Il
y a 400 ans naissait le maréchal de Turenne, l’un des six plus grands
stratèges de l’Histoire pour Napoléon Ier (aux côtés d’Alexandre le
Grand, Hannibal, Jules César, Gustave Adolphe et Frédéric II de
Prusse).
Henri de la Tour
d’Auvergne, vicomte de Turenne naît le 11 septembre 1611 au château de
Sedan au sein d’une famille protestante. Il débute sa carrière
militaire à partir de 1626 dans le cadre de la Guerre de Trente Ans
(1618-1648) dans l’armée hollandaise. A partir de 1630, il passe au
service de la France et est nommé maréchal de camp après le siège de La
Mothe (1634). L’année de la disparition de Louis XIII (1643), la
régente Anne d’Autriche le fait maréchal de France. Il s’illustre sur
le Rhin aux batailles de Fribourg (1644) et de Nördlingen (1645) avec
Condé.
Durant la Fronde
(1648-1653), il rejoint le camp des frondeurs avant de se ranger
ensuite aux côtés du roi. En 1668, sous l’influence de Bossuet, il se
convertit au catholicisme. Il participe aux premières guerres de Louis
XIV, la guerre de Dévolution (1667-1668) puis celle de Hollande
(1672-1678).
Indépendant d’esprit, rebelle aux directives du ministre de la Guerre, il déplore que “le roi [ait] résolu de s’approprier pour lui seul la gloire de toutes les victoires”.
Turenne se fait l’agent de la “brutalité d’État” lors du premier sac
du Palatinat en 1674. En 1675, il écrase l’électeur de Brandebourg lors
de la grande victoire de Turckheim en attaquant par surprise par la
montagne. 6 mois plus tard, le 27 juillet Turenne est emporté par un
boulet lors de la bataille de Salzbach. Son adversaire Montecuccoli, en
apprenant sa mort, déclare : “Aujourd’hui est mort un homme qui faisait honneur à l’homme.”
Louis XIV, peiné par
sa mort, décide de le faire ensevelir dans la basilique Saint-Denis,
dans la chapelle destinée à la sépulture des rois et princes de la
branche de Bourbon, pour “tout ce qu’il a fait pour la gloire de nos Armes et pour le soutien de notre État”
(lettre à l’abbé de Saint-Denis). Il eut ainsi le privilège de reposer
dans la nécropole royale en tant que tête non couronnée avec Charles
Martel et Bertrand du Guesclin. Son tombeau sera ouvert par les
révolutionnaires (octobre 1793) et son corps, bien conservé, sera exposé
aux regards des curieux. Napoléon Ier transférera sa dépouille à
l’Hôtel des Invalides le 22 septembre 1800.
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