lundi 27 octobre 2025

L’impôt du sang sous l’Ancien Régime

 

Un treizième texte de notre rubrique « Souvenez-vous de nos doctrines » est à retrouver aujourd’hui, d’Hypolute Taine…

Reste un dernier impôt, celui par lequel l’État prend non plus de l’argent, mais la personne elle-même ; l’homme entier, âme et corps, et pendant les meilleures années de sa vie, je veux dire le service militaire. C’est la Révolution qui l’a rendu si lourd ; auparavant il était léger, car, en principe, il était volontaire. Seule la milice était levée de force et, en général, parmi les petites gens de la campagne : les paysans la fournissaient par le tirage au sort.

Mais elle n’était qu’un appoint de l’armée active, une réserve territoriale et provinciale, une troupe de renfort et de seconde ligne, distincte, sédentaire qui, hors le cas de guerre, ne marchait pas ; elle ne s’assemblait que neuf jours par an ; depuis 1778, on ne l’assemblait plus. En 1789, elle comprenait en tout 75 260 hommes et leurs noms, inscrits sur les registres, étaient, depuis onze ans, leur seul acte de présence au corps. Point d’autres conscrits sous la monarchie ; en ceci, ses exigences étaient petites, dix fois moindres que celles de la république et de l’empire, puisqu’eux deux, appliquant la même contrainte, allaient lever, avec des rigueurs égales ou pires, dix fois plus de réquisitionnaires ou conscrits.

À côté de cette milice, toute l’armée proprement dite, toutes les troupes « réglées » étaient, sous l’Ancien Régime, recrutées par l’engagement libre.

Même avec des abus, l’institution avait deux grands avantages. En premier lieu, l’armée était un exutoire : par elle, le corps social se purgeait de ses humeurs malignes, de son mauvais sang trop chaud ou vicié… Cela indique l’espèce et la qualité des recrues ; de fait, on n’en trouvait guère que parmi les hommes plus ou moins impropres à la vie civile et domestique, incapables de discipline spontanée et de travail suivi, aventuriers et déclassés, demi-barbares ou demi-chenapans, les uns, fils de famille, jetés dans l’armée par un coup de tête, d’autres, apprentis renvoyés ou domestiques sans place, d’autres encore, anciens vagabonds et ramassés dans les dépôts de mendicité, la plupart ouvriers nomades, traîneurs de rue, « rebut des grandes villes », presque tous « gens sans aveu » ; bref, « ce qu’il y avait de plus débauché, de plus ardent, de plus turbulent ». De cette façon, on utilisait, au profit de la société, la classe antisociale…

En second lieu, par cette institution, le sujet gardait la première et la plus précieuse de ses libertés, la pleine possession et la disposition indéfinie de lui-même, la complète propriété de son corps et de sa vie physique ; elle lui était assurée, mieux garantie que par les constitutions les plus savantes ; car l’institution était une coutume imprimée dans les âmes ; en d’autres termes, une convention tacite, immémoriale, acceptée par le sujet et par l’État, proclamait que, si l’État avait droit sur les bourses, il n’avait pas droit sur les personnes. Au fond, et en fait, le roi, dans son office principal, n’était qu’un entrepreneur comme un autre ; il se chargeait de la défense nationale et de la sécurité publique, comme d’autres se chargent du nettoyage des rues ou de l’entretien d’une digue ; à lui d’embaucher ses ouvriers militaires, comme ils embauchent leurs ouvriers civils, de gré à gré, à prix débattu, au taux courant du marché.

https://www.actionfrancaise.net/2025/10/25/limpot-du-sang-sous-lancien-regime/

La part mafieuse de l’État profond

 

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La chronique flibustière de Georges Feltin-Tracol 

Commissaire général de la Police nationale, diplômé de Sciences – Po Paris, de criminologie et en droit, Jean-François Gayraud a déjà signé plusieurs ouvrages dont Le Monde des mafias : géopolitique du crime organisé (Odile Jacob, 2005) et L’art de la guerre financière (Odile Jacob, 2016). Le plus récent, paru en octobre 2023, concerne La Mafia et la Maison Blanche. Un secret si bien gardé de Roosevelt à nos jours (Plon, 574 p., 24,90 €).

En s’appuyant sur une riche bibliographie de vingt pages, il étudie ce qu’il qualifie de « part d’ombre de la démocratie américaine », à savoir le rôle du crime organisé auprès des présidents des États-Unis d’Amérique à partir de Franklin Delano Roosevelt (1933 – 1945). Ainsi s’intéresse-t-il aux présidences de Roosevelt, de Truman, de Kennedy, de Johnson, de Nixon, de Reagan, de Clinton, d’Obama, du premier Trump et de Biden. « En revanche, avertit-il, nous n’aborderons pas 5 d’entre elles (Eisenhower, Ford, Carter, Bush père puis fils). Ce silence sur ces périodes n’est pas le fait d’un choix ou d’un oubli, mais s’explique par l’absence de sources crédibles. En effet, au fil des années, nos recherches n’ont jamais fait apparaître de traces suffisamment pertinentes. Au demeurant, ce vide doit être interprété avec prudence, puisque l’absence de preuve n’est pas toujours la preuve de l’absence ». Il souligne plus loin que      « la dynastie Bush a suscité des interrogations quant à certains aspects de ses intérêts dans le monde du pétrole, de la finance ou de l’armement, aux États-Unis et à l’étranger. Cependant, rien qui ne concerne directement la Mafia ».

Jean-François Gayraud estime que « la haute criminalité est une dimension oubliée de la grande histoire ». Son « livre propose donc d’éclairer l’histoire politique visible par l’apport d’une histoire invisible et de l’invisible, cachée, au profit d’une histoire épaisse et profonde ». Son travail, très fouillé, s’accompagne en fin de volume d’un appareil critique de notes de soixante-trois pages.

Il observe que la « criminalisation aurait provoqué l’émergence d’un sixième pouvoir – après le législatif, le judiciaire, l’exécutif, la presse (quatrième) et le militaire/renseignement (cinquième) – capable d’influencer en profondeur le gouvernement, le droit, l’économie, les valeurs, les goûts, les mœurs : le crime organisé, jouant le rôle d’un “ gouvernement d’appoint ”, indépendant des autres pouvoirs ». Son expertise l’amène à analyser sa structure interne. La Mafia n’est pas un ensemble monolithique. C’est plutôt une société secrète criminelle dont l’unité de base repose sur la « Famille ». « Il ne s’agit pas d’une réalité biologique, précise-t-il, mais d’une construction par un processus d’initiation. Une Famille n’est donc pas constituée par des individus ayant tous un lien familial biologique (père, fils, cousin, oncle, neveu, etc.), mais par des hommes de sexe masculin [sic !], catholique et d’ascendance italienne, ayant été choisis pour intégrer cette nouvelle entité qui forme désormais leur nouvelle “ Famille ”. » Les groupes mafieux nord-américains se coordonnent plus ou moins avec de nombreuses nuances suivant les périodes, les objectifs visés et la personnalité de leurs chefs respectifs. Mais la figure du « Parrain » représente surtout une belle diversion. Par exemple, « la direction de la Famille de Chicago est traditionnellement collégiale. Al Capone puis Frank Nitti ne sont que des boss en titre. Le vrai pouvoir s’exerce de manière plus collective en coulisse. Ce leurre permet aux vrais chefs d’œuvrer à moindre risque. Ces boss de l’ombre sont alors Paul Ricca, Tony Accardo et Murray Humphreys ».

On croit souvent que le berceau de la Mafia italo-américaine se trouve à New York ou à Chicago. Erreur ! Les lecteurs férus des polars étatsuniens savent que son foyer originel se situe à La Nouvelle-Orléans. En raison de cette ancienneté, la Famille de cette ville dispose d’une autonomie certaine et couvre autant la Louisiane que le Texas.

