L’enseignement
de l’Histoire en France n’est pas un long fleuve tranquille. Il a
toujours donné lieu à des polémiques tant sur les contenus que sur les
méthodes : histoire événementielle contre histoire sociale, adeptes du
respect de la chronologie contre les tenants des analyses sur la longue
durée sans repères temporels…
Néanmoins, conformément à ce qu’affirmait Napoléon : «Qu’est ce que l’histoire si ce n’est une fable sur laquelle tout le monde s’entend ?»,
la République avait réussi à imposer un formatage des esprits qui, même
s’il avait la fâcheuse tendance à négliger tout ce qui avait précédé
1789, avait tout de même contribué à forger une Histoire-Mémoire
collective. C’est pourquoi de nombreux enseignants d’Histoire, pas
dupes, s’en étaient accommodés. Une certaine unité du peuple français
(sans forcément tomber dans les excès du nivellement jacobin) pouvait
justifier certaines libertés prises avec la véracité des faits
historiques.
Les effets du totalitarisme mondialiste
Aujourd’hui, le totalitarisme mondialiste qui tend à détruire à
marche forcée les identités culturelles et sexuelles des peuples afin de
mieux écouler ses gadgets dans un monde meilleur, peuplé de pacifiques
citoyens-consommateurs interchangeables se propose de «déconstruire le
roman national français». Les grands maîtres du pédagogisme s’en sont
donné a cœur joie dans l’élaboration de nouveaux programmes
d’Histoire-Géographie taillés sur mesure.
Les procédés utilisés : intellectualisme déconnecté des centres de
préoccupation des élèves, dénigrement systématique de notre culture et
de notre civilisation, introduction de chapitres consacrés à d’autres
civilisations, révisionnisme. Tout un corpus de chapitres de plus en
plus indigestes qui auront été oubliés sitôt appris. Mais, au fond,
n’est ce pas l’effet escompté ?
L’intellectualisme débridé de nos bobocrates parisiens qui imposent à
nos élèves de terminale, parfaitement inintéressés et indifférents,
souvent ignares, une analyse du rapport des sociétés à leur passé à
travers l’étude d’une ville : Jérusalem, Rome ou Paris. Ainsi le
candidat au baccalauréat se devra de retenir les dates des lois
relatives à la conservation du patrimoine alors qu’il ne sait plus
identifier les grandes dates permettant de borner les périodes de
l’Histoire (Antiquité, Moyen-Age, Temps Modernes, époque contemporaine).
On paye les quarante années d’errance pédagogique qui ont privilégié
l’éveil et les méthodes dites «actives» aux dépens de la transmission
des savoirs et de la mémorisation. Les élèves, déjà complètement
déstructurés par des situations familiales de plus en plus compliquées
et une overdose télévisuelle sont confrontés en cours à un zapping
thématique dissocié de la chronologie. Une fois de plus l’école choisit
d’accompagner la déliquescence de la société plutôt que de se poser en
digue protectrice.
Les maîtres mots des programmes sont la mondialisation et la gouvernance mondiale
Les maîtres mots des programmes sont la mondialisation et la gouvernance mondiale qui devra en être l’aboutissement ultime.
Ainsi, on ne recule devant aucune falsification des faits
historiques ni aucune manipulation des esprits pour former les «jeunes
citoyens du monde», futurs consommateurs décérébrés et interchangeables.
La première étape grossière de cet embrigadement consiste à dénigrer
systématiquement tout ce qui pourrait évoquer notre identité française
et européenne au nom du multiculturalisme et de l’ouverture au monde.
On a beaucoup glosé sur l’éviction de Clovis, Charles Martel, Saint Louis ou Louis XIV des programmes de collège «pour ne pas braquer les populations d’origine étrangère ou heurter les enfants musulmans», mais au lycée le travail de sape se révèle plus subtil.
Si la part des Européens dans l’histoire du peuplement du monde est
abordée en classe de seconde, c’est pour en arriver à l’amalgame douteux
entre les émigrés européens du XIXe siècle (Irlandais ou Italiens) avec
l’immigration extra-européenne actuelle. D’autre part, ce chapitre
introductif interdit à l’enseignant de réaliser des projections et de
montrer à ses élèves que les Européens sont une espèce en voie
d’extinction – grand ethnocide par remplacement et métissage souhaité
par toutes nos «élites».
