Fin 1795, Gracchus Babeuf publie, à l'occasion du procès de Jean-baptiste Carrier (l'auteur des noyades de Nantes), un livre doublement révolutionnaire par son titre et par son contenu : "Du système de dépopulation".
Il y fait un réquisitoire impitoyable contre la politique dictatoriale des conventionnels et de Robespierre en 1793 et 1794, qui devait conduire, entre autres, à l'anéantissement et l'extermination des vendéens bleus et blancs confondus, et de préférence des femmes et des enfants.
Son œuvre a été rééditée chez cerf sous le titre "La guerre de la Vendée et le système de dépopulation" accompagnée de trois larges commentaires écrits par trois spécialistes de la Révolution de 1789 et du Communisme. Les auteurs y définissent un quatrième crime de génocide : le mémoricide, et établissent la filiation entre l'idéologie de Robespierre et celle de Lénine et des leaders communistes.
En bon émule des Lumières, Babeuf cherche à expliquer rationnellement le fait que la Convention ait non seulement ordonné d'exterminer l'ensemble des vendéens, y compris les bons républicains, mais encore qu'elle ait laissé massacrer d'innombrables troupes républicaines envoyées sans précautions dans une région en révolte.
Il y voit un plan ourdi avec soin dont il croit avoir découvert le secret : la mise en œuvre d'un système de dépopulation par Robespierre qui aurait considéré que le territoire français ne pouvait pas nourrir l'ensemble de la population et qu'il fallait donc, par le biais de la Vendée, se débarrasser de sa part excédentaire.
Hypothèse plausible car en 1793 - 1794 un gouvernement révolutionnaire estimait que sa population comprenait "des hommes en trop" , des "hommes superflus" et qu'il était légitime d'exterminer. Ces idées préfigurent celles qui seront mises en œuvre par Lénine, puis Hitler !
Gracchus Babeuf
chez cerf
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire