Réflexions
visionnaires de Maurice Bardèche, à propos des implications colossales
des conclusions du Tribunal de Nuremberg de 1945.
Le monde est désormais
démocratique à perpétuité. Il est démocratique par décision de justice.
Désormais, un précédent judiciaire pèse sur toute espèce de renaissance
nationale.
[...]
La condamnation du parti
national-socialiste va beaucoup plus loin qu’elle n’en a l’air. Elle
atteint, en réalité, toutes les formes solides, toutes les formes
géologiques de la vie politique. Toute nation, tout parti qui se
souviennent du sol, de la tradition, du métier, de la race sont
suspects. Quiconque se réclame du droit du premier occupant et atteste
des choses aussi évidente que la propriété de la cité offense une morale
universelle qui nie le droit des peuples à rédiger leurs lois. Ce n’est
pas les Allemands seulement, c’est nous tous qui sommes dépossédés. Nul
n’a plus le droit de s’asseoir dans son champ et de dire : "Cette terre
est à moi". Nul n’a plus le droit de se lever dans la cité et de dire :
"Nous sommes les anciens, nous avons bâti les maisons de cette ville,
que celui qui ne veut pas obéir aux lois sortent de chez moi". Il est
écrit maintenant qu’un concile d’êtres impalpables a le pouvoir de
connaître ce qui se passe dans nos maisons et dans nos villes. Crimes
contre l’Humanité : cette loi est bonne, celle-ci n’est pas bonne. La
civilisation a un droit de veto.
Nous vivions jusqu’ici dans un univers
solide dont les générations avaient déposé l’une après l’autre les
stratifications. Tout était clair : le père était le père, la loi était
la loi, l’étranger était l’étranger. On avait le droit de dire que la
loi était dure, mais elle était la loi. Aujourd’hui, ces bases certaines
de la vie politique sont frappées d’anathème. Car ces vérités
constituent le programme d’un parti raciste condamné au tribunal de
l’humanité. En échange, l’étranger nous recommande un univers selon ses
rêves. Il n’y a plus de frontières, il n’y a plus de cités. D’un bout à
l’autre du continent, les lois sont les mêmes, et aussi les passeports,
et aussi les juges, et aussi les monnaies…
Maurice Bardèche,
Extrait de Nuremberg ou la Terre promise (1948).
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