleversements chez Thucydide, mais dont l’étymon dit la stabilité, révèle la nature même du politique et l’essence de la cité-État, une dialectique suprême : la stasis est principe et achèvement, fin.
Les mots grecs derrière les nôtres, « vérité » et « débat », sont alètheia et agôn, « dévoilement » et « joute oratoire » dans un espace géométrique, donc politique, où la parole et la puissance ont été placées, symboliquement, au centre, comme cela a été le cas dans les conseils des Mycéniens et les assemblées des Athéniens, par exemple, où les questions de guerre ou de société sont débattues pour être l’objet d’un vote et d’un choix, au nom d’une abstraction, de l’idée de la cité-État, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens, qui de ce fait, puisqu’on s’en réclame, est.
En correspondance avec le logos, la parole qui « recueille du sens » et qui dit le cosmos, l’ordre des choses, la physis, par la géométrie, discipline grecque par essence, et donc la parole politique.
La polis est l’ensemble des citoyens agissant dans un monde défini par un logos nécessaire à « l’être-en-commun », condition d’un espace civique homogène parce qu’en relation privilégiée avec le centre. Le logos, parole révélant l’ordre du monde, son cosmos, est un élément essentiel du débat politique, « l’outil politique par excellence ».
« Quand Aristote définit l’homme un “animal politique”, il souligne ce qui sépare la raison grecque de celle d’aujourd’hui. Si l’homo sapiens est à ses yeux un homo politicus, c’est que la raison elle-même, dans son essence, est politique. De fait, c’est sur le plan politique que la raison, en Grèce, s’est tout d’abord exprimée, constituée, formée. L’expérience sociale a pu devenir chez les Grecs l’objet d’une réflexion positive parce qu’elle se prêtait, dans la cité, à un débat public d’arguments. »
Cela fait imaginer une dialectique subtile qui ne tardera pas à être cause de ruine.
Pour Platon, la démocratie se transforme en tyrannie parce que le démagogue se fait nécessairement tyran. On peut rappeler que, pour Platon, le démagogue est sur le même plan que le sophiste : de la même manière que le sophiste n’est que l’ombre du philosophe, le démagogue est la perversion du véritable homme politique.
La rhétorique, celle de Platon, à la différence de celle d’Aristote qui est à la hauteur de la dialectique, est d’inspiration sophistique, donc suspecte parce qu’inclinant du côté de la flatterie en devenant jeu sur les apparences, comprise comme ne s’occupant que de l’accessoire, c’est-à-dire de « l’extérieur de la question », procédé des argumentateurs, ruse des démagogues, des meneurs de peuple, des flatteurs du « gros animal », méthode de persuasion et de mensonge, artifice du pouvoir et moyen de séduction du plaideur pour influencer ou tromper les juges, un art que le maître de l’Académie combat, l’opposant à la droite philosophie seule capable de justice et de vérité.
Progressant sur des rythmes ternaires, d’aporie en aporie, et de raisonnements binaires contradictoires en élargissements successifs, les premiers sophistes, comme Protagoras, Gorgias, sont comme Priam et les Anciens sous les remparts de Troie, émerveillés par la beauté d’Hélène : devant la beauté de l’être et sous la fascination du logos, portés par leur passion dialectique, ils chuchotent des paroles ailées et stridulent sans trêve, comme les cigales à la voix couleur de lys sous les feux du soleil méditerranéen.
En revanche, les sophistes de la seconde génération, comme Polos et Thrasymaque, remarquant l’influence de la parole sur les imaginations, cultivent l’art de bien dire, d’émouvoir et d’étonner le peuple, non pas dans l’intérêt de la philosophie, de la morale et de la liberté, mais dans un intérêt démagogique et mercantile. Méprisant la vertu, ils faussent l’esprit public, déplacent l’objet des investigations philosophiques et enseignent à confondre le vrai avec le faux, le juste avec l’injuste. Ce sont ces rhéteurs, ces sophistes de cette espèce que Socrate et ses deux disciples les plus célèbres, Xénophon et Platon, combattent avec force et acharnement.
Platon dénonce la rhétorique, celle des sophistes et des démagogues, comme une forme d’apatè, une tromperie par le discours, une illusion, opposée à la vérité philosophique : « La rhétorique n’est qu’une forme de flatterie, une tromperie de l’âme. » Il accuse les sophistes de borner leurs instructions « aux moyens de flatter l’oreille par d’agréables sons et par des phrases bien cadencées ».
Seule la dialectique, un art de discuter par questions et réponses, une façon de raisonner, permet de cheminer vers le vrai sans se laisser piéger par les artifices de la rhétorique, de s’élever des connaissances sensibles aux connaissances intelligibles, aux Idées. C’est le moyen de connaître ce qui est, ce qui se distingue de l’ignorance et de l’opinion.
Il faut relire La Démocratie comme violence de Luciano Canfora…
Dans les Politiques, Aristote expose comment les « chefs populaires », en petit nombre, sont apparus, ont conquis et conservent le pouvoir réel en flattant, achetant et corrompant le peuple, et montre comment ces derniers sont à l’origine d’une déviation de la politie.
Il surprend la contradiction entre la théorie et la pratique, la différence entre l’idéal d’une mise en commun de la parole et de la décision, le paradigme d’un gouvernement de tous par tous, et la réalité d’un pouvoir confisqué par une élite qui a pris le contrôle d’un « peuple privé de bon sens » : la loi d’airain d’une oligarchie. Depuis la politie, la démocratie et la démagogie, l’ochlocratie…
« La société est toujours gouvernée par un petit nombre d’hommes, par une élite, alors même qu’elle semble avoir une constitution absolument démocratique… Dans la démocratie athénienne, il y avait les démagogues, c’est-à-dire les “conducteurs du peuple” et Aristophane, dans ses Cavaliers, nous les montre se rendant maîtres d’un peuple privé de bon sens. » (V. Pareto, Manuel d’économie politique, 1966)
La démagogie signifie, en effet, « conduite du peuple » et, également, le fait de mener le peuple à sa volonté en le flattant. La démagogie est alors caractérisée par le déchaînement des passions, par un peuple qui abdique.
Aristote condamne lui aussi la démocratie de son temps : elle appartient, avec la tyrannie et l’oligarchie, à la catégorie des constitutions déviées, le pouvoir étant exercé non en vue de l’intérêt de tous et du « bien vivre » mais au profit de ceux qui l’ont.
Aujourd’hui, les oligarques au pouvoir et les conditionneurs, les démagogues maîtres du « gros animal » dont a parlé jadis Platon, sont les étranges et tristes successeurs des fascinants membres du Conseil Nocturne apparus si brièvement dans les Lois.
Ils sont les maîtres des mystifications politiques, des affirmations présentées comme des « vérités scientifiques ».
Et voici la « peur des peurs » de Julien Freund, le « temps des paniques » de Gaston Bouthoul et le « temps des peurs » de Michel Maffesoli.
