Il y a dix ans, l'Europe nous imposait le traité constitutionnel européen constituant une atteinte majeure à la Démocratie. A y regarder de plus près, cela n'a rien de surprenant : Le projet européen porte dans ses gènes un caractère clairement anti démocratique. L'objectif des dirigeants a toujours été de faire l'Europe contre la volonté des Peuples et en supprimant les Etats-nations pour les mettre aux mains de dirigeants non élus.
Il y a exactement dix ans, une large majorité des Français rejetaient le traité constitutionnel européen malgré une campagne massive en faveur du Oui de la part de tous les médias et de la majorité des partis politiques. Il sera finalement approuvé le 19 octobre 2007 par les chefs de gouvernement réunis en congrès à Lisbonne contre l'avis des Français. Ce sera une tâche noire indélébile sur la construction européenne et la démocratie française.
Mais à y regarder de plus près, cela n'a rien de surprenant : Le projet européen porte dans ses gènes un caractère clairement anti démocratique. L'objectif des dirigeants a toujours été de faire l'Europe contre la volonté des Peuples et en supprimant les Etats-nations pour les mettre aux mains de dirigeants non élus.
Pour cela, il faut remonter au texte fondateur du premier projet de construction européenne de 1929. Construction clairement idéologique de la Gauche pacifiste et internationaliste, il a le mérite d'annoncer ses intentions sans détour.
Le premier projet de construction européenne fut présenté le 5 septembre 1929 par le Président du Conseil et Ministre des affaires étrangère Aristide Briand devant la Xe session de la Société des Nations à Genève (Ancêtre de l'ONU).
Aristide Briand avait un objectif essentiel qui était de mettre en place des institutions européennes afin de supprimer toutes les entraves à l'économie et au commerce européen et mondial, notamment en supprimant les barrières douanières. Cette première vue d'Aristide Briand était purement économique.
Le 9 septembre 1929, ce projet du Président du Conseil français obtenait le soutien du Chancelier allemand, Gustav Stressemann qui lui parlait du "Désarmement douanier" (Alors qu'il réarmait l'Allemagne avec le soutien logistique des Soviets!)
Ce même jour de septembre, les états européens membre de la SDN (27 pays dont la Suisse) confièrent à Aristide Briand le soin de rédiger un mémorandum sur le sujet. Il sera présenté le 1er mai 1930 sous le titre de : "Mémorandum sur l'organisation d'un régime d'Union fédérale européenne". C'est le premier projet de construction de l'Union européenne. On y parle pour la première fois "D'Union européenne".
Ce texte fut rédigé par les services du quai d'Orsay sous la direction d'Alexis Léger (le futur Saint-John Perse). Diplomate germanophile très influent au sommet de l'état jusqu'en juin 1940, il sera le principal artisan du pacifisme aveugle de nos gouvernants de Gauche face à l'Allemagne de Hitler, poursuivant l'héritage d'Aristide Briand (Par ailleurs Prix Nobel de la Paix 1926 avec Gustav Stressemann).
A aucun moment du texte il est question d'un quelconque contrôle démocratique direct de cette institution qui fonctionne sur le modèle exact de ce que nous connaissons actuellement. A la tête on trouve un organe exécutif, "L'Organe représentatif directeur" composé de tous les représentant s des pays européens, "La conférence européenne". La présidence de cette "Conférence européenne" sera assurée annuellement par roulement par un pays membre (Afin d'éviter de favoriser un pays).
En complément de cet organe décisionnel est prévu un organe décisionnel, "Instrument d'action", le "Comité politique permanent", et un "Secrétariat permanent", tout deux chargés d'assurer le fonctionnement opérationnel de cette "Union européenne".
Dans ce premier projet, il n'est donc nullement question de confier le contrôle de l'Union européenne à un parlement élu par les Peuples d'Europe. C'est fondamentalement un système intergouvernemental sans contrôle démocratique direct. L'Union européenne actuelle ajoutera un parlement... mais qui n'a aucun rôle de proposition de loi et qui ne sert juste qu'à entériner les décisions de la Commission européenne.
Pour les concepteurs de cette Gauche pacifiste française qui influencera fortement la Diplomatie français de 1919 à juin 1940 et qui nous conduira vers cette honteuse défaite de juin 1940, ce sont les Peuples européens bélliqueux qui sont directement responsables de cette boucherie que fut la Grande Guerre. Afin d'éviter tout nouveaux conflits en Europe, il convient donc de leur ôter tout pouvoir de décision. Ceci conduira au leitmotiv de "L'Europe seule capable de garantir la Paix sur le continent".
On retrouve de façon plus générale la défiance de l'élite de Gauche envers le Peuple. N'est-ce pas Voltaire qui disait : " Il est à propos que le peuple soit guidé, et non pas qu’il soit instruit, il n’est pas digne de l’être"
Ce premier projet de construction d'une Union européenne comporte un point fondamental de politique internationale et de gouvernance mondiale. Pour les rédacteurs et Aristide Briand, il est clair que cette Union européenne doit être, avant toute chose, une agence régionale de la Société des Nations (La SDN ancêtre de l'ONU). Elle doit lui être subordonnée étroitement.
Pour le chancelier allemand Gustav Stressemann : "Il ne s'agit nullement de constituer un groupement européen en dehors de la SDN, mais au contraire d'harmoniser les intérêts européens sous le contrôle et dans l'esprit de la SDN" (Discours du 9 septembre 1929).
Il est clair pour les rédacteurs que l'Union européenne doit s'inscrire dans un gouvernement mondial dirigé par une organisation non élue, la SDN. L'esprit démocratique inscrit dans la Constitution française est assassiné ! Avec un tel projet, les peuples européens sont mis en servage.
Une réunion des États européens (et futurs États membres) devait même être organisée pour délibérer sur les propositions contenues dans ce mémorandum. Las, elle n’eut jamais lieu. Le 23 septembre 1930, une commission d’études est néanmoins créée, dans le cadre institutionnel de la SDN ; Aristide Briand en sera élu président. Chargée d’étudier les modalités d’une éventuelle collaboration au sein de l’Europe, elle ne put cependant aboutir à aucun résultat.
Ce rêve de la Gauche pacifiste sera entretenu jusqu'en juin 1940. Il aura pour conséquence la recherche systématique d'une entente avec le régime national-socialiste de Hitler afin d'éviter une nouvelle guerre. "Mieux vaut Hitler que la guerre" était leur slogan !
Dès juin 1940, cette Gauche se vautrera dans la collaboration politique dans le but de créer avec l'état européen le plus fort cette Union européenne tant souhaitée. Créer l'Union européenne avec le pire des régimes ne leur semblait pas une faute morale ! Lire l'article : Du projet européen de 1929... à la collaboration de 1940... à l'Europe actuelle
Ce projet fut repris dès 1950 par les lieutenants d'Aristide Briand... avec ses fondements anti démocratique et mondialiste que nous subissons actuellement.
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