Abattu et un peu inerte en juillet 1789, le bon roi Louis XVI? Entre nous, il avait de quoi; on oublie trop facilement qu'il venait de perdre un fils le mois précédent
Après Marie-Thérèse - Madame Royale, future duchesse d'Angoulême - la reine Marie-Antoinette avait, en effet, mis au monde un enfant mâle, louis, en 1781. Il ne faut pas confondre ce premier fils avec le petit Dauphin du temple, né en 1785.
Louis était un bel enfant, peint à plusieurs reprises avec sa mère par Mme Vigée-lebrun. Mais, rapidement, sa santé s'altéra et il devint, notamment, rachitique. Ses parents décidèrent donc, en mars 1788, de l'envoyer au Château-Neuf de Meudon, avec son gouverneur, le duc d'Harcourt, dans l'espoir que sa santé se rétablirait sous l'effet du bon air.
Mais lorsqu'en octobre, il regagna Versailles pour y passer l'hiver, rien ne s'était arrangé; les médecins d'alors n'étaient pas en mesure de diagnostiquer la tuberculose osseuse qui rongeait l'enfant
De retour à Meudon en un printemps glacial, le jeune Louis continue à dépérir dans une chambre calfeutrée où la reine venait parfois partager ses repas.
Le petit prince ne peut se reposer qu'étendu sur un billard que l'on a approché d'une fenêtre. Il souffre horriblement.
Dernières sorties dans le parc dans un fauteuil roulant, en mai. Dernière apparition derrière une fenêtre le 29, jour de la Fête-Dieu.
Le 4 juin, le roi arrive à Meudon. Marie-Antoinette en larmes tente de lui rendre un peu d'espoir: « Ayons du courage, mon ami, la Providence peut tout espérons encore qu'elle nous conservera notre fils bien-aimé ».
Le soir, Paris apprend la mort du prince et prend le deuil. Au Théâtre Français, la représentation s'est arrêtée à la fin du premier acte.
Au matin du 6, alors que toute la famille royale est réunie pour prier dans la chapelle ardente, une députation du Tiers Etat insiste à trois reprises pour être reçue, sans nul respect pour la douleur du souverain. louis XVI finit par céder, avec une exclamation qui traduit sa peine : « N'y a-t-il pas un de ces hommes qui soit père !»
Et, vers midi, sous la Simple escorte de quelques gardes, un carrosse drapé de blanc, par Sèvres, le bois de Boulogne et le chemin de la Révolte, emporte le corps vers la nécropole des Rois à Saint-Denis.
Un petit mort bien oublié dans ces commémorations du Bicentenaire, mais surtout, occultés de notre Histoire, les sentiments d'un couple pas comme les autres. louis XVI n'est pas seulement un père de famille en deuil, il est égaiement, devant Dieu, le responsable de la transmission du principe monarchique. Il n'a pas su conserver un Dauphin à la France et l'on n'a rien compris au désarroi du souverain à la veille de l'émeute du 14 juillet si l'on s'obstine à passer sous silence la double mort de ce fils premier-né, ce petit garçon qui devait être roi.
Michel Miot. National Hebdo
Après Marie-Thérèse - Madame Royale, future duchesse d'Angoulême - la reine Marie-Antoinette avait, en effet, mis au monde un enfant mâle, louis, en 1781. Il ne faut pas confondre ce premier fils avec le petit Dauphin du temple, né en 1785.
Louis était un bel enfant, peint à plusieurs reprises avec sa mère par Mme Vigée-lebrun. Mais, rapidement, sa santé s'altéra et il devint, notamment, rachitique. Ses parents décidèrent donc, en mars 1788, de l'envoyer au Château-Neuf de Meudon, avec son gouverneur, le duc d'Harcourt, dans l'espoir que sa santé se rétablirait sous l'effet du bon air.
Mais lorsqu'en octobre, il regagna Versailles pour y passer l'hiver, rien ne s'était arrangé; les médecins d'alors n'étaient pas en mesure de diagnostiquer la tuberculose osseuse qui rongeait l'enfant
De retour à Meudon en un printemps glacial, le jeune Louis continue à dépérir dans une chambre calfeutrée où la reine venait parfois partager ses repas.
Le petit prince ne peut se reposer qu'étendu sur un billard que l'on a approché d'une fenêtre. Il souffre horriblement.
Dernières sorties dans le parc dans un fauteuil roulant, en mai. Dernière apparition derrière une fenêtre le 29, jour de la Fête-Dieu.
Le 4 juin, le roi arrive à Meudon. Marie-Antoinette en larmes tente de lui rendre un peu d'espoir: « Ayons du courage, mon ami, la Providence peut tout espérons encore qu'elle nous conservera notre fils bien-aimé ».
Le soir, Paris apprend la mort du prince et prend le deuil. Au Théâtre Français, la représentation s'est arrêtée à la fin du premier acte.
Au matin du 6, alors que toute la famille royale est réunie pour prier dans la chapelle ardente, une députation du Tiers Etat insiste à trois reprises pour être reçue, sans nul respect pour la douleur du souverain. louis XVI finit par céder, avec une exclamation qui traduit sa peine : « N'y a-t-il pas un de ces hommes qui soit père !»
Et, vers midi, sous la Simple escorte de quelques gardes, un carrosse drapé de blanc, par Sèvres, le bois de Boulogne et le chemin de la Révolte, emporte le corps vers la nécropole des Rois à Saint-Denis.
Un petit mort bien oublié dans ces commémorations du Bicentenaire, mais surtout, occultés de notre Histoire, les sentiments d'un couple pas comme les autres. louis XVI n'est pas seulement un père de famille en deuil, il est égaiement, devant Dieu, le responsable de la transmission du principe monarchique. Il n'a pas su conserver un Dauphin à la France et l'on n'a rien compris au désarroi du souverain à la veille de l'émeute du 14 juillet si l'on s'obstine à passer sous silence la double mort de ce fils premier-né, ce petit garçon qui devait être roi.
Michel Miot. National Hebdo
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