Cet élément fondateur de la civilisation européenne n'a pourtant pas toujours été reconnu à sa juste importance dans l'esprit de beaucoup, la romanisation équivaut encore à la victoire de l'ordre sur le désordre et la barbarie, les Gaulois ne se voyant reconnaître pour mérite que leur capacité à assimiler les bienfaits de Rome. Venceslas Krutas, l'un des meilleurs spécialistes actuels de la question, réhabilite avec bonheur ces oubliés de l'histoire, en faisant apparaître la richesse de leur culture, et surtout son originalité. À défaut d'un type physique bien différencié, l'unité de la culture celtique réside avant tout dans sa langue, dont les premiers enregistrements écrits remontent à la fin du VIIe siècle av. notre ère, même si celle-ci fut aussi parlée par des groupes non celtiques (comme les Rètes alpins ou certains peuples indigènes balkaniques et danubiens). Au passage, l'auteur présente quelques découvertes archéologiques essentielles, comme celle de la désormais célèbre cruche cérémonielle de Brno, dont la décoration retranscrit les secteurs dominants du ciel étoile. Mais l'héritage celtique s'étend aussi à la religion et à la littérature épopée irlandaise, roman gallois, geste arthurienne, quêtes initiatiques et héroïques. Myriam Philibert, dans son essai sur les héros celtes, en donne une synthèse plus romantique, mais non moins convaincante.
Venceslas Kruta, Le monde des anciens Celtes, Yoran Embanner Fouesnant, 397p., 19 €
Myriam Philibert, Héros celtes, Pardès, Grez-sur-Loing, 128 p., 12€
A. B. éléments N°158 janvier-février 2016
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