Je ne voudrais surtout pas noircir l’image des troupes africaines qui ont débarquées en Provence et en Sicile pour libérer la métropole et l’Italie et qui viennent d’être glorifiées par le président de la république, Emmanuel Macron.
Souvenons-nous des victoires de Montecassino et du Maréchal Juin et de bien d’autres encore, mais tout de même, il existe une réalité qu’il est difficile d’occulter : les armées, quand elles libèrent un pays, ont dans leurs rangs des individus, une minorité certes, qui commettent des pillages, des vols, des viols et même des crimes, quelles que soient les origines des soldats qui les composent, mais surtout quand ces origines sont plus bestiales que d’autres, de par leurs cultures, leurs coutumes et leurs mœurs.
Et ces terribles exactions ne se produisent pas contre l’ennemi qu’ils combattent mais contre des populations innocentes, des femmes, des fillettes et même des petits garçons.
Nombre de ces exactions se sont produites notamment lors du débarquement en Normandie, par certains GI américains, certains s’en souviennent encore dans des familles françaises de la région.
Mais ces exactions furent bien plus nombreuses en Italie et il ne faut pas se voiler la face, ce sont certains de nos soldats qui en furent coupables.
Là ou cela devient ennuyeux c’est quand un président de la République, en l’occurrence Emmanuel Macron, dans un élan lyrique, demande aux maires des communes françaises de baptiser certaines places, avenues, rues, du nom de quelques uns de ces soldats africains ou maghrébins.
Supposons que par malchance l’un de ces maires décide de baptiser ne serait-ce qu’une rue, du nom de l’un de ces « criminels », du nom de l’un de ces milliers de violeurs dénoncés par les autorités des pays qui ont été libérés par eux.
Entre les mois d’avril et juin 1944 de nombreux soldats du corps expéditionnaire français se sont rendus coupables de quelques centaines d’atroces crimes de guerre en Italie.
Des goumiers marocains, des soldats africains, etc. ont commis des pillages, des viols et des crimes et cela a été reconnus par les gouvernements français de l’après-guerre qui ont dédommagés près de 2000 victimes de ces atrocités.
De nombreux historiens et auteurs ont recensés des milliers de cas et les ont porté à la connaissance du grand public, notamment l’Université La Sapienza de Rome, l’historien Tommaso Baris, professeur à la faculté des sciences politiques qui en a décrit de nombreux exemples dans la prestigieuse revue « Vingtième siècle », éditée par Presses de Science Po. D’autres auteurs comme Alberto Moravia, Edward Bimberg, Norman Lewis, Bruno d’Epiro, etc.
Ces viols furent dénommés « Marocchinates », en référence à l’origine marocaine de ces soldats africains.
Le général Juin en personne, commandant en chef du contingent français engagé en Italie, a déclaré solennellement qu’il fallait mettre fin à de tels agissements indignes d’une armée victorieuse.
Mais cela ne cessa pas !
Le quotidien français « Libération » a décrit de telles atrocités, au mois de mai 2015, par son envoyée spéciale en Italie, Leïla Minano.
Toutes les armées du monde ont eu à faire face à de telles atrocités et il est préférable de les « oublier » dès la victoire acquise et de les recouvrir d’un voile opaque pour ne célébrer que les actes héroïques.
Vous avez eu tort, Emmanuel Macron, de réveiller ces souvenirs et, surtout, de vouloir les glorifier car nombreux parmi ceux que vous avez cité sont ceux qui les ont commises, et les familles de celles et ceux qui en ont été les victimes ne les ont toujours pas oubliées trois-quarts de siècle plus tard ! Allez faire un tour en Normandie ou en Lombardie pour vous en rendre compte !
Au fait, nous aimerions entendre notre historien national, Benjamin Stora, lui qui parvient à tant minimiser les atrocités et les crimes commis par le FLN et l’ALN au cours des événements d’Algérie, que peut-il nous apprendre sur ceux qui sont un peu plus anciens ?
Pourquoi ne pas réaliser une table ronde sur ce sujet avec les Romain Goupil, Jean-Michel Ribes, et quelques autres de nos « conteurs » à la science infuse, dont je préfère oublier le nom, autour des réalisateurs du film « Indigènes » par exemple, qui ont magnifié cette armée africaine et maghrébine, passant sous silence ces exploits hors combats ?
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