mercredi 13 décembre 2023

Chine et Tibet : petit rappel historique

 

Ne vous laissez plus raconter n’importe quoi sur le Tibet. Une propagande ne peut fonctionner que sur des sujets que l’on maîtrise mal, ou dont on ignore tout. Avec cet article, vous saurez presque tout, ou en tout cas l’essentiel, sur le Tibet. RI

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Le Tibet a été indépendant et « reconnu » comme Etat environ 150 ans en tout et pour tout depuis 4000 ans. Cela s’est passé durant la dynastie des Tubo qui a duré du 7ème au 9ème siècle (629 à 842). Cette dynastie expansionniste, qui a transformé une société tribale en société de castes, a envahi la Chine de l’époque pour constituer ce qu’il est convenu d’appeler « le grand Tibet » avec comme apogée le milieu du 8ème siècle, quand leur royaume initialement de 200 km2 allait s’étendre de GuangZhou à HangZhou, ChengDu, en annexant Xi’An, capitale de la Chine soit 1/3 du territoire actuel de la Chine (J.Gernet in « le monde chinois »). C’est ce territoire que le Dalaï Lama revendique, sans vergogne ! Un peu comme si nous, Français, revendiquions les territoires conquis par Napoléon…

Entre 815 et 841 cette dynastie décide de distribuer les terres, les fermes, les troupeaux et les hommes/esclaves aux communautés bouddhistes.

Du 9ème au 13ème siècle, c’est le chaos, les divisions tribales, la chasse aux bouddhistes, la floraison des écoles diverses et des Tantras dont Kala Chakra (id. la roue de la destruction in http://www.trimondi.de), qui n’est autre qu’une école violente sur laquelle s’est basée le nazisme. L’invasion par l’Islam va permettre à ce tantra de situer définitivement le Dharma dans les « régions nordiques et cachées du Shambala » (in R.M.Davidson Tibetan Tantric Buddhism in the Renaissance) soit l’emplacement géographique du Tibet actuel. En 1956 l’actuel Dalaï Lama a officié sa première cérémonie sur la base de ce Tantra, avec comme pour chaque cérémonie basée sur ce Tantra, et au-dessus de sa tête le grand Tankha, une représentation du seigneur suprême et de son épouse copulant, en ayant dans leurs 32 mains 24 armes sur lesquelles sont fichés des corps humains, des têtes de morts, des brochettes de têtes humaines, etc (in peintures du 14ème siècle, palais du Potala)… où est la non-violence ?

Les rivalités hindouisme-bouddhisme, puis les invasions successives des Mongols 1154 – 1227 et des Mandchous 1644 – 1911, avec entre temps une longue période de réforme du bouddhisme tibétain sous le règne des 12 premiers Dalaï Lamas, le 1er régnant de 1391 à 1474, n’ont en rien aidé à une stabilité politique ni à la constitution d’un Etat, au vrai sens du mot. Cette période de près de 400 ans entre les deux grandes invasions a été marquée par des guerres entre les différentes écoles bouddhistes, entre ces maîtres qui avaient droit de vie et de mort sur les esclaves. Ce n’est en aucun cas durant cette période que le Tibet a cherché à être reconnu comme pays, ratant définitivement l’occasion d’exister.

Dans le même registre l’appartenance du Tibet à un individu censé être la réincarnation d’un dieu relève de la toute-puissance de cet individu et de ses séides sur toute une population, et les moines tibétains ne se sont pas privés de rendre esclaves, d’avoir le droit de vie et de mort, de couper les mains et bras des réfractaires ou voleurs. Les paysans n’avaient pas de terres, pas de droits, c’était le moyen-âge dans sa partie la plus sordide. Jusqu’en 1959 les terres du territoire tibétain étaient partagées: 38% au Dalaï Lama et son gouvernement, 37% aux communautés bouddhistes et 25% aux seigneurs et maîtres (in E.Maertens Histoire du bouddhisme tibétain).