Il s’agit de soumettre le peuple qui est souverain selon les principes du débat et de le maintenir dans une sujétion ignorante, à ses dépens, en lui promettant satisfaction de ses désirs.
On est loin de l’homme politique qui a l’aptitude à porter un jugement sûr, à estimer une situation et à se fonder sur les règles de la raison et du bon sens, à connaître et à organiser le réel.
L’abolition de l’homme dont il est question chez C.S. Lewis. Un sursaut ?
Ne pas oublier le fameux Plato amicus sed magis amica veritas repris par Nietzsche. Redécouvrir la sôphrosunè, c’est-à-dire « avoir tout son esprit à propos de soi-même », la connaissance de soi pour juger les choses les plus importantes…
Se rappeler le Tryzus d’August Meissner dans l’Alcibiade qu’avait lu Bonaparte.
« Tryzus, voulant prévenir les complots secrets et les conspirations, défendit à ses sujets, par une loi expresse, de parler ensemble, en particulier ou en public : ordre barbare, tyrannique et capable de révolter. On éluda sa loi par un artifice innocent, en substituant aux paroles les gestes, les coups d’œil, les signes de tête ; on se regardait tantôt avec un air farouche, tantôt avec un air serein, et chacun en fronçant le sourcil témoignait sensiblement aux autres la vive indignation que lui causaient les malheurs de la patrie. Ainsi tous les sentiments de l’âme se peignaient sur les visages. Tryzus, craignant encore que ce silence éloquent, ces gestes expressifs et variés ne produisissent quelque funeste effet, fit une autre loi pour les défendre. Alors un citoyen, indigné de ce raffinement de tyrannie et brûlant du désir de délivrer sa patrie, s’avance au milieu de la place publique, y reste immobile, puis tout à coup verse des larmes abondantes et accompagnées de sanglots. Le peuple se rassemble en foule autour de lui et, à son exemple, gémit et fond en pleurs. On court annoncer au tyran qu’à la vérité on ne se permet aucun geste, mais que les larmes coulent de tous les yeux. À cette nouvelle, non content d’avoir enchaîné la langue et captivé les mouvements du corps, il veut encore ôter aux yeux la liberté qu’ils ont reçue de la nature ; il accourt à pied, avec ses satellites, pour tarir les larmes ; mais du plus loin qu’on l’aperçoit, on fond sur ses gardes, on leur arrache leurs armes et l’on met le tyran à mort. »
Olivier Battistini
Intervention lors du Forum de la Dissidence du 15 novembre 2025 – Publiée sur notre site le 16/11/2025
https://www.polemia.com/alarmisme-climatique-peut-il-y-avoir-verite-scientifique-sans-libre-debat/
lundi 17 novembre 2025
dimanche 16 novembre 2025
Ensemble dans nos cœurs : notre État, nos foyers, nos tombeaux et nos autels

Un seizième texte de notre rubrique « Souvenez-vous de nos doctrines » est à retrouver aujourd’hui. Un extrait de Réflexions sur la révolution en France d’Edmund Burke…
*****
Notre système politique se trouve dans une juste correspondance et symétrie avec l’ordre du monde, et avec le mode d’existence assigné à tout corps permanent composé de parties périssables ; ce qui fait que la grâce de cette sagesse éblouissante qui assure la mystérieuse cohésion de la société des hommes, le tout n’est à aucun moment ni vieux, ni jeune, ni entre deux âges, mais demeure à jamais identique à lui-même à travers les vicissitudes toujours recommencées de la décadence, de la chute, de la renaissance et du progrès.
Aussi, dans cet État où les choses se font suivant la marche de la nature, les parties améliorées ne sont-elles jamais entièrement nouvelles, ni les parties conservées entièrement caduques. Manifestée de cette façon et pour ces raisons, la fidélité que nous témoignons à nos aïeux ne s’inspire d’aucune superstition d’antiquaire, mais d’une philosophie de l’analogie.
En adoptant ce principe de l’héritage, nous avons donné à notre forme de gouvernement l’image d’une parenté par le sang ; nous avons fait entrer notre constitution et nos lois fondamentales jusque dans nos foyers et noué avec elles de véritables liens de famille ; et nous avons ainsi uni dans nos cœurs, pour les chérir avec toute l’ardeur de leurs affections réciproques et rassemblées, notre État, nos foyers, nos tombeaux et nos autels.
samedi 15 novembre 2025
Causes profondes de la guerre contre la Russie

par Michelle Simakowitch
Tout le monde a conscience que l’une des causes de cette guerre est d’affaiblir la Russie afin de laisser le champ libre à Israël pour attaquer l’Iran. La Russie à travers les BRICS, étant un allié et un partenaire incontestable de l’Iran ainsi que la Chine. Or l’attaque d’Israël a bien eu lieu, et l’Iran n’a pas eu besoin de la Russie pour occasionner des dégâts de plusieurs milliards de dollars à Israël. (Rappelez-vous les propos «prophétiques» des rabbins sionistes «le Machia arrivera lorsque le dernier perse aura rendu gorge»)
L’OTAN quant à elle, voyant une occasion d’affaiblir la Russie afin de s’emparer des terres et richesses minières de la Russie et de morceler le pays. Visiblement la situation s’est retournée contre elle et ses alliés.
Selon les propos mêmes de Zelensky, une autre cause serait la formation d’une seconde Jérusalem et cette guerre ayant déjà fait plus de trois millions de morts permettrait la déchristianisation de l’Ukraine. Déchristianisation plus que visible avec l’enrôlement de force des jeunes âgés à peine de 21 ans alors que cette guerre est déjà perdue. Le but initial étant sûrement la reconstitution de l’Empire Khazar.
Mais existerait-il encore une autre cause financière à ce conflit ? La perte de l’empire pétrolier des Rothschild.
En effet, Robin Monotti a déclaré que «depuis que les Rothschild ont perdu leur empire pétrolier en Russie, ils veulent la guerre parce qu’ils n’ont jamais pardonné à Poutine». («Ni pardon, ni oubli» ça vous rappelle quelque chose ?).
Avez-vous entendu parler de l’affaire Yukos ? Cette affaire Yukos reste l’une des plus controversée histoire de l’économie Russe moderne. Savez-vous que Yukos, la compagnie qui fabriquait 20% du gaz Russe, était secrètement sous le contrôle du mondialiste sioniste Britannique Jacob Rothschild qui contrôlait aussi la famille royale Britannique ?
En 2003 l’arrestation de Michael Kodorkovski, alors PDG de Yukos, a marqué un tournant dans la politique énergétique Russe. Cette compagnie s’est retrouvée au cœur d’une bataille de pouvoir.
Quand Poutine est arrivé aux affaires, il a rendu à l’État Russe et au peuple Russe, le gaz sous contrôle des Rothschild.
