Méditant sur l’âme européenne dans ce qui la distingue de l’Orient proche ou lointain, Ernst Jünger a isolé comme révélatrice la libre détermination d’Alexandre tranchant l’immobilité du nœud gordien.
Si l’Asie épouse les énergies du monde, l’Europe est tentée de s’en emparer pour les soumettre à sa volonté. L’une est associée à la force apparemment tranquille de l’eau, l’autre à celle du feu.
En Occident, l’éthique et la philosophie n’échappent jamais à la volonté. L’une et l’autre ne sont pas seulement des chemins vers la sagesse, mais une construction de soi par l’exercice du corps, de l’âme et de l’esprit, comme dans un gymnase, ce lieu de l’éducation grecque qui a perduré jusqu’à nous malgré ses altérations.
Il n’est donc pas surprenant que l’histoire, théâtre de la volonté, ait été une invention européenne.
Dominique Venner,
Histoire et tradition des Européens, 2002.
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