C’était un vendredi 25 novembre de l’année 1177 vers 13h, à Montgisard
«
C’est pourquoi nous ne faiblissons pas, tout au contraire : si chez
nous, l’homme extérieur s’en va en ruine, l’homme intérieur se rénove de
jour en jour. Nous regardons non ce qui se voit, mais ce qui ne se
voit pas. Ce qui se voit n’a qu’un temps, ce qui ne se voit pas est
éternel » ( Baudouin IV de Jérusalem de Laurence Walbrou Mercier)
Nous vivons une
époque de république bananière, noyée dans des scandales interminables
dominés par un monde de ripoux, préparant le nouvel ordre mondial des
robots. La pensée unique, le laisser aller, la misère morale, les
jeunes sans but s’enfermant, comme échappatoire dans des musiques
abrutissantes, ignorant leur famille et voisin. Une société droguée
sous calmants, avec des taux de suicides alarmants et dont les jeunes
en sont les premières victimes.
La République avait promis mais elle
est déjà bien vieille et elle tue nos traditions, nos langues, nos
provinces, notre vie citoyenne, nos spécificités, enfin nos libertés.
Lors du découragement, relisez la vie de Baudouin, vous verrez alors,
que finalement, point de raison de se plaindre. Cet enfant Roi, debout,
sachant qu’il allait mourir, suppléant à ses défaillances physiques
par sa volonté, quelle image. Notre geste familier, c’est l’index
accusateur, dénonçant toujours le mal chez l’autre, restons humble,
leur geste à eux consistait à se frapper la poitrine « pour nos pêchés Dieu nous châtie »…
Évènement oublié de
nos livres d’histoire restant l’un des plus hauts faits d’armes du
Moyen-âge, victoire d’un roi de 17 ans, rongé par la maladie, menant à
cheval ses preux que tout condamnait et seul à avoir put vaincre
Saladin, à 1 contre 20. La lèpre terrassa Baudouin à 24 ans et il fut
enterré au Golgotha sur la colline où le Christ avait été crucifié. « …stoïque
et douloureuse figure, la plus noble peut être de l’histoire des
Croisades, figure où l’héroïsme, sous les pustules et les écailles qui
le couvrent, confine à la sainteté, pure effigie du roi français…» ( René Grousset)
Nous avons acceptés
la destruction du Liban, terre d’accueil et pays frère. L’oppression
fut installé là ou pendant des siècles, depuis les croisades
précisément avait régné pacifiquement chrétiens et musulmans. Les
croisades, présentées officiellement comme une ruée de barbares
sanguinaires fut d’abord un réflexe d’aide fraternelle motivée par :
La destruction du Saint Sépulcre et les ravages en Asie Mineure par les Turcs Seldjoukides
L’oppression des chrétiens de Syrie
Les massacres d’Arméniens, vieux frères Chrétiens, qui seront génocidés plus tard dans l’indifférence générale…
Baudouin IV « figure de légende, dévorée de souffrance et vivant d’héroïsme quotidien »
(Régine Pernoud), dit aux chevaliers qu’il ne regarderait pas son
royaume partir en fumée sans réagir, montrant son sens du devoir et des
responsabilités à son entourage, véritable roi biblique portant les
pêchés de son peuple. Malgré les souffrances de son corps meurtris par
la lèpre, qu’il sait fatal, il fait face aux priorités dans les heures
douloureuses, afin de mettre fin à la terreur des mameluks de Salâh
ad-Din aux environs de la cité de David. Une poignée de chevaliers
intégrés au monde oriental, défend la Terre Sainte , protégeant
chrétiens et musulmans préférant vivre sous la justice franque plutôt
qu’auprès des lois coraniques. Il décréta la levée de toute la
chevalerie franque d’Ascalon et envoya l’ordre d’abandonner GAZA à Odon
de St Amand afin de rallier l’ost du roi.
Ils avancent à un
rythme effréné parallèlement à Saladin plus à l’est. ASHDOD, KHIBERT
SUKRIER, halte à IBELIN ou YEBNA, tout était désolé…Puis ils arrivent
vers l’est, au sud de RAMLA, puis : EL MONGHAR, AQUER et NIANE. Odon
de St Amand et 80 templiers rejoignent l’ost du roi près des montagnes
judéennes, portant l’effectif à 500 chevaliers et quelques hommes à
pieds…
Salâh ad-Din s’avançait vers Jérusalem, balayant tout sur son passage. Sans pitié, comme le révèle le chroniqueur du « Livre des deux jardins »
lorsqu’il fait trancher les têtes des nombreux prisonniers. Il voulait
détruire les deux forteresses franques près de RAMLA, dont IBN
AL-ATHIR et divisait ses forces de tous côtés pour ravager le pays,
puis arriva au pied du TELL EL-GEZER que les francs nomment Montgisard,
élévation près de NIANE et aperçut l’ost des francs.
Baudouin « descendit
de sa monture, se prosterna la face contre terre devant la croix et
pria avec des larmes. A cette vue le cœur de tous ses soldats fut ému.
Ils étendirent tous la main sur la croix et jurèrent de ne jamais fuir
et, en cas de défaite, de regarder comme traître et apostat quiconque
fuirait au lieu de mourir. Ils remontèrent à cheval et s’avancèrent
contre les Turcs qui se réjouissaient pensant avoir raison d’eux. En
voyant les Turcs dont les forces étaient comme une mer, les Francs se
donnèrent mutuellement la paix et se demandèrent les uns aux autres un
mutuel pardon… » ( Michel le Syrien ).
« Soudain
se montrèrent les bataillons des Francs. Ils surgirent, agiles comme
des loups, aboyant comme des chiens, et ils attaquèrent en masse,
ardents comme la flamme… ». (le chroniqueur arabe Abou Shâma ). Le seigneur de Ramla et son frère le preux Balian d’Ibelin : « choisirent
la plus forte bataille que les sarrasins avaient et fondirent sur
eux…Jamais Roland et Olivier ne firent tant d’armes en Roncevaux comme
les deux frères firent en la bataille ». ( Ernoul).
Le roi Baudouin arriva et la bataille prit des allures apocalyptiques, les preux « commencèrent avec leurs épées à se frayer un passage…qu’ils n’avaient plus ni peur ni doute… » ( l’Histoire d’Eracles).
La joie des Turcs se
transforma en panique et Saladin ne survécut que grâce a la fuite,
assistant à la fin de son rêve. Apres 15 jours de désert, il entra au
Caire, prostré entouré de quelques guerriers loqueteux comme sortie de
l’enfer.Baudouin IV fit une entrée triomphale dans Jérusalem à la tête
d’une poignée de preux chevaliers ayant sauvés la terre Sainte. La
foule en liesse les accueillirent et fit de son roi des ovations,
oubliant un instant ce corps couvert de pustules et de plaies qui le
rongeaient. On se bousculait pour regarder son heaume étincelant qui
cachait la souffrance pendant qu’il se dirigeait à la basilique du St
Sépulcre pour rendre grâce à Dieu. … « Une figure de Christ, ce jeune roi lépreux, souffrant dans son corps, par avance, la décomposition de son royaume »
Aujourd'hui plus que
jamais, Baudouin IV, par son courage et son épreuve de la lèpre, doit
demeurer aux yeux des adolescents d'aujourd'hui comme le plus grand
exemple d'une jeunesse qui n'abandonne jamais dans l'adversité et la
foi.
Frédéric WINKLER http://www.actionroyaliste.com/
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