Les Rothschild étaient furieux et ont commencé à planifier la guerre contre le Russie. L’Ukraine était leur dernière carte sur l’échiquier. Certains affirment que des intérêts financiers internationaux détenaient une influence considérable sur Yukos via des structures offshores complexes.
La renationalisation qui a suivi a été interprétée par de multiples façons. Reprise de souveraineté nationale pour les uns, appropriation illégitime pour les autres. Cette affaire a profondément remodifié les relations entre la Russie et l’Occident.
Les tensions géopolitiques actuelles trouvent partiellement leurs racines dans ces événements où s’entremêlent secteurs énergétiques et financiers ; Les conséquences de cette restructuration du secteur énergétique russe continuent d’influencer la politique mondiale avec des répercussions qui dépassent largement le cadre économique initial.
Nous pouvons mieux comprendre à présent, cet acharnement à boycotter et faire boycotter le gaz Russe par tous les pays sous influence Américaine.
source : Pro Fide Catholica
https://reseauinternational.net/causes-profondes-de-la-guerre-contre-la-russie/
COP30 au Brésil : grand-messe climatique, hypocrisie XXL et déconnexion totale

Depuis trois décennies, le rituel est immuable : des milliers de responsables politiques, diplomates, militants et influenceurs « verts » traversent la planète pour venir expliquer aux peuples ce qu’ils doivent consommer, produire, manger ou penser.
La COP30, organisée cette année à Belém, en Amazonie, s’inscrit dans cette tradition — mais elle en révèle surtout les contradictions les plus criantes.
Une autoroute en pleine forêt pour accueillir les défenseurs de la planète
Première image de ce sommet : au nom de “l’urgence climatique”, les autorités brésiliennes ont fait abattre des dizaines de milliers d’arbres pour construire une nouvelle voie rapide menant à des hôtels fraîchement construits.
L’objectif ? Faciliter l’arrivée de délégations venues du monde entier… par avion.
Des infrastructures autrefois jugées incompatibles avec la protection de la forêt ont soudain retrouvé la bénédiction politique dès lors qu’elles servaient un événement mondialisé.
À la manœuvre, le président Lula, qui multiplie les discours grandiloquents sur “la vérité scientifique” et “la lutte contre la désinformation”, tout en posant pour les caméras à l’ombre de gigantesques chantiers tout sauf écologiques.
Les dirigeants arrivent en jet privé… pour dénoncer ceux qui prennent leur voiture
Comme chaque année, les déplacements des grands participants donnent le ton.
Entre Belém et l’Europe, certains responsables gouvernementaux ont multiplié les allers-retours en avion, accumulant des dizaines de milliers de kilomètres.
Leur justification est devenue un classique : « Ce que nous émettons pour venir à la COP est insignifiant comparé à notre action pour la planète. »
Un double standard qui n’étonne plus personne, mais qui illustre à quel point la parole écologique est devenue un outil moral, détaché des pratiques réelles de ceux qui la portent.
Discours millénaristes et menace contre les dissidents
Au-delà des postures médiatiques, la tonalité des interventions officielles suit une tendance désormais bien marquée :
-
dramatisation permanente,
-
vocabulaire quasi religieux,
-
désignation explicite d’ennemis intérieurs accusés de “nier la science”.
Lula a ainsi ouvert le sommet en promettant d’“en finir” avec ceux qui contestent le dogme climatique.
Une rhétorique qui dépasse largement le cadre scientifique : il s’agit de ramener le débat public à un affrontement entre croyants et hérétiques.
Si la fréquentation générale des COP chute d’année en année, un groupe ne déserte jamais : les représentants des industries pétrolières et gazières.
Dans la discrétion des couloirs et des dîners privés, ils défendent le maintien de ce qui fait tourner les pays industrialisés.
Une présence qui n’a rien d’un scandale : ce sont les énergies fossiles qui nourrissent encore la quasi-totalité des populations du globe.
Le paradoxe est que les COP servent à la fois de vitrine au militantisme climatique et de terrain de négociation pour ceux qui savent que la réalité économique s’impose toujours in fine.
L’écologie punitive continue de s’effriter
Ce que révèle réellement cette COP30, c’est le décalage croissant entre le discours climatique officiel et la lassitude des populations.
Les grandes déclarations alarmistes ne produisent plus l’effet attendu.
La fréquentation baisse, les dirigeants se déplacent moins, et le public occidental observe désormais avec un certain cynisme ce théâtre où les élites prêchent une sobriété qu’elles ne s’appliquent jamais.
Pendant ce temps, les pays producteurs d’énergie — d’Azerbaïdjan aux Émirats — assument pleinement leur modèle : « Le pétrole et le gaz sont un don », disait récemment un dirigeant du Caucase.
Un discours simple, presque terre-à-terre, bien loin du moralisme des ONG occidentales.
La COP, un symptôme : celui d’un universalisme climatique à bout de souffle
Au fond, ces grandes conférences ne parlent plus vraiment d’écologie.
Elles servent à maintenir, année après année, une forme de liturgie globale autour d’un projet idéologique : celui d’un monde piloté par des normes transnationales, indifférent aux peuples et à leurs besoins réels.
L’ironie — presque cruelle — est que plus la COP se veut universelle, plus elle met en scène l’absurdité de ce modèle :
- on détruit des forêts sacrées pour construire des routes « durables »,
- on consomme des milliers de tonnes de carburant pour venir dénoncer le carburant,
- et on exhorte les classes populaires à renoncer au chauffage, à la voiture ou au voyage, pendant que les décideurs multiplient les vols long-courriers.
Le décalage est désormais trop visible pour être ignoré.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
vendredi 14 novembre 2025
La fable climatique fait froid dans le dos !

La Fable Climatique
Quand la Science démolit les mensonges des profiteurs Écolos-Bourgeois
la vérité n'a pas de maître et la science n'est pas une affaire de sondages ou de subventions vertes. C'est du brut, du vérifiable, du reproductible.
Et quand on gratte sous la couche de propagande "climat-alarme", on trouve une fable monstrueuse : celle du réchauffement anthropique, ce mythe qui justifie la fermeture d'usines, la hausse des factures d'électricité et l'enrichissement d'une élite écolo-bourgeoise.
Aujourd'hui, on démonte ça :
Avec des faits, pas des fadaises. Pas de 97 % bidon, pas de consensus truqué. Juste les données qui piquent, les repentis qui claquent la porte, et les profiteurs qui rigolent en comptant leurs millions.
Et oui, on va s'attarder sur ce Jancovici, ce polytechnicien qui nous vend du décroissance comme si c'était du pain quotidien, pendant que les centrales au thorium – cette bombe nucléaire propre et abondante – font exploser son baratin en mille morceaux.
Les Bases Scientifiques :
La vérité brute contre la machine à lavages de cerveau.
Oubliez les courbes trafiquées du GIEC, ces graphiques lissés pour faire peur aux smicards. La vraie science, c'est les satellites, les isotopes et les modèles qui craquent comme du verre.
D'abord, les données satellites UAH et RSS, les seules mesures globales non manipulées depuis 1979. Elles montrent un réchauffement linéaire de +0,14 °C par décennie – soit +1,4 °C par siècle. Pas d'accélération, pas de catastrophe. Juste une petite pente, comme après chaque petit âge glaciaire (fin XVIIIe, XIVe, Xe siècle). Roy Spencer et John Christy, de la NASA, publient ça tous les mois : en 45 ans, +1,13 °C.
Point barre.
Si c'était anthropique, on verrait une explosion exponentielle. On voit une ligne droite. Fin de l'histoire.
Ensuite, les isotopes du carbone (C12/C13). Le GIEC fanfaronne : "On sait que le CO2 est humain grâce au ratio isotopique !" Foutaises. Le ratio baisse depuis 1850, avant la révolution industrielle massive.
Les carottes de glace de Law Dome (Etheridge et al., 1996) le prouvent : c'est naturel, dû au dégazage océanique et à la végétation. Le CO2 fossile n'arrive qu'après 1950. Donc, impossible de coller l'étiquette "humain" sur l'essentiel du CO2 en hausse. C'est du cycle naturel, pas du crime industriel.
Et les modèles climatiques ?
Une arnaque à 100 milliards de dollars. Les 102 simulations CMIP5 du GIEC surestiment le réchauffement de 140 % : observations à +0,14 °C/décennie, modèles à +0,34 °C. François Gervais, physicien pur jus, le démontre dans L'innocence du carbone (2013) : aucun modèle ne colle aux faits. C'est de la falsification ! Pas une "erreur honnête".
Enfin, les repentis, ces insiders qui claquent la porte comme on balance un patron véreux. Carlo Ripa di Meana, ex-commissaire européen à l'Environnement, a écrit : "Je ne crois plus dans le dogme du réchauffement causé par l'homme.
Le GIEC propage une théorie erronée."
Patrick Moore, cofondateur de Greenpeace :
"Le CO2 est l'ami de la Terre."
Judith Curry, ex-chef du climat à Georgia Tech : "Le GIEC est corrompu."
Richard Lindzen (MIT) :
sensibilité au CO2 ≤ 1 °C. Nir Shaviv : 70 % du réchauffement = rayons cosmiques + Soleil.
Des milliers signent la World Climate Declaration :
"No climate emergency." Ces gens ont vu l'envers du décor. Eux, ils savent.
Ces bases scientifiques ne sont pas des opinions : ce sont des données brutes, reproductibles, qui explosent la fable.
Mais qui propage ce mensonge ? Et qui s'en gave ?
Les Promoteurs de la Fable : Une Cabale Bureaucratique et Médiatique
Les promoteurs ?
Une bande de bureaucrates onusiens, d'ONG subventionnées et de médias vendus au vert-business.
Le GIEC, ce club d'intergouvernementaux, n'est pas une "science pure" : c'est un outil politique, financé à coups de milliards par les États pour justifier taxes et régulations.
Ses rapports ?
Écrémés pour enlever les nuances, gonflés pour l'alarmisme. Les COP ? Trente ans d'illusions, comme le titre Samuel Furfari dans son brûlot La vérité sur les COP (2025) : émissions +65 % depuis Rio, zéro réduction réelle.
Les ONG comme Greenpeace ou WWF ?
Payées par des fondations Rockefeller ou Soros pour verdir l'image des multinationales.
Les médias ? France Inter, Le Monde, qui passent en boucle les "points de bascule" (Gulf Stream, Amazonie) qui n'arrivent jamais aux dates promises.
C'est de la propagande de classe : faire peur aux ouvriers pour qu'ils acceptent la précarité "verte", pendant que les jets privés des COP crachent 100 000 tonnes de CO2 par sommet.
Les Bénéficiaires : Les profiteurs qui rigolent au nez des travailleurs.
Une élite qui se goinfre sur le dos des smicards.
Al Gore, d'abord :
son film Une vérité qui dérange (2006) lui a valu un Nobel et des milliards via Generation Investment Management, un fonds vert qui parie sur la "transition" qu'il prône. Il critique la capture de CO2 comme "fraude", mais son portefeuille adore les subventions éoliennes bidon.
Et Jancovici ?
Ah, ce polytechnicien qui nous vend du décroissance comme un remède miracle ! Cofondateur du Shift Project, il lève 3,3 millions d'euros en un mois pour sa campagne "Décarbonons la France !" – 26 000 donateurs, dont des chèques de 5 000 € pour "imposer la décarbonation dans le débat de 2027".
Pendant que les salariers galèrent avec des factures d'électricité gonflées par les intermittents, lui conférencie à 10 000 € la pièce, promeut la sobriété énergétique et critique le PIB comme "salissant". Mais son baratin sur l'énergie ? Il nous fait rire aux éclats quand on regarde les centrales au thorium.
Jancovici, pro-nucléaire sélectif, adore l'uranium français mais ferme les yeux sur le thorium – cette technologie qui rend son discours obsolète.
Le thorium ? Un réacteur qui utilise un métal abondant (3 fois plus que l'uranium), produit 200 fois moins de déchets, zéro plutonium pour les bombes, et une énergie propre à bas coût. Des prototypes chinois et indiens tournent déjà ; en France, on pourrait en avoir des dizaines pour peanuts.
Mais non : Jancovici préfère nous vendre une "transition" low-tech, décroissante, où on rationne l'énergie pour "sauver la planète".
Pourquoi ? Parce que le thorium casserait son business model : pas besoin de taxes carbone massives, pas de subventions folles aux ENR intermittentes (éolien à 100 €/MWh, contre thorium à 20 € !!! ). Son Shift Project ? Une machine à cash pour consultants verts, pendant qu’on ferme des usines au nom du "climat".
Critiques ? Il reçoit des torrents de haine en DM quand on le pointe du doigt – mais c'est lui qui hait la vérité prolétarienne.
Ces profiteurs – Gore, Jancovici et consorts – transforment une petite variation naturelle en jackpot : marchés carbone (1 000 milliards $/an), fonds verts (BlackRock en tête), conférences payantes.
Pendant ce temps, le salarier français paie la taxe, l'ouvrier africain voit ses rêves d'industrie verte s'évaporer.
Appel à la Révolte : La Vérité pour les travailleurs, pas pour les Écolos-Bourgeois.
Cette fable climatique n'est pas qu'une erreur scientifique : c'est une arme de classe contre les esclaves salariés (Marx) . Elle ferme Renault, taxe l'essence du camionneur, fait payer l'éolien bidon au mineur. Mais la science vraie – satellites, isotopes, thorium – nous arme pour riposter.
Exigeons des réacteurs au thorium, pas des moulins à vent subventionnés. Brûlons les rapports du GIEC, lisons Gervais et Furfari.
