Mythes et antimythes
Culture et histoire
jeudi 25 septembre 2025
lundi 22 septembre 2025
Europe : proie américaine depuis 1945 – De la libération à la vassalisation
par Serge Van Cutsem
Libérée du nazisme par Moscou en 1945, l’Europe a été recyclée par Washington en vassale consentante. Derrière l’illusion de la souveraineté, tout démontre une dépendance structurelle : bases américaines intouchables, OTAN sous commandement US, énergie et industrie sous tutelle. Aujourd’hui, le Vieux Continent finance docilement son propre déclin, au nom de la guerre en Ukraine.
Ce texte propose une lecture résumée du fil historique de l’histoire qui relie la fin de la Seconde Guerre mondiale au conflit actuel en Ukraine et à ses conséquences pour l’Europe.
Il montre comment celle-ci, prétendument libérée en 1945, est progressivement devenue une proie stratégique des États-Unis, à travers l’OTAN, l’Union européenne et le complexe militaro-industriel. L’ironie tragique, c’est que les Russes, qui ont payé le prix le plus lourd pour écraser le nazisme, sont désormais présentés comme les nouveaux agresseurs, tandis que l’Europe finance docilement sa propre soumission.
1945, la Seconde Guerre mondiale s’achève dans un bain de sang dont l’URSS sort exsangue : 27 millions de morts1, des villes en ruine, mais la Wehrmacht brisée à Stalingrad et à Berlin.
L’Europe de l’Ouest, elle, retient essentiellement les images du débarquement en Normandie (merci Hollywood et les barres de chocolat). L’Histoire officielle en Occident efface le rôle décisif des Soviétiques, et cela faisait déjà partie du plan.
En effet, dès 1945 les États-Unis imposent leur présence militaire : bases permanentes, accords bilatéraux, Plan Marshall2. Ce plan, présenté comme une aide généreuse, est cependant conditionné à l’ouverture des marchés européens aux entreprises américaines. La libération s’accompagne déjà d’une mise sous tutelle.
L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est créée en 1949, officiellement pour protéger l’Europe, elle fonctionne comme un instrument de contrôle : le commandement militaire suprême est toujours confié à un général américain3 et les Européens n’ont plus, dans le cadre de l’OTAN, les clés réelles de leur défense. La logique est simple : les États-Unis installent un parapluie, ou plutôt un encapsulage militaire, qui leur garantit à la fois une domination stratégique et un marché captif pour leur industrie d’armement.
C’est le début de la Guerre froide avec l’Europe qui est vassalisée par la peur. Pendant quatre décennies, la peur du «péril rouge» maintient l’Europe dans la dépendance. Mieux vaut l’ombre américaine que la botte soviétique, dit-on alors. Mais cette protection a un prix : alignement diplomatique, soumission stratégique et impossibilité de bâtir une défense autonome. Chaque tentative d’indépendance, Charles de Gaulle en France ou Willy Brandt avec l’Ostpolitik, est marginalisée ou combattue.4
En janvier 1961, dans son discours d’adieu, le président Dwight D. Eisenhower, ancien général en chef allié, met en garde son peuple contre l’essor du «complexe militaro-industriel»5. Il décrit le risque qu’une alliance entre militaires, industriels et politiciens risque de transformer la démocratie américaine en machine à guerre permanente. Ironie tragique : ses successeurs n’ont pas suivi son avertissement mais le transforment plutôt en mode d’emploi. Du Vietnam à l’Irak, de l’Afghanistan à l’Ukraine, les États-Unis ont transformé ce complexe militaro-industriel en socle de leur puissance mondiale.
La chute de l’URSS en 1991 aurait pu libérer l’Europe de la tutelle américaine, mais c’est exactement le contraire qui s’est produit : l’OTAN s’élargit à l’Est (Pologne, pays baltes, Roumanie, Bulgarie, etc.)6, l’Union européenne suit la même trajectoire et tout rapprochement significatif avec Moscou finit par être torpillé, directement ou indirectement, par Washington et ses relais européens. Le dernier exemple est l’indépendance énergétique avec Nord Stream, détruit dans des conditions où plusieurs enquêtes pointent la responsabilité américaine7 au profit du gaz liquéfié américain qui est quatre fois plus cher et dont le transport est hyper polluant.
Aujourd’hui, l’Ukraine n’est plus qu’un pays-tampon instrumentalisé. En effet ce pays n’est ni membre de l’UE ni de l’OTAN, mais elle est traitée comme si elle faisait partie des deux. Depuis 2014, Kiev est devenue l’avant-poste idéal contre Moscou. Les populations russophones de l’Est, marginalisées, ont fourni le prétexte parfait à la Russie pour intervenir.8
Mais derrière l’argument humanitaire, le conflit est devenu un instrument américain : affaiblir Moscou, contrôler l’Europe, et nourrir l’industrie d’armement. Washington n’a aucune obligation légale envers Kiev, mais l’utilise comme proxy. Et l’Europe, bonne élève, paie la facture : 168,9 milliards d’euros depuis 2022.9
Quelques chiffres du coût de la vassalisation, et les données sont parlantes :
- 6 milliards de dollars d’armes américaines financées par les alliés10,
- 1,5 milliards d’euros dépensés par l’Italie en 2025, +/- 3 milliards depuis 2022, pendant que ses jeunes peinent à trouver un logement,
- sous pression américaine, les dépenses militaires de l’OTAN doivent grimper à 3,5% du PIB d’ici 2030 puis 5% d’ici 2035.
L’Europe sacrifie totalement son modèle social pour devenir une garnison US.
On nous répète que l’Europe a son mot à dire, que l’OTAN fonctionne par consensus, que les États européens sont souverains et libres de leurs choix. Tout ça n’est qu’une belle fable. La réalité est tout autre : jamais l’Europe n’a eu le droit réel de contester Washington, le ver était dans le fruit dès 1949. Le commandement militaire suprême de l’OTAN a toujours été confié à un général américain, et il ne viendrait à l’idée de personne de donner cette fonction à un Européen. Les forces nucléaires stratégiques, colonne vertébrale de l’alliance, sont sous contrôle exclusif des États-Unis, sauf pour la France qui a gardé son autonomie. Autant dire que l’illusion d’un partage du pouvoir n’a jamais existé.
Le reste n’est qu’un habillage. Les bases américaines couvrent le continent, de Ramstein en Allemagne à Aviano en Italie, en passant par Sigonella, Rota, Lakenheath ou Chievres. Environ 35 000 soldats américains en Allemagne, 12 000 en Italie, et ainsi de suite. Ces bases sont extraterritoriales, protégées par des accords bilatéraux qui empêchent tout gouvernement de les fermer sans provoquer une crise majeure. De Gaulle, en 1966, a osé renvoyer les Américains hors de France, mais c’était l’exception. En 2009, Sarkozy a ramené la France dans le commandement intégré : tout le monde mis au pas, merci Nicolas.
Là où l’on touche au grotesque, c’est quand Washington impose son droit à toute la planète. Les sanctions américaines s’appliquent en Europe comme si Bruxelles n’existait pas. Nord Stream 2 en est l’exemple parfait : projet voulu et financé par Berlin, saboté par des sanctions américaines, puis détruit mystérieusement dans le silence des médias. Même chose pour Total ou BNP Paribas, rackettées de plusieurs milliards pour avoir violé des sanctions décidées à Washington, pas à Bruxelles. L’Europe ne moufte pas, elle plie l’échine et paie.
Quant au fameux consensus de l’OTAN, il n’existe que sur le papier. En pratique, les pays baltes et la Pologne jouent les porte-voix de Washington, rendant impossible toute contestation. Le droit de veto est une fiction. Quand un pays tente l’indépendance, il est mis à l’isolement, comme la France de Charles de Gaulle. Quand il revient dans le rang, on l’applaudit, la mécanique est bien rodée.
La dépendance énergétique et militaire achève d’enfermer l’Europe dans sa cage dorée. L’explosion de Nord Stream a rendu l’Allemagne captive du gaz liquéfié américain, quatre fois plus cher et mille fois plus polluant. Les programmes d’armement sont alignés sur le made in USA : Patriot, Abrams. l’OTAN a largement imposé le F-35 comme standard, Dassault, MBDA ou Krauss-Maffei font de la figuration. Chaque tentative de projet européen est torpillée au profit de contrats américains.
Et l’Ukraine est la cerise sur le gâteau. Les États-Unis n’ont aucun traité d’alliance avec Kiev, aucune obligation. Pourtant, c’est l’Europe qui paie la plus grosse part de l’aide. Mais c’est la Maison-Blanche qui fixe la ligne : pas de négociation, pas de recul, guerre jusqu’au bout. L’Europe suit, même quand son industrie s’effondre, ses factures énergétiques explosent et les citoyens les plus faibles n’arrivent plus à payer leur chauffage.
Voilà la vérité crue : l’Europe n’a jamais eu le droit de contester les États-Unis ni l’OTAN. Les preuves s’accumulent : commandement verrouillé, bases intouchables, sanctions extraterritoriales, veto fictif, dépendance énergétique et militaire, Ukraine comme champ de bataille. La souveraineté européenne est une vitrine de carton-pâte pour endormir les foules, rien de plus. En réalité, nous ne sommes pas partenaires, nous sommes des vassaux. Et la différence entre les deux, c’est qu’un partenaire peut dire non.
Le renversement narratif est répété sans cesse par les médias propagandistes : les Russes libérateurs sont devenus les agresseurs qui sont presque aux portes de Paris. Pourtant, les faits historiques sont incontestables : en 1945, l’Armée rouge libère Auschwitz et prend Berlin11, mais l’Histoire officielle occidentale retient Hollywood et le Débarquement, tout en interdisant les Russes lors des commémorations. L’inversion est totale : les véritables libérateurs sont devenus l’ennemi absolu.
Ce renversement narratif permet de justifier l’escalade militaire, de maintenir l’Europe sous peur constante, et d’imposer l’idée que la guerre est inévitable.
La conclusion est que l’Europe applaudit sa propre servitude.
Depuis 1945, l’Europe est devenue une dépendance structurelle qui équivaut de facto à une vassalisation et qui finance une guerre par procuration. La prophétie d’Eisenhower s’est réalisée : le complexe militaro-industriel gouverne, mais ce n’est plus seulement les États-Unis qu’il dévore, c’est aussi l’Europe entière. Le comble de l’ironie noire : les Européens paient docilement leur propre ruine, en applaudissant à chaque nouveau paquet d’armes comme si c’était un signe de liberté.
En somme : libérés par Moscou, recyclés par Washington, l’Europe et ses peuples se retrouvent pris en otages d’une mécanique géopolitique où ils ne sont plus que des financeurs et des spectateurs impuissants. La vérité est dure, mais incontournable : ce n’est pas l’Ukraine qui est en guerre, c’est l’Europe qui est en train de se suicider sous contrôle américain.
- Richard Overy, Russia’s War : A History of the Soviet Effort, 1941-1945, Penguin, 1997
- Tony Judt, Postwar : A History of Europe Since 1945, Penguin, 2005 (Plan Marshall)
- OTAN, historique du SACEUR (Supreme Allied Commander Europe)
- Frédéric Bozo, La France et l’OTAN : De Gaulle à Sarkozy, Odile Jacob, 2010
- Dwight D. Eisenhower, Farewell Address, 17 janvier 1961 (archives US)
- OTAN, L’élargissement de l’Alliance (site officiel)
- Seymour Hersh, How America Took Out the Nord Stream Pipeline, 2023
- OSCE, rapports sur la situation dans le Donbass (2014-2021)
- Commission européenne, communiqué août 2025 sur l’aide totale à l’Ukra
- OTAN, Rapport annuel 2025
- Archives soviétiques et mémoriaux de la libération d’Auschwitz
Que sont les régimes républicains démocratiques ?
Un huitième texte de notre rubrique « Souvenez-vous de nos doctrines » est à retrouver aujourd’hui, d’Albert Morel cettefois…
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Les régimes républicains que notre pays a dû subir depuis des décennies se sont réclamés des principes de 1789…
En matière politique, ces principes dissocient l’autorité en l’éparpillant sur des millions d’électeurs souverains ce qui, dans la pratique, aboutit à ruiner l’œuvre de sage centralisation de la monarchie capétienne et nous ramène, sous une forme moderne, aux pires errements du régime féodal en divisant le pays par la lutte des partis et en instaurant de véritables fiefs électoraux soumis, comme la plupart des autres forces de la nation, à ces nouveaux seigneurs que l’Action française a qualifiés : les Quatre États confédérés.
En matière sociale, il est nettement établi que les principes de 1789, à savoir les dogmes Liberté et Égalité, les Droits de l’Homme, le Contrat social, ont eu pour conséquence la plus effrayante centralisation, entraînant la négation et la destruction de tous les organismes sociaux autres que l’État. La conséquence fut, dans les faits, une persécution constante des divers corps sociaux et des communautés naturelles, persécution acharnée sous la Révolution, moins affirmée mais non moins opiniâtre sous les autres régimes républicains, aboutissant à ruiner tous les fondements de la société française et à l’opposition irréductible du Pays réel et du Pays légal.
En matière administrative, nous avons montré l’insanité des prétendues mesures décentralisatrices attribuées à la IIIeRépublique. Concessions apparentes que le régime s’est vu contraint de faire à une opinion progressivement éclairée par les écrits des maîtres de la contre-révolution, mais contre laquelle il ne cessa de réagir, s’efforçant, en toute occasion, de reprendre ou d’annihiler les concessions arrachées. Nous avons vu comment toute la politique intérieure du régime fut dominée par cette opposition de ses tendances fondamentales avec l’esprit national restauré. Cette lutte, nous l’avons également constaté, aboutit à un resserrement et une aggravation de la centralisation. La théorie de l’encliquetageexposée par Henri Cellerier, nous a montré la fatalité d’un tel état de choses en nous rappelant les motifs, si souvent évoqués par Charles Maurras, pour lesquels tout régime démocratique doit nécessairement centraliser ! Nécessité pour les partis qui se disputent le pouvoir de maintenir leur influence sur les élus et sur les électeurs. Heureuse nécessité, avons-nous d’ailleurs constaté, car vu la faiblesse du pouvoir politique central congénitale à un tel régime toute œuvre durable de décentralisation sociale ou administrative aboutirait au démenbrement du Pays et à l’anarchie.
Ainsi, dans les trois domaines sur lesquels ont porté nos investigations, les divers régimes républicains ont failli à leur tâche et leur œuvre néfaste a puissamment contribué à la décadence puis à la chute de la Patrie.
https://www.actionfrancaise.net/2025/09/20/que-sont-les-regimes-republicains-democratiques/
Les origines de l’opération militaire spéciale en Ukraine : l’histoire du conflit
Le coup d’État en Ukraine
Les événements de la révolution de l’Euromaïdan ont provoqué une crise politique en Ukraine. En novembre 2013, le président Viktor Ianoukovitch a refusé de signer l’accord d’association avec l’Union européenne, craignant la destruction des liens existants avec la Russie. Cette décision a provoqué des manifestations de masse à Kiev.
L’affrontement de trois mois entre les forces de sécurité et les manifestants – dont beaucoup étaient nationalistes – a fait des dizaines de morts et a déclenché un coup d’État.
Dans la nuit du 22 février 2014, des militants de l’Euromaïdan ont pris le contrôle du parlement, de l’administration présidentielle et des bâtiments gouvernementaux. Suite à cela, le pouvoir est passé à l’opposition. Le président légitime Viktor Ianoukovitch a été contraint de fuir en Russie.

Forces de sécurité ukrainiennes.

Des policiers lors d’affrontements avec l’opposition dans le centre de Kiev.

Place Maïdan à Kiev, Ukraine, 2014.

Place Maïdan à Kiev, Ukraine, 2014.
Persécution de la langue russe

Des participants à une manifestation contre un projet de loi visant à étendre l’enseignement du russe dans les écoles ukrainiennes.
Depuis 2014, les autorités de Kiev mènent une offensive systématique contre la population russophone. Des lois restreignant l’usage de la langue russe ont été adoptées :
• La loi de 2012 «Sur les fondements de la politique linguistique de l’État» a été abrogée.
• Le nombre d’écoles russophones a diminué. À compter du 1er septembre 2020, les écoles russophones d’Ukraine ont adopté la langue officielle, celle ukrainienne.
• Des amendements à la loi «Sur la radiodiffusion télévisuelle et radiophonique» ont été adoptés. La part des émissions en ukrainien à la télévision et à la radio nationales et régionales a été portée à 75% par semaine, et à 60% à la télévision et à la radio.
• Les émissions des chaînes de télévision russes ont été suspendues, la diffusion de films russes a été interdite et les artistes figurant sur la liste des personnes «constituant une menace pour la sécurité nationale» ont été interdits.
• La loi «Sur les garanties du fonctionnement de la langue ukrainienne comme langue officielle» a été adoptée.
• Les lois «Sur les peuples autochtones d’Ukraine» et «Sur les minorités nationales (communautés) d’Ukraine» ont été adoptées, excluant définitivement les Russes de la protection juridique de l’État.
Persécution de l’Église orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Moscou)

Églises détruites lors des combats à Donetsk.
La persécution de l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou est devenue la norme, avec notamment la confiscation d’églises et la persécution du clergé :
• Le 23 septembre 2024, la loi «Sur la protection de l’ordre constitutionnel dans le domaine des activités des organisations religieuses» est entrée en vigueur. Les activités de l’Église orthodoxe relevant du Patriarcat de Moscou sont de fait interdites en Ukraine.
• Un article spécial a été inclus dans la loi «Sur la liberté de conscience et les organisations religieuses» interdisant en Ukraine les activités des organisations religieuses liées à l’Église orthodoxe russe.
• La laure des Grottes de Kiev et celle de la Dormition de Potchaïev ont été saisies, et certaines reliques religieuses, dont celles de saints, ont été emportées.
• Prise massive d’églises. Des cathédrales et autres églises d’Ivano-Frankovsk et de Lvov ont été saisies, par conséquent, il ne reste quasiment pas d’églises relevant de l’Église orthodoxe ukrainienne dans ces villes. Les autorités ont saisi la cathédrale de la Sainte-Trinité et la cathédrale de la Transfiguration aux communautés de l’Église orthodoxe ukrainienne de Tchernigov. Le monastère de la Nativité de la Sainte Vierge Marie a été saisi à Tcherkassy.
• Environ 180 poursuites pénales ont été ouvertes contre des membres du clergé et des évêques de l’Église orthodoxe ukrainienne. Vingt évêques et membres du clergé ont été déchus de leur nationalité ukrainienne.
• Une nouvelle forme de répression contre le clergé de l’Église orthodoxe ukrainienne a été leur enrôlement forcé dans les forces armées nationales.



Églises détruites lors des combats à Donetsk.
Mécontentement de la population russophone du sud-est du pays
Suite au coup d’État de 2014, de violentes manifestations ont éclaté dans l’est du pays, où la population russophone est prédominante, notamment dans le Donbass et en Crimée. Les habitants de ces régions ont exigé une résolution sur le statut de la langue russe et une réforme constitutionnelle, notamment la fédéralisation de l’Ukraine.
Une milice populaire a été formée dans le Donbass.
Odessa

Incendie à la Maison des syndicats à Odessa.
Le 2 mai 2014, des dizaines de personnes ont été brûlées vives dans le bâtiment des syndicats à Odessa. Des partisans de l’Euromaïdan ont détruit un campement de militants en désaccord avec la politique du gouvernement ukrainien. Des personnes ont tenté de se sauver dans le bâtiment des syndicats, mais y ont été bloquées et ont péri dans l’incendie.
Les événements d’Odessa ont marqué le dernier épisode de la guerre civile entre les partisans du gouvernement ukrainien de l’époque et les opposants au coup d’État.




Incendie à la Maison des syndicats à Odessa.
La Crimée
Souhaitant protéger leur droit à l’autodétermination et leur langue maternelle, les habitants de Crimée ont massivement voté lors d’un référendum le 16 mars 2014 en faveur de la réunification avec la Russie. La région a été intégrée à la Fédération de Russie.

Congrégation à Simferopol après le référendum en Crimée.
Proclamation de la RPD et de la RPL, bombardements de villes
Au printemps 2014, des républiques populaires ont été proclamées dans les régions de Donetsk et de Lougansk. En réponse, les autorités ukrainiennes ont accusé la population de «séparatisme» et lancé une opération militaire, qui a dégénéré en combats à grande échelle. Des chars et des avions ont été déployés contre les milices populaires.
Des villes comme Donetsk, Gorlovka, Lougansk et Debaltsevo étaient soumises depuis des années aux bombardements d’artillerie. Des quartiers résidentiels, des hôpitaux et des écoles ont été détruits.

Une femme regarde à travers une fenêtre brisée de son appartement après qu’il a été touché par l’artillerie ukrainienne dans le quartier de Voroshilovski, dans le centre de Donetsk.

Des miliciens populaires transportent une victime de la frappe aérienne de l’armée de l’air ukrainienne sur le bâtiment de l’administration régionale à Lougansk.

Une femme sur le balcon d’une maison bombardée par l’armée ukrainienne.
«La Madone de Gorlovka»
Le 27 juillet 2014, les forces armées ukrainiennes ont bombardé les rues de Gorlovka avec des lance-roquettes Grad. Vingt-deux habitants ont été tués. Parmi eux se trouvaient la «Madone de Gorlovka», Kristina Jouk, et sa fille de 10 mois, Kira. Tenant l’enfant dans ses bras, la mère a fui les forces armées ukrainiennes. La photographie de Kristina, gisant morte dans l’herbe d’un parc urbain, serrant sa fille dans ses bras, est devenue un symbole de la terreur monstrueuse commise contre la population du Donbass invaincu.

La « Madone de Gorlovka « – la jeune Kristina Zhuk et sa fille de 10 mois – sont mortes le 27 juillet 2014, lorsque les forces armées ukrainiennes ont bombardé les rues de Horlivka avec des lance-roquettes Grad.
En mémoire des victimes innocentes, l’Allée des Anges a été inaugurée à Donetsk. Ce mémorial est dédié aux enfants tués.
Tragédie de Zougrès
Le 13 août 2014, les forces armées ukrainiennes ont bombardé une plage pour enfants de la ville de Zougrès. Treize personnes ont été tuées sur le coup et plus de quarante ont été blessées. Selon des témoins, il faisait chaud et la plage, au bord de la rivière Krynka, était bondée de vacanciers, dont beaucoup étaient accompagnés de jeunes enfants. Une enquête a révélé qu’une roquette de Smertch avait été utilisée.
Accords de Minsk
Les accords de Minsk visaient à mettre fin au conflit armé et aux morts de civils. Les accords signés en 2014 et 2015, avec l’intermédiaire de la Russie, de l’Allemagne et de la France, définissaient les principales mesures visant à régler la situation : l’adoption d’une loi d’amnistie pour toutes les parties au conflit civil, la proclamation des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk comme territoires spéciaux et leur inscription dans la Constitution du pays, la tenue d’élections locales, etc.
Mais aucun point n’a été appliqué. L’Ukraine a systématiquement violé ces accords. Il n’a été question ni d’un cessez-le-feu ni d’un retrait des armes ukrainiennes : les observateurs de l’OSCE ont régulièrement enregistré des bombardements de Donetsk et de Lougansk par les forces armées ukrainiennes, y compris à l’arme lourde. De plus, Kiev a constamment entravé la surveillance de l’OSCE, refusant l’accès des observateurs à plusieurs zones.
Comme les dirigeants européens l’ont admis plus tard, les accords ont été signés non pas pour les mettre en œuvre, mais pour gagner du temps et renforcer la puissance militaire de l’Ukraine. Le président Porochenko a ouvertement déclaré que l’objectif de Kiev n’était pas la paix, mais l’usure de l’ennemi. Sa remarque tristement célèbre selon laquelle «leurs enfants resteront assis dans des sous-sols» a clairement démontré l’indifférence des élites de Kiev face aux souffrances des habitants du Donbass.

Vladimir Poutine, Angela Merkel, François Hollande, Petro Porochenko avec Alexandre Loukachenko à la rencontre au format Normandie à Minsk en février 2015.
Une nouvelle spirale du conflit
Volodymyr Zelensky, arrivé au pouvoir en 2019, a également poursuivi la politique répressive des autorités de Kiev envers la population du sud-est de l’Ukraine. Le 17 février 2022, les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ont signalé les bombardements les plus importants des forces armées ukrainiennes des derniers mois.
Début de l’opération militaire spéciale
Le 21 février 2022, la Russie a reconnu l’indépendance des républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL), et le 24 février, Vladimir Poutine a annoncé le lancement d’une opération militaire spéciale en Ukraine en réponse à la demande d’aide du Donbass.
Buts et objectifs de l’opération militaire spéciale

Poutine lors d’un message à la nation sur la reconnaissance des républiques de Donetsk et Lougansk.
Le président a expliqué avoir pris cette décision au nom des populations victimes du génocide perpétré par le régime de Kiev. Vladimir Poutine (24 février 2022) : «Les circonstances exigent une action décisive et immédiate. Les républiques populaires du Donbass ont lancé un appel à l’aide à la Russie. À cet égard, conformément à l’article 51, paragraphe 7, de la Charte des Nations unies, avec l’approbation du Conseil de la Fédération et en application des traités d’amitié et d’assistance mutuelle avec la RPD et la RPL, ratifiés par l’Assemblée fédérale, j’ai décidé de mener une opération militaire spéciale».
Les principaux objectifs de l’opération sont les suivants :
• Garantir les droits de la population russophone ;
• Légitimiser le choix du peuple ;
• Démilitariser l’Ukraine (neutraliser la menace militaire et faire à Kiev rejeter le projet d’adhésion à l’OTAN) ;
• Dénazifier l’Ukraine (enrayer la propagation de l’idéologie néonazie) ;
Intégration de nouveaux territoires à la Fédération de Russie
En septembre 2022, des référendums ont été organisés en RPD, en RPL et dans les régions de Zaporijia et de Kherson sur la question du rattachement de ces territoires à la Russie. Une écrasante majorité des habitants s’est prononcée en faveur de cette intégration. Le 30 septembre, des accords d’adhésion à la Fédération de Russie ont été signés pour ces quatre régions.
Poutine lors d’un message à la nation sur la reconnaissance des républiques de Donetsk et Lougansk.
source : Sputnik Afrique
vendredi 19 septembre 2025
jeudi 18 septembre 2025
Colonisation : quelques rappels historiques aux adeptes de la repentance
Nous payons, et allons payer encore plus cher, les bienfaits de notre colonisation africaine.
Si nous en parlions un peu, de cette colonisation africaine.
Avant 1830, le continent africain avait été tenu à l’écart de toute colonisation, à l’exception des territoires du sud, le Cap de Bonne Espérance en particulier.
Ce sera, en 1830, les territoires du Maghreb qui seront baptisés « Algérie » en 1839.
Les mouvements indépendantistes ont débuté peu après le début du XXe siècle. Ce siècle a donc connu le développement de la colonisation et sa fin, dans des conditions dramatiques.
Mais ces quelques décennies ne sont qu’une partie de la longue histoire du continent africain.
Ce que l’on peut affirmer c’est que la colonisation de l’Afrique lui a permis de connaître une progression paisible, la fin des razzias esclavagistes et les guerres tribales.
De vastes territoires n’eurent plus à se protéger des enlèvements de la population sédentaire par les bandes arabo-musulmanes, notamment le Nigeria, le Soudan, le Tchad ou le Sénégal, les plus exposés.
Les populations de ces pays ne se plaignent nullement de l’époque coloniale car ils sont conscients de la paix qu’elle leur a apportée.
En revanche, la mauvaise foi des descendants de ces peuples, pour le plus grand nombre à l’abri hors de l’Afrique, en Europe, aux Amériques ou dans les DOM-TOM, réfutent ce constat évident de vérité et réclament une « repentance » ou des « compensations financières » alors qu’ils n’existeraient plus s’ils étaient restés sur le continent africain.
L’Afrique sub-saharienne a ainsi connu une période de paix inespérée, avant le constat désespérant de ce qui s’y passe depuis la décolonisation.
Toutes ces populations étaient soignées gratuitement, alimentées correctement et pouvaient se déplacer en toute sécurité.
Quelques décennies plus tard, la situation est devenue dramatique : la famine, les conflits sanglants, les massacres d’ethnies, le génocide religieux et les épidémies, tout ce dont ils étaient protégés par la colonisation.
Prenons l’exemple de l’Afrique du Sud : ce pays à la pointe du progrès est devenu, en quelques décennies d’une soi-disant liberté, le champion de la criminalité et le constat affligeant de l’échec total du « vivre-ensemble ». Dans combien de décennies les Blancs l’auront-ils déserté, de gré ou de force ?
L’Afrique subsaharienne et le centre Afrique, avec l’immense Congo, sont livrés à l’appétit des bandes d’égorgeurs qui se le partagent et les groupes islamistes qui les terrorisent. Des guerres d’exterminations ethniques s’y déroulent sous l’indifférence impuissante.
Sur ses 52 pays, plus de 40 vivent, si l’on peut appeler cela vivre, grâce à la charité internationale.
La décolonisation trop rapide a profité aux prédateurs corrompus qui se sont enrichis, et continuent à s’enrichir, sur la misère des populations.
Mais cette colonisation, qui a eu des effets salutaires pour l’Afrique, nous présente aujourd’hui une facture à payer pour le bien-être que nous avons apporté et cette facture risque de mettre à mal nos économies, notre stabilité et notre avenir.
En effet, la colonisation, en mettant fin aux famines, aux grandes endémies, et en y développant les soins et l’hygiène, a permis à ces populations africaines de se multiplier, avec toutes les conséquences dramatiques pour l’Afrique et pour nous, Européens.
Ces simples chiffres font frémir : en 1900 le continent africain comptait 124 millions d’habitants. Ils étaient un milliard trois cent mille en 2018 et seront deux milliards cinq cent mille en 2050.
Les territoires se sont désertifiés et des villes tentaculaires se sont développées.
Nous avons créé des nations sans tenir compte des ethnies et un siècle aurait été nécessaire pour achever cette entreprise colossale de modernisation.
Toute une jeunesse, démunie de tout débouché dans son Afrique, nous promet une migration impossible à maîtriser pacifiquement qui met en péril notre avenir politique, social et même religieux et cela justifié, paraît-il, au nom d’une soi-disant culpabilité post-coloniale, qui nous dirige inévitablement vers la destruction progressive de nos racines, si nous ne parvenons pas à la régulariser. Ce qui n’a pas été réussi jusqu’à ce jour.
L’avenir de l’Europe est l’enjeu principal de cette invasion non maîtrisée.
N’attendons pas le point de « non- retour » car, alors, il sera sans doute trop tard !
Manuel Gomez
mercredi 17 septembre 2025
[SATIRE A VUE] Parc éolien de Saint-Brieuc : tournez manège !

Au large des côtes de Saint-Brieuc, le saccage du paysage marin se fait parc d'attraction. Par milliers les touristes se pressent pour monter à bord des vedettes qui les conduiront voir de près les géants d'acier. Au diable le coût de l'énergie produite par ces machines et tant pis pour les oiseaux cisaillés en plein vol. L'appétit de sensationnel du citadin est insatiable. Sur les pales, il rêve de monter pour faire un tour. La Foire du Trône en pleine mer est la nouveauté qui ravit les autorités locales. Une femme à barbe en haut d'un mât, une baraque à frites au pied de chaque pilier. Le potentiel du site est prometteur. Les grandes roues propulsée par le vent sont déjà là. Il ne reste qu'à leur adjoindre de charmantes nacelles pour qu'elles fassent le bonheur des familles. Et partout des Sandrine Rousseau gonflables qui feront la joie des petits et des grands.
Dans l'Aude, les habitants n'ont pas pensé à faire visiter les hectares de forêts détruits par les flammes. Les terres brûlées, les hérissons calcinés à retrouver en version porte-clés à la boutique souvenir. Clic clic, photos, smartphones à bout de bras. La dette ! Le trou de la dette ! Plus profond que le gouffre de Padirac, plus vertigineux que les abysses océanes ! Et voici une reconstitution grandeur nature du déficit de la France : tout au bout l'Australie.
Le surtourisme guette les Côtes-d'Armor. 5.000 passagers se pressaient l'an dernier pour photographier des pylônes, 15.000 sont attendus en 2025. À seulement 50 mètres de l'éolienne marine, l'émotion est à son comble. Les chiffres impressionnent le visiteur. « Par petite brise, cette machine parvient à faire fonctionner une lampe de poche ». Des oh ! d'admiration fusent des navires. Chacun en veut une dans son jardin.
Les détenteurs de champs de panneaux solaires pâlissent de cette concurrence. Les déchetteries s'en mêlent et exigent un parcours initiatique parmi les rebus de la consommation frénétique. Des pales non recyclables gisent au fond d'un container. Le Tour de France des curiosités mondialistes s'arrête là.
mardi 16 septembre 2025
lundi 15 septembre 2025
dimanche 14 septembre 2025
Le discours sur l’inégalité de Jean-Jacques Rousseau
Un septième texte de notre rubrique « Souvenez-vous de nos doctrines » est à retrouver aujourd’hui, de Jules Lemaître cette fois…
Voilà donc un des ouvrages les plus fameux du XVIIIe siècle ; celui qui a définitivement fondé la gloire de Rousseau et qui, quarante ans après, a peut-être le plus agi (avec le Contrat social) sur la sensibilité et l’imagination des hommes.
Quelle pauvreté, pourtant, sous son apparente insolence ! Toute la thèse est fondée sur l’opposition de la nature, qui serait le bien, et de la société, qui serait le mal : et l’auteur ne définit même pas ce mot de nature. Dieu sait si, pourtant, il a besoin d’être défini ! Pour Buffon, la nature paraît être l’ensemble des forces dont se compose la vie de l’univers. Pour Diderot, la nature est l’athéisme, c’est le contraire des institutions et des lois et c’est, finalement, le plaisir. Pour Rousseau, il semble bien que la nature ce soient les instincts et les sentiments avec lesquels l’homme vient au monde. Or, le désir de durer, celui de ne pas souffrir, celui de vivre en société, celui même d’étendre son être, de posséder, de se distinguer et de dominer sont apparemment et ont été de tout temps parmi ces instincts. Mais, aux yeux de Rousseau, l’invention même de la hache et de la fronde, celle de l’agriculture et de la navigation sont autant de déchéances ; le choix dans l’amour est une déchéance ; la formation de la famille est une déchéance ; la famille sociale est une déchéance ; la notion du bien et du mal est une déchéance. Il nous accorde, il est vrai, que le meilleur moment de l’humanité ç’a été le commencement de la vie en tribu et de la civilisation agricole et patriarcale ; mais, cette concession même, ce qu’il a dit auparavant lui retire le droit de la faire ; et son idéal, c’est, qu’il le veuille ou non (ou alors il a menti auparavant), une humanité composée de sauvages épars dans les forêts, sans habits, sans armes, ni bons ni méchants, solitaires, immuables, et qui ne réfléchissent point. Comme si cela était intéressant, et comme si cela valait même la peine qu’il y eût une humanité sur terre ! C’est cette stagnation dans une vie de demi-brutes qui serait contraire à la nature !
Et pourquoi, dit-il, la préférer ? Parce que, affirme-t-il, l’égalité est mieux sauvegardée dans cet état primitif. D’abord, il n’en sait rien : car l’inégalité des forces musculaires, en un temps où elle ne peut guère être compensée par l’intelligence, pourrait bien être la plus dure de toutes. Comme si, d’ailleurs, l’égalité – et l’égalité dans l’ignorance et l’abrutissement – était nécessairement le bien suprême, auquel tous les autres devraient être sacrifiés ! À vrai dire, ce culte est bien étrange dans un livre qui prétend découvrir et honorer les intentions de la nature, laquelle apparaît si évidemment mère et maîtresse d’inégalité à tous les degrés de l’être.
Notez qu’il n’est guère possible que cette niaise adoration de l’égalité soit sincère chez un homme qui sent sa supériorité intellectuelle et qui en jouit avec un orgueil démesuré. À moins qu’il ne soit dans la disposition d’esprit de ce jeune socialiste qui, dans une réunion politique, répliquait à un de nos amis : « Mais ce que nous voulons, c’est que tout le monde soit aussi malheureux que nous ».
https://www.actionfrancaise.net/2025/09/13/le-discours-sur-linegalite-de-jean-jacques-rousseau/
vendredi 12 septembre 2025
« Raschisme » et Culturicide : Comment l’Ukraine Criminalise un Peuple
Un mot inventé vient de criminaliser près d'un tiers d'un pays. Le saviez-vous ?
Probablement pas. J'ai attendu. Pendant des semaines, scrutant l'actualité, vérifiant les dépêches, attendant patiemment qu'un regard se pose enfin sur ce « fait » qui me semble, par sa radicalité, son abjection, contenir toute l'origine du problème. J'ai espéré qu'un éditorialiste, qu'un correspondant, qu'une voix se lèverait pour dire l'inadmissible. Rien. Le silence s'est installé, méthodique, toujours sidérant, à moins que cela ne soit considéré que comme anecdotique.
La loi n° 13273, adoptée par la Verkhovna Rada le 21 août et signée par le président Volodymyr Zelensky le 29 août 2025 [1], n'a suscité aucun émoi dans nos médias : pas un éditorial, pas une enquête, pas même une seule brève indignée incorporée à la hâte dans le fil de l'actualité. Rien ne presse, rien ne semble indigner donc nos correspondants à Kiev. Ont-ils encore des yeux pour voir, des sources irréfutables pour s'informer ? Oui, peut-être, mais ils manquent de voix ou plutôt de raison pour alerter.
