lundi 11 juin 2012

Bibracte L'oppidum des Éduens


Bibracte
Bibracte, sur l’actuel Mont-Beuvray, au sud de la Bourgogne et à la pointe méridionale du massif du Morvan, fut au 1er siècle av. J.-C. une agglomération fortifiée de quelques centaines ou quelques milliers d’habitants.
L’oppidum s’étendait sur 200 hectares. Sa plus ancienne enceinte avait sept kilomètres de long ; la plus récente, plus resserrée, 5 kilomètres seulement.
C'était la capitale des Éduens, peuple celte qui occupait une grande partie de l'actuelle Bourgogne.
Le musée de BibracteComme la plupart des autres Gaulois, les Éduens de Bibracte n’avaient pas attendu la conquête de la Gaule par Jules César pour entrer en contact avec les Romains et s’initier à leurs coutumes, voire se romaniser.
Un quart de siècle après la conquête, les habitants de Bibracte ne se satisfont pas de la construction de quelques belles maisons en pierre («domus») au sommet de leur mont. Ils descendent dans la plaine et fondent à 25 kilomètres de là une nouvelle cité au-dessus de la rivière Arroux : Augustodunum.
Dans ce nom, qui va évoluer jusqu’à devenir Autun, nom actuel de la ville, on retrouve le surnom de l’empereur, Auguste, et le suffixe dunum d’origine celte qui désigne un site élevé.

Caprice présidentiel

Les premières fouilles sur le Mont-Beuvray remontent aux années 1860. Elles sont menées par un érudit local, Joseph Déchelette. Elles révèlent la double enceinte et deux voies principales le long desquelles sont érigées des constructions en bois et en terre.
Les fouilles ont été relancées dans les années 1980 à l’initiative du président François Mitterrand, lequel avait un moment conçu l’idée de se faire inhumer sur le site, tel un chef gaulois. Il a acquis pour cela un lot de terrain près du monument qui marque le sommet du mont mais a finalement renoncé à son idée devant l’opposition des archéologues et par crainte des moqueries.
Les fouilles sur le Mont-Beuvray (Bibracte)
Aujourd’hui, le site archéologique est un établissement public tripartite (État, département, région) unique en son genre par sa surface visitable (200 hectares). Il fait partie des dix sites labellisés Grand Site de France.
Les gestionnaires ont à cœur d’en améliorer l’aspect en corrigeant les plantations au cordeau de pins Douglas, qui ont chassé les hêtres sur une bonne partie du mont. Au temps des Éduens, notons-le, le mont était sans doute très largement déboisé.
Le musée de Bibracte (architecte : Pierre-Louis Faloci)Le musée est une belle réalisation de l'architecte Pierre-Louis Faloci, discrète et bien intégrée à l’environnement forestier. Il offre un coup de projecteur sur le 1er Âge du Fer, de l’an 800 av. J.-C. au IIe siècle avant JC et plus spécialement sur le IIe Âge du Fer (IIe siècle av. J.-C. – 1er siècle de notre ère).
Il met l’accent sur le 1er siècle av. J.-C., courte période durant laquelle s’épanouit l’oppidum de Bibracte à travers des scénographies didactiques, orientées vers le grand public et les enfants. Ainsi sont évoquées les différentes activités des habitants mais aussi l'histoire encore méconnue des Celtes, qui peuplaient au 1er millénaire av. J.-C. toute l'Europe centrale, de l'Atlantique au bassin du Danube. On y voit peu de pièces d'origine mais beaucoup de copies et de reconstitutions de qualité.
Salles d'exposition permanente du musée de Bibracte
La visite du musée est le préalable à la découverte du Mont-Beuvray, avec ses sous-bois champêtres, ses chantiers de fouilles et ses points de vue exceptionnels sur le pays bourguignon.
À côté du musée, le restaurant Le chaudron vaut le détour.
Animé par une archéologue passionnée de gastronomie gauloise, il propose des plats qu'auraient pu consommer Astérix et ses amis : porc (et non sanglier), fèves et pois, pâtisserie à base de miel (et non de sucre)...
Le Mont-Beuvray aujourd'hui  (labellisé Grand Site de France)
Construit en 1994 face au Mont Beuvray, dans le village de Glux-en-Glenne, le Centre archéologique européen poursuit les recherches sur les Celtes. Nous lui devons de bien mieux connaître et apprécier la civilisation de «nos ancêtres les Gaulois».
André Larané http://www.herodote.net

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