mardi 17 mars 2020

DUMÉZIL EST-IL UNE SORCIÈRE ?

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Six ans après la mort de Georges Dumézil, des communistes mal repentis s'obstinent à faire le procès en sorcellerie de celui qui fut le grand spécialiste des études indo-européennes. Alain de Benoist, qui l’a bien connu et qui est l'un de ceux qui ont contribué à le faire connaître au grand public, répond aux questions du Choc.
Le Choc du Mois : Didier Éribon vient de publier, sur le grand spécialiste des études indo-européennes que fut Georges Dumézil, un livre (Faut-il brûler Dumézil ?) qui abonde en révélations sur des aspects peu connus de son existence. On apprend par exemple qu'il fut maurrassien dans les années vingt, mais aussi qu'il adhéra en 1936 à la franc-maçonnerie et fut pour cette raison révoqué par Vichy en 1941, ce qui ne l'empêcha d'ailleurs pas, ayant été réintégré fin 1942, de passer deux ans plus tard devant une commission d'épuration ! Vous avez personnellement connu Dumézil. Que pensez-vous de cet ouvrage ?
Alain de Benoist : Didier Éribon avait déjà publié en 1987, chez Gallimard, un recueil d'entretiens avec Dumézil. Son dernier livre complète le dossier avec une honnêteté et une rigueur intellectuelle remarquables. Les informations inédites qu'il contient sont en effet nombreuses. Mais il faut préciser que Didier Éribon s'est avant tout lancé dans cette enquête pour faire le point sur une rumeur qui n'a cessé de poursuivre Dumézil dans les dernières années de sa vie. Propagée par des confrères jaloux (Arnaldo Momigliani et Carlo Ginzburg en Italie, Bruce Lincoln aux États-Unis) et des « essayistes » irresponsables, comme Blandine Barret-Kriegel et Daniel Lindenberg, cette rumeur arguait d'un livre publié en 1939 par Dumézil (Mythes et Dieux des Germains) pour faire croire que ce dernier aurait eu des sympathies pour le nazisme. Les Indo-Européens qu'il étudia tout au long de sa vie se seraient alors confondus avec les « Aryens » dont le IIIe Reich s'efforça, contre toute vraisemblance, de donner une représentation raciale ! Éribon montre, non seulement que le livre en question ne contient pas une ligne qui puisse donner prise à une interprétation aussi extravagante, mais encore que tout ce que l'on peut savoir de la vie et de l'œuvre de Dumézil dément de façon formelle cette accusation grotesque.
À partir de là, je dirai qu'il y a deux façons de lire ce livre. D'abord comme une excellente biographie de Dumézil, ensuite comme une étude d'une rare intelligence sur la façon dont se répand la calomnie dans le paysage intellectuel contemporain. « Une rumeur, écrit Éribon, est un procès dont le verdict est rendu par avance : l'accusé y est toujours présumé et déclaré coupable. Qu'il se taise et son silence passera pour un aveu. Qu'il réponde et il fait naître une controverse gui accréditera le soupçon. » C'est en effet bien de cela qu'il s'agit, et Didier Éribon démonte avec bonheur tous les procédés dont se nourrit ce genre de procès en sorcellerie les citations tronquées, les attaques ad hominem, les sous-entendus, les amalgames, les jugements anachroniques, les rapprochements arbitraires, les accusations sans preuves, les filiations politico-intellectuelles inventées de toutes pièces, sans oublier ce que les Américains appelaient à l'époque du maccarthysme la « culpabilité par association ». Dans tous les cas, il s'agit de discréditer par une pratique soupçonneuse, qui traite de tout sauf de l'essentiel, à savoir de ce qu'un auteur a effectivement dit ou écrit. Je connais bien ces procédés pour les avoir subis moi-même, et les subir encore. C'est pourquoi j'estime que le livre de Didier Éribon a aussi une valeur d'enseignement général : il constitue un tableau impitoyable de la façon dont certains représentants de l'intelligentsia dominante n'hésitent pas à diffamer des idées pour s'épargner d'avoir à les réfuter.