En 1913, c’est la conférence de Simla, suite à la 1ère demande réelle d’indépendance du Tibet, qui aboutit à la non reconnaissance de cette indépendance par les grandes puissances de l’époque et à un partage entre un Tibet qui politiquement est une province chinoise mais dont l’économie est supervisée par les anglais.

Ensuite durant la Seconde Guerre Mondiale, et pour contrer l’expansionniste indien et anglais (ligne Mac Mahon, guerre de l’opium, Traités inégaux), également pour punir le Dalaï Lama de son alliance avec le Japon (in QingYongZhang A secret story of Japan coveting Tibet), le Président Roosevelt a promis à Tchang Kai Tchek que le Tibet resterait dans le giron chinois et ne serait jamais reconnu comme Etat par les USA (in Telegrams sent by Soong Tes-ven, foreign minister of the Republic of China (ROC) during World War II, showed that Kuomintang leader Chiang Kai-shek and U.S. President Franklin D. Roosevelt reached a consensus that Tibet was part of China’s territory. The collection, compiled by professor Wu Jingping from the Shanghai-based Fudan University and Kuo Tai-chun, research fellow at the Hoover Institution of Stanford University, included telegrams sent in 1943, when Soong reported to Chiang the results of his discussion with British Prime Minister Winston S. Churchill over the Tibet issue at a Pacific Council meeting in Washington DC. In one of the telegrams, written in Chinese, Soong reported a dialogue between Roosevelt and Churchill. “Roosevelt said, ‘I asked Churchill why did he mention Tibet at all, and he replied that Britain had no intention to occupy the region. I then said that Tibet had been part of China since imperial times and it is now part of the Republic of China, which had nothing to do with Britain.'”).

La chine communiste a mis en application cette promesse américaine.

Lorsque les troupes chinoises sont entrées au Tibet, elles entraient simplement dans une de leurs provinces, il n’y a donc pas eu « invasion », pas même occupation, et ce d’autant plus que la majorité des Tibétains, alors illettrés, se sont retrouvés avec une répartition des terres, avec le droit d’aller à l’école, avec la fin de la justice de caste. Seule continuité notable qui peut choquer notre sens de la démocratie participative telle que nous la faisons appliquer en Irak ou en Afghanistan, ils n’ont pas obtenu le droit de vote, mais comme ils ne l’avaient pas auparavant… Les moines quand à eux ont fui pour ne pas risquer de se retrouver jugés par une justice ordinaire et non plus divine, ou pire, se retrouver obligés de se mettre au travail ne serait-ce que pour pouvoir se nourrir. Parmi ces fugueurs, le Dalaï-lama et son précepteur (un ancien officier nazi, Heinrich Harrer qui l’a accompagné plus de 20 années et qui était venu en Chine en 1939 dans le cadre d’une expédition organisée par l’armée allemande « plus précisément la SS »).

La fuite en Inde de ces 2 personnages a d’ailleurs été l’objet d’un sordide marchandage des autorités indiennes qui n’ont accepté la présence de ces réfugiés qu’en échange de la prise en charge par les USA et pour une durée indéterminée de tous les frais liés à cette présence sur leur territoire, ainsi que de l’envoi aux USA de jeunes scientifiques indiens chargés d’apprendre les techniques de la fusion et de la fission pour équiper l’Inde de l’arme nucléaire. Rien n’est gratuit en ce bas monde (in K.Conboy and J.Morrison The CIA’s secret war in Tibet, and in http://images.library.wisc.edu/FRUS/Efacs, qui est le site du Foreign Relations of USA). D’ailleurs la 1ère bombe indienne a été nommée « le sourire du bouddha » (in Press Trust of India du 10/10/1997, visible sur le net).

Tibet, une réalité démographique et des chiffres, des chiffres…

Evolution de la population

L’histoire mouvementée du Tibet entre les VIIème et XVIIIème siècles fait que la population tibétaine a diminué de 8 000 000 de personnes durant cette longue période. Ensuite, du XVIIIème au milieu du XXème siècle cette diminution n’est plus que de 800 000 personnes. Donc entre l’an 700 et l’an 1950 la population s’est réduite de 11 000 000 à 2 500 000 habitants. Quand on parle d’exode rural en Europe…!

En 1950 on estime à 1 500 000 le nombre de tibétains vivant au Tibet et à 2 500 000 leur nombre total, répartis dans diverses provinces. (sources http://french.china.org.cn/china/archives/tibet2006/2007-07/02/content_8468841.htm et www.tibet-info.net ).

Cette tendance s’inverse entre 1950 et le dernier recensement officiel en 2000. C’est la population tibétaine qui a le plus augmenté en pourcentage, dépassant le niveau moyen du pays (2 700 000 tibétains seulement au Tibet et 6 000 000 répartis sur l’ensemble du territoire chinois). En majorité ces 3 300 000 tibétains se trouvent dans les régions suivantes Yunnan, Sichuan, Qinghai et Gansu. Pour une ethnie prétendue victime de génocide, passer en 50 ans de 2,5 à 6 millions, cela relève presque de l’exploit!

Il est à noter que cette dernière province, le Gansu, sinistrée par d’importantes coulées de boue en 2010, et qui compte moins de 2 % de Tibétains a quand même été cataloguée par les médias français comme une province tibétaine. Nos journalistes ont encore du chemin à faire, d’autant plus que même les théoriciens du „Grand Tibet” ne revendiquent qu’une petite partie de cette province. Pour information le Gansu, province longiligne qui était traversée par la Route de la Soie, compte 23 000 000 d’habitants dont 92,4% de Han, les 7,6% restant sont des Hui (Tibétains), des Ouïghours et des Dongxiang (source http://www.terrescontees.com/regions/chine/gansu.htm ). Sur l’ensemble de la Chine les Han représentent 91% de la population.

L’ethnie tibétaine, créée ou plutôt fédérée par la dynastie des Tubo (voir l’importance des Tubo dans mon article „propagande quand tu nous tiens”) est en fait l’unification des tribus du plateau tibétain au début du VIIème siècle. En font partie:

-les Tibétains qui sont majoritaires,

-les Luoba, les Monba, les Deng et les Sherpa qui ne possèdent pas d’écriture propre et outre leurs dialectes particuliers parlent le tibétain,

-les Hui qui parlent chinois et tibétain mais sont musulmans.

Sauf pour les Hui, les pratiques religieuses de ces ethnies sont liées au bouddhisme mais certaines (Monba notamment) sont adeptes du Chamanisme traditionnel.

Quelques éléments d’explications

Un ensemble (non exhaustif) de décisions viennent nous faire comprendre comment nous avons pu passer d’une si longue phase de diminution à une phase de croissance de la population:

– la Chine effectue un contrôle de la natalité en soutenant la politique de l’enfant unique, politique qui ne s’applique pas comme nous l’entendons des sources occidentales par des avortements forcés (je ne prétends pas qu’il n’y en a pas du tout mais je n’ai pas trouvé d’informations croisées fiables sur ce sujet), mais par des mesures plus subtiles. Un couple qui a un seul enfant voit cet enfant pris en charge par l’Etat. Dès le second enfant l’Etat ne participe plus, et il taxe de plus en plus en fonction de l’accroissement du nombre d’enfants. Bien évidemment cela a un effet pervers, un ami chinois riche et travaillant dans un gouvernement régional m’a confié qu’il avait 4 enfants parce qu’il a les moyens de payer.

