lundi 9 février 2015

"Rehfram" 2015 : la responsabilité des francs-maçons dans le naufrage africain

Plusieurs centaines de francs-maçons africains, européens et caribéens ont rallié Lomé, la capitale du Togo,  pour les 23e Rencontres humanistes et fraternelles africaines et malgaches (Rehfram), du 6 au 7 février. Les "fils de la lumière" du continent africain se sont réunis pour travailler sur le thème : « Tomber, ce n’est pas un échec ; l’échec, c’est de rester là où on est tombé. » Sans doute pour répondre à une accusation de plus en plus fréquemment entendue qui met en parallèle le développement raté de la majeure partie des Etats africains depuis la décolonisation avec le fait que ceux qui ont pris en main ce développement sont à la fois des hommes d'affaires, des politiques et... des francs-maçons.
La franc-maçonnerie en Afrique plonge ses racines dans la colonisation elle-même, initiée par des "frères" européens, qui ont eux-mêmes initié leurs "frères" africains : aujourd'hui encore, la majeure partie des hauts dignitaires africains de l'Afrique francophone se rattachent à des loges françaises, ainsi qu'en témoignent les francs-maçons africains interrogés dans cette émission très intéressante de 2012  sur RFI (La 2e partie surtout).
Cinquante ans et plus d'indépendance montrent un continent africain dans un état de délabrement évident, où la "corruption" se retrouve à tous les étages, où la masse de la population est maintenue dans une demi servitude par une pauvreté endémique sous apparence démocratique, pendant que les élites politiques et économiques masquent un train de vie surréaliste en regard de la pauvreté ambiante,  derrière d'ostentatoires déclarations d'amour à des peuples qu'au fond elles méprisent et exploitent.
Ces élites, chefs d'Etats (bien qu'ils s'en défendent en général), ministres, hauts fonctionnaires, chefs d'entreprise et militaires, gens de presse et de lettres, appartiennent tous peu ou prou à des réseaux d'initiés qui naviguent entre franc-maçonnerie et réseaux mafieux (on pense notamment aux réseaux Foccart et Pasqua, qui "mouillent" des décideurs des deux continents, tant Français qu'Africains). Cet état de fait est toujours d'actualité.
Une timide mais rapide émergence d'une classe moyenne dans la plupart des pays d'Afrique francophone est intimement liée à la franc-maçonnerie, qui connaît un regain d'intérêt au sein de populations culturellement portées vers tout ce qui est occulte. Là encore, l'Eglise catholique à travers ses évêques et ses prêtres crient dans le désert : de plus en plus de catholiques estiment, contrairement à l'enseignement de l'Eglise, que foi et franc-maçonnerie peuvent cohabiter. Les églises évangéliques, qui ne tiennent pas du tout le même langage, attirent du coup beaucoup de monde, même en France, car les moyens dont elles disposent (une église évangélique rapporterait "plus qu'une boîte de nuit") sont aux yeux des gens simples le gage de la réussite, malgré les mises en garde réitérées à l'égard des faux-prophètes.
Pour en revenir aux Rehfram, cet article de 2011 qui traite de celles de cette année-là à Cotonou (Bénin), montre à quel point ces rassemblements occultes attirent à l'insu des populations concernées tous les décideurs du continent. Les journalistes venus enquêter sont refoulés et les photos interdites. Ce qui se dit dans ces réunions très cachées des "fils de la veuve" du continent noir est à mettre sans aucun doute en parallèle avec les réunions du très sélectif "Siècle" sur le sol français (voir l'enquête d'Emmanuel Ratier "Au coeur du pouvoir"). Dans les deux cas, il s'agit sans aucun doute de décider du sort de populations ignorantes de ce qui les attend, au profit d'une poignée d'initiés.
Quand on entend dire, ce qui appartient d'ailleurs à la "doxa" des pseudo - intellectuels, que c'est la colonisation qui est à l'origine des malheurs actuels de l'Afrique, ce n'est pas tout-à-fait faux. On oublie juste d'ajouter le terme "franc-maçonne" au terme "colonisation". Et la colonisation se poursuit encore aujourd'hui, par ceux-là même qui la dénoncent : les francs-maçons africains. Le jour où leur responsabilité sera ouvertement et publiquement établie et dénoncée comme étant le frein majeur dans le non- développement de leurs pays respectifs, ce jour-là sera un grand jour.

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