Et pour la COP30 à Belém ? Deux millions de barils/jour approuvés par Lula en Amazonie (c’est le bouquet et le comble de l’hypocrisie ; il est payé par qui, pour ce forfait, ce brave homme de gôche ?), pendant qu'il prône la "décroissance".
La vérité n'a pas besoin de millions : elle a besoin de mobilisation des masses réveillées !
par politzer (son site)
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-fable-climatique-fait-froid-264386
Ce ne sont que des mots !

Par Morgan Cordier
Voilà une expression bien méprisante envers cette petite chose qu’est le « mot », qui est pourtant au cœur de notre être et de notre pouvoir. Le « mot » veut, car il décrit la réalité et nos pensées, il a le pouvoir d’exprimer notre rationalité et notre perception. Son utilité est indiscutable, l’humanité en son absence serait bâillonnée. Cet être inestimable vaut bien l’atome dans la matière, une brique tirée du réel pour l’édification de notre pensée. L’antithèse philosophique rattrapera inévitablement mon propos en posant comme axiome que la pensée préexiste au verbe. Mais que le mot soit une origine ou une fin, il est au cœur de l’échange humain, cette tour de Babel qui a besoin de définitions communes pour contrer son émiettement. Or, la diversité devient enrichissante à condition d’évoluer dans un langage régulé, au risque de n’être qu’un principe errant.
Un fond commun est nécessaire pour l’échange et faire briller le mot de tous ses sens. Le tiraillement des diversités de l’homme le pousse à toujours plus d’entropie, asséchant son esprit en l’isolant des autres. Les cadres érigés sont les bienfaits de la rationalité. Les mots ne peuvent pas n’être que des mots ou bien ils n’auraient plus de raison d’exister. Cette existence, les mots la doivent à leur histoire car on ne crée pas un langage ex nihilo – l’esperanto n’a toujours pas détrôné la moindre langue humaine –, toutes apparues de manière très pragmatique, par l’usage et l’échange. C’est véritablement faire la guerre aux mots que de les utiliser en fonction de ce que l’on veut leur faire dire ou de ne pas en maîtriser leur histoire. Même après avoir évolué, le mot garde son essence, la maîtrise de son étymon révélera infailliblement la clairvoyance du propos juste induisant toujours une meilleure compréhension.
*****
Prenons par exemple deux mots aussi communs que « république » et « absolutisme » que l’on connaît depuis notre scolarité, qui sont pourtant bien mal utilisés. Sans déborder d’érudition, il est à portée de tous de se référer, à tout moment, à l’origine des mots. Leur naissance conditionne leur sens. Ce n’est même pas une méthode, ce n’est qu’un réflexe vital, il faut connaître leur composition pour les utiliser.
Concernant le mot république, chacun en connaît l’articulation mais rejette immédiatement sa composition après l’avoir disséqué, dans une attitude désinvolte mais consciente d’afficher son savoir, alors qu’il mérite pourtant de s’y attarder. Oui, il s’agit bien de la res publica. Pas un système de gouvernement mais le but même de la politique, celui de la gestion du commun qui sous-entend le bien commun. La république est bien l’intérêt pour la communauté. La démocratie n’est que l’un des trois moyens pour y parvenir avec l’aristocratie et la royauté, auxquels on peut ajouter le quatrième qui serait la mixité de ces trois éléments. Les démagogues se sont arrogé le droit de parler seuls de la république. Or, toute personne ayant pour objectif la bonne gestion de la société est un bon républicain. Bienvenue aux aristocrates sincères et aux bons rois sous le palladium de la république. Concernant le terme « absolutisme », comme beaucoup le présentent, c’est un « vilain » mot. Sa laideur vient de son suffixe « isme » puisqu’« absolu » reste attaché à une quête spirituelle de perfection à classer plutôt dans la catégorie positive – « isme » n’est pourtant qu’une déclinaison grecque à l’origine qui ne permet pas de jugement moral. Reste alors « absolu » qui nous vient du latin absolutus, signifiant parfait, abouti, sans lien, détaché, qui existe par soi-même, sans dépendance, il exprime la souveraineté, ce qui n’implique pas une domination de type maître à esclave. Les rois français, souverains, exerçaient l’autorité légitime, sans entraves, mais à l’intérieur de leurs prérogatives délimitées par les lois fondamentales et toutes les coutumes du royaume. L’autorité du roi absolu est pleine dans les frontières déterminées par l’Esprit français. L’absolutisme n’est donc pas synonyme de tyrannie. L’historiographie a d’ailleurs redressé cette extrapolation en substituant à ce terme dévoyé celui de monarchie « administrative ». Louis XIV a bien été un roi ayant fait progresser son administration aux dépends des libertés locales, mais tout en restant dans le giron de la république car il souhaitait rationaliser son royaume pour une plus grande efficacité de sa politique, pour le bien de ses peuples.
Le retour à l’essence des mots est salvateur pour la pensée honnête qui ne veut pas se laisser leurrer par les utilisateurs inconscients, ou malveillants, de l’une des plus belles inventions de l’humanité : le mot.
(Illustration : Jupiter et Mnémosyne par Marco Liberi, XVIIe siècle. Mnémosyne est la fille de Gaïa et d’Ouranos. La Titanide Mnémosyne (du grec Μνημοσυνη) est la déesse de la mémoire. Elle passait pour avoir inventé les mots et le langage. C’est elle qui a donné un nom à chaque chose rendant ainsi possible la possibilité de s’exprimer)
https://www.actionfrancaise.net/2025/11/13/ce-ne-sont-que-des-mots/
mardi 11 novembre 2025
1914-1918 : comprendre la Première Guerre mondiale, la guerre qui a bouleversé le monde (et suicidé l’Europe)
Source Breizh Info cliquez ici
Il y a plus d’un siècle, l’Europe plongeait, à cause de la querelle d’une grande famille d’aristocrates européens, dans une guerre que personne ne croyait possible : un conflit mondial, industriel, et d’une violence sans précédent. Entre 1914 et 1918, plus de 70 millions d’hommes furent mobilisés, dont près de 8 millions de Français. À la fin, le monde ancien — celui des empires, des rois et des certitudes — avait disparu.
Mais que s’est-il vraiment passé ? Pourquoi cette guerre ? Et pourquoi, encore aujourd’hui, le 11 novembre reste-t-il une date de mémoire nationale ?
Les causes : l’Europe d’avant 1914, un baril de poudre
À la veille de la guerre, l’Europe est à la fois riche, fière et inquiète.
Trois grandes puissances dominent le continent :
- La France (République), meurtrie par la perte de l’Alsace et de la Moselle depuis 1871, veut un jour récupérer ces provinces annexées par l’Allemagne.
- L’Allemagne, jeune empire fondé en 1871 sous la direction de Bismarck, est devenue une puissance industrielle et militaire redoutée.
