lundi 27 décembre 2010
La poudrière du Caucase
samedi 25 décembre 2010
Actualité de la subversion soviétique
vendredi 24 décembre 2010
Rue d’Isly, 26 mars 1962 : il faudra mille ans...
Benoit Hamon et l’extrême-droite
jeudi 23 décembre 2010
25 décembre 1792
La nuit de Noël 1792, au deuxième étage de la tour du Temple de Paris. Dans une pauvre chambre verrouillée, Louis XVI, roi de France et de Navarre, rédige son testament à la faible lueur d’une bougie. La première audience du procès qu’ont osé lui intenter les gueux de la Convention a eu lieu le 11 décembre, la seconde - l’Assemblée factieuse n’en a point prévu trois - commencera et s’achèvera le 26. L’auguste captif ne conserve nulle illusion quant à l’épilogue de la mascarade judiciaire…
Le prince de la Fleur de Lys écrit : « Au nom de la Très Sainte Trinité, du Père et du Fils et du Saint Esprit. Aujourd’hui vingt-cinquième jour de décembre mille sept cent quatre-vingt-douze, moi, Louis XVI du nom, roi de France, étant depuis quatre mois enfermé dans la tour du Temple de Paris (…), n’ayant que Dieu pour témoin de mes pensées, (…) je déclare ici, en sa présence, mes dernières volontés et mes sentiments (…). Je pardonne de tout mon coeur à ceux qui se sont faits mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet ; et je prie Dieu de leur pardonner (…). Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu’elle souffre pour moi et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cour de notre union, comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle, si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher (…). Je commande à mon fils, s’il avait le malheur de devenir roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses citoyens ; qu’il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément en ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j’éprouve (…). Je finis déclarant devant Dieu, et prêt à paraître devant Lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi. Fait en double, à la tour du Temple, le 25 décembre 1792. »
Après midi, ses avocats, MM. de Malesherbes, Desèze et Tronchet, visitèrent le monarque. Ils le trouvèrent superbement équanime. Desèze lut sa plaidoirie. L’Oint de Reims exigea qu’elle fût rendue moins émouvante - « Je ne veux pas les attendrir » - et, le trio reparti, il rouvrit Tacite, imperturbable. Louis XVI, fils de Saint Louis…
Jean Silve de Ventavon Le Libre Journal de la France Courtoise - n° 54 du 20 décembre 1994
lundi 20 décembre 2010
17 mai 2010 : La Crise européenne
dimanche 19 décembre 2010
CETTE ANNÉE-LÀ, 1284 : Le royaume s’agrandit
Philippe III le Hardi, le successeur de saint Louis, s'applique à étendre le territoire capétien. Il force la main en douceur aux évêques de Viviers, illustrant l'astuce, la souplesse et la patience de sa dynastie.
Cette année-là, la quatorzième de son règne, Philippe III, dit le Hardi, trente-neuf ans, s'appliquait à étendre le territoire capétien. Il avait dû succéder en 1270 à son père le saint roi Louis dans des circonstances dramatiques ; il lui avait fallu conclure la paix avec le roi de Tunis (qui promit de protéger les chrétiens), puis organiser le retour en France. Quel sinistre convoi autour de la dépouille du roi défunt et du jeune Jean-Tristan ! En cours de route étaient aussi décédés le frère du roi défunt Alphonse, comte de Poitiers, puis l'épouse de celui-ci, Jeanne, héritière du comté de Toulouse. Puis aussi la propre épouse du nouveau roi, Isabelle d'Aragon !
Héritages
Dès son sacre à Reims en août 1271 Philippe s'était montré pieux et conscient de ses devoirs. Tous admiraient sa haute taille, son allure imposante, son visage agréable. Gouverner un royaume que son père laissait en paix après y avoir fait briller une si belle lumière surnaturelle était, bien sûr, une lourde responsabilité. Parfaitement imprégné des traditions chevaleresques, très tôt dégagé de la tutelle de la reine mère Marguerite de Provence (qui allait vivre jusqu'en 1295), Philippe, remarié en 1275 avec Marie de Brabant, avait aussitôt entrepris de visiter ses domaines et d'affermir partout l'influence capétienne.
Il venait de recueillir la succession du comté de Toulouse, qui comprenait aussi le Poitou et une partie de l'Auvergne et que Louis VIII son grand-père avait déjà préparé à entrer dans l'allégeance à la couronne. Philippe s'efforça toujours d'apaiser les restes de cicatrices en respectant soigneusement les us et coutumes des terres languedociennes si éprises d'élégance et de “gai savoir”. Tous les vassaux ne l'entendaient pas de cette oreille et il avait fallu batailler avec le roi d'Aragon qui soutenait les rebelles. Il avait fallu aussi négocier avec le roi d'Angleterre Édouard 1er Plantagenêt qui réclamait l'Agenais et le Sud de la Saintonge en échange de son hommage en tant que vassal du roi de France pour ce qui lui restait du duché d'Aquitaine. Philippe avait aussi recueilli de son frère Pierre mort sans enfant le Perche et le comté d'Alençon, puis acquis par achat les comtés de Chartres et de Nemours.
Par ailleurs Philippe avait accueilli en 1274 le pape Grégoire X lors de l'important concile de Lyon où l'union entre les Églises d'Occident et d'Orient fut très près de se réaliser (le grand saint Thomas d'Aquin était mort en s'y rendant). La même année Philippe avait offert au pape le Comtat Venaissin, pays d'Avignon.
Vers le Midi
Son désir d'arrondir le domaine de ses pères le poussait en cette année 1284 à s'intéresser aux terres situées au bord du Rhône à l'extrême est du Languedoc, et dépendant nominalement du Saint-Empire germanique. Déjà depuis des générations, comte de Toulouse ou empereur, les évêques de Viviers restaient farouchement jaloux de leur indépendance. Sous Louis VIII, l'évêque Bernon avait traité avec Simon de Montfort pour arracher les mines de Largentière aux convoitises du comte de Toulouse, mais l'arrogance épiscopale agaçait le roi voyant en cette terre ardente du Vivarais une porte utile vers le midi provençal… Déjà les seigneurs de Tournon et d'Aubenas rendaient hommage au roi quand se présenta l'occasion de forcer la main en douceur aux évêques de Viviers. Falcon, abbé du monastère cistercien de Mazan, dans la montagne vivaroise, se plaignait de voir ses biens dans la grange de Berg pillés par les habitants des environs. Philippe accorda aux moines sa protection. Ainsi fut fondée par un accord de paréage(1) entre le père abbé et le roi la bastide de Villeneuve-de-Berg, dans le Vivarais méridional.
Un exemple
L'événement en lui-même n'est pas de très grande portée. Mais nous avons choisi de le signaler comme exemple de l'astuce, de la souplesse, de la patience et de l'empirisme organisateur de nos rois capétiens faisant la France. Le Vivarais n'allait en fait être réuni à la couronne que sous le règne du fils de Philippe, Philippe IV le Bel, en 1306, après que celui-ci eut créé (1291) une cour royale de justice à Boucieu-le-Roi dans le nord du pays et quand l'évêque Aldebert de Peyre, après d'âpres discussions, eut consenti à se soumettre à la juridiction du parlement de Paris. Vingt et un ans après, l'accord de 1284 portait ses fruits…
Philippe III devait décéder le 5 octobre 1285 à Perpignan, atteint du paludisme au retour d'une expédition malheureuse contre Pierre III, roi d'Aragon, lequel avait trois ans plus tôt massacré (les célèbres Vêpres siciliennes) les Français venus au secours de Charles 1er d'Anjou, roi de Sicile, dernier frère encore vivant de saint Louis. Ainsi s'achevait dans la douleur le règne du Hardi, trop souvent ignoré des historiens.