Dans un long chapitre, Jean-François Gayraud revient sur l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy en 1963 à Dallas. Pour lui, l’acte est commandité par la Mafia avec l’aide technique d’agents recrutés par la CIA pour des opérations clandestines anti-castristes à Cuba. À la fin de la décennie 1950, Mafia et CIA collaborent de manière ponctuelle sous la supervision lointaine du vice-président Richard Nixon. L’auteur revient en outre sur le rôle effacé du FBI dans la lutte anti-Mafia en raison des consignes de modération ordonnées par son tout-puissant directeur de 1924 à 1972, John Edgar Hoover. Ce dernier façonne le FBI en police politique et non pas en une force destinée à combattre les malfrats. La Mafia le tenait-elle grâce à des dossiers compromettants sur ce parieur frénétique des courses hippiques et sa vie privée ?

L’action du FBI en tant que police politique répressive s’efface grâce au cinéma qui l’enjolive en institution probe et courageuse. Il faut néanmoins savoir que la Mafia contrôle l’industrie cinématographique et le divertissement de masse. Le futur 40e président des États-Unis, acteur de profession à l’origine, Ronald Reagan, fut longtemps le président du principal syndicat des acteurs, la Screen Actors Guild (SAG), noyauté par les mafieux bien qu’« en Californie, la Famille présente à Los Angeles est faible en nombre et en organisation, et elle fonctionne sous la domination de celle de Chicago. La Californie, à l’image du Nevada, a toujours été un territoire plus ou moins ouvert à toutes les Familles; là, la Mafia emploie un plus grand nombre d’avocats, de banquiers et d’investisseurs, une technique lui permettant ainsi une présence plus diffuse et surtout très intégrée aux élites économiques. Elle est en fait souvent indissociable du big business ».

Bien que modelé par le milieu, le 7e art ose parfois évoquer certains sujets connexes tels le film de Doug Liman Barry Seal. American Traffic (2017). Pilote talentueux, Barry Seal transporte des tonnes de cocaïne aux États-Unis au profit du cartel colombien de Medellin et en liaison avec la CIA. Il fuit vite la Louisiane et s’installe en Arkansas qui « sert alors de base arrière pour les transferts d’armes orchestrés par la CIA au profit des Contras au Nicaragua, ainsi que leur entraînement militaire ». On est à l’origine du fameux scandale de l’Irangate. Jean-François Gayraud signale qu’« à partir des années 1980, l’Arkansas devient “ une petite Colombie ”, un épicentre du trafic international de cocaïne. L’État est miné de l’intérieur par une narco-corruption endémique, protégée aux plus hauts niveaux de responsabilité. L’expression de “ narco-État ” n’est pas exagérée, tant la corruption née du trafic de la drogue y est répandue (p. 395) ». Bill Clinton, futur 42e président étatsunien (1993 - 2001), y exerce d’abord la fonction de procureur général (ministre de la Justice) de 1977 à 1979, avant d’en devenir le gouverneur à cinq reprises (1979 – 1981 et 1983 - 1992).

On peut toutefois regretter que l’auteur ne mentionne pas les relations étroites entre la Mafia, par l’intermédiaire du cinéma, et d’une part du « cinquième pouvoir », à savoir le complexe militaro-médiatique, grand instigateur du « cinéma de sécurité nationale » (Jean-Michel Valantin). Jean-François Gayraud n’hésite pas pourtant à citer les travaux de Peter Dale Scott sur l’« État profond ». Craint-il de s’éparpiller ou de s’aventurer sur des terrains glissants et obscurs ? D’éclairer les coulisses de l’histoire apparente ?

Il évoque cependant un roman de politique-fiction paru à Chicago en 2000. On relève des similitudes troublantes avec l’ascension de Barack Obama, élu de l’Illinois et donc de… Chicago. On oublie qu’Obama fut le sénateur local de 1997 à 2004. L’auteur d’America’s First (Research Association School Times PublicationsFrontline Distribution International, 351 p., Chicago)), Charles D. Edwards a alors 31 ans. Ce Noir a grandi au Queens à New York. Il déménage et travaille à la mairie de… Chicago. Ce roman raconte l’arrivée au pouvoir à 46 ans de Calvin Smart. Bon orateur et juriste noir brillant, marié à Audrey, elle-même juriste, il atteint la fonction de président pro tempore du Sénat, soit le 4e personnage de l’État. Le président des États-Unis meurt d’une attaque cardiaque. Puis son vice-président devient le 44e président. Mais il meurt aux côtés du speaker de la Chambre des représentants (le 3e personnage de l’État) dans un attentat à Londres. Calvin Smart arrive à la Maison Blanche. Depuis toujours, le nouveau président fréquente la féroce Famille Giovinci et reçoit de fortes pressions de la Mafia afin de ne pas légaliser les drogues.

Entrepreneur immobilier à New York, Donald Trump doit rencontrer pour ses affaires des membres du milieu. Il y est contraint parce que « durant trois décennies (1970 – 1990), les cinq Familles de New York disposent d’une mainmise quasi absolue sur le marché du bâtiment et de la construction (BTP) à New York. […] La Mafia contrôle tous les métiers liés au secteur : le béton évidemment, mais aussi la maçonnerie, la plomberie, les fenêtres, la peinture, la menuiserie, etc. » Père spirituel de Trump, l’avocat Roy Cohn, démocrate, juif et homosexuel, « représente un lien unique vers la Mafia et les syndicats sans qui ses projets immobiliers ne peuvent prospérer sans heurt. Il est l’homme des contacts sensibles et des pots-de-vin, celui qui achète la paix et forge les alliances politiques et mafieuses ». Faute de preuves solides, Jean-François Gayraud ne fait qu’effleurer la présence insistante de quelques membres de la pègre russophone dans la proximité de l’homme d’affaire.

La Mafia et la Maison Blanche raconte plus d’un demi-siècle d’histoire souterraine passionnante. Il confirme le caractère ploutocratique des États-Unis d’Amérique. L’auteur explique bien en note que « le système démocratique américain est devenu malade en raison du pouvoir des lobbys et de l’argent – deux phénomènes liés – qu’une décision de la Cour suprême de 2010 (Citizen United vs Federal Election Commission) a conforté. Désormais, les entreprises privées et les syndicats peuvent participer au financement des campagnes sans limitation de versements. La corruption politique a été ainsi en partie légalisée ». Du fait de sa dépendance intrinsèque aux puissances financières, les États-Unis d’Amérique, par-delà la dimension mafieuse de l’État profond, sont très certainement – et de loin ! – le principal État-voyou de la planète.    

Salutations flibustières !

• « Vigie d’un monde en ébullition », n°171, mise en ligne le 23 octobre

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2025/10/24/la-part-mafieuse-de-l-etat-profond-6567774.html

samedi 25 octobre 2025

Hommage aux soldats français qui ont sauvé des harkis

 


À l’attention du président de la République, Emmanuel Macron, au sujet des « crimes contre l’humanité » qu’il attribue à la période coloniale.
Il fut une époque où l’armée française s’est déshonorée, c’était en Algérie en 1962. Une première fois le 26 mars 1962, et les jours précédents, en tirant sur ordre du chef de l’État et de leurs supérieurs hiérarchiques, sur des Français innocents, y compris femmes et enfants,  qui défilaient sans armes, puis, une seconde fois, en juillet de cette même année 62 à Oran, en restant l’arme au pied, toujours sur ordre du chef de l’État et de leurs supérieurs hiérarchiques, alors que des centaines de Français innocents, y compris femmes et enfants, se faisaient massacrer par des assassins du FLN et de l’ALN.
Il est nécessaire, à mon avis, de signaler tout de même qu’en dehors des officiers qui se sont dressés volontairement contre la trahison du chef de l’État de l’époque, et de son gouvernement : les généraux Salan, Jouhaux, Zeller, Gardy, Challe et d’autres officiers, colonels, commandants, capitaines, lieutenant et sous-officiers, il est d’autres officiers qui, malgré les ordres reçus en juillet 1962, ont fait passer leur honneur avant tout :
*Lieutenant RABAH KHELIFF, commandant la 4e Cie du 30e BPC, a conduit, contre les ordres reçus, ses soldats en camion jusqu’à la préfecture d’Oran, le 5 juillet 1962 et libéré des centaines de civils européens prisonniers du FLN, promis à une mort certaine.
* Colonel LALLEMAND commandant le 22e RI à Ténès, en juin 1962 , a pris sous sa responsabilité de faire embarquer tous ses harkis (qui ne voulaient pas rester en Algérie) avec femmes et enfants, sur un navire affrété à ses frais. Un de ses fils, le lieutenant Lallemand, a fait mettre en joue, à l’aide des FM de sa troupe, les gendarmes mobiles qui  voulaient empêcher ces harkis de monter sur le bateau.
* Sous-Lieutenant Maurice de KERVONAËL, du 28e dragons, avait 108 hommes sous ses ordres, dont 78 musulmans. Il a réussi à en rapatrier 30, avec leurs familles, (tous volontaires). Transportés par taxis d’Affreville vers Alger (interdit de se servir de moyens militaires). Sa sœur et son beau-frère, propriétaires d’un domaine dans le Minervois, ont accueilli tous ces rescapés.
* Lieutenant François MEYER, du 23e spahis, a rapatrié environ 350 harkis, familles comprises, en France et il s’est occupé de leur insertion.
* Lieutenant Armand BENESSIS de ROTROU, ancien du Commando Georges, puis au 81e RIA à Djidjelli.  Avec l’aide du capitaine Georges MARCE, a rapatrié 250 harkis et leurs familles par bateau, puis se sont occupés de leur hébergement dans l’Est de la France.
* Capitaine Maurice FAIVRE, commandant l’escadron du 20e dragons.  S’est chargé de rapatrier 53 familles de harkis, et fait les démarches en France pour faciliter leur insertion.
*André WORMSER, banquier de profession, officier de réserve en poste à Saïda, a tout fait pour faire rapatrier une partie des harkis du commando Georges. Il s’est ensuite occupé de les recaser en France dans des propriétés familiales.
* Général CASENAVE, commandant la 9e DI en 1960 à Orléansville. A fait tout ce qu’il a pu pour évacuer ses commandos de chasse, en liaison avec le colonel Lallemand, par bateau à partir de Ténès. « J’ai, suivant les ordres que je recevais, multiplié les efforts pour engager les éléments musulmans à nos côtés et leur donner les garanties touchant la protection que leur assurerait, en toute hypothèse, La France. Le 3 juillet, tout ce que j’avais ainsi dit s’est trouvé définitivement bafoué ou renié. Il m’en reste une blessure qui m’a enlevé le repos. »
* Marine nationale : vice-amiral d’escadre Jean BARTHELEMY, commandant la base de Mers El Kébir. A mobilisé le porte-avions LAFAYETTE et les BDC « Cheliff, Trieux, Blavet et Argens » pour évacuer tous les harkis (qui le désiraient) de la DBFM, avec femmes, enfants et bagages. Plus un millier de personnes, également des civils européens et musulmans (19 300 personnes entre le 1er juin et le 31 juillet 62). Il a eu un entretien téléphonique orageux avec le général KATZ, commandant la place d’Oran le 5 juillet, ce dernier laissant faire les massacres de Français par le FLN, puis a envoyé des fusiliers-marins en camion à Oran afin de tenter de sauver ce qui pouvait encore l’être. Tous ces officiers DBFM ont contribué à la protection, au transfert vers la base aéronavale de Mers El Kébir, à l’embarquement pour la France et à l’installation sur place, en particulier à Largentière.
*Lieutenant Yves DURAND, chef de la SAS de Thiers près de Palestro. A créé par la suite 2 autres SAS à Maala El Isseri et Ouled Gassam. Au début de 1962, il rassemble tous ses harkis et leurs familles et les fait transporter par camions à la ferme Begenen, près d’Alger. Il fait partir par bateau plus de 2 500 personnes et attend que tout le monde soit embarqué pour en faire autant le 30 juin, avec sa femme et sa fille. De 1962 à 1968, il devient inspecteur du service des Français musulmans au sein du ministère des Rapatriés et reclasse tout son monde dans différents villages construits près d’Antibes, Cannes et Manosque, mais également à Onglet (Alpes-de-Haute-Provence) et à Sallerans (Hautes-Alpes).
* Lieutenant Daniel ABOVILIER chef de SAS en Kabylie. Président national de l’Association des anciens SAS. « En mars 62, pour moi abandonner mes hommes, c’était impensable, il me fallait les sauver à tout prix, ma seule question c’était comment ? Avec l’aide de fonctionnaires, le sous-préfet d’Akbou a été très bien et m’a fourni de vrais faux papiers et mon ancienne entreprise des certificats de travail, j’ai donc pu rapatrier en métropole mes 50 moghzanis et leurs familles ». Il faut savoir qu’après le 19 mars, tous les harkis devaient être désarmés. *
*Capitaine Léopold AYGUEPARSE, commandant la SAS de Toudja. A désobéi aux ordres officiels pour obéir à l’impulsion de son cœur et rapatrié 196 personnes (harkis et leurs familles) en juin 62.
*Lieutenant Bernard MOINET, commandant de SAS. Muté comme beaucoup d’entre eux, en métropole avant le 19 mars 1962. « Lorsque j’ai appris la liquidation de ma harka , j’étais furieux et écœuré par la lâcheté criminelle du gouvernement et des officiers disciplinés. Je ne voulais plus porter l’uniforme, j’ai donc renvoyé ma Légion d’honneur et démissionné de l’armée le même jour. » Depuis, il n’a cessé de se battre contre la falsification de l’histoire des harkis. Pour lui comme beaucoup d’autres, il était possible de faire respecter les accords d’Évian, de rapatrier les supplétifs menacés. Il aurait suffi de faire sortir des casernes des commandos et des blindés, l’ALN ne faisant pas le poids. Il a œuvré pour aider à l’installation des harkis en France.
* Lieutenant SENAT, officier SAS près d’Affreville. A aidé le sous-lieutenant Kervonaël à évacuer ses harkis jusqu’au port d’Alger. En France, devenu capitaine, il œuvre pour recaser et loger les harkis en Auvergne (tout le monde ne pouvait être accueilli dans le domaine familial de la sœur de Kervonaël).
* Lieutenant d’AGESCY, a aidé le lieutenant Meyer à évacuer ses harkis de Geryville à Oran le 9 juillet 62, par la route. Le colonel FRESSON, commandant  le 23e spahis, a fourni une escorte blindée commandée par le chef d’escadron de Colstoun, avec consigne d’ouverture de feu sur l’ALN en cas de barrage routier ! Les commandos marine avaient dit à Meyer « on ne te laissera pas tomber », effectivement tout le monde a été hébergé puis embarqué à Mers El Kébir, le 13 juillet.
*Sous-lieutenant Alain de la MORANDAIS , chef de la SAS de Bou Alam. A rapatrié ses hommes et s’est occupé de les recaser en France, il a aidé le lieutenant MEYER a recaser les siens.
* Capitaine CROGUENNEC, commandant la 2e Cie du 2e zouaves à Oran. Le 5 juillet 62, il porte secours et fait libérer 400 civils retenus au commissariat central par le FLN.  Il les accueille dans son cantonnement, sis à l’école Jules Ferry, les sauvant d’une mort certaine.
* Capitaine Roger-Pierre MENARDAIS. Jusqu’en août 1961, son commando 292 relevait du 3e RIA (régiment d’infanterie alpine). Ce commando, qu’il a ramené en métropole, devait être rattaché au 93e régiment d’infanterie et correspondait au commando en charge de la zone Nord Oranie (ZNO). Ce commando a pu être ramené légalement, car en une nuit il a transformé illégalement les contrats de supplétifs en contrats d’engagés de l’armée régulière. La ventilation de ces faux et nouveaux soldats dans d’autres régiments dès leur arrivée en France a permis de limiter la supercherie à seulement quelques chefs traumatisés par le massacre en cours des harkis. De même, il a réussi à sauver quelques harkis du commando Georges abandonnés par son chef et à récupérer en France.
* Colonel Guy LEBORGNE, commandant le 3e RPIMa (ex-3e RPC de Bigeard jusqu’en 58). C’est le seul régiment para de la 10e DP, resté légaliste pendant le putsch d’avril 61. Après le 19 mars 1962, le 3e RPIMa fait du maintien de l’ordre dans la plaine de la Mitidja et Alger. Rappel : selon les accords d’Évian, il était interdit à l’armée française de faire usage de ses armes, de fouiller les individus et les maisons. Le 15 juin 62, la Cie du sergent Alain SAICHE de passage à Daouda en convoi perçoit des voix plaintives, provenant d’une mechta au bord de la route ; les paras investissent le bâtiment et trouvent deux civils européens pieds et poings liés, prisonniers de l’ALN et promis à une mort certaine, ils sont libérés sans coups de feu. La Cie portée du capitaine LANGLOIS reçoit pour mission de voler au secours de civils européens, enlevés et maintenus prisonniers dans une villa proche de Staoueli, sous pression l’ALN libère les prisonniers. L’honneur du colonel Guy LEBORGNE et de son régiment, fut à l’heure du départ de la base de Sidi-Ferruch, le 20 juillet, de ramener en France sa « katiba » (tous les harkis de la 5e Cie). Harkis courageux qui avaient fait le choix de rester français (environ une centaine, pas de précision pour les familles).
* Lieutenant-colonel Michel MANY, commandant le 159e BIA (1961-62) Bataillon d’infanterie alpine, issu du 159e RIA de Briançon et créé spécialement pour la guerre d’Algérie. Composé de 10 % d’Européens et de 90 % de musulmans, basé à Boghni en Grande Kabylie. Après le 19 mars 62, a rapatrié un certain nombre de ses supplétifs désirant partir en métropole.
*Clara LANZI, présidente fondatrice de SECOURS de France, le 15.08.61. OBJECTIF : secourir toutes les victimes de leur foi en la patrie et particulièrement les harkis rescapés des massacres, parqués au début dans des camps insalubres ; Clara s’est occupée d’eux sans relâche avec l’aide et le soutien, entre autres, du Bachaga Boualam, des avocats Tixier-Vignancour et Isorni, de messieurs Georges Bidault et Jacques Soustelle, et des officiers supérieurs Château-Jobert et Hélie Denoix de Saint Marc, etc.
Voici donc la liste de ces Français qui non seulement n’ont pas commis de crimes contre l’humanité mais ont sauvé quelques milliers d’Algériens musulmans des crimes contre l’humanité commis par l’État français en abandonnant, désarmés, des dizaines de milliers d’Algériens musulmans aux assassins du FLN et de l’ALN.
Manuel Gomez

https://ripostelaique.com/hommage-aux-soldats-francais-qui-ont-sauve-des-harkis.html

[HISTOIRE] 14 octobre 1066 : Hastings, une bataille oubliée des manuels scolaires

 

@Wikimedia
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Le 14 octobre 1066, sur les hauteurs d’Hastings, s’est joué un événement décisif qui a marqué durablement l’Histoire de l’Angleterre médiévale. La France y a tenu un rôle déterminant. Les répercussions de cette bataille ont également profondément transformé le visage politique, culturel et linguistique de l’Europe occidentale. Comprendre cette journée, en saisir le contexte, le déroulement et la portée, c’est se doter d’un regard éclairé sur les débats qui entourent la tapisserie de Bayeux. C’est saisir les enjeux autour de la préservation de ce patrimoine aujourd’hui menacé quand l’enseignement d’Hastings et de ses conséquences tend à disparaître des programmes scolaires au profit de sujets biens différents.

Une course au trône d’Angleterre

Tout commence le 5 janvier 1066, lorsque le roi d’Angleterre Édouard le Confesseur meurt sans laisser d’héritier direct. Le trône d’Angleterre attire alors plusieurs prétendants, chacun armé de ses propres arguments Le premier est Harold Godwinson, puissant comte du Wessex et figure influente parmi la noblesse saxonne, qui ne perd pas de temps et se fait couronner quelques jours après la disparition d’Édouard. De l’autre côté de la Manche, Guillaume, duc de Normandie, surnommé « le Bâtard », revendique lui aussi la couronne, se fondant sur sa parenté avec le défunt roi et sur une bénédiction reçue par le pape Alexandre II. Fort de cela, Guillaume prépare ainsi une expédition militaire d’envergure pour conquérir ce qu’il considère comme son héritage.

Cependant, un nouveau prétendant vient entrer dans le jeu. En effet, le roi de Norvège, Harold, vient lui aussi revendiquer la couronne d’Angleterre en vertu d’anciens accords. Si Harold ne veut pas être pris en étau par ses deux rivaux, il doit agir vite.

Pour y arriver, il se précipite dans le nord afin de défaire les Vikings à Stamford Bridge, en septembre. Fort de cette première victoire, Harold fait marcher en hâte vers le sud ses 7.000 hommes pour contrer l’invasion normande. En effet, Guillaume vient de débarquer dans le Sussex avec une armée estimée à environ 7.500 fantassins et 2.000 chevaux, selon l’historien Paolo Cau, spécialiste de l'Histoire militaire (Les 100 plus grandes batailles de l'Histoire, Éditions Place des Victoires). Le 14 octobre, les deux camps se font ainsi face sur les collines de Senlac, près d’Hastings, pour une confrontation décisive qui scellera le destin de l’Angleterre et de son roi.

Hastings, une colline à conquérir

Au matin du 14 octobre, Harold occupe une position défensive avantageuse, ses troupes formant un mur de boucliers au sommet d’une colline. Les Normands, obligés d’attaquer en montée et donc épuisés, subissent d’abord de lourdes pertes. La discipline saxonne et la solidité de la formation tiennent tête aux premières vagues des troupes de Guillaume.

Ce dernier adapte alors sa stratégie : il ordonne des feintes de retraite qui attirent des groupes de Saxons hors de leur ligne fortifiée. Désorganisées, ces unités sont ensuite massacrées par des contre-charges de cavaliers. Ainsi, au fil de la journée, le mur de boucliers se fragilise sous les assauts répétés et les volées de flèches. L’une d’entre elle atteint même Harold au visage. Affaibli, il devient la cible des cavaliers de Guillaume qui le pourfendent. Sa mort entraîne alors la désorganisation de l’armée anglaise. La victoire de Guillaume, méritant bien son surnom de Conquérant, est totale.

Une dynastie française sur le trône d’Angleterre

Le succès de Guillaume a de profondes conséquences. Pour la première fois, une dynastie d’origine française s’installe sur le trône d’Angleterre : le Conquérant est couronné roi à Westminster le 25 décembre 1066. L’Angleterre devient alors une double entité politique, à la fois royaume indépendant et possession personnelle d’un vassal du roi de France.

En effet, le duché de Normandie reste officiellement sous l’autorité féodale du roi de France, malgré le fait que son titulaire soit désormais roi d’Angleterre. Cette situation va engendrer deux siècles de rivalités et de conflits qui atteindront leur apogée lors du duel entre les Capétiens et les Plantagenêts.

Sur le plan culturel et linguistique, la conquête provoque un véritable choc. La noblesse anglo-normande se met à parler et à écrire en français, langue de la cour, de l’administration et de la justice, tandis que la population anglaise conserve sa langue vernaculaire saxonne. Cette situation influencera profondément l’évolution de la langue anglaise, qui intégrera des milliers de mots d’origine française.

Les rivalités sociales entre les anciens seigneurs saxons et la nouvelle aristocratie normande nourrissent également, pendant des décennies, un climat de méfiance et de tensions politiques, une idée parfaitement reprise et illustrée par le Ivanhoé de Walter Scott.

Enseigner Hastings aujourd’hui

La bataille d’Hastings n’est pas un simple épisode militaire : elle constitue un véritable pivot historique entre la France et l’Angleterre. Son héritage se lit encore aujourd’hui dans les institutions, les langues, les dynasties et les structures politiques européennes. Pourtant, cet événement majeur tend progressivement à s’effacer des programmes scolaires en France, à l’inverse de l’Angleterre, aussi bien au collège qu’au lycée, comme le soulignent plusieurs enseignants auprès de Boulevard Voltaire, au profit de thématiques moins centrées sur notre Histoire nationale. Cela n’interdit pas heureusement aux professeurs, notamment dans le hors-contrat, de l’évoquer, mais le programme en fait un savoir optionnel plutôt que fondamental.

Enseigner Hastings, c’est donner aux citoyens les outils pour comprendre les liens profonds entre la France et l’Angleterre, mais c’est aussi affirmer que notre Histoire française et notre gloire militaire dépassent nos frontières. La controverse récente autour de la tapisserie de Bayeuxchef-d’œuvre médiéval illustrant la conquête du duc Guillaume, en est une parfaite illustration.

Eric de Mascureau

jeudi 23 octobre 2025

6 février 1934 : tout savoir sur le colonel de La Roque…

 


« Notre idéal de liberté et de défense de la civilisation chrétienne repousse également le joug hitlérien et la tyrannie moscovite » (Colonel François de La Roque, dans un discours de 1937)
Pour la droite nationaliste, le 6 février est une date anniversaire : celle d’une belle occasion manquée, le 6 février 1934. Cette énorme manifestation, dans son organisation et dans son échec, fut l’œuvre des « Croix de feu » du colonel de La Roque.
François de La Roque, un brave dans tous les sens du terme: il sert sous Lyautey au Maroc, s’illustre au feu pendant la Grande Guerre puis prend la tête de l’association des « Croix de feu » qui regroupe les seuls anciens combattants décorés au combat.
C’était le temps des ligues d’extrême-droite. Certaines regardaient d’un bon œil le fascisme italien. Mais La Roque ne saurait être fasciste puisqu’il était catholique convaincu.
L’antisémitisme ne le gênait pas mais il n’était en rien virulent sur le sujet.
Il était, en revanche, totalement antiparlementaire et anticommuniste.
La crise économique de 1929, puis les scandales financiers du début des années 30, gonflent les effectifs des « Croix de feu », qui s’adjoignent les « Fils de Croix de feu », puis les « Volontaires Nationaux », trop jeunes pour avoir combattu (et dont le plus célèbre sera l’aviateur Jean Mermoz).
Le 6 février 1934, dans l’émeute provoquée par le pseudo-suicide de l’escroc Stavisky, les colonnes du colonel de La Roque, disciplinées, prennent à revers la chambre des députés que la grosse masse des manifestants attaque par la Concorde. Elles bousculent les barrages et ont le palais Bourbon à portée de la main quand un ordre de La Roque, en personne, les détourne et les envoie déambuler, inoffensives, du côté des Invalides tandis que les salves des gardes mobiles continuent de coucher sur le pavé parisien des centaines de manifestants.
Le colonel de La Roque pensait, et il avait raison, que la prise d’un édifice public ne signifiait pas la prise du pouvoir. Mais il réussit, ce jour-là, à s’attirer la haine de l’extrême-droite, pour n’en avoir pas fait assez, ainsi que celle de l’extrême-gauche pour cette tentative avortée de coup d’État.
Cette conjonction apaisante, qui plaît tant aux partisans de l’ordre, lui vaut 10 000 adhésions par jour. Les « Croix de feu » dissoutes, il crée aussitôt le « Parti Social Français » et adopte une devise qui fera son chemin: « Travail, Famille, Patrie » appuyée sur un programme un peu simpliste et quelques formules qui font mouche: « Ni blanc, ni rouge mais bleu-blanc-rouge. ».
Le mouvement a un épouvantail : le Bolchevique, le « Moscoutaire », le Rouge.
Le brave colonel est à son affaire dans les grands rassemblements : défilés martiaux, grands meetings, immenses « grand messes » ; il faut, avant tout, intimider les Rouges.
Le chef-d’œuvre de ce Kriegspiel eut lieu au printemps 1935 : les adhérents, convoqués aux portes de Paris, y trouvent des centaines de cars et de voitures dont chaque conducteur ouvre au dernier moment une enveloppe contenant des instructions précises et un itinéraire. « Par des chemins différents, sans embouteillage, guidées par des agents de liaison aux carrefours, les colonnes s’égrènent vers l’ouest. Peu avant la nuit apparaît la flèche de Chartres. C’est presque la route de Peguy … » dira un témoin. Belle démonstration de force, totalement inutile !
Il n’empêche que 25 000 hommes ont été transportés sans heurt à 100 kilomètres de Paris.
Le colonel va les haranguer, dans une prairie, perché sur une charrette. Une fois de plus, ses militants les plus virulents se retireront avec le sentiment d’avoir été menés au bord du Rubicon pour… y pêcher à la ligne. C’est l’époque où un chansonnier ironisait en disant: « l’immobilisme est en marche et, désormais, rien ne l’arrêtera ». La droite nationale, qui n’a pas oublié le demi-tour gauche des « Croix de feu » le 6 février, ne les appellent plus que les « froides queues ». Dans la presse d’Action Française, le colonel de La Roque devient « Ronronnel de La Coque ».
La Roque était en fait un Boulanger mâtiné de Pierre Poujade : il drainait les déçus, les râleurs et les mécontents. Il ne savait pas ce qu’il voulait mais il l’a dit avec sonorité.
Il n’est pas sans rappeler certains généraux actuels qui prétendent fédérer les patriotes et défendre la civilisation française tout en restant… apolitiques : comme si une telle équation était possible !
Pourtant, dans ce pays avachi qui réécrit régulièrement « les heures les plus sombres de son histoire », qui se souvient encore que le colonel François de La Roque fut aussi un authentique résistant et qu’il est mort des suites de sa longue captivité ?
Dès le 16 juin 1940, donc avant le discours du maréchal Pétain du 17 juin, La Roque signait un éditorial intitulé « Résistance », dans le quotidien du « Parti Social Français » :
« Après avoir adressé aux Parisiens nos exhortations de courage et de fermeté, nous voulons maintenant crier à tous les Français le mot d’ordre de résistance. Le gouvernement au pouvoir a été désigné, soutenu à cause de son programme essentiel : tenir, ne jamais faiblir. Ce gouvernement ne saurait capituler sans se renier lui-même. Il ne saurait mettre bas les armes par une simple décision. Sa décision ne saurait sortir de la ligne choisie, convenue, adoptée, sans que le pays soit d’abord, consulté, prévenu. Ou bien ce serait une escroquerie morale dont aucun Français n’a le droit d’accuser un autre Français, ce dernier fût-il son pire adversaire politique. Tous les citoyens doivent donc être prêts à la résistance totale, et jusqu’au bout. La famille PSF au seul service de la nation entière doit donner l’exemple… Une seule consigne, quoi qu’il arrive : résistance ! »
Le colonel de La Roque est arrêté par Hugo Geissler, chef de la Gestapo de l’Auvergne, le 9 mars 1943, ainsi que 152 dirigeants du PSF. Il est interné successivement, durant les six premiers mois, dans les cellules de la prison de Moulins, de Fresnes puis du Cherche-Midi.
Il est transféré le 31 août 1943 et déporté en Tchécoslovaquie au camp de concentration de Flossenbürg ; puis en Autriche au château d’Itter, où il a la surprise de retrouver Édouard Daladier, Paul Reynaud, Jean Borotra, Léon Jouhaux.
« La Roque est en piètre état. La détention fut pour lui particulièrement rude d’autant qu’il souffrait des suites d’une blessure reçue lors de la Grande Guerre. C’est dans un état de cachexie, avec un œdème des deux jambes, qu’il arrive le 10 janvier 1944 à Itter, où il est examiné et soigné par un médecin de Dachau ». Après une opération chirurgicale, La Roque entre en contact avec des parachutistes américains. C’est la 103e Division américaine qui le libère, ainsi que les personnalités détenues à Itter, le 7 mai 1945.
La Roque revient en France le 9 mai 1945 et se voit immédiatement placé… en internement administratif jusqu’au 31 décembre 1945 afin de l’éloigner des affaires politiques, notamment des négociations du Conseil National de la Résistance.
La commission de vérification des internements administratifs réclame sa libération, mais le gouvernement ne tient pas compte de cet avis. À sa sortie d’internement, il est assigné à résidence et décède quelques mois plus tard, le 28 avril 1946, des suites de ses mois de détention.
Le colonel François de La Roque, héros de la Grande Guerre, du Rif et de la Résistance, sera décoré à titre posthume, en… 1961, de la « Médaille de la Déportation et de l’Internement pour faits de Résistance » et se voit attribuer la carte de déporté-résistant, qui lui avait été refusée de son vivant. Et de Gaulle rend enfin hommage, en tant que chef de l’État, « à la mémoire du colonel de La Roque, à qui l’ennemi fit subir une cruelle déportation pour faits de Résistance et dont, je le sais, les épreuves et le sacrifice furent offerts au service de la France. » Puis le gouvernement de Michel Debré présenta « les excuses du gouvernement pour une injustice dont il mesure la profondeur.»
Pourquoi l’histoire officielle ne raconte-t-elle jamais ces choses-là ?
Le 6 février, ayons une pensée, mieux une prière, pour le colonel François de La Roque.
Éric de Verdelhan

https://ripostelaique.com/6-fevrier-1934-tout-savoir-sur-le-colonel-de-la-roque.html

lundi 20 octobre 2025

« Q », la plus grande opération de réinformation de l’Histoire – Paul Furber & Stanislas Berton

 

   Une enquête palpitante  avec une préface de l’éditeur et une postface de Stanislas Berton, sur la plus grande opération de réinformation de l’Histoire qui remet les pendules à l’heure et qui se lit comme un véritable thriller.

