mercredi 30 novembre 2022

Beyrouth 1976, des Français aux côtés des Phalangistes (Emmanuel Albach)

 

beyrouth-1976-des-francais-aux-cotes-des-phalangistes

Emmanuel Albach est le président de l’Amicale des Anciens Volontaires Français du Liban. Il a combattu au Liban de janvier à juillet 1976 et a fait ensuite une carrière de journaliste. C’est à son retour de Beyrouth, il y a quarante ans, qu’il a rédigé ce livre. Alors que les chrétiens d’Orient sont victimes d’une nouvelle tentative d’élimination, il lui semble temps de le publier.

Ce livre est la mémoire de cette poignée de jeunes Français partis au secours des chrétiens du Liban, aux pires heures de la menace, au risque de leur propre existence. Ni mercenaires ni soldats d’une armée régulière, ces volontaires français, essentiellement des étudiants, ont rejoint les Phalanges chrétiennes du Liban, alors dirigées par Béchir Gemayel, pour d’éprouvants combats de rue d’une guerre de positions à Beyrouth contre les diverses milices musulmanes.

Ils étaient environ une quarantaine, cinquante tout au plus. Ils ont sauvé l’honneur de la France.

Beyrouth 1976, des Français aux côtés des Phalangistes, Emmanuel Albach, éditions Synthèse Nationale, 260 pages, 22 euros

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

https://www.medias-presse.info/beyrouth-1976-des-francais-aux-cotes-des-phalangistes-emmanuel-albach/44971/

Les hommes des tourbières | Mini documentaire #3

mardi 29 novembre 2022

Genèse de l’impérialisme américain

 

Joe Biden dans éléments
 

Champs communs, le laboratoire d’idées de la reterritorialisation de Guillaume Travers, se penche aujourd’hui sur la tentation impériale américaine inscrite dans la « destinée manifeste » à partir de L’Amérique empire, le dernier livre de Nikola Mirković.

Voici une très belle contre-histoire de l’Amérique, depuis ses origines jusqu’à la présidence Biden. Nikola Mirković décrypte avec beaucoup de lucidité l’envers du « rêve américain » et de la « destinée manifeste » des États-Unis, pour montrer que, dès ses origines, la vocation américaine est d’être un empire – mais sans jamais l’admettre ouvertement. Aucune des questions difficiles n’est éludée : ni la guerre de Sécession (qui ne se réduit en rien à un conflit pour ou contre l’esclavage), ni l’influence américaine dans la construction européenne (via des agents comme Jean Monnet) ou dans la promotion de pays fantoches (tels le Panama), ni les activités américaines sous faux drapeau (à l’image de Gladio en Europe). Impossible, donc, de résumer en quelques lignes un ouvrage très riche. Signalons seulement quelques axes particulièrement importants.

Tout d’abord, Nikola Mirković démonte le mythe d’une Amérique naturellement portée à l’isolationnisme, et qui ne serait intervenue dans les affaires du monde que tardivement, aux XXe siècle, et presque contrainte par les événements. La logique d’expansion se manifeste dès le début – en commençant évidemment par l’idée qu’il faut toujours repousser la « frontière » du territoire américain, vers l’Ouest, puis en affirmant la doctrine Monroe (étendant les prétentions des États-Unis à tout le territoire américain), enfin en s’engageant dans de très nombreux conflits hors de leur sol tout au long du XIXe siècle.

La face cachée du rêve américain

Ensuite, et c’est peut-être le point le plus central de la thèse, cette dimension impériale, conquérante, de l’Amérique, n’est jamais ouvertement assumée. Rien de commun, de ce point de vue, avec d’autres formes de colonisation ou de conquête territoriale dans l’histoire. Si l’Amérique fait la guerre, c’est toujours pour « pacifier ». Si elle contraint, c’est en invoquant le « monde libre ». Ce qu’elle promeut, c’est toujours le « libre échange », et non ses intérêts matériels immédiats. En révélant cette face cachée, c’est à l’un des plus grands mythes modernes que s’attaque Nikola Mirković. Les exemples sont innombrables. Citons-en seulement un seul. Peu après la naissance du prix Nobel de la paix, l’un des lauréats, en 1906, est le président Theodore Roosevelt. Pacifiste ? C’est un interventionniste convaincu, qui forme l’idéologie du « big stick » (gros bâton) américain. Dans la même veine, le livre montre parfaitement en quoi la colonisation américaine procède par des outils nouveaux : l’implantation massive de bases militaires, la colonisation mentale des élites et le déversement de biens économiques.

Enfin, l’ouvrage a la finesse de montrer que ce projet américain a surtout bénéficié à une petite élite, plus qu’à la grande masse du peuple américain. Pour ce faire, Nikola Mirković s’appuie sur des ouvrages importants d’auteurs américains, dont la volumineuse Histoire populaire des États-Unis d’Howard Zinn.

Cette puissance américaine est évidemment en train de décliner. Peut-on, comme le rappelle l’auteur, « Make America small again » ? Peut-être, mais ce ne sera pas en douceur. Car Nikola Mirković montre parfaitement à quel point les divers éléments de la superpuissance américaine – le dollar, l’extraterritorialité du droit, l’accès aux marchés étrangers, la langue, le soft power, les bases militaires à l’étranger et les dépenses militaires – sont organiquement liées.

Nikola Mirković, L’Amérique empire, Temporis, 2022, 332 p., 20 €.

Retrouvez Guillaume Travers dans Champs communs, le laboratoire d’idées de la reterritorialisation : www.champscommuns.fr

https://www.revue-elements.com/genese-de-limperialisme-americain/

30 MÈTRES SOUS TERRE : sur les traces d’une étonnante découverte !

Pie X (Pierre Fernessole)

 

Pie-X-Fernessole

Pierre Fernessole avait été récompensé par l’Académie française pour cette étude magistrale consacrée au pape Saint Pie X parue pour la première fois en 1952.

A travers cet ouvrage, ce sont « les vertus du prêtre, de l’évêque, du pape » qui apparaissent. La vie de Giuseppe Sarto est une formidable ascension pour la plus grande gloire de Dieu. Né dans une humble famille d’un petit village de Trévise, cet homme allait marquer l’Histoire de l’Eglise catholique.

Pierre Fernessole étudie l’activité apostolique, l’œuvre sacerdotale, épiscopale, puis pontificale, dans ses aspects multiples et divers, au milieu de circonstances et parmi des évènements difficiles.

A quelques heures d’un scrutin, le lecteur tirera profit de ses interventions dans le domaine politique. Lorsqu’il fut Patriarche de Venise, Mgr Sarto s’employa, pour les élections communales, à former une coalition « des partis d’ordre » afin d’évincer du pouvoir une « clique radicalo-maçonnique ». Son action fut adroite, sage et prudente, et combina prière et action.

Le catholique militant trouvera bien d’autres enseignements à la lecture de cet ouvrage. Notamment concernant la presse catholique et surtout, la lutte contre le modernisme.

Tout le pontificat de ce pape fut surnaturel. Saint Pie X est sans conteste l’un des plus grands papes qui aient honoré l’Eglise de Jésus-Christ.

Pie X, Pierre Fernessole, éditions Clovis, 671 pages, 30 euros

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

https://www.medias-presse.info/pie-x-pierre-fernessole/45008/

lundi 28 novembre 2022

BATAILLON STORM, LES MASSACREURS ET BOURREAUX D’ODESSA

 

 

Des origines, jusqu’au massacre d’Odessa. L’histoire du bataillon Storm qui fut formé à Odessa c’est aussi celle des assassins du massacre du 2 mai 2014. Après le financement par la CIA de la révolution du Maïdan (hiver 2013-2014), le président démocratiquement élu Ianoukovitch fut renversé (février 2014). Les compagnies d’autodéfense du Maïdan qui firent le coup de poing, tuèrent des policiers et furent le bras armé du Maïdan étaient peuplées de fanatiques néonazis des différentes formations bandéristes et ultranationalistes de l’Ouest de l’Ukraine. La révolution américaine visait aussi à annuler l’accord sur la base navale de Sébastopol, d’obliger l’Union européenne à cesser ses bonnes relations avec la Russie, en creusant un fossé politique presque infranchissable, et de l’obliger également à entamer l’intégration de l’Ukraine dans l’UE, visant à court terme l’intégration dans l’OTAN. Mais les plans américains déstabilisèrent en profondeur tout le pays et la région. En premier lieu les populations russes ethniques comprirent immédiatement qui étaient les bandéristes et les hommes ayant fait le Maïdan. En second lieu cette frange imposa l’interdiction de la langue russe, l’expulsion de la culture russe du pays, l’ukrainisation à marche forcée et menaça bientôt les Russes ethniques eux-mêmes. En trois, l’Ukraine poursuivit en accélérant le mouvement de la révision de l’histoire de l’Ukraine, avec des composantes négationnistes et également complotistes. En quatre, les ultranationalistes débordèrent bientôt les plans américains, n’ayant évidemment pas combattu pour l’Oncle Sam, les lobbyings et oligarques locaux ukrainiens. L’immense majorité des populations de russes ethniques se montra bientôt hostile et s’agita politiquement dans différentes régions : celle d’Odessa, en Crimée, dans la région de Kharkov, de Zaporojie et dans le Donbass. La Russie monta une opération pour sécuriser son accès aux mers chaudes, et conserver le grand port de guerre de Sébastopol, tout en protégeant d’importantes populations civiles. A la mi mars, la Crimée revînt à la Russie, par une opération militaire puis un référendum qui entérina son retour, mais provoqua d’importantes protestations internationales, puis sanctions que furent obligées d’imposer l’Union européenne très peu chaudes en vérité, mais aux ordres des USA (mars 2014). Dès lors toutes les autres régions habitées en majorité par des Russes ethniques commencèrent à rêver de ce retour à la Russie. Début avril une République Populaire de Kharkov était fondée, bientôt écrasée dans le sang et les répressions politiques du SBU. Mais les mêmes événements se déroulèrent ensuite dans le Donbass, dans toutes les villes, Slaviansk, Donetsk, Lougansk ou Marioupol, tout le pays était en effervescence (avril). De peur de perdre le contrôle de la moitié du pays, la réplique ukrainienne et américaine fut le meurtre, l’assassinat, les massacres, la torture et les arrestations de masse. N’ayant pas assez de forces loyales et bandéristes pour tenir toutes les villes, il fut décidé de faire un exemple dans celle d’Odessa, la plus stratégique, car étant le plus grand port de commerce de l’Ukraine, et son dernier réel accès à la mer. En lançant sur les populations civiles russophones et sur les militants pro-russes d’Odessa environ 1 500 tueurs venus pour les 3/4 de l’Ouest de l’Ukraine et de Kiev, les Ukrainiens pensèrent terroriser les autres Russes ethniques dans le pays. Ce fut le massacre d’Odessa (2 mai), bientôt répété à Marioupol (9 mai), mais ces tueries déclenchèrent en réalité la guerre du Donbass. Les populations organisèrent des référendums s’imaginant devenir russes très bientôt (11 mai), et fondèrent les républiques populaires de Donetsk et Lougansk. L’Ukraine lança alors son armée sur les populations civiles insurgées : aviation, chars, artillerie lourde et une horde de néonazis rassemblés dans des bataillons de représailles. En juin, tout l’Est de l’Ukraine était en feu, deux mois plus tard les troupes ukrainiennes étaient vaincues, l’écrasement du Donbass n’avait pas eu lieu. Cependant la guerre ne faisait que commencer.

Tuez les tous, voilà un siècle que la guerre dure avec la Russie. Cette parole est celle du député Andreï Parouby qui fut l’organisateur du massacre d’Odessa, et pour ainsi dire l’un des parrains du bataillon. L’ordre fut donné de le former par le Ministère de l’Intérieur (14 avril 2014), dans l’idée de recruter un bataillon de police spéciale fort de 500 hommes, et devant défendre la ville contre l’hypothétique « agression hybride », à savoir nettoyer la ville des pro-russes alors majoritaires. Il fut lancé un appel au volontariat dans les rangs de la police nationale, s’adressant aux retraités, mais aussi à toutes les personnes ayant participé au Maïdan dans les rangs des compagnies d’autodéfense. Le recrutement s’avéra très problématique et il fallut vite en abaisser le niveau : « seulement 18 personnes furent sélectionnées, de nombreux candidats ayant été éliminés au stade de la visite médicale, les psychiatres et psychologues du Ministère de l’Intérieur ayant rejeté beaucoup de « forces spéciales » jugées défaillantes » (27 avril). Son commandant, le « Centurion Mikola » y apporta toute une faune de bandéristes et néonazis de la première heure, et quelques-uns furent des participants au massacre du 2 mai. Le bataillon recruta poussivement environ 200 hommes sur les 500 prévus. Ils furent employés à l’assaut du campement de l’esplanade de Koulilovo, et de la Maison des Syndicats (2 mai). Les hommes gardaient également des barrages routiers contrôlant les voitures et les véhicules, dans la peur de l’infiltration « d’agents russes » devant renforcer les éléments anti Maïdan. Un premier contingent de quelques dizaines d’hommes fut envoyé dans le Donbass (fin mai), dans un contexte difficile. La paranoïa était alimentée par la propagande ukrainienne répandant l’idée d’une « agression russe » imaginaire, mais obligeant l’armée ukrainienne et les forces de l’ordre à tenir « des positions » aux frontières de la Russie et face à la Crimée, sans parler de la tentative d’écrasement des insurgés du Donbass. Après une première rotation, un second groupe de 50 hommes, armés d’armes légères, fut envoyé sur le front (20 juillet). Ils participèrent à des opérations contre les populations civiles du Donbass, dans la région de Lougansk, connaissant le baptême du feu près de Georgievka (20 août), évacuant des civils peut-être de force (23 et 30 août). Les membres du bataillon affirmèrent avoir dû lutter contre des effectifs « supérieurs en nombre de parachutistes russes ». En réalité l’unité se contenta de contrôler des barrages routiers pour empêcher les civils de s’enfuir, ou d’autres de venir renforcer les insurgés dans la région, et ne rencontra bien sûr aucun parachutiste russe. Ils participèrent avec la police politique du SBU à des rafles, des arrestations et des perquisitions arbitraires dont les conséquences restent à évaluer (été-automne).

