Bien avant le nazisme, Lénine a inauguré le génocide de masse et instrumentalisé les moyens pour y parvenir. Dès 1891, il confie à son ami Béliakov la nécessaire éradication de la classe paysanne. « En détruisant l'économie paysanne attardée, la famine nous rapproche objectivement de notre but final, le socialisme ». En 1914, trois ans avant le déclenchement de la révolution d'Octobre, il jette les bases de la guerre civile : « pas de révolution sans bain de sang ». « Le tribunal ne doit pas éliminer la terreur, il faut la justifier et la légitimer sur le plan des principes, clairement, sans fausseté, sans fard ». « Nous ne faisons pas la guerre contre les personnes en particulier. Nous exterminons la bourgeoisie comme classe. Ne cherchez pas, dans l'enquête des documents et des preuves sur ce que l'accusé a fait, en actes ou paroles, contre l'autorité soviétique. La première question que vous devez lui poser, c'est à quelle classe il appartient, quelles sont ses origines, son éducation, son instruction, sa profession ». Toute la pensée léniniste tourne autour de la négation de l'individu de son élimination physique et d'une culture discriminatoire : « Il y a des cafards et des punaises contre-révolutionnaires », les « paysans sont proches de la condition animale ». Une idéologie par essence anti-démocratique au service d'une dictature délibérément terroriste et sanglante « Il serait vain d'attendre une majorité formelle en faveur des bolcheviks. Aucune révolution n'attend ça. L'Histoire ne nous pardonnera pas si nous ne prenons pas maintenant le pouvoir ».
Staline, au service de son clan
Culte de la personnalité et culture du clan. En succédant en 1924, à Lénine, Joseph Staline s'entoure d'hommes entièrement dévoués à sa cause qui constitueront le bras armé de la « transformation radicale de la société » souhaitée par Staline. Premières victimes du génocide de classe, les paysans. En 1931-1933, la collectivisation des terres et l'élimination des Koulaks en tant que classe saigne à blanc le pays. « Le grand assaut contre la paysannerie » souhaité par le petit père des peuples fera 6 millions de morts et plus de deux millions de déportés principalement en Ukraine*. Cette folie meurtrière touchera rapidement les groupes sociaux qualifiés de « socialement étrangers à la nouvelle société soviétique ». Membres du clergé, commerçants, artisans toutes personnes ayant une origine sociale suspecte, puis sous la Grande terreur, en 1936-1938, cadres et dirigeants du Parti, fourniront les quotas d'éléments contre-révolutionnaires à réprimer ! Des 200 membres du Comité central du Parti communiste ukrainien, 3 survécurent à l'épuration... Les militaires qui avaient mené les campagnes bolcheviques des années vingt contre les «Blancs» et héritiers de la pensée léniniste, vont être eux aussi purement et simplement éliminés. Une paranoïa obsessionnelle qui n'épargne pas les partis communistes étrangers jugés déviants. Pendant la guerre civile d'Espagne, Staline charge le NKVD de liquider ceux qui se mettent en travers de sa stratégie internationale. Le pacte germano-soviétique permet à Staline d'occuper fin septembre 1939 l'Est de la Pologne. Dès 1942 une note interne du Comité central, commandée par le maître du Kremlin dénonce la « place dominante des juifs dans les milieux artistiques, littéraires et journalistiques ». En 1949, Staline ordonne l'arrestation et la déportation de centaines d'intellectuels juifs, coupables d'alimenter la propagande antisoviétique et le prétendu complot des « Blouses blanches » contre des dignitaires du régime, visera à mener une nouvelle purge sanglante contre les Juifs, que seule la mort du dictateur en 1953 évitera.
Trotski instaure le goulag et la famine organisée
Léon Trotski, père de l'Armée rouge aura été le cerveau de la politique d'extermination du régime soviétique. Grand artisan de la terreur, il prône inlassablement l'éradication de la bourgeoisie « classe vouée à périr ». Cet idéologue fanatique instaure rapidement à travers tout le pays des camps de concentration destinés aux « éléments douteux » qui y seront systématiquement déportés dès 1918. A la tête des armées Rouges avec son ami, il martyrise la Volga, traque chaque opposant et planifie la liquidation en masse d'adversaires politiques ou de groupes sociaux entiers. La guerre civile à outrance et la politique de la terre brûlée qu'il mène d'une main de fer entraînent une famine sans précédent dans les années 1921-1922 : 5 millions de personnes, dont une majorité d'enfants en sont les victimes. La mort de Lénine, la stalinisation du pouvoir, les divergences idéologiques, poussent inexorablement Trotski dans l'opposition résolue au nouveau maître du Kremlin. Il est assassiné sur l'ordre de Staline en 1940 au Mexique.
Mao : le plus grand assassin de l'histoire du monde
Mao Zedong partage indubitablement avec ses homologues soviétiques ce culte de la personnalité et cette même folie meurtrière. La violence érigée par Mao en système de règne fera ses premières victimes au sein même des apparatchiks communistes. Dès 1931, des milliers de cadres du Parti et de l'Armée populaire de Libération sont exécutés. Selon le principe arbitraire : « Nous devons tuer tous ces éléments réactionnaires qui méritent d'être tués », 800 000 « contre-révolutionnaires » sont liquidés au lendemain de son arrivée au pouvoir en 1950-1951. L'aveuglement idéologique de Mao, sa frénésie à vouloir construire un socialisme triomphant et son obsession du développement industriel débouchent en 1958 sur le cataclysmique « Grand bond en avant ». En 4 ans, 30 millions de paysans sont victimes de la famine organisée par le régime et poussés pour une grande partie d'entre-eux au cannibalisme. Sa main mise sur le parti et la forte influence dont il jouit au sein d'une jeunesse endoctrinée, lui permet encore de lancer en 1966 la « Révolution culturelle », énième purification révolutionnaire menée par les « Gardes Rouges » contre les intellectuels, et autres « esprits reptiliens ». Pendant dix ans, répondant aux injonctions psychopathiques de Mao, ses miliciens (parfois de jeunes enfants) détruiront, humilieront, lyncheront, assassineront près d'un million de personnes «déviantes».
Eric Domard
* cf L'Ukraine n° 247-248 déc. 97
LES COMMUNISTES INVENTENT L'EXTERMINATION AU GAZ
1921 : le maréchal Toukhatchevski, bras droit de Lénine et Trotski, décide d'intensifier la répression contre les paysans, jugés anticommunistes. Sa directive 171, retrouvée dans les Archives soviétiques précise : « les bandits (sic) continuent à se rassembler dans les forêts. Elles doivent être nettoyées au moyen de gaz asphyxiants. Tout doit être calculé pour que la nappe de gaz pénètre dans la forêt et extermine tout ce qui s'y cache ». Le génocide de classe sociale a précédé le génocide de race...
Durant la période stalinienne, un ancien gradé du KGB a confirmé récemment* que le régime avait eu recours à des gaz mortels pour éliminer certains prisonniers. Ainsi les déportations vers les camps du goulag s'accompagnaient d'une extermination chimique de certains groupes à l'aide de « camions à gaz ».
*France 3, La Marche du siècle, déc.97
Français d'abord ! Numéro spécial 2e quinzaine janvier 1998