par Vzgliad
Le 24 septembre septembre 1863, les navires de la Flotte impériale russe ont commencé à se regrouper près de New York, avant qu’une autre escadre fasse de même quelques jours plus tard sur la côte Ouest. Dans son journal, le secrétaire américain à la Marine exprimait son soulagement : «Bénis soient les Russes !».
Formellement, la Russie et les USA n’étaient liés par aucun engagement d’allié mais étaient rapprochés par l’existence d’ennemis communs, et, au premier semestre 1861, par la similitude de leurs problèmes intérieurs, écrit Vzgliad.
L’élection présidentielle de 1860 avait été remportée par le représentant du jeune parti républicain, Abraham Lincoln — il s’agissait de la première tentative réussie des «éléphants» de s’emparer de la Maison-Blanche.
Après son élection, les opinions de Lincoln sont devenues plus nuancées. Selon lui, l’abolition de l’esclavage était un objectif noble mais lointain, et rien ne devait menacer la propriété «noire» des gentlemen respectables du Sud.
L’élection de Lincoln a tout de même fait déborder le vase, après quoi le Sud a annoncé sa sortie de l’Union. Lincoln a refusé de laisser le Sud faire sécession, ce qui a conduit à la guerre la plus sanguinaire de l’histoire des USA.
Pendant l’été 1863, il est devenu évident que Londres cherchait à former une coalition internationale contre la Russie avec la France, l’Autriche — qui avait également participé au partage de la Pologne — ainsi que la Suède qui avait des prétentions pour la Finlande russe. En cas de grand conflit, la flotte baltique aurait été coincée à Kronstadt, comme pendant la guerre de Crimée.
L’expérience de l’Alabama, qui utilisait les ports français et anglais «neutres», a donné une idée au grand-prince Constantin et au ministre de la Marine Nicolaï Krabbe : et si les Américains mettaient à disposition leur ports «neutres» aux navires russes ? 5 ou 6 navires pouvaient suffire à paralyser le commerce transatlantique des Anglais et des Français.
Washington était prêt à accorder une telle aide, d’autant que les Britanniques se renforçaient (notamment leur marine) au Canada. Plusieurs navires de guerre pouvaient certainement servir à Lincoln, tout comme l’épaule amicale d’Alexandre II.
L’expédition a été préparée dans le plus grand secret. La frégate Osliabia a été la première à jeter l’ancre à New York le 24 septembre. Les autres navires quittaient Kronstadt un par un pour ne pas attirer l’attention, avant de se regrouper une fois en mer. Fin septembre, ils sont arrivés aux États-Unis.
La présence en ville de militaires russes amicaux avait un effet rassurant pour les partisans de Lincoln et dissuasif sur ses rivaux.
Cette fois, Londres et Paris n’avaient plus de doutes concernant l’existence d’un accord militaire entre Washington et Pétersbourg, signifiant que l’attaque contre l’une des puissances entraînerait automatiquement l’implication de l’autre. Les Anglais et les Français, déjà enlisés dans une occupation du Mexique, ne voulaient pas mener une guerre sur trois fronts à la fois.
source:https://fr.sputniknews.com/presse/201809261038256274-flotte-russe-agression-militaire/
Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur de l’article repris d’un média russe et traduit dans son intégralité en français.
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