lundi 8 décembre 2025

Les ONG d’ultra-gauche condamnent les éoliennes… en Norvège, pas en France

 

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Les ONG internationalistes sont vent debout contre un projet d’éoliennes qui menace les populations locales… en Norvège.

Les Samis ne veulent pas des éoliennes

Entre les mers de Norvège et de Barents, sur des territoires immenses situés au nord de la Norvège, de la Suède et de la Finlande, les Samis ont fait et gagné un procès contre l’installation de vastes champs d’éoliennes qui mettraient en danger leurs élevages traditionnels de rennes. En 2013, ces éleveurs ont déposé plainte contre les acteurs de l’éolien responsables de ces projets, auprès du ministère du Pétrole et de l’Énergie norvégien. Mais le gouvernement faisant la sourde oreille, l’affaire a été portée devant les tribunaux, et avec succès, puisqu’en 2021, la Cour suprême de Norvège leur a donné raison, déclarant « illégales les 151 éoliennes de Storheia, installées sur les terres autochtones, validant la plainte des [Samis] du Sud pour violation du droit de la communauté autochtone à la culture selon l’art. 27 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de l’ONU ».

Ce jugement est d’autant plus dommageable pour les acteurs de l’éolien de Norvège qu’il crée un précédent et pourrait donc faire jurisprudence, si des plaintes venaient dénoncer d’autres projets du même type à l’avenir. Or, il semble que le gouvernement norvégien, aussi « éoliénophile » que son homologue français, ait peu tenu compte des conclusions du tribunal et poursuive imperturbablement ses projets en la matière.

Vérité au nord du cercle polaire arctique, erreur au-delà…

L’affaire est d’importance mondiale. Aussi, avec le savoir-faire qu’on lui connaît, l’Internationale associative altermondialiste s’est donc promptement et massivement mobilisée pour relayer et soutenir les actions « d’agit-prop’ » (agitation propagande, en dialecte d’ultra-gauche), des « militant·e·s pour les droits des Saami·e·s et pour le climat ». Parce que là, contrairement à ce que l’on nous explique dans nos pays tempérés, lutter pour le climat, c’est lutter contre les éoliennes. Vérité au nord du cercle polaire arctique, erreur au-delà…

La mobilisation internationale est décrétée : manifestation sous les fenêtres de Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, et engagement de la « guest star » et voisine suédoise Greta Thunberg, pour qui « il n’y a pas d’autre solution que d’écouter les peuples autochtones, dont les droits sont violés ». Un discours aux relents nationalistes et bien peu inclusifs, mais dont l’exotisme a fait la joie de la presse de gauche. « L’industrie "verte" s’accapare les terres des Samis, dernier peuple autochtone d’Europe » (sic) dont les droits historiques remonteraient à 10.000 ans, s’égosillent les activistes de La Relève et la Peste, pour qui il urge de lutter contre ce « Grand Remplacement » polaire. Les Suisses de Voices revendiquent avoir « soutenu la demande des communautés concernées pour un démantèlement et une renaturation de la région » et relaient ardemment les revendications des « militant·e·s [samis qui] ont insisté sur le fait que la transition vers l’énergie "verte" ne devait pas se faire au détriment des droits des autochtones ». Parce qu’avec les éoliennes, « les animaux ont peur du bruit et des ombres projetées par les rotors, et de multiples routes coupent leur chemin de transhumance ».

« Colonialisme vert »

Courrier international, qui ne saurait être en reste, tend le micro à « Ellinor Guttorm Utsi, une Samie face aux vents industriels norvégiens » (sic), une héroïne qui « lutte pour préserver un mode de vie ancestral », et « refuse de sacrifier les coutumes ancestrales au nom de la transition climatique ». Ne manquait plus à l’appel qu’Amnesty International, qui s’est fendue d’une pétition intitulée « Stop aux projets industriels éoliens qui menacent les terres des Sámis en Norvège ! » et dont on serait admiratif des 25.000 signatures engrangées, si elles n’avaient été obtenues au niveau mondial…

Le texte d’accompagnement vaut son pesant de steak de renne, puisqu’il nous explique qu’en ignorant le consentement des Samis au projet éolien, le gouvernement norvégien pratiquerait un « colonialisme vert » (re-sic) et que celui-ci ferait perdurer « l'oppression historique dont ils sont victimes, sous le couvert de la transition écologique ». Quand ils « s'emparent de nos terres, ils détruisent notre culture », se désespère Ellinor, porte-parole des Samis... « Notre culture et notre langue ne peuvent survivre sans nos terres », précise-t-elle. Et pour Amnesty International, pas de doute, c’est bien là « une lutte qui reflète des enjeux à la croisée de la justice climatique, des droits des peuples autochtones et de la justice raciale ». Justice raciale ? Il fallait oser, tout de même. Mais tout est grâce, dans le camp du Bien...

Les amis de nos Samis sont nos ennemis

Nous aurions pu poursuivre longtemps l’évocation de cette impressionnante et désarmante unanimité à soutenir un peuple souhaitant protéger ses intérêts, assurer son avenir, préserver ses libertés et sauvegarder ses terres contre l’envahissement des ventilateurs verts. Engageons donc juste ici nos lecteurs à remplacer les « Samis » par les « Français » et les autochtones de ces terres polaires par les « Auvergnats », « Bretons », « Provençaux » ou autres « Vendéens. » Et rappelons-nous que chez nous, refuser les éoliennes est immédiatement assimilé à une réaction passéiste, climato-sceptique et d’extrême droite, qui ne mérite évidemment pas le soutien d’Amnesty International ni de quelques autres bonnes âmes.

Etienne Lombard

dimanche 7 décembre 2025

L’invasion barbare dans notre histoire

 

Un dix-neuvième texte de notre rubrique « Souvenez-vous de nos doctrines » est à retrouver aujourd’hui de Fustel de Coulanges…

Il semble que cet événement ait changé la face du pays et qu’il ait donné à ses destinées une direction qu’elles n’auraient pas eue sans lui. Il est pour beaucoup d’historiens, et pour la foule, la source d’où est venu tout l’Ancien Régime. Les seigneurs féodaux se sont vantés d’être les fils des conquérants ; les bourgeois et les paysans ont cru que le servage de la glèbe leur avait été imposé par l’épée d’un vainqueur.

Chacun s’est ainsi figuré une conquête originelle d’où étaient venus son bonheur ou sa souffrance, sa richesse ou sa misère, sa condition de maître ou sa condition d’esclave. Une conquête, c’est-à-dire un acte brutal, serait ainsi l’origine unique de l’ancienne société française. Tous les grands faits de notre histoire ont été appréciés et jugés au nom de cette iniquité première ; la féodalité a été présentée comme le règne des conquérants, l’affranchissement des communes comme le réveil des vaincus, et la Révolution de 1789 comme leur revanche.

Il faut d’abord reconnaître que cette manière d’envisager l’histoire de France n’est pas très ancienne ; elle ne date guère que de trois siècles. Les anciens chroniqueurs, qui étaient contemporains de l’établissement des Germains et qui l’ont vu de leurs yeux, mentionnent sans nul doute beaucoup de ravages et de violences ; mais ils ne montrent jamais une race vaincue, une population entière assujettie. Nous possédons d’innombrables écrits de ce temps-là, ils ne présentent jamais l’idée d’un peuple réduit au servage. Le Moyen Âge a beaucoup écrit : ni dans ses chroniques, ni dans ses légendes, ni dans ses romans, nous ne voyons jamais que la conquête germanique ait asservi la Gaule. On y parle sans cesse de seigneurs et de serfs ; on n’y dit jamais que les seigneurs soient les fils des conquérants étrangers, ni que les serfs soient les Gaulois vaincus. Philippe de Beaumanoir, au XIIe siècle, Commines au XVIe et beaucoup d’autres écrivains cherchent à expliquer l’origine de l’inégalité sociale et il ne leur vient pas à l’esprit que la féodalité et le servage dérivent d’une ancienne conquête. Le Moyen Âge n’eut aucune notion d’une différence ethnographique entre Francs et Gaulois. On ne trouve, durant dix siècles, rien qui ressemble à une hostilité des races.

Ni les écrits, ni les traditions de toute cette époque ne portent la trace de la douceur qu’un universel asservissement eût mise dans l’âme des vaincus.

L’opinion qui place au début de notre histoire une grande invasion, et qui partage dès lors la population française en deux races inégales, n’a commencé à poindre qu’au XVIe siècle, et a surtout pris crédit au XVIIIe. Elle est née de l’antagonisme des classes, elle a grandi avec cet antagonisme. Elle pèse encore sur notre société présente : opinion dangereuse, qui a répandu dans les esprits des idées fausses sur la manière dont se constituent les sociétés humaines et qui a aussi répandu dans les cœurs des sentiments mauvais de rancune et de vengeances. C’est la haine qui la engendrée et elle perpétue la haine.

https://www.actionfrancaise.net/2025/12/06/linvasion-barbare-dans-notre-histoire/

Écologie politique, crépuscule d’une religion sans nature

 

Je longeais la plage, comme presque chaque matin lorsque la marée et le vent s’y prêtent, entre Lechiagat et Lesconil. Un kilomètre à peine, une poignée de mouettes qui piaillent, l’odeur de goémon mouillé, et cet exercice un peu maniaque que je pratique depuis des années, compter les déchets plastiques. Les écologistes professionnels m’avaient promis un apocalypse en PVC, des rivages croulant sous les bouteilles et les sacs, des océans transformés en déchetterie flottante. Or, sur ce ruban de sable qui regarde plein sud, vers le golfe de Gascogne, je ne trouve presque rien. Trois bouchons, un fragment de caisse à poisson, parfois un vieux bidon, rarement davantage, moins de cinq déchets au kilomètre, certains jours aucun.

