samedi 31 janvier 2009

7 août 1946 : mieux que Robespierre

Le 7 août 1946 est publié au Journal officiel le discours de Pierre-Henri Teitgen, garde des Sceaux, qui, évoquant l'épuration en cours, a déclaré à la Chambre : « Vous pensez sans doute que par rapport à Robespierre, Danton et d'autres, le garde des Sceaux qui est devant vous est un enfant. Eh bien, si l'on en juge par les chiffres, ce sont eux qui furent des enfants ! » Cette vaniteuse revendication est destinée, dans l'esprit de celui qui la fait, à réaffirmer sans ambiguïté sa détermination : il faut éliminer, physiquement et moralement, les nationalistes. Le démocrate-chrétien Pierre-Henri Teitgen poursuit en effet ceux-ci de sa haine depuis toujours. Il a tout fait dans le cadre du mouvement de résistance de Combat, pour éliminer, contrairement au fondateur de Combat, Henri Frenay, toute référence nationale dans les thèmes de propagande diffusés par la résistance. Son itinéraire comporte, à vrai dire, des zones d'ombre. Arrêté par la police allemande le 6 juin 1944, il a réussi à s'échapper dans des circonstances demeurées mystérieuses. C'est peut-être une raison supplémentaire pour afficher un fanatisme répressif sans faille contre les vaincus de 1944/1945.
Elu député MRP d'Ille-et-Vilaine aux deux Assemblées nationales constituantes (1945/1946), Teitgen est devenu ministre de la Justice et donc, à ce titre, chargé de couvrir de l'autorité de l'Etat les exactions en tous genres commises par les épurateurs lancés à la chasse aux «fascistes» (étiquette commode adoptée, sous la pression communiste, pour, désigner à la vindicte publique les nationaux et nationalistes de toutes nuances.)
L'épuration a été programmée dès 1943, à Alger, par le Comité français de libération nationale dont de Gaulle a pris le contrôle, après avoir évincé Giraud (pourtant l'artisan de la libération de la Tunisie). Le 21 octobre, une ordonnance organise la future répression contre tous ceux qui, de près ou de loin, ont servi ou simplement approuvé l'Etat français du maréchal Pétain. Des juridictions exceptionnelles sont mises en place, en juin et juillet 1944, par le commissariat à la justice du gouvernement provisoire, sous la direction du MRP François de Menton : cours de justice, dans le cadre des départements, chambres civiques et Haute Cour (pour le «gros gibier»). Ces juridictions, représentant une épuration officielle n'entrent, en fait, en fonction qu'en octobre 1944. Ce qui a laissé de longues semaines à une épuration sauvage : une « justice populaire » autoproclamée a constitué des « cours martiales » et « tribunaux militaires » qui décrètent des dizaines de milliers de condamnations et font procéder, en toute impunité, à des exécutions en dehors des normes de la plus élémentaires légalité. Il faut y ajouter les exécutions sommaires, c'est-à-dire les assassinats, perpétrés par des éléments «incontrôlés», couverts par les Comités départementaux de la libération. Ceux-ci ont pour mission officielle « l'anéantissement des agents de l'ennemi ». Une formule qui ouvre la voie aux interprétations les plus sanguinaires.
Entre le 26 août et le 1er octobre 1944, il y eut 600 000 à 700 000 personnes arrêtées sans mandat et incarcérées, dans des conditions souvent ignobles. Et il y a tous ceux dont les restes gisent encore en des lieux anonymes. L'oubli ? Le pardon ? Ni l'un ni l'autre.
P V National hebdo du 3 au 9 août 1995

jeudi 29 janvier 2009

La bataille de Lépante, victoire européenne

La fête du rosaire dont la date est fixée le 7 octobre remonte à l’action de grâce reçue par le peuple chrétien à la suite de leur victoire à la bataille de Lépante sur les turcs mahométans. Pour mémoire, nous rappelons cette époque où les européens étaient unis.
La méditerranée est devenue le domaine des forces de Soliman et des pirates barbaresques dont le trafic d’esclaves est l’une des activités dominantes. Le sultan turc enlève la ville de Rhodes aux chevaliers de Saint Jean de Jérusalem et tente vainement d’enlever Malte. C’est dans ces conditions que les turcs concentrent toutes leurs forces vers l’Ile de Crète et vers Chypre, qui sont à l’époque des colonies vénitiennes.
Conscient du danger que constitue cette gigantesque armada, tant pour l’Europe que pour la chrétienté, un pape, Pie V, va se dresser pour tenter d’unir les princes européens jusque là divisés par des rivalités et des guerres intestines. Charles IX, roi de France, entretient des relations ambiguës avec les turcs en vertu d’accords conclus du temps de François Ier. Cette vision étriquée du roi de France de l’époque montre les limites d’une vision stato-nationale qui ne perçoit pas les enjeux civilisationnels et géopolitiques. Venise convoitée par Soliman, est traversée par une période de famine à la suite d’un gigantesque incendie. Face à l’étroitesse de vue des intérêts nationaux, le pape va faire preuve d’un sens du bien commun européen et percevoir la nécessité une unité européenne. Il convoque le sacré collège afin de déterminer la stratégie la plus efficace.
Philippe II d’Espagne dépêche rapidement des troupes de Sicile pendant que diverses flottes se constituent à Messine.
Le pape poursuit sa quête afin d’unifier les chefs européens et rencontrent de nombreuses réticences sous des prétextes futiles. Cependant, sa persévérance aura raison de la division des princes d’Europe et il désigne un chef militaire unique pour la conduite des opérations : Don Juan d’Autriche, fils de Charles Quint. Le 11 juillet 1571, le pavillon pontifical est hissé à Saint Pierre et Pie V bénit les combattants : « Allez au nom du Christ combattre son ennemi et vous vaincrez ! ».
Le nonce du Vatican auprès des armées européennes et de la flotte demande que soit respecté un jeûne de trois jours avant l’appareillage. Les galériens sont détachés de leurs bancs pour se confesser et communier. On comptera pas moins de 80.000 confessions et communions. 200 galères européennes font face aux 300 galères turques.
La bataille a lieu le 7 octobre, dans le golfe de Lépante. Don Juan hisse le drapeau du Saint Père. Contre toute attente, les Turcs désemparés par le courage des européens sont défaits. 30.000 d’entre eux succomberont contre 8.000 chez les chrétiens.
Le pape Pie V immortalise cette victoire inespérée par la commémoration annuelle qui portera plus tard le nom de Notre Dame du Rosaire.
La bataille de Lépante va modifier le cours de l’histoire de l’Islam…
http://www.europaegentes.com