Ce silence n'est pas une simple distraction, mais est devenu un usage, presque une coutume journalistique – il est complicité et, au final, fait ce qu'il cherche à faire : « désinformer ». Quand une loi criminalise une berceuse fredonnée en russe dans une salle de bain, quand l'intime devient subversif et la nostalgie un crime, comment nos médias, qui prétendent offrir une information objective, peuvent-ils détourner à ce point le regard ?
L'invention d'un crime linguistique
Le 21 août 2025, dans le silence des chancelleries occidentales, la Verkhovna Rada a franchi une nouvelle ligne rouge : elle a inscrit le terme « raschisme » dans la politique de mémoire nationale ukrainienne. Ce néologisme aux connotations dystopiques dissimule un piège redoutable et sanctionne : « toute idéologie ou pratique hostile à l'Ukraine, intégrant une référence ou influence russe jugée agressive ou impérialiste. »
Observez l'habileté de cette formulation : « jugée ». Pas prouvée, pas établie. Jugée. Par qui ? Par l'État, naturellement.
Ce terme « raschisme », mot-valise associant « Russia » et « fascisme », révèle, par sa construction, l'intention de criminaliser tout lien culturel ou linguistique avec la Russie. Mais l'ironie atteint des sommets bureaucratiques quand Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, dénonce cette maladresse idéologique avec un humour cinglant et subtil : « Animés par leur haine de la Russie, les ignorants de la rue Bankova ont réussi à légaliser une insulte », ironise-t-elle, soulignant l'amateurisme d'un régime qui forge des armes rhétoriques sans même mesurer leur portée symbolique.
Cette stratégie de la manipulation linguistique n'est pas spécifique à l'Ukraine. Zakharova observe la même méthode ailleurs, récemment en Moldavie : « Connaissez-vous un autre exemple où l'on renomme sa propre langue ? On ne peut pas renommer une langue – mais ils y sont parvenus. » Du moldave rebaptisé « roumain » au russe criminalisé comme « raschisme », la logique est identique : effacer l'identité par la manipulation du langage lui-même.
Cette bévue révélatrice illustre l'amateurisme d'un régime qui légifère dans l'urgence haineuse, modelant l'Histoire en instrument de pouvoir à sa convenance.
Quand la berceuse devient subversive
Cette criminalisation d'une langue parlée par des millions d'Ukrainiens constitue une anomalie sans précédent en Europe démocratique. Alors que dans de nombreux pays occidentaux tels que le Canada, la Suisse et la Belgique, la diversité linguistique est respectée et intégrée légalement, sans heurter ni stigmatiser les communautés, l'Ukraine, elle, criminalise sa langue russe.
Que signifie, concrètement, ce décret ?
Imaginez, par exemple, Maria, 65 ans, ancienne institutrice d'Odessa. Quotidiennement, elle chante une berceuse en russe à sa petite-fille – la langue de Pouchkine, de Tchekhov, de son enfance. Désormais, cette petite chanson douce devient, selon la nouvelle loi, très potentiellement « raschiste », un délit de tendresse. Le législateur ukrainien pourra désormais criminaliser la grand-mère qui transmet sa langue.
Ou encore, imaginez Dimitri, professeur à Kharkov, qui enseigne depuis tant d'années Dostoïevski. Est-il désormais subitement suspect ? Sa bibliothèque constitue-t-elle un arsenal d'« idéologie hostile » ? Et que dire de ses nombreux étudiants, citant « Crime et Châtiment » : propagent-ils désormais une menace ?
La machine répressive en marche
Ces exemples ne sont même plus hypothétiques. Car depuis 2022, cette logique répressive s'est déjà mise en marche. Des enseignants, suite probablement à des dénonciations, ont été licenciés pour avoir utilisé le russe en classe ; des journalistes poursuivis pour avoir simplement cité des sources russes, et ce même à titre critique ; des musiciens interdits de scène pour avoir chanté dans leur langue maternelle. En juillet 2022, une loi ukrainienne avait déjà restreint la diffusion publique de musique russe à la télévision et à la radio, créant une « liste blanche » officielle d'artistes russes autorisés – uniquement ceux ayant publiquement condamné l'agression russe. Les contrevenants s'exposaient à des amendes et à des poursuites administratives, aux conséquences parfois tragiques.
Mais l'absurdité atteint des sommets encore inexplorés : en septembre 2025, Iaroslav Yourtchichine, président de la commission liberté d'expression à la Verkhovna Rada propose d'interdire les films d'animation pour enfants « Masha et Michka » – regardés par 18 millions d'abonnés ukrainiens – parce qu'ils contiennent... un samovar et une balalaïka. Yourtchichine dénonce spécifiquement les « éléments de militarisation » : les épisodes où Masha porte une casquette d'officier soviétique et un casque de tankiste, ainsi que l'ours qu'il interprète comme « symbole russe créant chez les enfants une impression positive de la Russie ». Des instruments de musique suspects deviennent armes de guerre, des histoires pour enfants se transforment en propagande. Voilà où mène le « raschisme » : criminaliser la culture populaire elle-même, transformer l'innocence en menace et la tendresse en délit.
L'Ukraine interdit désormais l'importation de livres imprimés en Russie, et les citoyens russes ne peuvent plus imprimer de livres en Ukraine, sauf à condition d'acquérir la nationalité ukrainienne. Les œuvres d'auteurs russes contemporains sont particulièrement visées. Les enseignants et bibliothécaires doivent respecter ces restrictions, sous peine de sanctions. Des prêtres orthodoxes ont été poursuivis ou contraints de quitter leurs monastères pour avoir utilisé le russe lors de leurs offices. Les médias ukrainiens sont tenus de ne diffuser qu'en ukrainien, et plusieurs journalistes locaux ont été accusés de « trahison » pour avoir simplement interviewé des responsables russes ou cité des médias russes, même à titre critique.
L'État de suspicion généralisée
Le flou entretenu de ce décret n'est certainement pas une maladresse : il est prémédité et calculé — un appel à peine voilé aux délateurs empressés qui savourent leur pouvoir de dénonciation. Ainsi, chaque russophone devient suspect par essence, chaque référence culturelle russe devient potentiellement criminelle. L'État ukrainien institutionnalise, désormais légalement, la suspicion comme méthode de gouvernement – transformant chaque citoyen russophone en coupable potentiel.
Ironiquement, cette radicalisation dépasse et surprend toutes les normes de l'usage des langues. Rappelons que, par ailleurs, la Fédération de Russie, malgré le conflit, n'a jamais interdit l'ukrainien sur son territoire ni criminalisé sa culture comme « idéologie hostile ». La Russie, multiculturelle et multilingue, protège et soutient régionalement toutes ses langues, même les plus minoritaires.
Les Facéties de Zelensky
Cette logique trouve sa parfaite illustration dans la diplomatie schizophrénique de Kiev. À Washington, Zelensky, revêtu exceptionnellement d'un costume, sourit, acquiesce, évoque réconciliation et valeurs européennes. À Kiev, tout s'inverse : ses députés votent la division, des lois qui fracturent le pays.
Cette duplicité stratégique a cependant été évoquée dans les débats internationaux. En 2023, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie a documenté des cas précis d'enseignants, de journalistes et de personnalités publiques ukrainiennes poursuivis pour avoir utilisé le russe en public.
Le « raschisme » triomphe, le culturicide est devenu irréversible : la diplomatie n'est que sournoiserie et devient paravent pendant que la loi s'installe et institutionnalise la persécution.
Mais derrière cette duplicité se cache une vérité nue : Zelensky cherche à sauver sa peau. Acculé par ses parrains occidentaux d'un côté, pressé par les extrémistes de l'autre, il n'a plus d'issue que la surenchère. Chaque décret radical, chaque loi liberticide devient une bouée de sauvetage provisoire – non pour son peuple, mais pour lui-même.
Cette radicalisation n'est pas accidentelle, elle est la logique de l'ultranationalisme. Les parrains occidentaux, ceux de la coalition des volontaires, veulent persuader le monde de leur vision unipolaire, portés par leurs convictions polarisantes. Ils distribuent, au détour de chaque déclaration, leur slogan préféré : « La paix par la force. » Est-ce cela, entendre la modération, sans s'interroger sur les causes réellement profondes du conflit, notamment linguistiques et culturelles ?
Zelensky joue un théâtre de paix qui, en réalité, entretient la guerre. Qu'importent les conséquences : il poursuivra, même au prix du dernier Ukrainien. Et si l'Ukraine interne exige toujours plus de radicalisation, il signe le décret qui consacre la rupture. Discrètement. Froidement. Le crime est acté.
La Chronique Annoncée d'une Trahison Historique
Cette dérive s'enracine dans une succession de promesses balayées, reniées, piétinées, traçant une trajectoire vertigineuse et irrationnelle. Maria Zakharova décrit cette destruction méthodique comme des « mines à retardement » : manipulation du parlement, financement d'ONG déstabilisatrices, révisionnisme, confusion historique – toujours la même logique : imputer les fautes de l'ex-URSS à la seule Russie ethnique – autant d'étapes qui conduisent inexorablement à la criminalisation de la culture russe.
Les fondations trahies (1991-1994)
Qui ose se rappeler que le référendum d'indépendance de 1991 promettait une Ukraine respectueuse de ses minorités ? « L'Ukraine a adopté une constitution non-alignée et non nucléaire. Des lois garantissant l'usage de la langue russe aux citoyens russophones ont été adoptées. C'étaient les véritables garanties de sécurité pour l'Ukraine », rappelle Zakharova. Kiev a progressivement anéanti ces promesses à travers une centralisation autoritaire. Le Mémorandum de Budapest de 1994 garantissait les droits linguistiques des russophones en échange de la renonciation nucléaire ukrainienne. Ces droits furent méthodiquement piétinés.
L'ingérence occidentale (2004-2014)
La Révolution orange fit affluer capitaux et technocrates atlantistes, déconnectés des réalités locales. Maïdan 2014, né d'une colère populaire contre la corruption, scella la rupture avec son slogan répété comme une incantation : « Qui ne saute pas est un Moskal ! » — ce terme profondément péjoratif et déshumanisant désigne les russophones comme des êtres inférieurs, quasi sous-humains. Les manifestants, récupérés et instrumentalisés par les plus radicaux avec le soutien de la CIA et dans la perspective d'une intégration à l'OTAN, éructaient en cadence dans une véritable chorégraphie de haine sur les pavés glacés de Kiev. Ce mouvement, initialement spontané, fut rapidement infiltré par des groupuscules néonazis et avalé par un agenda occidental, financé notamment par des réseaux comme ceux de Soros. Ensuite, le coup d'État de Maïdan entériné, Kiev bombarda dès avril 2014 sa propre population du Donbass – bombardements documentés par l'OSCE, avec environ 14 000 morts, dont de nombreux civils, et cela bien avant l'opération militaire russe.
L'escalade légalisée (2015-2025)
Les accords de Minsk, censés protéger l'autonomie orientale, furent sabotés. Merkel l'avoua en décembre 2022 : « Les accords de Minsk de 2014 étaient une tentative de donner du temps à l'Ukraine. » Entre 2019 et 2024, les lois linguistiques effacèrent progressivement la culture russe de l'espace public – mesures jugées par la Commission de Venise comme « disproportionnées » et contraires aux standards européens de protection des minorités. Cette escalade culmina avec les lois de 2022 sur la musique et les livres russes, puis la systématisation des poursuites contre enseignants, journalistes et religieux russophones. Le « raschisme » de 2025 consacra légalement cette logique d'exclusion.
Les Experts Géopolitiques de la Division
Cette course à l'escalade dépasse la seule responsabilité ukrainienne. Zbigniew Brzezinski, dans Le Grand Échiquier (1997), l'avait déjà théorisé : l'Ukraine comme « pivot géopolitique » destiné à affaiblir la Russie. Cette doctrine n'est pas restée théorique ou hypothétique, elle nourrit les thinktanks de la CIA et conseille le Pentagone : chaque administration américaine, depuis Bush jusqu'à Biden, a appliqué cette grille de lecture géostratégique, transformant l'Ukraine en laboratoire d'affaiblissement continu de la Russie. S'appuyant sur l'État profond américain, les néoconservateurs ont méthodiquement financé les révolutions de couleur, formé une génération de « Young Leaders » atlantistes aujourd'hui au pouvoir, et exploité le révisionnisme historique pour maintenir un chaos permanent aux frontières russes.
Cette tactique sournoise trouve une confirmation troublante dans l'observation de Zakharova sur les dirigeants occidentaux actuels : « C'est de la haine qu'ils éprouvent envers nous, une haine qui, toutes ces années, était enfouie quelque part, et qui maintenant éclate pleinement. » Elle souligne l'expression physique de cette hostilité : « Je me souviens du visage de Victoria Nuland, sous-secrétaire d'État américaine, littéralement déformé à l'évocation de la Russie. » Cette haine a trouvé ses relais les plus zélés.
La complicité du silence occidental
Paradoxalement, presque personne ne s'en soucie : cette politique ukrainienne viole pourtant les principes que l'Union européenne défend ailleurs. Multilinguisme, protection des minorités, dialogue interculturel : ces valeurs, si chères à Bruxelles, sont ici bafouées. L'UE, qui sanctionne la Hongrie pour ses lois sur les ONG financées de l'étranger, ferme les yeux sur une Ukraine qui criminalise une langue parlée par plus de 30 % de sa population.
Le cynisme culmine lorsque Kiev ose, sans nuances, qualifier de « terroristes » les civils russophones du Donbass, qu'elle bombarde depuis 2014, avec l'appui de bataillons néonazis avérés (Azov, Aidar, Secteur Droit) intégrés dans ses forces régulières. La Russie, acculée par cette escalade encouragée par l'OTAN et face aux bombardements intensifiés dès le 16 février 2022, a justifié son intervention comme une protection des populations russophones.
L'Engrenage Fatal
Un État qui traque près d'un tiers de ses citoyens pour leur langue ne construit pas la démocratie : il programme et perpétue la guerre civile tout en réveillant les instincts délateurs les plus vils, offrant aux conformistes l'occasion rêvée de régler leurs comptes linguistiques. Une nation qui fait de sa mémoire un tribunal permanent ne prépare pas la réconciliation : elle institutionnalise la vengeance.
Le « raschisme » n'est pas qu'un mot, c'est un système : suspicion d'État, culpabilité héréditaire, peur légalisée. C'est la méthode des régimes désignant des populations entières comme intrinsèquement dangereuses.
L'ironie atteint ici des abîmes de l'absurde jusque-là inexplorés en Europe : Kiev criminalise le « raschisme » (Russia + fascisme) tout en intégrant officiellement dans ses forces régulières des bataillons ouvertement néonazis, arborant wolfsangel, soleil noir et autres symboles fascistes historiques. Un régime qui dénonce le fascisme russe imaginaire tout en décorant des combattants aux insignes néonazis réels. Stepan Bandera, collaborateur nazi, devient héros national, pendant que fredonner une chanson en russe devient potentiellement criminel. Cette inversion autoritaire révèle la nature profondément perverse d'un système qui combat ses propres démons en les projetant sur l'autre.
Cette radicalisation précède le conflit actuel : les lois linguistiques de 2019, l'interdiction des partis d'opposition – tout existait avant février 2022. L'argument « c'est la guerre » ne peut justifier des politiques antérieures à cette guerre, enracinées dans une idéologie revancharde qui a rendu ce conflit inévitable.
La Fuite en Avant Perpétuelle
Cette radicalisation trouve sa confirmation tragique dans l'attitude ukrainienne face aux pourparlers de paix. Moscou pose comme condition préalable à la paix la reconnaissance des causes profondes du conflit – notamment le sort des populations russophones et la révision des lois linguistiques discriminatoires. Zelensky refuse catégoriquement tout retour en arrière, y compris sur le harcèlement de l'Église orthodoxe ukrainienne. Pourquoi ?
Cette intransigeance révèle le piège dans lequel Zelensky s'est enfermé : prisonnier des éléments ultranationalistes qui ont noyauté son régime, il ne peut plus reculer sans risquer sa survie politique. L'UE et l'OTAN, incapables de reconnaître leur défaite géopolitique, poussent Kiev vers cette radicalité suicidaire plutôt que d'admettre l'échec de leur stratégie d'affaiblissement de la Russie. Ces régiments ultranationalistes, disposant d'une influence politique démesurée, utilisent la guerre comme levier pour verrouiller toute idée de paix.
Washington et Bruxelles préfèrent sacrifier l'Ukraine sur l'autel de leur orgueil plutôt que de négocier en reconnaissant les faits. Chaque sommet, chaque déclaration atlantiste enfonce un peu plus Kiev dans l'impasse, renvoyant systématiquement la diplomatie dans les cordes au profit d'une escalade militaire aux conséquences toujours plus tragiques pour l'Ukraine.
La paix exigerait de reconnaître précisément ce que cette alliance occidentale refuse d'admettre : que leur projet de démembrement de la Russie a échoué ; que leur instrumentalisation de l'Ukraine a créé une tragédie ; que leurs « valeurs démocratiques » ont couvert une oppression institutionnalisée. L'Ukraine se retrouve ainsi condamnée à une fuite en avant perpétuelle, incapable de faire la paix parce qu'incapable – avec ses parrains occidentaux – de regarder ses propres responsabilités.
Regarder la Réalité en Face
Ignorer cette dérive, comme le font les médias occidentaux, c'est se rendre complice de sa perpétuation. Comment expliquer ce silence face à une loi qui transforme ces citoyens fredonnant une chanson en suspects potentiels ? Reconnaître cette escroquerie légalisée obligerait l'Occident à admettre que ses « alliés » se conduisent comme des régimes autoritaires.
L'effroi naît de cette évidence : nous assistons, tétanisés, à la fabrication méthodique d'une tragédie. Cette loi ne pacifiera rien – elle nourrira les ressentiments les plus profonds, transformera chaque interaction quotidienne en soupçon, chaque transmission culturelle en acte subversif. Les russophones, sans voix, déjà martyrisés, s'enfonceront dans une détresse encore plus grande, abandonnés par un Occident qui préfère fermer les yeux.
La résolution de ce conflit exige la reconnaissance des faits, non leur occultation.
Il faudra restaurer les droits linguistiques garantis par le Mémorandum de Budapest, dénoncer la fabrication d'ennemis intérieurs comme méthode de gouvernement, et reconnaître que la paix naît de la justice, non de l'oppression institutionnalisée. L'Occident devra appliquer ses propres standards démocratiques de manière cohérente, plutôt que de les suspendre pour des raisons géopolitiques et idéologiques.
Tant que cette réalité ne sera pas regardée en face, l'Ukraine restera enchaînée à un engrenage qui broie les citoyens en suspects, la culture en crime, la mémoire en poison. La tragédie se nourrira d'elle-même, perpétuellement alimentée par ceux qui, des deux côtés de l'Atlantique, prospèrent dans la division et font commerce de la haine.
L'Histoire jugera. Peut-être dans dix ans, ou plus tard, voire jamais, et alors nous sombrerions dans le pire des scénarios dystopiques, malheureusement plausible, où l'humanité serait égarée et définitivement perdue. Et d'ici là, combien de vies auront déjà été, et seront encore, brisées par cette machine à fabriquer des ennemis intérieurs ? Le système ukrainien, soutenu par des pactes douteux, porte en lui les germes de sa propre destruction. C'est fatal, triste et indéniable : on ne peut gouverner indéfiniment un tiers de sa population par la peur et l'éducation à la haine sans que notre humanité tout entière ne s'effondre.
Cassandre G, été 2025
Sources :
[1] UNN, "Zelensky signed a law officially introducing the term rashism", 29 août 2025 ; Euromaidan Press, "Ukraine legally defines rashism as totalitarian ideology", 29 août 2025.
https://unn.ua/en/news/zelenskyy-signed-a-law-officially-introducing-the-term-rashism
https://euromaidanpress.com/2025/08/29/for-first-time-ukraine-legally-defines-rashism-as-totalitarian-ideology-combining-russian-communist-and-nazi-practices/?utm_source=chatgpt.com#google_vignette
https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/raschisme-et-culturicide-comment-l-263186