Je ne prétends pas faire œuvre de scientifique, encore moins nier la pollution des mers. Je constate seulement ce que mes yeux voient et que tant d’articles et de rapports semblent ignorer. Cette dissonance entre l’invocation permanente de la catastrophe et l’expérience concrète, ce décalage entre le sermon et le rivage, dit quelque chose de plus profond, la crise de l’écologie politique. Non de l’écologie au sens noble, cet art d’habiter la maison commune qu’est la nature, mais de ce petit clergé vert qui a voulu transformer une sensibilité légitime en programme de gouvernement et, plus encore, en religion de substitution. Cette tentative a échoué, spectaculairement. Hors des centres villes où pédalent des bobos à lunettes, hors des rédactions et des ONG financées par nos sous, le public décroche, les électeurs s’éloignent, les abonnés se raréfient comme peau de chagrin.

Les trois livres que viennent de publier Cécile Duflot, Yannick Jadot et Pascal Canfin ont au moins ce mérite, offrir une fenêtre sur l’ampleur de cette déroute intellectuelle. Ils se veulent diagnostics, ils sont aveux. Tous trois tentent de comprendre pourquoi l’écologie politique de gauche est rejetée, et tous trois tournent autour du pot avec une admirable constance, incapables d’envisager l’hypothèse la plus simple, ce rejet n’est pas un malentendu, c’est un jugement. Il ne suffit pas d’aimer les petits oiseaux, les rivières claires et le tri sélectif pour être aimé en retour. Encore faut il ne pas haïr la civilisation dans laquelle on vit, ni traiter comme délinquants en sursis ceux qui la maintiennent, paysans, pêcheurs, artisans, classes moyennes motorisées.

Le petit pamphlet de Cécile Duflot, significativement titré Gagnons !, est l’exemple le plus saisissant de cette impuissance à penser. Soixante douze pages vendues comme une sorte de bréviaire de la victoire future, mais que la critique, même de gauche, a reçues comme une offre de service tardive. L’ancienne ministre y renie à demi ses frondes passées, se rapproche de la gauche de gouvernement, prend ses distances avec les maximalistes et laisse entendre que, bien conseillée, elle pourrait encore servir. L’ouvrage n’intéresserait personne si ses lecteurs les plus sévères n’étaient pas eux mêmes des compagnons de route. Or ce qu’ils lui reprochent, ce n’est pas d’avoir sacrifié la France périphérique sur l’autel des normes, c’est d’avoir mal géré les symboles, de s’être trompée d’alliés, de s’être brouillée au mauvais moment.

Sur le fond, rien ne bouge. La vision est intacte, celle d’une société sommée de se convertir, de renoncer, de se réduire, le tout enveloppé d’un langage de réconciliation. On promet une transition non punitive, on finit toujours par punir les mêmes, ceux qui se chauffent au fioul, ceux qui vivent loin des métros, ceux qui prennent leur voiture pour travailler. L’échec de l’écologie politique se lit déjà là, dans cette incapacité à dire clairement qui paiera et pourquoi, dans ce refus obstiné de regarder l’éthologie réelle des sociétés humaines, leurs besoins, leurs peurs, leur attachement aux continuities.

Le livre de Yannick Jadot, Climat, la drôle de guerre, prétend aller plus loin. L’ancien candidat à la présidentielle raconte sa peur, il confesse le grand renoncement, il fustige le ton moralisateur de ses amis, il s’inquiète du « backlash » contre l’écologie, il s’alarme d’une France caniculaire qui voterait massivement pour l’extrême droite. Un peu comme ces généraux de 1914 qui, découvrant les mitrailleuses ennemies, réclamaient davantage de panache au lieu de revoir leurs plans de bataille. L’ouvrage a été accueilli par une salve de critiques, souvent issues de son propre camp, qui lui reprochent tantôt son ralliement implicite au centre, tantôt son alarmisme stérile, tantôt sa prose indigeste.

J’y vois pour ma part autre chose, une forme de fatigue civilisationnelle. Jadot diagnostique correctement quelques symptômes, la lassitude des classes populaires face à la culpabilisation permanente, le fossé entre militants urbains et ruraux, la dérive vers le slogan. Cependant il ne tire pas la conclusion qui s’impose, si son discours ne passe pas, ce n’est pas seulement qu’il serait mal empaqueté, c’est qu’il heurte de plein fouet des instincts biologiques et sociaux. On peut demander à un peuple des efforts, on ne peut pas lui demander de se sacrifier unilatéralement pour une cause abstraite, tandis que l’on ouvre sans limites ses frontières, que l’on renonce à toute maîtrise démographique, que l’on nie jusqu’à l’existence des peuples comme formes vivantes. On lui explique qu’il faut consommer moins de viande, mais jamais moins de béton, moins de routes, moins de flux migratoires. L’écologie politique refuse obstinément de voir l’homme comme un animal territorial, attaché à un milieu, à des formes de vie, à une continuité historique.

Le troisième opus, Gagner le combat du Pacte vert, de Pascal Canfin, pousse jusqu’à la caricature cette déconnexion du réel. On y trouve tous les ingrédients de la technocratie bruxelloise, coulisses de négociations, acronymes, pactes, deals, graphiques implicites, le tout cuisiné dans une rhétorique de révolution verte. L’ancien ministre s’y présente comme l’architecte d’une Europe qui sauverait le climat tout en augmentant la compétitivité. Les critiques soulignent le caractère indigeste du récit, sa tendance à tronquer les citations, son absence de chair. Au delà des maladresses littéraires, c’est l’imaginaire même qui frappe. Le vivant disparaît derrière les normes, la mer derrière les règlements sur les rejets, les campagnes derrière les tableaux Excel sur les émissions agricoles. Les paysans deviennent des variables d’ajustement, les peuples du Sud des élèves récalcitrants qu’il faut convaincre, tout au plus dédommager.

Oswald Spengler, que la Nouvelle droite française a sorti de l’oubli, avait déjà pressenti ce moment où les grandes constructions intellectuelles, épuisées, se détachent de la vie et se mettent à tourner à vide. L’écologie politique de gauche en est là, à sa phase crépusculaire. Elle parle toujours de nature, alors qu’elle ne connaît plus que le droit, la communication, les alliances électorales. Elle invoque sans cesse le vivant, mais elle le nie partout, dans les corps, dans les sexes, dans les peuples. Elle recouvre le réel d’un filet de concepts, « racisé », « inclusif », « décolonial », qui finit par étouffer ce qu’elle prétend protéger.

Au Guilvinec, les marins ne lisent ni Duflot, ni Jadot, ni Canfin. Ils se lèvent à des heures où les sénateurs dorment encore, ils regardent le ciel, la houle, les courants, ils savent où se tiennent les poissons et ce que deviennent les quotas. Leur écologie est d’abord une pratique, une prudence, un art de durer. Ils ne supportent déjà plus qu’on les désigne comme des prédateurs du vivant, eux qui ont appris à en respecter les cycles. Les agriculteurs des terres intérieures vivent la même chose, sommés d’entrer dans une transition pilotée depuis des bureaux, culpabilisés par des urbains qui n’ont jamais tenu une pelle ni soigné un veau.

Les trois livres dont il est question ici, sous des formes différentes, témoignent d’un même malentendu, la conviction qu’il suffirait de corriger le message, d’adoucir la punition, de mieux vendre le Pacte vert pour que le peuple suive enfin. Or la crise est ailleurs, elle est anthropologique. L’écologie politique s’est construite contre la civilisation européenne, contre son histoire, contre ses rythmes, contre ses enracinements, non avec eux. Elle a voulu substituer à l’amour concret des lieux une culpabilité généralisée, à la fidélité à un pays un sentiment d’appartenance abstrait à l’humanité, à la mesure paysanne des choses une comptabilité carbone aussi sophistiquée qu’inintelligible.

Je le vois sur cette plage qui me sert de laboratoire à ciel ouvert. Ce qui fait la beauté de ce bout de côte, ce n’est pas son absence de déchets, c’est la forme du rivage, la lumière qui change, le silence qui n’est jamais tout à fait silencieux. L’écologie véritable commence là, dans ce consentement au réel, dans l’acceptation des limites naturelles, dans le respect des cycles, et aussi dans la reconnaissance lucide de ce que nous sommes, une espèce animale, douée de raisons certes, mais prise dans des lois de reproduction, de territoire, de compétition. Une politique écologique qui nie ces données, qui refuse de penser la démographie, l’urbanisation, les flux humains, ne se préoccupe pas du vivant, elle gère un récit.