La bataille de Lépante, victoire européenne

La fête du rosaire dont la date est fixée le 7 octobre remonte à l’action de grâce reçue par le peuple chrétien à la suite de leur victoire à la bataille de Lépante sur les turcs mahométans. Pour mémoire, nous rappelons cette époque où les européens étaient unis.
La méditerranée est devenue le domaine des forces de Soliman et des pirates barbaresques dont le trafic d’esclaves est l’une des activités dominantes. Le sultan turc enlève la ville de Rhodes aux chevaliers de Saint Jean de Jérusalem et tente vainement d’enlever Malte. C’est dans ces conditions que les turcs concentrent toutes leurs forces vers l’Ile de Crète et vers Chypre, qui sont à l’époque des colonies vénitiennes.
Conscient du danger que constitue cette gigantesque armada, tant pour l’Europe que pour la chrétienté, un pape, Pie V, va se dresser pour tenter d’unir les princes européens jusque là divisés par des rivalités et des guerres intestines. Charles IX, roi de France, entretient des relations ambiguës avec les turcs en vertu d’accords conclus du temps de François Ier. Cette vision étriquée du roi de France de l’époque montre les limites d’une vision stato-nationale qui ne perçoit pas les enjeux civilisationnels et géopolitiques. Venise convoitée par Soliman, est traversée par une période de famine à la suite d’un gigantesque incendie. Face à l’étroitesse de vue des intérêts nationaux, le pape va faire preuve d’un sens du bien commun européen et percevoir la nécessité une unité européenne. Il convoque le sacré collège afin de déterminer la stratégie la plus efficace.
Philippe II d’Espagne dépêche rapidement des troupes de Sicile pendant que diverses flottes se constituent à Messine.
Le pape poursuit sa quête afin d’unifier les chefs européens et rencontrent de nombreuses réticences sous des prétextes futiles. Cependant, sa persévérance aura raison de la division des princes d’Europe et il désigne un chef militaire unique pour la conduite des opérations : Don Juan d’Autriche, fils de Charles Quint. Le 11 juillet 1571, le pavillon pontifical est hissé à Saint Pierre et Pie V bénit les combattants : « Allez au nom du Christ combattre son ennemi et vous vaincrez ! ».
Le nonce du Vatican auprès des armées européennes et de la flotte demande que soit respecté un jeûne de trois jours avant l’appareillage. Les galériens sont détachés de leurs bancs pour se confesser et communier. On comptera pas moins de 80.000 confessions et communions. 200 galères européennes font face aux 300 galères turques.
La bataille a lieu le 7 octobre, dans le golfe de Lépante. Don Juan hisse le drapeau du Saint Père. Contre toute attente, les Turcs désemparés par le courage des européens sont défaits. 30.000 d’entre eux succomberont contre 8.000 chez les chrétiens.
Le pape Pie V immortalise cette victoire inespérée par la commémoration annuelle qui portera plus tard le nom de Notre Dame du Rosaire.
La bataille de Lépante va modifier le cours de l’histoire de l’Islam…
http://www.europaegentes.com

mercredi 21 janvier 2009

18 juillet 1918 : le calvaire de la Sainte Russie

A Iekaterinbourg (aujourd'hui Sverdlovsk), dans l'Oural, des coups de feu claquent dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918. Le bruit des détonations arrive étouffé, à l'extérieur car la tuerie qui vient d'avoir lieu s'est produite dans la cave de la maison Ipatiev. C'est là que gisent, dans une mare de sang, les corps martyrisés du tsar Nicolas II, de l'impératrice-Alexandra et de leurs cinq enfants. Les bolcheviks marquent, par cet assassinat collectif, leur volonté d'éradiquer le passé de la Russie. Il s'agit, à l'imitation des révolutionnaires français de 1793 guillotinant le roi et la reine ; d'appliquer le principe proclamé par l'Internationale : « du passé, faisons table rase ». Cette volonté de « table rase », de nier un héritage historique par l'élimination physique ce ceux qui en sont l'incarnation hautement symbolique, est la commune caractéristique de toutes les grandes utopies collectives, de toutes les idéologies messianiques. Il faut « exterminer la race des vipères » selon l'expression imagée utilisée par un pape médiéval à l'encontre de la dynastie honnie des Hohenstaufen. Dès leur arrivée au pouvoir, à l'automne 1917, les bolchéviks n'ont d'ailleurs rien eu de plus pressé que de créer, le 7 décembre, une police politique, la Tchéka, dont le nom seul va très vite devenir synonyme de terreur et de mort pour des millions de personnes.
Victime de la logique exterminationniste des bolcheviks, Nicolas II avait pourtant, au cours de son règne, été poussé, par son tempérament pacifique, à des solutions de conciliation : il avait ainsi espéré faire triompher en Europe l'idée de la paix en prenant l'initiative, en 1899, de la première Conférence internationale de la paix à La Haye. Mais cette bonne volonté ne pouvait rien devant l'implacable enchaînement des événements qui, après avoir plongé dans la guerre, en, 1914, une Russie qui n'y était en rien préparée (et pansait encore les blessures reçues lors de la guerre russo-japonaise de 1905), conduisit à la révolution de 1917.
Désemparé devant la montée des périls, déstabilisé par l'influence néfaste de Raspoutine, personnage extrêmement trouble finalement éliminé par des officiers, Nicolas II se croit contraint, le 15 mars 1917, à l'abdication - souhaitée par la Douma (assemblée nationale) et les chefs militaires - lorsqu'il se retrouve prisonnier de cheminots révolutionnaires, qui ont bloqué le train impérial. D'abord gardé à vue avec sa famille à Tsarkoïe Selo, le tsar est transféré à Tobolsk, en Sibérie, en septembre 1917, car le nouveau pouvoir craint un coup de force d'officiers restés fidèles à la monarchie. Un nouveau transfert conduit, en avril 1918, la famille impériale sur les lieux de son supplice. Lequel est expliqué, voire justifié, par les «historiens» politiquement corrects par l'avancée d'un corps de Russes blancs en direction de l'Oural ...
Aujourd'hui résonne à nouveau, de Moscou à Saint-Pétersbourg, le cri de « Vive la Sainte Russie ! ».
P V National Hebdo du 13 au 19 juillet 1995