- L’Empire britannique, à la tête du plus vaste empire colonial du monde, surveille avec méfiance la montée de son rival allemand.
À ces tensions s’ajoutent deux autres grands empires :
- L’Autriche-Hongrie, affaiblie par ses nombreux peuples (Tchèques, Slovaques, Croates, Serbes…) qui réclament leur indépendance.
- La Russie, puissance immense mais fragile, qui soutient les peuples slaves des Balkans.
L’Europe est alors divisée en deux blocs :
- La Triple Entente (France, Royaume-Uni, Russie) ;
- La Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie – qui changera de camp en 1915).
C’est un équilibre instable, où chacun arme et espionne l’autre. L’étincelle viendra des Balkans.
Juin 1914 : Sarajevo, le coup de feu qui embrase le monde
Le 28 juin 1914, à Sarajevo (capitale de la Bosnie-Herzégovine), l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, est assassiné par Gavrilo Princip, un jeune nationaliste serbe.
L’attentat choque l’Europe, mais personne n’imagine encore une guerre mondiale.
Pourtant, en un mois, un enchaînement d’alliances, de menaces et de malentendus va tout précipiter :
- L’Autriche-Hongrie accuse la Serbie d’être responsable de l’attentat et lui déclare la guerre (28 juillet 1914).
- La Russie soutient la Serbie.
- L’Allemagne soutient l’Autriche-Hongrie.
- La France soutient la Russie.
- L’Allemagne envahit la Belgique pour attaquer la France : le Royaume-Uni entre en guerre.
En quelques jours, l’Europe entière s’embrase. La “Grande Guerre” commence.
1914 : l’illusion de la guerre courte
L’été 1914 est marqué par un élan d’enthousiasme patriotique. On croit partir “pour quelques mois”, et être rentré “avant Noël”.
Les soldats français, en pantalon rouge, partent au front la fleur au fusil, persuadés de défendre la patrie contre “l’envahisseur”.
Mais très vite, la réalité s’impose : les offensives meurtrières échouent.
L’armée allemande fonce vers Paris (plan Schlieffen), mais elle est stoppée in extremis lors de la bataille de la Marne (6-12 septembre 1914).
Les deux armées s’enterrent alors dans un système de tranchées qui s’étend de la mer du Nord à la Suisse.
C’est le début d’une guerre nouvelle : la guerre de position, où chaque mètre de terrain se paie au prix du sang.
1915-1916 : la guerre industrielle et la guerre d’usure
Les armées creusent, s’enterrent, se bombardent. Les conditions sont inhumaines : boue, rats, froid, peur, gaz asphyxiants, cadavres omniprésents.
La guerre devient industrielle : canons géants, mitrailleuses, obus à fragmentation, mines, gaz de chlore.
Les civils participent eux aussi à l’effort de guerre : usines, rationnement, impôts, deuils.
1915 :
- L’Italie rejoint les Alliés.
- Les premiers gaz sont utilisés à Ypres.
- Sur le front d’Orient, les Alliés échouent à Gallipoli (Turquie).
1916 :
Année terrible. Deux batailles symbolisent la folie de cette guerre :
- Verdun (février-décembre 1916) : 300 000 morts pour quelques kilomètres. Les soldats français, “les Poilus”, y gagnent une gloire tragique.
- La Somme (juillet-novembre 1916) : plus d’un million de morts ou blessés.
C’est à Verdun que le général Philippe Pétain devient un héros national : il tient bon, coûte que coûte, au cri de “Ils ne passeront pas !”.
1917 : l’année des ruptures
L’année 1917 marque un tournant.
D’un côté, les armées sont épuisées. En France, des mutineries éclatent : les soldats refusent de mourir inutilement. Le général Pétain, devenu commandant en chef, rétablit l’ordre en combinant fermeté et amélioration des conditions de vie.
En Russie, la guerre provoque l’effondrement du régime tsariste. La Révolution d’Octobre porte Lénine au pouvoir : il retire la Russie du conflit.
L’Allemagne peut alors concentrer ses forces sur le front Ouest.
Mais un nouvel acteur entre en scène : les États-Unis, dirigés par le président Woodrow Wilson, déclarent la guerre à l’Allemagne en avril 1917.
Les raisons : les sous-marins allemands qui coulent les navires civils, et la volonté américaine de “défendre la démocratie”.
La guerre devient vraiment mondiale.
1918 : la fin d’un monde
Au printemps 1918, l’Allemagne tente une offensive massive avant l’arrivée en force des troupes américaines.
Mais les Alliés résistent. L’armée française, épaulée par les Britanniques et les Américains, reprend l’initiative sous le commandement unique du général Ferdinand Foch.
Les troupes allemandes, épuisées, affamées, et minées par les révoltes, reculent sur tout le front.
À l’intérieur du pays, la révolution éclate : l’empereur Guillaume II abdique.
Le 11 novembre 1918, à 11 heures du matin, l’armistice est signé à Rethondes, dans la forêt de Compiègne.
Les canons se taisent.
Mais la paix reste à construire.
Le bilan humain : un continent décimé
La guerre de 1914-1918 fut l’une des plus meurtrières de l’histoire.
- Environ 10 millions de soldats tués, dont 1,4 million de Français.
- 6 millions de civils morts, victimes des famines, bombardements, maladies.
- Des millions de mutilés, de veuves et d’orphelins.
L’Europe sort brisée : des villages rasés, des champs minés, des cicatrices dans les corps et les esprits. On parle désormais de “génération perdue”.
1919 : la paix ou l’illusion de la paix ?
Le Traité de Versailles (28 juin 1919) met officiellement fin à la guerre.
L’Allemagne est désarmée, amputée de territoires (Alsace-Moselle, Pologne, colonies) et condamnée à de lourdes réparations.
Mais beaucoup dénoncent un traité humiliant qui prépare les rancunes futures.
Le maréchal Foch résume d’ailleurs l’inquiétude de l’époque : « Ce n’est pas une paix, c’est un armistice de vingt ans. »
En effet, vingt ans plus tard, l’Europe replongera dans la guerre.
Les grandes conséquences du conflit
- Fin des empires
Quatre grands empires disparaissent : allemand, austro-hongrois, ottoman et russe. De nouveaux États naissent ou renaissent : la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, la Finlande… - Changements sociaux et économiques
Les femmes ont travaillé en masse dans les usines, les hôpitaux, les transports : une révolution silencieuse.
L’économie, ruinée, reste marquée par la dette et l’inflation. - Une Europe affaiblie
Les États-Unis deviennent la première puissance mondiale. L’Europe, épuisée, perd son hégémonie. Les idéologies nouvelles (communisme, fascisme, nationalisme) s’enracinent dans les ruines. - Une mémoire durable
Partout, les monuments aux morts s’élèvent dans les villes et villages.