C’est ici que se joue la différence entre une écologie de gauche, telle qu’elle s’exprime dans ces trois volumes, et une écologie enracinée dans le vivant. La première veut refaire l’homme, l’arracher à son appartenance, le réduire à un consommateur rééduqué, solvable, contrôlé. La seconde commence par regarder comment les sociétés fonctionnent réellement, comment les familles se constituent, comment les métiers s’inscrivent dans des paysages, comment les peuples défendent leurs frontières, matérielles et symboliques. Non pour sanctifier l’existant, mais pour ne pas prétendre reconstruire la maison en ignorant son plan.

Les Duflot, Jadot, Canfin ne comprennent pas pourquoi leurs campagnes patinent. Ils déplorent la montée d’un vote qu’ils abominent, ils accusent les médias, la fatigue, les réseaux sociaux. Ils ne voient pas qu’en voulant faire de l’écologie un vecteur de transformation totale de la société, ils l’ont détachée de ce qui la rendait aimable. L’amour des oiseaux, des rivières, des haies, des paysages, ne conduit pas naturellement à l’adoration d’un Pacte vert écrit à Bruxelles ni à l’acceptation joyeuse de taxes et de normes tombant d’en haut. Il conduit plutôt à protéger ce qui est à portée de main, ce qui nourrit, ce qui enchante, ce qui relie.

L’écologie politique telle qu’ils la promeuvent est inutile parce qu’elle est désincarnée, elle se situe dans un au delà du vivant, dans une morale abstraite, dans une liturgie de rapports et de COP. L’écologie authentique, celle qui pourrait réconcilier les peuples européens avec leur milieu, se situera ailleurs, au croisement de la biologie, de l’éthologie, de la mémoire des lieux et des métiers. Elle ne parlera plus de rééduquer les hommes, elle parlera de les réaccorder à la réalité. Elle sera moins bruyante, moins moralisatrice, moins bavarde, et beaucoup plus attentive. Elle comptera les plastiques sur la plage, certes, mais aussi les enfants dans les écoles, les exploitations qui ferment, les ports qui se vident, les oiseaux qui disparaissent ou reviennent.

En attendant, les pamphlets verts se succèdent, comme ces vagues trop petites qui meurent avant d’atteindre le pied de la dune. Ils roulent leurs phrases, ils invoquent le climat, ils promettent la révolution et ne produisent que de la lassitude. Pendant ce temps, le vent tourne, au sens propre comme au figuré. Les peuples, qu’on croyait acquis à cette religion douce, commencent à se souvenir confusément qu’ils sont des formes de vie parmi d’autres, et non des variables dans un modèle. Le jour où l’écologie se remettra au service du vivant, et non au service d’idéologies hors sol, alors peut être la plage, la forêt, le bocage redeviendront des maîtres plus crédibles que les tribunes et les plateaux télé.

Balbino Katz
Chroniqueur des vents et des marées
balbino.katz@pm.me.

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

https://www.breizh-info.com/2025/12/07/254496/ecologie-politique-crepuscule-dune-religion-sans-nature/

mardi 2 décembre 2025

Environnement Éolien en Mer : une étude révèle qu’il réchauffe la surface des océans

 

Alors que les parcs éoliens offshore se multiplient au large des côtes américaines et européennes, une étude publiée dans la revue Science Advances alerte sur un effet secondaire inattendu : le réchauffement de la surface des océans à proximité de ces installations, et ses rétroactions sur l’atmosphère.

Réalisée par une équipe de chercheurs issus de plusieurs institutions américaines, cette étude s’est penchée sur les interactions complexes entre les grands parcs éoliens en mer et l’environnement océanique. En utilisant des modélisations couplées atmosphère-océan, les scientifiques ont mis en évidence une élévation de la température de surface de l’eau pouvant atteindre 0,4°C sous certaines conditions, en lien direct avec la présence des éoliennes.

Moins de vent, plus de chaleur

Les turbines des parcs éoliens ralentissent naturellement la vitesse du vent en extrayant son énergie. Ce ralentissement, constaté à la fois à 10 mètres et à hauteur de moyeu (138 m), s’accompagne d’un affaiblissement du mélange vertical dans l’océan, réduisant la profondeur de la couche de surface (mixed layer). Résultat : la chaleur solaire s’accumule plus facilement en surface, provoquant une stratification accrue et une élévation des températures marines.

Ce phénomène a été observé principalement durant l’été, période marquée par une faible turbulence de fond et une stratification déjà naturelle des couches océaniques. L’étude s’est concentrée sur la côte est des États-Unis, notamment au large du Massachusetts, du Rhode Island et du New Jersey, zones déjà largement investies par l’industrie éolienne offshore.

Une rétroaction climatique locale

Ce réchauffement marin a un effet de retour sur l’atmosphère, appelé feedback océan-atmosphère. La surface de l’océan, plus chaude que l’air ambiant, libère davantage de chaleur dans l’atmosphère, modifiant la stabilité de la couche limite atmosphérique. En clair, cela favorise une instabilité locale, renforçant les échanges verticaux dans l’air, ce qui peut, paradoxalement, contribuer à atténuer légèrement la perte de vent induite par les turbines.

Mais ces effets restent confinés aux basses altitudes. L’étude précise que cette instabilité atmosphérique, bien qu’observable, n’a pas d’impact significatif sur les vitesses de vent à hauteur des rotors et donc sur la production énergétique globale. Les pertes de rendement induites par l’effet océanique sont estimées à moins de 0,3 %.

Un signal non négligeable

Si 0,3 à 0,4°C peuvent sembler peu, les auteurs soulignent que ce signal représente jusqu’à 60 % de la variabilité interannuelle naturelle des températures de surface dans cette zone. En d’autres termes, l’effet des éoliennes sur le climat marin est loin d’être anecdotique à l’échelle régionale, surtout dans des zones déjà fragilisées par le réchauffement global et l’évolution des courants.

Les conséquences écologiques potentielles sont multiples : perturbation de la stratification saisonnière, impact sur les remontées d’eau froide riches en nutriments, altération des habitats de certaines espèces marines, et effets possibles sur la pêche.

L’étude conclut que ces résultats justifient une meilleure intégration des modèles océan-atmosphère couplés dans l’évaluation environnementale des projets éoliens offshore. Jusqu’ici, la majorité des analyses se focalisait sur les flux atmosphériques seuls, sans prendre en compte la réponse dynamique de l’océan.

Dans un contexte où la planification énergétique se fait à l’échelle de décennies, ces travaux plaident pour une approche plus holistique de l’impact environnemental des énergies dites renouvelables.

Les élus bretons qui cherchent à implanter de l’éolien en mer absolument partout, au détriment de tout bon sens, liront ils cette étude ?

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

lundi 1 décembre 2025

Raphaël Ayma : « L’écologie ne se résume pas au réchauffement climatique ! »

 

Raphaël Ayma : « L’écologie ne se résume pas au réchauffement climatique ! »

Le Forum de la Dissidence organisé par Polémia et dédié à l’alarmisme climatique s’est tenu à Paris ce samedi 15 novembre 2025. Découvrez l’intervention de Raphaël Ayma, figure de la jeunesse militante de droite, qui a évoqué le rapport de la jeunesse engagée à l’écologie. Entre réalité du réchauffement climatique et monopole de la gauche sur la question écologique, un discours très intéressant sur les enjeux militants d’aujourd’hui et de demain.
Polémia

Moi, je vais avoir un peu le mauvais rôle dans ce colloque, parce que je dois vous avouer que je suis effectivement de la génération climat et que je suis plutôt quelqu’un qui souscrit au constat de la pensée écologiste, et même engagé en faveur de l’écologie. Mais vous allez voir, cette conférence va avoir deux objectifs. Le premier, c’est de vous parler du rapport de ma génération avec l’écologie, parce qu’on ne peut pas, selon moi, se contenter de dénoncer une partie de l’alarmisme climatique, qui a un fond réel, sans comprendre quelles sont les motivations de ma génération et pourquoi cela a autant pris dans ma génération. Le deuxième point que je vais aborder, c’est le rapport que, selon moi humblement, la droite politique doit avoir avec l’écologie.

Il se trouve que, comme vous disait Floriane, je suis militant identitaire dans une structure activiste qui s’appelle Tenesoun, en Provence. C’est l’un de ces nombreux groupes militants qui parsèment le pays, où en général on est engagé surtout sur les questions d’identité, d’immigration, d’opposition au grand remplacement. Mais il se trouve qu’on a une particularité, et c’est pour cela que je vous parle aujourd’hui : mes premières médiatisations, les premières fois où j’ai été contacté par des journalistes en tant que porte-parole de cette structure, ont concerné l’écologie, pour une raison assez amusante. Tenesoun est un mouvement qui possède des locaux politiques, des sièges, une sorte de local-bar, un en Provence, un autre dans le Vaucluse, mais aussi deux potagers. Cela peut sembler curieux pour une structure politique, mais nous avons ces potagers parce que nous sommes dans une logique de circuits courts et de localisme. Ces potagers intriguent les journalistes, qui se demandent : « Que font ces fachos à faire de la permaculture ? »

Ces potagers nous servent notamment à alimenter notre local, qui possède une cuisine. Les fruits et légumes qui y poussent sont ensuite utilisés dans la cuisine du local.