mardi 20 janvier 2009

LÉNINE, STALINE, TROTSKI : MÊME ORDURE COMMUNISTE

L'historien russe Dimitri Volkogonov, ancien directeur de l'Institut d'histoire militaire, a présidé en 1991 la commission chargée de l'ouverture des archives soviétiques. Fort de tous ces secrets d'Etat, il vient de publier aux éditions Robert Laffont Le vrai Lénine, ouvrage qui confirme ce que nous, «droitiers», avons toujours dit : le stalinisme n'est qu'un alibi de la gauche servant à occulter la vérité historique. L'instigateur volontaire de la guerre civile fut bien Lénine et les millions de morts qu'elle entraîna ne furent pas la folie d'un seul homme mais la logique d'un système pensé comme tel. Voilà la vérité. Celle qui vaut aujourd'hui à Volkogonov d'être menacé de mort.
Si l'Histoire, en général, semble pouvoir échapper aux dures lois du manichéisme, il apparaît bien, en revanche, que celle de l'ancienne Union soviétique le symbolise parfaitement. Et dans cette histoire, tout particulièrement celle du « Petit père des peuples », Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine, Dieu pour les uns, diable pour les autres, il s'avère au bout du compte que Lénine fut l'ineffable ordure instigatrice de la révolution puis de la répression la plus sanglante de l'Histoire récente. A côté de quoi les Hitler et autre Mao Tse Toung font figure d'enfants de chœur.
Volkogonov a confié, dans une interview au Nouvel Observateur (1/6), l'essentiel de ces révélations. Il faut tout d'abord savoir que les documents exploités étaient les plus secrets de l'Etat soviétique, Contenus dans des enveloppes scellées, seul le Secrétaire général du parti communiste avait le droit d'y accéder, Parmi ces dossiers, la commission parlementaire a retrouvé les 3 724 notes, lettres et directives manuscrites de Lénine. Ces documents « sont terribles, dit Volkogonov. Ils apportent les preuves que l'historiographie officielle n'était qu'un tissu de mensonges ». On y découvre que Lénine était « non pas le guide magnanime de la légende mais un tyran cynique, prêt à tout pour prendre et garder le pouvoir. » Et quoi qu'en aient dit les révisionnistes de tout poil, « c'est lui le vrai père de la Terreur rouge, et non Staline ». Lui, également, le père du goulag puisque le premier camp de concentration fut ouvert huit mois à peine après la révolution, en juillet 1918.
A ceux qui dénonçaient la responsabilité, de Lénine, les preuves ont toujours manqué. Aujourd'hui elles apparaissent dans toute leur horreur. Dans une note de l'été 1918, il écrit : il faut « transformer la guerre impérialiste en guerre civile ». Elle fit treize millions de morts en trois ans, Et si l'on ne peut imputer à Lénine tous ces morts, il faut bien reconnaître que, sans lui, cette guerre n'aurait pas eu lieu. « Si Lénine avait vécu plus longtemps ou si Trotski avait supplanté Staline, le résultat aurait été sensiblement le même, dit Volkogonov. Ces purges de masse, c'était la logique du système et non les folies d'un seul homme ». Le système léniniste était fondé, dès le début, « sur la dictature sans limite et le "racisme social" » qui faisait de la haine du bourgeois et de l'intolérance les principales vertus révolutionnaires. Staline, en ce sens, n'a fait que développer ce qu'il avait reçu en héritage, et si la propagande des années trente affirmait sans relâche « Staline : c'est le Lénine d'aujourd'hui », cela au moins était une vérité.
Un rentier nourri au lait de l'Allemagne
Que Lénine et les bolcheviques aient été, avant la révolution, financés par l'Allemagne du Kaiser ; cela aussi tout le monde le savait. A partir de mai 1915 et par un circuit de financement complexe, les Allemands ont englouti des fortunes dans la victoire des bolcheviques, leur permettant notamment d'acheter du jour au lendemain des imprimeries, éditer des titres, et assurer les salaires de milliers de révolutionnaires professionnels, dont Lénine, Staline ou Trotski. Ce qui contraint Lénine, poursuivi pour intelligence avec l'ennemi durant l'été 1917, à s'enfuir en Finlande. De retour après le coup d'Etat d'octobre, il donna ordre de détruire toutes les pièces du dossier d'instruction sur le financement allemand.
Quant à sa biographie, elle est tout aussi mensongère. Ses origines « allemande, juive, protestante, orthodoxe, kamoulke et russe » furent pendant soixante-dix ans un secret d'Etat. « Comme on n'a jamais dit qu'il était noble et qu'avant la révolution il avait été rentier », dit Volkogonov. Un rentier qui mourut d'être devenu actif, Atteint d'une grave maladie nerveuse et devenu à demi gâteux dès 1922, il inaugura même « la tradition bolchevique des dirigeants grabataires ». C'est le stress qui l'a tué, affirme Volkogonov qui explique : « cet homme est arrivé au sommet de l'Etat à 47 ans, alors qu'iI n'avait jamais vraiment travaillé auparavant (sauf deux ans dans sa jeunesse). Jusque là il avait l'habitude de prendre de longues vacances, de se reposer souvent ». De ne rien faire, sans doute. Et travailler « fut un énorme choc pour cet homme qui avait des problèmes nerveux depuis plusieurs années ».
Lénine était un fou, un fou de la pire espèce : celle des dictateurs sanguinaires. Mais les mythes ont la vie dure, surtout lorsqu'ils ont donné naissance aux dogmes. Les archives de l'Union soviétique ont été "dépucelées" en 1991, ce qui n'a pas empêché Boris Eltsine de présider les cérémonies du 50e anniversaire de la victoire sur les nazis du haut du mausolée de Lénine. Pour signifier quoi ? Que le Petit père des peuples était bien la plus grande des ordures ?
TOPOLINE National Hebdo du 15 au 21 juin 1995

dimanche 18 janvier 2009

JOLI MAI

Officialisée par l'Etat français du maréchal Pétain, la fête du travail est célébrée le 1er mai en souvenir de l'affrontement sanglant qui opposa, le 1er mai 1886, au Haymarket Square de Chicago, des policiers et des ouvriers réunis pour une kermesse. D'abord proposée en 1888 au congrês de Saint-Louis de l'American Federation of Labour, la commémoration fut adoptée et généralisée par la Conférence internationale ouvriêre de Berlin en 1890.
La kermesse de 1886, à Chicago, réunissait des ouvriers qui étaient pour la plupart des émigrés allemands. Ceux-ci, soucieux de conserver en terre étrangère leur identité culturelle, célébraient ainsi une tradition très populaire dans leur pays d'origine : la fête du Mai. Cette fête plonge ses racines dans les plus lointaines traditions des peuples européens.
Le nom même du mois de mai vient de la déesse latine Maia. Chez les Romains, cette bonne déesse était une vierge féconde. Botticelli, à la fin du Moyen Age, l'a mise en bonne place dans son célêbre et admirable tableau intitulé Primavera ("le printemps") et il a représenté devant elle une jeune beauté, «La reine de Mai», abondamment parée de bouquets et portant couronne et collier de fleurs. Le 1er mai était, dès la haute antiquité européenne, la fête du printemps, du renouveau, de l'amour, de la fécondité, des fleurs (notre muguet en est un lointain souvenir, même si bien peu de gens le savent... ). Chez les Celtes, la grande fête de Beltaine célébrait le feu de Belenos» - celui-ci étant l'équivalent celtique du solaire Apollon.
Au Moyen Age, l'Eglise plaça cette fête sous l'égide de sainte Walpurgis, missionnaire anglaise venue évangéliser les Germains et morte en 780, abbesse du couvent bénédictin de Heidenheim, en Bavière (à noter que Heidenheim signifie ... « le foyer des païens » !). Sainte Walpurgis eut la lourde tâche de prendre sous son contrôle « la nuit de Walpurgis » (nuit du 30 avril au 1er mai) au cours de laquelle, dans la Germanie préchrétienne, les divinités du printemps se répandaient dans la nature pour lutter contre un hiver renâclant à céder la place aux forces du renouveau. Les affrontements se déroulaient surtout sur de hauts lieux (sommets de collines). Avec la christianisation, les divinités du printemps furent diabolisées et devinrent des sorcières. Il en resta longtemps, dans de nombreuses régions d'Allemagne et de France (de l'Alsace à l'Anjou et au Berry) des traditions destinées à éloigner les forces mauvaises (faire sonner les cloches, porter du sel sur soi, arroser champs et maisons d'eau bénite, etc ... ).
C'est cependant le côté souriant, joyeux, festif qui marque le plus profondément le 1er mai, fête au cours de laquelle les membres d'une même communauté marquent leur solidarité et leur fidélité au groupe en se réunissant autour de l'arbre de mai. Cet arbre, symbole de vie, était installé sur la place du village par les jeunes gens, puis décoré de guirlandes et de rubans multicolores. A son sommet, une couronne représente symboliquement le cercle de l'année. Autour de l'arbre de mai, on danse, on chante, on s'embrasse (car c'est le moment de «faire le mai» aux filles, c'est-à-dire de les courtiser). On couronne la «belle de mai». belle parmi les belles.
Il y a là un précieux héritage culturel, riche de signification.
P. V National Hebdo du 27 avril au 3 mai 1995

mardi 13 janvier 2009

Les vraies raisons de la crise et ses conséquences

Les économistes comparent souvent la crise actuelle avec celle de 1929. Il y a certes des points communs et on en a tiré des enseignements monétaires pour un peu mieux gérer celle-ci.
Mais il reste une différence fondamentale entre les deux crises. En 1929 et les années qui suivent, les usines et les entreprises ne sortaient pas des Etats-Unis et de l'Europe ce qui peut bien sûr avoir une importance sur les politiques menées.
Les Occidentaux ne font que payer la politique de désindustrialisation forcenée qu'ils pratiquent depuis plus de vingt ans. Les classes dirigeantes économiques avec un cynisme absolu ont complètement marché sur les intérêts des classes populaires et moyennes de leur pays. Cette baisse de revenu et de consommation pour beaucoup vient de là. La crise des subprimes vient d'Américains qui se sont retrouvés au chômage.
En France, tous les dirigeants depuis Mitterrand jusqu'à Sarkozy (et ses gesticulations), n'ont fait qu'organiser la destruction économique de leur pays en acceptant les diktats du Capitalisme financier mis en place par les multinationales via l'OMC, le FMI et la banque mondiale. La défiscalisation des stock-options a été faite par Dominique Strauss-Kahn.
Il est très politiquement correct d'être béat d'admiration devant « l'euro qui nous protège » et vénérer sa stabilité. Or de façon objective, l'euro n'a fait que participer activement à la désindustrialisation de l'Europe en empêchant des dévaluations qui nous auraient «protégés» face à la mondialisation.
On a vendu l'euro en disant que Madame Duchemol pourrait aller en vacances en Italie sans changer sa monnaie !
Le prix Nobel d'économie Maurice Allais estime à 40 % la perte de PIB due aux politiques économiques des dirigeants successifs depuis vingt ans. La politique mise en place a toujours été au nom d'une idéologie européiste, libre-échangiste et mondialiste. En acceptant le libre-échange mondialisé, les classes dirigeantes ont créé un chômage massif dans leur pays au profit de quelques-uns.
Il est de même stupéfiant que les électeurs continuent à voter depuis des années pour des partis qui ne défendent en rien leurs intérêts. Les dirigeants cyniquement mettent cela sur le compte de la puissance du «sentiment» démocratique en France. Il faut surtout y voir la main mise des médias par les financiers.
La seule réponse est le protectionnisme, certes non hystérique. Il faut faire comme les Chinois qui prennent dans le commerce international ce qui les arrangent et rejettent ce qui n'est pas dans leur intérêt. Le protectionnisme n'est pas une fin en soi. Aux Etats-Unis, temple jusqu'à maintenant du libéralisme, il existe aussi puisque tout secteur considéré comme stratégique doit rester américain. Un pays doit assurer sa cohésion sociale et donc chercher le plein emploi.
La mondialisation est la cause principale du chômage auquel on a ajouté une immigration extra-européenne d'autant plus inutile que les usines s'en vont ou s'automatisent. Il ne suffit pas de dire « maintenant tous keynésiens » pour résoudre la crise économique.
Toute la mondialisation est fondée sur un résultat poussiéreux du à Ricardo sur les avantages comparatifs.
Ce théorème fonde la justification du libre-échange. Toutes les hypothèses de ce théorème sont obsolètes : immobilité des facteurs de production, travail et capital. La version de ce théorème due à Heckscher et Ohlin est tout aussi obsolète. « Le pays qui dispose relativement de plus de capital (respectivement de travail) aura intérêt à produire et exporter le bien qui utilise davantage de capital (respectivement de travail) » Les Chinois ont tout en plus.
On arrive soi-disant à « l'OPTIMUM », mais qu'est-ce qu'un optimum ? Pour quels pays, quels groupes sociaux ? Doit-on raisonner dans le court terme ou long terme ? La seule chose qui soit mathématiquement certaine est que la mondialisation rapporte aux actionnaires et aux distributeurs actuellement ainsi qu'aux multinationales.
Il faut redéfinir une politique industrielle. Quand le cadre institutionnel nous est par trop défavorable, il ne suffit pas de dire il faut s'adapter, il faut changer le cadre institutionnel. Tant que les dirigeants ne s'attaqueront pas à la règle du jeu qui est mauvaise pour nous, toutes leurs mesures seront inopérantes ou de peu d'effet.
P G-S

dimanche 11 janvier 2009

Les fondements de l'identité Française

Un pays est défini tout d'abord par ses hommes. Il est donc intéressant de savoir ce que sont les peuples fondateurs de la France actuelle pour définir notre identité. Les manuels républicains d'histoire ou de géographie nous enseignent qu'il n'y a pas de race française. Nous allons voir que ceci est une interprétation purement idéologique, et qu'à l'inverse, incontestablement, lorsque nous étudions les différentes composantes de la population fondatrice, l'identité française est de race celto-germanique baignée dans une culture gréco-latine.
Le substrat sur lequel s'appuient les peuples originels est Celte, branche des Indo-européens, chers à Dumezil, avec quelques Ibères qui se sont installés dans le sud-ouest. Les Indo-européens venus de l'est ont envahi l'Europe de l'ouest entre le 3e et le 1er millénaire avant J.C. Les Celtes, peuple d'origine aryenne qui habitaient la Gaulle s'appelaient les Gaulois. L'expression « nos ancêtres les Gaulois » que l'on enseignait autrefois aux écoliers est pleinement justifiée. On a beaucoup raillé cette formule que l'on enseignait aussi dans nos colonies, mais maintenant, hélas, elle semble désormais déplacée dans certaines parties entières de notre propre pays. Les Celtes se retrouvent aussi en Europe, en Rhénanie, Bavière, Écosse, Pays de Galles, Irlande, partie de l'Angleterre (Cornouailles) , Tchéquie, Autriche, Roumanie (définie de façon semblable à la France : Celtes parlant une langue latine), certaines régions du Portugal et de l'Espagne.
En France la Bretagne présente un cas intéressant puisqu'elle est sans doute la plus celtique ou gauloise avec une langue propre qui doit ressembler à celle que devaient parler les Gaulois. En tout cas les termes gaulois et celtes sont synonymes : K/Galatie (ou Kelti) (« les puissants »), nom donné par les Romains.
Nos ancêtres étaient très habiles techniquement, et en agriculture avaient une très grande avance sur les autres, meilleurs cavaliers que les Romains qui durent enrôler des Germains pour les combattre. La conquête romaine a surtout eu un effet culturel plus que démographique (avec comme effets les plus perceptibles, outre des traces architecturales, le droit et surtout la langue, gros héritage puisqu'elle est porteuse de toute la culture gréco-latine) les troupes romaines en Gaule étaient essentiellement constituées de Gaulois enrôlés et de cavaliers germains.
Il nous faut bien sur maintenant parler des grandes invasions germaniques effectuées sous le pression des Huns (essentiellement 4e au 6e siècle après J.C.) qui ont donné une composante germanique à la France. Les Francs ont occupé le nord de la France, les Alamans l'Alsace et une partie de la Lorraine, les Burgondes ont fondé la Bourgogne et les Wisigoths tout le sud-ouest jusqu'à la Loire. On trouve donc dans l'Ouest de nombreux noms de familles d'origine germanique (exemple : Thoreau : THOR-EAU, fils de Thor; Audouin : ALD-O-WIN, vieil ami; Suaudeau : SU(G)-WALD(EN)EAU, fils d'homme qui gouverne).
Les Francs, peuple conquérant, donnèrent leur nom à notre pays : la France est donc un nom germanique, tout comme Francisque dont pouvait s'enorgueillir François Mitterrand : FRANK/REICH, en allemand ( État des Francs). Le dernier peuplement fut celui de ces Germains du Nord : les Vikings ou les Normands (hommes du Nord) à qui on donna la Normandie. Les longues guerres franco-anglaises furent l'occasion de la présence de nombreuses troupes anglaises sur notre sol qui ne modifièrent en rien la structure ethnique de notre population.
Jusqu'au début du XXe siècle, la population française fut pendant deux ou trois millénaires cette synthèse celto-germanique avant de faire appel pour l'économie au début du XXe siècle et entre les deux guerres, à quelques dizaines de milliers de Belges, Italiens du Nord, Espagnols ou Polonais qui étaient des Européens de culture chrétienne (la Belgique et l'Italie du Nord ayant d'ailleurs déjà fait partie de la Gaule ou des Gaules).
Ce n'est qu'après la deuxième guerre mondiale (surtout dans les années 60-70-80) sous la direction de gouvernements irresponsables qui ont joué avec le feu (avoir une main-d'oeuvre corvéable à merci plutôt que de moderniser l'appareil productif) que la France a connu ce déferlement sans précédent de populations extra-européennes essentiellement africaines qui la menacent dans ses fondements ethno-culturels (avec la complicité perverse de certains intellectuels haïssant leur pays et parfois eux-mêmes).
La France est maintenant confrontée dans les prochaines années à ce défi, aura-t-elle encore la vitalité, vu le matraquage idéologique qu'elle subit en permanence dans les médias, pour contrecarrer cette tendance mortifère ou finir dans les poubelles de l'Histoire comme cela est déjà arrivé à d'autres peuples.
Connaître ses racines, renouer avec ses origines nous rendent plus forts pour ce futur combat contre une conception abstraite, désincarnée et non charnelle de l'homme, héritée de la philosophie des droits de l'homme issue de la Révolution, nomade interchangeable sans passé ni racine.
par P G-S

