La guerre de Vendée et le système de dépopulation
En 1795, s’appuyant sur le procès de Jean-Baptiste Carrier (1), inventeur des « chapelets républicains » de Nantes (des milliers de personnes noyées dans la Loire), Gracchus Babeuf, père du communisme, s’interrogeait benoîtement sur la répression – un véritable génocide, en fait – menée en Vendée. Son livre, Du système de dépopulation, étudie la « politique » menée par les Conventionnels en 1793 et 1794. Une « politique » qui avait pour finalité avouée l’extermination totale de tous les Vendéens. Bleus et Blancs confondus,
En s’attaquant par priorité aux femmes et aux enfants.
Dans la nouvelle édition de ce texte, Reynald Secher, auteur notamment de La Vendée-Vengée : le génocide franco-français (Perrin, 2006), et Stéphane Courtois, à qui l’on doit le monumental Livre noir du communisme (Robert Laffont, 1997), établissent, documents à l’appui, la filiation directe entre l’idéologie de Robespierre et celle de Lénine et de ses héritiers.
C’est à Gracchus Babeuf que l’on doit les termes populicide, plébéicide, nationicide, pour désigner la politique d’extermination des Vendéens votée par la Convention en 1793. Sous sa plume, on relève nombre d’expressions qui soulignent l’ampleur du génocide : « Un si grand amoncelage de crimes », « Immolations féroces de milliers de vos frères », « Des peuplades entières effacées du nombre des vivants », « L‘égorgerie de nos frères », « Le grand hachis », « Tuerie générale », « Exécrations nationicides », « Massacrerie », « Boucherie horrible », « Système pratique d‘égorgement », « Extrême barbarie », « Système de destruction », etc.
Gracchus Babeuf écrit à propos du génocide vendéen : « On n’y croirait pas si nous ne les confirmions par des faits précis et authentiques. » Et aussi : « Il est d’autres faits si étrangement atroces que nous avons glissé rapidement à leur égard parce que l’imagination se refuse presque à les croire, malgré que, par l’analogie, rien ne doive plus paraître incroyable, d’après la certitude des actes forcenés que nous avons été dans la position de décrire. »
« Contemporain des événements, informé de première main grâce aux révélations suscitées par les crimes de Vendée après la chute de Robespierre, Babeuf aurait pu taire ce qui apparaît comme une tache indélébile dans le cours de sa chère révolution », écrit Stéphane Courtois. Il ne l’a pas fait, nous donnant du même coup une analyse implacable de cette préfiguration des génocides modernes. Le génocide vendéen est gros des génocides communistes et nazis. Avec des euphémismes du même ordre. Le représentant révolutionnaire Lequinio évoque « des mesures de rigueur (…) employées sans discernement ». Les nazis parleront de « solution finale ». Les communistes de « mesure punitive la plus élevée ».
Ce livre est un réquisitoire qui dit – et prouve – tout. Nous y reviendrons.
(1) Que d’aucuns, authentiques révisionnistes continuateurs des « buveurs de sang » de 1793, s’appliquent aujourd’hui à réhabiliter !
— Les Editions du Cerf.
Article D’Alain Sanders dans le quotidien PRESENT
http://www.libeco.net/magazine.htm
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire