André Gandillon, Grandeur du christianisme, préface de l'abbé Claude Barthe, François-Xavier de Guibert, 448 pages, 30 €
Comme l'abbé Claude Barthe l'exprime dans son introduction, ce livre est un événement dans le sens où l'apologétique a été abandonnée depuis longtemps et méprisée voici donc un livre qui la remet à l'honneur, enfin !
André Gandillon est bien connu dans la famille nationale, il est le rédacteur en chef de la revue Militant, et auteur du livre Les fondements du XXIe siècle : Réflexions pour un renouveau européen, il est ancien! conseiller municipal Front national à Bondy, auteur également d'un traité de philosophie publié chez François-Xavier de Guibert en 1998 Considérations sur la raison humaine, qui est une étude sur la quête de la légitimité de l'action.
Le livre qu'André Gandillon nous propose est divisé en quatre parties : la quête du savoir religieux chez l'homme le christianisme seule vérité du monde, preuves rationnelles et matérielles ; la fécondité du christianisme et enfin anti-christianisme et régression.
La démarche est globalement historique. Dans sa première partie, André Gandillon étudie l'effort de l'être humain afin de se doter d'une démarche religieuse comment l'idée de l'existence d'un Être supérieur, créateur de l'univers et des nommes est-elle née ? Il étudie l'apparition des premières religions depuis les dieux ouraniens et le développement du fait religieux, il passe en revue l'apparition des religions polythéistes de l'Antiquité, la religion hébraïque, puis le ministère de Jésus et l'islam.
Ensuite, vient le traité apologétique proprement dit. Il commence par une étude de la métaphysique comparée avec les différents systèmes philosophiques comme le monisme hindou, le néoplatonisme, le spinozisme et les différentes versions du système matérialiste. Est ensuite étudié en détail le système biblique et faction du christianisme sur le développement de la société. Partie dans laquelle l'auteur démontre que le christianisme féconde un peuple sans le détruire.
La troisième partie sur la « fécondité » du christianisme est la plus stimulante pour un chrétien l'auteur compare les grandes civilisations disparues (égyptienne, chinoise, gréco-romaine) avec le contraste de la persistance et du progrès de l'Europe chrétienne. Le christianisme a été un facteur de développement pour l'Europe, grâce à la Bible qui a favorisé l'idée de progrès, ce que l'auteur démontre dans son chapitre suivant en brossant l'histoire de l'Europe du Ve au XVIe siècle. Pour lui, l'apogée de la civilisation chrétienne se situe au, siècle de saint Louis et de saint Thomas d'Aquin.
Puis, vient la remise en cause du christianisme, d'abord par les philosophes néo-platoniciens issus des pensées de Plotin (203-270), le « plotinisme » ressurgit dès le IXe siècle, le paganisme se développe avec la Renaissance, les métaphysiques non chrétiennes naissent aux XVI et XVIIe, et le rationalisme au XVIIIe. La Renaissance induisit la séparation entre vie sociale et Dieu, le protestantisme donna la primauté à la raison, la philosophie des Lumières, puis la Révolution française apportèrent la séparation de la morale et du droit : « la société devient une addition d'individus libres de vivre et de penser selon leur bon plaisir, sans aucune limite. » Le matérialisme trouva son apogée avec le scientisme philosophique, au XIXe et le marxisme-léninisme au XXe.
Les premiers promoteurs de la science moderne, Galilée, Descartes, Newton, ne concevaient pourtant pas la science séparée mais distincte de Dieu, suivant en cela la distinction entre le spirituel et le matériel. Pour eux, la structure mathématique de l'univers était une conséquence de sa création par Dieu. Finalement, la science n'eut plus besoin de Dieu.
« Dans un monde où Dieu a disparu, on cherche en vain un sens à la vie et au monde. » Puisque tout est permis, il faut que l’État matérialiste multiplie les lois et règlements, car l'homme ne voit plus la nature criminelle de ses comportements. Aujourd’hui, nous avons même une résurgence de l’occultisme et du magique. Nous laisserons la parole à André Gandillon pour la conclusion « La civilisation européenne ne pourra se sauver, et par conséquent le reste du monde, qu'en se fondant sur le Christ qui est la Vérité, la Vie, renouant ainsi avec la force et le savoir qui en ont fait le phare et le moteur de l'humanité jusqu'au XXe siècle. »
Louis Chagnon Reconquête mars 2010
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