samedi 10 janvier 2009

La jeunesse secrète du jeune Staline

Un livre reposant sur des archives inédites raconte jeunesse que Staline a tenté d'occulter. Pour tout dire, on le comprend !
Il est 10h30 précises, en ce mercredi 13 juin 1907, quand, sur la place centrale de Tiflis (actuelle Tbilissi), un important transport de fonds escorté d'une escouade de cosaques arrive devant la Banque d'Etat. Assis en terrasse d'un café, un homme laisse tomber son journal. C'est le signal. Aussitôt, une vingtaine de bandits attaquent le convoi, utilisant bombes, grenades, fusils et revolvers sans se soucier des passants. Le bilan est spectaculaire : une quarantaine de morts, plusieurs dizaines de blessés et un butin colossal.
L'événement dépasse les frontières du Caucase et de la Russie. « Pluie de bombes », titre le quotidien anglais Daily Mirror ! Le Temps, à Paris, annonce : « Catastrophe ! » Le commanditaire de cette attaque est un certain Lénine, qui a besoin d'argent pour financer ses activités politiques clandestines. Le meilleur de ses hommes de main sur place, spécialiste des « expropriations révolutionnaires » - doux euphémisme pour « braquage à main armée » -, est un certain Sasso ou Koba, alias Joseph Djougachvili, plus connu, à partir de 1912, sous le nom de Staline.
Dire qu'il aurait peut-être pu être grand poète ...
Ce dernier, arrivé au pouvoir, a tout fait pour effacer les traces son passé. Mais certains de ses complices rédigèrent leurs mémoires avant l'ère du Petit Père des peuples. Et lorsque dans les années 1930, Staline demanda aux fonctionnaires soviétiques de rechercher les traces de son passé pour les détruire, il n'y eut pas beaucoup de fous pour prétendre avoir mis la main sur ces documents explosifs... Ils savaient ce qui leur en coûterait. C'est en partie grâce à ces dossiers jusqu'alors enfouis que l'historien anglais Simon Sebag Montefiore a pu réaliser Le Jeune Staline.
Avant de prendre le pouvoir en octobre 1917 avec Lénine, Joseph Djougachvili fut un jeune homme de famille modeste. Sa jeunesse se déroule dans une Géorgie pittoresque, où le pouvoir tsariste n'arrive pas à imposer sa loi.
Il vit une enfance chaotique, entre une mère qui l'adore, et un père jaloux de son épouse, qui finit par boire et vagabonder. Adolescent puis jeune adulte, sa vie «sentimentale» est intense. S'il abandonne régulièrement femmes et enfants, c'est que sa personne et la Révolution (qui, pour lui, forment un tout) sont plus importantes que n'importe quel attachement.
Mais avant d'être un révolutionnaire, Staline est un excellent séminariste. Sa mère obtient qu'il fasse de bonnes études, d'abord à l'école paroissiale de sa ville de naissance, Gori, puis au séminaire de Titlis. Il multiplie les lectures et devient poète. Certaines de ses œuvres sont même publiées avec un beau succès. Il est également un remarquable chanteur, assidu à la prière et au chant religieux. Il a 17 ans quand, grand chambardement il se tourne vers les idées révolutionnaires.
En août 1898, Staline adhère au parti marxiste russe et devient un révolutionnaire professionnel, obligé de trouver de l'argent. Ceci suppose une existence clandestine et le jeune Djougachvili change sans cesse de nom, de domicile et d'apparence physique. Il lui faut en permanence identifier et éliminer les traîtres ou supposés tels, dans le parti, dans les organisations alliées, dans les prisons et dans les camps. Le jeune homme est réputé capable d'identifier un traître au premier regard, puis de lui faire subir le sort qu'il «mérite». Mais les archives prouvent qu'il fit aussi tuer, dans les années 1900, plusieurs membres de sa bande parfaitement innocents, alors que les agents infiltrés de l'Okhrana, la police secrète tsariste, passèrent à travers les mailles de son filet ! Il pratique également l'assassinat de policiers, de militaires, d'informateurs de la police et de directeurs d'usine.
Son protégé chassé du Guépéou pour ses méthodes violentes
Si Staline se plaît aux débats d'idées et de tactique politique, il préfère la manipulation des hommes, et surtout l'organisation de grèves ou d'émeutes : plus il y a de morts, plus il exulte, car, grâce au cycle provocation-répression, il radicalise les camps en présence. Mais sa recherche du nerf de la guerre devient obsessionnelle, car il s'agit de financer ses activités et surtout celles de Lénine, auquel Koba fait parvenir les billets dans... des bouteilles de vin géorgien ! Santé, camarade ! Les sommes nécessaires étant colossales, il organise aussi de retentissants braquages. Plus pacifiquement, du moins avec moins de violence, il pratique le racket à grande échelle. Son action à Batoumi, capitale mondiale du pétrole, est digne du Far West : il se fait embaucher par les Rothschild pour incendier leurs installations pétrolières!
