Les spécialistes sont convaincus depuis longtemps que les hommes de Néandertal enterraient leurs morts, mais cette conviction reposait sur le résultat de fouilles anciennes, qui n’avaient pas toujours été réalisées avec toute la minutie qui s’imposait. Le doute est maintenant levé grâce à l'étude, par une équipe multidisciplinaire dirigée par Antoine Balzeau, du CNRS et du Musée national d’histoire naturelle, et Asier Gomez-Olivencia, de l’Université du Pays Basque, de la tombe d'un enfant néandertalien, vieille de quelque 41 000 ans, qui avait été retrouvée en 1970-1973 dans le « grand abri » du célèbre site préhistorique de La Ferrassie, près de Savignac-de-Miremont, en Dordogne, en même temps que les restes de six autres Néandertaliens.
Les chercheurs ont constaté que l’enfant, probablement mort à l’âge de deux ans, a été inhumé très peu de temps après son décès dans une fosse creusée à cette intention. Ses ossements étaient places dans leur position anatomique, sa tête étant surélevée par rapport au reste du corps et tournée vers l’Est. De telles pratiques dénotent évidemment une intention et témoignent de l’utilisation d'un rituel. La conclusion qui s’impose est que l’Homo sapiens n’a pas été le premier à enterrer ses morts.
Source : Scientific Reports, 9 décembre 2020.
éléments N°189
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire