Le rôle de Staline est minimisé, celui de la destruction
d’Hiroshima et Nagasaki grandi, parce que ça arrangeait Américains et
Japonais. 70 années de politiques nucléaires seraient-elles fondées sur
un mensonge ?
Le B-29 Superfortress Enola Gay atterrit sur la base de Tinian dans les iles Marianne après avoir largué sa bombe sur Hiroshima, , le 6 août 1945.
L’utilisation de l’arme nucléaire par les Etats-Unis contre le Japon à
la fin de la Seconde Guerre mondiale fait depuis toujours l’objet d’un
débat vif en émotions. Au départ, rares étaient ceux qui remettaient en
cause la décision prise par le président Truman de larguer deux bombes
atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Mais dès 1965, l’historien Gal
Alperowitz affirmait que si les deux bombes avaient certes provoqué la
fin immédiate de la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants japonais
avaient l’intention de capituler et l’auraient probablement fait avant
la date de l’invasion prévue par les Etats-Unis, le 1er novembre 1945.
[...]
D’un point de vue historique, l’utilisation de la bombe atomique peut
apparaître comme l’événement singulier le plus important de la guerre. Mais du point de vue des Japonais de l’époque, le largage de la bombe sur Hiroshima ne se distingue guère d’autres événements.
Il est après tout bien difficile de distinguer une goutte de pluie au
beau milieu d’un ouragan. A l’été de 1945, l’USAAF est en train
d’effectuer une des plus intenses campagnes de destruction de centres
urbains de l’histoire mondiale. 68 villes japonaises sont bombardées, et
toutes sont partiellement ou intégralement détruites.
On estime à 1,7 million le nombre de personnes sans-abris, à 300.000
le nombre de tués, et à 750.000 le nombre de blessés. 66 de ces villes
ont été attaquées avec des bombes traditionnelles, deux avec des bombes
atomiques. Les destructions engendrées par les attaques conventionnelles
sont immenses. [...]
Nous imaginons bien souvent, parce que c’est comme cela que
l’histoire nous est racontée, que le bombardement d’Hiroshima fut bien
pire. Nous avons tendance à nous imaginer que le nombre de victimes bat
tous les records. Mais si l’on dresse un tableau des morts par raids sur
les 68 villes japonaises bombardées par les Américains à l’été 1945,
Hiroshima est deuxième en nombre de morts civils. Si l’on dresse une
liste du nombre de kilomètres carrés détruits par raid, Hiroshima est
quatrième. Si l’on dresse une liste du pourcentage de la ville détruit
par raid, Hiroshima est 17e. Hiroshima est donc une attaque tout à fait dans la norme des attaques conventionnelles effectuées cet été-là. [...]
L’entrée en guerre de l’Union soviétique [fut] stratégiquement
décisive [...] tandis que le bombardement d’Hiroshima [ne le fut pas].
[...]
Slate http://histoire.fdesouche.com
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