À partir de quand avez-vous connu Dumézil ?
Je l'ai d'abord fréquenté intellectuellement, au milieu des années soixante, lisant ses livres les uns après les autres et réalisant très vite l'importance exceptionnelle de son œuvre. J'étais alors stupéfait de le voir si peu cité et commenté. Dumézil, à cette époque, était en effet presque inconnu du grand public.
Fin 1968, je me résolus à lui écrire. La revue Nouvelle École avait alors commencé à paraître, et je lui en avais fait assurer le service dès le premier numéro. Il reçut le jeune homme que j'étais encore avec la gentillesse qui lui était coutumière et voulut bien me dire, non sans indulgence je suppose, qu'il appréciait ce que je faisais. Il eut d'ailleurs rapidement l'occasion de me le prouver puisqu'il accepta, quelques mois plus tard, d'être interviewé dans Nouvelle Ecole. Cet entretien parut dans le numéro 10 du mois de septembre 1969.
Il allait même, en 1972, accepter d'entrer dans le comité de patronage de la revue...
On le lui a assez reproché ! L'idée ne m'était pourtant pas venue de le solliciter à cet effet. Je savais qu'il attachait un grand prix à son indépendance, et qu'il n'était pas dans ses habitudes de s'associer ou de patronner quelque groupe que ce fût. Je respectais donc ce qui me paraissait être une attitude de principe. C'est en fait un autre membre du comité de patronage, Me Nicolas Bourgeois, qui me proposa de faire la démarche. Ancien bâtonnier de l'Ordre des avocats à Dunkerque, Me Bourgeois, aujourd'hui disparu, avait été actif pendant toute sa vie dans les milieux fédéralistes et régionalistes flamands. Il avait aussi été le condisciple de Dumézil à l'École normale supérieure entre 1916 et 1919, et les deux hommes étaient restés liés d'une grande amitié. Je possède encore moi-même une photo de Dumézil dédicacée à celui qu'il appelait son « frère » ! Me Bourgeois proposa donc à Dumézil de figurer au comité de patronage et obtint, sans peine apparemment, son accord. Son nom apparut dans le numéro 18 de Nouvelle Ecole, daté de mai-juin 1972. Quelques mois après, en novembre 1972, la revue consacrait un numéro spécial à « Georges Dumézil et les études indo-européennes », numéro que Pierre Vidal-Naquet déclare aujourd'hui « de bonne qualité » (Le Nouvel Observateur 1er octobre 1992), mais qui n'en allait pas moins faire couler des flots d'encre…
On a dit en effet que Dumézil avait quitté le comité de patronage de Nouvelle école dès la parution de ce numéro, dont désapprouvé le contenu.
Il aurait, à vrai dire, eu bien de la peine à le désapprouver, puisque, comme l'écrit Didier Éribon, « presque tous les articles y sont signés par des chercheurs, des disciples de Dumézil, qu'il avait, semble-t-il, sollicités lui-même, à la demande de la revue, qui lui avait proposé de réunir un ensemble de contributions sur son œuvre » ! Mais il est vrai qu'un personnage comme Maurice Olender, sycophante spécialisé dans la dénonciation calomnieuse de ceux qui ne se font pas des Indo-Européens la même idée que lui, n'a pas hésité à affirmer à de multiples reprises que Dumézil aurait quitté le comité de patronage de Nouvelle École « dès qu'il eut en mains le numéro le concernant », afin de protester contre « la présentation aux allures militantes que la revue faisait de son œuvre » (sic). La même impudente accusation a encore été reprise récemment dans la revue L'Histoire (octobre 1992), qui prétend qu'à la parution du numéro en question, « Dumézil a aussitôt démissionné du comité de patronage de cette revue ». Il s'agit d'un mensonge pur et simple, auquel Dumézil a répondu lui-même indirectement. Dans une lettre à Claude Lévi-Strauss datée du 4 janvier 1974, et dont Didier Éribon publie le texte intégral, Dumézil écrit en effet, à propos du comité de patronage de Nouvelle École « J'ai fait retirer mon nom il y a deux mois, parce que vous y étiez stupidement attaqué. » Deux mois avant janvier 1974, cela nous met... en novembre 1973. À cette date, le numéro de Nouvelle École consacré aux études indo-européennes était paru depuis un an. Cela fait beaucoup pour une réaction « immédiate » ! On remarque en outre que pour expliquer son retrait, dans une correspondance privée où il n'a aucune raison de celer quoi que ce soit, Dumézil ne fait pas la moindre allusion au contenu de ce numéro. Cela devrait suffire, je pense, à répondre à votre question.