« Peu de phénomènes politiques et sociaux récents ont suscité autant de commentaires et de controverses que l’opération Q faussement baptisée « Quanon » par les media de masse. Pour ces derniers elle ne serait qu’une dangereuse théorie du complot portée par la frange la plus radicale de l’électorat trumpiste. Pour une minorité d’ »éveillés », elle serait à l’inverse un nouvel évangile annonçant un monde meilleur enfin débarrassé du joug du totalitarisme mondialiste. Enfin pour les sceptiques, elle ne serait qu’une opération psychologique particulièrement habile, conçue pour endormir les patriotes américains en les convaincants de l’existence d’une résistance intérieure chargée de combattre l’Etat profond en coulisses.

Or ces différentes approches ont souvent pour point commun une tragique méconnaissance des faits. Parmi les contempteurs et parfois même les adeptes de « Quanon », combien de personnes connaissent la véritable histoire de l’opération « Q », son contexte, sa chronologie et ses principaux acteurs ? Parmi tous ceux qui critiquent ou louent l’opération Q, combien ont lu ses messages, les fameux « Q drops » dans le texte, voir dans leur intégralité ? Enfin parmi les commentateurs, de bonne comme de mauvaise foi, combien se sont forgés une opinion sur ce phénomène politique et social majeur à partir de commentaires ou d’analyses de seconde main sans avoir pris la peine de remonter eux-mêmes à la source ?

« L’Occident fu fondé sur le christianisme, les nations européennes et la tradition gréco-romaine. Il valorise la justice, l’ordre social, l’héroïsme,  la chevalerie et l’empirisme. Ainsi , afin de détruire l’Occident, tous ces éléments furent presque entièrement subvertis au cours du siècle dernier par des ennemis intérieurs. »  Affaire à suivre…

Ce livre se propose d’examiner un événement historique unique : une guerre secrète à grande échelle entre le bien et le mal au plus haut niveau de la géopolitique qui se déroula en grande partie sous nos yeux. D’un côté le président Trump, des personnes clé de son administration et des patriotes loyaux au sein de larmée américaine. De l’autre : un petit groupe de personnes très puissantes qui étaient sur le point de faire aboutir un plan conçu sur des siècles et dont l’objectif était la conquête de l’Occident. Si certaines des escarmouches et des batailles de cette guerre ont été rendues visibles, beaucoup d’entre elles sont restées dans l’ombre.

Loin des clichés et des analyses de seconde-main, ce livre de Paul Furber, témoin direct des événements, nous livre un témoignage unique et remarquable sur l’Opération Q, ainsi que sur les coulisses de l’élection de Donald Trump en 2016, les dessous de la guerre de l’information et la résistance américaine au totalitarisme mondialiste. Paul Furber est un journaliste, auteur et ingénieur informatique sud-africain. Il a suivi la source Q dès ses premiers messages et fut le responsable du forum « Calm before the storm » sur 8chan. Il vit actuellement à Johannesburg.

Plus d’informations et commandes sur LIVRES EN FAMILLE

Q,  la plus grande opération de réinformation de l’Histoire, Paul Furber, 340 pages, Editions Le temps retrouvé, 25€

https://www.medias-presse.info/q-la-plus-grande-operation-de-reinformation-de-lhistoire-paul-furber-stanislas-berton/210755/

Louis XIV, Dieu et Versailles... avec Alexandre Maral

dimanche 19 octobre 2025

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°69 - Jean Sévillia : Déjouer les mensonges sur l’Histoire !

 

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°69 - Jean Sévillia : Déjouer les mensonges sur l’Histoire !

Il y a une trentaine d'année, un homme d’influence, riche et patriote (il y en avait encore...), alarmé par le déluge de falsifications de l'Histoire et la déliquescence de l’enseignement public, proposa à Jean Sévillia, qui était déjà l’une des plumes les plus en vue du Figaro, de lancer une revue trimestrielle de "ré-instruction publique", qu’il se proposerait de financer.


Jean Sévillia me parla de ce projet, auquel nous rêvâmes un temps, jusqu’à ce que le précieux financier disparaisse brutalement. Du moins découvris-je ainsi les merveilleuses qualités de cet homme d’une érudition prodigieuse, toujours affable, et toujours capable d’instiller une once de scepticisme dès qu’une simplification lui paraît discutable, même si elle se fait au service d’une bonne cause : sa seule cause est la vérité. Voici, en deux Conversations, le parcours de l’auteur à grand succès du Terrorisme Intellectuel, d’Historiquement Correct (sans cesse réédité en poche), de biographies qu’on ne peut citer toutes tant est foisonnante son œuvre, souvent traduite dans toute l’Europe. De l’histoire de l’Autriche, son pays de cœur, à celle de l’Algérie, en passant par la véritable histoire de la Loi de 1905, sans oublier (mais comment ne pas en oublier ?) son dernier livre "Les Habits Neufs du Terrorisme intellectuel", préfacé par Mathieu Bock-Côté - suivons cet homme qui semble infatigable quand il s’agit de détruire les mensonges les mieux installés du "politiquement correct". Il est rare que cet homme pudique et discret se livre autant qu’il le fait dans ces Conversations : de bout en bout un régal, que les fidèles de TVLibertés doivent tenir pour un privilège…

https://tvl.fr/les-conversations-de-paul-marie-couteaux-n069-jean-sevillia-dejouer-les-mensonges-sur-l-histoire

La monarchie et les prévaricateurs

 

Un douzième texte de notre rubrique « Souvenez-vous de nos doctrines » est à retrouver aujourd’hui, de Louis XIV dans ses Mémoires et instructions pour le Dauphin

Ce fut alors que je crus devoir mettre sérieusement la main au rétablissement des finances, et la première chose que je jugeai nécessaire, ce fut de déposer de leurs emplois les principaux officiers par qui le désordre avait été introduit ; car depuis le temps que je prenais soin de mes affaires, j’avais de jour en jour découvert de nouvelles marques de leurs dissipations et principalement du surintendant.

La vue des vastes établissements que cet homme avait projetés et les insolentes acquisitions qu’il avait faites ne pouvaient que convaincre mon esprit du dérèglement de son ambition ; et la calamité générale de tous mes peuples sollicitait sans cesse ma justice contre lui. Mais ce qui le rendait plus coupable envers moi était que, bien loin de profiter de la bonté que je lui avais témoignée en le retenant dans mes conseils, il en avait pris une nouvelle espérance de me tromper et, bien loin d’en devenir plus sage, tâchait seulement d’en être plus adroit.

Mais quelque artifice qu’il put pratiquer, je ne fus pas longtemps sans reconnaître sa mauvaise foi. Car il ne pouvait s’empêcher de continuer ses dépenses excessives, de fortifier des places, d’orner des palais, de former des cabales et de mettre sous le nom de ses amis des charges importantes qu’il leur achetait à mes dépens, dans l’espoir de se rendre bientôt l’arbitre souverain de l’État.

Quoique ce procédé fût assurément fort criminel, je ne m’étais d’abord proposé que de l’éloigner des affaires ; mais ayant depuis considéré que de l’humeur inquiète dont il était, il ne supporterait point ce changement de fortune sans tenter quelque chose de nouveau, je pensai qu’il était plus sûr de l’arrêter.

Je différai néanmoins l’exécution de ce dessein, et ce dessein me donna une peine incroyable ; car, non seulement, je voyais que pendant ce temps-là il pratiquait de nouvelles subtilités pour me voler, mais ce qui m’incommodait davantage était que, pour augmenter la réputation de son crédit, il affectait de me demander des audiences particulières ; et que pour ne lui pas donner de défiance, j’étais contraint de les lui accorder et de souffrir qu’il m’entretint de discours inutiles pendant que je connaissais à fond toute son infidélité.

Vous pouvez juger qu’à l’âge où j’étais, il fallait que ma raison fit beaucoup d’efforts sur mes ressentiments pour agir avec tant de retenue. Mais d’une part, je voyais que la déposition du surintendant avait une liaison nécessaire avec le changement des fermes et, d’autre côté, je savais que l’été où nous étions alors était celle des saisons de l’année où ces innovations se faisaient avec le plus de désavantage, outre que je voulais avant toute chose avoir un fond entre mes mains de quatre millions, pour les besoins qui pourront survenir. Ainsi, je me résolus d’attendre l’automne pour exécuter ce projet.

Mais étant allé vers la fin du mois d’août à Nantes, où les Etats de Bretagne étaient assemblés, et de là voyant de plus près qu’auparavant les ambitieux projets de ce ministre, je ne pus m’empêcher de le faire arrêter en ce lieu même, le 5 septembre.

Toute la France, persuadée aussi bien que moi de la mauvaise conduite du surintendant, applaudit à cette action.

https://www.actionfrancaise.net/2025/10/18/la-monarchie-et-les-prevaricateurs/

Les joueurs de pipeau du réchauffement climatique

 

« Vos enfants ne connaîtront pas la neige ». Ainsi parlait la science fiction climatique voici un quart de siècle. Une fraction de seconde à l’échelle cosmoplanétaire. Et puis, il y a une dizaine d’années, des vagues de froid sont arrivées si vite et si fortes, que les climatologues auto proclamés ont détourné le terme scientifique de « vortex polaire » pour expliquer qu’il faisait froid parce qu’il avait fait trop chaud.

Le vortex que les réchauffards découvrent, l’air ahuri, est un phénomène cyclique récurrent depuis des millions d’années. Les relevés isotopique des glaciers polaires en témoignent.

Au cours du XXe siècle, le vortex se tenait à l’écart des concentrations urbaines sur le Grand Nord Canadien et la Sibérie. Les zigotos du GIEC ont expliqué qu’en fondant la glace produit de l’évaporation modifiant les courants aériens, déplaçant le vortex polaire vers le Midwest. Comme ceux qui pourraient dénoncer leurs inepties sont interdits de médias, le bon peuple doit se contenter de ces explications foireuses.

Le « vortex » du XXI e siècle n’est pas un phénomène rare sinon unique, relevant d’un caprice de la nature. Il s’incruste et récidive. Installé sur la moitié Nord Est de l’Amérique, il a battu des records de froid un peu partout. Et en janvier-février 2025, il a fait tellement froid dans le New Hampshire que les températures rivalisaient avec le Pôle Nord.

Il a fait si froid à Détroit Michigan que sous l’effet des températures négatives, autour de – 20°C, les canalisations ont explosé et inondé les rues qui ont gelé et sont devenues des rivières de glace infranchissables. Dans plusieurs États du Nord, du Centre et de l’Est des États-Unis, une vague de froid inattendue a paralysé des quartiers entiers, la glace emprisonnant les voitures et recouvrant les rues et les maisons basses.

Les gens étaient coincés, les écoles et les usines fermées, les autoroutes bouchées. Même le télé travail fut impacté par des coupures d’électricité intempestives et le trafic aérien frappé par cet épisode de froid intense. Retards et annulations de vols ne se comptaient plus.

Cette baisse extrême des températures annoncée comme ne devant jamais arriver à notre époque, because réchauffement, ne s’est pas produite seulement en Amérique du Nord.

Le Royaume-Uni a connu ses plus fortes chutes de neige depuis un siècle. Il a fait aussi très froid en Inde, où quelque 70 personnes sont mortes dans le Penjab assez loin de l’Himalaya. Et le désert du Sahara, ainsi que celui du Rub al Khali en Arabie, les endroits les plus chauds de la planète, ont reçu une neige abondante plusieurs hivers consécutifs. Pour ne pas avoir l’air plus con que d’habitude, les experts du climat ont dit que c’était normal. À part qu’aucun récit des grands voyageurs depuis 2000 ans n’évoque un tel phénomène.

Pour la professeur Valentina Zharkova de l’Université de Northumbria dans le Nord du Royaune Uni, ces coups de froid à répétition, avec un déplacement répétitif des vortex polaires vers le Sud, sont des signes précurseurs d’une nouvelle ère glacière imminente. La mathématicienne et astrophysicienne a modélisé les champs magnétiques du Soleil indiquant une réduction énorme de l’activité de notre étoile pendant au moins trente-trois ans entre 2020 et 2053, provoquant une diminution radicale des températures mondiales.

Bien entendu ses calculs ne sauraient avoir valeur de prédiction, mais il est utile de signaler que, jusqu’à présent, les tendances qu’elle a indiquées depuis l’an 2000 sont tombées justes à 93%. Après, au delà de 2053, la terre pourrait connaître un nouvel âge glaciaire qui durerait 350 à 400 ans.

Les mammifères marins de l’Antarctique, otaries et léopard des mers observés dans les lagons de Polynésie depuis 2012, témoignent du refroidissement de l’hémisphère sud. De même que les couvertures polaires vendues dans les grandes surfaces de Tahiti depuis 2015.

Entre mensonges et erreurs, touchez pas au grisbi !

Pour masquer la réalité et ne pas reconnaître leurs erreurs, ceux qui vivent de la rente réchauffiste attribuent à la fonte des calottes glaciaires le refroidissement des villes côtières. Qui regèlent ensuite à cause du vortex. Al Gore, comme tous les politiciens entraînés à mentir, estime que le Cape Cod gelé prouve la réalité du réchauffement !

Gore cite Michael Mann et sa courbe en crosse de hockey lissée pour ignorer l’optimum médiéval, abandonnée après que le MIT l’ait qualifiée d’«artefact médiocre » et que son auteur ait été condamné pour fraude par la justice canadienne après avoir refusé de présenter les données prouvant le réchauffement anthropique. Mais pourquoi les révélerait-il alors que son but était d’effacer l’histoire récente du climat ? Pendant la récession de 2008, Mann a gagné un million de dollars rien qu’avec le plan de « relance verte » d’Obama.

Al Gore le magicien qui ose tout

Vice-président de Clinton, Al Gore est un bateleur de fête foraine qui n’a aucune formation scientifique. Il a embrassé la cause réchauffiste comme un poivrot enlace un réverbère. Parce que c’était tendance. Avec des discours lénifiants sur les télés où son look de VRP de choc plaisait aux ménagères de plus de 50 ans.

N’étant plus vice-président en 2001, Gore cofonde avec David Blood, directeur de la gestion opaque des actifs de Goldman Sachs « Generation Investment Management » que Gore dirige. Pour sauver la planète, sa boîte mène des recherches dans le domaines des éoliennes et des panneaux solaires, où il n’y a plus rien à trouver sinon des pigeons… Tout en investissant dans les nouvelles technologies et l’immobilier. Avec pour emblème la « citoyenneté éco-responsable ».

Cette boîte recueille 5 milliards de dollars de capitaux placés, en provenance du monde entier, et en particulier de fonds de pension américains. Dont certains seront en faillite en 2008. Tant pis pour les petits vieux et les petites vieilles qui se retrouvent à la rue à 80 ans… Pour renflouer Goldman Sachs promu « éco-citoyen exemplaire », Obama crée en 2009 un « fonds de sauvetage » permettant à ces philanthropes d’empocher 10 milliards de dollars sous formes de primes diverses, suscitant l’indignation des citoyens grugés.

