Officialisée par l'Etat français du maréchal Pétain, la fête du travail est célébrée le 1er mai en souvenir de l'affrontement sanglant qui opposa, le 1er mai 1886, au Haymarket Square de Chicago, des policiers et des ouvriers réunis pour une kermesse. D'abord proposée en 1888 au congrês de Saint-Louis de l'American Federation of Labour, la commémoration fut adoptée et généralisée par la Conférence internationale ouvriêre de Berlin en 1890.
La kermesse de 1886, à Chicago, réunissait des ouvriers qui étaient pour la plupart des émigrés allemands. Ceux-ci, soucieux de conserver en terre étrangère leur identité culturelle, célébraient ainsi une tradition très populaire dans leur pays d'origine : la fête du Mai. Cette fête plonge ses racines dans les plus lointaines traditions des peuples européens.
Le nom même du mois de mai vient de la déesse latine Maia. Chez les Romains, cette bonne déesse était une vierge féconde. Botticelli, à la fin du Moyen Age, l'a mise en bonne place dans son célêbre et admirable tableau intitulé Primavera ("le printemps") et il a représenté devant elle une jeune beauté, «La reine de Mai», abondamment parée de bouquets et portant couronne et collier de fleurs. Le 1er mai était, dès la haute antiquité européenne, la fête du printemps, du renouveau, de l'amour, de la fécondité, des fleurs (notre muguet en est un lointain souvenir, même si bien peu de gens le savent... ). Chez les Celtes, la grande fête de Beltaine célébrait le feu de Belenos» - celui-ci étant l'équivalent celtique du solaire Apollon.
Au Moyen Age, l'Eglise plaça cette fête sous l'égide de sainte Walpurgis, missionnaire anglaise venue évangéliser les Germains et morte en 780, abbesse du couvent bénédictin de Heidenheim, en Bavière (à noter que Heidenheim signifie ... « le foyer des païens » !). Sainte Walpurgis eut la lourde tâche de prendre sous son contrôle « la nuit de Walpurgis » (nuit du 30 avril au 1er mai) au cours de laquelle, dans la Germanie préchrétienne, les divinités du printemps se répandaient dans la nature pour lutter contre un hiver renâclant à céder la place aux forces du renouveau. Les affrontements se déroulaient surtout sur de hauts lieux (sommets de collines). Avec la christianisation, les divinités du printemps furent diabolisées et devinrent des sorcières. Il en resta longtemps, dans de nombreuses régions d'Allemagne et de France (de l'Alsace à l'Anjou et au Berry) des traditions destinées à éloigner les forces mauvaises (faire sonner les cloches, porter du sel sur soi, arroser champs et maisons d'eau bénite, etc ... ).
C'est cependant le côté souriant, joyeux, festif qui marque le plus profondément le 1er mai, fête au cours de laquelle les membres d'une même communauté marquent leur solidarité et leur fidélité au groupe en se réunissant autour de l'arbre de mai. Cet arbre, symbole de vie, était installé sur la place du village par les jeunes gens, puis décoré de guirlandes et de rubans multicolores. A son sommet, une couronne représente symboliquement le cercle de l'année. Autour de l'arbre de mai, on danse, on chante, on s'embrasse (car c'est le moment de «faire le mai» aux filles, c'est-à-dire de les courtiser). On couronne la «belle de mai». belle parmi les belles.
Il y a là un précieux héritage culturel, riche de signification.
P. V National Hebdo du 27 avril au 3 mai 1995
La kermesse de 1886, à Chicago, réunissait des ouvriers qui étaient pour la plupart des émigrés allemands. Ceux-ci, soucieux de conserver en terre étrangère leur identité culturelle, célébraient ainsi une tradition très populaire dans leur pays d'origine : la fête du Mai. Cette fête plonge ses racines dans les plus lointaines traditions des peuples européens.
Le nom même du mois de mai vient de la déesse latine Maia. Chez les Romains, cette bonne déesse était une vierge féconde. Botticelli, à la fin du Moyen Age, l'a mise en bonne place dans son célêbre et admirable tableau intitulé Primavera ("le printemps") et il a représenté devant elle une jeune beauté, «La reine de Mai», abondamment parée de bouquets et portant couronne et collier de fleurs. Le 1er mai était, dès la haute antiquité européenne, la fête du printemps, du renouveau, de l'amour, de la fécondité, des fleurs (notre muguet en est un lointain souvenir, même si bien peu de gens le savent... ). Chez les Celtes, la grande fête de Beltaine célébrait le feu de Belenos» - celui-ci étant l'équivalent celtique du solaire Apollon.
Au Moyen Age, l'Eglise plaça cette fête sous l'égide de sainte Walpurgis, missionnaire anglaise venue évangéliser les Germains et morte en 780, abbesse du couvent bénédictin de Heidenheim, en Bavière (à noter que Heidenheim signifie ... « le foyer des païens » !). Sainte Walpurgis eut la lourde tâche de prendre sous son contrôle « la nuit de Walpurgis » (nuit du 30 avril au 1er mai) au cours de laquelle, dans la Germanie préchrétienne, les divinités du printemps se répandaient dans la nature pour lutter contre un hiver renâclant à céder la place aux forces du renouveau. Les affrontements se déroulaient surtout sur de hauts lieux (sommets de collines). Avec la christianisation, les divinités du printemps furent diabolisées et devinrent des sorcières. Il en resta longtemps, dans de nombreuses régions d'Allemagne et de France (de l'Alsace à l'Anjou et au Berry) des traditions destinées à éloigner les forces mauvaises (faire sonner les cloches, porter du sel sur soi, arroser champs et maisons d'eau bénite, etc ... ).
C'est cependant le côté souriant, joyeux, festif qui marque le plus profondément le 1er mai, fête au cours de laquelle les membres d'une même communauté marquent leur solidarité et leur fidélité au groupe en se réunissant autour de l'arbre de mai. Cet arbre, symbole de vie, était installé sur la place du village par les jeunes gens, puis décoré de guirlandes et de rubans multicolores. A son sommet, une couronne représente symboliquement le cercle de l'année. Autour de l'arbre de mai, on danse, on chante, on s'embrasse (car c'est le moment de «faire le mai» aux filles, c'est-à-dire de les courtiser). On couronne la «belle de mai». belle parmi les belles.
Il y a là un précieux héritage culturel, riche de signification.
P. V National Hebdo du 27 avril au 3 mai 1995
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