Cette accusation visait en fait à faire croire que Nouvelle École avait tenté de « récupérer » la pensée de Dumézil pour lui faire dire autre chose que ce qu'il disait ?
Les choses sont un peu plus complexes. Ce qui est remarquable, c'est plutôt le caractère contradictoire des procès qu'on a tenté d'instruire. Tantôt en effet, pour accabler la Nouvelle Droite, on a prétendu que Dumézil a « aussitôt » (après la parution du numéro de Nouvelle École) pris ses distances avec elle. Tantôt, pour accabler Dumézil, on lui a au contraire reproché de ne pas l'avoir fait plus tôt ! En sorte qu'on ne sait plus très bien si les coupables sont ceux qui auraient tenté de faire dire à Dumézil autre chose que ce qu'il pensait, ou s'il faut au contraire incriminer Dumézil lui-même, qui aurait, d'après Carlo Ginzburg, nourri « une sympathie idéologique mal dissimulée pour le nazisme » (sic) ! En réalité, tous ces reproches absurdes s'excluent mutuellement. Quant à moi, j'attends toujours qu'on me cite une seule ligne dans laquelle nous aurions fait dire à Dumézil autre chose que ce qu'il pensait ! Dumézil savait d'ailleurs fort bien ce qu'il en était. « Je désavoue volontiers ceux qui seraient tentés d'utiliser abusivement mes travaux, mais je ne vous cite jamais, car je sais que vous n'en faites pas partie », m'a-t-il dit plusieurs fois, il ajoutait même : « On vous fait les mêmes procès d'intention qu'à moi. J'ai connu cela toute ma vie durant »
Apres 1972, quelles ont été vos questions avec lui ?
Elles sont restées ce qu'elles étaient avant À certains égards, elles se sont même renforcées. Dumézil m'a honoré de son amitié jusqu'à sa mort, survenue le 11 octobre 1986. Il me recevait assez régulièrement chez lui, dans son bureau submergé par les livres, et nous parlions longuement des sujets qui nous tenaient à cœur. En 1978, j'eus l'occasion de l'interviewer pour Le Figaro-Dimanche (29-30 avril) et de publier sur lui un article assez long dans Le Spectacle du monde (décembre). Dans les deux cas, je lui soumis mon texte, qu'il prit la peine de relire et d'annoter. Cette même année 1978, Jean Mistler, alors secrétaire perpétuel de l'Académie française (et qui faisait également partie du comité de patronage de Nouvelle École), me demanda d'adresser à tous les académiciens, qui connaissaient mal l'œuvre de Dumézil, un exemplaire du numéro que nous lui avions consacré. Je peux révéler aujourd'hui que c'est à la suggestion de Dumézil lui-même que Mistler me fît cette demande. L'envoi du numéro en question ne fut sans doute pas sans effet, puisque Dumézil fut élu le 26 octobre 1978 au fauteuil de Jacques Chastenet. Lors de sa réception à l'Académie par Lévi-Strauss, le 14 juin 1979, Dumézil ne manqua pas de me faire inviter, et nous eûmes ce jour-là une occasion supplémentaire de bavarder. Par la suite, il devait me confier que sa présence à l'Académie lui pesait un peu, car elle l'empêchait de consacrer à ses livres autant de temps qu'il l'aurait voulu...
En 1979, l'essentiel du numéro spécial de Nouvelle École fut repris sous la forme d'un livre (Georges Dumézil. À la découverte des Indo-Européens, éd. Copernic), où l’on pouvait lire des textes de Jean-Claude Rivière, Robert Schilling, François-Xavier Dillmann, J.H. Grisward, Georges Charachidzé, Jean Varenne et moi-même. Il n'est pas inutile de savoir que ce livre fut le premier consacré en France à Dumézil ! Là encore, je pris le soin d'en soumettre les épreuves à Dumézil, qui s'en montra fort satisfait et m'aida à compléter la bibliographie que j'avais dressée. Je suppose qu'il n'aurait pas pris cette peine s'il avait jugé que nous « récupérions » abusivement son œuvre !
Parliez-vous parfois de politique dans vos conversations ?
Jamais. L'actualité politique l'intéressait aussi peu que moi, et nous préférions parler de la trifonctionnalité, des rituels védiques ou de nos chers Romains ! En politique, je pense qu'il était devenu ce qu'on peut appeler un conservateur. Philologue plus que philosophe, il n'était en tout cas certainement pas un idéologue. J'ajoute qu'il n'appartenait à aucune école et n'a jamais cherché à en fonder une.
Compte tenu de l'antigermanisme professé par l'Action française, son maurrasslsme d'origine n'avait pas dû le prédisposer à des sympathies pro-allemandes !
Dans ses articles politiques d'avant-guerre, il n'a en tout cas jamais cessé de dénoncer le « racisme aryen » et l'antisémitisme hitlérien. Il est d'ailleurs caractéristique qu'aucun de ses livres n'ait été traduit sous le IIIe Reich, malgré l'intérêt pour les « Aryens » professée par l'idéologie officielle, et qu'encore aujourd'hui l'Allemagne reste le pays d'Europe où son oeuvre est la plus mal connue (un seul titre a été traduit depuis 1945, en l'occurrence les Aspects de la fonction guerrière  chez les Indo-Européens, paru en 1964 chez un éditeur scientifique de Darmstadt). Concernant ses liens avec les chercheurs allemands, il faut surtout signaler, outre sa sympathie pour Otto Höfler, l’interminable polémique qui l'opposa à l'indianiste Paul Thieme.
Il faut aussi rappeler, bien sûr, que la notion de « race indo-européenne » ou « aryenne » est une absurdité pure et simple. La notion d'indo-européen est une notion linguistique, et le terme d'Aryens ne saurait en toute rigueur s'appliquer qu'aux Indo-Iraniens proto-historiques qui se dénommaient eux-mêmes de la sorte. Dumézil a toujours été très clair sur ce point : « L'unité de langue, écrivait-il en 1948, ne suppose pas plus forcément une concentration politique qu'une simplicité ethnique » (L’Héritage indo-européen à Rome). La Nouvelle Droite n'a jamais dit autre chose l'idée de « race indo-européenne », et à plus forte raison de « race supérieure », n'appartient qu'aux fantasmes de ses détracteurs.
La parution du livre de Didier Éribon vous paraît-elle de nature à mettre définitivement un terme à ces polémiques ?
J'en doute. Les calomnies ont la vie dure et les mœurs intellectuelles me semblent aujourd'hui s'éloigner de plus en plus des normes d'objectivité scientifique qui caractérisaient autrefois le monde universitaire, pour se ramener à de simples stratégies de puissance où les idées sont classées et instrumentalisées dans une optique « politically correct », l'objectif étant d'organiser une ségrégation rigoureuse entre l'idéologie dominante et des idées qu'on décrète « infréquentables » sans même prendre la peine de s'interroger sur leur valeur de vérité. La revue L'Histoire (octobre 1992) vient ainsi de publier un « dossier indo-européen » où l'on trouve, outre les élucubrations habituelles de Maurice Olender (qui prétend d'autant mieux disserter sur les œuvres des autres que la sienne est quasiment inexistante), un article faussement balancé sur « Le cas Dumézil », où le maître des études indo-européennes se voit reprocher d'être « demeuré fidèle, dans sa tentative de compréhension du présent, à un système d'explication par la survivances du passé » (sic) ce qui l'aurait empêché d'avoir « saisi en 1939 la radicale nouveauté du nazisme » ! Il s'agit en fait d'une pitoyable tentative de contre-feu par rapport au livre de Didier Éribon, qui n'y est d'ailleurs pas cité une seule fois (bien que sa parution eût été annoncée depuis des mois).
On peut, pour conclure, se demander quand même quel est l'enjeu de ces controverses et pourquoi elles déchaînent à ce point les passions ?
L'enjeu me paraît clair. Les travaux de Dumézil sont de ceux qui ont permis d'établir l'existence, à l'aube de notre civilisation, soit quelques millénaires avant notre ère, d'un peuple indo-européen dont sont issues la plupart des populations européennes historiques. L'hypothèse de la communauté d'origine est en effet pour l'instant en tout cas, celle qui rend le mieux compte des homologies et des concordances que l'on constate entre des faits linguistiques, religieux ou « idéologiques » attestés sur un immense territoire allant depuis l'Inde jusqu'à l'Irlande. Comme me le disait Dumézil en 1969 : « Le fait dominant, c'est la communauté de langue, l'unité linguistique. À partir de là, la constatation élémentaire que l'on est amené à faire, bien que certains la rejettent encore, c'est qu'une unité aussi complète ne peut pas aller sans un minimum de civilisation et de conceptions générales communes. » À cela s'ajoute la bipartition fonctionnelle, qui est l'une des clés de voûte de ces « conceptions générales communes ». Système de pensée, qui n'est que très secondairement (et très éventuellement) un système social, cette bipartition possède une originalité incontestable, dont on ne saurait cependant déduire la moindre supériorité ! « S'il est vrai que toute société humaine connaît et satisfait les besoins fondamentaux qui correspondent aux trois fonctions, me disait encore Dumézil, il n'y en a qu'une qui en a tiré une conception du monde et une philosophie c'est la société indo-européenne. »
Qui s'interroge sur l'identité européenne ou sur les fondements spirituels de l'Europe (et beaucoup le font aujourd'hui, à un moment où il est plus que jamais question de « faire l'Europe ») est évidemment tenu de prendre en compte cette réalité. L'Europe a subi au cours de son histoire nombre d'influences extérieures, dont beaucoup lui ont été bénéfiques. Mais elle a aussi un fond qui lui est propre et dont on ne peut faire abstraction. Dire cela, ce n'est certainement pas faire un « usage politique » des Indo-Européens. C’est seulement faire une observation de bon sens. Il me semble donc que ceux qui veulent discréditer les études indo-européennes, voire nier l'existence même des Indo-Européens, souhaitent faire oublier à l'Europe ses racines, c'est-à-dire en quelque sorte lui dénier le droit à l'autochtonie en la convainquant qu'elle n'a qu'une identité dérivée, dénuée de tout fondement qui lui soit propre. Dans cette perspective, assimiler les études indo-européennes à une discipline « dangereuse », la disqualifier au nom des usages éminemment condamnables qu'on a pu en faire (comme si le mauvais usage qu'on fait d'une chose condamnait cette chose, et non cet usage. !) devient une sorte de nécessité stratégique. Georges Dumézil, qui n'a pourtant jamais cherché à tirer de son objet d'études une inspiration pour le présent, en a été la victime. Il n'a pas été le seul.
Propos recueillis par Jacques Dévidal Le Choc du Mois Novembre 1992 N°58

Didier Éribon, Faut-il brûler Dumézil ? Mythologie, science et politique, Flammarion, 1992,346 p.

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