Je vais commencer par une incise personnelle pour vous raconter comment j’ai vécu la vague climat. J’ai 23 ans, et lorsque les marches pour le climat débutent — ces grandes mobilisations qui ont lieu en 2018-2019, c’est-à-dire à peu près à la période des gilets jaunes — je suis au lycée en Provence. Je vais prendre cela de plein fouet, comme tous les gens nés en 2002. Je vais voir mon lycée bloqué plusieurs jours, avec des manifestations où les jeunes participent à l’appel de Greta Thunberg et à celui d’une tribune écologiste signée par des personnalités diverses, de Kassovitz à Carla Bruni, qui avaient alerté après un rapport du GIEC annonçant une hausse des températures.

Il est important de comprendre que, pour ma génération, ces marches pour le climat ont été un rituel d’initiation politique. Au lycée, je vois mes camarades se mobiliser pour le climat, alors même qu’il y a une mobilisation sociale importante avec les gilets jaunes. Je vais avouer qu’à cette époque, je ne comprends pas trop ce phénomène. Je viens d’un village rural, et chaque fois que je prenais le bus pour rentrer chez moi, ce n’était pas l’engagement écologiste que je voyais, mais le combat social de la France périphérique, les gilets jaunes sur les ronds-points. Quand je vois cette jeunesse d’Aix-en-Provence se mobiliser massivement, je me dis que ce sont des enfants de bourgeois qui ignorent totalement les gilets jaunes, mais s’engagent pour le climat. Avec le recul, j’ai pu analyser que c’était un phénomène profond dans ma génération.

Je vais vous donner quelques chiffres pour que vous mesuriez la prégnance de la question écologiste dans ma génération. Ipsos établit dans un sondage que plus de 79 % des moins de 25 ans se disent préoccupés par le changement climatique. Ce n’est pas négligeable. Si l’on regarde les clivages de classe ou de diplôme, il n’y a qu’une différence minime : les jeunes diplômés bac +3 sont préoccupés à 91 %, et les jeunes ayant un niveau inférieur au bac à 70 %. Dans les deux cas, plus des deux tiers des jeunes ressentent cette préoccupation. Ce sentiment écologiste a un terme que l’on a beaucoup entendu dans les médias, et que l’on a tendance à dénoncer à droite : l’écoanxiété. Au lever de main, presque tout le monde connaît ce terme.

Les écologistes se sont appuyés sur ce sentiment, parfois pour des raisons légitimes, pour forger une sorte de sentiment générationnel, expliquant que ma génération adopterait certains comportements sociaux en réaction à cette anxiété écologique. L’exemple le plus connu — évoqué dans les conférences précédentes — est le non-désir d’avoir des enfants, qui est, je crois, l’une des conséquences politiques les plus graves, et l’un des exemples de pourquoi il faut proposer une écologie de droite. Si la gauche s’en charge, on se retrouve avec des mesures antivie. Je vous citerai Salomé Saqué, qui avait expliqué qu’il fallait banaliser le sentiment de ne pas vouloir d’enfant. On a vu aussi des tribunes dans Le Point allant dans ce sens. Il y avait une vidéo très connue dans ma génération, publiée par Konbini, où une femme témoignait : elle voulait vivre sans enfant et était allée jusqu’à la stérilisation volontaire, parce qu’à ses yeux avoir un enfant représentait une charge carbone, une attaque contre la planète.

Ce sentiment d’écoanxiété n’est pas négligeable politiquement, puisqu’il a des conséquences concrètes dans la vie des gens. La question est de savoir comment prendre ce sentiment et l’orienter politiquement. Je crois qu’on ne peut pas simplement opposer à ma génération — sincèrement engagée dans l’écologie — une démarche climato-sceptique, si vous me permettez le terme.

Comme je vous le disais, je viens de Provence, dans le sud-est de la France. Il y fait plus chaud et plus beau qu’à Paris. Et en Provence, la prise de conscience écologique est très concrète, loin de l’image d’une préoccupation de bourgeois des centres-villes. Je vais vous donner deux exemples, l’un personnel, l’autre politique, avec des conséquences directes.

Le premier exemple : un ami viticulteur. Pour ceux qui travaillent dans le vin, vous savez peut-être que les vendanges se font de plus en plus tard. Dans mon village, dans un petit village qui s’appelle Pourrières, spécialisé dans le vin — on y fait du rosé, si l’on considère que c’est du vin — les viticulteurs sont intimement écologistes. Ils ne le sont pas comme Europe Écologie – Les Verts, ni comme les bobos de centre-ville, mais ils réclament des mesures politiques sur l’écologie.

Deuxième exemple : les syndicats de riziculteurs en Camargue. La Camargue est au niveau de la mer. Or, les Saintes-Maries-de-la-Mer perdent environ un mètre de plage par an. C’est visible, la mairie en témoigne, les habitants aussi. La montée de l’eau, plus salée, asphyxie les cultures et tue les rizières. Les riziculteurs ont interpellé les autorités publiques à ce sujet.

Avez-vous déjà entendu parler d’André Siegfried et de la théorie des sols ? C’est une intuition que j’ai sur la question écologique. André Siegfried, auteur du XIXᵉ siècle, est un précurseur de la sociologie électorale, qui a inspiré Jérôme Fourquet. Siegfried a écrit un tableau politique sous la IIIᵉ République, analysant le vote en Vendée selon la nature du sol : granit au nord, calcaire au sud.

Le granit, avec ses bocages, favorise la dispersion de l’habitat, la ruralité, la grande propriété foncière, les corps intermédiaires : l’Église, les notables, les nobles. Cela incline à voter à droite : “le granit produit le curé”. Le calcaire, qui favorise des habitats plus resserrés, plus urbains, incline à voter à gauche : “le calcaire produit l’instituteur”.

C’est intéressant, parce que cela montre que la géologie, l’environnement, conditionnent les modes de vie et donc les comportements électoraux. Faire l’impasse sur un changement écologique, c’est se condamner à ne pas pouvoir prévoir les changements possibles de comportements politiques.

Nous parlions tout à l’heure de l’écoanxiété. J’aimerais vous proposer une perspective : il est intéressant de comparer les questionnements identitaires que l’on peut avoir sur d’autres sujets — immigration, grand remplacement — avec l’écoanxiété. Je crois que ces deux sentiments évoluent sur un même plan sentimental et psychologique. Cette peur d’une fin de quelque chose d’existant rappelle notre propre inquiétude quant à une possible disparition de notre peuple.

Ces deux sentiments peuvent être définis par une notion intéressante : la solastalgie. La solastalgie, selon la définition donnée par Glenn Albrecht, philosophe australien, est une forme de souffrance ou de détresse psychique ou existentielle causée par des changements environnementaux et sociaux passés. Il avait d’abord utilisé ce concept pour évoquer les populations indigènes aborigènes qui, en Amazonie ou en Tasmanie, voyaient disparaître leurs forêts, leurs terres. Des militants écologistes ont ensuite récupéré cette notion pour la mettre sur le même plan que l’écoanxiété.

Je crois que l’on ne doit pas demander à ma génération de choisir entre le combat contre le réchauffement et le combat identitaire. Ma génération ressent à la fois l’inquiétude écologique et l’inquiétude identitaire. Il faut donc proposer une solution politique à ces deux préoccupations.

J’en viens à parler un peu de la gauche. Vous savez que la gauche adore étudier ce que nous faisons. Ils ont des journalistes qui passent leur temps à cela, des universitaires qui cherchent à définir les contours de notre pensée. Certains écrivent sur ce qu’ils appellent l’écofascisme : pour eux, dès que la droite parle d’écologie, c’est de l’écofascisme. Ils identifient trois rapports possibles de la droite à l’écologie.

Le premier serait un rapport climatosceptique : utiliser la question écologique pour s’opposer à l’idée de réchauffement, ou en tout cas analyser scientifiquement pour refuser le discours écologiste ambiant. Le deuxième serait une approche décroissante, qu’on retrouve plutôt chez Alain de Benoist et d’autres racines philosophiques : évoquer l’écologie pour proposer la décroissance. Le troisième, plus marginal, est la solution techno-enthousiaste : croire que la technique réglera les problèmes, qu’il suffit d’attendre les progrès technologiques et qu’il n’y a donc pas lieu d’agir immédiatement.

La gauche met le doigt sur quelque chose : il n’y a pas de quatrième voie dans leur schéma. Or je crois que parler d’écologie n’implique pas, pour la droite, d’accepter le matraquage médiatique et le chantage idéologique qu’on lui oppose. Quand on demande à la jeunesse d’arrêter de faire des enfants, quand on demande au « prolo blanc » de jeter sa voiture diesel et de ne plus entrer en centre-ville, quand on culpabilise les Européens — qui ne sont pas les plus grands émetteurs de carbone comparés à la Chine ou aux États-Unis — de produire moins, de se désindustrialiser, on utilise un levier idéologique pour culpabiliser. Là, oui, on peut parler d’alarmisme climatique.

Mais cela ne nous dispense pas d’avoir une véritable proposition politique en matière d’écologie. D’abord parce que l’écologie ne se résume pas, même selon les experts, à la question du réchauffement. Aujourd’hui, il y a effectivement une hausse des températures globales à laquelle je souscris. Mais il y a surtout — et c’est l’éléphant au milieu de la pièce — la question de la pollution, sous toutes ses formes.

On parle souvent de natalité à droite, en chargeant le féminisme ou l’alarmisme climatique, en expliquant que Mai 68 aurait découragé les Européens de faire des enfants. Mais on évoque beaucoup moins les raisons structurelles de la dénatalité. Or l’une d’elles vient directement de nos modes de consommation : microplastiques, PFAS, perturbateurs endocriniens, polluants internes présents dans notre nourriture, notre eau, qui stérilisent structurellement les Européens et les Occidentaux. Ce n’est pas un fantasme. Et il y a des solutions politiques à proposer : alternatives dans la consommation, réglementation, interdictions ciblées, etc.

Il y a également une pollution moins visible mais tout aussi décisive : la bétonisation. On a évoqué les épisodes de sécheresse et de canicule dans le Sud. Nous avons, là-bas, des problèmes concrets de résilience en eau. À Aix-en-Provence, ville des mille fontaines, les fontaines sont coupées jusqu’en novembre à cause des sécheresses. En Corse, certaines communes tombent en panne d’eau avec l’arrivée des touristes et doivent expérimenter la réutilisation des eaux usées. La désalinisation, quant à elle, pollue davantage : pour un litre d’eau potable, cinq litres de déchets. Des hydrogéologues en Corse travaillent sérieusement sur ces questions.

La bétonisation empêche l’irrigation des sols. Aix-en-Provence, encore une fois, est beaucoup trop bétonnée. C’est une ville très vulnérable aux épisodes de chaleur et de sécheresse. Toutes ces questions sont des racines sur lesquelles on doit construire un programme écologiste de droite. L’écologie de droite, contrairement à celle de gauche, doit se fonder sur le concret et le réel de la vie quotidienne.

La gauche n’aborde jamais la question de l’amélioration de la qualité de vie, trop focalisée sur un discours catastrophiste abstrait. Je crois que notre famille politique a la vocation, en raison de sa vision de l’homme, à proposer des initiatives qui améliorent la qualité de vie et de consommation. Et politiquement, ce serait plus efficace que ce que propose la gauche.

Pour aller plus loin, je crois que nous avons un enjeu majeur : une très mauvaise intégration des profils scientifiques à droite. L’écologie est un domaine où l’on peut faire appel à des architectes, des urbanistes, des géologues, des environnementalistes, et plus largement à des personnes ayant des formations scientifiques, qu’il faut évidemment cadrer philosophiquement. Mais à droite, ces profils sont peu intégrés. C’est un trait récurrent : nous avons beaucoup de juristes et d’historiens, mais nous perdons les ingénieurs, les géologues, les spécialistes des sciences du vivant.

J’aimerais conclure cette conférence, avant de laisser place aux questions, par un appel : si, dans cette pièce, certains d’entre vous ont une sensibilité écologiste et souhaitent participer à la conception d’un programme écologiste de droite, et si vous avez des formations ou des compétences scientifiques — en architecture, en urbanisme, en ingénierie, en hydrologie, en biologie, que sais-je — venez me voir à la fin. L’écologie est le domaine de tous les possibles, et surtout celui de la réinvention du monde. Abandonner cette puissance politique, ce mythe de la réinvention du monde, et le laisser à la gauche serait dramatique. Il y a urgence à fournir à la droite, dans les canaux militants comme institutionnels, les outils pour affronter la gauche sur un terrain où elle semble aujourd’hui légitime.

Un participant pose alors une question scientifique. Il explique que les organismes de recherche, en France, sont verrouillés par la gauche, tout comme le journalisme. S’il n’y a pas de chercheurs de droite, dit-il, c’est parce que les institutions ne les acceptent pas.

Je n’ai aucune intention de nier le monopole de la gauche sur les universités. Le microcosme universitaire impose effectivement un plafond de verre : il est presque impossible d’y progresser si l’on a des opinions identitaires, nationalistes ou patriotes. On se heurte inévitablement à la marginalisation. Mais quand j’évoquais les scientifiques, je pensais surtout à « l’esprit scientifique », en opposition à l’esprit littéraire. Certains ont les deux ; ce n’est pas mon cas, je suis plus littéraire que scientifique. Mais il y a selon moi un déficit d’intégration de ces esprits scientifiques dans notre camp. Peut-être ont-ils aussi tendance à moins s’intéresser à la vie civique et aux affaires du monde, mais peut-être aussi que nous ne leur offrons pas la place qu’ils méritent.

Dans mon expérience militante, je connais pourtant de jeunes identitaires qui « virent au vert », comme dit l’article, et qui ont des formations scientifiques : géologues, mathématiciens, physiciens. Ils partagent nos opinions et sont prêts à aider. C’est un problème récurrent : à droite, nous avons souvent une approche philosophique des sujets, mais moins de compétences techniques pour formuler des programmes concrets. En économie, par exemple, nous produisons des conférences de philosophie économique, mais très peu d’analyse économique concrète. C’est similaire en écologie : nous avons des slogans, des arguments théoriques expliquant que l’écologie serait intrinsèquement de droite, mais nous avons du mal à concevoir des programmes. Cela se traduit même chez les mouvements institutionnels.

Le Rassemblement national, par exemple, avait promis un livret sur l’écologie, dirigé par Hervé Juvin et Andréa Kotarac, via leur microparti interne « Les Localistes ». Ce livret n’a jamais vu le jour, pas plus que celui sur l’économie. L’écologie implique parfois de prendre des décisions électoralement impopulaires. La santé des gens est un enjeu d’intérêt général. Quand le RN vote sur les PFAS ou le téflon, et suit les consignes de certains lobbies agricoles, cela se fait parfois au détriment de l’intérêt général pour des raisons électoralistes ou clientélistes. L’écologie impose parfois des décisions impopulaires — c’est un fait.

Un participant pose ensuite une autre question, en expliquant que le catastrophisme touche d’autres domaines, notamment l’usage excessif des outils numériques, qui abîme le cerveau. Selon lui, les IRM montrent l’évolution des structures cérébrales. Il évoque aussi un autre problème : la représentation politique. Il demande si le regard électoraliste n’est pas complètement archaïque. Son intervention exprime l’idée que nous serions dans une impasse et qu’il faut reconstruire un imaginaire et une organisation, fondés sur l’action des jeunes, une conscience planétaire et des initiatives locales dont la jeunesse serait le moteur principal.

Je réponds que je n’ai pas abordé ce point dans la conférence parce qu’il me semblait évident : l’écologisme tel qu’il est présenté aujourd’hui est un mondialisme vert. Il y a un défaut d’analyse qui consiste à dire que puisque le problème est global, la solution doit l’être également. Cela peut mener à des décisions globales, certains évoqueraient même une forme de dictature planétaire. Je prends l’inverse : les identitaires, les nationalistes et les patriotes sont les plus légitimes à parler d’écologie, car s’il existe un enjeu fondamentalement local — et même anti-mondialiste — c’est bien l’écologie. Le localisme est une doctrine que nous devons défendre. Il faut produire en France, produire en Europe. Consommer des produits venus de Chine est une aberration écologique.

Vous évoquez l’imaginaire. C’est effectivement un point crucial. L’écologie tire sa force de sa capacité à proposer un imaginaire. C’est pourquoi elle a tant de succès dans la jeunesse. La gauche a le monopole de la réinvention du monde. Quand elle parle d’écologie, elle convoque des images de cités vertes, d’aménagements nouveaux, d’immeubles recouverts de végétation. Elle explique que dans le monde écologiste de demain, la vie sera belle. Nous, nous avons peu de choses à opposer, et parfois nos positions anti-écologistes nous font ressembler à des figures passéistes défendant les dernières industries à charbon. C’est une défaite idéologique d’avoir perdu l’horizon de la réinvention du monde.

La lutte n’est donc pas seulement programmatique. Elle consiste moins à démontrer que la gauche se trompe qu’à construire un imaginaire écologiste de droite. On peut évoquer, par exemple, la vision archéo-futuriste de Guillaume Faye, qui propose une écologie non décroissante, conciliant tradition identitaire et modernité technique. Cela permettrait de rénover et d’avancer sans tomber dans l’ascétisme décroissant.

Vous évoquiez l’électoralisme : les partis politiques seront toujours menottés par des calculs électoraux. Peut-être qu’une véritable refondation écologique à droite ne viendra pas des partis, mais de mouvements sans ambitions électorales : des think tanks, des associations comme Academia Christiana, des mouvements identitaires comme Tenesoun. D’ailleurs, je serais bien en peine de citer aujourd’hui un seul militant identitaire qui se dirait clairement climatosceptique.

Un autre intervenant prend la parole. Il dit avoir apprécié le point de vue du jeune intervenant et propose un commentaire de bon sens : selon lui, l’écologie est profondément, par nature, une idée de droite. C’est une aberration que la gauche s’en soit emparée. Il reconnaît des exagérations dans le discours climatique, mais insiste sur d’autres problèmes très réels : l’épuisement de l’énergie et des matières premières, qui entraînera des conséquences majeures pour notre avenir économique et social ; la disparition des espèces, qui n’est pas un fantasme. Il conclut que le discours écologiste est profondément vrai et justifié, et qu’il est de droite.

