Joël Ignasse 
Ex: http://metamag.fr
  
Ex: http://metamag.fr
Ce
 sont les premières traces de pas humains observées en dehors de 
l'Afrique. Elles ont été découvertes sur la côte anglaise. Jusqu'à cinq 
personnes, peut-être de la même famille, ont laissé, il y a plus de 
800.000 ans, une série d’empreintes de pas sur la rive d'un ancien 
estuaire, à Happisburgh, dans le nord de l’Angleterre. Ces traces ont 
été mises à nu par l'érosion dans une couche de sédiments. Et leur 
découverte est le fruit d'un fabuleux hasard.
"Leur
 emplacement a été révélé juste au moment où les chercheurs étaient là 
pour le voir, lors d'un relevé topographique. Deux semaines plus tard la
 marée aurait érodé les empreintes" souligne le Dr Simon Lewis, un des découvreurs.
Des traces extrêmement rares
Les
 découvertes de ce type sont exceptionnelles. Et il faut des conditions 
bien particulières pour que des empreintes soient saisies lors de leur 
impression et conservées au fil du temps pour être découvertes des 
milliers d’années plus tard.
Seules
 trois lignes d’empreintes sont plus anciennes que celles de Happisburgh
 : celles de Laetoli en Tanzanie datées de 3,6 millions d’années environ
 et celles d’Ileret et de Koobi au Kenya (1,5 millions d’années).
Les
 traces de pas d’Happisburgh ont pu être identifiées grâce à des 
photographies 3D de la surface. Elles ont révélé des formes d’orteils, 
de voutes plantaires et de talons appartenant à des adultes mais aussi 
probablement à des enfants. Leur taille (estimée grâce à la dimension 
des empreintes) variant entre 93 cm et 1m73. À quel groupe humain 
appartiennent-ils ? Les scientifiques n’ont pas la réponse.
Le
 site d’Happisburgh marque le premier établissement humain connu en 
Europe du Nord. Il y a peu encore, les historiens du peuplement 
estimaient qu’à cette époque, le Pléistocène inférieur, l’extension 
humaine ne dépassait pas une zone limitée par le sud des Pyrénées et des
 Alpes. C’est la découverte à Happisburgh de plus de 70 outils en silex 
qui a remis en cause cette théorie. Selon les auteurs, qui publient leur
 découverte dans PLOS ONE, ces empreintes appartiennent à des Homo 
antecessor.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire