vendredi 24 décembre 2010

Benoit Hamon et l’extrême-droite

Après les propos de Marine Le Pen sur « l'occupation » de la rue par les musulmans faisant leur prière, on a entendu l'ancien ministre de l'intérieur Daniel Vaillant reconnaître lâchement qu'en tant que maire du XVIIIème arrondissement, ces blocages de rue le gênaient, lui le laïcard, mais il ne faisait rien pour les empêcher dans le but de ne pas créer de troubles supplémentaires. On a d'ailleurs un véritable chantage aux mosquées car les musulmans continueront ainsi jusqu'à ce qu'il y ait un million de mosquées en France. Le plus choquant furent les déclarations de Benoit Hamon sur l'extrême-droite française. Selon lui, l'extrême-droite française avait collaboré avec l'occupant pendant la guerre et était mal placée pour parler ainsi. Trouvant cela insuffisant, il continua pour déclarer que les Arabes vivant en France étaient les descendants des « libérateurs » de Marseille.
Pourtant, de très nombreux Français catalogués d'extrême-droite ont rejoint le Général de Gaulle à Londres ou rejoint le camp de la Résistance même si bien sûr quelques uns, pour des raisons idéologiques, ont fait un choix différent. Le Colonel de la Roque, ancien chef des Croix de Feu a été déporté en Allemagne.
Ce qui est plus certain, de nombreuses personnalités de gauche (des listes interminables selon Éric Zemmour) ont choisi le camp de la collaboration. On pourrait épiloguer à l'infini sur la Francisque de François Mitterrand ou sur l'ex-socialiste Marcel Déat et l'ex-communiste Jacques Doriot, les deux derniers étant devenus des collabos fanatiques. La réalité historique n'est jamais blanche ou noire mais on a le plus souvent affaire à du gris clair, parfois du gris foncé.
Il ne faut pas non plus avoir une vision monolithique de ce qu'on catalogue d'extrême-droite. Elle est composée de royalistes, conservateurs catholiques traditionalistes ou non, nationalistes… la composante pro-nazie collaboratrice a été une petite partie.
Si l'on examine les jeunes entrés dans la milice, on avait affaire à des « gamins » désœuvrés aux idées politiques mal définies. C'est d'ailleurs le thème du film « Lacombe Lucien » ; certes ce n'est qu'un film mais il correspond bien à l'esprit de l'époque. Quant aux libérateurs de Marseille, il y avait aussi dans l'Armée d'Afrique beaucoup de pieds-noirs, c'est-à-dire des européens vivant en Afrique du nord. L'Histoire montre aussi qu'il faut se méfier du mot « libérateur ». Les soviétiques qui ont « libéré » l'Europe de l'Est ont été les futurs occupants. Le « libérateur » devient très vite « occupant ».
De plus, il serait intéressant de compter les arabes vivant en France ayant eu un ancêtre dans l'armée française durant la seconde guerre mondiale. Cela ne doit pas peser lourd comparé à la population présente. Beaucoup de combattants arabes sont rentrés dans leur pays comme Ben Bella pour faire la guerre ensuite à la France. Pour n'oublier personne citons les Arabes-musulmans engagés dans la Waffen-SS au côté de l'Allemagne ainsi que les supplétifs arabes du Gestapiste Henri Lafont qui ont combattu très durement la résistance.
Benoit Hamon trouvait sans doute que c'était son boulot de taper sur l'extrême-droite sans trop tenir compte des faits historiques. Mais de la part de quelqu'un ayant une licence d'Histoire même si c'est le seul diplôme d'un fils d'ingénieur, on aurait pu attendre plus de finesse et de discernement et ne pas considérer systématiquement les Français comme des imbéciles à qui l'on peut dire n'importe quoi. Ce n'étaient donc que des propos haineux venant d'un homme au visage plutôt haineux.
En dehors de la forme, les propos de Marine Le Pen posent le problème de la présence musulmane en France qui s'accroît sans cesse et veut imposer son mode de vie. La France depuis trente ans n'est plus tout à fait la France. Cette question ne peut être évacuée d'un revers de main ou en hurlant au racisme et à l'islamophobie à chaque fois qu'on aborde la question.
Patrice GROS-SUAUDEAU

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