mardi 14 septembre 2010

La Grande Guerre : La censure et comment la tourner

Au moment où le gouvernement, acculé à la déroute par le chômage, la récession et la corruption, croit gagner du temps en rétablissant la censure des Idées et des Affaires, il est à la fois cocasse et réconfortant de rappeler ce qu’écrivait le docteur Lucien-Graux dans son copieux ouvrage Les Fausses Nouvelles de la guerre dont il commença la publication dès 1917.
« La censure, tout en faisant de son mieux, n’a pu empêcher que les petits combats de l’arrière ne fussent engagés en permanence et que la guérilla des journaux ne conservât toute son activité malgré les coupures... La censure, pour faire son métier, passa ses nuits à taillader les articles de Clemenceau, d’Hervé, de Jacques Dhur, de Maurras, de Charles Humbert. Chacun de ces hommes représentait une forme d’opinion, un groupe de Français, de points de vue souvent diamétraux.
Almeyreda(1) et Arthur Meyer(2) sentirent entre leurs côtes la même insinuation du fatal ciseau. Ils laissèrent une part deux-mêmes à la chirurgienne mais l’épiderme et les os reconstitués redonnèrent corps, sous des apparences atténuées, aux propos condamnés la veille.
Personne ne s’y méprenait. Chacun avait pris l’habitude de lire entre les lignes. On était exercé (qu’on lût Le Gaulois, ou Le Bonnet Rouge, L’Homme enchaîné ou L’Eveil, Le Journal ou L’Action française, La Victoire ou La Croix) à suppléer par la pensée tout ce qui n’était pas écrit et il est à présumer que plus d’une fois l’imagination du lecteur outrepassa la pensée de l’écrivain.
Ce n’était donc rien entraver du tout que de barrer la route, par un travers de ciseaux, à des idées qui, plus troubles et plus nuisibles que si elles eussent été imprimées, éclataient dans le blanc des "censuré" et résonnaient fréquemment avec plus de vacarme que si elles eussent été épargnées par la grande étouffeuse. »
Et Lucien-Graux ajoute cette précision assez étonnante quand on sait la suite : Clémenceau et son journal, L’Homme enchaîné, avaient été décrétés par la censure « perturbateurs de l’union sacrée ».
Guère ému par cette dénonciation, le futur "Père la Victoire" commença d’envoyer sous pli fermé à ses abonnés, ainsi qu’aux sénateurs et députés, ses articles qui avaient été censurés. « Cette adroite mesure, raconte Lucien-Graux, constitua ainsi une catégorie de "gens bien informés" qui répandaient à travers la ville des informations et des commentaires dont ils avalent seuls connaissance. » Voilà un précédent qui, le Libre Journal l’assure à ses lecteurs, n’est pas tombé dans la cervelle d’un acéphale. Et Monsieur Toubon pourrait bien, avant qu’il soit longtemps, être involontairement le bienfaiteur de la Poste qui aura à acheminer à titre privé les opinions politiquement incorrectes dont la future loi Gayssot empirée Toubon interdira la publication dans les journaux imprimés.
On verra alors si les flics de la pensée oseront ressusciter le sinistre "cabinet noir" où, à en croire les historiens républicains, la censure royale prenait connaissance des correspondances privées.
Mais, pour en revenir à la Grande Guerre, Lucien-Graux met en évidence un effet pervers de la censure : plus elle est pointilleuse, plus elle favorise la multiplication des fausses nouvelles, suivies de démentis qui en augmentent encore le bruît et de contre-démentis qui ajoutent à la confusion. « La censure, par ses excès, agit comme si elle prenait à tâche d’affoler l’opinion. »
Plus encore que maladroite, elle est stupide. Dans Le Figaro du 8 septembre 1916, Polybe écrit : « La censure a supprimé de mon article d’avant-hier le nom de deux généraux qui commandent sur le front de la Somme. Mais hier, les portraits du général Fayolle et du général Micheler illuminent la première page d’un journal alors qu’un autre ne peut encore désigner ces deux admirables chefs de guerre que par leurs initiales. »
Confusion due aux troubles de la belligérance, dira-t-on ? Ce n’est pas aujourd’hui que l’on verrait semblable chose.
C’est sûr. Aujourd’hui, dans la France du XXIe siècle, on ne voit que Toubon promettre en même temps qu’il fera écraser financièrement tout journal suspect d’antisémitisme mais qu’il interdira aux parquets de poursuivre les injures antichrétiennes. Et on laisse les porcs de Charlie Hebdo traiter le Pape de vieux salaud quand on condamne le directeur de Présent parce qu’il a appelé L... L... ?
Et l’on n’est pas en guerre.
Du moins contre les Allemands...
par Serge de Beketch Le Libre Journal de la France Courtoise - n° 107 du 11 octobre 1996

(1) Socialiste pro-allemand, il écrivait au Bonnet Rouge, financé par le ministre Malvy. Débusqué par l’Action française, il fut arrêté et suicidé. Malvy fut condamné à l’indignité nationale.
(2) Directeur du Gaulois. Il se déshonora dans un duel en empoignant, au mépris de la règle, la lame de son adversaire, le polémiste antisémite Drumont.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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