Il
n’y a guère qu’en France -- faut-il s’en étonner? -- que Trotsky
continue encore à jouir d’un prestige et d’un notoriété intacts. Son fan
club, qui s’est enrichi dans les années 60-70 de nombreux juifs et
intellectuels, a même réussi le tour de force – avec l’aide complaisante
des médias – à imposer une vision positive du personnage, occultant
soigneusement quelques légères « ombres » de sa biographie. Celles-là
même que nous allons relever, dans un souci d’exactitude.
Lev Davidovitch Bronstein
naît en 1879 en Ukraine dans une famille de commerçants juifs. Il entre
en révolution comme d’autres entrent dans les ordres, très tôt. Il
participe à la révolution de 1905 et dès cette époque invente avec un
coreligionnaire, Alexander Helphand, dit Parvus, le concept de « révolution permanente ».
Après
bien des péripéties au cours desquelles il adopte son nom « de
guerre », Trotsky, on le retrouve à New York en 1916, où il nouera de
très fructueux contacts. Autre bacille de la peste, il rentre en Russie
en 1917 et participe activement avec Lénine au coup de force des
bolcheviques qui les portera au pouvoir.
Dès lors, il aura l’occasion de déployer tous ses talents en tant que commissaire de la guerre de 1918 à 1925, lui qui déclarait en décembre 1917 : « Dans
moins d’un mois, la terreur va prendre des formes très violentes, à
l’instar de ce qui s’est passé lors de la grande révolution française.
Ce ne sera plus seulement la prison, mais la guillotine, cette
remarquable invention de la grande révolution française, qui a pour
avantage reconnu celui de raccourcir un homme d’une tête, qui sera prête
pour nos ennemis ».
Il
ne se vantait pas car les bolcheviques ne vont lésiner sur aucun moyen
criminel pour faire triompher la société « plus juste et plus humaine »
qu’ils envisageaient pour la planète entière. On ne fait pas d’omelettes
sans casser des œufs, n’est-ce pas ? Comme le disait justement Trotsky,
au temps de la terreur rouge dont il fut un acteur efficace :
« On peut et on doit faire comprendre qu’en temps de guerre civile
nous exterminerons les gardes blancs afin qu’ils n’exterminent pas les
travailleurs. Dès lors, notre but n’est pas de supprimer des vies
humaines, mais bien de les préserver. (…) L’ennemi doit être mis dans
l’impossibilité de nuire, ce qui, en temps de guerre, ne peut se
traduire que par sa suppression ».
De
proche en proche, et d’ennemis en contre-révolutionnaires, ce sont des
pans entiers de la société qui vont y passer. Toujours pour la bonne
cause, évidemment.
C’est dans ce louable but d’assainissement que Trotsky présidera, avec Lénine, à l’ouverture des camps de concentration,
un peu partout dans le pays, dès août 1918. Tous les « éléments
douteux » y seront internés à tour de bras, sans le moindre jugement,
est-il besoin de le préciser.
Il créera l’Armée rouge,
dont il sera le chef incontesté durant toutes ces années. Cet
instrument essentiel de la dictature bolchevique fera régner la terreur,
surtout parmi les masses paysannes qui seront matées par le « balai de fer » employé par Trotsky notamment pour le nettoyage de l’Ukraine.
C’est lui également qui noiera la révolte de Cronstadt, en 1921, dans le sang. Les marins de cette base navale, autrefois qualifiés par le même personnage de «valeur et gloire de la Russie révolutionnaire »
furent à l’origine d’une révolte de la population due à l’insupportable
misère qui régnait. Tous demandaient que le carcan de fer qui enserrait
le pays se desserre quelque peu. La seule réponse de Trotsky, et des
bolcheviques, fut une répression sanglante qui fit des morts par
milliers.
Voilà déjà quelques années – de 1918 à 1925 – bien employées. Celui qui avait écrit, en 1920, Terrorisme et communisme,
s’opposera ensuite à Staline et sera exclu du parti en 1927, puis
expulsé d’URSS en 1929. Commencera alors une longue errance qui
s’achèvera en 1940, au Mexique, sous un coup de piolet administré par
un agent de Staline.
Et la légende dorée pourra commencer. http://france-licratisee.hautetfort.com
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