mercredi 20 novembre 2024

170e anniversaire de la naissance de Lyautey, l’amoureux du Maroc

 

Lyautey décorant Madani El Glaoui (1912). Source BnF
Lyautey décorant Madani El Glaoui (1912). Source BnF
Le 17 novembre, nous célébrons le 170e anniversaire de la naissance d'une figure emblématique de notre histoire coloniale et de nos liens profonds avec le Maroc. Brillant stratège, humaniste et modernisateur, Hubert Lyautey, maréchal de France, s'est distingué par une vision de la colonisation qui, dans l'armée de son époque, détonnait. Alliant respect des cultures locales et développement des territoires sous administration française, il a su incarner une forme unique de colonisation, fondée sur la modernisation et l'intégration. Mais au-delà du chef militaire, Lyautey fut aussi un penseur, partisan d'une mission civilisatrice pacifique et un critique des méthodes brutales.

Un officier aux idées novatrices

Né à Nancy en 1854, Hubert Lyautey est issu d’une famille franc-comtoise et catholique. Comptant plusieurs militaires dans ses ancêtres, il est, tôt, attiré par le métier des armes et intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1873 au sein de la promotion Archiduc Albert. Lyautey commence une carrière militaire qui le mène aux confins des colonies françaises. En Indochine et à Madagascar, il sert sous les ordres du général Gallieni, adepte de « la conquête civilisatrice », Lyautey est profondément marqué par cette expérience.

En 1907, Lyautey, général depuis 1903, est chargé de pacifier la région d'Oujda, en Algérie, en proie aux tensions frontales avec le Maroc. Cette mission le familiarise non seulement avec le Maghreb mais surtout avec la réalité marocaine, un pays où l'autorité centrale est contestée par de nombreux tribus locales. Lyautey applique alors une approche pragmatique alliant diplomatie et fermeté militaire. En stabilisant les zones conquises tout en respectant les traditions locales, il jette les bases de ce qui deviendra sa méthode de gouvernance et la clé de son succès au Maroc en 1912.

Le bâtisseur du Maroc moderne

Nommé,en 1912, résident général de France au Maroc, Lyautey se lance dans une œuvre de pacification et de modernisation sans précédent. Plutôt que de détruire les structures existantes, il s'appuie sur les élites locales et respecte le rôle du sultan Moulay Youssef, tout en menant de profondes réformes. Selon Lyautey, une administration réussie d’une terre considéré presque comme une colonie doit passer par l'éducation, la santé et le développement économique des populations locales. Dans cette objectif, il développe ainsi les routes pour désenclaver les régions reculées, fait construire des écoles pour instruire les populations, des hôpitaux pour sauver des vies et favorise l'agriculture et le commerce. Lyautey cherche également à valoriser la culture marocaine et insiste pour que les administrateurs français respectent les coutumes locales.  Cette approche lui vaut ainsi l'estime de nombreux Marocains, bien que certains nationalistes ne veulent voir en lui qu’un colonisateur paternaliste de plus. Malgré les critiques, sa politique laisse une empreinte durable au Maroc, contribuant à en faire un protectorat relativement stable. Cette situation permet aussi l’instauration de profonds liens entre nos deux pays, qui se sont prolongés, malgré les vicissitudes, jusqu'à aujourd'hui avec la récente visite d'État d'Emmanuel Macron au Maroc.

Un héritage fondé sur le respect des peuples

Cependant, en 1916, la Première Guerre mondiale rappelle Lyautey en France, où il est brièvement nommé ministre de la Guerre. En effet, quatre mois après sa nomination, il finit par démissionner en raison de désaccords avec l'état-major, notamment à propos de la prochaine offensive du Chemin des Dames qu’il juge comme une mauvaise idée. Il revient alors au Maroc et reprend son œuvre momentanément interrompue. En 1921, il est élevé au rang de maréchal de France en reconnaissance de ses services. En 1925, face à une insurrection menée par Abd el-Krim dans le Rif, il préconise la prudence pour éviter une guerre destructrice. Jugé inefficace par le Cartel des gauches, il est finalement remplacé par le maréchal Pétain. Épuisé, Lyautey décide de se retirer de la vie publique. Durant sa retraite, il s'engage dans le scoutisme, une activité dont il devient l’un des piliers en France et qui lui permet d’entreprendre un retour vers la foi catholique.

Lyautey meurt le 27 juillet 1934 dans sa propriété de Thorey en Lorraine, et, selon ses voeux, il est inhumé sur le sol marocain jusqu'en 1961. C'est à la demande du roi Mohammed V, inquiet d'une possible profanation de sa tombe, que le général de Gaulle fait rapatrier la dépouille du maréchal en France. Depuis, il repose dans l'église du Dôme des Invalides, dans un tombeau orné d'inscriptions témoignant de son double attachement au Maroc et à la France. On y lit notamment : « Être de ceux auxquels les hommes croient ; dans les yeux dont des milliers d'yeux cherchent l'ordre ; à la voix laquelle des routes s'ouvrent, des pays se peuplent, des villes surgissent ». En arabe, une autre citation de Lyautey exprime son admiration pour le Maroc : « Plus je vis au Maroc, plus je suis persuadé de la grandeur de ce pays ».

Eric de Mascureau

De la Russie – Psychologie et politique

 

par Alexandru Mamina.

19 mars 2014

En 1812 Napoléon a vaincu les russes à Borodino, puis il a occupé Moscou. N’importe quel monarque européen raisonnable aurait demandé, d’une manière civilisée, une paix. Le tsar Alexandre 1er était alors de cette sorte de monarques, il s’était entendu avec Napoléon à Tilsit, en 1807. Cette fois, son esprit raisonnable a été accaparé par le sentiment du peuple contre l’occupant, et de ce fait il a refusé de négocier et a continué le combat.Le résultat : les russes sont arrivés jusqu’à Paris où ils sont restés jusqu’en 1818.

En 1941 les armées allemandes se sont, elles aussi, approchées de Moscou. Une éventuelle victoire aurait pu signifier la fin de Joseph Visarionovitch Staline, celui-là même qui avait décidé la condamnation de millions de personnes durant la « Grande Terreur ». Néanmoins, au lieu de recevoir les allemands en libérateurs voire simplement avec indifférence, les Russes se sont unis autour du Géorgien du Kremlin, devenu défenseur de la « Mère Patrie ». Il est vrai que les Allemands ont aussi tout fait pour réveiller l’adversité … ce qui n’a pas manqué de se savoir.

À l’opposé nous avons la guerre de Crimée, déclenchée par le tsar Nicolas 1er en 1853, et terminée deux années plus tard, avec la défaite de Sébastopol. Une guerre qui, non seulement n’a pas déclenché de réel enthousiasme, mais aussi a fragilisé le régime au point que Alexandre II a été obligé d’entamer une politique de réformes. Nous pourrions dire la même chose au sujet de l’intervention soviétique en Afghanistan.

Que pouvons-nous remarquer à partir de ces deux catégories d’exemples ?

En premier lieu que la Russie risque d’être vulnérable quand elle déclenche une guerre pour des motifs strictement liés à ses dirigeants, mais qu’elle devient implacable quand elle est provoquée, car c’est à ce moment que se réalise le lien moral entre ses dirigeants et la grande masse de la population, ce qui conditionne, et dans le cas de pays de la même taille nous pourrions dire qui assure, le succès militaire.

Le territoire et le nombre d’habitants permettent des retraits stratégiques et de refaire ses effectifs, choses susceptibles d’annihiler la supériorité technique et tactique de l’adversaire, comme cela s’est passé en 1812 et en 1941, tout en se confrontant aux meilleures armées européennes (nous nous référons bien entendu aux guerres conventionnelles).

Au deuxième rang on doit remarquer la psychologie spécifique aux russes, qui ne peut être adaptable au système de pensée et à la mentalité occidentale. C’est une psychologie affectivo-apocalyptique, centrée sur le sentiment final du destin, sur la mission historique de la Russie, et aussi sur la vocation du sacrifice pour ses semblables (les siens). C’est la psychologie des steppes, de l’immensité qui pousse à la fois à l’expansion et à la solidarité émotionnelle avec ses proches, et cela contre l’inconnu qui est de l’autre côté de l’horizon. À partir de là nous avons l’importance de la frontière dans l’histoire russe, doublée par la peur de l’invasion par l’étranger, saisissables depuis l’époque de la domination tatare jusqu’à ce qu’on peut appeler l’encerclement capitaliste.

Nous ne jugeons pas cette psychologie, nous l’enregistrons. Par elle sont nées des séries de chefs d’œuvres littéraires et artistiques, en parallèle avec une culture inclinée vers le maximalisme éthique et les méthodes radicales. Nous remarquons simplement la différence avec la psychologie cartésienne et pragmatique de l’Occident, plus concentrée sur le calcul opportuniste et individualiste que sur l’investissement affectif et par le sacrifice personnel par amour d’une existence morale supérieure, qu’elle soit l’orthodoxie, l’idée communiste ou la Patrie. C’est de là que nous avons l’explication du comportement « déraisonnable » de 1812 et de 1941, ce qui bouleverse la structure occidentale de compréhension de la politique.

Aujourd’hui, il n’y a aucun doute que la mentalité collective des russes a changé. La Mode venue de l’ouest, le consumérisme, la globalisation induisent d’autre sensibilités et attentes, de facture mercantile et hédoniste. Toutefois ce qui reste est le patriotisme lié à la gloire de l’époque impériale, le prestige international, des choses qui motivent les russes depuis au moins deux siècles. Encore beaucoup d’entre eux peuvent supporter le manque et les vexations, si leur pays est une grande puissance.

Ceci est la psychologie qui soutient le « poutinisme ». L’ascension de Vladimir Poutine s’est produite, d’une part comme réaction du complexe militaro-industriel face à la suprématie publiquement vue des oligarques dans les années 1990, d’autre part en réponse aux attentes d’une population en voie de paupérisation, lequel leur a offert la compensation idéale par leur appartenance à un État qui compte dans le monde.

Les puissances occidentales ont négligé cet aspect, ou tout simplement elles ne l’ont pas compris, quand elles ont forcé le détachement de la Russie par l’Ukraine, en utilisant la violence de Maïdan. C’est ainsi qu’elles ont réussi à réactiver le sentiment d’agression venant de l’extérieur, c’est-à-dire exactement ce qu’il ne faut pas faire avec les russes. Maintenant Vladimir Poutine contre-attaque et réussit un coup double : il annexe la Crimée et se refait une popularité partiellement érodée ces dernières années.

La morale, exprimée de manière plus familière, est qu’il n’est pas indiqué de donner aux russes une chiquenaude, car ils risquent de déclencher une bagarre.

source : http://www.argumentesifapte.ro

traduit par Gérard Luçon

https://reseauinternational.net/de-la-russie-psychologie-et-politique/

mardi 19 novembre 2024

Réflexions sur la «découverte» de l’Amérique

 

PARTIE I

Le 12 octobre, beaucoup célèbrent la «découverte» de l’Amérique par Christophe Colomb. Qu’apprend-on dans les livres d’histoire sur la colonisation de l’Amérique du Nord et du Sud? Qu’entend-on sous le terme «histoire»? Quelles sont ses utilisations? Comme Hérodote l’a noté, l’écriture d’histoire signifie «enquête», une vocation développée et appliquée par Thucydide.

Idéalement, l’Histoire devrait être une chronologie contextuelle d’événements réels, reflétant les cinq «C» de l’analyse historique – chronologie, exhaustivité, contexte, causalité et comparaison. Pourtant, comme on peut facilement le démontrer, les historiens à travers les âges ont manipulé le dossier – principalement en omettant des faits cruciaux, parfois en les inventant, un phénomène attribuable à l’opportunisme, aux attentes de carrière, au politiquement correct, à l’enthousiasme littéraire, à la licence poétique ( se non è vero è molto ben trovato! ), l’optimisme (se sentir bien dans les histoires) et même l’avidité.

Regardons les choses en face, de nombreux historiens – comme des avocats – écrivent pour un public spécifique. Le nom du jeu n’est pas toujours de découvrir la vérité, mais de satisfaire un client ou un public de lecture spécifique. Les juristes et les historiens écrivent tous les deux ce qu’ils pensent être attendus d’eux ou ce qui leur apportera des avantages sociaux et économiques. C’est pourquoi les récits historiques qui soulèvent des questions inconfortables, bouleversent l’ordre établi, c’est-à-dire ne sont pas en noir et blanc, séparant parfaitement le bien et le mal, les héros et les méchants, sont rarement écrits, et s’ils sont écrits, sont difficiles à placer auprès des éditeurs commerciaux, sont souvent marginalisés et ignorés par les médias d’entreprise et par d’autres stylos hébergés à louer.

Revenons maintenant sur un événement historique majeur qui est surtout perçu comme une success story, une aventure romantique, la conquête de l’Occident doré, c’est-à-dire la caricature classique connue sous le nom de «découverte» de l’Amérique.

Or, les Européens ont-ils vraiment « découvert » un continent vide, qu’ils ont ensuite installé et développé, ou nos ancêtres étaient-ils plutôt des « migrants » vers de nouvelles frontières? Regardons l’Europe à « l’âge de la découverte ». Nos ancêtres européens étaient plutôt pauvres, nos villes étaient sordides, surpeuplées, le chômage, la maladie et la violence étaient monnaie courante. Le 16, 17, 18. Les migrants du 19e siècle – les Espagnols, les Portugais, les Britanniques, les Français. les Néerlandais, les Allemands, les Polonais, les Irlandais et autres «colonisateurs» – étaient des aventuriers, des non-conformistes déterminés à devenir riches rapidement, suivis par de simples gens espérant un nouveau départ. Le fait historique est que ce que nous appelons aujourd’hui l’Amérique du Nord (l’hémisphère occidental au nord du Rio Grande) était une terre riche, écologiquement équilibrée, peuplée de quelque 10 millions d’êtres humains, s’occupant de leurs affaires et ne représentant aucune menace pour les Européens, lorsqu’en 1492 Christophe Colomb débarqua à Guanahani, une île des Bahamas, pensant avoir trouvé une route occidentale vers l’Inde. Colomb se rendit à Cuba et aux Antilles, entreprit quatre voyages vers les Amériques, pensant toujours que les habitants étaient des «Indiens».

