mardi 23 juin 2009

« Les femmes ont-elles une âme ?» : mensonges et désinformation


« Lors de chaque combat livré par des femmes, on affirme qu’en 585, un concile s’est tenu à Mâcon pour trancher d’une épineuse question : la femme a-t-elle une âme ? On écrit là-dessus comme s’il s’agissait d’un fait historique démontré. D’autres interviennent alors – non moins opportunément – pour s’écrier qu’il s’agit d’une légende, tout juste bonne, comme toutes les légendes, à jeter aux orties. Il faut dire la vérité. Si l’on consulte la liste complète des conciles, on s’aperçoit qu’il n’y a jamais eu de concile de Mâcon. En revanche, on trouve en 586 – et non en 585 – un synode provincial à Mâcon. Les «Actes» en ont subsisté. Leur consultation attentive démontre qu’à aucun moment, il ne fut débattu de l’insolite problème de l’âme de la femme. Le synode s’est borné à étudier – avec un grand sérieux – les devoirs respectifs des fidèles et du clergé.
Alors ? D’où vient cette légende si solidement implantée ? N’aurait-elle aucune base ? Si. Le coupable est Grégoire de Tours. Il rapporte qu’à ce synode de Mâcon, un évêque déclara que la femme ne pouvait continuer à être appelée «homme». Il proposa que l’on forgeât un terme qui désignerait la femme, la femme seule. Voilà le problème ramené à son exacte valeur : ce n’était point un problème de théologie, mais une question de grammaire. Cela gênait cet évêque que l’on dît les hommes pour désigner aussi bien les femmes que les hommes. L’évêque trouva à qui parler. On lui opposa la Genèse : « Dieu créa l’homme mâle et femelle, appelant du même nom, homo, la femme et l’homme. » On lui rappela qu’en latin, « homo » signifie : créature humaine.
Personne ne parla plus du synode de Mâcon jusqu’à la Révolution française. En pleine Terreur, pour défendre les femmes dont on voulait fermer les clubs, le conventionnel Charlier, en une belle envolée oratoire, demanda si l’on était encore au temps où on décrétait, « comme dans un ancien concile, que les femmes ne faisaient pas partie du genre humain ». Le 22 mars 1848, une citoyenne Bourgeois devait franchir une nouvelle étape dans l’altération des textes. A la tête d’une délégation du Comité des «Droits de la femme», elle remettait aux membres du gouvernement provisoire une pétition tendant à obtenir le droit de vote pour les femmes et commençant par ces mots : « Messieurs, autrefois, un concile s’assembla pour décider cette grande question : savoir si la femme a une âme… » Bouclée, la boucle. Les quelques lignes de Grégoire de Tours, définitivement déformées, étaient entrées dans le patrimoine définitif de la crédulité publique. »
Alain Decaux – Histoire des Françaises (Librairie Académique Perrin, Paris, 1972, pp.133-134) (via Dia)
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vendredi 19 juin 2009

«Pendant 1000 ans, les Arabo-musulmans ont tué, castré ou déporté près de 17 millions d’Africains.»



Si la communauté internationale a reconnu que la traite des Noirs avait été «une tragédie» et « un crime contre l’humanité », pas un mot sur l’antériorité de celle pratiquée par les Arabo-musulmans et ses conséquences.
A Durban, les représentants du continent noir et ceux des pays arabes se sont contentés de mettre en accusation les négriers occidentaux, avec demande de repentance et de réparation.
Pourtant, le commerce négrier et les expéditions guerrières provoquées par les Arabo-musulmans, furent pour l’Afrique noire bien plus dévastateurs que la traite transatlantique.
Tout le Soudan depuis l’Océan jusqu’en Égypte était livré aux chasses à l’homme et à la vente de captifs. (…) Pour chasser et enlever de force 500.000 individus, il fallait en faire périr près de 2 millions d’autres (résistants ou fuyards).
Ce fut la colonisation européenne, qui mit entièrement fin à la traite arabo-musulmane. L’Europe devenue anti-esclavagiste, la plupart des nations occidentales impliquées ont reconnu leur responsabilité et prononcé leur aggiornamento. On attend toujours celui des pays arabo-musulmans (Moyen-Orient, Maghreb, Iran, Turquie etc.).
De nos jours encore, beaucoup associent traite négrière au seul trafic transatlantique alors que la traite et le travail forcé des peuples noirs, n’ont pas été une invention des nations européennes.
Les Arabo-musulmans sont à l’origine de cette calamité et l’ont pratiquée en grand, du 7e au 16e siècle, pendant près de 1.000 ans, en déportant près de 10 millions d’Africains.
Au total, les Arabo-musulmans auront tué, castré ou déporté près de 17 millions d’Africains.
Ce douloureux chapitre de l’histoire de l’humanité, qu’il est difficile de ne pas qualifier de génocide par massacres, razzias sanglantes puis castration massive, chose curieuse, très nombreux sont ceux qui souhaiteraient le voir recouvert à jamais du voile de l’oubli, souvent au nom d’une certaine solidarité religieuse, voire idéologique.
C’est en fait un pacte virtuel scellé entre les descendants des victimes et ceux des bourreaux, qui aboutit à ce déni. Un silence sélectif entourant le crime arabo-musulman envers les peuples noirs, planait à Durban où on s’est contenté de mettre en accusation les négriers occidentaux, avec demande de repentance et de réparation.
Les participants ont tout simplement réussi, à occulter le rôle et la responsabilité des nations arabo-musulmanes pendant plus de treize siècles sans interruption.
Tidiane N’Diaye (source)

jeudi 18 juin 2009

Les origines de la langue française suite et fin

4) L’évolution accélérée du latin
Pendant les deux siècles qui suivent, la civilisation latine s’étiole : le royaume est divisé entre les fils des rois mérovingiens, déchiré par les luttes intestines.
Ce morcellement territorial favorise la formation de nombreux dialectes. L’Église perd son rôle conservateur de la civilisation et de la langue : évêques et moines maintiennent des écoles qui forment les religieux, mais on n’y apprend guère que quelques prières et formules liturgiques.
Certes il existe encore des lettrés, mais ils emploient volontiers un latin proche du peuple, qu’ils appellent la langue “simple”, “humble”, “inculte” (simplex, humilis, incultus sermo). Selon le spécialiste du latin tardif Michel Banniard, le public de langue d’oïl comprend ce latin simplifié et populaire, déjà très différent de sa langue parlée, jusqu’aux années 750-780 ; le public de langue d’oc garde cette compétence plus longtemps.
5) L’officialisation du français
Au début du IXe siècle, Charlemagne rétablit l’Empire d’Occident. Son influence civilisatrice et la renaissance des lettres latines entraînent paradoxalement l’apparition d’une nouvelle langue écrite, qui deviendra le français.
Charlemagne tente de redonner à ses peuples la civilisation qu’ils ont perdue. Pour aider les moines qui ne comprennent plus le texte de la Vulgate, il fait venir un clerc d’Oxford, Alcuin, qui crée à Tours un enseignement en latin. Il fait ensuite ouvrir de nombreux centres de formation des élites et attire à sa cour les meilleurs intellectuels de son temps.

Les origines de la langue française suite

3) L’INFLUENCE DU GERMANIQUE
La Gaule romaine connaît d’abord une période de stabilité et de prospérité. Mais, dès la fin du siècle des Antonins (192), la vie sociale commence à se disloquer.
Cette tendance s’accentue à partir du IIIe siècle, avec les incursions des Germains : du IIIe au IVe siècles, ils déferlent sur le pays qu’ils se partagent en plusieurs royaumes, wisigoth, burgonde, alaman, franc rhénan et franc salien, tandis que les Gallo-Romains sont cantonnés dans le bassin parisien et la Bretagne.
Menés par Clovis, l’un de ces peuples germaniques, les Francs Saliens, occupe le royaume gallo-romain en 486, bat les Wisigoths en 507 et absorbe le royaume des Burgondes, en 534. Il se produit alors un fait linguistique assez rare : contrairement à ce qui s’est passé lors de la colonisation latine, c’est la langue dominée, le latin, qui demeure la langue officielle.
Les raisons de son maintien sont religieuses et peut-être politiques : pour se concilier les évêques dans la lutte qu’il voulait entreprendre contre les Wisigoths, de religion arienne, ou par conviction personnelle, Clovis se convertit au christianisme, religion officielle des Romains depuis 312. Ce faisant, les Francs obtiennent l’appui des Gallo-Romains, mais ils acceptent aussi le latin comme langue religieuse.
Des raisons culturelles expliquent aussi l’adoption du latin.

La prise du pouvoir par les bolcheviques

Lénine n'a jamais dits aux bolcheviques d'arracher le pouvoir des mains du tsar. Il savait pertinemment que c'était impossible. Que s'est-il finalement passé ? Le pouvoir en Russie s'est effondré sur lui-même, victime de ses errements, du désastre de la guerre contre l'Allemagne, de l'incompétence de ses dirigeants, du discrédit de la famille impériale «envoutée» par Raspoutine.
Non, les bolcheviques n'ont jamais pris le pouvoir en Russie. Ils n'ont jamais tenté de cueillir le fruit encore vert. Ils se sont contentés d'attendre qu'il pourrisse tout seul et qu'il tombe de l'arbre. Ils savaient aussi qu'à ce moment là, ils ne seraient pas les seuls à vouloir le ramasser. C'était cela le moment décisif, cette période d'anarchie totale où un souffle de vent pouvait faire basculer l'histoire.

L'exécution du tsar et de la famille impériale signifia le basculement de la Russie dans un autre univers, où les anciennes règles n'avaient plus cours.
Le meurtre du tsar était fait pour annoncer au monde le message suivant : « Il n'y a plus de retour en arrière possible. »
Ces assassinats étaient, pour les révolutionnaires russes, une étape obligée.
Il faut se souvenir de l'axiome qui dit que « la légitimité prime la légalité. »
Jamais les masses ne les suivirent dans leur entreprise de destruction de la dynastie de droit divin dont elles étaient, depuis des siècles, les sujets. Sans la terreur, sans les meurtres de masses exercés sur leur propre peuple, les révolutionnaires ne pouvaient espérer tenir bien longtemps, parce qu'aux yeux de ce peuple, ils n'étaient rien. On ne leur devait aucun respect, aucune autre déférence que celle inspirée par la peur.
Ils ne purent commettre un tsaricide que parce que l'homme qui occupait cette fonction l'avait déjà, aux yeux de la population, largement trahie.

Nous pouvons remplacer la Révolution russe par la Révolution française. Les deux sont identiques.
D'après un texte d'André Waroch

samedi 13 juin 2009

Les origines de la langue française 2) La langue mère : le latin

LA LANGUE MÈRE : LE LATIN
Vers 50 avant notre ère, 100 ans après la Provence, les Romains conquièrent la Gaule. C’est le début de la civilisation gallo-romaine, qui durera environ six siècles.
[Les Gallo-romains sont un ensemble de peuples qui, en Europe occidentale, ont constitué une civilisation spécifique, à l'issue de la Guerre des Gaules jusqu'à l’avènement des Francs. D’origine ou de civilisation celtique pour la plupart, ils étaient notamment localisés sur le territoire de la Gaule, selon les définitions de leurs voisins romains.]
Bien que la gaule reste une zone de faible immigration romaine et que les Romains ne cherchent pas à imposer leur langue dans les pays conquis, les Gaulois adoptent progressivement le latin, tant pour communiquer avec le peuple dominant qu’à cause de la supériorité culturelle et politique des Romains.
Les élites, notamment, sont romanisées : elles accèdent à la citoyenneté romaine et envoient leur enfants suivre un enseignement supérieur latin dans les écoles d’Autun, de Marseille, de Bordeaux, de Lyon, de Toulouse ou de Reims. Ainsi le latin devient langue officielle sur le territoire gallo-romain, tandis que le gaulois demeure la langue maternelle des populations colonisées.
Le latin parlé en Gaule est un latin plus tardif que le latin classique. C’est aussi une langue non littéraire, outil de communication du plus grand nombre, très simplifiée et très familière, avec des formes expressives, voire argotiques.
Deux phénomènes évolutifs coexistent. D’une part, les Gaulois emploient volontiers des mots argotiques, qui ont d’abord été des expressions imagées : tête a eu pour premier sens “pot cassé”, jambe signifiait “paturon du cheval”, épaule vient d’”épaule d’agneau”, épée désignait une “latte de bois”.
D’autre part, dans toute la Romania, selon une évolution naturelle au cours des siècles, les locuteurs du latin tardif adoptent dans la langue standard des tours populaires. Par exemple, on étoffe les mots en généralisant les diminutifs : auris remplacé par auricula (ureche en roumain, orechio en italien, oreja en espagnol, oreille en français), agnus par agnellus (agneau).
On substitue des formes plus simples aux verbes difficiles : ferre remplacé par portare (porter) ; ou on choisit des formes plus étoffées : ire (aller) remplacé par ambulare (aller, nous allons) et vadere (je vais).
Outre la profonde évolution de sa prononciation, le latin tardif se caractérise aussi par la disparition de la déclinaison, la création des articles, la généralisation des prépositions, l’extension des auxiliaires du verbe, l’apparition de nouvelles formes de futur.
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Pierre-Joseph Proudhon Un socialiste politiquement très incorrect...


Que serait une pensée politique rivée aux seuls échos d'une actualité tonitruante ? Il faut chercher plus loin et voir plus haut que les brutales assertions des manipulateurs de la pensée unique. A l'heure où la démocratie humanitaire se prétend la seule référence morale, unanimement valable pour le monde entier, il n'est certes pas mauvais de mettre son nez dans les ouvrages de quelques penseurs, dont on saura apprécier la différence. Proudhon ne fut pas seulement un militant et un écrivain, ce fut aussi, à sa manière, une sorte de prophète. La chute de l'Union soviétique ne nous à certes pas débarrassé du marxisme, auquel croient encore tant d'intellectuels occidentaux, alors que le rêve confus des Russes devient de mélanger socialisme, nationalisme et panslavisme. Plus que jamais, il importe de connaître celui qui fut le grand rival de Karl Marx et dont la vision n'est pas aussi démodée que voudraient le faire croire ses adversaires libéraux et communistes depuis plus d'un siècle. Dans un monde dominé par un étatisme d'autant plus centralisé et redoutable qu'il devient universel, les idées de Proudhon peuvent surprendre, mais on ne peut ignorer le sens à la fois révolutionnaire et conservateur qu'il donne à un "fédéralisme" qui n'est certes pas une utopie, mais peut-être une véritable vision à la mesure des défis gigantesques que nous connaissons aujourd'hui.
Si le terme même d'enracinement recouvre de solides réalités, le cas de Jean-Joseph Proudhon, reste exemplaire. Il le précisera lui-même : « Je suis né à Besançon, le 15 janvier 1809, de Claude-François Proudhon, tonnelier, brasseur, natif de Chasnans, près de Pontarlier, département du Doubs, et de Catherine Simonin, de Cordiron, paroisse et Burgille-les-Marnay, même département. Mes ancêtres de père et de mère furent tous laboureurs francs, exempts de corvées et de main-mortes, depuis un temps immémorial ».
D'une famille trop pauvre pour poursuivre des études, cet enfant particulièrement doué renonce à l'Université pour devenir ouvrier typographe. De retour de son "Tour de France" traditionnel, il fonde une imprimerie avec deux de ses compagnons.
Après avoir publié des brochures jugées révolutionnaires, il sera élu député en 1848.
Sous le Second Empire, il connaît la prison et l'exil, mais ne renonce jamais à des idées qui lui vaudront une tenace pauvreté et une grande solitude.
Ce n'est certes pas lui qui sera un profiteur de n'importe quel système politique et son socialisme ne sera jamais alimentaire :
« Créer de la richesse, faire de l'argent, s'enrichir, s'entourer de luxe, est devenu partout une maxime de morale et de gouvernement. On est allé jusqu'à prétendre que le moyen de rendre les hommes vertueux, de faire cesser le vice et le crime, était de répandre partout le confort, de créer une richesse triple ou quadruple : à qui spécule sur le papier, les millions ne coûtent rien ».
Aussi son jugement sur la société de son temps - lui qui a connu la monarchie, la république et l'empire - est impitoyable : « On a remarqué que les plus fougueux démocrates sont d'ordinaire les plus prompts à s'accommoder du despotisme, et réciproquement que les courtisans du pouvoir absolu deviennent dans le même cas les plus enragés démagogues ».
Son action n'est pas tant celle d'un conspirateur, comme Blanqui, mais d'un doctrinaire. Certes, ses idées ne sont pas exemptes de contradictions, mais n'en sont que plus vivantes et plus libres.
Contre le totalitarisme, contre la centralisation, contre l'impérialisme, il recherche un équilibre dynamique entre le spiritualisme et le matérialisme, entre la liberté et l'autorité, entre le rêve et l'action, entre le droit et la justice, entre la révolution et la tradition.
Il n'y a pas finalement de "doctrine" proudhonienne, mais une manière proudhonienne d'aborder la vie des hommes et des peuples.
Toute sa trop courte existence - il mourra à Paris le 19 janvier 1865, à cinquante-six ans, après une vie militante et familiale exemplaire - il s'affirme à contre-courant de toutes les idéologies et de toutes les illusions dominantes. Un de ses disciples du XXe siècle, le trop méconnu Alexandre Marc, dira de lui qu'il fut grand frondeur devant l'Eternel scissionnaire opiniâtre, "non-conformiste" farouche.
Aussi est-il difficile, à plus d'un siècle de distance ; de le situer facilement par rapport à une "gauche" et à une "droite", qu'il avait tendance à récuser, mais aussi parfois à con joindre, Libre-penseur dans tous les sens du terme, il s'est voulu finalement une sorte d'aventurier de la pensée, un défricheur et un éveilleur.
Celui qui devait si bien le comprendre et le poursuivre, le grand Péguy, allait, mieux que tout autre, définir le rôle de tels "prophètes" : « Une grande philosophie n'est pas celle qui prononce des jugements définitifs, qui installe une vérité définitive. C'est celle qui introduit une inquiétude qui ouvre un ébranlement ».
Ainsi l'œuvre de Proudhon est, plus qu'un jugement sur la société de son temps, une incitation à agir. En ce sens, ce doctrinaire du travaillisme français est le maître du vieux Sorel et des socialistes prolétariens, qui devaient tant se heurter aux socialistes parlementaires au début de notre siècle. Il a parfaitement précisé le sens de son "enseignement" : « Faire penser son lecteur, voilà, selon moi, ce qui dénote l'écrivain consciencieux ».
La démarche politique et morale de toute sa vie va le conduire de l'anarchie, qu'il professait vers 1840, à l'idée de "fédération", qui sera son grand apport à une nouvelle vision de monde.
Partisan résolu de toutes les diversités - on dirait aujourd'hui : de toutes les identités - il refuse l'uniformité, le nivellement, l'indifférencié. Les familles, les communes, les provinces, les Etats, doivent s'unir ; se "fédérer", mais non disparaître. Il l'affirme sans ambages : « Le système fédératif est à l'opposé de la hiérarchie ou centralisation administrative et gouvernementale par laquelle le distinguent, ex aequo, les démocraties impériales, les monarchies constitutionnelles et les Républiques unitaires ».
On imagine aujourd'hui quel type d'Europe il aurait souhaité et quelle caricature il en aurait refusée.
Certains de ses propos tomberaient sans doute de nos jours sous le coup de la loi. Ceux-ci par exemple : « Qu'importe aux étrangers le despotisme gouvernemental. Ils ne sont pas du pays ; il n 'y entrent que pour l'exploiter, aussi le gouvernement a intérêt à favoriser les étrangers dont la race chasse insensiblement la nôtre. » Ou encore : « La gloire d'un peuple, c'est de faire de grandes choses, en conservant la pureté de son sang, de son individualité, de sa tradition, de son génie ».
Comme le disait admirablement le résistant Alexandre Marc, au lendemain de la dernière guerre : « Notre monde a besoin de Proudhon... comme on a besoin de lumière, d'air pur, d'eau fraîche, de pain franc, de camaraderie, d'amitié virile, d'espérance ».
Jean MABIRE National Hebdo du 15 au 21 avril 1999

Des espions de la STASI avec la CIA

On croyait tout savoir sur la STASI, la police secrète de l'Allemagne communiste, le pire ramassis de mouchards, d'espions et de tortionnaires après celui du KGB. De fausses révélations en confidences truquées, en particulier de la part de l'actuelle idole trotskiste, l'ex-général Markus Wolff, stalinien forcené, puis gorbatchévien malchanceux, on s'imaginait ne plus rien avoir à apprendre sur ses coups tordus, ses succès et ses échecs. En fait, l'essentiel demeurait dissimulé, tout en n'étant pas perdu pour tout le monde. Le pot aux roses - c'est Ie cas de le dire, on va le voir - a été découvert il y a peu.

Infiltration et chantage
1990, l'univers communiste s'effondre comme un château de cartes. Les officiers les plus malins de la STASI, le sinistre staatssicherheitsdients de la "Prusse rouge", pensent à leur avenir. A Washington, la CIA s'en préoccupe aussi. Les deux réflexions finissent par se rencontrer. Les colonels est-allemands, pas fous, n'ont pas détruit, fin 1989, les dossiers les plus explosifs qu'ils détiennent. La CIA le sait, et souhaite les récupérer, pour un usage bien précis. Grâce à la magie du billet vert, tout s'arrange. Les responsables principaux de la STASI vendent à la CIA leur fichier et, des dossiers, parmi les plus brûlants. Le nom de code de ce marchandage était "Bois de rose".
Près d'une décennie plus tard, en 1998, soucieux de rester sur le devant de la scène les médias, le tristement fameux ci-devant chef de la STASI, Markus Wolff, fit un beau jour des confidences à la télévision allemande. Il révélera en particulier qu'il avait disposé d'agents autour du pape, en plein Vatican. Il souleva un franc scepticisme, et l'interprétation la plus courante fut qu'il affabulait. D'autant plus qu'on ne trouvait aucune trace dans les archives disponibles d'une telle infiltration. Mais les milieux réellement "bien informés" donnaient discrètement à entendre que la CIA était parfaitement au courant. Cependant, le silence retomba quelques mois après le pavé dans la mare jeté par Markus Wolff.
Début janvier de cette année, nouveau coup de théâtre, cette fois technique. Des spécialistes est-allemands parvenaient à casser le code utilisé par la STASI pour correspondre avec ses espions à l'Ouest. Certains agents jamais repérés étaient alors identifiés. Surtout, les décryptages permettaient de vérifier que toutes les "rumeurs" en provenance de la CIA reposaient sur un fondement très sérieux. Les mouchards au Vatican, c'était du sérieux, Markus Wolff n'avait pas affabulé. Les deux informateurs jusqu'ici identifiés portaient les noms de code de "Saint-Antoine" et d'"Illumination''. L'un d'eux, cadre de l'Agence de presse du Vatican, avait été recruté par la STASI dès 1960.
Détenant la preuve que les Américains en savaient très long, et n'avaient rien transmis à ses services, le gouvernement allemand a réclamé officiellement à Washington la transmission d'une copie des archives de la STASI remises en 1990 à la CIA. Sans le moindre succès : la CIA a l'intention, même pas dissimulée, de continuer à faire chanter les anciens agents de la STASI qu'elle a identifiés, afin de continuer à les employer au même travail, à son profit maintenant. On dit, à Berlin, que plusieurs "personnalités" françaises seraient dans ce cas.
R.L.D. National Hebdo du 15 au 21 avril 1999

Les origines de la langue française :

Article de 1997, paru dans “Pour la Science” – Extrait 1
On n’a jamais cessé de parler latin en France, mais un double phénomène de créolisation dû au bilinguisme des Gaulois, puis des Francs, a engendré une toute autre langue, le français. Nous retraçons ici l’histoire de la langue officielle, depuis ses origines.
Bien que les fouilles montrent que le territoire de l’actuelle France était très peuplé, on n’a que peu d’éléments sur les ethnies qui l’ont occupé avant l’installation des Gaulois, et les témoignages linguistiques ne remontent qu’à 600 ans avant notre ère. Les peuplades dont nous connaissons l’existence à cette époque, Ligures et Ibères, n’ont pas eu d’influence notable sur la langue française.
Seuls quelques mots des Grecs, installés en petites colonies sur le pourtour méditerranéen, sont passés en français par l’intermédiaire du provençal. Les noms de lieu surtout témoignent de leur passage : Heracles Monoikos, “Hercule le solitaire”, a donné Monaco. (Théa) Nikaia, “la déesse de la victoire”, Nice. Antipolis, “la ville d’en face”, Antibes. Et on pourrait multiplier les exemples.
L’INFLUENCE GAULOISE
Les premiers habitants dont la langue a réellement marqué le français sont les Gaulois, un peuple celte.
Originaires d’une région correspondant aux actuelles Bavière et Bohème, ils occupent progressivement la majeure partie de l’Europe de l’Ouest, et parviennent vers 500 avant notre ère, jusqu’à cette péninsule du bout de l’Europe, la future France.
La langue des Gaulois est divisée en nombreux dialectes, mais garde une certaine unité, comme leurs coutumes et leur religion. On peut d’ailleurs se demander si tous parlaient gaulois dans les régions celtophones et s’il ne restait pas des groupes parlant d’autres langues. A l’inverse, l’archéologue Colin Renfrew envisage que les Celtes aient reçu, sur place, leur langue et leur culture de populations néolithiques déjà indo-européennes depuis des millénaires.
Le gaulois a survécu à la conquête romaine jusqu’au IVe siècle, voire plus. Par ce contact prolongé, il a quelque peu transformé le latin parlé en Gaule. Ainsi, il est possible, quoique contesté, que le son que nous écrivons u et le maintien du s final – notre marque de pluriel – soient dus à ce substrat gaulois.
En outre, le gaulois a laissé dans le lexique français beaucoup de termes ruraux, se référant :
• aux travaux des champs : sillon, glaner, javelle, soc, charrue, ruche
• à la configuration du terrain : marne, grève, lande, boue, bourbier, galet, quai, talus
• des noms d’animaux et de plantes : bouleau, bruyère, if, chêne (l’arbre sacré des druides), mouton, saumon, lotte, alouette, bouc,
• quelques noms de mesures anciennes : arpent, boisseau, lieue
• ainsi que des termes domestiques (la langue maternelle n’est-elle pas la langue de la mère ?) dont le plus bel exemple est le verbe bercer.
Certains termes témoignent des supériorités techniques des Gaulois, dans la brasserie (cervoise, brasser, brasserie), dans la fabrication des chariots (char, charpente, benne, jante) et dans les vêtements : la chemise et le pantalon long (braies) des Gaulois ont été adoptés par les Romains.

A venir : “La langue mère : le latin
(Merci à Bart Vador)
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vendredi 5 juin 2009

“La colonisation : une entreprise ruineuse”


« Les colonies sont un inutile fardeau et la France s’est épuisée en construisant en Afrique 50 000 kilomètres de routes bitumées, 215 000 kilomètres de pistes carrossables en toutes saisons, 18 000 kilomètres de voies ferrées, 63 ports équipés, 196 aérodromes, 2 000 dispensaires modernes, 600 maternités, 220 hôpitaux dans lesquels les soins et les médicaments sont gratuits.

En 1960, 3 800 000 enfants des colonies africaines sont scolarisés et, dans la seule Afrique noire, 16 000 écoles primaires et 350 écoles secondaires (collèges ou lycées) fonctionnent. En 1960 toujours, 28 000 enseignants venus de France, soit le huitième de tout son corps enseignant, exercent sur le continent africain.

Pour la seule décennie 1946-1956, le pays dépense en infrastructures, dans son empire, la somme colossale de 1 400 milliards de francs de l’époque ! »

Bernard Lugan, God bless Africa. Chap.2, 4e partie “La colonisation : une entreprise ruineuse”. Editions Carnot, 2003.
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jeudi 4 juin 2009

Edouard Herriot au pays des soviets



En 1932-33, une famine artificielle organisée par le pouvoir stalinien en Ukraine causa plusieurs millions de morts. La nouvelle ayant commencé à filtrer en Occident, les organisations procommunistes organisèrent une opération d’intoxication pour rassurer l’opinion. C’est ainsi que durant l’été 1933, le gluant politicien radical Edouard Herriot se rendit en URSS pour cautionner la version des autorités soviétiques (probablement avec l’approbation du gouvernement français, soucieux de s’assurer une « alliance de revers » contre l’Allemagne).
Herriot déclara avec satisfaction :
« [Je n’y ai vu que] des jardins potagers de kolkhozes admirablement irrigués et cultivés. Voici, chargées de raisins, les vignes du plant français. Les récoltes décidément sont admirables ; on ne sait où loger les blés. (...) J’ai traversé l’Ukraine. Eh bien ! je vous affirme que je l’ai vue tel un jardin en plein rendement. »
Quant à Charles Alphand, ambassadeur de France à Moscou, qui accompagnait Herriot en Ukraine, il envoya à Paul-Boncourt (le ministre des Affaires étrangères, qui était en train de négocier un rapprochement avec l’URSS) un télégramme affirmant que les rumeurs de génocide n’étaient que « des racontars colportés par les ennemis du régime ».
Pourtant, la vérité avait déjà atteint les Etats-Unis, comme le montre l’article suivant :
« La veille du jour où la délégation était attendue, on a mobilisé à deux heures du matin toute la population de Kiev aux fins de nettoyer les rues principales et de décorer les maisons. Dix mille personnes se ruent au travail, et tentent de donner à la ville qui est dans un état de saleté et de négligence repoussante, un aspect à peu près européen. Tous les offices de répartition de vivres : coopératives, etc., sont fermées, les queues devant les magasins sont interdites, les hordes d’enfants abandonnés, les mendiants, les faméliques disparaissaient comme par enchantement de la circulation. Au carrefour des rues on voit la milice à cheval caracoler sur des montures reluisantes dont les crinières sont parées de rubans blancs. Un spectacle comme Kiev n’en avait jamais vu et comme elle n’en reverra probablement jamais. »
(article paru dans le journal juif new-yorkais Forward, en 1933)
Dans son livre L’Histoire trouée (L’Atalante, 2004), Jean-Louis Panné ajoute concernant le voyage d’Herriot :
« Dans son livre Orient (Hachette, 1934) qui se présente comme le compte rendu de son voyage, Herriot qui le plus souvent se borne à recopier les textes de la propagande soviétique, fait l’apologie de la politique du Plan quinquennal. Il ment en toute conscience sur la famine puisqu’il a parfaitement saisi que son voyage a fait l’objet d’une minutieuse préparation de la part des autorités soviétiques et, bien entendu, de la police secrète : la Guépéou. Le livre de Sophie Cœuré donne toute l’arrière-histoire de cet épisode fondateur de la négation. »
Voici deux autres exposés sur cette imposture d’Herriot (et du gouvernement français, qui préférait manifestement la « Realpolitik » au « droit d’ingérence » humanitaire) :

