jeudi 5 décembre 2013

La femme chez Georges Bernanos.

La femme est l’agonie ( Deuxième Partie)
Retrouvez la première partie de notre analyse des figures féminines dans l’oeuvre de Bernanos ici.
La femme est l’agonie.

« La chambre du crime et de l’agonie lui paraît tout à coup immense, infinie, déserte, pareille à une steppe de cauchemar. » in Madame Dargent.
« C’est qu’il n’y a jamais eu qu’un seul matin, Monsieur le Chevalier : celui de Pâques. Mais chaque nuit ou l’on entre est celle de la Très Sainte Agonie. » Blanche in Dialogues des Carmélites.
La mort occupe chez Georges Bernanos une place à la fois singulière et centrale. La mort : le Calvaire, le Salut, la divine agonie, la salvation et la démence, tous ces motifs assemblés viennent fracasser l’être féminin qui se confronte à la dernière heure , minutes qui égrennent tantôt une vie, tantôt une flamme. Rien d’étonnant alors de retrouver des personnages d’écrivains aux prises avec des femmes grandioses dans les deux superbes nouvelles : Madame Dargent et Dialogues d’Ombres.
Figures de Femmes qui ne sont jamais cette provocation que Bernanos assène au lecteur niais » [Elles] ne peuvent paraître autre chose que les folles imaginations d’une maniaque agonisante. » Madame Dargent est la femme d’un talentueux auteur qui ne l’a pas aimé. Elle s’est donnée toute entière à l’oeuvre de son époux, jusqu’à en faire une inscription charnelle, un destin.
La voilà face à l’Homme qu’elle va enfin mâter dans une révélation imparable au sujet des personnages décrits par son mari : » je leur ai donné mieux : un corps, de vrais muscles, une volonté, un bras. » Nous trouvons un écho fascinant à ce propos dans la seconde nouvelle ou un jeune homme indigne fatalement les sentiments d’une femme : « Vous êtes une petite sainte Françoise, voilà le mot. Vous êtes une petite sainte seulement votre sainteté est sans objet. » Les situations se rencontrent quand les hommes de lettres démiurges rencontrent, peut être pour la première fois en vérité, ces frêles créatures qui ornaient leurs jours, et cette rencontre les entraine au supplice : supplice de l’orgueil blessé du mâle, supplice d’une agônie féminine qu’ils abrégeront par la violence consternante de leur bêtise. [...]
Charles de Meyer - La suite sur Nouvel Arbitre
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