dimanche 8 février 2015

Un jour, un texte ! La guerre, Un grand chef par le Maréchal Philippe PETAIN (8)

« La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots.
Notre premier ministre a déclaré que la France est en guerre. Mais l'ennemi est chez nous, au sein même de la population française. Il ne s'agit plus d'envoyer des professionnels, formés et aguerris combattre loin de nos terres, mais de se battre contre un ennemi sournois et impitoyable, qui use pour ses attaques de toutes nos libertés et des droits des citoyens français. Avant de faire une telle déclaration, encore eût-il fallu cultiver au sein du peuple français les valeurs qui font la force morale des nations. Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui : la guerre, Un grand chef par le Maréchal Philippe PETAIN (8)

(Le Maréchal Foch)

« Désormais, le but de la guerre apparaît dans toute son ampleur et sa cruelle netteté : il est devenu la destruction non d'une armée, mais d'une nation.
La vaste bataille, entamée le 18 juillet 1915 sur les bords de la Marne, approche de son dénouement. Le 12 octobre, les Allemands ont consommé la presque totalité de leurs réserves ; le moment semble venu de lancer l'attaque décisive.
Cependant, l'admirable manœuvre ne s'accomplira pas. Le grand Soldat, qui avait fait de l'attaque décisive l'aboutissement de sa doctrine et la clef de voûte de son enseignement, devra reposer son épée avant d'avoir détruit son adversaire. L'armistice qu'il signe le 11 novembre 1918, en territoire français, épargne à l'orgueilleuse armée allemande un humiliant désastre et lui permet de repasser le Rhin sans être inquiétée.
Pourtant la victoire, quoique inachevée, était éclatante. Elle couvrait le maréchal Foch d'une gloire impérissable, plus pure que celle des grands conquérants, parce qu'il l'avait acquise au service du Droit, plus retentissante et plus rare, parce qu'il avait sauvé, non seulement son Pays mais le monde civilisé.
A cette victoire, la France entière participait, car, à ce long effort, chacun avait apporté sa contribution. Le triomphe venait récompenser non seulement la valeur des chefs, mais aussi l'héroïsme des soldats, le labeur des usines et les vertus patriotiques de tout un peuple.
Une fois de plus, à une heure grave de son histoire, la France a vu surgir des profondeurs de la race, pour réunir, diriger et exalter ses forces combatives, une haute Intelligence et un grand Caractère. Car, en définitive, la force de la Pensée et celle de la Volonté sont les traits essentiels de la physionomie de Foch.
Dans les situations à demi désespérées, arc-bouté sur sa conviction, se refusant à tout abandon, contraignant ses subordonnés à la même attitude, au besoin presque malgré eux, il leur communiquait la flamme qui l'animait. S'il a pu conduire ses opérations avec une pareille maîtrise, c'est qu'une pensée exceptionnellement ferme lui en avait montré clairement le but. Cette pensée, il l'avait nourrie aux sèves de l'Histoire. Travailleur acharné, il avait fouillé le passé pour y trouver, non des exemples à copier, mais des leçons à méditer, et sur ces leçons il avait profondément réfléchi. Selon son expression, il avait appris à penser. »
Maréchal Philippe PETAIN
Extrait de : « Actes et Ecrits »,
discours de réception à l'Académie française en 1931
Ed. Flammarion – 1974
Lois Spalwer http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

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