vendredi 7 mars 2014

Les plus anciennes empreintes d’Europe Il y a 800.000 ans

Joël Ignasse
Ex: http://metamag.fr
Ce sont les premières traces de pas humains observées en dehors de l'Afrique. Elles ont été découvertes sur la côte anglaise. Jusqu'à cinq personnes, peut-être de la même famille, ont laissé, il y a plus de 800.000 ans, une série d’empreintes de pas sur la rive d'un ancien estuaire, à Happisburgh, dans le nord de l’Angleterre. Ces traces ont été mises à nu par l'érosion dans une couche de sédiments. Et leur découverte est le fruit d'un fabuleux hasard.
"Leur emplacement a été révélé juste au moment où les chercheurs étaient là pour le voir, lors d'un relevé topographique. Deux semaines plus tard la marée aurait érodé les empreintes" souligne le Dr Simon Lewis, un des découvreurs.
Des traces extrêmement rares
Les découvertes de ce type sont exceptionnelles. Et il faut des conditions bien particulières pour que des empreintes soient saisies lors de leur impression et conservées au fil du temps pour être découvertes des milliers d’années plus tard.
Seules trois lignes d’empreintes sont plus anciennes que celles de Happisburgh : celles de Laetoli en Tanzanie datées de 3,6 millions d’années environ et celles d’Ileret et de Koobi au Kenya (1,5 millions d’années).
Les traces de pas d’Happisburgh ont pu être identifiées grâce à des photographies 3D de la surface. Elles ont révélé des formes d’orteils, de voutes plantaires et de talons appartenant à des adultes mais aussi probablement à des enfants. Leur taille (estimée grâce à la dimension des empreintes) variant entre 93 cm et 1m73. À quel groupe humain appartiennent-ils ? Les scientifiques n’ont pas la réponse.
Le site d’Happisburgh marque le premier établissement humain connu en Europe du Nord. Il y a peu encore, les historiens du peuplement estimaient qu’à cette époque, le Pléistocène inférieur, l’extension humaine ne dépassait pas une zone limitée par le sud des Pyrénées et des Alpes. C’est la découverte à Happisburgh de plus de 70 outils en silex qui a remis en cause cette théorie. Selon les auteurs, qui publient leur découverte dans PLOS ONE, ces empreintes appartiennent à des Homo antecessor.

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