Contrairement aux Espagnols qui «christianisaient» les populations indigènes et les utilisaient comme main-d’œuvre bon marché, nos ancêtres anglo-saxons n’avaient guère d’utilité pour les indigènes, qu’ils appelaient «démons» et «loups». Les puritains du Massachusetts, qui ont également brûlé des sorcières, ont tué les «Indiens» indigènes qui leur ont appris à survivre, tandis que le révérend John Cotton de la première église de Boston et le révérend Cotton Mather de la deuxième église de Boston tenaient leur raciste. – des sermons dignes d’un Julius Streicher. Au cours de trois siècles, 98% de la population autochtone nord-américaine n’a pas seulement été déplacée en vertu de la politique officielle de «destin manifeste» – elle a été délibérément exterminée. Les pères fondateurs du « pays des libres et du pays des braves », Benjamin Franklin («le dessein de la Providence d’extirper ces sauvages»), George Washington («bêtes de proie»), John Adams («chiens de sang»), Thomas Jefferson («sauvages indiens impitoyables»), James Madison, James Monroe, Andrew Jackson (« le loup soit frappé dans sa tanière ») – tous ont appelé à l’extinction de « l’Indien » américain. Il existe des preuves accablantes que Lord Jeffrey Amherst a en fait mené une guerre bactériologique contre les Autochtones en leur livrant délibérément des couvertures contaminées par la variole. Ces terribles faits historiques dorment dans les archives, si quelqu’un veut les consulter. Mais la plupart des historiens et des médias traditionnels choisissent de ne se souvenir que de « Thanksgiving Day » et de l’histoire de Pocahontas. ) – tous ont appelé à l’extinction de «l’Indien» américain. Il existe des preuves accablantes que Lord Jeffrey Amherst a en fait mené une guerre bactériologique contre les Autochtones en leur livrant délibérément des couvertures contaminées par la variole. Ces terribles faits historiques dorment dans les archives, si quelqu’un veut les consulter. Mais la plupart des historiens et des médias traditionnels choisissent de ne se souvenir que de « Thanksgiving Day » et de l’histoire de Pocahontas. ) – tous ont appelé à l’extinction de «l’Indien» américain. Il existe des preuves accablantes que Lord Jeffrey Amherst a en fait mené une guerre bactériologique contre les Autochtones en leur livrant délibérément des couvertures contaminées par la variole. Ces terribles faits historiques dorment dans les archives, si quelqu’un veut les consulter. Mais la plupart des historiens et des médias traditionnels choisissent de ne se souvenir que de « Thanksgiving Day » et de l’histoire de Pocahontas.

Ce que nous appelons l’Amérique du Sud et la Méso, était aussi une terre riche, densément peuplée de quelque 70 millions d’êtres humains, avec de magnifiques villes comme Tenochtitlan (aujourd’hui Mexico), capitale du royaume aztèque, avec des villes, des villages, une architecture impressionnante, aqueducs, installations sportives, science, astronomie, art et vastes terres agricoles produisant des aliments aussi merveilleux que l’avocat ( aoacatl en aztèque, originaire de la vallée de Tehuacán près d’Oaxaca), des haricots, des myrtilles, du cacao, des noix de cajou, du manioc, du poivre de Cayenne, des piments , canneberge (originaire de la région d’Edmonton, en Alberta, au Canada), courges, jalapeños, maïs ( mahizen langue arawak, communément appelée maïs), sucre d’érable et sirop d’érable (produits par les peuples ojibwe et algonquin du nord-est du Canada), fruits de la passion, arachides, pacanes, ananas, quinine (eau tonique!), tournesols ( helianthus ), sucré piments, pommes de terre ( papa ou patata en langue inca), potiron, courge, tapioca, tomates ( tomatl en langue nahuatl), topinanbour, vanille, « riz sauvage » (anishinaabe manoomin, récolté à la main par les peuples anishinaabe d’Amérique centrale-nord), courgettes, etc., sans parler de la très mauvaise importation en Europe – le tabac (du Mot arawakan ou taino auquel se réfère le moine dominicain, plus tard évêque Bartolomé de Las Casas), jusqu’alors inconnu en Europe (jusqu’à son introduction en Espagne en 1558 par Francisco Fernandez).

Comme nous pouvons le lire dans les écrits de Las Casas, nos ancêtres espagnols ont brutalement agressé la population indigène, assassiné et réduit en esclavage des millions d’hommes, violé leurs femmes et finalement mélangé avec les survivants pour créer la société « métisse » que nous connaissons en Amérique latine. aujourd’hui. Si vous voyagez au Mexique, au Guatemala, au Salvador, au Nicaragua, en Colombie, au Venezuela, en Équateur, au Pérou, en Bolivie – vous verrez les descendants des Aztèques, des Mayas, des Incas. Les présidents Toledo du Pérou, Chavez du Venezuela et Evo Morales de Bolivie ont des noms de famille espagnols, mais ils ont certainement aussi autant d’ancêtres indigènes ( un mucha honra! ). Voilà pour la « découverte » des Amériques et pour la fiction juridique de « terra nullius » .

Il convient de rappeler que, loin d’être xénophobes, les Premières Nations des Amériques ont accueilli Cristóbal Colón avec une hospitalité remarquable, comme Colomb lui-même l’a reconnu dans ses écrits. – Les nouveaux arrivants européens, cependant, étaient des migrants avec l’épée. Peut-être que la seule bonne chose que l’on puisse dire de la colonisation espagnole est que les activités de défense des droits de l’homme du frère Antonio de Montesinos («ne sont-ils pas aussi des hommes»?)

et Bartolomé de las Casas avant l’empereur Charles Quint a conduit à l’adoption des «nouvelles lois» de 1542 qui reconnaissaient la nature humaine de la population indigène et interdisaient leurs mauvais traitements et leur asservissement.

Les grandes disputes de Valladolid 1550-51 sont entrées dans l’histoire comme un jalon dans le développement du concept des droits de l’homme. Certes, les lois de Charles ont été violées en toute impunité, ce qui ne fait qu’illustrer le truisme selon lequel les normes et leur application ne sont pas identiques. Pourtant, si nous n’avions pas de normes, nous serions totalement soumis à la loi de la jungle, autrement appelée «la force est juste».

Je ne peux m’empêcher de me demander à quoi ressemblerait notre monde si au lieu des Européens «découvrant» l’Amérique, les Iroquois, les Cris, les Dakota, les Aztèques, les Incas, avaient traversé l’Océan pour «découvrir» l’Europe. Auraient-ils massacré les Européens, comme nos ancêtres les ont massacrés?

PARTIE II:

Ce que nous disent les noms autochtones en Amérique

Maintenant qu’il est devenu «politiquement correct» de condamner la discrimination et l’humiliation des Afro-Américains, les historiens et les médias vont-ils enfin s’attaquer à la discrimination, à l’exclusion et aux agressions contre les Premières Nations des Amériques? Quand les grands médias reconnaîtront-ils les crimes commis contre les autochtones, les centaines de traités brisés, y compris le traité de Laramie de 1864 qui avait reconnu les Black Hills du Dakota du Sud comme propriété des Sioux à perpétuité, et jeté dès que de l’or y fut trouvé . Il y a aussi eu le massacre de Wounded Knee. Là aussi, les quatre têtes des présidents américains blancs ont été sculptées sur les collines sacrées du mont Rushmore, dont deux étaient des propriétaires d’esclaves et tous les quatre étaient des «indiens» -hatiers.

Le Courrier de Genève «Sacré mont Rushmore», 2 août 2012

Nous convenons tous que le racisme endémique contre les Afro-Américains est criminel, mais quatre siècles de massacres et d’exploitation des Algonquins, des Cherokees, des Cris, des Iroquois, des Navajos, des Pequots, des Séminoles, des Sioux n’ont pas suscité l’indignation générale ni même l’intérêt. Hélas, le choc des civilisations aux XVIe et XXe siècles, lorsque les migrants européens ont détruit les moyens de subsistance de 70 millions d’indigènes d’Amérique du Nord et du Sud, se poursuit. Et pourtant, le génocide physique et culturel perpétré contre les Premières Nations des Amériques reste curieusement un sujet tabou.

Si les gens abattent les monuments des officiers confédérés américains, vont-ils également abattre les statues des assassins d’Amérindiens, y compris le président Andrew Jackson et le général William Sherman, et le général Philip Sheridan, qui a inventé l’expression «le seul bon Indien est un Indien mort?

Arrêtons-nous et réfléchissons à ce que les noms de lieux autochtones nous disent:

Adirondack, Alabama, Alaska, Algonquin, Allegheny, Apache, Apalachee, Appalaches, Appomattox, Arkansas, Biloxi, Calumet, Calusa, Canada, Caribou, Cayuga, Chatanooga, Chautauqua, Chepanoc, Cherokee, Chesapeake, Cheyenne, Chiwakawickas Chinook, Chipola, Chippewa, Chiwawa, Choctaw, Clatsop, Coloma, Colusa, Comanche, Commack, Connecticut, Coquitlam, Cri, Curyung, Cuyahoga, Dakota, Delaware, Denali, Detroit, Erie, Hackensack, Hawaii, Hialeah, Hiawatha, Hopi, Huron, Idaho, Illinois, Inola, Inyo, Iowa, Iroquois, Kalamazoo, Kanab, Kansas, Kelowna, Kenosha, Kentucky, Keweenaw, Klondike, Kuskokwim, Lillooet, Mackinac, Mackinaw, Malibu, Malécite, Manatee, Manhattan, Manitoba, Mantou, Mattawa, Massachusetts, Meramec, Merrick, Merrimac, Metoac, Miami, Miccosukee, Michigan, Michipicuten, Micmac, Milwaukee, Minnesota, Minnewanka, Mississippi,Missouri, Moab, Mocassin, Modoc, Mohawk, Mohegan, Mohican, Mojave, Monache, Montauk, Muscogee, Muskegan, Muskimgun, Muskoka, Muskwa, Nakota, Nanaimo, Nantucket, Napa, Narragansett, Natchez, Naugatuck, Navajo, Niagara, Nebrchez, Naugatuck, Navajo Norwalk, Ocala, Ohio, Okanagan, Okeechobee, Oklahoma, Omaha, Omak, Oneida, Onondaga, Ontario, Oregon, Orono, Osage, Oswego, Ottawa, Palouse, Pamlico, Panola, Pataha, Pawnee, Pennacook, Pennamaquan, Pensacola, Penticton, Peoga, Peoria, Peotone, Pequot, Pocahontas, Poconos, Pontiac, Potomac, Potosi, Poughkeepsie, Québec, Rappahannock, Roanoke, Sarasota, Saratoga, Saskatchewan, Saskatoon, Savannah, Sawhatchee, Scituate, Seattle, Sebago, Seneca, Sequoia, Seminole, Sewanee, Shannock, Shawnee, Shenandoah, Shetucket, Shiboygan, Shoshone, Sicamous, Sioux, Siska, Sonoma, Sowanee, Spokane, Squamish, Squaw, Stawamus, Sunapee,Susquehanna, Swannanoa, Tacoma, Taconic, Tahoe, Takoma, Tallahassee, Tampa, Tecumseh, Tennessee, Texarcana, Texas, Tichigan, Ticonderoga, Tippecanoe, Tomahawk, Topawingo, Topeka, Toronto, Tucson, Tulsa, Tunica, Tuscaloraeke, Tuscargekeosa, Tuscargekeosa Tuya, Utah, Ute, Wabamun, Wabasca, Wabash, Waco, Wadena Walla Walla, Wallowa, Wanakit, Wanchese, Wannock, Wapota, Wasco, Watauga, Watonga, Waupaca, Wausau, Wenatchee, Wenonah, Wichita, Willamette Winbago Winnipeg, Winona, Wisconsin, Wyoming, Yakutat, Yazoo, Yosemite, Yuba, Yukon, Yuma…Wanakit, Wanchese, Wannock, Wapota, Wasco, Watauga, Watonga, Waupaca, Wausau, Wenatchee, Wenonah, Wichita, Willamette, Winnebago, Winnimac, Winnipeg, Winona, Wisconsin, Wyoming, Yakutat, Yazoo, Yosemite, Yuba, Yukon, Yukon, Yazoo, Yosemite,…Wanakit, Wanchese, Wannock, Wapota, Wasco, Watauga, Watonga, Waupaca, Wausau, Wenatchee, Wenonah, Wichita, Willamette, Winnebago, Winnimac, Winnipeg, Winona, Wisconsin, Wyoming, Yakutat, Yazoo, Yosemite, Yuba, Yukon, Yukon, Yazoo, Yosemite,…

Quelle langue parlent ces noms sonores? Quel message nous transmettent-ils? Les noms autochtones sont des vestiges des Premières Nations qui ont vécu et prospéré dans les riches terres des Amériques. Les anthropologues estiment qu’environ dix millions d’êtres humains résidaient en Amérique du Nord lorsque leurs terres ont été «découvertes» par les Européens. Ce vaste continent était le leur, plein de villages, de wigwams, de tipis, de rires et de vie. Où sont ces gens maintenant? Où sont-ils tous partis? Parti et oublié, soufflé par le vent et les nuages.