Je réponds que la disparition des espèces, et plus largement la perturbation des écosystèmes, a des conséquences graves. On perd toujours les batailles qu’on ne livre pas. Si nous avons perdu l’écologie, alors qu’elle pourrait être philosophiquement de droite, c’est parce que nous n’avons pas livré la bataille. Aujourd’hui encore, nous ne la livrons pas. Les trois rapports identifiés par la gauche — décroissantisme, climatoscepticisme ou techno-enthousiasme — sont insuffisants. La décroissance n’est pas un programme mais une réalité qui s’imposera mécaniquement avec l’épuisement des ressources. L’opposition systématique au discours écologiste ne parle pas à la jeunesse. Le techno-enthousiasme est une illusion qui nous dispense d’agir.

Vous évoquiez aussi la pollution numérique, les effets du tout-écran sur le cerveau, le rythme de vie, la qualité de vie : ce sont des sujets concrets. Je reviens à cette notion de qualité de vie : une écologie de droite doit être centrée sur cela. Concernant l’extinction des espèces, on peut rappeler qu’il n’y a pas que l’immigration humaine : il y a aussi les espèces invasives, comme les frelons asiatiques, qui posent de graves problèmes. On peut être identitaire pour nos propres espèces européennes. Dans ma première interview sur l’écologie, j’avais d’ailleurs répondu au journaliste que mon combat consistait à sauver à la fois les Européens et les pandas.

Raphaël Ayma
Intervention lors du Forum de la Dissidence du 15 novembre 2025 – Publiée sur notre site le 01/12/2025

https://www.polemia.com/raphael-ayma-lecologie-ne-se-resume-pas-au-rechauffement-climatique/

IDÉE RECUE N°5 : AVANT LA RÉVOLUTION, LES FEMMES N'ÉTAIENT RIEN ?!

dimanche 30 novembre 2025

Que sait-on vraiment du climat et de ses changements ?

 

Que sait-on vraiment du climat et de ses changements ?

Le Forum de la Dissidence organisé par Polémia et dédié à l’alarmisme climatique s’est tenu à Paris ce samedi 15 novembre 2025. Découvrez l’intervention de Johan Hardoy, contributeur régulier de Polémia, qui a étudié et compilé un ensemble complet de données concernant le climat mondial et son évolution.
Polémia

Bonjour à tous.
Avant toute chose, je voudrais rendre hommage aux gilets jaunes. Vous allez comprendre pourquoi aujourd’hui qu’ils manifestent pour leur 7ᵉ anniversaire dans Paris, de Palais Royal aux Abbesses. Et les irréductibles se mobilisent encore et toujours pour la cause. Alors pourquoi j’en parle ? Parce qu’en fait, rappelez-vous, leur mobilisation faisait suite à une taxe sur le carburant qui avait utilisé un prétexte écologique. Preuve, s’il en est besoin, que ce thème qui nous occupe aujourd’hui a des implications économiques, sociales et évidemment politiques. C’est pour ça que nous sommes là.

Pour ce qui me concerne, je me présente très brièvement. Je suis essayiste, chroniqueur bénévole pour Polémia à titre gratuit, sans conflit d’intérêt. Je préfère le préciser parce que quand on parle à des partisans de la doxa climatique, ils sont assez enclins à suspecter leur interlocuteur d’être stipendié par telle ou telle entreprise, société pétrolière ou énergétique quelconque. Ce n’est pas le cas évidemment. Par ailleurs, je suis de sensibilité écologiste, si l’écologie signifie respecter l’environnement, respecter les écosystèmes et lutter contre le gaspillage et la pollution, ce qui semble du bon sens. En ce cas, je suis écologiste et je pense que tout le monde l’est ici.

Je vais vous proposer une intervention basée sur des recensions que j’ai commises pour Polémia, dont je vais vous citer les auteurs, ne serait-ce que pour que vous puissiez les consulter, non pas pour me lire, mais pour vous donner envie de lire les livres ayant fait l’objet de ces recensions. Il s’agit de Christian Gérondo, polytechnicien et ingénieur ; d’Alband Darin, pionnier de la lutte contre les éoliennes en France ; de Guillaume Saintony, ancien haut fonctionnaire au ministère de l’environnement ; de Daniel Lusson, physicien et enseignant ; de Steven Koonin, qui avait travaillé pour l’administration Obama, professeur de physique théorique et auteur d’un best-seller aux États-Unis. Le débat semble plus possible aux États-Unis, depuis l’administration Trump. Mais même avant, on avait quelqu’un comme Koonin capable de changer son opinion initiale sur le sujet.

Prochainement, je proposerai deux autres recensions : la première, de Sem Furfari, La vérité sur les COP. Le livre vient de sortir, je n’ai pas eu le temps de la finaliser. Il est sorti fin octobre, ce qui tombe bien avec la COP 30 qui s’annonce. Et Les dissidents du climat – Les thèses du GIEC en question de Guy Barbet, qui est peut-être dans la salle. Je proposerai une recension très prochainement.

Je ferai mienne une phrase de Stendhal : « Tout homme est un Français plus qu’un autre à bord d’être pris pour dupe. » Pourquoi je parle de dupe ? Parce que le thème est émaillé de « bobards d’hiver », pour reprendre un terme cher à Jean-Yves Le Gallou, pas Jean-Luc Mélenchon. Les bobards, j’en citerai deux. Le premier, auquel j’avais cru quelques instants, est le fameux ours blanc sur un glaçon de banquise que vous avez tous vu. Moi, j’avais été ému en voyant cette photo, puis je me suis demandé comment un photographe était là, justement à cet instant. Cela ne collait pas. C’est un montage photographique. Au-delà de ça, l’ours en question est un ours marin capable de nager sur de très longues distances, ce qui relativise beaucoup de choses.

Un autre bobard : l’ancien vice-président américain Al Gore sort un film en 2006, Une vérité qui dérange, et sera prix Nobel l’année suivante. Il se reconvertira ensuite dans le négoce des certificats d’émission de CO₂. Dans son film, il dit que d’ici dix ans les eaux vont monter de six mètres si l’humanité continue sur sa voie de déréliction climatique. Six mètres en 2016 : bobard.

Mon intervention portera au-delà de ces bobards. Certains disent que c’est pour la propagande, pour émouvoir les gens, etc. Au-delà de ça, ce qu’il faut surtout déplorer — comme l’a rappelé Jean-Yves Le Gallou — c’est l’absence de débat contradictoire entre scientifiques confirmés, débat s’adressant au grand public, notamment climatologues et physiciens. Les météorologistes, c’est autre chose. La jeune femme vue tout à l’heure était météorologiste, pas climatologue. Sa compétence est donc plus discutable.

L’absence de débat est criante. Philippe Verdier, animateur de France 2 en 2015, spécialiste de météorologie et climatologie, publie un livre sur le sujet. Il déplaît, il est débarqué. Autre exemple : John Clauser, prix Nobel de physique en 2022. En 2023, le FMI annule sa conférence en raison de ses positions critiques sur l’alarmisme climatique. Il a déclaré : « Nous sommes totalement inondés de pseudoscience. » C’est un prix Nobel de physique. Ce sont des gens comme lui qu’on voudrait voir confrontés à ceux qui affirment qu’il y a dérèglement climatique.

Je vais aborder trois points dans mon intervention, en utilisant la méthode de Nietzsche : la philosophie au marteau, pour constater si une idole sonne creux ou non. Je parlerai du GIEC, ensuite du dérèglement climatique, puis du rôle des activités humaines sur le réchauffement. Je vais survoler les thèmes pour lancer le débat.

Tout à l’heure je vous ai dit que j’avais cru quelques instants à la photo de l’ours blanc. Le GIEC, j’ai cru aussi au début que c’était un organisme scientifique. On nous le disait. En réalité, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a été créé en 1988 sous l’impulsion du G7. Ce n’est pas un organisme scientifique, mais un organisme regroupant des contributions de personnes présentées comme experts du climat provenant de 195 pays.

Le GIEC a connu quatre présidents : les deux premiers, météorologistes ; le troisième, ingénieur des chemins de fer ; le quatrième, économiste. Les rapports du GIEC sont très touffus : en 2021, un rapport de 4 000 pages, 751 auteurs issus de 66 pays, 14 000 références, 78 000 commentaires. Personne ne l’a lu en entier. Les conclusions, rédigées par un petit groupe final, aggravent celles des rapports précédents.

Trois pierres d’achoppement :

  1. Les rapports présentent dans leur sommaire des conclusions contradictoires sur l’origine anthropique du réchauffement.
  2. En 1995, des chercheurs ont constaté que la rédaction finale affirmait une origine humaine du réchauffement, alors qu’ils n’avaient pas conclu ainsi.
  3. Les modélisations climatiques ne parviennent pas à expliquer le réchauffement entre 1910 et 1940. Un modèle, prétendant prévoir l’avenir, devrait a minima expliquer le passé.

Deuxième idole : le dérèglement climatique. Dans les années 70, les climatologues annonçaient un nouvel âge glaciaire. Time (1972 et 1977) et Newsweek (1975) publiaient des alertes. Le Los Angeles Times annonçait un refroidissement sur 30 ans. Aujourd’hui, on dit l’inverse. De nombreux climatologues réfutent leurs prédécesseurs en affirmant que la climatologie de l’époque n’était pas une science, ce qui paraît discutable. On peut imaginer que d’ici 30 ans, on dira pareil des climatologues actuels.

Jean-Marc Jancovici affirme que l’humanité a connu une période de stabilité climatique depuis 10 000 ans, finie depuis l’ère industrielle. Est-ce vrai ? Les historiens du climat montrent que le climat a toujours changé. Entre 900 et 1300, petit optimum médiéval, températures plus élevées qu’aujourd’hui : les Vikings cultivent au Groenland. Les climatologues actuels ne l’expliquent pas. Entre 1300 et 1860, petit âge glaciaire. Depuis 1860, nouveau petit optimum. Certains disent : voyez, c’est l’ère industrielle. Mais l’activité humaine était-elle suffisante pour provoquer cela ?

Au XXᵉ siècle : réchauffement entre 1910 et 1940, refroidissement entre 1940 et 1980 (d’où les alertes de glaciation), puis réchauffement. Ivar Giaever, prix Nobel de physique 1973, observe qu’entre 1998 et 2015, la température n’a pas augmenté alors que le CO₂, lui, a augmenté. Le dérèglement est-il avéré ?

Troisième idole : le rôle des activités humaines sur les catastrophes naturelles. À chaque incendie ou inondation, on invoque le réchauffement. François Bayrou, à la radio l’été dernier, attribue les incendies au réchauffement. Mais cela occulte des causes humaines : arrachage subventionné des vignes (barrières coupe-feu), interdiction du pâturage, etc.

Que dit l’Organisation météorologique mondiale ?
– Aucun événement individuel comme un cyclone sévère ne saurait être attribué à un changement climatique dû à l’homme.
– Les canicules ne sont pas plus fréquentes aux États-Unis qu’en 1900, et les températures maximales n’y ont pas augmenté depuis 50 ans.

Conclusion provisoire. En 2019, 500 scientifiques, dont des prix Nobel, ont adressé à l’ONU une déclaration restée sans réponse : Il n’y a pas d’urgence climatique. Six paragraphes :

  1. Le climat terrestre a toujours varié.
  2. Le réchauffement actuel est beaucoup plus lent qu’annoncé.
  3. La politique climatique repose sur des modèles inadaptés.
  4. Le CO₂ est la nourriture des plantes, base de toute vie sur terre. Selon Daniel Lusson : « davantage de CO₂ augmentera la masse végétale et donc davantage de CO₂ sera absorbé. »
  5. Le réchauffement actuel n’a pas accru les désastres naturels.
  6. La politique doit respecter les réalités scientifiques et économiques.

Johan Hardoy
Intervention lors du Forum de la Dissidence du 15 novembre 2025 – Publiée sur notre site le 29/11/2025

https://www.polemia.com/que-sait-on-vraiment-du-climat-et-de-ses-changements/

« Raconter une histoire des Européens qui ne se résume pas à violence, racisme et conquête, c’est aller à contre-courant » Audrey Stéphanie (Héros d’Europe) [Interview]

 

Avec Héros d’Europetreize modèles d’hier pour aujourd’hui publié aux Éditions du Royaume, Audrey Stéphanie signe un ouvrage captivant et salutaire, qui devrait figurer dans chaque bibliothèque familiale. En treize portraits fouillés, portés par une plume rigoureuse et vibrante, l’auteure redonne vie à ces hommes d’action qui ont façonné l’histoire européenne, de Léonidas à Don Juan d’Autriche, en passant par William Wallace ou Jules Brunet. Rien, dans ce livre, n’est inventé : tout est vrai, puisé aux meilleures sources, raconté avec fougue pour éveiller l’admiration et transmettre l’héritage.

Ce n’est pas un manuel, mais une épopée. Un hommage à l’audace, à la fidélité, à la grandeur. Porté par les illustrations puissantes de Louise Bernard et la préface de Julien Rochedy, Héros d’Europe, est un magnifique ouvrage de transmission. À offrir absolument à Noël : dès 12 ans, pour tous les jeunes – et moins jeunes – avides de racines, de récits, et d’âme.

Et si vous n’êtes toujours pas convaincu, lisez donc l’interview ci-dessous que nous avons faite d’Audrey Stéphanie.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui a déclenché, chez vous, l’envie d’écrire Héros d’Europe ?

Audrey Stéphanie : L’admiration, un besoin irrépressible de transmettre et la volonté de contrecarrer l’oubli. J’ai dédié cet ouvrage à mon fils, après avoir précédemment écrit Les Audacieuses, femmes d’hier pour jeunes filles d’aujourd’hui à ma fille. La volonté est la même : que mes enfants, et les nouvelles générations de petits Européens, sachent. Qu’ils connaissent les personnages emblématiques qui ont rendu grande leur civilisation, qu’ils aient des modèles auxquels s’inspirer.

Breizh-info.com : Vous dites que l’Histoire “fait naître des flammes”. Quel moment d’écriture a été le plus bouleversant pour vous personnellement ?

Audrey Stéphanie : L’étude de chaque personnage, de par la geste qu’il a accomplie, fut autant de moments très émouvants, je ne saurais en choisir un. Ce que j’apprécie en Histoire, c’est d’explorer ces événements stupéfiants, improbables, et parfois invraisemblables tellement ils sont hardies, risqués et gratuits.
 
Comme quand une petite bande d’étudiants écossais, une nuit de Noël 1950, décident de s’introduire par effraction dans l’abbaye de Westminster pour s’emparer de la pierre de Scone (150 kilos !), six siècles après qu’elle fut dérobée à leur peuple par les Anglais, afin de la rapatrier. En voilà un moment particulièrement enthousiasmant d’écriture ! Le fait que cet antique symbole de royauté, sur lequel tous les rois écossais se sont assis et qui, selon la légende, aurait été amené en Écosse par la tribu des Tuatha de Danann, ne soit jamais tombé dans l’oubli et a qu’il ait été la cible de l’indomptable ardeur juvénile est un parfait exemple de flamme entretenue (je relate cette anecdote après le portrait de William Wallace). Le mythe, l’histoire et l’audace se confondent et c’est, à mon sens, passionnant.

Breizh-info.com : Comment avez-vous sélectionné les 13 figures retenues ? Y a-t-il des héros que vous avez dû écarter malgré vous ?

Audrey Stéphanie : Ce choix est une combinaison d’admiration et de raison : je souhaitais que ces treize hommes proviennent de divers pays d’Europe et traversent les siècles pour illustrer à quel point, malgré la distance et le passage du temps, l’héroïsme demeure une constante. Je tenais à offrir une vision d’ensemble de notre histoire plurimillénaire – anciens Grecs, Romains, Germains, Français, etc – la polyphonie constitutive de notre grande famille européenne. J’ai donc écarté ceux d’une même époque ou d’un même lieu avec un peu de chagrin parfois, je dois dire !
 
Treize, c’est évidemment minuscule, presque ridicule. La sélection est un assortiment de personnages fameux dont on ne pouvait faire l’impasse (Léonidas, William Wallace, Cervantès… ) et d’autres, moins connus dont je tenais à transmettre le souvenir (Atilius Regulus, Arminius, Jean des bandes noires, Jules Brunet…). Ils sont tous le symbole de quelque chose : Atilius Regulus, c’est le respect de la parole donnée ; Arminius, le combat entre la civilisation romaine, carrée, ordonnée, supérieure, et la liberté, les racines et les dieux des barbares ; Leif Erikson et Pythéas, sont l’incarnation de l’esprit de découverte qui a toujours animé les Européens et les a poussé à sauter dans l’inconnu au péril de leur vie, etc…
 
Enfin, j’ai souhaité également « conserver » certains personnages principaux pour le prochain Héros d’Europe, car le sujet est vaste et mérite d’être approfondi, encore et encore !

Breizh-info.com : Vous revendiquez un style très narratif, presque romanesque, tout en vous appuyant sur des sources solides. Comment concilie-t-on émotion et exactitude ?

Audrey Stéphanie : Merci pour cette question, c’est un point auquel je tiens particulièrement. Car rien dans ce livre n’est le fruit de l’imagination, je n’ai en rien « comblé » ou embelli les histoires par du romanesque, pour que ces lignes soient irréfutables. Pour que les lecteurs aient conscience que tout ce qui y est rapporté s’est véritablement passé.
Même si j’ai tenu à le raconter à ma façon, en m’éloignant le plus possible du style barbant de nos livres d’école gorgés de dates et d’informations insignifiantes. L’Histoire est passionnante, épique, incroyable aussi parfois : il faut la raconter avec passion et enthousiasme, saisir et transmettre la beauté et l’audace d’un geste.
Montrer à quel point l’entreprise d’une poignée d’hommes méditerranéens, qui, il y a plus de deux mille ans, défièrent les éléments et la peur en s’embarquant sur un petit bateau pour toucher le nord du monde alors totalement inconnu, lointain et glacial constitue une aventure folle, intrépide et extraordinaire sera toujours plus captivant que réciter mécaniquement : « Pythéas était un navigateur, géographe et astronome grec du IVe siècle av. J-C, qui a exploré les côtes de l’Europe occidentale et atteint l’Islande. »
 

Breizh-info.com : Votre livre défend l’idée d’une Europe comme aventure, pas comme construction administrative. Quelle Europe raconte votre ouvrage ?

Audrey Stéphanie : Celle d’une Europe incarnée. Car notre histoire a été faite par des hommes et des femmes en chair et en os, pas par des valeurs abstraites.  La vie et/ou les exploits de ces héros sont l’illustration tangible, palpable, réelle, des valeurs et des idéaux en lesquelles ils croyaient. Pas d’abstraction ici : la défense de la patrie charnelle, c’est un jeune homme de 18 ans, Henri de la Rochejaquelein, qui prend les armes pour défendre les siens, lançant à ses soldats « Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi ! » et combattra jusqu’à la mort ; l’honneur, c’est un capitaine français, Jules Brunet, qui démissionne d’une brillante carrière pour ne pas abandonner un groupe de samouraïs fidèles à l’antique Japon à l’acmé de leur combat et avec lesquelles il formera une république indépendante sur l’île d’Hokkaidō. La détermination, c’est Heinrich Schliemann, qui prouvera qu’il faut parfois défier l’académisme figé des universités pour faire des découvertes, et qu’un brin de folie peut s’avérer indispensable pour réaliser son rêve, etc.

Breizh-info.com : Ces héros ont tous une fidélité à leur peuple, leur terre, leur cause. Cette fidélité existe-t-elle encore aujourd’hui ?

Audrey Stéphanie : Bien sûr, c’est justement ce que ces textes, qui brassent des époques de chaos et de renouveau, s’efforcent de démontrer !
On le voit tous les jours, même si cette fidélité semble endormie. Même si notre époque est la première à avoir décrétée que l’héroïsme est ringard et que notre histoire n’est qu’un champ de ruines dont on devrait avoir honte. Ça, ce sont les médias, la politique, la surface. Mais je suis convaincue que dans beaucoup de cœurs réside encore cet attachement. C’est une flamme qui ne peut être éteinte, parce qu’elle est consubstantielle à l’être humain, même chez les Européens dont le passé a été mystifié et dénigré. Et si certains d’entre eux haïssent leur terre et leurs ancêtres, c’est aussi (et surtout ?) parce qu’ils ne savent pas. Ils ne savent pas ce que leur civilisation a fait de grand et de beau, ils n’en connaissent que les aspects négatifs.

Breizh-info.com : Voyez-vous un fil conducteur civilisationnel qui traverse Léonidas, Arminius, Wallace, Don Juan d’Autriche ou La Rochejaquelein ?

Audrey Stéphanie : Tous ces héros ont agi pour répondre à un besoin intérieur, une force qui les a poussés à combattre au risque même de leur vie. Chacun d’entre eux aurait pu vivre une existence paisible et confortable : aucun d’entre eux n’a fait ce choix. Le fil conducteur pourrait être résumé dans la formule « fais ce que tu dois »

Breizh-info.com : Vous dites : “Ce ne sont pas des légendes, ce sont des hommes.” Pourquoi est-ce important aujourd’hui ?

Audrey Stéphanie : Parce qu’à l’heure des abstractions stériles, à l’heure des « valeurs de la République » que personne n’est capable d’énumérer, il est de prime importance d’ancrer le combat pour la civilisation européenne sur des bases concrètes. Les Léonidas, les Jean de la Valette ont existé : leur combat n’est pas une légende, même si, bien sur, leurs exploits sont passés dans la légende. Il faut dire et redire que tout est possible, que bien des choses incroyables et extraordinaires – au sens premier de ces mots – ont été faites par des hommes en chair et en os, comme vous et moi. 

Breizh-info.com : Votre livre paraît dans une époque qui doute d’elle-même. Pensez-vous que les jeunes manquent de modèles ou qu’on ne leur en propose plus ?

Audrey Stéphanie : Tout à fait ! Et si seulement ils savaient, ils ne seraient pas aussi perméables aux idéologies délétères qui débouchent sur le fatalisme, l’apathie, la guerre des sexes, la perte de confiance en l’avenir. S’ils savaient ce qu’il y a de lumineux et de positif dans notre histoire, ils n’auraient pas honte de ce qu’ils sont. S’ils savaient de quoi leurs aïeux ont été capables, ils sauraient de quoi ils sont capables à leur tour.
 
Il est aussi fondamental de ramener une juste vision des choses. Lire que Cervantès a été détenu pendant des années à Alger, le plus grand marché d’esclaves chrétiens, rappelle que les Européens n’ont pas le monopole de l’esclavage. Comprendre, en s’intéressant à la vie de Jean de la Valette, que les croisades étaient des pèlerinages hautement spirituels et que sécuriser les chemins menant aux Lieux Saints était nécessaire met à mal le mythe des sanguinaires guerres de religions chrétiennes. Apprendre, à travers l’exemple de Henri de la Rochejaquelein, que, loin de Versailles, les aristocrates n’étaient pas les détenteurs oisifs et dégénérés de privilèges, mais qu’ils avaient acquis ces derniers grâce à leur mission de protection des petites gens ébranle la dialectique entre oppresseurs et opprimés comme seul moteur de l’Histoire, etc…
 
Ce rétablissement de la vérité historique va de soi lorsque l’on se base sur des sources fiables et que l’on fournit des informations concrètes et indéniables. Et si cela est fait au sein de récits captivants, c’est encore mieux.

Breizh-info.com : En quoi l’adolescence est-elle un âge propice pour recevoir des récits d’héroïsme ? 

Audrey Stéphanie : Si je me suis adressée aux adolescents, c’est n’est pas vraiment par volonté, mais plutôt parce que les thématiques développées dans ces pages exigeaient des lecteurs capables de les comprendre. Même si je suis consciente qu’au jour d’aujourd’hui attirer les adolescents à la lecture représente un véritable défi… Or, faire un livre sur l’héroïsme et refuser un défi serait assez pitoyable, vous ne trouvez pas ? 
 
J’ai toutefois adapté le format aux temps : les récits sont brefs, cinq pages mises en valeur par Louise Bernard, qui a habilement exprimé tout le dynamisme propre aux personnages au sein de magnifiques illustrations. Et si le lecteur désire approfondir, il y a en fin d’ouvrage, toutes les sources et les textes fiables auxquels il peut se reporter.

Breizh-info.com : Certains affirment que le mot “héros” n’a plus de sens dans nos sociétés. Que leur répondez-vous ?

Audrey Stéphanie : S’il est vrai que l’on a remplacé les héros par les victimes, comme je l’ai déjà souligné, cela fonctionne en surface : les exploits, les belles actions, les sacrifices pour une noble cause feront toujours vibrer les cœurs !

Breizh-info.com : Si vous deviez n’en citer qu’un pour définir l’esprit européen, lequel serait le plus emblématique ?

Audrey Stéphanie : Impossible ! Car cela dépend aussi et surtout des sensibilités. C’est, je l’espère aussi la richesse de ce livre : avoir voulu montrer diverses sensibilités. Certains préféreront l’obstination, la pugnacité et l’impudence intellectuelle d’un Heinrich Schliemann qui prouva au monde entier que l’Iliade et l’Odyssée étaient Histoire, d’autres préféreront le caractère combatif et indomptable d’un meneur d’hommes comme Jean des bandes noires, d’autres encore seront plus attirés par la vie mystérieuse et couronnée de grandeur d’un Don Juan d’Autriche, etc.

Breizh-info.com : Vous revendiquez une idéologie : celle de la transmission. Pourquoi cette idée dérange-t-elle aujourd’hui ? On pourrait vous reprocher de nourrir une vision “romantique” de l’Europe. Est-ce assumé ?

Audrey Stéphanie : Lorsque Plutarque écrit ses biographies par la suite intitulées « Vies des hommes illustres », il le fait pour encourager les générations futures à suivre l’exemple de leur vertu. Mais à partir du moment où l’on a décrété que l’homme blanc est à la racine de tous les maux et que le passé est le règne de l’arbitraire, la transmission a peu de chances d’être valorisée. Pire encore, la seule transmission qui est encouragée est celle des aspects négatifs de notre histoire. Raconter que l’histoire des Européens ne peut se résumer à violence, racisme et conquête, c’est donc forcément aller à contre-courant de la vulgate.
Quant à savoir si ma vision est romantique, si tel est le cas, c’est bien malgré moi : n’ayant rien inventé, je n’y suis pour rien ! Peut-être que ce sont ces héros à l’être… Le seul parti-pris était de transmettre la geste de certains personnages que j’admire pour ce qu’elle a de singulier et d’atemporel.

Breizh-info.com : Que souhaitez-vous que le lecteur, jeune ou adulte, retienne en refermant Héros d’Europe ?

Audrey Stéphanie : Les noms, les exploits, les entreprises accomplies. En un mot la beauté de notre Histoire.

Propos recueillis par Yann Vallerie

Crédit photo : Éditions Hétairie

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