mercredi 2 juillet 2025

L’Ukraine nomme un néonazi à la tête d’une institution gouvernementale

 

Le gouvernement ukrainien a nommé un idéologue fasciste de premier plan à la tête d’une institution chargée de l’histoire.

La Pologne dispose d’un Institut de la mémoire nationale créé pour éduquer, archiver et poursuivre les crimes contre la nation polonaise. Il remonte à la Commission générale pour la recherche sur les crimes fascistes, un organisme créé en 1945 et chargé d’enquêter sur les crimes commis par l’administration nazie en Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a ensuite été élargi pour enquêter sur les crimes présumés commis contre la Pologne sous le régime communiste.

En 2006, peu après que les États-Unis aient fomenté la « révolution orange », l’Ukraine, sous la présidence de Viktor Iouchtchenko, a créé l’Institut ukrainien de la mémoire nationale, rattaché au cabinet.  Il était censé jouer un rôle similaire à celui de l’institution polonaise. Il a cependant été immédiatement pris en main par les fascistes afin de blanchir les crimes perpétrés par les nationalistes ukrainiens qui s’étaient alliés aux nazis allemands.

En 2010, sous la présidence de Viktor Ianoukovitch, il a été rétrogradé au rang d’institut de recherche dirigé par Valery Soldatenko, qui s’opposait au nationalisme fasciste ukrainien.

Après le coup d’État fomenté par les États-Unis en 2014, Soldatenko a été licencié. Plusieurs nationalistes de droite se sont succédé à la tête de l’Institut de la mémoire nationale. Fin 2024, le dernier en date, Anton Drobobovich, a été licencié pour ne pas être suffisamment radical (traduction automatique) :

Le Conseil des ministres a démis Anton Drobovich de ses fonctions de directeur de l’Institut de la mémoire nationale. Son contrat avait pris fin et n’a pas été renouvelé….

Rappelons que Drobovich avait proposé de faire de l’Arche de la liberté du peuple ukrainien à Kiev un symbole des personnes LGBT. Il estime que le démantèlement du monument ne peut être évité que si son ancienne valeur est complètement remplacée.

Il avait également qualifié l’Armée rouge de « détachements communistes », tout en condamnant la marche nationaliste en l’honneur de la division SS « Galicie ».

La semaine dernière, le gouvernement ukrainien a nommé son remplaçant (traduction automatique) :

Alexander Alferov, ancien officier de la troisième brigade d’assaut et [ancien] bataillon Azov, est devenu le nouveau directeur de l’Institut de la mémoire nationale. La décision de nomination a été prise par le Conseil des ministres.

« Alexander Alferov est un historien ukrainien, animateur de télévision et de radio, personnalité publique et militaire. Depuis 2010, il est chercheur associé à l’Institut d’histoire de l’Ukraine de l’Académie nationale des sciences d’Ukraine. Il est l’auteur, co-auteur et compilateur de 15 livres et de plus de 100 articles scientifiques. Avec le début de l’invasion à grande échelle, il est devenu officier des forces spéciales « Azov-Kiev », puis, à partir de septembre 2022, officier de la 3e brigade d’assaut indépendante, chef du groupe de formation humanitaire et de soutien à l’information du département de soutien psychologique du personnel. Parallèlement, il était à la tête du groupe d’experts sur la dérussification à Kiev. Il a le grade de major de réserve à Kiev », indique le site web du ministère de la Culture.

Alferov est un fasciste. Il était le responsable idéologique de la brigade Azov.

Azov, vous vous en souvenez, est la milice fasciste choyée par les médias occidentaux, qui l’avaient d’abord décrite comme « une organisation paramilitaire néonazie ukrainienne » pour ensuite la qualifier de simple brigade militaire.

En 2014, la BBC mettait encore en garde contre elle :

Dirigée par l’organisation extrémiste Patriot of Ukraine, qui considère les Juifs et les autres minorités comme des « sous-humains » et appelle à une croisade blanche et chrétienne contre eux, elle arbore trois symboles nazis sur son insigne : un croc-de-loup modifié, un soleil noir (ou « Hakensonne ») et le titre Black Corps, qui était utilisé par les Waffen SS.

Azov n’est qu’un des plus de 50 groupes de volontaires qui combattent dans l’est, dont la grande majorité ne sont pas extrémistes, mais il semble bénéficier d’un soutien particulier de la part de certains hauts responsables : …

Azov a depuis suivi la voie des Waffen-SS. Il est passé d’un groupe de volontaires à un bataillon, puis à un régiment, puis à une brigade, qui a été divisée en deux (qui se battent actuellement l’une contre l’autre), chacune étant désormais en cours de transformation en corps d’armée. Azov est désormais une armée à part entière qui dispose de ses propres sources de financement et procède à son propre recrutement.