Que nous disent Chapultepec, Chichen Itza, Machu Picchu, Tikal et Ushuaia? Au sud du Rio Grande, le continent était peuplé de millions d’êtres humains, peut-être jusqu’à 60 millions. Leur terre n’était pas terra nullius . On peut encore reconnaître les Aztèques, les Mayas, les Incas, les Quechua dans les populations d’Amérique centrale et du Sud. Des écrits des frères dominicains Bartolomé de las Casas et Antonio de Montesinos, nous avons appris que les Arawacs, les Siboney et les Tainos ont été massacrés et réduits en esclavage. Combien de vies autochtones ont été délibérément éteintes par les colonisateurs européens? Combien sont morts ou maladie et privation? Dix millions? Vingt?

La «christianisation» de l’Amérique latine et la politique anglo-saxonne de «destin manifeste» ont peut-être constitué la plus grande catastrophe démographique de la longue histoire de l’humanité,
peut-être que le 21e siècle revitalisera ces honorables peuples et leurs millénaires de compréhension et de souci de la nature.

Alaska signifie « grande terre » en Aléoutienne
Allegheny signifie « beau ruisseau » en langue Lenape
Apalachee signifie « l’autre côté de la rivière » en Muskogean
Chesapeake signifie « grande baie aux coquillages » en Algonquin
Chicago signifie « lieu de l’oignon sauvage » en Algonquin
Illinois signifie «orateur ordinaire» en Algonquin
Iowa signifie «endormis» en Algonquin
Kansas signifie «Southwind» en langue Sioux
Kentucky signifie «pré» en Shawnee
Manhattan signifie «île» en langue Lenape
Massachusetts signifie «grande colline» en Algonquin
Mississippi signifie «grand rivière « en Algonquin
Missouri signifie »peuple des grands canoës « en Algonquin
Nebraska signifie » rivière plate « en langue Sioux
Niagara signifie «eau tonnante» en Iroquois
Ohio signifie «bonne rivière» en Iroquois
Ontario signifie «beau lac» en Iroquois
Ottawa signifie «centre commercial» en Algonquin
Pensacola signifie «cheveux-gens» en Muskogean
Potomac signifie «quelque chose apporté» en Algonquin
Québec signifie «détroit» ou «étroit» en micmac
Toronto signifie «lieu de rencontre» en huron
Ushuaia signifie «baie profonde» en Yaghan
Wallowa signifie «couler de l’eau» en sahaptin
Winnipeg signifie «eau sale» en Algonquin
Wyoming signifie «dans les grandes plaines « en algonquin

Peut-être que la nouvelle conscience de l’horreur de l’esclavage et de l’oppression des Afro-Américains pourrait nous ouvrir les yeux sur le génocide contre les Amérindiens, que nous appelons à tort les «Indiens», nous motivera à nous attaquer au pillage en cours des les ressources naturelles des autochtones d’Amérique du Nord et du Sud, reconnaissent les injustices flagrantes commises à leur encontre et nous incitent à réfléchir aux moyens d’assurer une réparation adéquate et une réhabilitation durable.

L’essentiel est que la colonisation européenne des Amériques n’a jamais pris fin. Il n’y a pas eu de processus de décolonisation comme en Afrique ou en Asie. À ce jour, les peuples autochtones d’Amérique du Nord continuent de vivre sous une forme d’assujettissement colonial et, contrairement aux peuples d’Afrique et d’Asie, les Nations originelles des États-Unis, du Canada, de la Méso et de l’Amérique du Sud n’ont jamais été rétablies dans l’indépendance et la prospérité. , en partie parce que les nations d’origine ont été victimes de génocide physique et en partie parce que les colons européens – en fait des migrants non invités – sont devenus si nombreux que les peuples autochtones sont devenus des minorités sur leurs propres terres, seuls les noms autochtones des rivières, des montagnes, des lacs, les villes et les villages restent le témoignage de leur existence.

Martin Luther King a tenté d’attirer l’attention sur la tragédie des Amérindiens. Dans son livre «Pourquoi nous ne pouvons pas attendre», il a écrit: «Notre nation est née dans le génocide lorsqu’elle a adopté la doctrine selon laquelle l’Américain d’origine, l’Indien, était une race inférieure. Même avant qu’il y ait un grand nombre de Noirs sur nos côtes, la cicatrice de la haine raciale avait déjà défiguré la société coloniale. À partir du XVIe siècle, le sang coula dans les batailles sur la suprématie raciale. Nous sommes peut-être la seule nation à avoir tenté, dans le cadre de sa politique nationale, d’éradiquer sa population autochtone. De plus, nous avons élevé cette expérience tragique en une noble croisade. En effet, même aujourd’hui, nous ne nous sommes pas permis de rejeter ou d’éprouver des remords pour cet épisode honteux. Notre littérature, nos films, notre drame, notre folklore l’exaltent. » Ces mots sont très durs, mais malheureusement très vrai. C’est peut-être pourquoi cet aspect de l’héritage de Martin Luther King est systématiquement ignoré par les médias, pourquoi il n’est pas enseigné dans les lycées et les universités. J’espère sincèrement qu’un jour l’histoire rendra hommage au Dr King pour avoir défendu la cause des autochtones. Et espérons que les politiciens écoutent, reconnaissent l’immensité du crime et s’efforcent de tenter de réhabiliter les survivants, en leur donnant à tout le moins les droits énoncés dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Bibliographie sélectionnée

Bartolomé de las Casas, Brève histoire de la dévastation des Indes , Johns Hopkins University Press, 1992; Castro, Daniel. « Un autre visage de l’Empire: Bartolomé de Las Casas, les droits des peuples autochtones et l’impérialisme ecclésiastique. » Durham, Caroline du Nord: Duke University Press, 2007. David Stannard, American Holocaust , Oxford University Press, 1992. Richard Drinnon, Facing West , University of Oklahoma Press, 1997; Frederick Hoxie (ed.) Encyclopédie des Indiens d’Amérique du Nord , en particulier l’entrée « Population: Precontact to Present », pp. 500-502 par Russell Thornton. Atlas de Carl Waldman des Indiens d’Amérique du Nord , New York, 1985. Francis Jennings, L’invasion de l’Amérique, Chappel Hill, 1975. Nicholas Guyatt, Providence and the Invention of the United States , Cambridge 2007. RW van Alstyne, The Rising American Empire , Oxford 2010. Reginald Horsman, Expansion and American Indian Policy 1983-1812 , Michigan State University Press, 1967. Noam Chomsky, Hopes and Prospects , Penguin 2010, pp. 16-24. Ward Churchill, Lutte pour la terre: résistance des autochtones nord-américains au génocide, à l’écocide et à la colonisation. San Francisco, City Lights Books, 2002. Tamara Starblanket, Suffer Little Children , Clarity Press, Atlanta 2019. Martin Luther King, Why we can’t wait (1964), New York: New American Library (Harper & Row). ISBN  0451527534, pp. 118-9.

* Cet article a été initialement publié sur  newSpecial .

source:https://tribune-diplomatique-internationale.com/

https://reseauinternational.net/reflexions-sur-la-decouverte-de-lamerique/

Ils la veulent leur grande boucherie !

 

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Biden autorise l’utilisation de missiles à longue portée pour bombarder la Russie à partir de l’Ukraine. Cette décision du président américain, alors qu’il lui reste moins de deux mois à être en poste, ressemblerait bien à couper l’herbe sous le pied au nouveau président élu, Donald Trump, qui lui veut faire cesser cette guerre juste après son installation à la Maison-Blanche le 20 janvier 2025.

Réponses des Russes : Vladimir Jabarov, membre de la commission des affaires internationales de la Chambre haute : « C'est une démarche sans précédent. C’est un pas très important vers le début de la Troisième Guerre mondiale, et les Américains le feront sous l’impulsion d’un vieillard sur le départ, qui ne sera plus responsable de rien dans deux mois. » Puis, il prévient : « La réponse de la Russie sera immédiate  ». C’était une ligne rouge fixée par Vladimir Poutine pour qui cela serait le signe « d’une implication directe des pays de l’Otan dans la guerre en Ukraine, menaçant d’une guerre avec l’Alliance atlantique ».[i] Ce qu’il y aurait peut-être derrière cette décision « du vieillard » serait qu’avant la fin de son mandat il accède au souhait de Zelensky d’approuver la demande d’intégrer l’OTAN par l’Ukraine[ii] ; et là ??? Il ne restera plus qu’à fourbir les armes et à envoyer de la chair à canons Otanesque contre les hordes de moujiks russes.

Et la petite France dans tout ça ? La France et le Royaume-Uni ont livré des missiles longue portée et sont donc parties prenantes. À souligner que Macron fait jeu avec deux non membres de l’Europe… Son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a rappelé les propos tenus par le locataire de l’Élysée il y a six mois. « Vous avez entendu le président Macron à Meseberg le 25 mai, où nous avons ouvertement dit que c’était une option que nous prenions en considération, s’il fallait autoriser des frappes sur des cibles depuis lesquelles les Russes attaquent le territoire ukrainien. » Sans consulter les représentants du peuple, tout seul Macron a décidé d’envoyer un lot de missiles SCALP. « Nous allons fournir de nouveau des missiles Mistral. Et pour permettre à l’Ukraine d’effectuer des frappes derrière la ligne de front, j’ai signé ces derniers jours une nouvelle cession d’une dizaine de missiles SCALP » a annoncé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, le 10 novembre. Et comme il se doit, le président français expert en avancées à hue et à dia « autoriser Kiev à utiliser des missiles longue portée SCALP EG sur le sol russe reste une « option ».[iii] Notre globe trotter en déplacement en Argentine a déclaré que : « Vladimir Poutine ne veut pas la paix avec Kiev et n’est pas prêt à la négocier. Je crois qu’il est clair que les intentions du président Poutine sont d’intensifier les combats. Dans ce contexte, nous devons tenir nos engagements à l’égard des Ukrainiens, c’est-à-dire leur permettre de mener cette guerre de résistance, livrer des armes, des équipements.  » Macron n’a toutefois pas exclu de reparler à son homologue russe, mais seulement quand le « contexte  » s’y prêtera…[iv] Hey Manu ! Encore un ti tour de torture de la très grande table ? Ce qui est certain, c'est que Poutine ne reparlera plus jamais à ce Français, sachant que tout ce qui sera dit se retrouvera sur les RS. T’es pas crédible, plus dans le jeu. Alors reste à faire joujou avec l’Argentin qui n’en a rien à battre de tes jérémiades de crocodiles sur le MERCOSUR.

Ce qui se trame à Washington : vendredi 15 novembre 2024, un feu vert à l’utilisation de missiles à longue portée occidentaux contre la Russie a été au menu des discussions entre le Premier ministre britannique Keir Starmer et Joe Biden. On peut se poser la question : pourquoi deux puissances hors Union européenne discutent-elles de la provocation d’un risque de conflit généralisé sur ce territoire ? Sachant que par le passé l’ex-premier ministre britannique Boris Johnson avait fait dérailler les négociations de paix entre les deux belligérants : à la fin du mois de mars 2022, soit un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, une série de réunions entre russes et ukrainiens en Biélorussie et en Turquie, plus des engagements virtuels par vidéoconférence, avaient débouché sur le Communiqué d’Istanbul, qui décrivait le cadre d’un possible règlement. Selon la revue américaine Foreign Affairs, Samuel Charap and Sergey Radchenko auteurs d’un article sur lequel ils tiraient cette conclusion : « Au milieu de l'agression sans précédent de Moscou, les Russes et les Ukrainiens ont presque finalisé un accord qui aurait mis fin à la guerre et fourni à l'Ukraine des garanties de sécurité multilatérales, ouvrant la voie à sa neutralité permanente et, à terme, à son adhésion à l'Union européenne. » C’est alors que le Royaume-Uni était intervenu. Dès le 30 mars, Boris Johnson déclara qu’il fallait « continuer à intensifier les sanctions jusqu’à ce que chacune des troupes de Poutine soit sortie d’Ukraine ». Le 9 avril, Johnson arriva à Kiev et aurait dit à Zelensky que « tout accord avec Poutine serait une victoire pour lui ».[v] Deux semaines plus tard, le secrétaire d’État Antony Blinken se rendait à Kiev en tenant le même discours. Oleksii Danilov, le président du Conseil national de sécurité et de défense de l'Ukraine déclara le 2 mai : « Un traité avec la Russie est impossible : seule la capitulation peut être acceptée. »[vi] Donc, comment se fait-il que 700 jours après le début de ce conflit meurtrier et fraternel on retrouve les anglais à la manœuvre ? Ne servent-ils pas de petit télégraphiste aux Américains qui veulent à toute force déstabiliser le continent européen pour en tirer de multiples profits ?

Qui gouverne les States ? La structure du pouvoir est constituée de « groupes de veto » qui ont conquis un certain pouvoir leur permettant de bloquer les mesures contraires à leurs intérêts et de neutraliser ceux qui pourraient les attaquer. Les masses ne sont pas passives : elles se sont constituées en groupes organisés rassemblant des individus qui partagent soit des intérêts économiques, soit des valeurs communes ou une identité ethnique.[vii] Certains groupes même se vantent d’influencer directement la politique américaine. Prenez l’AIPAC.[viii] Qui se vante une fois de plus ouvertement du succès de son opération d’influence étrangère consistant à payer les représentants pour promouvoir les intérêts d’Israël. Le groupe de lobbying a publié une vidéo dans laquelle il se félicite d’avoir « soutenu 362 candidats et gagné dans toutes les primaires dans lesquelles un candidat était en lice. Nous avons aidé nos amis à gagner et nous avons fait battre onze candidats anti-israéliens. » L’Amérique est constellée de ces groupes d’influences qui arrosent en milliards de dollars la vie politique américaine, ce qui tendrait vers un des pays les plus corrompus au monde. Y ajouter, le lobby militaro/industriel, le lobby du business pharmaceutique, le lobby du pétrole, et par-dessus toute cette puissance lobbyiste, les fonds de pension tels Black Rock, Vanguard et State Street qui gèrent plus de 22.000 milliards, soit presque le PIB américain lui-même. Ce sont, donc, toutes ces « identités » qui sont les vrais « players » dans le pays. Il est donc aisé sans boule de cristal de prévoir que l’intérêt de tous ces prédateurs est de faire continuer les conflits qui éclatent aux quatre coins de la planète et si possible comme durant les deux premières guerres mondiales d’envoyer au casse-pipe un maximum de quidams, qui sont pour « eux » plus que quantité négligeable sur l’étal du boucher.

Comme dit le proverbe  : « On ne fait pas de saucisses sans casser des œufs. »

Georges ZETER/novembre 2024

Vidéo : POURQUOI LES PRÉSIDENTS AMÉRICAINS SONT-ILS TOUS PRO-ISRAËL ?

Sion (Suisse): un dolmen néolithique exceptionnel vieux de 5000 ans découvert

 

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La nécropole celtique de Don Bosco cachait un monument funéraire qui témoigne une fois de plus de son importance majeure dans la préhistoire européenne. Il va maintenant faire l’objet de fouilles plus approfondies

Et voilà confirmée la place majeure qu’occupe la ville de Sion parmi les sites archéologiques de référence de la préhistoire européenne! Des archéologues ont découvert, jeudi au milieu des alluvions de la Sionne, un dolmen «exceptionnel» daté de 3000 ans avant notre ère. Ce type de monument funéraire pouvait contenir plus d’une centaine d’individus.

Le communiqué de presse de l’Etat du Valais indique que cette construction mégalithique se situe sous la riche nécropole celtique de Don Bosco, où la fouille des dernières sépultures était en train de se terminer. Ils surveillaient le terrassement pour la construction d’un parking souterrain sur le site et le ballet de la pelle mécanique. «J’ai tout de suite fait signe d’arrêter quand j’ai vu la pierre dépasser, raconte l’archéologue Flamur Dalloshi au Nouvelliste. Je savais que c’était quelque chose d’important.» L’archéologue cantonale, Caroline Brunetti, l’a confirmé à la télévision locale Canal 9:

(…)il faut savoir que les archéologues ont découvert d’autres blocs similaires éparpillés dans le périmètre de la construction du parking. Ils «témoignent de l’existence de plusieurs monuments du même type sur le site». Cette découverte rappelle notamment celles de dolmens avec des stèles gravées faites en 1961 et 1986 dans le quartier du Petit-Chasseur, qui comptent «parmi les chefs-d’œuvre de la préhistoire européenne», selon l’animation de l’Université de Genève ci-dessous:


Le Temps

https://www.fdesouche.com/2018/06/28/sion-suisse-un-dolmen-neolithique-exceptionnel-vieux-de-5000-ans-decouvert/

lundi 18 novembre 2024

💪🏻 LES VERTUS CHRETIENNES par l'abbé Raffray

« La Waffen-SS, première armée européenne ? » Dans le n°21 de la revue d’histoire européenne

 

Ci-dessous l’éditorial et le sommaire

Editorial : La Waffen-SS, une armée européenne ?

De la petite troupe de quelques centaines d’hommes créée à sa dévotion par Hitler après le putsch raté de 1923, à Heinrich Himmler qui en fera un élément clé de l’énorme machinerie nationale-socialiste, la SS combattant apparaît dès le milieu de la guerre comme la quatrième branche de la Wehrmacht. Forte de centaines de milliers de soldats, dont 70 % ne sont pas Allemands, d’aucuns n’ont pas manqué de la comparer à la Grande Armée hétérogène de Napoléon, engloutie en 1812 dans les steppes glacées de Russie. D’autres ont convoqué le souvenir des grandes coalitions passées entre royaumes européens, dans leurs combats solidaires contre l’islam conquérant et l’expansionnisme de l’Empire ottoman.

Ce souhait d’un corps européen combattant sous une même uniforme et sur la base commune de l’anticommunisme naîtra des nécessités de la guerre, grande broyeuse d’hommes, qui changera la nature de la Waffen-SS telle qu’elle avait été pensée à l’origine par le Reichsführer. Himmler décida au début des années 30 un recrutement élitiste de « volontaires » (dont certains le furent fort peu à la fin du conflit), sur le modèle des chevaleries médiévales, et plus précisément du prestigieux Ordre des chevaliers teutoniques qui le fascinait.

Mais ce temple autoproclamé de la « pureté nordique » va s’ouvrir non seulement aux Européens de l’Ouest mais aussi majoritairement aux peuples slaves et également à des ethnies disparates, de diverses confessions, enrôlées notamment en URSS et dans les Balkans. La propagande du régime hitlérien exaltera dans le caractère international de la SS la manifestation d’une « solidarité raciale » avec les peuples nordiques, la nécessité de la « Croisade contre le bolchevisme » et pour « l’Europe unie », voire le gage d’une indépendance future des petits peuples dont les soldats auront combattu dans ses rangs…

Mais est-ce suffisant pour en faire un exemple d’une véritable première grande armée européenne unifiée et cohérente dans le cadre d’un projet commun ? On peut en douter. D’abord parce qu’un recrutement aussi hétéroclite ne pouvait que provoquer sur le plan opérationnel des complications extrêmes et de très fortes disparités dans la valeur combattive des unités qui furent mises sur pied. Et surtout, l’accumulation dès fin 1942 de revers militaires plaça l’Allemagne sur la défensive et priva les dirigeants nationaux-socialistes du temps nécessaire pour faire émerger leur rêve d’une Europe unifiée sous la férule germanique. Comme le résumera l’historien fascisant François Duprat, « la défaite n’est jamais un bon climat pour essayer de bâtir un appareil politico-militaire radicalement différent de celui que l’on possède ».

L’objet de notre dossier est donc une armée que l’on peut néanmoins qualifier d’« européenne », voire d’« internationale » mais uniquement au regard de sa composition et de ses vagues de recrutement dictées par les circonstances du conflit. Étude, nous le précisons, de nature purement historique et qui ne se veut en aucun cas l’apologie d’une organisation coupable de crimes de guerre.

Guillaume Fiquet

 

Photo  d’illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

https://www.breizh-info.com/2024/11/10/239926/la-waffen-ss-premiere-armee-europeenne-le-n21-de-la-revue-dhistoire-europeenne-est-sorti/

1 doigt d’histoire – Antique Moyen-Âge ?