La révolution néolithique, avec l’invention de l’agriculture, de l’élevage, de la métallurgie et la sédentarisation des Sapiens après 300.000 années d’errances, n’a été possible que grâce à un réchauffement climatique qui a remodelé la planète.

La majeure partie de l’histoire de la Terre a connu des phases inter-glaciaires chaotiques entre deux glaciations de longue durée. Notre période l’Holocène a environ 12.000 ans. Elle est tempérée avec des pics de chaleur comme l’optimum romain et l’optimum médiéval où il faisait en moyenne 3 à 4° C de plus qu’aujourd’hui. Bien qu’il n’y ait eu ni camions ni avions ni usines à neutrons, producteurs de CO2. Qui accuser alors ? Les réchauffards ont redécouvert l’impact des variations solaires dont ils niaient les effets auparavant.

Anticiper un réchauffement du climat mondial en raison d’une très légère augmentation du CO2 est une aberration. Le principal gaz à effet de serre est la vapeur d’eau qui représente 2% de l’atmosphère quand le CO2 égale 0,04%. Une valeur stable depuis 50 ans. Dans l’atmosphère le CO2 se mélange à H2O dont les bandes d’absorption recouvrent en intensité et fréquences celles du CO2 avec un ratio de 50 pour 1.

La vapeur d’eau absorbe par saturation 90% des infrarouges, le reste étant imputable à d’autres gaz comme l’ozone ou le méthane. Et le cycle de l’eau qui produit avec la chaleur l’épaississement des couches nuageuses, a pour effet d’accroître l’albédo de la terre et de renvoyer davantage de rayons solaires vers l’espace, diminuant l’effet de serre.

Mais une fausse science comparable au géocentrisme ou au lyssenkisme, a instauré comme une vérité irréfragable le réchauffement anthropique. Une nouvelle religion est née avec ses grands inquisiteurs qui attaquent tout scientifique qui minimise le réchauffement. Depuis, la science est figée. La caste dirigeante anone bêtement des slogans. Sous la pression des écolos gauchistes herbivores qui se sont donnés pour reine une simple d’esprit d’une ignorance crasse, promue génie universel.

Christian Navis

https://climatorealist.blogspot.com/

https://ripostelaique.com/les-joueurs-de-pipeau-du-rechauffement-climatique.html

80 ans de la Sécurité sociale : quelle histoire !

 

Albert de Mun, père, avec René de la Tour du Pin, des catholiques sociaux, inspirateurs de la sécurité sociale. Par [Isidore Alphonse] Chalot, Paris — Cette image provient de la bibliothèque numérique de la New York Public Library, sous l’identifiant 1158451: digitalgallery.nypl.org → digitalcollections.nypl.org, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12740255
Albert de Mun, père, avec René de la Tour du Pin, des catholiques sociaux, inspirateurs de la sécurité sociale. Par [Isidore Alphonse] Chalot, Paris — Cette image provient de la bibliothèque numérique de la New York Public Library, sous l’identifiant 1158451: digitalgallery.nypl.org → digitalcollections.nypl.org, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12740255
Ce 4 octobre 2025, la France célèbre les 80 ans de la Sécurité sociale. Depuis 1945, elle demeure une institution essentielle qui répond aux besoins de santé et de protection des Français. Cependant, pour comprendre pourquoi et comment ce système a vu le jour à la Libération, il faut remonter plus loin encore, jusqu’aux sources morales de la pensée du catholicisme social au XIXe siècle, avant d’en venir au moment charnière de l’après-guerre, dans une France meurtrie mais rêvant d’un avenir meilleur.

Des fondations chrétiennes

Longtemps avant qu’on ne parle de « sécurité sociale », des chrétiens en Europe et en France réfléchissaient déjà aux conditions d’une société plus juste, fondée sur le partage, la dignité et la solidarité. Ce mouvement, qu’on appelle doctrine sociale de l’Église, puise alors ses racines dans l’Évangile mais prend forme au XIXe siècle, notamment avec l’encyclique Rerum novarum du pape Léon XIII, en 1891. Ce texte fondateur défend ainsi la dignité des travailleurs et appelle à un équilibre entre capital et travail et instaure des principes clés comme la dignité humaine, le bien commun et la solidarité.

En France, le catholicisme social s’incarne dans des figures comme Albert de Mun ou René de La Tour du Pin. De Mun, ancien officier devenu député, fonde ainsi en 1871 les Cercles catholiques d’ouvriers pour rapprocher l’Église des milieux prolétaires et y promouvoir les idées d’un changement de la société par la justice plutôt que par la révolution. Il propose également l’idée de caisses d’assurance, financées conjointement par patrons et ouvriers, afin de prévenir les catastrophes de la misère et de créer une société organisée autour du bien commun.

Ces idées dépassent alors vite les cercles catholiques et rejoignent celles de certains républicains ou socialistes. La doctrine sociale devient ainsi un argument moral dans les débats sur l’assistance et la prévoyance. Elle affirme que la solidarité n’est pas un simple geste philanthropique mais une exigence que chaque génération doit aux plus fragiles. Ce terreau intellectuel nourrira alors, au fil du XXe siècle, quelques actions mineures concernant certaines catégories socioprofessionnelles, jusqu’à l’après-guerre.

La France en 1945

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France est ruinée et divisée. Le gouvernement provisoire de la République française, présidé par le général de Gaulle, doit alors reconstruire le pays et restaurer la République.

Le Conseil national de la Résistance avait, dès mars 1944, tracé une feuille de route ambitieuse pour l’après-guerre. Son programme prévoyait ainsi un « plan complet de sécurité sociale visant à assurer, à tous les citoyens, des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail ». Ce texte, rédigé par des sensibilités allant du PCF aux chrétiens socialistes, servira alors de guide moral et politique pour la Libération.

Dans ce contexte, les grandes forces politiques jouent un rôle décisif. Le PCF est alors à son apogée, la SFIO retrouve une place centrale, tandis que le Mouvement républicain populaire, héritier du catholicisme social, incarne une force démocrate-chrétienne. De Gaulle, attaché à préserver l’autorité de l’exécutif, accepte un compromis avec tous dans le cadre du gouvernement provisoire et ne s’oppose pas à leur projet. Ainsi, très vite, des réformes sont engagées pour redresser le pays et aider les Français : nationalisations, revalorisation des salaires, mais la mesure la plus emblématique reste les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945, qui créent le cadre légal de la Sécurité sociale. Elles établissent ainsi un régime unifié, obligatoire, financé par des cotisations, couvrant les maladies, la maternité, la vieillesse ou les accidents du travail. Ce qui est véritablement remarquable, dans cet événement, c’est l’affirmation d’un droit national qui concerne l’ensemble des Français sans distinction.

80 ans de défis

Au fil des décennies, la Sécurité sociale est ainsi devenue la pierre angulaire de l’État-providence français. L’assurance maladie résume ce legs par sa devise du 80e anniversaire : « Citoyenne et solidaire depuis 80 ans », soulignant qu’elle demeure un bien collectif qu’il faut préserver et transmettre. En effet, pour survivre, cette institution n’a cessé d’évoluer et de susciter des débats. Chaque génération a dû ainsi la défendre ou la réformer face aux défis du vieillissement, de la dépendance, des déficits et de l’innovation médicale.

Cependant, en 2025, le constat est préoccupant. Les dépenses de la Sécurité sociale atteignent plus de 666 milliards d’euros, toutes branches confondues, avec un déficit annoncé de 22,1 milliards - un taux jamais atteint, hors période de crise. Ce déséquilibre fragilise la pérennité du système, au point que l’on peut légitimement s’interroger sur sa capacité à traverser un nouveau siècle.

Ainsi, à l’heure de son 80e anniversaire, la Sécurité sociale incarne à la fois l’une des plus belles conquêtes sociales de la France mais aussi l’un des défis majeurs de la République : continuer à garantir la solidarité nationale sans que son modèle ne s’effondre sous son propre poids.

Eric de Mascureau