Aux portes de la Transnistrie et de la Gagaouzie. Le bataillon fut ramené entièrement à l’arrière (1er septembre) et caserné dans la ville d’Odessa (à partir de novembre). La ville majoritairement habitée par des Russes ethniques restait problématique pour le gouvernement ukrainien. Il fut décidé que quelques policiers peu armés et inexpérimentés seraient plus utiles à Odessa que sur le front du Donbass. L’unité comme dans le Donbass se contenta dès lors de servir dans la région, toujours au contrôle de barrages routiers, de patrouilles et d’épauler d’autres forces de police plus ou moins officielles pour assurer le contrôle ukrainien sur le grand port historique de la Mer Noire. Les conséquences des répressions politiques ne sont à ce jour pas connues, du fait de l’éloignement de la ville de la zone insurgée, de l’absence de témoignages pour l’instant de ce qui se passa dans les caves du SBU à Odessa, et d’un contrôle policier important dans la région. De ce que nous avons su du Donbass, et surtout de la ville de Marioupol, aux caractéristiques assez similaires (également port, également habitée en majorité de Russes ethniques, etc.), il est probable que les victimes et persécutés furent très nombreux. Le bataillon fut toutefois renvoyé sur le front du Donbass, devant assurer les mêmes missions sur les arrières des positions ukrainiennes dans le Donbass (automne 2015). La compagnie de police Bolgrad fut versée dans ses rangs, formant la 3e compagnie du bataillon. A l’arrière à Odessa, les missions s’étendirent à toute la région d’Odessa, le bataillon servant aussi de police antiémeute, ou de troupes de choc contre les bandes criminelles armées, Odessa étant rappelons-le, le Marseille ukrainien. Une soixantaine de combattants furent renvoyés dans le Donbass, dans la région de Marioupol, pour une nouvelle rotation (avril 2016-avril 2017). Malgré trois années de répressions parfois d’une violence extrême, la résistance des populations se poursuivait à Odessa. La pression fut maintenue, d’autant que la proximité de la Transnistrie, la république insurgée de Moldavie, ajoutait un nouveau problème. La région la plus à l’Ouest du pays, jouxtant le territoire autonome de la Gagaouzie (également en Moldavie), posait d’autres problèmes car elle avait été arrachée à la Roumanie après la Seconde Guerre mondiale, et historiquement rattachée sous la Russie impériale à la Bessarabie, une province russe (du règne de la Grande Catherine à la fin de la Première Guerre mondiale). Proche de terres historiquement très hostiles au seul nom de l’Ukraine, plus attachées à la Russie ou à la Roumanie, la région d’Odessa représentait un défi policier compliqué par la présence d’une puissante mafia locale. Le bataillon participa également à des opérations de propagande en direction de la jeunesse, organisant des camps de vacances sur leur base, avec des jeux et des concours à la manière de l’organisation des Jeunesses hitlériennes (11 mai 2018). Au fil du temps, le SBU démantela une partie des réseaux pro-russes, dont certains des chefs furent échangés par la Russie. Le bataillon poursuivit également l’envoi de contingents dans le Donbass, un groupe de 35 hommes fut envoyé à Marioupol (9 décembre 2019), bientôt remplacé par un autre groupe de 27 hommes qui revînt à Odessa (22 mai 2020). Une autre rotation se termina bientôt (19 juillet) se renouvellant l’année suivante (15 septembre 2021). L’opération spéciale russe trouva le bataillon dans ses positions historiques de la région d’Odessa et de Marioupol. Il est probable que l’unité a subi de lourdes pertes dans le siège et la chute du grand port du Donbass (mars-mai 2022), peut-être l’anéantissement d’une des trois compagnies. Dans Odessa, le bataillon a renforcé ses contrôles et la chasse aux partisans pro-russes, les répressions dans la ville voisine de Nikolaïev (été), furent au moins égales à Odessa (des dizaines, voire des centaines de victimes). A ce jour le bataillon poursuit son œuvre sinistre de répressions et d’arrestations.

Politiciens bandéristes ou carriéristes et malfrats de seconde zone. C’est à peu près ce qu’il ressort de cette triste liste et mini étude de prosopographie. Un mélange de criminels, trafiquants de drogues et personnages sans scrupules, et de l’autre des politiciens aux dents longues quasiment tous issus des milieux bandéristes et ultranationalistes, certains mêmes néonazis comme Parouby et ayant fait de brillantes carrières en Ukraine. Le bataillon Storm est toujours en activité, il a surtout participé à des opérations policières et de répressions et est resté dans l’ombre jusqu’à ce jour. Bien que mêlé successivement au massacre d’Odessa et aux répressions dans les régions de Lougansk, Donetsk et surtout Marioupol, l’unité a réussi à conserver une discrétion et une ombre autour d’elle. Pourtant ses crimes de guerre sont sans doute très importants, rien que par le fait des missions qui lui furent confiées. La prise d’Odessa, de sa base historique et d’archives du SBU pourraient en dire très long. Voici une petite liste non exhaustive :

Victor Babeïko (?-), frère du suivant, originaire de la région d’Odessa, malfrat condamné à 4 ans pour vol qualifié, il s’était attaqué à un garagiste qu’il battit sauvagement et dépouilla son établissement (2001-2005). A sa sortie de prison, il pénétra dans un appartement avec des complices, y trouva un enfant qui fut ligoté et s’enfuirent après avoir volé des valeurs, des bijoux et de l’argent. Il fut démasqué et recherché par la police pendant plusieurs années, puis fut arrêté et condamné à 4 ans de prison (2008-2012). Il fonda avec son frère une entreprise OPG Privoz, une entreprise écran pour dissimuler leurs activités criminelles. Ils se lancèrent dans le racket d’entrepreneurs privés, furent payés pour faire pression sur des personnes pour vendre leurs affaires, et d’autres activités criminelles. Ils entrèrent ensuite tous les deux ans le réseau de Sergeï Khodiak (qui fut le parrain de son fils). Il fit partie des groupes ultranationalistes et bandéristes qui entrèrent dans les groupes paramilitaires pro-Maïdan, faisant des patrouilles dans la ville, s’attaquant aux militants pro-russes ou aux personnes affichant des rubans de Saint-Georges ou d’autres signes ostentatoires de leur appartenance ethnique russe. Ils tinrent le pavé durant tout le Maïdan (hiver 2013-2014). Il fut l’un des assassins du massacre d’Odessa, filmé à plusieurs reprises dans les moments les plus terribles du massacre.

Vyacheslav Babeïko (?-), frère du précédent, originaire de la région d’Odessa, malfrat et criminel sexuel dangereux, il viola une jeune fille mineure (de moins de 15 ans), et fut condamné à une peine de prison. Il fut libéré mais commis un nouveau viol sur une femme qui fut violée en bande. De nouveau arrêté et condamné à de la prison. Il fut encore arrêté et poursuivi en justice pour fraude et falsification de documents. Il fonda avec son frère une entreprise OPG Privoz, une entreprise écran pour dissimuler leurs activités criminelles. Ils se lancèrent dans le racket d’entrepreneurs privés, furent payés pour faire pression sur des personnes pour vendre leurs affaires, et d’autres activités criminelles. Ils entrèrent ensuite tous les deux ans le réseau de Sergeï Khodiak. Il fit partie des groupes ultranationalistes et bandéristes qui entrèrent dans les groupes paramilitaires pro-Maïdan, faisant des patrouilles dans la ville, s’attaquant aux militants pro-russes ou aux personnes affichant des rubans de Saint-Georges ou d’autres signes ostentatoires de leur appartenance ethnique russe. Ils tinrent le pavé durant tout le Maïdan (hiver 2013-2014). Il fut l’un des assassins du massacre d’Odessa, filmé à plusieurs reprises dans les moments les plus terribles du massacre.

Igor Bolianski (?-), bras droit de Nemirosky durant le court temps où il fut gouverneur de la région d’Odessa (3 mars-6 mai 2014). Il fut nommé chef du département de la coopération des forces de l’ordre, et pour la lutte contre la corruption dans la région. Il fut l’un des plus grands responsables du massacre d’Odessa (2 mai). C’est lui qui donna l’ordre aux forces de police de rester l’arme au pied, certainement suite aux instruction et ordres de Parouby et de Kiev. C’est aussi lui qui donna l’ordre à la horde d’environ 1 500 fanatiques néonazis et bandéristes d’attaquer les militants pro-russes pacifiques, y compris dans l’assaut meurtrier de la Maison des Syndicats.

Anatoly Boudzar (?-), il s’enrôla dans les forces de répressions dans le Donbass probablement dès l’année 2014, signalé par les Russes (12 septembre 2016). Il devînt à un moment donné le commandant du bataillon Storm, grade de lieutenant-colonel (avant 2018), commandement qu’il quitta avant 2022. Ce fonctionnaire de police est de toute façon un criminel de guerre, au vu des répressions, tortures et exactions commises sur les prisonniers politiques pro-russes en Ukraine depuis 2014.

Rouslan Demtchouk (1979-), originaire de la région d’Odessa, il fit seulement des études secondaires, puis sombra dans la criminalité et fut arrêté et condamné à 4 ans et demi de prison pour des vols avec violence, vols de voitures, fraudes administratives, peine qu’il purgea mais fut libéré plus tôt en conditionnelle (2006-2009). Il s’encarta ensuite au Parti néonazi Pravy Sektor, dès sa formation dans la ville (5 février 2014), et fut l’un des hommes de main et fanatiques bandéristes qui semèrent la terreur pendant des années dans le grand port ukrainien. Il fut l’un des participants du massacre d’Odessa (2 mai). Il fut condamné à deux reprises pour falsification de documents, faux certificats de travail et fausses fiches de salaires, alors qu’il tentait une escroquerie auprès de différentes banques pour obtenir des prêts (2014-2015). Il fut condamné à trois ans de prison avec sursis, dont une année de probation. Il fut arrêté dans l’affaire de l’enlèvement et des brutalités commises à l’égard de Sergeï Sherbitch, dans le but de le voler et de l’intimider pour qu’il ne se représente plus au Conseil régional d’Odessa (8 septembre 2015). Mais l’affaire traîna en longueur et il fut rapidement libéré et ne fut inquiété par la justice dans une procédure pénale que bien plus tard (2017). Son acolyte Sternenko avait dénoncé au SBU le député comme étant un ennemi de l’Ukraine et devant être mis hors d’état de nuire. Le SBU n’ayant pas bougé, ils enlevèrent le politicien, qui fut dépouillé de son argent (300 hrynias), battu et menacé. Sternenko et Demtchouk furent arrêtés par la police (septembre 2015 et 2017). L’affaire en resta là car Sherbitch ayant peur refusa de témoigner contre lui. Cependant la justice suivie quand même son cours, après la changement de président en Ukraine (2019), et un bras de fer et des menaces contre le Ministre de l’Intérieur, le puissant Arsen Avakov. Il fut condamné à 7 ans de prison pour l’agression, l’enlèvement, le vol et les coups et blessures infligés au député (2021). Plus tard la peine fut réduite à trois ans, et finalement cassée par la Cour de Cassation (2022), son ami Sternenko annonça son intention d’attaquer la justice par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Rouslan Forostiak (?-), originaire de Lvov, il fit des études supérieures à l’académie navale d’Odessa, et fit souche dans la ville. Il fut entrepreneur, et l’un des chefs de file des ultranationalistes de la ville qui militèrent en faveur du Maïdan (hiver 2013-2014), coordonnant les actions d’un groupe paramilitaire dénommé « Forces de Sécurité », formé de bandéristes, néonazis, criminels stipendiés et autres brutes. Il fut l’un des participants et assassins du massacre d’Odessa (2 mai 2014), ayant tué de ses propres mains « des séparatistes ». Il fut aussi l’un des officiers et créateurs du bataillon Storm. Il se vanta avoir été en contact avec le président par Intérim Tourtchinov, et d’autres gros poissons du gouvernement à cette époque, et recevant des instructions du plus haut niveau de l’état. Après avoir poursuivit ses agitations dans la rue pour tenir le pavé d’Odessa et empêcher tout retournement de situation, il abandonna les rangs des extrémistes et assassins qu’il avait commandé briguant des postes plus importants et plus lucratifs (fin 2015). Il déclara dans une interview : « j’ai reçu une certaine formation dans le domaine de la sécurité et des opérations spéciales, je communique avec toutes les institutions du pouvoir, et à un moment donné avec Tourtchinov et Pashinsky. Nous devons comprendre que la révolution n’est pas un changement de dirigeants et un remplacement des élites, mais un changement de paradigme.[…] nous avions un réel danger de capture de l’administration régionale d’Odessa, alors que Nemirovski a tenu ses réunions fantastiques sur la lutte contre la corruption et ne voulait pas entendre parler de défense, nous nous sommes préparés à résister à cet assaut. Nous avions constamment plusieurs minibus remplis d’armes à feu. Nous avons même loué des appartements où des positions de tireurs d’élite furent installées [comme les tireurs d’élites géorgiens et de la CIA lors du Maïdan à Kiev] nous nous attendions à l’assaut. Pendant les événements du 2 mai à Odessa, Paroubiy a coordonné les actions avec moi et Sergeï Goutsaliouk. Mais il y avait encore le député Alexandre Doubova qui a agit de manière indépendante et avait pris un poids considérable à l’époque. […] Dubouva a essayé de contrôler la rue et pour cela, il a cherché le soutien des militants du Maïdan, a essayé d’entrer en contact avec ceux qui avaient de l’autorité. Personne ne pensait qu’ils tireraient avec des armes à feu. […] le RGB [son groupe paramilitaire] sous la forme que je l’ai créé a rempli sa fonction pendant un an, après quoi je l’ai laissé suivre son chemin. Les gars se sont rapidement transformés en Robin des bois. J’ai tenté de les dissuader de poursuivre dans cette voie, ils ont commencé à m’offenser, à me combattre et j’ai cessé de leur faire confiance. Les rumeurs selon lesquelles je suis au service des clans oligarchiques ne sont pas vraies. Ils ont dit que j’étais un homme de main de Tourtchinov et Kolomoïsky ». Pour ses bons et loyaux services, il fut nommé conseiller du chef de l’administration régionale d’Odessa (février 2017), mais aussi un agent spécial de la police et probablement agent du SBU de longue date. Il continua à servir comme barbouze du pouvoir pendant de longs mois, sa police privée commença à faire du bruit jusqu’au niveau national. Il accepta de donner une interview pour répondre aux accusations d’actions illégales, d’abus de pouvoir et la « police de la protection municipale » qu’il avait créé et dirigé depuis lors (juillet 2018). Il avait cependant de plus en plus de mal à être cohérent devant les médias, refusant de répondre aux questions qui fâchent ou boycottant des journalistes lui ayant posé des questions dérangeantes. Il fut interrogé notamment sur l’attaque « par un groupe d’individus armés non identifiés contre des représentants de son organisation paramilitaire, qui se trouvaient à un point de contrôle et de pesée des camions ». Trois de ses hommes furent grièvement blessés et conduits à l’hôpital, plusieurs véhicules de police furent sévèrement mitraillés et détruits (avril 2019). Ses liens avec la mafia locale et les groupes criminels liés à des oligarques locaux apparaissaient de plus en plus évidents. Il fut finalement débarqué de ses fonctions, probablement à l’arrivée au pouvoir de Zelensky et limogé. Il restait poursuivi par sa réputation d’assassin du 2 mai à Odessa, mais accepta de répondre à des questions sur le bataillon Storm et son groupe paramilitaire. Il n’était alors plus conseiller dans la police d’Odessa (juin 2019). Son nom apparu de nouveau après l’opération spéciale russe (24 février 2022), comme l’un des personnages devant répondre de leurs crimes durant le Maïdan et surtout du massacre d’Odessa. Il fut de nouveau interviewé à propos « du séparatisme domestique » (novembre), et sur les choses à faire « dans le cas où les voisins étaient des partisans pro-russes ». Il déclara : « le séparatisme domestique n’est plus un phénomène juridique, en mars 2022, un loi sur la collaboration a été adoptée qui reprend tous ces éléments. Ce problème existe depuis 2014, peut-être plus tôt, mais l’attitude envers ce dernier avec le début de l’opération russe a radicalement changé. Les personnes qui ont coopéré avec l’ennemi, ont pris du pan ou du sel de leurs mains, ou en ont simplement parlé, ou ont nié l’agression, ou même si quelqu’un monte dans un minibus et dit que ce n’est pas une agression mais une opération spéciale, tombe déjà sous cet article. Tous ceux qui ont pris de la nourriture dans la région de Kherson fournit par les Russes seront poursuivis publiquement. Tous les citoyens doivent signaler à la police et au SBU les « corbeaux », vous pouvez dénoncer un voisin qui chante des chansons russes alors qu’il a bu une bouteille de vodka, vous pouvez dénoncer un jeune qui écoute du rap russe […] même s’il n’y a que des soupçons, il faut les signaler, même s’il n’y a pas de preuves, […] le suspect doit non seulement être arrêté, mais aussi tout son entourage […] de toute façon ils ont peur, ils comprennent qu’ils vivent leurs derniers jours » (18 novembre 2022).

Alexeï Gontcharenko (1980-), originaire d’Odessa, il fit des études de médecine, travaillant aussi comme ambulancier (1999-2001), diplômé (2002), et s’engagea en politique, d’abord dans le parti des Verts d’Ukraine. Il se présenta sans succès à l’élection municipale d’Odessa (2002). Il partit pour la Russie où il effectua de nouvelles études en économie et en gestion (2002-2005). Il ne fut pas un partisan du premier Maïdan, s’encartant dans le Parti des Régions de Ianoukovitch (2005), il fut élu au Conseil municipal de la ville (2006), et plus tard au Conseil régional d’Odessa (2010), élu vice-président du conseil, il échoua à s’asseoir dans un siège de la Rada (2012). En toute logique inscrit dans un parti pro-russe, il aurait dû s’opposer aux événements du Maïdan, mais il quitta au contraire le parti (2014), et devînt plus royaliste que le Roi. Ayant beaucoup à se faire pardonner, il se médiatisa à outrance, venant même en Crimée pour militer contre le référendum (mars), et milita pour que la Russie soit expulsée de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Il s’afficha avec des journalistes durant le massacre d’Odessa (2 mai). Il fit le jour même des déclarations hallucinantes de violence, se vantant d’avoir participé à la destruction du campement de Koulikovo et à l’assaut de la Maison des Syndicats. Il indiqua que le massacre d’Odessa avait sauvé la ville, et empêché un scénario donbassien, sauvant jusqu’à l’Ukraine. Il fut vu dans cette journée et filmé en train d’exciter les meurtriers et aura peut-être lui-même participé aux cruautés sanglantes de la journée (il prit la pose devant des cadavres dans la Maison des Syndicats). S’étant légitimé dans le sang, il prit ensuite de l’importance et fut même élu à la Rada d’Ukraine (2014-2019), dans le bloc du Président Porochenko, démissionnant de son poste au Conseil régionale d’Odessa. Il ne cessa de jeter de l’huile sur le feu en militant pour une intégration de l’Ukraine dans l’OTAN, dans l’UE et devant devenir un satellite américain. Pour se faire il défendit l’idée de vendre aux USA des millions d’hectares de terres à céréales et de faire sauter les verrous en Ukraine, dont le moratoire sur la vente des terres. L’année suivante le gouvernement ukrainien vendait à vil prix 1,6 millions d’hectares à la compagnie Mosanto (2015), d’autres ventes eurent lieues jusqu’en 2022. Des politiciens français, dont un sénateur vinrent se compromettre avec lui jusqu’à Odessa. Hervé Maurey lui serra effectivement la main, et fut photographié dans des tranchées de l’arrière-front du Donbass occupé par l’Ukraine (2015-2016), se trouvant président d’un groupe d’influence au Sénat français, le groupe Amitié France-Ukraine (2011-2020). Il fut arrêté à Moscou défilant avec la 5e colonne et l’opposition russe dans une procession en mémoire de Boris Nemtsov (1er mars 2015), et fut expulsé du pays (2 mars). L’Ukraine protesta sur la violation de son immunité diplomatique en temps que député. Il se livra ensuite à de nombreuses provocations et actions russophobes (ne parlant en réalité que la langue russe, c’est un Russe ethnique), et fut couché sur la liste établie par la Fédération de Russie, des citoyens ukrainiens sanctionnés (2018). Il se rendit odieux au Parlement européen de Strasbourg, où il se balada en portant des gants, dans l’idée de dénoncer les assassinats avec des poisons par les services russes, et qu’il était dangereux pour lui de ne pas se protéger. Il fut taclée unanimement par les députés européens (9 octobre). Il réussit le tour de force de se faire réélire, malgré la déroute électorale de Porochenko, à son siège de député et dans le parti de l’ex-président Solidarité Européenne (2019-à nos jours). Il lança un projet et une association, « Kouban », militant pour le retour à l’Ukraine de territoires supposés et revendiqués ukrainiens (région du Kouban, de la plaine du Don, de Koursk et Belgorod, etc.). Il prit publiquement le parti des émeutiers en Biélorussie voulant provoquer un Maïdan à Minsk (2020). Il apparut en 2022 dans une liste russe des personnages qui devront répondre de leurs actes pour le massacre d’Odessa. Friand de scènes théâtrales, il se montra avec une kalachnikov en affirmant qu’il ne quitterait pas Odessa et qu’il se défendrait jusqu’à la mort contre les « envahisseurs russes ». Cette vidéo faisait suite au questionnement de savoir où il se cachait, l’homme ayant disparu des médias pendant quelques temps. Certains avaient supposé qu’il s’était enfuit en Europe. Il ne cessa d’agiter les bras dans des déclarations toutes plus ou moins délirantes et russophobes. Il se montra dans des réunions à distance avec diverses personnalités politiques américaines et plaida pour la constitution d’un tribunal international devant juger « les crimes de guerre de la Russie » (avril 2022), puis se montra à Londres et Madrid au sommet de l’OTAN (été). Il fonda l’association Pour le Caucase Libre (juin), militant pour que le Caucase soit retiré à la Russie. Il se déplaça ensuite aux USA, à Washington, où il tenta de refaire le coup théâtral d’une fausse victime des massacres commis par Saddam Hussein (1990, en réalité une jeune femme parente de sommités politiques du Koweit), en présentant le cas d’une certaine Sofia, dont il décrivit l’histoire digne de Cosette et des Misérables (juillet).

Marc Gordienko (?-), originaire d’Odessa, il devînt massothérapeute, donnant également des cours de Yoga. De langue maternelle russe, il était avant l’année 2012 « un patriote russe » publiant des rubans de Saint-Georges pour le 9 mai et d’autres publications des Russes ethniques d’Ukraine. Il ne s’enthousiasma pas tout de suite pour la révolution américaine du Maïdan à Kiev. Il fut vu dans divers médias s’exprimant non sur la politique mais sur la pratique du yoga et de la méditation, le Maïdan étant déjà commencé (novembre-décembre 2013). Il déclara sur ses réseaux sociaux que « les manifestants dans la rue n’étaient qu’un moyen de chantage contre le pouvoir et au service de l’opposition » (5 décembre). Il devînt subitement un militant ultranationaliste et bandériste acharné après la réussite du Maïdan auquel il n’avait de fait pas participé (fin février 2014). Il commença alors son ascension médiatique, en appelant les révolutionnaires de Kiev, de l’Ukraine occidentale à venir sauver Odessa « du monde russe » (25 février), « Odessa a besoin d’aide, amis de Kiev et de l’Ukraine de l’Ouest, rapportez à vos chef la situation… Sachez qu’à Odessa il y a une force plus dangereuse, stupide et glaciale. Et cette force, ce qui est le plus dangereux en elle c’est son idéologie. Elle s’appelle Novorossia, le monde russe, l’unité slave. Et pour cette idée, une partie des radicaux est prête à mutiler et à tuer » écrivit-il ce jour-là. Il poursuivit : « Sur les allées de Koulikov, environ 3 000 personnes ont passé la soirée à réfléchir sur le thème de la Novorossia. Et environ 300 aujourd’hui sont armées et prêtes et non seulement prêtes, mais motivées pour le massacre, leurs rangs de renforcent » ajoutait-il. Il prit le commandement d’une bande de brutes qui s’ajoutèrent aux centaines de militants arrivés en train pour participer au massacre « des pro-russes ». Cette organisation qui perdura dans le temps fut dénommée Conseil de sécurité Publique, sorte de milice paramilitaire qui devait en imposer pendant des années aux autorités locales. Il participa à des bagarres et échauffourées contre des pro-russes (avril), notamment à l’hôtel Promenade (10 avril). Avec ses hommes, il organisa des barrages routiers dans l’idée d’empêcher « des étrangers » de pénétrer dans la ville en attendant les centaines de bandéristes annoncés pour nettoyer la ville. Il fit des collectes d’argent, rassemblant aussi des armes. Un de ses hommes se fit exploser et fut grièvement blessé par l’explosion accidentel d’une grenade, sur le barrage routier d’Ovidiopol (25 avril). Il participa au massacre d’Odessa qui se déroula dans la ville et à la maison des Syndicats (2 mai). Il se lança ensuite dans le racket, le kidnapping et le rançonnement des habitants dénoncés ou connus comme pro-russes dans la ville. Il menaça le député d’Odessa Sergeï Kivalov, s’attaquant aussi à la chaîne de télévision Akademia considérée comme pro-russe. Il se présenta dans ses locaux avec un pistolet et avec d’autres hommes armés (10 juillet). Il dénonça la chaîne au Conseil national de l’audiovisuel, puis se présenta au tribunal du District de Kiev demandant à rencontrer un juge, qui s’enferma dans son bureau pendant que lui et ses hommes tentaient de prendre d’assaut le bâtiment (21 juillet). Il fut arrêté et condamné à trois jours en prison, notamment pour avoir frappé la juge Ioulia Fedouleev. Mais la foule des militants menaçant et hostiles provoqua sa libération au bout de la première journée d’emprisonnement (22 juillet). Il agressa le jour de sa sortie un automobiliste qui avait accroché dans sa voiture le ruban de Saint-Georges, symbole de la Victoire contre l’Allemagne nazie. L’homme fut battu, puis lorsqu’il fut découvert qu’il était aussi un agent de la police secrète et politique du SBU, il fut forcé d’écrire une lettre de démission. Pour les mêmes raisons, le groupe agressa un autre automobiliste qui eut le nez fracassé. Il se lança alors dans une nouvelle activité, la collecte d’argent pour les soldats du front de la zone antiterroriste ATO. L’entreprise se transformant en réquisition forcée auprès d’entrepreneurs, de fonctionnaires, de commerçants ou d’entreprises. Ceux qui refusèrent furent victimes d’actes de vandalisme, de destructions mystérieuses de leurs biens et autres attaques nocturnes. Il apparut dans une vidéo où il fut présenté comme un « activiste » et un « sauveur » de la ville d’Odessa. Il s’illustra tristement en passant à tabac plusieurs vétérans de la Seconde Guerre mondiale étant venus à Odessa pour fêter la Victoire sur l’Allemagne nazie (9 mai 2015). Mais des rumeurs qui se confirmèrent bientôt révélèrent qu’il évitait la mobilisation pour ne pas partir combattre dans le Donbass, et fut l’un des réformés d’une liste publiée dans le premier semestre de 2015, lettre du Commissaire militaire du district, le lieutenant-colonel Noumerovsk. Il continua ses frasques contre les habitants et sombra dans une russophobie de plus en plus haineuse déclarant que « la ville d’Odessa n’avait jamais été russe, que des étrangers de Ribas à Richelieu avait fondé la ville, que son âge d’or se déroula sous l’anglais et russe Vorontsov, que la ville était un îlot de liberté et un morceau d’Europe au milieu du monde sombre de l’Empire des esclaves [russes], qu’Odessa était une mini Amérique au XIXe siècle, et tout ce que la Russie et l’URSS ont fait pour la ville, c’était une tentative de lui enlever sa liberté et de la conduire dans la condition d’esclaves impériaux […] par conséquent Odessa le 2 mai est sortie et a défendu sa liberté, encore une fois pour les cerveaux de coton Odessa ne s’est pas battue pour la Junte de Kiev, ni pour Porochenko ou Iatseniouk, mais pour sa liberté, après tout Odessa est née libre contrairement à vous nés esclaves […] au revoir, je vous demande les impériaux de coton de maintenir une distance qui nous sépare, afin d’éviter les malentendus, 2 000 km c’est acceptable, retournez dans votre Sibérie natale avec le Baïkal, oubliez-nous pour toujours amen » (janvier 2016). Un an plus tard, il terrorisait toujours la ville se pavana sur le plateau TV de Media Inform (2 mars 2017), toujours incontournable dans sa ville et interrogé sur le thème « des Pirates du XXIe siècle ». le chef de bande poursuivit ses activités mafieuses, mais tomba sur un os en la personne d’un autre bandit, le Tchétchène Khalid Mousaïev, se battant avec lui pour le contrôle et racket d’une grande entreprise agricole de la région, Agrodolina (2018). Il fut passé à tabac par les hommes de main du Tchétchène, la rumeur s’étant répandue, il se fit photographier dans un fauteuil roulant faisant un doigt d’honneur à son adversaire. Il menaça « la créature de Kadyrov » de faire intervenir ses relations dans la police politique du SBU (5 septembre). Son nom fut publié par des militants anti Maïdan et activistes d’Odessa pro-russes (2 mai 2022), ainsi que ceux de 197 autres participants actifs au massacre d’Odessa du 2 mai 2014. Les estimations les plus raisonnables parlent d’environ 1 500 participants à ce massacre, de nombreux travaux d’investigations restant à faire.

Édouard Gourvitz (1948-), originaire de la région de Vinnytsia, d’origines juives, son père prit la fuite de Bessarabie (1933), mais fut considéré comme un espion et fut déporté pendant 9 ans dans un goulag. Il fit des études supérieures comme ingénieur des chemins de fer à Leningrad (1966-1971), puis fit son service militaire dans les forces des missiles stratégiques (1971-1972). Il occupa ensuite divers emplois de contremaître et ingénieur, en Moldavie (1972-1977), puis à Odessa (1977-1987), où il fonda une société de construction (1987-1990). Il entra en politique à Odessa, élu député municipal dans un district, et président de ce dernier (mai 1990), puis député à la Rada d’Ukraine (1994-1998). Il fut aussi élu maire d’Odessa (juillet 1994), en usant de fraudes électorales, fut dénoncé mais ne fut pas inquiété. Il se rendit en Tchétchénie durant la Première Guerre pour faire libérer des otages ukrainiens (1996-1997), et établit des liens cordiaux avec les islamistes tchétchènes. Réélu maire de la ville (1998-2002), de nouveau à l’aide de fraudes, de nouveau dénoncé, mais il ne fut pas inquiété. Il se lia au Parti de la Fraternité du radical Dmitri Kortchinski (1999). Il ne fut pas réélu maire d’Odessa (2002), mais cria à la fraude électorale, cependant il fut débouté de sa demande. Il milita pour envoyer des troupes ukrainiennes aux côtés des Américains en Irak (2003), où il se rendit, et fut l’un des agents américain pendant le premier Maïdan, la Révolution Orange (hiver 2004-2005). L’enquête fut de nouveau ouverte sur l’élection de 2002, et il fut finalement déclaré vainqueur, mais les dossiers furent mystérieusement dérobés dans les bureaux mêmes du procureur (2005). Nommé maire d’Odessa, réélu (2006-2010). Il supporta pendant son mandat des manifestations, événements et actions nationalistes, avec réécriture de l’histoire, expositions, etc. Il fit renommer une rue de sa ville du nom de Roman Choukhevytch, un collaborateur de l’Allemagne hitlérienne et assassin durant la Shoah et les massacres de Volhynie. Il échoua à faire d’Odessa une ville hôte du Championnat d’Europe de football (2012). Il était membre du Parti Front du Changement de Iatseniouk, puis passa dans les rangs du Parti OUDAR de Klitschko (2013). Il demanda un référendum national pour l’interdiction du Parti communiste en Ukraine, et suite à la réussite du Maïdan et la chute de Ianoukovitch, il tenta un coup de force au Conseil municipal d’Odessa, pour s’imposer de nouveau maire de la ville (4 avril 2014), mais l’assemblée municipal étant vide ce jour-là (8 députés), il manqua son coup. Il tenta toutefois de se faire élire de nouveau, mais ne fut pas réélu (2015 et 2020). Son influence est restée grande dans la ville, des hommes de main qui servirent autrefois sa politique, comme Rouslan Forostiak prirent de l’importance et dirigèrent les répressions et massacres contre les pro-russes.

Andreï Ioussov (1983-), originaire d’Odessa, il fit des études supérieures en droit (2000-2005), et devînt avocat. Il était entré en politique dans ses années d’études, durant la campagne « l’Ukraine sans Koutchma » (2001), et fut le fondateur d’une organisation nationaliste Fraternité Ukrainienne (2002). Il fut poursuivit en justice pour des violences lors de manifestations à Odessa (1er mars), mais l’affaire fut classée sans suite (juillet). Il travailla comme stagiaire à la Rada d’Ukraine, devenant assistant parlementaire (2003-2004), et l’une des figures du mouvement étudiant pour la Révolution Orange (2004-2005), financée et motivée par la CIA. Il fonda le parti politique Parti Civique (2005), et l’Institut International des Démocraties (financé par l’USAID). Il intégra le projet « Des Nouveaux Leaders », et fut placé dans le top 50 de ces nouveaux politiciens. Il fut candidat aux élections législatives de la Rada d’Ukraine, dans les rangs du bloc de Vitaly Klitschko (2006). Il prit position pour l’agression géorgienne (2008), inversant les rôles dans cette guerre rapidement perdue par la Géorgie qui s’était attaquée brusquement à l’Ossétie du Sud, territoire séparatiste soutenu par la Russie. Il participa à des manipulations historiques, inaugurations de monuments et révisions de l’histoire pour condamner « l’occupant russe » durant les années 20 (2012). Il tenta de lancer la seconde révolution du Maïdan américain à Odessa, alors que le mouvement n’était pas même encore actif à Kiev, ce qui pose beaucoup de questions sur ce qu’il savait des projets américains (22 novembre 2013). Il fut l’un des coordinateurs du mouvement dans la ville et région, président de la Rada populaire mis illégalement en place (2014). Il fut l’un des participants au massacre d’Odessa (2 mai), couvrant de son influence les assassinats et cruautés commises contre les militant pro-russes. Il échappa à une tentative d’assassinat commise contre lui en raison de son action durant le 2 mai (19 septembre). L’agresseur fut condamné à 15 ans de prison. Il devînt conseiller du chef local de la police politique, le SBU (février 2015), et participa les années suivantes à l’organisation des répressions et poursuites contre les pro-russes, l’ampleur de son action est jusqu’à ce jour inconnue. Il fut de nouveau agressé par un groupe de personnes auquel il avait crié en défi le slogan de Stepan Bandera, l’icône des collaborationnistes hitlériens « Gloire à l’Ukraine, Gloire aux Héros » (19 septembre). Il se trouvait à la tête d’un groupe de bandéristes qui détruisit un buste du poète Taras Shevtchenko (22 février 2018), et passèrent à tabac un militant de gauche des droits de l’Homme à Vinnytsia. Le monument avait été détruit lors de la Révolution du Maïdan, et venait d’être reconstruit (4 février). Il fut médaillé par le Patriarcat de Kiev, une création anglo-saxonne d’une église orthodoxe schismatique et fondée pour des raisons politiques par d’anciens collaborateurs nazis aux USA et au Canada. Son nom est apparu sur une liste de personnages qui devront rendre des comptes pour leurs actes criminels durant le massacre d’Odessa du 2 mai (2022).

Sergeï Khodiak (1981-), originaire d’une petite ville de la région d’Odessa, il fit des études secondaires et devînt agent de sécurité dans une société de gardiennage. Il fut pris la main dans le sac dans le vol des entrepôts qu’il était censé surveiller, il s’en tira à bon compte. Il devînt un malfrat de second zone, se liant aux frères Babeïko, Victor et Vyacheslav, des petites frappes ayant déjà fait de la prison pour des vols, des cambriolages et des rackets. Il participa au massacre d’Odessa (2 mai 2014), avec les frères Babeïko : « Khodiak et les frères Babeïko sont apparus sur la place de la cathédrale, lieu de rassemblement de la marche de l’Unité pro-ukrainienne, Khodiak n’avait qu’une batte de base-ball dans ses mains. Mais Victor Babeïko portait un sac à dos de forme oblongue dans son dos, dans lequel se trouvait un fusil de chasse. Au début de la première phase du massacre, à l’angle des rues de la Grèce et de la Transfiguration, Khodiak n’a pas participé à des actions, se tenant à l’écart avec sa batte à la main. Mais à 16.20, il s’est déplacé […] et caché derrière le bouclier d’un de ses collègues, il tirait avec un revolver en direction des participants au rassemblement antimaïdan (16.50) […] vers 17.40, il a été de nouveau filmé par une caméra place Grecque, il avait remplacé son revolver par un fusil de chasse chargé d’une cartouche et ouvrit un feu désordonné sur les militants pro-russes de l’esplanade Koulikovo. Selon la version officielle, des mains de Khodiak fut tué Evgueny Lossinski, militant, Oleg Konstantinov un fervent partisan du Maïdan fut blessé ainsi que deux policiers ». Il semble qu’il fut aussi mêlé à l’assassinat d’autres militants pro-russes tués dans le centre commercial Athènes, Nikolaï Yavorsky, Gennady Petrov et Alexander Joulkov, le calibre des cartouches de revolver tirés contre eux correspondant à son revolver bricolé (calibre 5,6 mm). Il participa ensuite au massacre de la Maison des Syndicats : « l’un des participants du rassemblement antimaïdan qui s’est échappé de la maison des Syndicats et fut ensuite transporté à l’hôpital avec de nombreuses blessures, identifia Khodiak comme ayant participé au passage à tabac et meurtres des partisans pro-russes qui sortaient ou tombaient du bâtiment en feu. Khodiak se distinguant alors par une cruauté particulière battant à mort des personnes sans défense avec sa batte ». Il fut arrêté par la police pour sa participation au massacre d’Odessa, et fut d’ailleurs le seul et unique personnage inquiété pour ses crimes durant cette journée. Cependant il fut acquitté et lavé de toutes accusations et sortit du palais de justice acclamé par une horde de militants néonazis surexcités (20 mai). Il fut ensuite trimballé dans des dizaines d’interviews par l’Ukraine, comme « le héros d’Odessa » qui grâce « à son courage » aurait sauvé lui et ses amis la ville d’Odessa du « séparatisme ». Il participa à l’organisation de collectes d’argent pour soutenir les volontaires dans la zone ATO, la zone des « terroristes » du Donbass. Son groupe reçut un local rue du Comte de Langeron, afin d’organiser la collecte des dons, mais il ne se décida pas à partir pour le front. L’argent disparaissait surtout dans ses poches ou celles des membres du groupe, mais la manne vînt à se tarir, les généreux donateurs devenant plutôt rares (2014-2015). Le groupe se reconvertit alors dans le racket des entrepreneurs ou commerçants « pro-russes », et très vite dans le trafic de drogue, avec pignon sur rue, perdant au passage le local de la rue du Comte de Langeron (2015). Il participa avec d’autres brutes à un commando contre une base de loisirs de la région, afin de s’emparer de l’affaire. Dans la nuit du 29 mai 2016, armés de pinces et de haches, et ayant apporté une excavatrice, ils pénétrèrent dans l’endroit et commencèrent à démolir les bâtiments. Le propriétaire et directeur accepta de céder sa propriété et de partir avec ses employés. Khodiak participa pour des commanditaires à différentes raids de ce genre pour déposséder des commerçants et des propriétaires au profit d’autres personnes. Lui et sa bande se lancèrent dans la livraison en drogue des plus grosses boîtes de nuit d’une des villes les plus festives d’Ukraine et d’Europe (2016), mais attirèrent tout de même la brigade des stupéfiants qui firent des perquisitions (10 novembre). Elle mirent à jour deux kgs d’amphétamines, une centaine de grammes de canabis, quelques centaines de comprimés d’ecstasy, un peu de cocaïne, trois revolvers avec des cartouches, des grenades, plusieurs gilets pare-balles et des armes blanches. Khodiak fut arrêté sur le champ avec deux autres complices. C’est l’intervention de Rouslan Forostiak, le « chef » de la police spéciale municipale d’Odessa fraîchement nommé (mars 2017) qui le fit bientôt libérer et laver de toutes accusations. Fort de cette impunité, il fut mêlé ensuite à une bagarre qu’il déclencha contre des voisins dont il estimait qu’ils avaient mal garé leur voiture. La police étant de nouveau intervenue, il fut difficile de fermer les yeux, aussi fut-il condamné à 1,5 ans de prison avec sursis, il faut dire qu’étant en état d’ébriété, Khodiak s’en était aussi pris aux policiers (2017). Il fonda la même année une organisation et association privée, « la Résistance Nationale », nouvelle milice paramilitaire ayant pour base un club sportif d’arts martiaux, et formée en partie de jeunes garçons, parfois mineurs en errance ou désœuvrés. Le groupe s’attaqua également à une entreprise dénommée SK Hyperion, dont les portes furent enfoncées, les caméras brisées, les serrures défoncées et l’entreprise capturée (30 mars 2018). Suite à des menaces de mort, le propriétaire fut invité à « vendre » son bien aux agresseurs, mais il déposa plus tard une plainte qui empêcha la légalisation de l’enregistrement de la vente, qui fut annulée. La bande s’attaqua aussi au littoral, proie de choix dans la région d’Odessa en tentant de s’emparer d’une propriété de 50 hectares. Avec l’aide de la police de Forostiak, et la corruption d’élus locaux, les terrains fut volés et devaient se couvrir de résidences privées, une affaire immobilière juteuse. Les vrais propriétaires se plaignirent puis mirent des journalistes sur l’affaire qui firent des reportages sur l’opération illégale. Il fut lui-même interviewé mais noya le poisson suffisamment pour retourner la situation et accuser les propriétaires d’avoir construit eux-mêmes illégalement des maisons non déclarées (14 novembre). L’affaire ayant fait trop de bruit, l’opinion publique faisant pression, la justice mit son nez dans cette dernière, découvrant de faux documents, des falsifications et des entreprises fictives derrière le projet immobilier (23 novembre). Plusieurs élus locaux corrompus furent ensuite limogés. Khodiak devenu depuis longtemps une personnalité locale fut placé à la 4e place des 100 citoyens les plus influents de la ville d’Odessa, une liste publiée par la Fondation Jourrnalisti za Demokratiou (Journalistes pour la Démocratie), avec l’agence de presse Odessa-Media (décembre). Le groupe fut impliqué également avec la police spéciale de Forostiak dans le racket de camions, mais il fut attaqué par un commando bien armé (16 avril 2019), d’une trentaine d’inconnus équipés d’armes automatiques. Trois sbires et policiers de Khodiak et Forestiak furent blessés grièvement, plusieurs voitures réduites à l’état de carcasses.

Koulikovo, place du champ, esplanade et grande place à Odessa qui rassembla en réponse au Maïdan, notamment et surtout au mois de mars et avril, jusqu’à 10 000 militants pro-russes pacifiques, ce qui attisa la haine et déclencha l’organisation du massacre d’Odessa par les ultranationalistes et néonazis locaux, ainsi que le gouvernement provisoire de Kiev. Plusieurs échauffourées s’étaient déjà déroulées à cet endroit. Des train apportèrent une masse d’ultranationalistes vétérans du Maïdan de Kiev, venus de cette ville et de l’Ouest du pays, ainsi que d’autres localités. La police laissa les affrontements se dérouler, restant l’arme au pied. Lors du massacre du 2 mai, environ 700 militants fanatisés d’extrême-droite et de bandéristes se jetèrent sur le campement provisoire des militants pro-russes, qui comprenaient aussi des familles, des femmes et des enfants, soit un total de 300 personnes pacifiques. Ils furent balayés, tandis qu’un groupe se réfugia dans la maison des Syndicats. Le massacre d’Odessa commençait et se déroula également dans divers endroits de la ville. Les blessés eux-mêmes furent en danger et les autorités locales, régionales et gouvernementales refusèrent jusqu’à ce jour de faire une enquête sérieuse et de dénombrer les victimes. Officiellement en Occident les chiffres de 42 à 48 victimes sont évoqués. Il est probable que les victimes soient une centaine, peut-être plus.

Sergeï Kouzminov (?-2022), officier de police dans le bataillon Storm, il fut tué en mission dans des circonstances inconnues, le 16 août 2022.

Alexandre Lissokone (1975-2014), originaire d’un village de la région d’Odessa, il fit des études secondaires, puis effectua son service militaire (1993-1995). Ultranationaliste, il participa probablement au massacre d’Odessa (2 mai 2014), puis s’enrôla dans le bataillon de police spéciale Storm grade de sergent-chef. Il fut envoyé sur le front du Donbass, et combattit dans la région de Lougansk. Son unité devait être envoyée au repos à l’arrière, et alors qu’il se trouvait dans un autobus avec d’autres militaires du bataillon, le chauffeur s’endormit en pleine nuit, vers 2 heures du matin, sur la route de Dniepropetrovsk. Le bus s’écrasa et se renversa sur le bas côté, tous les occupants furent blessés, et deux furent tués, le lieutenant Romaniouk, et le sergent Lissokone (20 septembre 2014). Malgré le fait qu’il ne soit pas mort dans une mission de combat, et alors que l’Ukraine ne médaillait jamais des hommes tués dans des accidents de la route, accidents domestiques et situations absurdes dues à l’alcool ou la bêtise, il fut tout de même médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2015).

Ptior Loutsiouk (?-), chef de la police d’Odessa, il fut l’un des personnages parmi les plus coupables dans le déroulement du massacre d’Odessa (2 mai 2014). Il fut ensuite tardivement accusé d’abus de pouvoir, de ne pas avoir porté secours avec ses hommes aux militants pro-russes en danger de mort, et de ne pas avoir appliqué un plan établi à l’avance pour sécuriser la ville et empêcher la confrontation. Après des mois de procédure ralentie sciemment par le pouvoir politique, il fut d’abord suspecté (2015), puis quelques sous-fifres et boucs-émissaires furent mis en accusation, dont il faisait partie (26 février 2016). Mais l’affaire ne fit pas grand chemin, puisqu’elle fut déplacée et confiée à la Cour d’appel de Nikolaïev (novembre 2017), et n’avait pas bougé d’un iota quelques temps après (12 décembre). Il fut enfin condamné à 5 ans de prison avec sursis (2018), mais ce jugement ne s’était pas attaqué aux plus grands coupables, les responsables politiques de haut niveau à Kiev, de la région d’Odessa, ou encore les criminels eux-mêmes qui assassinèrent les gens ce jour-là.

Evgueny Miroshnichenko (?-), lieutenant-colonel commandant le bataillon Storm (en 2022), qui fut nommé commandant du bataillon de défense territoriale d’Odessa, une unité formée de territoriaux et vieux réservistes chargée de défendre la ville et sa région.