Autour de Sasso gravite une galerie de personnages hauts en couleurs; d'abord ses hommes de main: une bande de « droits communs » dont un certain Kamo, son tueur patenté, capable d'infliger et de subir les pires sévices. Arrêté en 1908, Kamo, pour échapper à la peine capitale, simulera pendant quatre ans la folie avant de s'évader et de reprendre du service. Staline racontait que, pour si bien jouer la folie, il fallait, quelque part, être tout de même un peu atteint... Pendant la guerre civile, Kama exécutera un officier communiste prêt à se rendre à l'ennemi, puis lui arrachera le cœur qu'il brandira devant ses soldats. Il se fera chasser du Guépéou, l'ancêtre du KGB, pour ses méthodes un peu trop violentes...
Staline utilise aussi beaucoup de belles jeunes femmes, comme couverture ou pour faire le coup de feu â l'occasion. Il se fait aider par des bourgeois et des aristocrates. Parmi eux, le prince géorgien Koki Dadiani, qui prête à Staline son passeport (et le communiste de se déguiser en prince ... ). D'ailleurs, le grand modèle du Staline d'avant 1917 est aussi un aristocrate : Lénine ! Staline et Lénine partagent la même passion de l'anéantissement de l'adversaire, ce que Lénine appelle « l'extermination sociale ». Les deux hommes se vouent une admiration réciproque. Celle que le futur Petit Père des peuples porte à Lénine est surtout intellectuelle: Staline, avant de le rencontrer, l'a lu et le surnomme « l'aigle des montagnes ». Quant à Lénine, qui a entendu parler des exploits de Sosso avant de le rencontrer, il est fasciné par les deux revolvers que celui-ci porte en permanence : il le qualifie de « merveilleux Géorgien ». Et quand on lui dénonce les violences de Staline, il répond : « C'est exactement l'homme dont j'ai besoin. »
Petit Père des peuples et Darwin des sciences sociales
Pour parvenir à ses fins, Staline est prêt à tout Et d'abord à se donner une stature. Car il sait que la carrière d'un révolutionnaire est incomplète sans un passage par la case prison. Mais les colonies pénitentiaires du tsar, d'un point de vue technique, le déçoivent... Patientez, opposants, une fois au pouvoir, il réorganisera tout cela... Nombreuses sont les anecdotes qui montrent l'extraordinaire désorganisation du pouvoir tsariste, son incapacité à maintenir l'ordre et l'extrême faiblesse de la répression. Les exilés en Sibérie bénéficient d'allocations et logent chez l'habitant Ils fondent et dirigent des débits de boissons et ouvrent même des bureaux d'évasion, au nez et à la barbe des autorités!
Staline multipliera ces bureaux (huit au total) avec une telle aisance (plus de 18000 exilés sur 32000 s'échapperont de Sibérie entre 1906 et 1909) qu'il sera même accusé d'être un agent de la police politique. Mais Montefiore n'en a pas trouvé de preuve. Staline se fera même un serviteur zélé du garde censé le surveiller jour et nuit ! Au point que dans les années 1930. menacé par les purges, le «maton» écrira à son ancien «prisonnier» pour lui demander grâce... Et Staline lui accordera sa protection. au nom du passé commun.
Reste un point obscur et essentiel dans ce portrait du jeune Staline, auquel le livre de Montefiore ne répond pas vraiment : comment et pourquoi un jeune et pieux séminariste devient-il un révolutionnaire usant de tous les moyens, surtout les plus violents, pour faire triompher ses idées ? L'auteur suggère l'importance de certaines lectures (Victor Hugo, Emile Zola, Ernest Renan ou encore le philosophe révolutionnaire Nicolaï Tchernychevski). Mais le livre décisif semble avoir été De l'origine des espèces de Charles Darwin. Un livre que Marx admirait tant qu'il demanda à son auteur une préface pour Le Capital, en prétendant être le Darwin des sciences sociales.
On connaît la postérité tragique d'une lecture très hâtive de ce scientisme racial ou social. Foi dans une race (au nom de la nature) ou une classe (au nom de l'histoire) supérieure qui conduisent à l'extermination sociale ou raciale, et aux dizaines de millions de morts au XXe siècle. Selon Staline, « le prolétariat révolutionnaire seul est destiné par l'histoire à libérer l'humanité et à apporter au monde le bonheur ». Cela implique bien sûr une rupture très violente avec le christianisme, à laquelle Staline procédera manifestement sans états d'âme. On le verra même, converti à la nouvelle religion marxiste, inciter le fils d'un pope à briser une icône et à uriner dessus.
A cette nuance près du défaut d'analyse, Le Jeune Staline est un ouvrage magistral pour qui veut comprendre la genèse d'un système idéologique criminel et la personnalité d'un de ses dirigeants les plus emblématiques.
Dominique Gittome Le Choc du Mois décembre 2008
Le Jeune Staline, de Simon Sebag Montefiore, Calmann-Lévy.

