jeudi 27 juin 2013

Hollande et Valls ont 1700 ans de retard

Il semble bien que la police politique du pouvoir socialiste ait reçu des ordres imbéciles, pour lancer une vague de persécutions contre les catholiques, lesquels refuseront toujours de s'incliner devant ce chiffon de papier qu'est la loi sur le mariage des invertis, cette moderne idole. Tout se présente comme au temps des grandes persécutions : une belle et pacifique détermination, mais sans faille, du côté des victimes - agents provocateurs mêlés aux forces dites de l'ordre - affolement toujours croissant des bourreaux furieux de voir qu'ils perdent la partie - volonté de minimiser l'adversaire chrétien voire de l'amalgamer avec les casseurs que les mêmes forces de d'ordre n'ont pas su combattre quelques jours plus tôt dans une bagarre pour une équipe de foot. Il suffit de voir sur internet les images de quelques combats de rue de ces derniers jours pour être écœuré des missions que le pouvoir avait confiées aux policiers contre des personnes de tous âges, parfois des enfants, qui se contentaient de clamer leur foi catholique et leur amour de la famille avec un papa et une maman et dont la seule arme était le chapelet. Certains furent arrêtés seulement parce qu'ils portaient un tee-shirt de la Manif pour tous. La plupart des Veilleurs, le soir du dimanche 25 mai sur les Invalides, ont été raflés, jetés dans des charrettes ou plutôt des camions de police, puis emmenés au poste où, débordées, les autorités n'eurent plus qu'à les entasser à vingt ou trente dans des locaux crasseux et nauséabonds prévus pour dix.
Comment ne pas se souvenir des persécutions de jadis, dont Jésus-Christ nous a prévenus : « Si le monde vous hait, savez que, Moi, il m'a pris en haine avant vous. Si vous étiez du monde, le monde vous aimerait, mais parce que vous n'êtes pas du monde, puisque Mon choix vous a tirés du monde, pour cette raison le monde vous hait. Rappelez-vous la parole que Je vous ai dite : le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils M'ont persécuté, vous aussi ils vous persécuteront (1) ». Mais François Hollande n'a pas la taille d'un empereur romain, et Manuel Gaz (pardon : Valls) n'est qu'un minable petit flic gazeur, comparé aux gouverneurs et aux préfets romains : leur répression est caricaturale, et à trop jouer avec les nerfs des catholiques, ils pourraient le regretter un jour amèrement. En cette année 2013, il se trouve justement que nous commémorons le 1700e anniversaire de la fin des persécutions romaines : constatant enfin que, selon le mot de Tertullien, « le sang des martyrs est une semence de chrétiens » - ce dont Hollande et Valls ne semblent pas encore avoir pris conscience -, les autorités païennes elles-mêmes avaient deviné l'inutilité des persécutions. C'est ce qui permit à l'empereur Constantin de signer au printemps 313, avec son co-empereur Licinius, le fameux édit de Milan qui reconnaissait pour la première fois la liberté de conscience à tous leurs sujets.
Notons que l'édit de Milan intervint au moment où la haine du christianisme semblait devoir redoubler. Il est instructif d'étudier comment Dieu s'y prend pour diriger les événements lorsque tout semble perdu et que les hommes l'implorent désespérément.
CONSTANTIN, L'HOMME QUI FAILLIT BIEN NE JAMAIS ÊTRE EMPEREUR
On était alors en très Bas-Empire, l'Empire étant gouverné par deux Augustes et deux Césars - on appelait ce régime à quatre têtes la tétrarchie (2). Le César Constance Chlore devint Auguste en 305, son pouvoir s'étendant sur l'ouest européen, l'Espagne, la Gaule et sur la Bretagne (l'actuelle Grande-Bretagne). Constantin, fils de Constance Chlore et de sa première épouse Hélène (une chrétienne !), né en 272, faillit bien n'être jamais empereur car Maximien Galère, gendre de l'empereur Dioclétien, obtint de celui-ci, très fatigué, que les futurs Césars fussent, non point, comme on s'y attendait, les fils des deux Augustes, Constance Chlore et Maximien Hercule, soit, respectivement, Constantin et Maxence, mais Sévère et Maximin Daïa, neveu de Galère. Si   VAuguste   d'Occident,   Constance Chlore, semblait bien décidé à arrêter les poursuites contre les chrétiens gaulois, bretons ou espagnols, et si le César Sévère aligna sa position sur celle de son Auguste, il n'en fut pas de même en Orient, où l'Auguste Galère multiplia les mises à mort et les noyades de chrétiens. Son César Maximin Daïa, quant à lui, essaya d'imiter Constance et Sévère et d'apaiser les violences exercées à rencontre des chrétiens, pensant que la douceur ferait revenir ceux-ci à la religion des dieux. Puis en 306, soudain, Maximin se remit à infliger les pires souffrances aux chrétiens d'Orient, raffinant encore leurs supplices, si bien que Galère, ne voulant pas voir que l'exemple des martyrs enflammait les esprits généreux et suscitait toujours de nouvelles vocations, se prit à espérer bientôt voir la persécution rétablie dans l'empire tout entier. Car Constance Chlore était très malade, du reste, il expira le 25 juillet 306, mais en accomplissant un dernier exploit : celui, au risque de mécontenter Galère, de faire introniser par ses troupes son fils Constantin César. Galère explosa de colère mais, ne pouvant risquer une nouvelle guerre civile, il donna finalement son approbation, puis se vengea en renforçant la législation d'exception contre les chrétiens en Orient. Et Maximin Daïa fit régner la terreur à Antioche.
On semblait oublier le jeune Maxence, fils de l’Auguste à la retraite Maximien Hercule. Il ne rêvait que d'imiter le jeune Constantin rentré dans ses droits de César le glaive à la main. Galère, accumulant les erreurs et humiliant les Romains qu'il privait de leurs privilèges ancestraux, lui fournit l'occasion de se manifester. En octobre 306 Maxence se proclama empereur à son tour, et son père, sortant de sa retraite, accula au suicide le César Sévère, venu les déloger...
Le pouvoir, non reconnu officiellement, de Maxence s'exerçait sur l'Italie et les provinces africaines de plus en plus menacées par Domitius Alexander. Pour l'instant, mieux valait ménager Constantin à qui fut promise une alliance avec Fausta, fille d'un second lit de Maximien, donc demi-sœur de Maxence. Or l’Auguste Galère déçu par le comportement de Maximin Daïa, venait de nommer son ami illyrien Valerius Licinius Auguste, puis il dut aussi faire proclamer, de peur de le voir entrer en dissidence, Maximin Daïa Auguste en Orient. Celui-ci, avec Galère, entreprit de restaurer les cultes païens ; les deux hommes rédigèrent un édit de persécutions plus cruel que jamais. Licinius, quant à lui, avait reçu les provinces danubiennes et s'était mis au diapason de ses collègues orientaux persécuteurs.
Cette surabondance d'Augustes dévalués ne pouvait s'éterniser. Le vieux Maximien, toujours fâché avec son fils Maxence, tenta d'assassiner celui-ci mais il fut "suicidé" à Marseille en 310 dans des circonstances... suspectes. Le tour de Galère n'allait pas tarder à venir : atteint d'un cancer en phase terminale, il se tourna alors vers les dieux et, très superstitieux, il prit peur : se pourrait-il que, ses dieux semblant l'abandonner à son triste sort, il pût marchander avec le Dieu des chrétiens la vie et la santé contre l'arrêt des persécutions ? Dès l'automne 310 il mit en chantier un édit qui permettrait aux chrétiens d'exister sans qu'il pût être soupçonné de se repentir. L'édit parut le 30 avril 311, avec sa signature suivie de celles de Licinius et de Constantin. Manquaient celle de Maxence, toujours usurpateur, et celle de Maximin Daïa, lequel publia un rescrit annonçant la suspension des persécutions mais n'accordant pas aux chrétiens la reconnaissance officielle, le droit de réunion et de propriété, comme le prescrivait l'édit de Galère. Il y avait encore de quoi inciter à la méfiance, tandis qu'en mai 311 Galère finissait de mourir.
Dès le printemps 312 les mesures du rescrit furent révoquées et la police religieuse se surpassa, les mutilations redevinrent le lot des fidèles du Christ. Mais ceux-ci, en pleine famine et épidémie de peste, prenaient soin d'enterrer les morts et de soigner les malades ; même les plus fanatiques des païens en furent émus ; leurs préventions tombèrent d'un coup. Maximin, lui, se battant à la frontière arménienne, fut vaincu : le Ciel se rangeait-il du côté des chrétiens ?
En Occident, Maxence interrogeait les augures en parfait païen. Il en déduisit qu'il était temps pour lui de triompher de Constantin qui, de Trêves, lui faisait de l'ombre en Occident. Constantin, pour sa part, para au danger en contractant accord avec Licinius, auquel il promit la main de Constantia, une de ses sœurs, fille de Constance Chlore et de Théodora. Puis chacun se prépara à passer à l'action.