COMMENT HERRIOT FUT PROMENE EN URSS
Edouard Herriot, chef du parti radical et maire de Lyon, fit un voyage en URSS à la fin de l’été 1933, et joua, pour sa part, avec un brio certain, le rôle de l’idiot utile, si cher à Lénine.
Du 26 au 31 août, Herriot va parcourir cette Ukraine que la faim, la misère et la collectivisation sont en train de vider peu à peu de ses habitants. Ce politicien que l’on disait si habile, si fin (comme en témoignent certaines de ses œuvres littéraires) fut victime, de la part des Soviets, du plus sinistre des canulars.
On lui fit en effet découvrir une fausse URSS, où les ouvriers et les paysans étaient des agents du NKVD déguisés. A Odessa, Kiev, il visita des entrepôts de tracteurs et des usines amoureusement préparées en vue de cette visite. Il alla dans les kolkhoses, demanda à voir un village éprouvé par cette famine dont la nouvelle avait filtré jusqu’en Occident : on lui fit traverser le plus pimpant des villages, spécimen aménagé spécialement pour les touristes occidentaux.
Visitant une cantine, il goûta la soupe et s’exclama : « Je puis certifier que la soupe est excellente. S’il en est ainsi de tout, c’est un restaurant digne de Lyon, la ville la plus gourmande de France ». Pendant ce temps, des miliciens en armes tenaient hors de sa vue les mendiants et les bandes d’enfants faméliques.
« Lorsqu’on soutient que l’Ukraine est dévastée par la famine, permettez-moi de hausser les épaules », déclara-t-il encore. Certains des Français qui l’accompagnaient s’étonnèrent cependant d’avoir aperçu, par les fenêtres du train, des tas de hardes à forme vaguement humaine, au bord des routes : c’étaient en fait les cadavres des affamés tombés d’épuisement.
Herriot, lui, ne voit rien d’autre que ce que ses mystificateurs lui présentent. Celui que Léon Daudet appelait « l’imposteur chaleureux » avait lui-même été la consentante victime d’une imposture.
Il n’est pas étonnant que ce militant de France-URSS, qui avait été à l’origine de la reconnaissance par la France de la Russie soviétique, ait pu passer pour un « colonel honoraire de l’Armée rouge ». Ce n’était qu’un canular remarquablement monté par P.-A. Cousteau. Mais Herriot avait bien mérité de l’URSS. Et ce titre n’avait pas été usurpé.
(Extrait de la brochure de Francis Bergeron, Le Goulag avant le Goulag, Cahiers du Cices, 1987)
[Le texte est illustré par plusieurs dessins de la presse de l’époque. Dans l’un de ces dessins, on voit une voiture traversant à toute vitesse la campagne ukrainienne et Herriot retenant son chapeau ; un accompagnateur soviétique lui dit : « Si monsieur le président le demande, nous pourrions ralentir jusqu’à 100 km à l’heure ! ». Dans un autre dessin, Herriot descend d’un train et s’adresse à un homme en uniforme : « Je suis plein d’admiration pour votre pays, pour votre régime… » – et l’homme répond : « Je vous demande pardon, M. le Président, vous êtes arrivé en France. »]

LE COMMENTAIRE DE L’HISTORIEN ROBERT CONQUEST
Edouard Herriot, le célèbre radical-socialiste français qui fut deux fois président du Conseil, se rendit en URSS en août et en septembre 1933. Il passa cinq jours en Ukraine ; son emploi du temps fut partagé entre des réceptions, des banquets officiels et une visite guidée. A l’issue de ce séjour, il crut pouvoir affirmer qu’il n’y avait pas de famine et il accusa des éléments poursuivant une politique antisoviétique d’en faire courir le bruit. Le 13 septembre 1933, la Pravda put donc écrire qu’« il avait catégoriquement démenti les mensonges de la presse bourgeoise à propos d’une famine en URSS ».
Ces commentaires, émanant d’un homme d’Etat fort connu, semblent avoir eu une grande influence sur l’opinion européenne. L’irresponsabilité dont Herriot fit preuve dut grandement encourager Staline à miser sur la crédulité occidentale, et il allait en abuser avec beaucoup d’efficacité quelques années plus tard.
(Extrait de Robert Conquest, Sanglantes moissons, dans La grande terreur, Robert Laffont, collection « Bouquins », 1995, pp. 338-340)
On sait maintenant que la collectivisation en Ukraine fit entre quatre et sept millions de morts… L’historien Nicolas Werth estime que cette famine a fait entre six et sept millions de victimes. Etienne Thévenin donne les mêmes chiffres pour l’Ukraine et ajoute qu’il y eut deux à trois millions de victimes au Kouban, au Caucase du Nord et dans la basse vallée de la Volga.
Jean-Louis Panné écrit :
« Ce furent entre 8 à 10 millions d’individus : hommes, femmes, enfants qui disparurent en un temps extrêmement réduit. Nous sommes dans un ordre de grandeur proche de celui des pertes militaires de la Première Guerre mondiale qui fit 8,5 millions de morts. C’est dire le caractère extraordinaire de cette famine. » (L’Histoire trouée, 2004)
Le 21 février 1936, Herriot (« l’imposteur chaleureux », comme l’appelait Léon Daudet) récidiva en faisant un grand discours devant la Chambre des députés, pour recommander la ratification du pacte franco-soviétique. Alors que le régime léniniste puis stalinien avait déjà exterminé plusieurs millions de personnes (et pas seulement en Ukraine), la France n’hésitait pas à s’allier à ce régime génocidaire pour défendre ses intérêts égoïstes – en réalité par crainte et par jalousie de l’Allemagne hitlérienne, qui n’avait encore exterminé personne (hormis la « purge » de la Nuit des longs couteaux, certes brutale, mais sans commune mesure avec la répression stalinienne).
Il est vrai que le socialiste fabien George Bernard Shaw fut lui aussi dupé de la même manière par les autorités soviétiques. Après une visite (tout aussi « arrangée ») en Ukraine, il déclara en 1932 : « Je ne vois pas une seule personne sous-alimentée en Russie, jeune ou vieille ».
Un autre politicien français accepta une invitation du pouvoir soviétique en septembre 1933 : Pierre Cot. En relation avec les autorités soviétiques depuis 1926, Pierre Cot était tellement prosoviétique que le journal Le Populaire le surnomma « Cot, Cot, Cot… cosaque ». Pierre Cot fit l’éloge du système soviétique et de sa « planification » (une idée à la mode à l’époque), et parla de la nécessaire « coopération franco-soviétique » ; il exprima les mêmes opinions devant le Conseil des ministres dès le 23 septembre, puis dans une conférence de presse, mais garda un silence total sur la famine en Ukraine. L’action de Herriot et de Cot visait (et réussit) à détourner l’attention de l’opinion de la famine, en accord avec les autorités soviétiques (qui versaient aussi des sommes d’argent importantes à plusieurs grands journaux français, comme on le sait aujourd’hui. Parmi ces journaux figuraient Le Temps, L’Œuvre, L’Ere nouvelle, etc. C’est Le Temps qui reçut le plus d’argent soviétique (environ 40.000 francs mensuels). Voir le livre de Sabine Dullin : Des hommes d’influence. Les ambassadeurs de Staline en Europe, 1930-1939 (Payot 2001).
Quant au journaliste Walter Duranty, envoyé du New York Times à Moscou, il relaya impudemment les pires désinformations soviétiques, niant toute famine en Ukraine. Pour ce travail de propagandiste (il nommait Staline « le plus grand homme d’Etat vivant »), il reçut le Prix Pulitzer en 1932…
Le génocide ukrainien (l’« Holodomor ») est maintenant officiellement commémoré par l’Etat ukrainien, qui a retenu le chiffre de quatre millions de morts. Il s’agit en fait d’une estimation minimale, et on remarquera que les autorités ukrainiennes ont soigneusement évité d’approcher du chiffre de six millions, pour ne pas fâcher le judaïsme organisé, gardien du dogme de l’Holocauste unique et officialisé.
Nous terminerons par une description d’Edouard Herriot, dans un livre d’un journaliste lyonnais bien connu :
« A la grande terreur de Césarine, sa gouvernante, ‘le Président’ ne se serait pas couché avant d’avoir absorbé un en-cas qui n’était jamais moins qu’une énorme part de civet à la crème ou un cervelas truffé ‘pour six’. Tout occupé à satisfaire cette fougueuse boulimie – et d’autres passions dont sa robuste nature était perpétuellement avide – le maire de Lyon était plus soucieux de digestion que de gestion. » (Pierre Mérindol, Lyon ou le sang et l’argent, 1987)
Et c’est ce Gargantua qu’on envoya enquêter sur la grande famine en Ukraine…
Alain Bougrat http://www.voxnr.com/