Alexander Alferov, le nouveau directeur de l’Institut ukrainien de la mémoire nationale, est étroitement lié à Azov.

En 2014, lorsque le fondateur et dirigeant d’Azov, Andriy Biletsky, est devenu membre du Parlement, Alferov est devenu son attaché de presse. De l’hiver 2014 à juin 2015, il a également été chef du service de presse du régiment Azov.

À partir d’avril 2022, il a été officier des forces spéciales Azov-Kiev, puis, à partir de septembre, officier de la 3e brigade d’assaut, chef du groupe de formation humanitaire et de soutien à l’information du département de soutien psychologique du personnel.

Marta Havryshko, historienne ukrainienne au Centre Strassler pour les études sur l’Holocauste et le génocide de l’université Clark, a commenté la nouvelle fonction d’Alferov :

Marta Havryshko @HavryshkoMarta – 20:03 UTC · 27 juin 2025

Le premier « Azovite » du gouvernement Zelensky est arrivé.

Oleksandr Alfyorov est désormais à la tête de l’Institut ukrainien de la mémoire nationale, la principale autorité publique du pays en matière de mémoire. Pour obtenir ce poste, il a quitté les rangs de la 3e brigade d’assaut Azov.

Il a organisé l’exposition « In Steel Storms » (Dans les tempêtes d’acier) du musée de sa brigade à Kiev, qui glorifiait la division Waffen-SS Galicia. Pendant son séjour dans cette unité, l’une de ses subdivisions a commencé à utiliser un écusson SS Dirlewanger modifié comme emblème officiel.

Alors pourquoi s’arrêter là ? Peut-être que le nouveau logo de l’Institut sera également l’insigne Dirlewanger 

Après sa nomination à la tête de l’Institut ukrainien de la mémoire nationale, Alferov a accordé une interview (vidéo).

Comme l’a rapporté Strana (traduction automatique) :

Le nouveau directeur de l’Institut de la mémoire nationale a expliqué pourquoi il est impossible de comparer Poutine à Hitler

Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, et le dirigeant de l’Allemagne nazie, Adolf Hitler, ne peuvent être comparés, car ce dernier a reçu une éducation et a été « élevé dans la haute culture ».

C’est ce qu’a déclaré le nouveau directeur de l’Institut de la mémoire nationale ukrainienne, Alexander Alferov.

« Comment peut-on comparer une personne qui a reçu une éducation allemande, qui était un artiste, qui a été élevé dans la philosophie et, en fait, dans la culture allemande – la haute culture – avec ces personnes ? C’est impossible. Ce sont des personnes qui ne peuvent être comparées », a déclaré Alferov.

Ainsi, Hitler, qui n’a jamais terminé ses études, qui n’a jamais obtenu de diplôme, qui vendait ses aquarelles aux passants à Munich après avoir été rejeté par l’Académie des beaux-arts de Vienne et qui a fini soldat de première classe après la Première Guerre mondiale, était-il d’une « culture plus élevée » que Vladimir Poutine, qui est un véritable avocat avec un diplôme supplémentaire en économie des ressources, ancien colonel et judoka ceinture noire ?

[Alferov] estime également qu’il est impossible de comparer les peuples de l’Allemagne nazie et de la Russie d’aujourd’hui. Il a qualifié les Russes de « non pas d’orques, mais de gobelins ».

« Comment pouvez-vous comparer le peuple allemand, élevé dans l’esprit de la loi, de l’obéissance, avec une éthique chrétienne protestante ou catholique généralement forte, avec les gens qui vivent là-bas, à l’Est, avec des gobelins ? Et ils ont aussi leur propre nom : les Russes, bien sûr. Vous savez, quand ils ont commencé à parler – Orcs, Orcs… Non, pas des orques. Les orques sont d’anciens elfes. Et ceux-là, ce sont vraiment des Russes », a déclaré Alferov.

Imaginez ce que ce type a inculqué dans l’esprit des jeunes recrues d’Azov lorsqu’il était responsable de la formation humanitaire d’Azov. Le fait qu’il occupe désormais un poste où il peut endoctriner toute l’Ukraine au niveau national n’augure rien de bon pour le pays.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/lukraine-nomme-un-neonazi-a-la-tete-dune-institution-gouvernementale

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