samedi 28 mars 2015

Conférence - L'eurasisme face au libéralisme

Georges Feltin-Tracol « Thierry Maulnier, un itinéraire singulier »

Georges Feltin-Tracol (Europe Maxima, Réfléchir&Agir, Unité Normande) est un stakhanoviste de l’écriture. Après la sortie de En liberté surveillée chez Synthèse Nationale et fort d’une œuvre qui grandit d’années en années, le voici de retour avec un opuscule qui fait la part belle à un auteur peu connu : Thierry Maulnier.
Jacques Talagrand de son vrai nom, figure des années 30, est, comme l’indique le titre de cet ouvrage, un personnage au parcours singulier. Normalien qui aura comme amis et camarades de promotion un certain Robert Brasillach et son futur beau-frère, Maurice Bardèche, proche collaborateur de l’Action Française via sa participation à L’étudiant Français mais Nietzschéen dans l’âme, il fera partie de ce mouvement que l’on nomme « les non-conformistes des années 30 ». Passionné par le théâtre et doté d’une plume tranchante comme une lame de rasoir, ce grand amateur de sport et de félins, journaliste pour le Figaro jusqu’à sa mort, travaillera avec Dominique Venner au sein de l’Institut d'études occidentales mais également au GRECE.
Georges Feltin-Tracol retrace chronologiquement la vie et l’itinéraire (meta)politique de Thierry Maulnier en s’appuyant sur de nombreuses sources et gagne le pari de rendre le tout vivant et d’éveiller chez le lecteur une certaine curiosité pour ce mouvement, « les non-conformistes des années 30 », moins connus que son pendant teuton qu’est la « Konservative Revolution ». La partie consacrée aux activités de Maulnier lors des heures les plus « sombres » de notre histoire est très instructive quant à la complexité de cette époque trop souvent envenimée par un manichéisme crétin qui est, le plus souvent, imposé par des historiens pas si impartiaux que ça…
Thierry Maulnier, un itinéraire singulier ne saura sans doute pas contenter les experts des idées politiques des années 30 certes, mais ce n’est pas le propos de ce livre. S’adressant aux jeunes générations et aux curieux qui désirent parfaire leur culture politique sans vouloir approfondir à l’extrême, l’ouvrage de Georges Feltin-Tracol remplit son rôle à merveille. Espérons que l’auteur poursuive cette démarche avec d’autres essaies du même genre !
« Conservateur, voilà un mot qui commence bien mal. » Thierry Maulnier
Donatien / C.N.C.

La doctrine sociale de l'Eglise et l'écologie

Stanislas de Larminat a été sollicité pour analyser l’approche du Compendium en matière d’écologie chrétienne par l’« Observatoire international Cardinal van Thuan ». Cet organe a été fondé par Mgr Crepaldi, Archevêque de Trieste et ancien secrétaire du Conseil Pontifical Justice et Paix. A ce titre, son fondateur a été un des principaux rédacteurs du Compendium de la Doctrine sociale de l’Église. Une version française est accessible ici. Ecologie humaine, écologie sociale, croissance, développement durables, OGM, nucléaire, le problème de la gouvernance mondiale..., l'article aborde un certain nombre de sujets d'actualité sous l'angle du Compendium de la doctrine sociale de l'Eglise. En voici la conclusion :
"La modernité du Compendium et le concret de son contenu donnent à toute personne, ayant une sensibilité écologique, des éléments de réponse aux questions qu'elle peut se poser.
Le Compendium ne rentre pas dans les détails techniques qui ne sont pas de sa compétence. En effet, le Concile recommandait déjà aux laïcs de ne pas attendre de leurs pasteurs -ni donc duCompendium- qu’ils « aient une compétence telle qu’ils puissent leur fournir une solution concrète et immédiate à tout problème, même grave, qui se présente à eux ».
Jean-Paul II ne souhaitait pas que l'éducation à la responsabilité écologique s'appuie sur le « désir vague d’un retour au "paradis perdu"». C'est pourquoi le Compendium rappelle la promesse divine « d'une demeure nouvelle ». Cette espérance doit stimuler notre travail relatif aux réalités présentes (§ 56). Le Compendiuminsiste alors sur les grands principes qui doivent guider l'action humaine en matière écologique comme en matière sociale ou économique : le bien commun, la destination universelle des biens et l'économie du don. Ces principes nous permettent de nous tourner vers la Jérusalem céleste et de vivre, ici bas, ce royaume de justice, de vérité, de paix et d'amour auquel nous sommes déjà promis."

Épopée Québécoise en Amérique #5 - Victoires et défaites (1629-1760)

jeudi 26 mars 2015

L’École des chartes : les gardiens de la mémoire française (Vidéo)

L’École des chartes forme les archivistes-paléographes. Ce sont eux qui veillent sur les archives et les bibliothèques de France. L’École nationale des chartes, créée sous le règne de Louis XVIII par l’ordonnance du 22 février 1821, souffre de sa discrétion. Ils sont pourtant les gardiens de la mémoire française.
À l’ombre des arbres de la place de la Sorbonne, sirotant des cafés aux terrasses des bistrots, rares sont les étudiants qui connaissent l’École des chartes. Pourtant, jusqu’en octobre dernier, elle se trouvait juste sous leurs yeux : au 19 rue de la Sorbonne. Voilà 117 ans que cette institution formait les plus brillants esprits au coeur même de la célèbre université du Quartier latin. Pour retrouver sa trace, il faut désormais changer de rive et prendre la direction de la rue de Richelieu. Les chartistes y ont investi un bâtiment plus moderne, à proximité immédiate de la Bibliothèque nationale de France.
Méconnue du grand public, elle jouit cependant, à l’image de l’École normale supérieure ou de Polytechnique, du statut de grande école. Signe de sa qualité, elle peut se vanter d’un prestige important à l’étranger, où elle a été souvent imitée. Tous les ans, après deux années de classes préparatoires, plusieurs centaines de candidats tentent leur chance aux concours d’entrée… pour une vingtaine de places. Ces dernières sont réparties à travers deux formations : une plus classique et centrée sur l’histoire (le latin est obligatoire), dite filière A, et une autre proposant des matières plus diversifiées, dite filière B. [...]

Les Amérindiens AVANT la colonisation européenne

Les Amérindiens AVANT la colonisation européenne

Volonté générale et intérêt national

Il faut lire Renan, dont la pensée n'a été revolutionnaire qu'en matière religieuse selon Maurras.
Le président des États-Unis n'a pas fait la nation, tandis que le roi a fait la nation. Le roi n'est pas une émanation de la nation ; le roi et la nation sont deux choses ; le roi est en dehors de la nation. La royauté est ainsi un fait divin pour ceux qui croient au surnaturel, un fait historique pour ceux qui n'y croient pas. La volonté actuelle de la nation, le plébiscite, même sérieusement pratiqué, ne suffit pas. L'essentiel n'est pas que telle volonté particulière de la majorité se fasse ; l'essentielle est que la raison générale de la nation triomphe. La majorité numérique peut vouloir l'injustice, l'immoralité ; elle peut vouloir détruire son histoire, et alors la souveraineté de la majorité numérique n'est plus que la pire des erreurs.
C'est, en tout cas, l'erreur qui affaiblit le plus une nation. Une assemblée élue ne réforme pas. Donnez à la France un roi jeune, sérieux, austère dans ses moeurs ; qu'il règne cinquante ans, qu'il groupe autour de lui des hommes âpres au travail, fanatiques de leur oeuvre, et la France aura encore un siècle de gloire et de prospérité.
La Réforme intellectuelle et morale
Deuxième partie
Ernest Renan dut aller chercher l'exemple d'un président outre-Atlantique. Joseph de Maistre a dit, rapporte Sisley Huddleston(1), que « la volonté générale est mieux comprise par le gouvernement qu'elle ne l'est par la nation, qui ne sait jamais ce qu'elle veut : c'est une tradition qui vit, qui parle, et qui sait vouloir ». Renan avait bien vu cela ; il avait compris le caractère précieux et exceptionnel du roi, qui, participant à l'action de ses ancêtres, se trouve être comme le père de la nation.
À côté d'un bel éloge de la monarchie, ce texte comporte une véritable mise en cause de la légitimité démocratique : « La majorité numérique peut vouloir l'injustice, l'immoralité. » Nous avons des lois immorales en matière de moeurs, les stupides repentances de nos gouvernants cherchent à détruire l'histoire. Renan ne croit pas au caractère sacré de la loi du nombre.
Il faut lire Renan. On connaît son expression célèbre sur le Code civil, « fait pour un citoyen idéal, naissant enfant trouvé et mourant célibataire ». Dans la préface des Questions contemporaines (1868) où l'on peut lire ces lignes, on trouve également l'expression « banqueroute de la Révolution ».
Nous essaierons d'oublier les sept volumes de l'Histoire des origines du christianisme (1863-1881) pour penser au Renan de La Réforme intellectuelle et morale, des Questions contemporaines, de Qu'est-ce qu'une nation ? (conférence prononcée à la Sorbonne en 1882). Maurras a dit : « La pensée de Renan n'a été révolutionnaire qu'en matière religieuse. » (L'Action Française, 12 mars 1923)
1 - Le Mythe de la liberté. Lyon, H. Lardanchet, 1943.GÉRARD BAUDIN L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2762 – du 1er au 14 janvier 2009

« Shoah — La saga des réparations », de Anne Kling

 Depuis son arrivée aux affaires, le premier ministre grec de gauche Alexis Tsipras exige de Berlin le versement de substantielles réparations au titre de la Seconde Guerre mondiale. Cette revendication a été jusqu’ici rejetée par le vice-chancelier Sigmar Gabriel qui rappelle qu’un traité signé en 1990 par la RFA, la RDA et leurs quatre vainqueurs de 1945, et notamment approuvé par Athènes (qui avait d’ailleurs reçu dès 1960 quelque 115 millions de deutschmarks) avait mis fin à de telles réclamations. On peut comprendre l’insistance de l’équipe Tsipras, instruite par le précédent d’Israël, que l’historienne Anne Kling détaille dans son dernier livre intituléShoah / La saga des réparations et judicieusement illustré par un tableau du préraphaélite britannique J. W. Waterhouse représentant les Danaïdes et leur tonneau.

Menaces, chantages, listes de victimes démesurément gonflées, escroqueries, arnaques et détournements de fonds en tout genre : la « Saga des réparations » telle que nous la relate Anne Kling est riche en rebondissements.(CG)

Repentance ad aeternam
En effet, depuis 1951 et de traités en accords toujours plus léonins, l’Etat hébreu et la diaspora, surtout américaine – donc assez peu frappée par ce qu’il est convenu d’appeler les crimes contre l’humanité – n’ont cessé de pressurer l’Allemagne qui, tout récemment encore, le 6 mars, a consenti par voie législative à verser près d’un demi-milliard de dollars de retraites à environ 40.000 survivants de l’Holocauste employés comme ouvriers (rétribués, fût-ce chichement) dans les ghettos des pays occupés. Cela alors que l’accord de 1975 avait théoriquement clôturé les réparations acceptées en châtiment des « crimes imprescriptibles ».
Pendant les années qui suivirent la guerre, Israël avait repoussé avec horreur toute idée de négociations directes avec la République fédérale ayant succédé au IIIe Reich. C’est donc le Congrès juif mondial (CJM) qui s’y colla, sous l’impulsion de son président longtemps indéboulonnable (1948-1977) Nahum Goldmann le bien nommé puisque tout ce qu’il touchera se transformera en marks. Ce Judéo-Lituanien titulaire de sept passeports différents n’avait, de son propre aveu formulé dans son Autobiographie, subi de la part du régime hitlérien « que la perte de ses meubles et de sa bibliothèque ». Avertissant Konrad Adenauer que la résurrection industrielle et économique de l’Allemagne dépendait de sa repentance et de sa générosité, il obtint du vieux chancelier un discours solennel en forme de mea culpa et le versement à Tel Aviv de 1,5 milliard de dollars censés couvrir « les frais d’installation et de réintégration des 500.000 réfugiés juifs […] accueillis sur la terre promise ». En fait, l’addition ne cessera de monter au fil des décennies pour atteindre le total – officiel, mais sans doute dépassé – de 95 milliards de dollars.
Pour atteindre ce sommet qualifié par Goldmann lui-même d’« astronomique », menaces et chantages avaient alterné, soutenus par les parlementaires états-uniens eux-mêmes aiguillonnés par le très puissant AIPAC, le lobby israélien au Capitole, comme Anne Kling en fournit moult exemples. Un nouvel élan fut donné avec la chute du Mur de Berlin et la disparition de la RDA. Si celle-ci s’était toujours refusée à toute réparation de même que les autres satellites soviétiques, la RFA réunifiée dut reprendre à son compte la dette, avec les intérêts y afférents.
On ne change pas une méthode qui marche et celle utilisée à l’encontre de l’Allemagne allait être reprise à partir de 1995 avec le même succès contre la Confédération helvétique, accusée d’avoir abrité des comptes de nazis et une partie de l’or spolié par eux, mais, surtout, de n’avoir pas montré grande célérité à rechercher, après la guerre, les détenteurs juifs de comptes ou leurs ayants droit. En 1962, des recherches avaient pourtant été entreprises et l’origine de 10 millions de francs suisses identifiés. « Pour près de 7 millions, écrit l’auteur, les héritiers furent retrouvés et quant au reste, soit environ 3 millions, les deux tiers furent remis à la communauté juive suisse et le reliquat à des organisations caritatives ».
Cela ne suffisait pas au successeur de Goldmann (qui s’était mis sa communauté à dos en tenant dans sesMémoires des propos peu politiquement corrects du style « La vie juive est composée de deux éléments : ramasser de l’argent et protester ») à la tête du CJM, le Canadien Edgar Bronfman, dont la famille avait fait fortune au temps de la Prohibition : patron du trust de spiritueux Seagram, le milliardaire exigea carrément 10 milliards de dollars. Epouvantée par les mesures de rétorsion brandies, Berne créa en 1997 un Fonds spécial pour les victimes de l’Holocauste doté de 298 millions de francs suisses et l’année suivante, menacées de devoir fermer tous leurs établissements outre-Atlantique, les banques helvétiques acceptèrent de verser « 1,25 milliard de dollars sur trois ans pour solde de tout compte »… En principe du moins.
Avant la guerre, « la fortune juive s’élevait à 12,1 milliards de dollars de l’époque. Sur cette somme, souligne Anne Kling, 25% étaient susceptibles d’avoir été transférés ou placés dans un endroit sûr. Parmi ces endroits sûrs figurait la Suisse […] mais elle a surtout servi d’intermédiaire vers des destinations bien plus privilégiées comme les Etats-Unis […]. Mais le sujet est resté dans l’ombre et les organisations juives se sont bien gardées de l’approfondir. Voilà une question trop explosive qui se pose [aussi] à l’égard de l’Etat d’Israël, qui n’a jamais permis à une commission de procéder à ce type d’investigations. Pourtant, beaucoup de victimes juives avaient placé leurs avoirs dans l’Etat hébreu en vue d’une future immigration.»
Machine à faire du fric
Les besoins (militaires notamment) de Tel Aviv n’ayant cessé d’augmenter et les pressions des vigilants de la Mémoire s’exacerbant à mesure qu’avec Internet les révisionnistes marquaient des points, le CJM fut épaulé et relayé à partir de 1998 par l’ « International Commission on Holocaust Era Insurance Claims » – en français CIDIEC mais dite Claims – et ses myriades d’avocats. Le racket se poursuivit, le magazine juif américainMoment se félicitant par exemple en septembre-octobre 2012 d’un « règlement de 5 milliards de dollars conclu avec l’Allemagne à propos du travail forcé et d’autres questions, y compris les assurances ». La Claims elle-même admet d’ailleurs que « les compagnies participantes (y compris la française AXA, Paris ayant en outre versé 60 millions de dollars en compensation de la contribution de la SNCF à la déportation vers l’Est) ont contribué pour un total de 550 millions de dollars au remboursement de requêtes qui ne portaient pas de noms ou de requêtes humanitaires (?), en plus des requêtes bien identifiées qui relevaient de leur évidente responsabilité ».
Dans tous les cas, le nombre réel des bénéficiaires se révélant, une fois la facture acquittée, très inférieur aux estimations, le « reliquat » de ces sommes colossales est affecté aux desservants de « la religion de la Shoah » épinglée par Anne Kling : Mémorial de Yad Vashem, musées de l’Holocauste, innombrables Fondations, etc. Ambassadeur chargé depuis 2001 du « suivi des actions engagées par la France pour l’indemnisation de la Shoah », mais oui, S. E. Francis Lott reconnaissait ainsi à Buenos Aires le 21 avril 2004 que « l’argent qui n’a pas pu être restitué [aux survivants ou à leurs descendants] sert à faire revivre et subsister la Mémoire de la Shoah : au total, une somme de 2,578 milliards de francs a été mise à la disposition d’une Fondation pour la Mémoire de la Shoah provenant de l’Etat (1,4 milliard), de la Caisse des dépôts (300 millions), de la Banque de France, de La Poste, des banques (655 millions), des assurances ». Les nombreux Français d’Algérie qui n’ont jamais été indemnisés pour les pertes et les deuils subis du fait du FLN, alors que l’administration et l’armée françaises étaient encore en place après les Accords d’Evian (19 mars 1962) apprécieront…
Les chiffres que relève Mme Kling sont accablants, de même que ses récits des divers détournements de fonds (l’un, à la Claims, porta sur 50 millions de dollars) et escroqueries ayant jalonné cette « Saga », sans parler du train de vie et des émoluments extravagants des dirigeants des bidules organisant le racket. En Suisse, la Commission Bergier chargée d’enquêter sur les supposées spoliations coûta ainsi aux Helvètes 800 millions de francs suisses et Lawrence Eagleburger, ancien président de la Claims, palpait 396.000 dollars par an, plus frais de représentation.
On n’arrête pas la machine à faire du fric : en 2011, signale Anne Kling, des rescapés ont réclamé 21 milliards de dollars à l’Autriche (qui a déjà beaucoup payé) « en réparation des spoliations commises pendant la guerre ». Quant à Tsipras, il persiste à exiger son quintal de chair bien qu’en plein conflit mondial, malgré la guerre des partisans et le blocus exercé par les Britanniques, le IIIe Reich ait envoyé à la Grèce d’importantes quantités d’or pour y juguler une inflation catastrophique (stabilisant ainsi, non sans succès, la monnaie grecque), ainsi que des produits alimentaires pour y combattre la famine menaçante, alors même que le peuple allemand souffrait déjà de la pénurie.
Camille Galic, 22/03/2015
Anne Kling, Shoah / La Saga des réparations, éditions Mithra, février 2015, 256 pages.
Voir sur Polémia du même auteur : Menteurs et affabulateurs de la Shoah

mercredi 25 mars 2015

A propos de l'évoléninisme par Gabriele Adinolfi

Récemment, au cours de mon dernier passage sur Méridien Zéro, j'ai lancé une provocation, soutenant qu'il faudrait que les militants d’aujourd’hui deviennent« evoléninistes ».
Je tiens ici à préciser mon propos.
Evola
Je suis redevable au Baron de beaucoup plus qu'un regard existentiel. Son détachement viril - que j'ai défini comme le marque d'un « existentialisme guerrier » - est composé d'un pessimisme enthousiaste (il a souvent cité Guillaume d'Orange « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ») et d'une discipline stoïque qui n’autorise aucune excuse, aucune désertion quelles que soient les conditions du combat.
Il ne s'agit pas du tout d'une idéologie de la défaite mais d'une égale distance vis à vis du succès et de l'échec, de l'illusion et du désespoir. C'est la loi intérieure qui commande de faire ce qui doit être fait. Bien qu’Evola ait été un alibi pour nombre de paresseux, de lâches et de bras cassés qui ont trouvé refuge dans son pessimisme stoïque sans s'interroger sur ce qu'il signifiait réellement, il nous a laissé un legs bien clair : il faut toujours entreprendre chaque action dans le but de vaincre et il faut s'y appliquer soigneusement avec une précision quasi maniaque.
Dans le même temps, la réalisation intérieure ne se trouve pas dans le résultat de l’acte, mais dans l'épanouissement du Soi dans l'acte, dans la consciente fusion dans l'Etre.
Lénine
Le révolutionnaire communiste est l'homme qui a fait du marxisme quelque chose de concret. Il lui a appliqué une logique d'optimisme guerrier en transformant l'idéologie en instrument de combat. Un peu comme Saint Augustin (“il faut être de ce monde tout en étant d'un autre monde”), bien que sans idée de transcendance, Lénine a appliqué cette apparente schizophrénie à la réalité matérielle. Il a ainsi appris aux cadres politiques une méthode d'action et conféré une mentalité applicable à tout type de confrontation. Il a parfaitement expliqué comment un “révolutionnaire” peut et doit se comporter dans l’espace politique et face aux évènements historiques en demeurant un sujet autonome : ne manquer aucune occasion, ne pas s'isoler ni se diluer.
Lénine explique exactement comment doit se comporter le moine-guerrier communiste. Il va de soi que les repères fondamentaux de l'enseignement léniniste sont particuliers et que je ne les partage pas. Lénine se fonde sur la guerre de classe, l'internationalisme et l'avènement certain du paradis prolétaire. Cette vision “messianique” ne m'appartient pas et ne sera jamais mienne.
Mais les enseignements portant sur la méthode et la mentalité avec lesquelles il faut agir dans le réel restent à mes yeux essentiels. Bien sûr, Lénine est pour la lutte des classes et internationaliste alors que je suis interclassiste et nationaliste (bien que d'une logique à la fois charnelle, civilisationnelle et impériale et donc à la fois nationaliste italien et européen). Même sur ce qu'il définit par “impérialisme” nos positions divergent. Tout d'abord parce que dans son optique il n'y a pas de différence entre impérialisme et Empire, et ensuite parce que les phénomènes les plus intéressants (bonapartisme, fascisme, péronisme) sont imprégnés de ce qui, d'après sa dialectique, serait impérialiste.
Ceci dit, dans la solution corporatiste et socialisatrice du fascisme, je ne vois absolument pas un frein aux aspirations du prolétariat mais plutôt une garantie à ces aspirations, dans la tradition romaine du Tribunat.
Synthèse
Ce que je propose, par une provocation qui n’en est pas tout à fait une, c'est d'assumer les instruments méthodologiques et relationnels du léninisme dans une idée du monde transcendante et marquée par l'existentialisme guerrier d'Evola.
C'est d'utiliser ces instruments au service d'une idée politique bien précise, comme celle que j’ai évoqué plus haut, afin de sortir du simplisme angoissé et des sentiments fragiles, superficiels qui forment aujourd'hui la “pensée” des droites nationalistes.
Nous sommes indiscutablement en présence d'une pensée imprégnée presque exclusivement de réactions aveugles et épidermiques, une pensée de laquelle est absente toute référence idéale. Il s'agit d'un status psychique, plus que politique, qui se dope des succès superficiels déterminés exclusivement par le mécontentement général dans une crise de passage qu'on s'obstine, à tort, à imaginer comme l'annonce d'une implosion imminente.
Dans cet état d'ivresse, on oublie constamment de faire une analyse sérieuse de l'époque, du système, de l'histoire et même du pouvoir. Dans une frénésie adolescente, on confond tout, on se nourrit d'illusions et on oublie à la fois d'opposer un système de vie et de pensée à celui qui domine et de s'interroger substantiellement, structurellement, sur la réalité sur laquelle on voudrait avoir demain une emprise.
C'est la raison pour laquelle les droites nationales d'aujourd’hui vont toutes contentes et hypnotisées derrière le chant des sirènes d'Ulysse auprès desquelles elles feront un naufrage sans précèdent, d’autant plus terrifiant qu’il aura été précédé d’illusions enfantines.
Éloignés des centres de pouvoir réels (WASP, israéliens, chinois, allemands) et pris dans la frénésie démagogique des droites nationalistes que je définie comme terminales (Le Front mariniste, la Lega etc.), ceux qui n'ont pas acquis des fondamentaux ancrés sur les concepts de révolution et sur l’Être ne peuvent que céder aux illusions désespérantes ou s'isoler. Par contre ceux qui sont armés d'une logique “evoléniniste” peuvent participer au processus du populisme aveugle, tout en faisant de leur mieux pour tâcher de le rectifier et de le sortir du cul de sac dans lequel il est prêt à s'écraser. Même s'ils n'y réussissent pas, ces éléments conscients evoléninistes peuvent travailler pour le futur et capitaliser sur leur action positive à l'intérieur d'une débandade générale. Parallèlement les “evoléninistes” peuvent observer les centres de pouvoir et leurs batailles intestines d'un regard neutre, froid, chirurgical et manœuvrer, sans état d'âme, dans la perspective d’une tactique et d’une stratégie d’avenir qui peut se synthétiser ainsi : conquérir et bâtir.
Si on se munie d'une foi révolutionnaire, d’une méthode scientifique et si on a réveillé en soi l’Être, on n’est jamais vaincu et ce même dans la défaite. Si l’on est ainsi mentalement armé, on peut toujours vaincre y compris en se confrontant à des forces qui paraissent surdimensionnées.
Tout à l’inverse d’aujourd'hui quand des chiffres vides et trompeurs de consensus délégué - et donc volatile et éphémère - gonflent le ventre du crapaud, trop distrait pour se réveiller un jour en prince, au point de l’amener à éclater violemment.
Sauf si....
Gabriele Adinolfi pour le Cercle Non Conforme

