Conan (son surnom dans la Résistance) allie la gloire et le côté « mytho » du parcours d’officier para :
appelé en 1936, colonel en 1956, promis aux étoiles (stagiaire du CHEM
en 59), commandant d’un bataillon SAS en 43, sautant sur Port-Said à la
tête de son régiment en 56 ; à la cohérence doctrinale d’un Jean Ousset, à qui d'ailleurs il doit beaucoup.
Nous osons affirmer qu’il est l’officier français qui a le plus approfondi l’étude politique, philosophique, et finalement métaphysique des guerres que la République lui a fait mener,
en en tirant des conclusions pratiques. C’est bien à ce titre qu’il
figure dans la rubrique « en relisant nos maitres ». Cela n’est pas allé
de soi, comme lui-même l’a toujours répété. Confronté aux
manifestations de la Révolution (Libération, Indochine, Algérie), c’est
au fil des constats et des interrogations sur le pourquoi, et le "pour
quoi" des combats, que cet homme d’action a construit sa réflexion, par
tâtonnements successifs, mettant sa peau au bout de ses idées, et s’efforçant sans cesse de mettre ses actes d’officier en cohérence avec la doctrine politique et sociale catholique, qu’il a découverte chemin faisant.
Mort en 2005, il laisse une œuvre
doctrinale ramassée, dense, cohérente, et toute tournée vers
l’engagement, autour d’un principe de pensée et d’action : la Contrerévolution.
Feux et lumière sur ma trace :
son autobiographie, passionnante et d’une grande valeur pédagogique car
elle allie le récit des exploits militaires à l’exposé des
questionnements puis du cheminement intellectuel et spirituel de Conan.
Le manifeste politique et social, exposé des fondamentaux de ce l’ordre politique et social naturel, sur les bases de la doctrine catholique.
La doctrine d’action contrerévolutionnaire
(DA), exposé méthodique des façons d’agir concrètement pour lutter
contre la Révolution sous toutes ses formes, chacun dans son milieu
social et professionnel naturel
La confrontation Révolution-Contrerévolution,
déclinaison de la DA pour les temps de troubles graves et de
clandestinité. C’est le seul de ses ouvrages qui ait un peu vieilli, car
rédigé dans le contexte à la possible invasion soviétique des années
70/80.
A ces quatre fondamentaux il convient d’ajouter, la Voix du Pays réel, et SCOR (SOS contre la Révolution), sorte de compendium du manifeste, de la DA, et d’éléments de description historique de la Révolution dans l’esprit du « Pour qu’Il règne » de Jean Ousset, avec beaucoup de citations très utiles.
« La Contrerévolution, c’est le contraire de la Révolution »
cette formule ramassée de Joseph de Maistre, que Conan cite dans la
DA, résume toute sa pensée dont on peut citer ces quelques extraits.
« Tout ce qui va à l’encontre de la dignité de l’homme et porte préjudice à ses vrais droits ou à l’accomplissement de ses devoirs, est l’expression d’une révolte contre l’ordre naturel : c’est la Révolution.""La Contrerévolution s’oppose à toutes les formes de la Révolution en vue de rétablir un ordre conforme à une juste conception de l’homme, de l’économie sociale et de la communauté humaine.""Si on entend par Révolution une négation de toutes les valeurs d’Etre (...) la Contrerévolution qui est son opposition, a tout le sens positif, constructif, que contient l’affirmation du principe d’Etre ; et son côté destructif des manifestations du mal n’est que secondaire."
L’entretien donné en 1976 au mensuel Lecture et Tradition, et relaté ici, vous permettra en quelques minutes de mieux
connaitre ce maitre dont les principes ont toutes les qualités pour
constituer la colonne vertébrale et l’unité d’action des insurrections
légitimes d’aujourd’hui – si, précisément, nous ne voulons pas qu’elles servent la Révolution !
Paula Corbulonhttp://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/12/en-relisant-nos-ma%C3%AEtres-pierre-ch%C3%A2teau-jobert.html
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