Sur l'Arc de triomphe figure le nom de Dumouriez. Bel exemple d'une gloire usurpée.
Le personnage fut en effet un triste sire. Né Charles-François du Périer, à Cambrai, en 1739, celui qui se faisait appeler Dumouriez s'engagea comme volontaire à dix-huit ans. Réformé en 1763 avec le grade de capitaine et la croix de Saint-Louis, il décide de se vendre au plus offrant, en proposant ses services à la République de Gênes puis à ses sujets corses en révolte contre elle. Ni les uns ni les autres ne veulent du personnage et il doit faire appel à la protection de la famille Du Barry, bien en cours comme l'on sait, pour obtenir une mission auprès des cours de Madrid et de Lisbonne. L'homme a le goût de l'intrigue et les missions diplomatiques qu'il effectue ensuite en Pologne et en Suède sont celles d'un agent secret. Pour ce travail, il reçoit des fonds importants, dont il détourne une bonne partie pour son usage personnel. Ce qui lui vaut de se retrouver à la Bastille. Libéré grâce à l'avènement de Louis XVI, son entregent et ses utiles relations (il est franc-maçon) lui permettent de se retrouver maréchal de camp, chargé des travaux du port de Cherbourg. Poste offrant de juteuses opérations, grâce auxquelles Dumouriez peut satisfaire sa passion du jeu dans les tripots.
Quand arrive la Révolution Dumouriez y voit l'occasion de nouveaux profits et il se lance à corps perdu dans la politique, en essayant de se faire élire aux Etats généraux. En vain. Mais cela permet de nouer d'utiles relations : La Fayette, Mirabeau et Armand Gensonné, l'un des futurs chefs des Girondins. Dumouriez se montre au club des Jacobins. Tout cela aboutit : promu lieutenant générai en février 1792 il devient dès le 15 mars suivant ministre des Affaires étrangères à la place de son ancien condisciple de Lessart qui lui avait pourtant payé ses dettes de jeu et dont il a dénoncé les manœuvres diplomatiques suspectes auprès de Brissot, farouche partisan de la guerre.
Cette guerre, Dumouriez la déclare à l'Autriche et prend le commandement en chef des armées du Nord et des Ardennes. La 20 septembre 1792, c'est la bataille de Valmy. Cette bataille est essentiellement un échange de canonnade, qui ne fait qu'environ trois cents morts chez les Prussiens et deux cents chez les Français, à l'issue de laquelle les forces prussiennes, dont la réputation n'est pourtant plus à faire, se retirent en bon ordre. La commune appartenance à la franc-maçonnerie du chef prussien Brunswick et des chefs français Dumouriez et Kellermann explique peut-être beaucoup de choses.
Le 6 novembre Dumouriez est à nouveau vainqueur à Jemmapes. Non sans mal, malgré son énorme supériorité numérique (40 000 Français contre 14 000 Autrichiens) et après de grosses fautes stratégiques et tactiques. Défait par les Autrichiens en 1793 à Neerwinden, devenu suspect à la Convention, Dumouriez passe à l'ennemi en livrant aux Autrichiens le ministre de la Guerre Beurnonville et quatre représentants en mission venus lui demander des comptes. Ses troupes, qu'il a voulu entraîner dans sa désertion, ont refusé de le suivre.
Chassé de partout, errant à travers l'Europe, Dumouriez voit le tsar refuser les offres de service qu'il lui a faites. Finalement il obtient une bourse de l'Angleterre, s'y fixe et conseille Wellington contre la France. Les Bourbons lui ayant refusé, en 1815, l'autorisation de revenir en France, il meut oublié, en Angleterre le 14 mars 1823.
P V National Hebdo du 6 au 12 novembre 1997
Le personnage fut en effet un triste sire. Né Charles-François du Périer, à Cambrai, en 1739, celui qui se faisait appeler Dumouriez s'engagea comme volontaire à dix-huit ans. Réformé en 1763 avec le grade de capitaine et la croix de Saint-Louis, il décide de se vendre au plus offrant, en proposant ses services à la République de Gênes puis à ses sujets corses en révolte contre elle. Ni les uns ni les autres ne veulent du personnage et il doit faire appel à la protection de la famille Du Barry, bien en cours comme l'on sait, pour obtenir une mission auprès des cours de Madrid et de Lisbonne. L'homme a le goût de l'intrigue et les missions diplomatiques qu'il effectue ensuite en Pologne et en Suède sont celles d'un agent secret. Pour ce travail, il reçoit des fonds importants, dont il détourne une bonne partie pour son usage personnel. Ce qui lui vaut de se retrouver à la Bastille. Libéré grâce à l'avènement de Louis XVI, son entregent et ses utiles relations (il est franc-maçon) lui permettent de se retrouver maréchal de camp, chargé des travaux du port de Cherbourg. Poste offrant de juteuses opérations, grâce auxquelles Dumouriez peut satisfaire sa passion du jeu dans les tripots.
Quand arrive la Révolution Dumouriez y voit l'occasion de nouveaux profits et il se lance à corps perdu dans la politique, en essayant de se faire élire aux Etats généraux. En vain. Mais cela permet de nouer d'utiles relations : La Fayette, Mirabeau et Armand Gensonné, l'un des futurs chefs des Girondins. Dumouriez se montre au club des Jacobins. Tout cela aboutit : promu lieutenant générai en février 1792 il devient dès le 15 mars suivant ministre des Affaires étrangères à la place de son ancien condisciple de Lessart qui lui avait pourtant payé ses dettes de jeu et dont il a dénoncé les manœuvres diplomatiques suspectes auprès de Brissot, farouche partisan de la guerre.
Cette guerre, Dumouriez la déclare à l'Autriche et prend le commandement en chef des armées du Nord et des Ardennes. La 20 septembre 1792, c'est la bataille de Valmy. Cette bataille est essentiellement un échange de canonnade, qui ne fait qu'environ trois cents morts chez les Prussiens et deux cents chez les Français, à l'issue de laquelle les forces prussiennes, dont la réputation n'est pourtant plus à faire, se retirent en bon ordre. La commune appartenance à la franc-maçonnerie du chef prussien Brunswick et des chefs français Dumouriez et Kellermann explique peut-être beaucoup de choses.
Le 6 novembre Dumouriez est à nouveau vainqueur à Jemmapes. Non sans mal, malgré son énorme supériorité numérique (40 000 Français contre 14 000 Autrichiens) et après de grosses fautes stratégiques et tactiques. Défait par les Autrichiens en 1793 à Neerwinden, devenu suspect à la Convention, Dumouriez passe à l'ennemi en livrant aux Autrichiens le ministre de la Guerre Beurnonville et quatre représentants en mission venus lui demander des comptes. Ses troupes, qu'il a voulu entraîner dans sa désertion, ont refusé de le suivre.
Chassé de partout, errant à travers l'Europe, Dumouriez voit le tsar refuser les offres de service qu'il lui a faites. Finalement il obtient une bourse de l'Angleterre, s'y fixe et conseille Wellington contre la France. Les Bourbons lui ayant refusé, en 1815, l'autorisation de revenir en France, il meut oublié, en Angleterre le 14 mars 1823.
P V National Hebdo du 6 au 12 novembre 1997
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