MICHEL FROMENTOUX L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 17 décembre 2009 au 6 janvier 2010
(1) Le paréage est un contrat de droit féodal d'association entre deux ou plusieurs seigneurs, leur assurant une égalité de droits et une possession en indivision sur une même terre. Le mot paréage est dérivé de « pair » et du latin pariagium. Cette association est avant tout économique ou commerciale et se fait entre deux égaux (pairs), parents ou étrangers, dans le but d'administrer et d'exploiter des biens (Wikipedia)
vendredi 17 décembre 2010
Décembre 1920 : la scission du congrès de Tours
- la tendance dite des « majoritaires », emmenée par Marcel Cachin (élu député en 1914, il a été envoyé en mission en Russie en 1917), Louis-Oscar Frossard et Charles Rappoport. Cachin et Frossard, qui reviennent en août 1920 d’un séjour à Moscou, où le précédent congrès de la SFIO, tenu au printemps 1920 à Strasbourg, souhaite l’adhésion du Parti socialiste français au Komintern, l’Internationale communiste fondée par Lénine en 1919 après la révolution bolchevique ; cette adhésion est soumise à 21 conditions énoncées par Lénine en juillet 1920 : Les 21 conditions d\'adhésion à la IIIe Internationale (pdf - 134,78 ko)
- la tendance des « minoritaires », qui rejettent résolument l’adhésion aux 21 conditions du Komintern, et au nom desquels Léon Blum, ancien chef de cabinet de Marcel Sembat au ministère des Travaux publics, et élu député de la Seine en novembre 1919, prononce à la tribune de ce congrès un discours qui fait sensation parmi les délégués : « Pour la vieille maison ». : Congrès de Tours 1920-Discours Léon Blum 27 décembre après-midi (pdf - 257,11 ko) [fichier : Congrès de Tours 1920-Léon Blum 27 décembre matin.pdf]
Archives
- « Parti socialiste, 18e congrès national tenu à Tours, les 25, 26, 27, 28, 29 et 30 décembre 1920. Compte rendu sténographique » (intégral)
- Discours de Marcel Sembat, 26 décembre (après-midi) : Congrès de Tours-Discours Marcel Sembat 26 décembre après-midi (pdf - 935,20 ko)
- Discours de Marcel Cachin, 27 décembre 1920 (matin) : Congrès de Tours 1920-Discours Marcel Cachin 27 décembre matin (pdf - 1,05 Mo)
- Discours de Charles Rappoport, 27 décembre 1920 (après-midi) : Congrès de Tours 1920-Discours Charles Rappoport 27 décembre après-midi (pdf - 721,85 ko)
- Télégramme de Zinoviev aux délégués du congrès de Tours, lu par André Le Troquer, 28 décembre 1920 (matin) : Congrès de Tours 1920-Télégramme Zinoviev (pdf - 183,92 ko)
- Discours de Louis-Oscar Frossard, 28 décembre après-midi :
Congrès de Tours-Louis-Oscar Frossard 1 (pdf - 1,48 Mo)
Congrès de Tours 1920-Louis-Oscar Frossard 2 (pdf - 511,87 ko) - Discours de Jean Longuet, 28 et 29 décembre 1920 : Congrès de Tours 1920-Discours Jean Longuet 28-29 décembre (pdf - 1,41 Mo)
- Résolutions, décisions et motions présentées au congrès de Tours : Congrès de Tours 1920-Décisions-Motions (pdf - 1,42 Mo) [Congrès de Tours 1920–Décisions-Motions.pdf]
jeudi 16 décembre 2010
La leçon de Bihac
lundi 13 décembre 2010
Algérie : l’héritage était trop beau
En 130 ans, la France créa l’Algérie, l’unifia, lui offrit un Sahara qu’elle n’avait jamais possédé, draina ses marécages, bonifia ses terres et équipa le pays. Elle fit entrer dans la modernité des tribus jusque-là dissociées et qui n’avaient jamais eu conscience d’appartenir à un tout commun supérieur aux limites de leurs douars ou des terrains de transhumance de leurs troupeaux.