Vladimir Nemirovski (1963-), originaire de Krivoï Rog, d’origines juives il fit des études supérieures comme ingénieur, spécialité exploitation minière (1981-1989). Il fut nommé président de la communauté juive de Krivoï Rog. Il travailla comme cadre dans une exploitation de la région (1987-1996), nommé président du Conseil de surveillance de la société d’exploitation (1996-1999). Il fut le fondateur de l’entreprise Stalkanat-Silur à Odessa (2001). Elle fabriquait des câbles et fils d’acier et devînt l’un des fleurons industriels de la région, avec un chiffre d’affaire dépassant le milliard de dollars américains (en 2012). Il entra en politique et fut élu député au Conseil régional d’Odessa (2006), nommé à la direction régionale du Parti Front pour le Changement, dirigé au niveau national par Arseny Iatseniouk (2009), il fut réélu à son poste de député (2010), et fut nommé Président de l’administration régionale d’Odessa, après le coup d’État réussi du Maïdan, par le Président par Intérim Tourtchinov (3 mars 2014). Dans une interview il déclarait au moment de sa prise de fonction : « La patrie est en danger. Il y a deux priorités, tout d’abord conserver la paix et la tranquillité à Odessa, où il y a beaucoup de groupes différentes d’influence qui veulent semer le trouble. Toutes mes décisions iront dans la direction de faire en sorte que les gens se sentent protégés. Ma deuxième tâche sera la lutte impitoyable et totale contre la corruption […] à Odessa des rassemblements pro-russes ont eu lieu, les manifestants ont pris d’assaut l’administration régionale. Le rassemblement du 3 mars fut en partie financé, ils ont payé les participants [ce qui est absolument faux, les gens vinrent de leur propre chef] ils n’ont pas payé tout le monde, il y avait aussi des militants avec des fusils, des portraits de Joseph Staline, les gens eux-mêmes ne savaient pas ce qu’ils voulaient, il était impossible de leur parler, ils avaient pour tâche de « Russie, Russie ! » ou « Aigle Royal ! ». Nous avons coordonné notre travail avec les gens qui sont venus avec des drapeaux ukrainiens, ils étaient quatre fois plus nombreux que les participants des rassemblement pro-russes [encore un mensonge], en outre nous avons coordonné nos actions avec les forces de l’ordre qui ont identifié habilement les groupes d’extrémistes, qui portaient des matraques, des chaînes et des cocktails Molotov, lentement tout cette agitation est venue à sa fin. Maintenant notre tâche est d’obtenir des informations sur d’autres actions à venir, car il y a une menace qui n’est pas liée au camarade Poutine. Certaines personnes se sont données pour tâche de faire basculer la région et de ne pas laisser le nouveau pouvoir s’installer, et c’est une menace désormais réelle. […] selon nos estimations, environ 100 citoyens russes sont entrés dans la région d’Odessa ces jours-ci, les forces de l’ordre ont l’ordre de les surveiller » (journée du 3 mars 2014). Les manifestants pro-russes étaient beaucoup plus nombreux que ce qu’il avait déclaré et étaient majoritaire, il tenta alors d’appeler les habitants à rester chez eux et à ne pas participer à des manifestations (15 mars). Il déclara que des provocateurs à Donetsk et Kharkov avaient entraîné des pertes en vies humaines et que « quelles que soient vos opinions politiques et aspirations, peu importe dans quelle langue nous parlons, quelle nationalité, et comment évaluer l’histoire du pays ! Je vos encourage le samedi et le dimanche à ne pas participer à des actions de masse et à passer ces journées à la maison, en famille et avec les amis. Ceux qui visent la confrontation et la provocation, qui négligent l’amour d’Odessa, seront seuls dans leur désir de semer la peur, la haine et l’intolérance dans notre ville ». Ces appels en partie sournois et mensongers, notamment sur l’aspect tolérance de la langue russe et de la vision historique des Russes, notamment à l’approche des fêtes traditionnelles russes du 1er mai, et surtout du 9 mai, Jour de la Victoire contre l’Allemagne nazie, n’eurent aucun effet sauf attiser justement la haine et la colère des populations russes ethniques majoritaires dans la ville. Il rencontra un diplomate américain et donna une conférence de presse où il était question des coopérations à court terme entre l’Ukraine et les USA (11 avril). Il couvrit le massacre d’Odessa (2 mai), en donnant les ordres nécessaires pour empêcher une intervention de la police ou de l’administration et fit ensuite des déclarations approuvant les actions des ultranationalistes pendant le massacre. Il tenta de se rendre aux funérailles officielles des victimes (5 mai), mais la foule entra dans une telle fureur, qu’il manqua d’être lynché, étouffé et fut chassé. Le soir même le Conseil régional d’Odessa demanda sa démission, puis il fut démis de ses fonctions par un décret de Tourtchinov (6 mai). Il fut rapidement accusé par les médias, par l’opinion publique d’être l’un des organisateurs du massacre d’Odessa, et fit des déclarations mettant en cause le gouvernement provisoire, mais justifiant toujours le massacre. Il accusa entre autre le député de la région d’Odessa Alexandre Doubovoï, chef d’État-major de la Reine du Gaz, Ioulia Timochenko. On lui demanda de se rétracter, ce qu’il fit, mais il prit la fuite rapidement du pays, se réfugiant en Israël avec son épouse, craignant d’être assassiné par vengeance par les pro-russes, les familles des victimes ou d’être sacrifié sur l’hôtel de l’Ukraine bandériste américaine. Son nom est apparu de nouveau lors du lancement de l’opération spéciale russe (24 février 2022), comme l’une des personnes devant répondre un jour ou l’autre devant un tribunal du massacre d’Odessa.

Odessamassacre de (2 mai 2014), dans le contexte d’une situation insurrectionnelle dans l’Est de l’Ukraine, dans les villes de Kharkov, dans tout le Donbass, avec Donetsk, Marioupol, Lougansk, Slaviansk, mais aussi des remous dans les villes de Berdiansk, Zaporojie et surtout Odessa, les populations russes ethniques d’Ukraine espéraient à leur tour leur rattachement à la Russie, à la fois par conviction politique, mais aussi historique, culturelle et économique, afin de sortir d’une Ukraine en train de devenir le plus pauvre pays d’Europe, mis en coupe réglée par des oligarques mafieux sans scrupule et manipulé par les actions de la CIA, de l’OTAN et de certains pays de l’UE. Sur l’esplanade de Koulikovo, à Odessa, des centaines de militants anti Maïdan s’étaient rassemblés pour protester contre la tournure des événements politiques, dénoncer les personnes qui étaient derrière le Maïdan, et dénoncer la présence de néonazis, bandéristes et autres fanatiques fascistes et racialistes. Le port d’Odessa étant un enjeu majeur pour l’Ukraine, tant au niveau de l’économie du pays, que de l’importation des céréales et ressources, le gouvernement de Kiev organisa un massacre pour terroriser les populations rêvant du retour à la Russie. La propagande fut mise à contribution pour affirmer qu’il y avait une agression russe dans l’Est, alors que l’Ukraine lançait en réalité son armée et des bataillons de représailles sur le Donbass. A Kharkov dès le début du mois d’avril, des militants furent assassinés dans la rue par des néonazis appuyés par des forces de police, et du SBU, la police politique d’Ukraine (sbires d’Andreï Biletsky). Des ordres furent donnés pour faire converger en train, une partie importante des compagnies d’autodéfense du Maïdan, alors stationnées à Kiev. Ces compagnies, financées par les USA et la CIA, formées des pires fanatiques bandéristes et nostalgiques de l’Allemagne nazie, furent envoyées à Odessa. Des ordres furent donnés pour ne pas perturber leur arrivée, alors qu’ils portaient des armes diverses, armes à feu, armes blanches, barres de fer, battes de base-ball, marteaux, haches, couteaux et diverses protections de fortunes. La ville d’Odessa n’avait pas connu de manifestations pro-Maïdan (hiver 2013-2014), mais un grand campement anti-Maïdan existait sur l’esplanade de Koulikovo, formé de tentes, de piquets de grèves permanents et tenu par quelques centaines de manifestants, par ailleurs parfois venus en famille. Les revendications étaient les suivantes : 1) que la langue russe soit déclarée deuxième langue officielle dans le pays, 2) qu’une réforme territoriale soit menée, 3) que le patrimoine culturel, historique et que les monuments soient préservés, 4) qu’une part importante des revenus locaux soient laissés à la région d’Odessa, 5) d’organiser des référendums pour les questions importantes (comme dans le Donbass par exemple), 6) que les gouverneurs locaux des régions soient élus au suffrage universel et non plus désignés par le président, 7) organiser de nouvelles élections municipales et régionales. Le gouvernement ukrainien chargea Andreï Parouby d’organiser et couvrir le massacre, l’homme arrivant à Odessa (1er mai), les communications téléphoniques avec le gouvernement et les autorités locales furent coupées, pour éviter qu’un jour ces preuves puissent peser dans la balance d’un procès ou faire scandales. Le 2 mai au matin, les derniers fanatiques bandéristes firent leur entrée dans la ville en train, notamment de nombreux supporters des clubs ultras de football de Kharkov, à l’occasion d’un match du championnat entre cette ville et Odessa. Les supporters des deux villes, tous ralliés au Maïdan, liés par ailleurs à Andreï Biletsky le fondateur du bataillon Azov (originaire de Kharkov), organisèrent une Marche de l’Unité de l’Ukraine (15 h 00). Les néonazis et bandéristes se rassemblèrent autour de la cathédrale, environ 1 500 à 1 600, quasiment tous armés, mais aussi équipés de boucliers de fortune, de casques de chantier, de chaînes de vélo, de cocktails Molotov et de tout un attirail. Environ 500 militants pro-russes avertis de l’attaque imminente de l’esplanade de Koulikovo se rassemblèrent pour les affronter. A 15 h 30 les premiers combats éclatèrent place Grecque. Plus de trois fois plus nombreux, les bandéristes prirent rapidement le dessus, balayant aussi la police. Le premier mort officiel tomba bientôt, un néonazi du Parti Pravy Sektor, suivi de 4 militants pro-russes. Le massacre commença alors, les néonazis poursuivants les pro-russes en fuite. Certains éléments de la police cherchèrent à empêcher la tuerie, en vain. Des militants furent assassinés dans les rues alentours, jusque dans le centre commercial Athena, Place Grecque. Tous les militants parés d’un ruban de Saint-Georges furent arrêtés, maltraités, battus et certains assassinés. La masse des néonazis de jeta alors sur l’esplanade Koulikovo et le reste des militants pro-russes. Le campement fut pillé, les gens passés à tabac, le reste se dispersa, notamment de nombreuses femmes, enfants et personnes âgées. Ce qui restait des militants n’ayant pas pu fuir, se réfugia dans la Maison des syndicats, où ils furent bientôt assaillis par une foule hystérique et désormais assoiffée de sang et de violence. Les pro-russes survivants se barricadèrent dans le bâtiment, mais ils furent attaqués avec des cocktails Molotov qui mirent le feu à l’édifice. Environ 350 personnes dont des enfants étaient barricadés à l’intérieur. Le feu pris dans l’entrée et le hall. Une partie des militants put s’échapper par les fenêtres, mais d’autres furent coincés dans des pièces, alors que les meurtriers se répandaient dans le bâtiment. Certains militants se réfugièrent jusque sur les toits, d’autres n’eurent pas d’autres choix que de sauter des fenêtres, alors que le feu dévorait déjà l’intérieur de la Maison des Syndicats. Ceux qui sautèrent furent achevés avec une cruauté indicible par les fanatiques encerclant l’immeuble, à coup de haches, de barres de fer, de pistolet à grenaille. Certains furent même assassinés dans les ambulances qui devaient les évacuer vers les hôpitaux. Les forces de police restèrent l’arme au pied et à l’écart regardant le terrible événement de loin, ayant reçu des ordres d’en haut. Les pompiers purent intervenir environ 45 minutes après le début de l’incendie, mais ils facilitèrent la progression des assassins dans le bâtiment. Toutefois, les bornes d’eaux n’avaient pas de pression (alimentation sciemment coupée mais jusqu’à présent nous ne savons pas par qui et comment) et les néonazis percèrent les tuyaux de coups de couteau, aussi leur intervention fut inutile. Au loin des médias, avec des élus locaux, parfois dans une joie morbide et hystérique, comme Gontcharenko, assistèrent au drame en applaudissant et en filmant sans s’arrêter, parfois en applaudissant et en criant des slogans haineux.

 

Andreï Parouby (1971-), originaire de la région de Lvov, il fit des études supérieures en histoire, puis archéologie, assistant de laboratoire à l’université (1987-1994), il fonda une société et association ultranationaliste et bandériste, pour le collectage d’informations sur les survivants de l’UPA, l’armée collaborationniste de l’Ukraine avec Adolf Hitler, ainsi que la restauration ou construction de tombes, monuments, etc (1988). Il entra en politique et fut élu au Conseil régional de Lvov (1990), et fut l’un des fondateurs du Parti National-Socialiste d’Ukraine (1991), élu au Conseil municipal de Lvov (1994-1998), chef de file de la branche du parti pour la jeunesse (1999), diplômé de Polytechnique (2001), de nouveau élu au Conseil régional (2002-2006), il fut l’un des organisateurs et participants au premier Maïdan américain, la Révolution Orange (2004-2005), et quitta le parti néonazi pour fonder l’Union populaire des Ukrainiens (2005). La révolution le propulsa en avant, il fut réélu au Conseil municipal (2006-2007), mais surtout à la Rada d’Ukraine, membre du parti présidentiel Notre Ukraine de Victor Iouchtchenko (2007-2012). Il tenta de perturber ou de faire capoter le renouvellement de l’accord Ukraine Russie sur le port de Sébastopol (2010-2011), et rejoignit le Parti Front pour le Changement de Iatseniouk (2012). Il fut réélu à la Rada (2012-2014), et fut l’un des principaux agents américains pour l’organisation du Maïdan, commandant des compagnies d’autodéfense qui firent la révolution (hiver 2013-2014). Il fut l’un des commanditaires des tireurs d’élites qui semèrent la mort dans les rangs des manifestants, et tenta de faire porter le chapeau au Président Ianoukovitch, ou à la Fédération de Russie. Il fut nommé secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine, le rendant responsable de l’immense majorité des faits qui suivirent (27 janvier 2014). Il ordonna au SBU, la police politique sous son commandement de mener des enquêtes contre des journalistes et médias, selon la rhétorique qui fut reprise par leurs homologues occidentaux pour « incitation à la haine, à l’hostilité ethnique, appel à la guerre et au séparatisme » (1er mars). C’est lui qui inventa le mythe de la future invasion russe (24 mars), repris par beaucoup de médias en Occident. Il fut l’organisateur et le chef d’orchestre du massacre d’Odessa (2 mai), mais l’homme prenant de l’importance fit bientôt de l’ombre aux vieux oligarques. Après un conflit avec le Président Porochenko, il donna sa démission (25 juillet), refusée puis acceptée (7 août). Il fut l’un des fondateurs du Parti Front Populaire de Iatseniouk (10 septembre), et fut réélu à la Rada d’Ukraine (2014-2019), et bientôt président de la Rada (2016). Il échappa à une tentative d’assassinat d’un ancien officier du SBU s’étant rendu odieux aux Russes ethniques d’Ukraine (Kiev, 24 décembre 2014). Il fut l’un des principaux responsables de la russophobie en Ukraine, il déclara lors de la journée sordide « du culte et mémoire des Héros », « que la guerre avec l’ennemi originel de l’Ukraine, la Russie, dure depuis un siècle presque sans interruption » (28 janvier 2017). Il fut reçu à bras ouvert en Europe occidentale, notamment à Paris et à Londres par des officiels des gouvernements français et britannique. Il fut couché sur la liste des Ukrainiens sanctionnés en Russie, et participa au Concile Unificateur qui fonda l’église orthodoxe du Patriarcat de Kiev (15 décembre 2018), création de la CIA qui naquit aux USA et au Canada. Il fut attaqué en justice pour incitation à la haine et de diffusion de manipulations historiques ayant déclaré « que les prêtres du Patriarcat de Moscou avaient tué des milliers d’Ukrainiens » (5 décembre 2018). Il soutînt la candidature de Porochenko, dans le Parti Solidarité Européenne (2019), et malgré la déroute politique du président sortant, il fut lui-même réélu à son siège (2019-à nos jours). Toutefois il fut attaqué en justice pour une ingérence illégale dans « le processus électoral » (2 août), puis pour enquêter sur ses responsabilités dans le massacre d’Odessa (28 août). L’homme des massacres et des répressions du SBU se fit alors très petit et disparut quasiment des radars médiatiques, ce qui pose beaucoup de questions. Toujours est-il que la justice ukrainienne se garda bien de creuser les événements d’Odessa, l’affaire se perdit dans les limbes et dénis de justice de l’Ukraine. Il est aussi à noter qu’il trempa avant 2014 dans différentes affaires de corruption et de vols, tandis que sa propre sœur, DRH à l’administration fiscale de la région de Lvov fut inquiétée dans une affaire de perception de pots de vin pour faire annuler ou changer les montants d’imposition. L’affaire traîna ensuite en longueur, alors que Parouby était au fait de sa puissance. Une grande partie des documents l’accusant disparurent également dans le néant judiciaire ukrainien.