mardi 24 mars 2015

Passé Présent n°45 - Journée des dupes et L'affaire Lindbergh, "crime du...

2000 ans d’histoire balkanique

 Recension : Balkan-Chronik  : 2000 Jahre zwischen Orient und Okzident, Michael W. Weithmann, Verlag F. Pustet/Styria, Regensburg/Graz, 1995, 542 p.

Depuis les événements en ex-Yougoslavie, l’intérêt des historiens européens s’est réveillé et les thèses, ouvrages, reportages, etc. sur la péninsule balkanique se succèdent à un rythme inhabituel. Parmi ceux-ci, la fresque historique, couvrant deux millénaires, de l’historien, balkanologue, byzantinologue et politologue Michael W. Weithmann, attaché à l’Université de Passau. Ce gros livre fait suite à deux autres ouvrages d’intérêt général de l’auteur sur les Balkans et à une étude sur l’histoire de la Grèce, du haut Moyen-Âge à l’époque actuelle. Balkan Chronik : 2000 Jahre zwischen Orient und Okzident met d’abord l’accent sur les confins inter-ethniques et surtout sur leurs origines.

En se penchant sur les constantes géographiques et culturelles des Balkans, Weithmann constate que :
« dans ce réseau de paysages contrastés, jamais jusqu’ici aucun empire de bonne taille ni aucune construction étatique n’ont pu se former ou se maintenir pendant un temps assez long, et jamais un peuple seul n’a pu en devenir la force déterminante. Car la puissance politique, elle aussi, a dû se fractionner et rester éclatée, tout comme le paysage. Les chaînes de montagnes qui traversent le pays de long en large n’ont pas que des effets sur l’espace, ne sont pas que des barrières spatiales, mais aussi des barrières culturelles, elles empêchent la pensée des hommes d’acquérir une perspective synoptique, de concevoir les problèmes communs, ce qui aurait pourtant été bien nécessaire et le serait encore. Les liaisons terrestres y demeurent pénibles et, aujourd’hui encore, un hiver rude bloque les voies de communication dans les Balkans. Les peuples qui y habitent, à cause d’une nature ingrate, ont été contraints de s’ancrer à demeure sur l’espace restreint de leur habitat. Leur environnement géographique interdit d’unifier plusieurs zones de sédentarisation optimale et donc d’organiser des territoires politiques supra-régionaux » (pp. 13-14). 
La disparité géographique, poursuit Weithmann, la nature montagneuse de l’Europe du Sud-Est, la disparité des climats, des flores, des cultures et des types d’économie conduit à des particularismes exacerbés, à des isolements, à des revendications de souveraineté sans nuances, à une mentalité “cantonale”, qu’on retrouve parfois en Suisse.


Autre précision : Weithmann, en toute bonne logique mitteleuropäisch, n’inclut pas la Slovénie et la Croatie (mis à part le Sud de la Dalmatie) dans sa définition des Balkans. La Bosnie en fait partie, y compris quand elle est incluse dans l’État oustachiste d’Ante Pavelic. La Slovénie est alpine, tandis que la Slavonie croate n’est pas montagneuse, donc non balkanique, “Balkan” signifiant “montagne” en langue turque.

Tradition, communauté, patriarcat

Les Balkans, signale Weithmann. sont également caractérisés par une forme traditionnelle et communautaire de la société.
« Il s’agit de “sociétés fermées”, que l’on rencontre chez bon nombre de peuples indo-européens. avant qu’ils n’accèdent à un ordre de type étatique. Les liens du sang, la grande famille, le clan, la tribu sont les éléments déterminants de la société. L’individu y est ancré et attaché dans des ordres hiérarchisés solides et stricts, depuis sa naissance… Mais seule la parenté patrilinéaire compte ! Car, dans les Balkans, nous avons affaire à des sociétés masculines, patriarcales. Dans la communauté domaniale, chez les Anciens, seuls les hommes comptent, la mère en est exclue, elle reste soumise à sa propre famille. En accord avec les “directoires” claniques, les phratries déterminent le destin de la tribu. Pour se défendre contre des ennemis communs ou pour se lancer dans des campagnes militaires ou des razzias, les clans peuvent s’unir dans des structures grandes-tribales, mais celles-ci se dissolvent immédiatement après la fin de l’entreprise » (pp. 37-38).
La position de la femme dans les Balkans est difficilement compréhensible pour l’Occidental moderne et citadin. « L’homme ne peut s’abaisser à travailler, car il est un héros ou un héros potentiel », disent les Monténégrins.
« Les femmes sont acquises par des transactions matrimoniales, selon un schéma purement exogame, la femme devant toujours appartenir à un autre clan. Plus tard, quand plusieurs religions concurrentes ont régné dans les Balkans, les différences religieuses n’ont jamais constitué d’obstacle aux mariages exogames. Les formes sociales archaïques se sont toujours avérées plus puissantes que les divergences de religion. On se procurait des femmes pour le travail domestique et agricole, on les raflait en guise de trophée, on les épousait pour montrer sa richesse et pour engendrer des descendants masculins capables de devenir des guerriers. Dans le foyer, la femme ne devenait importante que si elle donnait le jour à des fils. Sinon, elle pouvait être répudiée ou remplacée par des concubines. Quand l’époux mourrait prématurément, ce qui arrivait souvent à cause des nombreuses querelles, les femmes étaient condamnées au veuvage jusqu’à leur mort, et elles portaient des vêtements noirs. Ce n’est donc pas l’Islam qui a confiné les femmes au foyer dans les Balkans, les a obligées à porter le voile et leur a imposé un statut mineur. Tout cela est de mille ans plus ancien, c’est un héritage de la société gentilice patriarcale. Mais ni l’Islam ni l’orthodoxie n’ont entrepris de sérieux efforts pour modifier cette situation » (p. 38).
Weithmann constate que cette forme pure de patriarcalité a perduré depuis la plus haute antiquité, depuis les Thraces et les Illyriens, en dépit des grandes structures politiques romaines, byzantines ou ottomanes. C’est dans cette permanence de la forme gentilice d’organisation sociale qu’il faut rechercher la diversité balkanique, car « un gouvernement, un ordre étatique, qui ne tiendrait pas compte des liens du sang, qui interdirait aux hommes de porter les armes et s’arrogerait le pouvoir d’être le seul autorisé à dire le droit, surtout le droit pénal, rencontrerait l’incompréhension des membres du clan et susciterait leur hostilité. Pour l’homme clanique, l’État est toujours l’ennemi, qu’il soit étranger ou autochtone, dictature ou démocratie » (p. 40). Cet état de choses est encore parfaitement perceptible en Albanie, en Macédoine, au Monténégro et dans le Kosovo. Les peuples balkaniques qui ont une tradition étatique et nationale plus solide, comme les Roumains, les Serbes, les Grecs et les Bulgares, le doivent à la durée de leur union ethnocentrée contre les Turcs ou contre leurs voisins. Ces guerres de longue durée ont effacé petit à petit les particularismes.

Un byzantinisme face à l’Occident

En constatant la très ancienne opposition entre l’Orient (orthodoxe) et l’Occident (catholique), Weithmann constate qu’elle ne cessera pas de sitôt et que ce clivage-là, du moins, marquera encore l’Europe dans l’avenir.
« Malgré leurs différences quantitatives sur le plan de la puissance politique, les nations orthodoxes, héritières de Byzance, disparue des Balkans — les Grecs, les Bulgares, les Roumains et les Serbes —, développeront une conscience commune “byzantine” face à l’Ouest ; cette conscience sera marquée par la conviction d’être dans l’orthodoxie, d’une part, par la crainte d’être entraîné dans la rigueur désenchantée et dans la froideur calculante de l’Occident, d’autre part » (p. 47).
« Le concept central de la pensée occidentale est l’individualité, la dignité et les droits de la personne individuelle et autonome (…). Malgré l’héritage antique, cette idée est étrangère à Byzance. Dans l’orthodoxie, l’individu reste plongé dans l’ordre communautaire. La personnalité se sublime dans le collectif. La communauté a priorité absolue par rapport à l’individu. On comprendra dès lors pourquoi le concept de liberté individuelle est très difficilement conceptualisable à l’Est » (p. 49).

Après l’effondrement des empires serbe et bulgare des Xe et XIe siècles, les Balkans sont morcelés et le resteront jusqu’à l’arrivée des Ottomans [au XIVe s.]. Byzance ne contrôle plus que les côtes égéennes au départ de Thessalonique. La Grèce est partagée entre deux despotats concurrents. Les Balkans intérieurs sont encore davantage divisés : la Bulgarie est scindée en trois petits royaumes, la Macédoine et la Serbie sont une mosaïque de petites principautés hostiles les unes aux autres. L’Albanie et le Monténégro n’ont pas d’autres organisations que les clans. La Bosnie est un royaume dominé par lareligiosité bogomile. Dans l’espace danubien, dominé par la dynastie hongroise, la Croatie et la Transylvanie se détournent du Sud-Est européen, pour lorgner vers l’Europe centrale, la Bohème et la Pologne. La Dalmatie est sous la coupe de la République de Venise, qui tente de soustraire ce littoral aux convoitises hongroises (et plus tard, turques).

dimanche 22 mars 2015

De la guerre d'Algérie à la réconciliation ?