Le 11 novembre, devenu jour de commémoration, rappelle chaque année le prix payé pour la paix.
Une guerre bretonne aussi
La Bretagne, comme toutes les régions de France, a payé un tribut immense. Environ 130 000 des mobilisés ne revinrent jamais. Des monuments, de Ploërmel à Carhaix, de Dinan à Quimper, portent encore aujourd’hui leurs noms.
Les campagnes bretonnes, vidées de leurs jeunes hommes, connurent un deuil collectif qui marqua durablement les familles et les paroisses.
La Grande Guerre a été le premier conflit total : une guerre où tout un peuple — soldats, ouvriers, femmes, enfants — fut mobilisé. Elle a aussi vu l’apparition des tanks, de l’aviation militaire, de la guerre chimique et des propagandes de masse.
Mais elle fut aussi le creuset d’un immense courage collectif, d’une fraternité du feu entre soldats de toutes origines.
Aujourd’hui encore, comprendre 1914-1918, c’est comprendre d’où vient notre monde : les frontières modernes, la peur de la guerre, l’idée européenne, mais aussi la conviction que la paix n’est jamais acquise.
La Première Guerre mondiale ne fut pas seulement un drame ou un suicide européen, elle fut un avertissement. Elle a montré ce que deviennent les nations lorsqu’elles oublient la prudence, la diplomatie et le sens du tragique. Et ce qu’il advient des peuples lorsqu’ils laissent des petites castes dirigeantes les mener à la boucherie.
À l’heure où l’Europe connaît à nouveau des tensions, où les mémoires s’effacent, se souvenir de 1914-1918 n’est pas un exercice d’histoire, mais un acte de lucidité.
lundi 10 novembre 2025
dimanche 9 novembre 2025
La science explique l’hécatombe de l’armée de Napoléon en Russie en 1812
La campagne de Russie
Lorsque Napoléon envahit la Russie durant l’été 1812, il commande près de 600.000 hommes, une armée immense composée de soldats venus de toute l’Europe conquise. Il espérait alors forcer le tsar Alexandre à maintenir le blocus continental contre l’Angleterre afin d’asphyxier économiquement le banquier des coalitions européennes. Cependant, les Russes, rusés et prévoyants, pratiquèrent une stratégie de terre brûlée, incendiant villes et récoltes avant de se replier toujours plus loin vers l’est pour ne laisser aucune ressource, aucune nourriture, aucun foyer pouvant servir la France. Malgré cela, la victoire sanglante de la Moskova permit à Napoléon d’entrer dans Moscou, mais la ville, désertée et en flammes, ne lui offrit aucun répit. L’armée, privée d’abris, d’approvisionnements et déjà affaiblie par la maladie, perdit rapidement sa capacité d’organisation. L’hiver approchant et devant un ennemi insaisissable, la retraite devint inévitable et fut à l'origine d'une tragédie sans nom.
Une épidémie meurtrière
La souffrance des grognards marchant avec peine dans les paysages gelés de Russie ne se limita pas alors aux rigueurs du climat et au manque de vivres. En analysant des fragments de dents récupérées sur les dépouilles de soldats français enterrés en Lituanie, des chercheurs de l’Institut Pasteur ont mis en évidence, dans une étude parue ce 24 octobre, la présence de plusieurs agents infectieux. Rémi Barbieri, chercheur spécialisé en paléogénomique, déclare ainsi, avec ses confrères, avoir « découvert deux nouveaux pathogènes totalement insoupçonnés : la fièvre paratyphoïde et la fièvre récurrente. La première est transmise par la contamination d'eau ou de nourriture par des excréments de personnes infectées, la deuxième est transmise par les poux de corps. »
Cette combinaison de maladies, à laquelle s’ajoutent également le typhus et la dysenterie, aggravée par l’épuisement et l’insalubrité de la marche, fit s’effondrer la Grande Armée. On estime que près de 300.000 braves soldats périrent, sans même compter ceux qui désertèrent, furent faits prisonniers ou achevés par l’ennemi lorsqu’ils n’avaient plus la force de marcher. Les conquérants des vertes plaines de France devinrent des morts-vivants. Nombres de cadavres se sont ainsi amoncelés sur le chemin, figés dans la neige sans sépulture, tandis qu’une poignée, seulement, parvinrent à retrouver leur foyer après avoir traversé un enfer de glace et de peine.
La fin de l’Empire
Le désastre de la campagne de Russie ne fut pas seulement humain mais aussi politique. L’Europe des monarchies, témoin de l’affaiblissement militaire français, se réveilla. En effet, l’aura d’invincibilité de Napoléon ayant disparu avec les morts laissés dans les congères russes ouvra la voie à une nouvelle coalition. Une guerre s’ensuivit, débouchant sur la défaite de Leipzig en 1813 puis sur l’invasion du territoire français, jusqu’à l’abdication de l’Empereur, en 1814.
La retraite de Russie marqua l’effondrement d’un rêve de puissance. L’empire que Napoléon avait bâti par la force des batailles avec le sang de ses armées fut fragilisé et finalement renversé par des virus ennemis et invisibles, aussi minuscules que meurtriers.
jeudi 6 novembre 2025
Algérie : les archives s’ouvrent, exigeons la vérité sur les crimes du FLN
Puisque les archives d’une certaine période de la guerre d’Algérie s’ouvrent actuellement aux « spécialistes », mais sur une certaine période seulement (1954/1957), celle concernant plus particulièrement « La bataille d’Alger », dans l’objectif, bien entendu, de signaler uniquement les « tortures » et les « exécutions » subies par les valeureux combattants du FLN et les traîtres français qui leur ont prêté aide et assistance, physique et financière, par les « paras » du général Massu, sur ordre du gouvernement de l’époque, et que les soi-disant historiens, à l’exemple d’un Benjamin Stora, puisse poursuivre leur désinformation en toute liberté, nous exigeons que toutes les archives soient, enfin, portées à la connaissance de toute la population française afin qu’elle prenne conscience de la lâcheté et du déshonneur d’un chef de l’État, d’un gouvernement et d’une armée qui n’était plus française, puisqu’aux ordres d’un gouvernement et non plus de la République.
Nous exigeons toute la vérité sur les près de 3 000 disparus, civils et militaires, entre le 18 mars et fin 1962, en Algérie. (Nous tenons la longue liste nominative à votre disposition.)
Nous exigeons toute la vérité sur le massacre des harkis, dont il est impossible d’établir un compte exact, entre 60 000 et plus de 100 000, véritable « crime contre l’humanité », dont les coupables n’ont jamais été jugés et condamnés.
Nous exigeons de l’Algérie une repentance et des excuses pour ses crimes contre l’humanité.
Les accords secrets passés entre Louis Joxe et les envoyés du FLN concernant le sort des harkis, lors des accords d’Évian, le 18 mars 1962, sont volontairement passés sous silence par les gouvernements français et surtout par les Algériens qui ont commis ce crime contre l’humanité.