L'expédition se présentait sous les plus noirs auspices pour Constantin, pendant qu'il fonçait vers les Alpes avec les troupes de Gaule, de Bretagne et d'Espagne, soit vingt à trente mille hommes, peut-être cent mille avec les supplétifs celtes et germaniques, alors que Maxence réunissait le double de guerriers bien entraînés et était sûr que les dieux marchaient avec lui.
IN HOC SIGNO, VINCES !
Alors Constantin, se souvenant de sa mère, Hélène, et de l'éducation chrétienne qu'il avait reçue d'elle, sentit que son destin se jouait dans ce combat : terrifié, il pria le Christ et attendit un signe : en entrant dans Rome, il vit dans le ciel une croix gigantesque, ruisselante de lumière, accompagnée d'un banderole sur laquelle apparaissaient les lettres : « In hoc signo, vinces ! » (Par ce signe tu vaincras). Tous les soldats présents furent témoins de l'apparition et en éprouvèrent une stupeur horrifiée. La nuit suivante, il vit en rêve l'archange saint Michel tenant la Croix et lui ordonnant d'en dresser une semblable aux enseignes de son armée. Ce que Constantin fit aussitôt. Quand le 28 octobre 312 les légions constantiniennes se heurtèrent à celles de Maxence sur la via Flaminia, au pont Milvius, elles jetèrent la panique et Maxence, qui ne s'attendait pas à un tel sauve-qui-peut, fut entraîné par sa cuirasse an fond du Tibre.
L'incroyable venait de se produire en quelques minutes. Constantin entra dans Rome en triomphateur. L'Auguste Licinius rejoignit son nouvel ami et beau-frère à Milan, et l'Auguste Maximin Daïa fut sommé d'appliquer en Orient l'ultime édit de Galère.
Constantin et Licinius, au printemps 313, signèrent l'édit de Milan reconnaissant la liberté de conscience à tous les sujets de l'empire, le libre accès des chrétiens à toutes les fonctions, et restituant toutes les propriétés ecclésiastiques confisquées. Encore fallait-il imposer l'édit de Milan dans l'ensemble de l'empire. Maximin, poursuivi par Licinius, dut abandonner ses troupes en perdition devant Héraclée, puis s'enfuit en Thrace où il s'empoisonna. Il ne restait donc que deux empereurs, Constantin et Licinius ; ils parurent d'abord s'entendre, mais Licinius prenait en Orient des mesures vexatoires pour les chrétiens : en septembre 323, vaincu devant Chrysopolis, il dut se soumettre à Constantin qui le fit discrètement étrangler. L'unité de l'empire était enfin rétablie...
PONT MILVIUS, TOLBIAC, ORLÉANS...
On n'assista point pour autant au triomphe éblouissant du christianisme ; vivre en paix était le seul vœu des chrétiens, et l'empereur Constantin lui-même ne voulait pas persécuter à leur tour les rites païens ! Seule comptait pour lui la sauvegarde de l'unité de l'empire. Sa politique fut très favorable aux chrétiens, et il intervint dans la vie de l'Église, qu'il voulait unie, comme un rouage de l'État, notamment en présidant le concile de Nicée en Bithynie qui condamna l'arianisme et définit la doctrine du Fils consubstantiel au Père, que Vatican II a balayée. Mais lui-même ne fut baptisé que sur son lit de mort en 337, et, semble-t-il, par un évêque arien.
Mais Pont Milvius illustre bien la manière de Dieu, supplié par une prière confiante et insistante des fidèles, d'utiliser un homme bien placé pour mettre sa force au service du bien des âmes. Constantin invoqua le Dieu d'Hélène, comme un peu plus tard Clovis invoquerait le Dieu de Clotilde, et comme le roi de France légitime Charles VII fut bien inspiré d'écouter sainte Jeanne d'Arc victorieuse à Orléans. Mais nous, avons-nous assez prié pour être délivrés de Hollande, de Valls, et de la démocratie tout simplement ?
Michel FROMENTOUX. Rivarol Juin 2013
1) - Évangile selon saint Jean, XV, 18-20.
2) - Nous empruntons la documentation qui suit au remarquable ouvrage d'Anne Bernet : Les chrétiens dans l'empire romain. Des persécutions à la conversion (Ier- IVe siècle) Perrin 2003, réédité en 2013 par Tallandier, Collection Texto.

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