Samedi 14 mars, Robert Ménard débaptisait à Béziers la « rue du 19 mars 1962 » pour la rebaptiser « rue du Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc », du nom d'un des officiers insoumis d'avril 1961. La date du 19 mars 1962 est pour une partie de nos compatriotes un événement douloureux. Le gouvernement français, par l'intermédiaire de Louis Joxe, signait avec le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) les Accords d'Evian. La guerre d'Algérie était finie, du moins pensait-on... L'OAS ripostera pendant un mois en menant des actions contre le GPRA, pendant que le FLN poursuivra ses exactions contre la population civile débutées le 1er novembre 1954. Des centaines de milliers d'Européens et de harkis fuient alors l'Algérie, dans l'indifférence générale, en direction de la métropole où ils sont accueillis sous les crachats des dockers de Marseille. Le 22 août 1962, Jean Bastien-Thiry et ses hommes tentaient d'assassiner le Général De Gaulle au « Petit-Clamart ». Ils s'opposaient par ce biais à sa politique en Algérie. Fait prisonnier, Jean Bastien-Thiry était fusillé le 11 mars 1963.
A moins d'avoir été, comme moi, dans un milieu qui côtoya « pieds noirs », anciens de l'OAS et anciens combattants, la guerre d'Algérie n'est pas un conflit dont parlent beaucoup les Français. Plus jeune, je ne comprenais d'ailleurs pas grand chose à cette histoire d' « Algérie française ». Les « pieds-noirs » étaient les amis de mes grand-parents ou de mes parents, mais cela n'allait pas plus loin. Quant aux appelés du contingent, ceux qui firent leur service militaire en Algérie, cette guerre n'était jamais évoquée. Je sentais simplement une sorte de ressentiment contre les Algériens, cruels et sans pitié, mais aussi pour certains contre l'OAS et les « pieds-noirs », colons jusqu'au-boutistes...
Je me souviens aussi de cette tension palpable entre petits-enfants de « pieds noirs », gauchistes fustigeant les « racistes » et les « fachos » et petits-enfants d'Algériens... En classe on entendait parler de la torture de l'Armée française, des destructions des mechtas, d'Aussaresses, de Massu... L'Armée française était dépeinte comme une armée d'occupation digne de l'Armée allemande et l'OAS comme d'abominables terroristes d'extrême-droite. On abordait assez peu la question du FLN et leurs crimes étaient souvent relativisés. De Gaulle était le grand homme, il avait fondé la Ve République et il incarnait l'autorité de l'Etat et la souveraineté nationale. Le personnage m'était assez sympathique, dans la lignée d'un Bonaparte. Le genre d'hommes qui sont les protagonistes de la grande histoire.
Aussi je ne comprenais pas pourquoi tant d'hommes et de femmes s'étaient battus pour « l'Algérie française ». Vivre sur un territoire non européen où 90% de la population était composée de Musulmans, ça me semblait relever de la folie intégrale. Passant d'une sensibilité bonapartiste à une sensibilité « néo-droitière », il me semblait parfaitement naturel que l'Algérie soit aux Algériens et la France aux Français. Refuser l'Algérie française c'était aussi refuser la France algérienne... L'anticolonialisme et ce que je nommerai plus tard l'« ethno-différentialisme » étaient une évidence. Je me suis donc assez longtemps désintéressé du sujet et je confesse même que les vieux ressentiments sur l'Algérie française avaient tendance à m'ennuyer profondément …
Ce combat pour l'Algérie me semble toujours aussi curieux. Les discours de De Gaulle parlant de « 10 millions de Français » et les Européens d'Algérie célébrant leur unité avec les autochtones me font penser aujourd'hui à des diatribes dignes d'associations anti-racistes de gauche. Il y a toujours eu un rapport curieux au colonies dans les milieux nationalistes. Qu'on en juge les nord-africains engagés (et morts) lors du 6 février 1934, l'ancrage du PPF en Algérie, la fierté coloniale multi-ethnique de Vichy ou les combats de l'OAS pour « l'Algérie française », tout cela me semble assez étranger à mon combat européen...
Mais en regardant des reportages et en me penchant plus sur le sujet, j'aborde les choses de façon un peu différente. Ce que cache la guerre d'Algérie et ce qui fait l'intérêt profond de ce sujet c'est qu'il a engendré autant la République algérienne que la Ve République française. Les deux républiques sont donc « liées » par les mêmes événements. Elles sont sœurs. Derrière la guerre d'Algérie il y a le coup d'Etat militaire de mai 1958 qui porta De Gaulle au pouvoir, il y a aussi la mise en place du FLN qui règne toujours sans partage sur ce pays... Rétablir la vérité sur la guerre d'Algérie, ce n'est pas seulement rappeler que, même au sein de la gauche française de Mitterand et Mendès-France, on défendait « l'Algérie française ». C'est également expliquer à nos compatriotes que la Ve République est née dans le sang des Européens d'Algérie, dans le sang des harkis, mais aussi dans le sang des nationalistes algériens dont les descendants sont parfois nos compatriotes en raison des vagues migratoires.
En ce mois de Mars qui marque de nombreux anniversaires douloureux en lien avec ce conflit, les jeunes générations feraient bien de découvrir réellement qui était le Général De Gaulle de cette période, ce "grand patriote" qui a trahi les officiers qui l'ont propulsé au pouvoir (Salan, Jouhaud, Lagaillarde, ...), qui a abandonné des centaines de milliers d'Européens et de harkis aux bouchers du FLN, qui n'a pas hésité à employer une partie de l'Armée pour faire tirer sur des Français qui se révoltaient contre ses décisions iniques et contre leur abandon par leur propre pays. La guerre d'Algérie, c'est le viol de Lucrèce qui n'a jamais été puni.
Les jeunes générations du FN doivent comprendre que derrière l'ascension du FN, il y a une sorte de revanche historique contre les barbouzeries gaullistes par toute une partie de l’électorat, principalement dans le sud de la France. Si De Gaulle a créé la Ve République sur le sang des "pieds-noirs", n'est-ce pas au parti co-fondé entre autre par les anciens de l'OAS de mettre à genoux, même symboliquement, la Ve République ? L'histoire aime bien les clins d’œil.
Bien sûr, Florian Philippot et le FNJ ne doivent pas entendre grand'chose à tout cela, intoxiqués qu'ils sont par la propagande gaullo-communiste qui a réécrit l'histoire en sa faveur. Du côte algérien, c'est aussi l'histoire d'une révolution confisquée, de la corruption, du manque de perspective de la jeunesse, du revanchisme anti-français toujours présent et de l'identité kabyle malmenée. Nombreux furent les kabyles qui participèrent à la lutte pour l'indépendance nationale, mais ils furent pour beaucoup écartés du pouvoir et soumis à une politique très forte d'arabisation. Si les Français doivent en finir avec le compromis gaullo-communiste, les algériens doivent en finir avec le FLN. Et alors seulement, une page sera tournée.
Comme se le demandait Michel de Jaeghere, rédacteur en chef du Figaro Histoire : « La guerre d'Algérie est-elle terminée ? ». La réponse est non, comme en atteste souvent les manifestations des Français d'origine algérienne, première communauté d'origine étrangère installée dans notre pays. Il est donc temps d'y mettre un terme pour que les deux rives de la Méditerranée puissent enfin se retrouver et coopérer face aux défis qui nous attendent : l'islamisme radical et la poussée démographique de l'Afrique sub-saharienne. C'est probablement la plaie purulente de la guerre d'Algérie, qui incombe en partie au général De Gaulle, qui a contribué à l'hostilité entre Français et Algériens. Une hostilité qui sert objectivement les intérêts de périls mortels pour nos deux peuples...