Stepan Petrovski (1992-2014), originaire d’un village de la région de Lvov, il fit des études secondaires et effectua ensuite son service militaire (2009-2011). Il reprit ensuite des études dans la faculté de géologie de Lvov (2012-2013). Il ne termina jamais ses études, car il fut bientôt subjugué par les événements de la révolution américaine du Maïdan (hiver 2013-2014), et se porta volontaire pour le bataillon Storm (printemps 2014). Il fut envoyé dans le Donbass et participa à la bataille pour la ville de Svatovo, et d’autres localités tombant les unes après les autres aux mains des Ukrainiens. Il fut renvoyé vers l’arrière, puis de nouveau au front (23 août), et tué dès le lendemain, 24 août 2014, par un bombardement de l’artillerie républicaine, dans la région de Lougansk. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (29 septembre), et une plaque commémorative installée dans son école (mai 2016).

Evgueni Rezvoushkine (?-), originaire de Tchernivtsi en Bucovine à la frontière de l’Ukraine avec la Moldavie. Il vécut une partie de sa vie en Crimée à Feodosiya et fit des études supérieures à l’école de construction navale de Kertch. Il devînt l’un des chef du mouvement révolutionnaire du Maïdan à Odessa, regroupant des militants ultranationalistes, bandéristes et néonazis (hiver 2013-2014). Il tînt le pavé avec ses sbires contre des militants pro-russes beaucoup plus nombreux, mais pacifiques. Il participa à des bagarres, des échauffourées et des passages à tabac contre les militants anti Maïdan et fut l’un des tueurs du massacre d’Odessa (2 mai 2014). Il fut mêlé à d’autres exactions contre les pro-russes, ou des ratonnades, notamment contre la diaspora venue d’Azerbaïdjan (février 2015), où pendant trois jours des violences entre nationalistes et membres de la diaspora eurent lieues. Il se plaignit en disant que trois « patriotes » avaient été envoyés à l’hôpital par les migrants azerbaïdjanais. Il tenta de régler le conflit à l’amiable, n’ayant pas le dessus pour une fois avec ses sbires. Il déclara : « Nous avions convenu que lors de la réunion, il n’y aurait que deux personnes de chez eux et je viendrai seul. Je suis venu seul, ils sont venus à 100. Dans la conversation qui s’ensuivit, compte tenu des particularités de leur nationalité, ils ont commencé à se comporter de manière agitée, à crier, pousser et pendant la bagarre ils ont crevé les roues de ma voiture ». Il essaya de se défendre en tirant avec une arme à feu qui s’enrailla, mais affirma également : « qu’il a fait une déclaration à la police et que les militants du Maïdan superviseront l’enquête sur l’incident et chercheront à punir les coupables. Cependant il n’était pas intéressé à la poursuite du conflit et était prêt à négocier pour le retour de la paix, si la partie adverse voulait la même chose ». La colère des Azerbaïdjanais venait du fait que selon un média : « sur ordre de certains chefs, les militants du Maïdan avaient mené une série d’attaques contre des hommes d’affaires et commerçants azerbaïdjanais à Odessa. Le 2 janvier 2015, Shaig Gassanov avait été attaqué. En outre, il avait été agressé quand il se promenait avec son épouse et son enfant dans le quartier de Kiev, où ils vivaient. Quelques jours auparavant, un autre entrepreneur, Ram Atakishiev avait été passé à tabac à Odessa. Une voiture inconnue avait coupé la route à ce dernier en dehors de la ville. Plusieurs hommes armés et masqués étaient sortis de la voiture. Ils avaient battu l’homme d’affaires jusqu’à qu’il perde connaissance, et après avoir décidé qu’il était mort avaient quitté le lieux. Hier, le représentant de la diaspora azerbaïdjanaise était venu discuter avec Rezvoushkine, afin de régler le conflit. Nous avions convenu que la réunion aurait lieu en tête à tête. L’Azerbaïdjanais était venu seul, mais quand la conversation avait pris un autre tour que celui désiré, Rezvouskhine avait fait un signe et plusieurs dizaines de combattants masqués et munis de fusils d’assaut avaient surgis. Le représentant de la diaspora azerbaïdjanaise avait choisi à son tour d’appeler à l’aide ». Une autre réunion devait avoir lieu le lendemain, tandis que la police nationale avait mis sous les verrous un certain nombre de sbires des deux côtés.

Alexandre Romaniouk (1989-2014), originaire de la région de Jytormyr. Il fit des études supérieures à l’académie de police nationale d’Odessa, diplômé (2011), il travailla comme simple policier dans un commissariat de la ville d’Odessa. Il fit partie des forces de police qui laissèrent faire le massacre d’Odessa (2 mai 2014), et il fut récompensé pour une citation du Ministre de l’Intérieur Avakov (26 mai), « pour l’arrestation de déserteurs, le 11 mai 2014, qui avaient désertés leur unité située dans le village de Tchabanka, dans la région d’Odessa en emportant avec eux des fusils d’assaut AK-47 et des munitions, et a été récompensé pour son attitude consciencieuse dans l’exercice de ses fonctions, son initiative et sa persévérance ». Il s’enrôla dans le bataillon de police spéciale Storm (printemps 2014). Il fut envoyé sur le front du Donbass, et combattit dans la région de Lougansk. Son unité devait être envoyée au repos à l’arrière, et alors qu’il se trouvait dans un autobus avec d’autres militaires du bataillon, le chauffeur s’endormit en pleine nuit, vers 2 heures du matin, sur la route de Dniepropetrovsk. Le bus s’écrasa et se renversa sur le bas côté, tous les occupants furent blessés, et deux furent tués, le lieutenant Romaniouk, et le sergent Lissokone (20 septembre 2014). Malgré le fait qu’il ne soit pas mort dans une mission de combat, et alors que l’Ukraine ne médaillait jamais des hommes tués dans des accidents de la route, accidents domestiques et situations absurdes dues à l’alcool ou la bêtise, il fut tout de même médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2015).

Vadim Roudnitski (1978-2014), originaire d’Ukraine mais il naquit en Estonie. Il fit des études secondaires et effectua ensuite son service militaire, dans les gardes-frontières. Il décida de signer un engagement dans l’armée ukrainienne, servant dans une unité spéciale du Ministère de l’Intérieur (pendant 8 ans), puis il fut versé dans la 95e brigade aéromobile. Il participa à des missions de maintien de la Paix de l’ONU, à deux reprises en ex-Yougoslavie, puis rentra dans ses foyers. Il devînt entrepreneur, mais après les événements du Maïdan, il s’enrôla dans le bataillon Storm formé à Odessa. Il fut envoyé sur le front du Donbass, et fut tué par l’artillerie républicaine dans la région de Lougansk, le 24 août 2014. Il laissait une veuve et une fille, et fut enterré quelques jours après (27 août). Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (29 septembre), alors qu’une plaque commémorative fut inaugurée en sa mémoire (9 décembre).

Arthur Savelev (?-2022), originaire de la région d’Odessa, néonazi et bandériste, il fit les quatre-cent coups durant le Maïdan (hiver 2013-2014), et fut l’un des sinistres assassins du massacre d’Odessa. Il jeta des cocktails Molotov sur la maison des Syndicats (2 mai 2014), et assassina des militants pro-russes pacifiques. Il s’enrôla ensuite dans le bataillon puis régiment Azov où il fit une longue carrière qui se termina durant le siège de Marioupol. Il fut tué le 16 avril 2022.