– en matière médicale, et pour lutter contre la tradition qui voulait que les filles étaient en général tuées ou abandonnées à la naissance (tradition valable aussi pour l’Inde), le gouvernement a interdit les examens médicaux susceptibles de faire connaître à l’avance le sexe du bébé. Nous pourrions épiloguer sur l’origine de cette tradition, il semble que l’explication la plus sérieuse soit liée à des conditions de vie extrêmement précaires dans les campagnes et au fait que le garçon est celui qui hérite des terres familiales et a la responsabilité de ses parents devenus vieux, alors que la fille n’a rien en dot. Elle est dès sa naissance un poids mort, un fardeau.

– au Tibet, la Chine par son gouvernement local (le Tibet est une province autonome qui dispose de prérogatives que n’ont pas les régions „simples”) a accepté que les couples aient 2 enfants pris en charge par l’Etat.

Cette argumentation vient au détriment de la théorie qui veut que les Han, ethnie majoritaire, aient été envoyés en masse au Tibet pour contrôler et noyauter le pays. Et cela d’autant plus que le droit à deux enfants n’est valable que pour les Tibétains, les Han résidant au Tibet restent avec la limite à un enfant.

Cette théorie est battue en brèche par un second argument bien plus négatif, les Chinois des plaines et des villes considèrent le Tibet comme une région sous développée, sale, mal approvisionnée, et trop retirée pour que leurs enfants puissent y avoir un avenir similaire à ce que peuvent leur offrir Shanghai, Shenzhen, Beijing, Dalian, etc… En Chine la notion de famille est très forte et, hormis les périodes de grave disette (entre la 1ère et la 2ème Guerre Mondiale par exemple), qui ont vu des populations entières quitter leur région d’origine pour s’installer dans des contrées plus accueillantes (Shangdong vers l’ancienne Mandchourie par exemple), ce n’est que depuis une dizaine d’années que nous assistons à des phénomènes migratoires significatifs, en fait depuis l’arrivée de l’économie de marché, des entreprises privées, des villes champignons et de leur boom économique.

– un autre point est à noter, en 1950 l’espérance de vie au Tibet était de 36 ans et la mortalité infantile de 430 ‰, en 1980 cette même espérance de vie est passée à 65 ans, la mortalité infantile est de l’ordre de 100 ‰ (source E. Martens Histoire du bouddhisme tibétain).

Cela est dû à l’amélioration des conditions de vie, la multiplication des équipements médicaux où la médecine traditionnelle tibétaine cotoit celle chinoise, un fort soutien du gouvernement central, un accès à l’éducation avec deux aspects, le taux d’analphabétisme est passé de 90% en 1950 à 40% en1980 et le chinois est la seconde langue dans l’enseignement (les cours sont dispensés en tibétain dans les écoles), et même quelque chose qui personnellement me hérisse, on pratique la discrimination positive avec des résultats étonnants, le taux de réussite moyen des Han au Tibet est deux fois moindre que celui des minorités pour les examens d’entrée à l’Université (source C. Zass in Education in Tibet, Policy and Practice since 1950)

Une violence jamais reniée et une victimisation permanente:

Quand la propagande chiffrée s’emmêle les pinceaux:

Si le site officiel des autorités tibétaines en exil donne des statistiques qui démontrent que le nombre de Chinois d’origine tibétaine est en croissance permanente et valide le chiffre de 1,5 millions de tibétains au Tibet en 1950, cela ne l’empêche pas de donner aussi d’autres chiffres en totale contradiction, notamment en affirmant que 1 200 000 tibétains sont morts au début des années 60 du fait de l’occupation chinoise. Le calcul est simple, sur 1 500 000 tibétains, 1 200 000 seraient morts, il en serait donc resté 300 000. (sources http://french.china.org.cn/china/archives/tibet2006/2007-07/02/content_8468841.htmwww.tibet-info.net et M. Parenti „Le mythe du Tibet” http://fraternitelibertaire.free.fr ).

Il s’en est fallu de peu que ce „génocide” ait tué plus de Tibétains qu’il n’en existait!

D’ailleurs le Dalaï Lama ne s’y trompe pas, dans une interview à Playboy en 1998 (mais oui!) il déclare très lucide „si nous restons une partie de la Chine nous profiterons aussi matériellement de l’énorme progression du pays”. Quand aux autorités chinoises elles n’ont strictement aucun intérêt à entretenir un ressentiment antichinois sur leur territoire, par contre d’autres pays sont intéressés eux aussi par les richesses souterraines du Tibet (pétrole, Or, Uranium, Borax, 40% du Lithium mondial, etc..), et c’est aussi la source des 7 plus grands fleuves d’Asie.

(source http://gaelle.hautetfort.com/tag/richesse%20en%20mati%C3%A8res%20premi%C3%A8res et K. Conboy & J. Morrisson „the CIA’s secret war in Tibet)

A propos du Dalaï Lama, parlons de Steven Seagal :

Cet homme qui, visage impassible, casse des bras, des colonnes vertébrales, tue à la chaîne, remplace la justice en appliquant la peine de mort à tous ceux qu’il croise, est la réincarnation d’un Lama, et pas n’importe lequel !

Steven Seagal aurait été identifié par Penor Rinpoché, maître de l’école bouddhiste tibétaine nyingmapa, comme tulku, c’est-à-dire la réincarnation d’un grand Lama tibétain (Chungdrag Dorje) (source http://fr.wikipedia.org/wiki/Steven_Seagal ).

Avant de devenir acteur, Steven Seagal a exercé plusieurs métiers:

– Passionné d’Aïkido dans sa jeunesse, il accède très vite au rang de maître et est le premier étranger à ouvrir un dojo au Japon. Tiens, tiens, le Japon, ce n’est pas la voie royale pour aller vers le bouddhisme tibétain,…

– Il a travaillé pour la CIA, puis est devenu garde du corps du président Reagan. (sources http://www.closermag.fr/Biographies/Seagal-Steven ).

Quand on connait les liens entre les camps d’extermination japonais en Chine, avant et durant la 2ème Guerre Mondiale, et les bouddhistes tibétains …. quand on connait la soumission du Japon aux USA dans les années 68 (quand Steven Seagal s’y est installé), et quand on voit maintenant l’engagement pro bouddhisme tibétain de l’acteur, les choses intriguent, non?

Le Lama Seagal Steven, de par ses films et son attitude, est donc très loin de représenter la preuve vivante de la non violence, telle que prônée par le bouddhisme tibétain depuis le XIXème siècle. Je le vois plus près des pratiques de la Charia et de la Loi du Talion.

Du statut de Lama :

Partant de cet exemple surréaliste, il convient d’aller voir du côté de ce qu’est un Lama. Ce n’est pas un Bouddha qui existe au Tibet, ils sont plus de 100 actuellement en vie !

Le Dalaï Lama, lui, c’est le super Bouddha, un peu comme Bush ou Obama qui commandent, via l’OTAN, les états vassaux et leurs petits chefs qui en sont membres.

Ils sont donc, au Tibet, plus de cent à être réincarnés, à bénéficier d’un statut de demi-dieu, à avoir le droit permanent de ne rien glander … quand nous nous battons pour le droit à une retraite décente ….

Une religion à géométrie variable :

L’ambiguïté dans la tenue vestimentaire des moines tibétains n’est pas un hasard, elle reflète toute l’adaptabilité que cette religion a su démontrer au long de son existence. En effet la robe de bure, universelle chez les religieux, et parfois transformée en robe de burnes par les prêtres catholiques, est en tous cas un élément féminin, donc un signe de paix. La longue barbe poivre et sel, qui décore le visage des religieux grecs et les fait passer souvent pour des popes hautains, est un signe de sagesse. Le crâne rasé, lui, envoie un tout autre message.

Il y a donc à la base une contradiction dans l’acte et le message, dans le discours et le fait, et surtout une constante : le bouddhisme tibétain n’a jamais renié la violence !

Mais alors d’où vient cette image de pacifistes, de bons moines bien gentils et propres sur eux, sinon de nos propres fantasmes, besoins et identifications. Promenons-nous de l’autre côté du miroir …

Jusqu’au XIXème siècle et depuis un paquet d’années pour ne pas dire de siècles l’ordre « monacal » règne sur le Tibet. On y coupe allègrement les bras, les jambes, les langues, on viole et on exploite les « serfs », on assure la reproduction pour les femmes et la pédophilie en général, l’illettrisme est de l’ordre de 100% chez ceux qui ne sont pas religieux, ils n’ont aucun droit, de vote évidemment mais aussi de propriété, de salaire. Bref tout va pour le mieux du monde du moment qu’aucun européen ne vient briser ce doux ordre établi (cf. Mon combat pour un Tibet moderne, récit de la vie de Tashi Tsering, Editions Golias).

Mais voila, au XIXème siècle les voyages commencent à former la jeunesse et arrivent des exogènes, des Helena Blavatsky, des Alexander Csoma, qui viennent étudier et comparer, voire y chercher des sources.

Historiquement les caractéristiques du bouddhisme sont de se développer dans les régions extrêmement pauvres, et de s’allier avec le pouvoir en place, quel qu’il soit : en Inde avec le roi Açoka de l’Empire Maurya, en Grèce avec Ménandre, en Chine avec les Tang puis les Tubo puis les Mandchous, ensuite avec les Anglais.

Mais il existe une autre caractéristique, son adaptation à l’environnement et notamment en intégrant les cultures des pays et peuples où il s’installe. Les idées révolutionnaires issues des théories de Hegel, Darwin, Marx mettent en danger l’ordre établi, Helena Blavatsky va faire venir le bouddhisme en Europe, lutter contre le matérialisme par la spiritualité, la compassion, la soumission. Son aboutissement, le concept de race-racine, prône l’établissement d’un nouvel ordre mondial fondé sur une métaphysique raciale (Alice Bailey et la métaphysique de la race www.voxnr.com ). La société théosophique voit le jour, elle va faire des émules notamment Alexandra David-Neel, C.G.Jung, et des dissidents tel Rudolph Steiner.

Mais c’est la tradition universelle poussée par René Guénon (extrême droite française) qui va permettre à l’Italien Julius Evola (national-socialiste italien) de mettre au goût du jour l’idée et les valeurs d’une civilisation supérieure, d’une race pure (élucubrations sorties du Tantra de kalachakra et se référant à une guerre apocalyptique) et juste.

Mussolini puis Hitler ont surfé sur ces théories, Himmler ordonnant des recherches sur les traditions des peuples nordico-aryens via l’institut Ahnenerbe. Une mission regroupant 5 scientifiques allemands et 20 membres des SS est envoyée au Tibet en 1939 … l’un de ces membres, Heinrich Harrer deviendra durant des décennies le conseiller personnel du Dalaï-Lama, et son livre, Sept ans au Tibet, va inspirer Jean-Jacques Annaud …

Depuis, voyageant du nazisme au bio, les 60 dernières années ont montré de nouveau l’adaptabilité du bouddhisme tibétain, sa grande capacité à emmener les gens vers la soumission à l’ordre établi, quel qu’il soit du moment qu’il n’est pas issu des théories Hegeliennes.

Gérard Luçon

Autres liens-sources utiles :

http://www.chine-informations.com/actualite/chine-nouvel-an-tibetain-les-tibetains-prient-bouddha_18309.html

http://fr.328tibet.cn/05/01/200902/t265749.htm

http://fr.thefreedictionary.com/Bouddha

http://www.comprendrebouddhisme.com/connaitre/bouddhisme-bouddha.html

https://reseauinternational.net/chine-et-tibet-petit-rappel-historique/

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