Les stratégies des belligérants pendant la Seconde Guerre mondiale

Introduction : Le Dr. Heinz Magenheimer est historien militaire et enseigne à l’Académie de Défense Nationale à Vienne et à l’Université de Salzbourg. L’article qui suit est une présentation de son livre le plus récent, Kriegsziele und Strategien der grossen Mächte – 1939-1945, paru à Bonn en 2006 chez l’éditeur Osning.
Contrairement aux thèses qu’affirment certains historiens, le but de guerre de l’Allemagne, immédiatement après le 1er septembre 1939, se limitait à soumettre la Pologne et à organiser la défense de l’Ouest du pays (et de la Ligne Siegfried) contre les alliés occidentaux. Il me semble passablement exagéré d’attribuer à Hitler un “plan par étapes” car la stratégie allemande dépendait entièrement des vicissitudes de la situation, que l’on ne pouvait évidemment pas prévoir. La stratégie allemande ressemble bien plutôt à de l’improvisation, car la production de guerre, à l’époque, ne suffisait pas pour faire face à une belligérance de longue durée.
Les puissances occidentales, elles, avaient d’abord développé une stratégie défensive sur le long terme, visant l’isolement et l’exténuation de l’Allemagne. L’exigence des alliés à l’endroit de Berlin, soit la restitution de la souveraineté de la Pologne dans ses frontières, n’avait plus de sens, après l’occupation soviétique de la moitié orientale du pays, à partir du 17 septembre 1939. Les grandes puissances extérieures, soit les États-Unis et l’Union Soviétique, attendaient leur heure et espéraient tirer le maximum d’avantages de la guerre en Europe occidentale. Moscou ne pouvait qu’y gagner, si les deux camps s’épuisaient mutuellement. Les États-Unis pourraient, eux, satelliser complètement la Grande-Bretagne et la France, si la guerre durait longtemps. Les deux grandes puissances extérieures suivaient une “stratégie de la main libre”.
La victoire rapide de la Wehrmacht en Europe occidentale à partir du 10 mai 1940 a certes renforcé la position du Reich mais n’a pas atteint le but de guerre espéré : forcer une paix de compromis avec l’Angleterre. Une prolongation de la guerre n’allait pas dans le sens de l’Allemagne. Les dirigeants britanniques ont rejeté toutes les propositions allemandes de paix et ont opté pour la lutte à outrance. Churchill suivait en cela une stratégie irrationnelle, car il mettait en jeu l’existence de l’Empire britannique. Son but de guerre était dès lors de briser une fois pour toutes la prépondérance allemande en Europe centrale, en ne craignant aucun sacrifice, ce qui, de manière inattendue, rendit la belligérance encore plus âpre. Le président américain Franklin D. Roosevelt soutenait la Grande-Bretagne, dans la mesure de ses moyens, mais son objectif final était d’absorber la puissance britannique aux profit des États-Unis et de la soumettre.
C’est alors que la deuxième grande puissance extérieure, l’URSS, qui n’avait pas escompté une victoire aussi rapide de la Wehrmacht, se mit à préparer la guerre contre l’Allemagne. Dans ce but, elle étendit son glacis dans le Nord-Est et dans le Sud-Est de l’Europe en juin et en juillet 1940. Staline abandonna sa politique de prudence, qu’il avait suivie jusqu’à ce moment-là, se mit à préparer la guerre à grande échelle et donna son aval à un déploiement offensif de l’armée rouge, car une guerre avec l’Allemagne lui semblait inévitable.
Comme la stratégie directe de l’Allemagne contre la Grande-Bretagne avait échoué, à la suite de la bataille aérienne pour la maîtrise du ciel anglais et que la liberté de mouvement dont le Reich bénéficiait sur ses arrières grâce au pacte germano-soviétique semblait de plus en plus menacée, Hitler décida, pendant l’hiver 40/41, de changer de stratégie : il ne fallait plus donner priorité au combat final à l’Ouest mais d’abord abattre l’Union Soviétique. Il y avait certes d’autres options stratégiques possibles mais elles n’auraient pas été moins risquées. C’est ainsi que l’Allemagne se sentit contrainte d’ouvrir une guerre sur deux fronts, pour échapper à un plus grand danger encore, celui d’une attaque directe de l’Armée Rouge à moyen terme. À l’Ouest, les Allemands devaient s’attendre tôt ou tard à l’intervention des États-Unis car Roosevelt, malgré le conflit qui l’opposait au Japon, considérait que l’Allemagne était l’ennemi principal.
L’attaque de la Wehrmacht contre l’URSS, le 22 juin 1941, ruinait tous les principes de la stratégie allemande antérieure mais offrait à Churchill une alliance avec Staline. Les dirigeants de l’Allemagne ont sous-estimé leur adversaire, qu’ils voulaient seuls et sans l’aide du Japon abattre en un bref laps de temps. C’était là une faute stratégique des États du Pacte Tripartite, que Hitler a fort regretté rétrospectivement car, disait-il, les États-Unis ne seraient jamais entrés en guerre si l’URSS s’était effondrée.
Au Japon, on considérait que les États-Unis étaient l’ennemi principal. Après que Washington ait décrété l’embargo économique contre le Japon le 1er août 1941, l’Empire du Soleil Levant se retrouvait face à un dilemme : faire la guerre ou accepter le diktat américain. La stratégie japonaise a misé sur la destruction totale de la flotte ennemie et sur la conquête d’une solide base de matières premières dans le Sud-Est asiatique, conditions pour arriver à une paix de compromis avec les États-Unis. Le but de guerre de Roosevelt était d’abattre l’Allemagne et d’ôter toute puissance réelle à la Grande-Bretagne. Il prit le risque d’affronter également le Japon pour se retrouver, par une voie indirecte, en état de guerre avec l’Allemagne.
Avec l’enlisement de la Wehrmacht devant Moscou en décembre 1941 et avec l’attaque japonaise contre Pearl Harbour, la guerre prit des dimensions mondiales. La deuxième puissance extérieure était désormais pleinement impliquée dans la guerre mais concentrait, dans cette première phase du conflit, l’essentiel de ses efforts contre le Japon. La déclaration de guerre de l’Allemagne aux États-Unis résultait de l’analyse suivante : tôt ou tard le Reich se trouverait tout de même en guerre avec les Américains ; pour l’instant toutefois, c’était le Japon qui subissait la pression américaine maximale.
Les États du Pacte Tripartite commirent une deuxième erreur stratégique en 1942 : ils n’ont pas coordonné leurs efforts, mais ont mené des guerres parallèles, où l’Allemagne passait à l’offensive en Russie et le Japon dans l’espace du Pacifique. Ce que l’on a appelé le “Grand Projet” de guerre maritime en février 1942, de concert avec le Japon, avait pour objectif d’attaquer les positions britanniques en Égypte et au Moyen-Orient. Mais il ne fut pas réalisé car les chefs allemands ont renoncé à déménager vers ces régions le gros de leurs forces massées sur le front principal en Russie.
La Wehrmacht a dû changer d’objectif à l’Est pendant l’été 1942 et passer d’une stratégie d’abattement de l’ennemi à une stratégie d’épuisement de ses forces, tandis que la stratégie japonaise n’avait quasiment plus aucune chance de concrétiser ses buts après sa défaite navale à Midway le 4 juin. Les deux pays, à partir de ce moment-là, n’ont plus fait autre chose que de lutter pour conserver leurs acquis, ce qui est l’indice d’une faiblesse stratégique. Les chefs de guerre allemands n’ont pas voulu reconnaître l’aggravation de leur situation à l’automne 1942, alors que la fortune de la guerre allait manifestement changer de camp à Stalingrad, dans le Caucase et devant El Alamein. Ils ont malgré cela envisagé des objectifs offensifs, alors que le sort leur était devenu défavorable.
Le but de guerre de l’Union Soviétique était simple au départ : la direction soviétique voulait tout simplement assurer la continuité du régime et de l’État. Ce n’est qu’après l’échec allemand devant Moscou que leurs buts de guerre se sont lentement modifiés ; d’abord, on a voulu à Moscou récupérer les territoires qui avaient été soviétiques avant le 22 juin 1941. Mais on se réservait aussi l’option d’une paix séparée avec l’Allemagne, parce que les dirigeants soviétiques estimaient que leur pays subissait à titre principal tout le poids de la guerre. Mais lorsque la situation a réellement changé au profit des Soviétiques et que les alliés occidentaux tardaient à ouvrir le fameux “second front” en Europe occidentale, Staline a clairement envisagé d’étendre ses objectifs de conquête territoriale aussi loin à l’Ouest que possible, sans tenir compte de l’avis des “nations libérées”.
Au début de l’année 1943, les alliés occidentaux modifient fondamentalement leurs buts de guerre, dans la mesure où ils ne visent plus à simplement affaiblir l’Allemagne et à ramener l’Europe à la situation qui prévalait avant le 1erseptembre 1939 mais à soumettre et à détruire leur adversaire allemand, à le punir de manière rigoureuse. Les chefs de guerre anglo-saxons donnèrent alors à la belligérance un caractère nettement moralisant. L’exigence d’une capitulation inconditionnelle et les directives données pour mener une guerre des bombes à outrance excluaient toute possibilité d’une paix négociée. Si les puissances de l’Axe voulaient poursuivre la guerre, elles auraient alors à encaisser de terribles coups. La guerre des bombes connut effectivement une escalade à partir du printemps de l’année 1943 et tourna véritablement, en de nombreux endroits, à une guerre d’extermination contre la population civile. Le haut commandement des forces aériennes britanniques envisageait même d’infliger à l’Allemagne des destructions si terribles que les alliés pourraient gagner la guerre sans même devoir débarquer en France.
Après la victoire des alliés dans l’Atlantique au printemps 1943 et le début de leur offensive contre la “Forteresse Europe”, on s’aperçoit clairement que les puissances de l’Axe ne sont passées que bien trop tard à la défensive. La bataille autour de la ville russe de Koursk en juillet 1943, perdue par les Allemands, ruina définitivement leurs espoirs en une victoire limitée. Malgré quelques succès défensifs, la Wehrmacht, à la suite de cette bataille de Koursk, n’a plus subi que des revers sur le Front de l’Est, si bien que toute idée de “partie nulle” devenait impossible. Les dirigeants allemands n’ont pas exploité la possibilité de conclure une paix séparée avec Staline.
Du côté des alliés occidentaux, on avait, au départ, des points de vue divergents quant à la stratégie à adopter. Les Américains voulaient une attaque directe contre l’Europe occidentale, en organisant un débarquement, tandis que l’état-major général britannique refusait cette option par prudence ; les Britanniques plaidaient pour une invasion de l’Italie d’abord, pour un débarquement dans le Sud ensuite. Finalement, on déboucha sur un compromis en postposant le débarquement en France et en le prévoyant pour le début de l’année 1944. Compromis qui rendit plus difficiles les relations avec Staline. Le débarquement de Normandie, en juin 1944, mené avec une écrasante supériorité en forces et en matériels, et les défaites catastrophiques subies par l’armée de terre allemande à l’Est pendant l’été 1944 firent en sorte que la guerre était définitivement perdue pour l’Allemagne. Dans le Pacifique, les Américains l’emportèrent définitivement contre le Japon après la bataille des Philippines au cours de l’automne 1944.
La dernière offensive allemande dans les Ardennes mit une nouvelle fois toutes les cartes dans une seule donne, en négligeant les autres fronts. L’attaque, qui fut un échec, eut pour conséquence que l’offensive générale de l’armée rouge de janvier 1945 se heurta à un front dégarni et affaibli, qui s’effondra très rapidement, ce qui, simultanément, favorisait les plans de guerre de Staline.
En résumé, on peut dire, et c’est frappant, que les buts de guerre des États belligérants, à l’exception du Japon, se sont modifiés pour l’essentiel au fil des vicissitudes. L’attitude qui a joué le plus fut incontestablement l’esprit de résistance inconditionnelle, adopté par la Grande-Bretagne à partir de l’été 1940, attitude intransigeante qui a étendu automatiquement le théâtre des opérations. Cette extension n’allait pas dans le sens des intérêts allemands ; pour la puissance extérieure à l’espace européen que sont les États-Unis, cette intransigeance britannique constituait une aubaine. Beaucoup d’historiens actuels prêtent aux dirigeants de Berlin de l’époque des prétentions à l’hégémonie mondiale, alors que la stratégie allemande n’envisageait ni la destruction de l’Empire britannique ni une attaque contre les États-Unis.
Alors que la stratégie britannique avait pour objectif final de défaire complètement l’Allemagne,la stratégie allemande fit une volte-face et se tourna contre l’Union Soviétique car elle percevait une menace plus grande encore dans son dos. L’Allemagne a cherché ainsi à échapper à une double pression en déclenchant une guerre sur deux fronts, sans créer pour autant les conditions organisationnelles et matérielles nécessaires pour la mener à bien. L’arrêt de l’avancée de la Wehrmacht devant Moscou marque la fin d’une stratégie qui visait l’élimination de l’Union Soviétique. Les Allemands optèrent ensuite pour une stratégie d’épuisement de leur adversaire soviétique en conquérant d’énormes territoires en Ukraine et au-delà, en direction de la Volga et du Caucase. L’Allemagne s’est alors épuisée dans la défense de ces territoires conquis en 1942. De plus, les Allemands se sont payé le luxe de mener une “guerre parallèle” à celle de leurs alliés japonais.
Face à cette situation, les buts de guerre des alliés occidentaux, auxquels se joignait l’URSS avec quelques restrictions, ont subi une modification essentielle : il ne s’agissait plus de forcer les Allemands à rendre les territoires qu’ils occupaient ou à payer des réparations ; la guerre, dès le début de 1943, prit toutes les allures d’une croisade dont le but était la soumission totale de l’adversaire. Tous les belligérants ont commis de sérieuses erreurs stratégiques, mais celles des alliés ont été beaucoup moins prépondérantes.
Les Allemands ont réussi, pendant assez longtemps, à compenser leurs désavantages ou leurs revers par leur valeur militaire et par une gestion de la guerre souple au niveau opérationnel dans l’espoir de transformer ces atouts en une victoire stratégique. Mais finalement, les décisions erronées du commandement eurent des conséquences fatidiques et la supériorité en nombre et en matériels des adversaires eut le dessus. Les décisions qui mènent à la victoire ou à la défaite se font d’abord au niveau intellectuel, bien avant qu’elles ne deviennent tangibles sur le théâtre des opérations.
► Dr. Heinz Magenheimer, Junge Freiheit n°23, 2006. (tr. fr. : Robert Steuckers)