Andreï Sternenko (1995-), originaire d’un village de la région d’Odessa, néonazi et bandériste membre de différents groupuscules, il s’encarta dans le parti néonazi Pravy Sektor, et devînt le chef de la section du parti pour la ville et la région d’Odessa (section formée le 5 février 2014, dont il devînt le chef le 22 mars). Il tenta d’organiser les actions du Maïdan dans cette ville, et devînt le chef des partisans locaux de la révolution. En infériorité numérique flagrante, il rassembla toutefois quelques centaines de fanatiques et il tenta avec eux de reprendre le pavé de la rue qui était tenu par les militants pro-russes (hiver 2013-2014). Un premier affrontement violent eut lieu entre militants fascistes et pro-russes (20 février), mais ils n’étaient pas assez nombreux pour faire pencher la ville entre les mains des révolutionnaires. Il s’enrôla dans l’un des bataillons de représailles pour la Donbass, mais il ne resta qu’une semaine au front et préféra retourner en sécurité à Odessa (avril). Il participa au massacre dans la ville (2 mai), la propagande ukrainienne tentant de transformer sa participation en héroïsme, où il aurait aidé les pro-russes à fuir de la Maison des Syndicats, sauvant deux personnes, ce qui au vu du parcours du personnage est une vraie pantalonnade. Il participa également aux piquets de grèves et vandalisme contre le Consulat de Russie à Odessa, et à des actions russophobes (comme la perturbation de concerts de chanteurs russes dans la ville, ou en langue russe). Il organisa notamment une action « d’exclusion contre les ordures », à savoir les membres des organisations pro-russes, des partis comme celui des Régions, ou du bloc de l’opposition contre Porochenko (30 septembre). La manifestation tourna là encore au drame, plusieurs personnes furent blessées. La fondation caritative (financée par l’USAID, et les USA), « Journalistes pour la Démocratie », le coucha dans un classement des 100 plus influents personnages de la ville d’Odessa, à la 56e place (mai 2015). Il participa à l’organisation du blocus de la Crimée (automne). Il fut inquiété par la justice dans une procédure pénale pour l’enlèvement d’un député du Conseil régional d’Odessa, Sergeï Sherbitch. Il avait dénoncé au SBU le député comme étant un ennemi de l’Ukraine. Le SBU n’ayant pas bougé, il enleva le politicien, qui fut dépouillé de son argent (300 hrynias), battu et menacé. Sternenko fut arrêté par la police (septembre), et put sortir après le paiement d’une somme de 60 000 grivnas. L’affaire en resta là car Sherbitch ayant peur refusa de témoigner contre lui (septembre). Il s’attaqua au fils d’un prêtre orthodoxe du Patriarcat de Moscou, dont les pneus furent crevés. L’homme fut ensuite passé à tabac et remis à la police pour être jugé « car il avait affiché dans sa voiture un drapeau russe » (31 août 2016). Alors en pleine gloire et au fait de sa puissance, il fut médaillé par le Président Porochenko, de la médaille « pour le sacrifice et l’amour de l’Ukraine » (4 octobre). Il attaqua en justice une professeur d’histoire de l’Université nationale d’Odessa, pour son enseignement « déviant et ukraïnophobe » de l’histoire et demanda (et obtînt) une grivna de dommages et intérêts (15 novembre). Il agressa physiquement le lieutenant-colonel Oleg Efimov qui s’était rendu au Consulat de Russie à Odessa pour y déposer des fleurs en hommage aux victimes du 2 mai 2014. Après avoir été battu, l’homme put être évacué par le Consulat et se réfugia en Russie (décembre). Il reprit des études, notamment de droit (2016-2019), et fut la victime de tentatives de meurtres des activistes pro-russes, dans une ville majoritairement et ethniquement russe. Il préféra quitter le parti Pravy Sektor (5 février 2017), puis rejoindre plus tard le Parti Golos, un parti libéral, européiste et otaniste (formé en 2015). Il participa à une manifestation de protestation contre la construction d’un bâtiment sur un espace vert de la ville (un théâtre d’été), où fut commis des actes de vandalismes. Il se livra lui-même à la police (18 novembre 2017), condamné à 60 jours de prison préventive et libérable sous une caution de 600 000 grivnas (caution qui fut annulée). Il fut ensuite mis en cause dans un trafic de drogues à grande échelle et en bande organisée (29 novembre). Le trafic organisé par des sbires membres du bataillon Storm, policiers et hommes de main de Sergeï Khodiak était couvert par eux et des hommes du Parti Pravy Sektor contre un paiement mensuel de quelques milliers de dollars par mois. Son impunité se termina avec une série d’attentats commis contre lui, il fut attaqué à la sortie de sa voiture et sévèrement battu (7 février 2018). Il resta une semaine à l’hôpital mais fut attaqué une deuxième fois (1er mai), par un homme qui lui tira une balle de pistolet traumatique dans le cou. L’assaillant, un Ukrainien d’origine Kazakh fut maîtrisé et livré à la police pour être jugé, il ne révéla pas les raisons de son attaque. Il fut attaqué ensuite par deux hommes, Ivan Kouznetsov et Alexandre Isaïkoul, près de son domicile (24 mai). Il fut poignardé à la main gauche et victime d’une commotion cérébrale, mais il tua le premier après l’avoir désarmé, le poignardant avec un couteau qu’il portait sur lui. Le second agresseur prit la fuite, puis quitta l’Ukraine pour l’Allemagne. Lui-même préféra fuir la région et déménagea à Kiev. Il participa à une manifestation d’ultranationalistes et bandéristes contre le Ministère de l’Intérieur, Arsen Avakov, dénommée « Avakov-Diable ! » (28 août 2019). Il déposa une pétition adressée au Président Zelensky (2 novembre), demandant qu’un régime de visas fut introduit pour tous les citoyens russes en Ukraine, ayant récolté 25 000 signatures. Il fut attaqué en justice pour le meurtre de Kouznetsov, et largement attaqué par les médias. Il fit des déclarations contre le Ministre de l’Intérieur, Arsen Avakov, déclarant que ce dernier voulait sa peau et le jeter en prison (2020). Il fut finalement inquiété par la justice pour des soupçons d’homicide volontaire et port illégal d’une arme blanche (11 juin). Plus de 2 000 militants bandéristes et néonazis perturbèrent le tribunal et furent repoussés par les forces de l’ordre sous une pluie de bouteilles, de pierres et de pétards. Il attaqua en justice la chaîne de télévision 112, pour avoir révélé et raconté comment il avait tué son assaillant (6 octobre). Il fut placé en résidence surveillée et l’affaire traîna ensuite en longueur, Kiev renvoyant l’affaire à Odessa, qui décida de le maintenir en résidence surveillée de nuit (22 h 00-6 h 00, 18 décembre). Il fut libéré sous caution (21 janvier 2021), sa résidence surveillée annulée, puis il fut condamné à 7 ans et 3 mois de prison pour l’enlèvement du député Sherbitch (23 février). Il fut alors renvoyé en résidence surveillée, assigné à domicile 24/24 h (9 avril). En appel sa peine fut réduite à 3 ans d’emprisonnement et une année de probatoire (31 mai), mais la Cour de Cassation cassa le jugement et annula sa condamnation (10 février 2022). Il porta alors ensuite l’affaire à la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour obtenir de l’argent en compensation. Quelques jours auparavant il avait organisé une manifestation violente pour que soit interdite la télévision considérée comme pro-russe NASH (2 février), qui fut (ainsi que d’autres) bientôt interdite en Ukraine. Il apparut sur une liste russe des personnages qui devront répondre de leurs actes devant la justice pour le massacre d’Odessa, et s’enrôla à Kiev dans la défense territoriale, dans le bataillon GONOR (24 février). Il ne servit que quelques jours puis fonda une fondation pour récolter des fonds afin d’aider l’armée ukrainienne à financer notamment des drones, en compagnie du présentateur TV, star de l’émission Comedy Club Ukraine, Sergeï Pritoula et accessoirement membre comme lui du Parti Golos. Il annonça avoir récolté une somme de 352 millions de grivnas (10 octobre). Dans le procès contre la chaîne de télévision 112 (par ailleurs interdite à ce moment), il fut débouté de sa plainte (15 juillet). Il annonça qu’il donnerait toutes ses économies, soit environ 10 000 dollars à celui qui capturerait le leader et chef militaire nationaliste russe Igor Strelkov (15 octobre). Il est à remarquer qu’il fut honoré d’un prix de la rédaction d’une chaîne canadienne Toronto Television, comme l’homme de l’année pour sa chaîne YouTube et son récit « des événements en Ukraine ».

Nikolaï Volkov dit Le Centurion Mikola (1981-2015), originaire d’Odessa, il fit des études du droit et milita dans les rangs des organisations ultranationalistes et bandéristes d’Ukraine. Il participa à des manifestations pro-Maïdan à Odessa et Kiev, et devînt le chef de file des néonazis de la ville, rejoignant le parti Pravy Sektor (novembre 2013). Il rassembla une « Centurie », ou Sotnia en référence à l’armée romaine ou aux unités cosaques, de néonazis et autres sbires habitués des clubs ultras de fans de football ou de ratonnades. Il tînt ainsi le pavé avec une soixantaine de brutes et fanatiques. Des policiers furent brûlés vifs par les cocktails Molotov des émeutiers, battus à mort ou abattus par des tirs d’armes à feu. La nuit des patrouilles étaient formées, les passants étaient invités à se délester de leur argent pour « soutenir » la cause, ceux qui refusaient étaient battus, arrosés de peinture et humiliés. Devenu « un homme important », il fit la connaissance d’autres commandants d’unités des compagnies d’autodéfense du Maïdan, comme elles furent finalement dénommées par les médias occidentaux. Il rencontra Dmitri Iaroch, qui devînt son maître à penser. Il était en effet monté avec sa compagnie à Kiev, où il participa aux violences et émeutes, notamment dans les journées meurtrières de février (2014). Il s’entêta avec les plus fanatiques à rester camper sur la place du Maïdan, poursuivant une révolution déjà terminée, avec quelques nostalgiques. Les Américains avaient en effet fourni beaucoup d’argent aux groupes néonazis, notamment via le Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, distribué via l’ambassade des États-Unis à Kiev, et John McCain vînt en personne, sans se cacher, remettre de l’argent à Oleg Tiagnybok. Les salaires distribués permirent l’embauche de centaines d’émeutiers, épaulés par toute une faune de malfrats, repris de justice, et de fixer à Kiev la masse des ultranationalistes bandéristes des régions et provinces de l’Ouest, mais également de tout le pays. Le nouveau pouvoir ne poursuivit pas la distribution, mais tout un cirque post Maïdan persista sur la place, d’échoués, de clochards et d’idéalistes qui auraient bien voulu faire « la vraie révolution » : pour les uns celle de la prise du pouvoir par un authentique bandériste, pour les autres, une révolution populaire teintée de haine du capitalisme, des Juifs et des oligarques devant purger le pays. Le gouvernement provisoire ayant incorporé la plus grande part d’entre eux dans la Garde Nationale et pensant déjà à les former en « bataillons de défense territoriale », était en train également de former de nouvelles unités de police. Une de leur première mission fut de nettoyer la place du Maïdan et remettre de l’ordre dans la capitale après 6 mois d’anarchie et de chaos. Volkov n’étant plus entouré que d’une quinzaine de fanatiques, décida de retourner à Odessa (mars). L’accueil ne fut pas si glorieux qu’il l’avait espéré, la ville se trouvant dans un grand trouble surtout après que la Crimée eut décidée par référendum de retourner au giron russe (mi-mars). Dès lors, les autorités ukrainiennes durent affronter une grande agitation dans tout l’Est du pays, et dans la ville très russe d’Odessa. C’est dans ces conditions qu’il commença à organiser les répressions contre les pro-russes, en particulier en bloquant le congrès des recteurs de l’Université de Droit, et en dénonçant des personnalités à éliminer. Il rencontra Andreï Parouby, secrétaire au Conseil National de sécurité et de défense de l’Ukraine, homme de Porochenko et des Américains (29 avril). Une réunion de crise se tînt ce jour-là pour que les forces de police, la police politique du SBU, et la masse des ultranationalistes soient utilisées pour faire pencher définitivement la ville du côté de l’Ukraine et répandre la terreur dans la ville. Il fut pourvu d’une arme de poing et d’un gilet pare-balles. Des trains civils convoyèrent de nombreux bandéristes, venus du Maïdan et de toute l’Ukraine pour faire masse, la ville ne comprenant pas les forces nécessaires pour une action de choc. Il dirigea le massacre des manifestants pro-russes pacifiques, à la Maison des Syndicats d’Odessa (2 mai 2014), où officiellement 48 personnes furent assassinées, mais des témoignages font part d’assassinats et lynchages dans d’autres parties de la ville, pour un chiffre de victimes plus proche d’une centaine de morts. Des caméras de télévision le filmèrent ouvrant le feu sur les fenêtres de la Maison des Syndicats et entraînant à l’assaut environ 1 500 sbires chauffés à blanc. Le massacre durant toute la journée et une partie de la nuit. Les survivants se réfugièrent sur les toits ou bloquèrent les accès à certaines parties de l’édifice. Les ultranationalistes imaginèrent alors de mettre le feu à la bâtisse, et des manifestants pro-russes furent effectivement brûlés vifs, certains achevés à terre à coups de barre de fer et de haches, par des fous furieux, alors qu’ils s’étaient jetés des fenêtres pour échapper aux flammes. La Maison des Syndicats ne put brûler entièrement, et tout ceci se déroula sous les yeux de la police nationale qui resta sans bouger, et sous les yeux de journalistes, ou de personnalités politiques comme Gontcharenko appelant au meurtre, ou hilares. Le massacre ayant eu un grand retentissement à l’international, et des images de lui le montrant ouvrant le feu excitant la foule au meurtre, il fut arrêté pour la forme (28 mai). Mais immédiatement libéré par un ordre venu du Ministère de l’Intérieur à Kiev. Les nombreuses accusations de meurtres, de participation au massacre déclenchèrent une vague de profond dégoût à son sujet, notamment dans les populations ethniques russes. Il déclara alors « qu’il ne se sentait pas coupable, un homme normal, qu’il n’éprouvait aucune honte, ni problème de conscience, qu’il était un homme d’affaire et non un criminel ». Il montra aux journalistes un pistolet traumatique à balles en caoutchouc affirmant n’avoir jamais tué personne lors de l’assaut de la Maison des Syndicats, juste avoir tiré des balles en caoutchouc, pour faire peur, non pas pour tuer. Il déclara encore « qu’il ne comprenait pourquoi il y avait tant de cadavres et que sans doute l’enquête prouverait que les gens avaient été tués par les émanations de gaz de l’incendie ». Après sa libération, il forma un bataillon de police spéciale, dénommé Storm, unité du Ministère de l’Intérieur (juin). L’unité fut formée par des volontaires d’Odessa et des environs, et fut envoyé dans le Donbass. Il participa avec ses hommes aux tueries et répressions dans la ville de Marioupol (juin-juillet), aux côtés du bataillon Azov, Dniepr-1, du DUK, et de forces polices et du SBU. Il fut accusé par la presse de l’époque d’avoir fait enlever à Marioupol des gens, qui ne furent jamais revus, et d’assassinats de civils. Il retourna à Odessa, mais il fut bientôt atteint d’une maladie qui l’empêcha de poursuivre son ascension politique. Volkov a été diagnostiqué comme ayant été brûlé au poumon par des substances toxiques et chimiques. Personne ne fut capable d’expliquer la provenance, mais une théorie existe sur le fait qu’il aurait inhalé des fumées toxiques dans la Maison des Syndicats en flamme. Il disparut alors de la scène médiatique, provoquant nombre de rumeurs, son assassinat par des habitants de la ville pour se venger, ou qu’il ayant fui en Suisse. Il déclina rapidement, s’amaigrissant jusqu’à un poids squelettique de 50 kg, pour un homme qui en pesait presque le double. Il plongea ensuite dans le coma et mourut le 15 février 2015. Certaines hypothèses avancées ont été qu’il fut assassiné par le SBU, car il en savait beaucoup trop sur la réalité du massacre d’Odessa. D’autres qu’il aurait été empoisonné par des militants pro-russes pour venger les nombreuses victimes qu’il massacra ou fit massacrer.

Laurent Brayard pour le Donbass Insider

https://www.donbass-insider.com/fr/2022/11/26/bataillon-storm-les-massacreurs-et-bourreaux-dodessa/