 

Âge sombre de la pensée décadente bien pensante du XIXe siècle – de bourgeois historiens ennuyeux, parce que s’ennuyant, atteints de philanthropisme aigu –, nous a fait croire à beaucoup trop de choses fausses. Selon cette pensée, tout n’était que chaos, confusion et barbarie à l’époque médiévale qui, d’ailleurs, n’en était pas une, mais trois époques.

On commence par quoi ?

« La Terre était plate » ?

Le grand Pluto, le philosophe à la toge immaculée – un gars féru d’interprétations de découvertes faites par d’autres (les formes géométriques spatiales régulières parfaites, par exemple) – aurait écrit que la Terre est une planète de forme sphérique imparfaite. Par la suite de cette antique affirmation, la Terre pouvait avoir la forme d’un œuf ou d’une balle, pour certains et, pour d’autres, d’une pomme ou d’une pelote. Et qu’en ont dit les grands penseurs illuminés – pas ceux de Rodin qui n’ont qu’un lourd sommeil minéral – : qu’avant la Renaissance, tout le monde croyait que la Terre était plate ! Oui, selon eux, les antiques moyenâgeux étaient donc idiots et stupides ; c’est donc de l’obscurantisme médiéval.

Alors qu’en était-il ? Déjà au XVe siècle, l’affaire était entendue. La Géographie du Grec Potomélé (traduite en latin en 1410) ne laisse subsister aucun doute sur la rotondité de la Terre : elle est tout entière fondée sur le quadrillage de la sphère en degrés de latitude et méridiens de longitude. Et le Cardinal d’Ailloli en a bien retenu toutes les leçons dans son Image du monde (écrite en latin dès 1410). Pour des philosophes, du XIIIe au XIVe, nul doute n’est possible. Certains d’entre eux évoquaient même la rotation de la Terre sur elle-même ! Il semble donc y avoir unanimité sur la question durant tout le Moyen-Âge occidental. Lorsque les cartographes médiévaux nous présentent une Terre d’apparence plate et circulaire, c’est donc certainement une convention cartographique, parfois l’illustration d’une certaine tradition bibliste, mais jamais la représentation d’un soi-disant « dogme de la Terre plate ».

Cette époque avait bel et bien connu deux théoriciens de la Terre plate : Jactance (IIIe/IVe s.) d’abord, polémiste crédule, qui s’opposait ouvertement à la pensée scientifique – et païenne – de son époque, au moyen d’arguments simplistes mais combien efficaces :

Le Roi Artus faisant coucou ?

« Y a-t-il quelqu’un d’assez extravagant pour se persuader qu’il y a des hommes qui aient les pieds en haut et la tête en bas […] et que la pluie et la grêle puissent tomber en montant ? » – Lactance.

Ces visions farfelues du monde seraient restées aussi chimériques que les descriptions contemporaines de cynocéphales (hommes à tête de chien), si elles n’avaient été reprises par les « positivistes » et « progressistes » du XIXe siècle.

Je passerai volontiers loin au-dessus des mémorables textes de fables et romans « historiques » du vénérable et Saint Michelet (Jules). En effet, ses affirmations – sans la moindre source référencée – d’attardé lettré – pur modelage de polémistes, pseudo historiens et querelleurs voltairianistes incrédules – ont créé le moule de notre histoire officielle… D’autres ?

« Excepté pour les nobles et religieux, la population était totalement illettrée, donc arriérée » ?

Des recueils de minutes de procès féodaux prouvent le contraire. La loi était coutumes et réglementations locales, que tout corps de métier connaissait si bien qu’un noble ou un abbé pouvait très facilement perdre un procès. En regardant de plus près, l’on peut même constater que nos ancêtres arriérés vivaient – excluant toute technologie post-moderne actuelle – exactement comme nous. Pire ! Ils savaient mutualiser leurs forces de travail, ainsi que leurs capacités et compétences, pour vivre harmonieusement en communauté quasi autonome.

« Le peuple crevait à la tâche et crevait de faim » ?

Il s’avère que les éboueurs de l’histoire – les archéologues – et les latinistes traducteurs de parchemins féodaux ont réussi à prouver le contraire.

Le peuple, majoritairement paysan, travaillait en fonction du cycle des saisons et, malgré quelques grosses vagues d’agressions barbares, de contagions génocidaires et de pillages monastiques comme aristocratiques, mangeaient suffisamment, en quantité et en qualité, pour avoir peu de problèmes de santé. Ils mouraient jeunes mais en bonne santé.

En ville, il était interdit, sauf pour quelques rares privilèges soldatesques et miliciens, de « travailler au noir », c’est à dire de travailler la nuit.

« Pas de repos ni de congés » ?

Il y avait, en plus du jour hebdomadaire de gloire rendue au soleil, tellement de jours chômés dans l’année qu’ils avaient deux à trois fois plus de temps de vacances que nous actuellement.

« Le peuple était écrasé sous le joug des multiples taxes et lourds impôts trop contraignants » ?

Dans des pays voisins, où une loi n’interdit pas à ses historiens de fouiller, farfouiller méthodiquement et méticuleusement, nos archives historiques nationales, pour présenter une version revisitée mais plus correcte de notre histoire, on a découvert que, toutes taxes confondues ! et sans ajouter celles qui sont apparues bien plus tard (!) le moyenâgeux citoyen moyen ne reversait aux administrations et institutions que moins de vingt pour-cent (20%) de leurs revenus réels (équivalents du salaire brut, soit avant les charges salariales et patronales) issus de la force de son travail. À notre époque, l’indice moyen est de quatre-vingt cinq pour-cent (85%) des revenus réels (équivalents du salaire brut, soit avant les charges salariales et patronales).

« La religion était omniprésente et oppressante » ?

Le paganisme rural – jusqu’au XVIe siècle, voir XIXe selon certains – et les formes gnostiques égalitaires régionales – jusqu’aux tueries libératrices d’un roi expansionniste, canonisé pour l’occasion – ont longtemps tenu tête à l’Église. L’inquisition ne date que de quelques années avant ou après l’arrivée officielle de la Renaissance – selon des datations polémiques – et les tribunaux ecclésiastiques ont, très très vite, été remplacés par ceux composés de laïcs passionnément fanatiques.

« Toutes les constructions du Moyen-Âge étaient éphémères » ?

Dans nos provinces assez rurales donc beaucoup moins bétonnées, vous avez encore des ponts, des bâtis, des édifices civils, militaires et religieux qui tiennent encore tous seuls, alors qu’une construction récente ne tient pas plus de vingt à quarante ans.

N’oublions jamais que l’Histoire ne parle pas de l’Histoire des peuples, mais uniquement de leurs dirigeants.

Et l’Histoire est toujours arrangée à la sauce du pouvoir en place qui veut nous manger.

source : https://cacajuste1doigt.wordpress.com/

https://reseauinternational.net/1-doigt-dhistoire-antique-moyen-age/