Quand, après les douloureux événements que l’on sait, le drapeau tricolore fut ramené et des centaines de milliers d’Européens lancés sur les routes de l’exode, l’Algérie algérienne était, de tous les anciens pays "coloniaux", celui qui avait le plus reçu de son ancienne métropole.
L’Algérie avait, en effet, coûté très cher à la France qui y subventionna des productions qu’elle achetait fréquemment au-dessus des cours mondiaux. Dans le cas présent, ce n’est pas d’un prétendu "pillage colonial" qu’il nous faut parler, mais de la ruine de la métropole qui ne cessa à aucun moment de tenter de combler le "tonneau des Danaïdes" d’outre-Méditerranée.
La désinformation marxisto-tiers-mondiste a tellement faussé la réalité de l’histoire de l’Algérie française qu’il importe, une fois encore, de nous effacer devant les chiffres bruts et de ne jamais perdre de vue que tout ce qui a été créé en Algérie le fut durant la parenthèse française, que toutes les sources d’énergie découvertes et mises en valeur au Sahara le furent durant la même période.
Au bout de 132 années de présence, la France laissait en héritage à l’Algérie :
- 70 000 km de routes, 4 500 km de voies ferrées, 4 ports équipés aux normes internationales, une douzaine d’aérodromes principaux, des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, etc.) ;
- des milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels qui étaient propriété de l’État français ;
- 31 centrales hydroélectriques ou thermiques ;
- une agriculture non seulement autosuffisante, mais encore largement exportatrice ;
- des milliers d’écoles, d’instituts de formation, de lycées, d’universités, d’hôpitaux, de maternités, de dispensaires, de centres de santé, etc.
Cette comptabilité permet de faire un éloquent bilan. Il tient en peu de mots : l’Algérie a dilapidé son héritage et elle en subît les conséquences. Quelques chiffres permettront de mesurer le recul de ce pays que les progressistes présentaient comme le futur phare du tiers-mondisme socialisant :
- le pays est contraint d’importer entre 50 et 60 % de ses besoins en céréales. En 1961, l’Algérie exportait 600 000 quintaux de grain et 700 000 de semoule ; aujourd’hui, la moyenne des importations se situe entre 5 et 30 millions de quintaux par an ;
- le pays n’exporte plus d’oranges, alors qu’avant 1962 les exportations étaient de 200 000 tonnes ;
- l’Algérie n’exporte plus de tomates, de carottes, d’oignons, de haricots verts, de melons, de courgettes, etc. Or, toutes ces productions faisaient la richesse des maraîchers européens. Avant 1962, les primeurs algériens débarquaient à Marseille par bateaux entiers. Sans parler des dattes ou des légumes secs ;
- avant 1962, l’Algérie exportait environ 120 000 quintaux de figues sèches, 100 000 hectolitres d’huile d’olive et 50 000 quintaux d’olives. Aujourd’hui, la production locale ne suffit même plus à alimenter le marché local ;
- quand elle était encore française, l’Algérie exportait entre 500 000 et un million de quintaux de pommes de terre nouvelles. Aujourd’hui, il s’agit d’un souvenir...
L’Algérie algérienne a tellement dilapidé son héritage "colonial" qu’elle doit consacrer le quart de ses recettes en hydrocarbures - ses seules recettes - à l’importation de produits alimentaires de base dont elle était exportatrice avant 1962.
Que s’est-il donc passé ? Le désert du Sahara ne s’est tout de même pas avancé jusqu’à la Mitidja... Et le Maroc, son voisin nord-africain, a connu une évolution inverse de celle de l’Algérie.
La faillite algérienne tient en trois réalités :
1 - un dogmatisme doctrinal qui, en ayant privilégié les industries "industrialisantes", a ruiné l’agriculture ;
2 - un suicide démographique (10 millions d’habitants en 1961, probablement 30 millions aujourd’hui) ;
3 - une corruption généralisée.
Les partisans métropolitains de l’Algérie algérienne ont commis une bien mauvaise action en portant les valises du FLN.