Benito Mussolini : « La Doctrine du Fascisme »

Ouvrage fondateur du Fascisme italien rédigé par celui qui deviendra le Duce : Benito Mussolini.

Des journalistes européens manipulés par la CIA

Le Dr. Udo Ulfkotte, 53 ans, a collaboré pendant 18 ans ans au prestigieux quotidien Allemand, le Frankfurter Allgemeine Zeitung, jusqu’à en être le rédacteur en chef. Il fut également conseiller du Chancellier Kohl. Dans un témoignageil révèle les noms de ses collègues les plus célèbres en Allemagne, instrumentalisés par les services de renseignements américains et allemands. Il affirme avoir été manipulé comme les autres. Aujourd’hui, il se repent et déclare « avoir honte d’avoir fait partie de ce système de corruption ». Malgré l’omerta sur son témoignage,  le livre est un bestseller. 
Aucun journaliste est autorisé à parler de mon livre au risque de se faire virer. Nous avons donc un bestseller, sur lequel les mainstreams n’ont ni l’autorisation d’écrire, ni l’autorisation de parler.”.
Ulfkotte estime que la corruption de journalistes d’informations majeurs en Occident est une routine pour la CIA. 
« Lorsque j’ai confié à mon journal, la FAZ, que j’allais publier mon livre, leurs avocats me menacèrent, en me disant je devrai en tirer toutes les conséquences, surtout si je publiais des noms ou des secrets, mais je m’en fiche. Vous voyez, je n’ai pas d’enfants à me soucier. Vous devez aussi savoir que j’ai été gravement blessé durant les attaques au gaz dont j’ai été témoin en Iran en 1988. Je suis le seul journaliste allemand qui a survécu à ces attaques au gaz. J’en souffre toujours. J’ai été victime de trois attaques cardiaques. Je ne pense pas vivre plus de quelques années.” 
J’ai publié des articles sous ma signature rédigés par les agents de la CIA et autres services secrets, en particulier les services allemands.” 
Il raconte que des organisations proches du gouvernement offrent des voyages tous frais compris aux journalistes. En contrepartie, il est exigé d’eux, d’écrire favorablement.
Combien de journalistes, chez nous, en France, font l’objet de cette corruption ? 
Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

samedi 21 mars 2015

9 Mai 1945. Une offense à la mémoire

Les refus successifs de Angela Merkel, François Hollande et David Cameron d’être présents à Moscou le 9 Mai 2015 pour célébrer l’anniversaire du 9 Mai 1945, destiné à marquer la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie et honorer les morts russes tombés dans la Grande Guerre patriotique, conjuguent l’offense délibérée à la pure bêtise.

Il s’agit d’abord d’affaiblir Vladimir Poutine dans l’esprit des citoyens russes, en laissant penser que, par la faute de sa politique en Ukraine et en Crimée, il est en train de brouiller la Russie avec toute l’Europe. Or manifestement, ce sera le contraire qui se produira. Attaquée, la Russie se resserrera autour de son gouvernement et de ses valeurs.
C’est aussi de la pure bêtise car on ne voit pas les avantages que tirera l’Europe de cette insulte à la Russie. Manifestement, à un moment où, se sentant rejetée par l’Europe, sous la pression incessante de l’Amérique, la Russie toute entière s’investit dans la construction d’un nouvel ordre international tourné vers l’Asie, cet affront ne fera qu’accélérer le mouvement.
Au plan intérieur des politiques européennes, par ailleurs, on peut penser que de plus en plus de citoyens allemands, français et britanniques reprocheront à leurs dirigeants de les enfermer dans des politiques de sanctions dont ils ressentent les inconvénients croissants. De les enfermer aussi dans des politiques qui sont confusément ressenties, au moins sur le continent proprement dit, comme la négation de siècles d’histoire au cours desquels les échanges entre l’Europe et la Russie avaient produit les résultats  culturels les plus riches. Merkel et Hollande ne sortiront pas grandis de cet épisode peu glorieux.
Le plus coupable aux yeux de l’histoire sera François Hollande. On pourrait comprendre qu’Angela Merkel marque une certaine réserve à l’égard de la commémoration d’une victoire sur son pays, de la même façon que la France ne s’enthousiasme pas de la célébration par l’Europe de la bataille de Waterloo. « Right or wrong, my country ». Mais François Hollande ne peut en rien exciper de cet argument. Il se comporte simplement en cette affaire du 9 mai comme le petit porte-serviette de Barack Obama et de John Kerry.
On peut penser que Charles de Gaulle n’aurait rien fait de la sorte. Quant aux morts de l’escadron de chasse 2/30 Normandie Niemen, tombés sur le front russe, une nouvelle fois leur mémoire ne sera pas évoquée
  Jean Paul Baquiast15/03/2015