Pour confirmation de ces accords secrets, les télégrammes adressés par Pierre Messmer et Louis Joxe à tous les officiers français de désarmer les harkis et « surtout » de ne participer en aucune sorte à leur rapatriement.
Les rares officiers qui ont désobéi ont été sanctionnés.
Des dizaines de milliers de harkis, leurs enfants et leurs femmes, volontairement abandonnés, ont été livrés totalement désarmés, dans l’impossibilité de défendre leur vie et celle des leurs, aux assassins de l’ALN et du FLN.
Crime contre l’humanité !
Si ce qualificatif veut bien dire quelque chose d’horrible, c’est bien contre le gouvernement algérien et contre de Gaulle, et son gouvernement, qu’il doit être appliqué.
Comme nous venons de le lire, lors des accords d’Évian, des accords secrets avaient été passés afin de livrer les supplétifs de l’armée française totalement désarmés à la fureur bestiale des vainqueurs.
(Plus de détails dans mon livre J’accuse de Gaulle : Édition 2016*)
Dès le 25 janvier 1962, alors que le flux de rapatriés européens grossit, de Gaulle donne ses instructions au Conseil des ministres :
« On ne peut pas accepter de recevoir tous les musulmans qui viendraient à déclarer qu’ils ne s’entendront pas avec leur gouvernement ! Le terme de rapatriés ne s’applique évidemment pas aux musulmans ; ils ne retournent pas dans la terre de leurs pères ! »
Le 3 avril 1962, il lance à cette même table du Conseil : « Les harkis… ce magma qui n’a servi à rien et dont il faut se débarrasser sans délai. »
« Le magma », ce mot terrible prononcé devant les ministres au garde-à-vous – on ne plaisante pas sous de Gaulle – vaudra consigne. Ils ont non seulement laissé faire mais donné des ordres pour que cela se fasse.
Dès les premiers massacres de harkis de mars et avril 1962, les ministres français furent tenus informés.
Pierre Messmer n’hésite pas à rejeter toute la responsabilité du drame des harkis sur le FLN, bien sûr, et… sur Louis Joxe.
Son télégramme du 12 mai 1962 :
« Il me revient que plusieurs groupes d’anciens harkis seraient récemment arrivés en métropole. Je vous communiquerai dès qu’ils seront en ma possession les renseignements précis sur l’importance et l’origine de ces groupes ainsi que, si possible, sur responsables de leur mise en route. Dès maintenant toutefois je vous prie : primo d’effectuer sans délai enquête en vue déterminer conditions départ d’Algérie de ces groupes incontrôlés et sanctionner officiers qui pourraient en être à l’origine. »
Télégramme du 16 mai 1962 de Louis Joxe :
« Ministre d’État demande à Haut-commissaire de rappeler que toutes les initiatives individuelles tendant à installer métropole français musulmans sont strictement interdites. En aviser d’urgence tous chefs de SAS et commandants d’unités. »
Toujours de Louis Joxe le 15 juillet 1962 :
« Vous voudrez bien faire rechercher tant dans l’armée que dans l’administration les promoteurs et les complices de ces entreprises de rapatriements et faire prendre les sanctions appropriées. Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général (totalement inexistant) seront renvoyés en Algérie. Je n’ignore pas que ce renvoi peut être interprété par les propagandistes de l’OAS comme un refus d’assurer l’avenir de ceux qui nous sont restés fidèles. Il conviendra donc d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure. »
Les harkis du Commando Georges ont été bouillis vivants dans des marmites.
D’autres, sous les ordres de M. Soisson, député-maire de Sens, ont subi un sort analogue.
Pierre Messmer, totalement responsable des ordres de renvoi en Algérie des harkis arrivés en métropole, avouera sur Le Figaro du 23 mai 1962 : « Je les ai renvoyés dans leur pays car leurs papiers n’étaient pas en règle ».
Tous ces harkis ont été assassinés par le FLN, dès leur arrivée à destination, sur les quais d’Alger et d’Oran, « dans leur pays ».
Voici quelques déclarations de personnalités dont on ne peut contester l’objectivité :
Maurice Allais : « Une des plus grandes ignominies, une des plus grandes hontes de toute l’Histoire de France. »
Raymond Aron : « Les harkis pour la plupart livrés à la vengeance des vainqueurs sur l’ordre du général de Gaulle lui-même qui, par le verbe, transfigura la défaite et camoufla les horreurs ».
Georges-Marc Benamou : « La France a jeté les harkis dans les basses fosses de l’histoire. Il y a eu plus de 80 000 morts. Paris a systématiquement entravé leur sauvetage. De Gaulle est bel et bien complice d’un crime contre l’humanité. » Paris-Match le 30.10.2003.
Jean Daniel : « De Gaulle a abandonné les harkis : c’est son crime, et le nôtre ». Nouvel Observateur le 15.09.2009.
10 septembre 2001, dans le quotidien « Libération », Michel Tubiana, président de la Ligue des Droits de l’homme, écrivait :
« La République a commis en 1962, en Algérie, UN CRIME D’ÉTAT. En laissant les supplétifs algériens qu’il avait employés, le gouvernement français les a sciemment exposés aux massacres qui ont été commis. Harkis, mokhaznis, membres des groupes d’autodéfense ou des groupes mobiles de sécurité, notables musulmans, sont massacrés dans des conditions effroyables, aux portes mêmes des casernes où l’armée française reste l’arme au pied. Conformément à certaines clauses contenues dans les « accords d’Évian », la plupart d’entre eux ont été désarmés, par ordre du gouvernement, comme les 150 harkis d’Edgar Quinet ou ceux de Bou-Hamama, assassinés à Kenchela avec leurs femmes et leurs enfants. Les familles, en effet, n’échappent pas à la vindicte : les bourreaux du FLN valent ceux du FIS aujourd’hui. Des villages entiers subissent aussi la loi du vainqueur ».
Et l’aveu même du Président du gouvernement Algérien, M. Bouteflika, sur le journal La Croix du 17 juin 2000 : « Nous ne ferons pas les mêmes erreurs qu’en 1962 où, pour un harki, on a éliminé des familles et parfois des villages entiers ».
À part les quelques milliers qui ont pu être sauvés, avec leurs familles, par des officiers ou des administrateurs enfreignant les ordres du gouvernement, les quelques dizaines de milliers (comme toujours le chiffre exact est impossible à déterminer, il se situe entre 60 000 et plus de 100 000) de supplétifs, militaires ou appelés FSNA, élus, fonctionnaires, engagés, appelés, anciens combattants, et parfois leurs familles, ont été l’objet de massacres, de mutilations, d’exactions et d’emprisonnements.
Les archives militaires françaises notent des massacres jusqu’à la fin de l’année 1964.
Personne ne sera condamné pour ces crimes contre l’humanité.
Manuel Gomez