dimanche 4 janvier 2009

4 février 1945 : Yalta

En se retrouvant à Yalta, sur les bords de la mer Noire, Staline, Churchill et Roosevelt entendent se partager les dépouilles d'un ennemi agonisant : le conflit commencé en 1939 ayant pris des proportions planétaires, les vainqueurs veulent imposer un nouvel ordre mondial qui leur permette, sous le couvert hypocrite d'une future Organisation des Nations Unies, de régler les affaires mondiales en fonction de leurs intérêts et de leurs appétits.
Le problème est que ces intérêts et appétits ne sont pas convergents ... Roosevelt, réélu pour la quatrième fois en novembre 1944 président des Etats-Unis, a repris à son compte l'utopie universaliste qu'avait déjà imposée, pour le plus grand malheur de l'Europe, son prédécesseur Wilson, en 1919. Mais derrière ces rêveries se cache un impérialisme américain très concret, qui entend bien faire des vieilles nations européennes exsangues autant de satellites serviles. Au nom, bien entendu, des grands principes démocratiques. D'ailleurs l'Américain, le Soviétique et le Britannique ont proclamé, à l'adresse des Européens, leur volonté d'« aider les peuples libres à former des gouvernements provisoires largement représentatifs de tous les éléments démocratiques qui s'engageront à établir par des élections libres des gouvernements correspondant à la volonté des peuples ». Bien sûr, les frontières seront établies conformément au vœu des populations concernées ... Sur les photos, Staline sourit dans sa moustache. Car, partout où l'Armée rouge a pris pied, des partis communistes sont à l'œuvre pour éliminer, le plus souvent physiquement, tous ceux qui n'auraient pas la même conception de la «démocratie» que le tsar rouge. Et ceux qui, naïvement - comme - les Polonais -, croyaient en la parole des Anglo-Saxons vont très vite déchanter, broyés par l'implacable logique d'un partage du monde en deux obédiences, par une ligne de démarcation qui va tracer une sanglante cicatrice au cœur de l'Europe et au cœur de l'Allemagne. En Asie, les Soviétiques sont assurés de pouvoir avancer leurs pions aussi loin qu'ils voudront.
Sur la photo-souvenir destinée à immortaliser la conférence de Yalta, Roosevelt a un sourire béat et benêt. Peut-être inconscient des tragédies que vont vivre, à cause de lui, des millions de femmes, d'hommes et d'enfants, il a les jambes couvertes d'un plaid de laine. Il est gravement malade, comme l'est aussi son premier conseiller Harry Lloyd Hopkins. L'un n'a plus que quelques semaines à vivre, l'autre quelques mois.
Churchill, lui, est lucide mais il n'a pas réussi à faire partager à l'Américain sa méfiance à l'égard de Staline. D'ailleurs, la Grande-Bretagne n'est déjà plus qu'un porte-avions ancré, au service des Etats-Unis, au large des côtes européennes et les jours de l'empire britannique sont comptés. Devant le grand gâteau qu'est la carte du monde, les jeux sont faits : c'est part à deux et le tandem soviéto-yankee n'admettra personne d'autres à table. Les peuples n'auront plus d'autre choix que la soumission ou la révolte. Grâce à l'inaltérable force d'espoir et de vie qu'est le nationalisme, ils choisiront un jour la révolte.
✍ P. V National Hebdo du 2 au 8 février 1995

jeudi 1 janvier 2009

Blum et la dictature du prolétariat

« Aussitôt que nous posséderons le pouvoir, a annoncé Léon Blum, nous devrons faire connaître que, mettant la légalité bourgeoise en vacances, nous instaurerons la dictature du prolétariat. Nous détruirons et remplacerons par les nôtres les cadres de l'armée, de la magistrature, de la police et nous procéderons à l'armement du prolétariat. Ayant ainsi installé à la place de la violence capitaliste la dictature organisée des travailleurs, c'est alors seulement que nous pourrons exproprier les expropriateurs et construire la société collectiviste ou communiste, tout le reste, n'étant que verbiage et littérature. »
février 1934

La dangereuse diplomatie de Blum

« Un fait nouveau s'ajoute au grave dossier de la diplomatie du Front populaire.
On dit : - un fait inouï.
- Mais non.
C'est un fait qui aurait dû être présent aux esprits attentifs à notre politique étrangère.
Cela devait être. Cela a donc été.
Voyons comme cela a été.
Je cite :
«. Bertrand de Jouvenel a pris la parole au deuxième congrès du P.P.F. pour exposer les circonstances dans lesquelles après une intervention de M.Mussolini il s'était vu refuser une audience, de la part de M.Léon Blum, alors président du Conseil. Devant les circonstances graves, M.Mussolini avait chargé, en juin 1936, Bertrand de Jouvenel du message suivant :
Avec vous je défendrai la Tchécoslovaquie, avec moi vous défendrez l'Autriche. Il n'y a pas d'autre moyen d'arrêter la conquête de l'Europe centrale par l'Allemagne. Dites cela à Blum. Je signe un traité demain s'il le veut. »
Blum a refusé même de connaître les propositions de M.Mussolini. »
Charles Maurras : Action Française 13 mars 1938