1871-1894, la presse royaliste
Après avoir vu l’état du royalisme entre la mort du comte de Chambord (1883) et celle du comte de Paris Philippe VII (1894), nous pouvons nous intéresser à l’état de la presse royaliste durant cette même période.
Le royalisme conserve une audience importante, ne serait-ce que dans la presse et au Parlement. Certes, le comte de Paris réduit considérablement les subsides accordés aux nombreux journaux royalistes, préférant réserver son aide aux plus fidèles. Beaucoup de feuilles, en effet, sont simplement « conservatrices » et se présentent en organes de « défense sociale » ou de « défense religieuse », certaines cultivent l’équivoque « monarchiste » mais préfèrent le bonapartiste « Appel au Peuple ».
À Paris, chaque grand journal royaliste a sa clientèle particulière : le Gaulois dispute au Figaro, plus ou moins rallié, sa clientèle aristocratique que Léon Daudet qualifie de « salonnarde » ; l’ineffable Arthur Meyer sait y doser savamment les comptes rendus des mondanités. Le Moniteur Universel a bien perdu de son éclat et sa clientèle, de tradition orléaniste et libérale, rallie de plus en plus le Soleil de l’académicien Édouard Hervé. La tradition légitimiste et sociale est maintenue par Gustave Janicot sous le titre prestigieux de la Gazette de France. Cependant que la Vérité rassemble les dissidents de l’Univers rallié. Si Léon Daudet, nationaliste qui se cherche, écrit dans le Gaulois et dans la Libre Parole de Drumont, Charles Maurras, pas encore royaliste, fréquente pourtant aussi bien le Soleil que la Gazette de France.
« L’Association de la presse monarchique et catholique des départements » réunit de nombreux journalistes qui savent entretenir le goût de la discussion doctrinale et de la polémique. Sur une centaine de journaux « conservateurs » qui restent subventionnés, la moitié défend ouvertement les idées royalistes et notamment une trentaine de quotidiens ou de tri-hebdomadaires répandus. Le Midi, surtout aquitain et languedocien, possède un tiers de ces feuilles, l’ouest a un autre tiers, le reste se localise dans le Massif-Central et les Pays de la Loire ou se disperse au Nord et à l’Est.
La suite prochainement dans : 1871-1894, les monarchistes au Parlement
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