Ceci est confirmé lors du chapitre qui suit, consacré à la
citoyenneté dans l’antiquité gréco-romaine où l’enseignant s’appliquera à
démontrer la supériorité de la conception juridique de la citoyenneté
romaine qui ne souffrait aucune barrière ethnique – même si cette
citoyenneté était devenue une coquille vide (comme aujourd’hui) – sur la
conception politique athénienne «qui n’avait de commun avec notre
démocratie que le nom». Les Athéniens qui associaient citoyenneté et
nationalité régie par le droit du sang, ne partageaient pas l’exercice
du pouvoir avec les femmes, les métèques et les esclaves! Imaginez Vichy
en pleine Grèce classique !
Cependant l’enseignant ne doit en aucune manière rappeler comment l’Empire romain s’est effondré, et pour cause !
Le chapitre des Grandes découvertes
Arrive le chapitre sur les Grandes découvertes de la Renaissance :
Les Européens (par leur génie) s’ouvrent de nouveaux horizons. Ils
entrent en relation avec l’Empire ottoman dont on doit expliquer qu’il
n’a été qu’un prolongement de l’Empire byzantin. Quant à la pratique du
pouvoir de la dynastie Ming en Chine, elle expliquerait le massacre de
la place Tien Anmen de 1989.
Il s’agit de préparer nos élèves à l’entrée programmée de l’entrée de
la Turquie dans l’UE et à être payés comme des Chinois. Notre bonne
République ne recule devant aucun révisionnisme quant il s’agit de
distiller les hypocrisies et les cynismes du mondialisme. Comme disait
le Docteur en propagande M Goebbels : « un grand mensonge passe mieux qu’un petit ».
Quant au chapitre intitulé Libertés et Nations en France et en Europe vers 1850,
il arrive en fin d’année scolaire. De ce fait il est condamné à être
bâclé mais l’enseignant doit se débrouiller pour finir son programme en
apothéose avec l’abolition de l’esclavage de 1848.
La géographie
Vous pourrez penser que la géographie qui est une discipline plus
descriptive, presque scientifique échappe à un tel conditionnement des
esprits et au viol des consciences. Pas du tout.
Un exemple : le chapitre introductif au programme de terminale intitulé Des cartes pour expliquer le Monde.
Il s’agit d’y développer l’esprit critique des élèves, on ne peut que
s’en féliciter. Mais une fois de plus, la critique ne doit pas sortir
des clous idéologiques. Ainsi ils doivent apprendre à se détacher de la
carte du monde qu’ils ont l’habitude de voir depuis leur tendre enfance
sous prétexte que celle-ci est centrée sur l’Europe et que l’Europe
n’est plus le centre du monde. Même les noms des continents deviennent
sujets à caution dans la mesure où ils ont été nommés par des Européens.
Il faudrait vraiment que les Africains se prennent un peu en charge et
rebaptisent leur continent d’un nom bien à eux!
L’enseignement d’Histoire-Géographie n’a pas son pareil en France
pour fourguer tout ce qui ne fonctionne pas, c’est la grande foire aux
invendus. Il y a quelques années c’était la citoyenneté, aujourd’hui,
c’est le développement durable dont le bulletin officiel précise «qu’il ne consiste pas à préserver la nature mais d’assurer le bonheur de l’homme en société».
Nous voilà (presque) rassurés. L’explosion démographique des pays du
Sud doit être abordée sans catastrophisme et sans inciter au
néomalthusianisme (réduire le nombre d’enfants pour améliorer ses
conditions d’existence) et surtout ne pas envisager de décroissance…
c’est qu’il va falloir équiper tous ces nouveaux petits terriens en
I-Phone!
La nature a horreur du vide: une fois nos élèves dépossédés de leurs
racines culturelles et de la connaissance de leur passé, il faut
procéder à un remplissage qui tient autant à l’acculturation.
Ainsi au collège, les débuts de l’islam, l’empire Monomotapa, la
puissance des empires africains, à l’image du Kanga Moussa où Kankou
Moussa remplacent Saint-Louis dans le nouveau programme.
Les élèves de terminale doivent potasser toute l’histoire du
socialisme et du mouvement ouvrier allemand de Bismarck à nos jours
ainsi que les mouvements religieux aux Etats-Unis depuis le XIXe siècle.
Est-ce de la part des hauts fonctionnaires, des commissions et des
universitaires qui élaborent les programmes une façon de lorgner vers
un socialisme efficace et patriote qui a fait ses preuves et cacher
l’ineptie d’un socialisme français qui n’a de français que le nom ou
pour masquer une laïcité spécifiquement républicaine qui prend l’eau de
toute parts ? Je rappelle, pour information, que tous ces délires ont
été concoctés sous l’ère Sarkozy.
Le vivre-ensemble
Nous l’avons vu plus haut, ces programmes privilégient l’ouverture
sur le monde au nom du sacro-saint «vivre ensemble». Ils doivent vider
la France de toute âme, de toute personnalité ethno-culturelle pour la
réduire à une simple expression géographique – le mot n’est plus de
Metternich mais de M Besson, ministre de l’immigration de l’ancien
président qui proclamait: «La France n’est ni un peuple, ni une langue,
ni un territoire, ni une religion. C’est un conglomérat de peuples qui
veulent vivre ensemble».
Cependant les objectifs clairement établis au bulletin officiel vont plus loin : « les
programmes visent la socialisation démocratique et républicaine des
jeunes en s’opposant à des idées qui pourraient mettre en péril la
démocratie. » Vous pensiez immédiatement à l’islamisme ? Il n’en est rien.
Cependant les objectifs clairement établis au bulletin officiel vont plus loin : « les
programmes visent la socialisation démocratique et républicaine des
jeunes en s’opposant à des idées qui pourraient mettre en péril la
démocratie. » Vous pensiez immédiatement à l’islamisme ? Il n’en est rien.
Eradiquer les esprits rétifs
Il faut éradiquer tout esprit libre rétif au nouveau credo, annihiler
toute velléité de résistance qui se développe aujourd’hui dans les
mouvements populistes.
La droite dite extrême fait donc son entrée très remarquée dans les programmes scolaires :
En seconde, la Révolution française doit être survolée. Les
révolutionnaires ont été incapables d’établir un régime stable, durable
et apaisé, ils se sont laissés emporter par leurs passions qu’ils ont
portées à un paroxysme jamais atteint depuis les guerres de religion et
ils ont eu raison de… la Raison à laquelle ils se référaient. La
Monarchie constitutionnelle a été un échec, La France a loupé le coche
de la modernité politique, c’est exclusivement la faute de la
contre-révolution, ancêtre de l’extrême droite. C’est tellement
commode !
En classe de terminale, on ressort les vieux plats et on les réchauffe pour les besoins de la cause :
Dans un chapitre relatif aux rapports que les sociétés entretiennent
avec leur passé, les élèves doivent retenir tous les historiens et
cinéastes qui ont fait ressurgir l’histoire de Vichy et de la
collaboration. Un peu plus loin, un autre chapitre inédit se propose
d’étudier le rôle des médias dans les grandes crises politiques qui ont
marqué la République depuis l’affaire Dreyfus (!) jusqu’au 21 avril 2002
en passant par le 6 février 1934, l’Occupation et la guerre d’Algérie.
Tout élève un tant soit peu attentif à ses cours devra ressortir en
soupirant : « décidément, que la France serait un pays de cocagne
sans la présence de cette extrême droite immonde qui gâche toujours
tout et nous empêche de tourner en rond ».
L’Education civique Juridique et Sociale
Pour les élèves obtus ou dont les parents votent mal et peuvent
exercer une mauvaise influence sur leur progéniture, il y a l’ECJS-
Education Civique Juridique et Sociale qui est là pour enfoncer le
clou : « les discriminations mènent au racisme », «SOS racisme défend
les personnes discriminées»… à condition qu’elles ne soient ni de souche
européenne, ni chrétienne ! Bien entendu, la HALDE fournit
gracieusement les supports pédagogiques.
Un amer constat
Après plus de vingt ans de passion pour mon métier, je fais l’amer
constat d’être devenu malgré moi un commissaire politique dont la
mission consiste à couvrir le grand remplacement de population qui
s’opère sous nos yeux sans aucun contrôle citoyen avec en corollaire la
dépersonnalisation de notre pays. La connaissance et l’érudition ont été
délibérément sacrifiées au profit de ce totalitarisme mou qui
bouleverse de façon radical nos sociétés. Fort heureusement les
publications qui tentent de sensibiliser l’opinion à cette menace
majeure pour notre survie en tant que peuple sont nombreuses. Je peux
citer le numéro 4 du Figaro-Histoire ou l’ouvrage de Dimitri CASALI édité chez Lattès, L’Histoire de France interdite, pourquoi nous ne sommes plus fiers de notre histoire ?, publiés tous deux il y a quelques mois…
Les intertitres sont de la rédaction
Correspondance Polémia- 19/02/2013
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