vendredi 29 novembre 2013

Esclavagistes et totalitaires d'aujourd'hui

Le souvenir m'est resté du titre d'un brûlot, remontant à 1959 : "de Hanoï à Leipzig un milliard d'esclaves". Ceci décrivait alors, le lecteur l'a compris, la situation des pays occupés par l'armée rouge en 1945, puis par les armées de Mao Tsé-toung en 1949 et celles du Vietminh en 1954, aux applaudissements hélas de notre si chère intellocratie parisienne.
Cette situation-là s'est largement améliorée depuis. On doit s'en féliciter, ou plutôt on doit prendre conscience de ce que nous devons aux gens qui ont combattu et largement vaincu le communisme. On devrait d'ailleurs cesser de ramener à la "chute du mur", ce que l'on doit à Lech Walesa, au pape Jean-Paul II et à Ronald Reagan. On ne saurait non plus considérer comme anecdotique à cet égard que Barack Husseïn Obama ait pris la décision de supprimer l'ambassade américaine au Vatican, créée en 1984 sous la présidence Reagan.
Or l'une des découvertes qu'ont pu faire les lecteurs de "l'Archipel du Goulag" d'Alexandre Soljenitsyne, ou des bouleversants "Récits de la Kolyma" de Varlam Chalamov  (1)⇓ c'est précisément l'horrible condition résultant de l'univers concentrationnaire mis en place par Lénine et dont très longtemps les belles et grandes consciences de notre Hexagone ont tout simplement, et pendant si longtemps, nié l'existence.
Si on la compare à la "case de l'Oncle Tom" on découvre que le XXe siècle avait, en matière de servitude, réalisé de considérables "progrès", grâce à la mainmise de l'État sur la vie des individus.
Aujourd'hui, au XXIe siècle les défenseurs de la liberté doivent se préparer à combattre de nouvelles formes de contrainte, d'oppression, et même à de nouvelles inventions dans le registre du totalitarisme.
Jules Monnerot l'avait remarqué dans la première partie de sa "Sociologie du communisme" : l'entreprise de Lénine était structurée comme l'avait été au VIIIe siècle la vague déferlante des successeurs de Mahomet.  (2)⇓
La tentative en cours d'une renaissance politique de ce qui devrait n'être considéré que comme une religion aboutit notamment à la revendication du Califat mondial, c'est-à-dire à un pouvoir politique absolu.
Ce que nous appelons, dès lors, "l'islamisme" donne dans ce contexte naissance à divers monstres. Dès 1986, nous avons connus à Paris les attentats aveugles, sanglants, contre Tati puis ceux de Khalid Kelkal en liaison avec le GIA algérien. Avec le World Trade center à New York en 2001, Madrid en 2004, Londres en 2005 cette forme extrême caractérise un véritable "islamo-terrorisme".
Mais, au-delà de ces manifestations insupportables, on gagnerait sans doute à s'interroger sur le mépris élémentaires des droits humains qu'elles supposent.
Tels que nous les pensons désormais en occident, les admirateurs, ou plus exactement les obligés du Qatar devraient en prendre conscience et reconnaître l'incompatibilité des pratiques de l'émirat avec les valeurs de l'occident.
Dans un article consacré aux "esclaves du football" Laurent Glauzy décrit ainsi la situation abominable des malheureux mercenaires du sport spectacle. Il évoque notamment le sort de Zahir Bellounis ressortissant Français, attiré par un contrat mirifique, aujourd'hui retenu contre son gré, privé de rémunération. Confronté à ce pauvre concitoyen ruiné M. Hollande lui aurait conseillé de "rester fort.  (3)⇓
Hélas la situation va bien au-delà des cas de ces sportifs trompés par ce miroir aux alouettes. On doit mesurer que dans cette principauté cohabitent 300 000 sujets de l'émir, plus ou moins bénéficiaires de la rente du pétrole, en face de 1 700 000 immigrés, privés de droits, qui travaillent à leur service.
Or,le Qatar prévoit d’investir dans la coupe du monde quelque 200 milliards de dollars. Les travaux sont effectués dans des conditions abominables. En quelques mois on compte soixante-dix ouvriers népalais morts d’épuisement.
On se rapproche encore plus des conditions de l'esclavage dans l'affaire à peine croyable des trois femmes séquestrées durant trente ans par un couple, près de Londres. Les suspects, un couple d'ex-militants maoïstes avaient manifestement recrutés ces malheureuses dans le contexte de leur secte révolutionnaire, celui d'un squat communiste, le Mao Tse-toung Memorial Centre dans le quartier de Brixton.  (4)⇓
Mais au fait qui donc organise le transfert de ces victimes ? L'arrestation en Italie d'un chef de bande somalien jette un jour que les lecteurs de "Coke en Stock" connaissent bien.
Le nommé Elmi Mouhamud Muhidin, 24 ans, dirigeait en effet un réseau spécialisé dans un commerce bien particulier. Sous ses ordres : une cinquantaine d'hommes, Somaliens et Soudanais. Arrêté en Italie, il est poursuivi pour viol et séquestration. Sa bande avait enlevé 130 érythréens candidats au paradis européen. Le groupe marchait dans le Sahara entre le Soudan et la Libye. Dans ce pays ils se sont retrouvés entassés dans une pièce pendant deux semaines. Ils y ont été torturés, la plante des pieds frappée au marteau. Ils ont également été soumis à des décharges électriques. Les 20 femmes du groupe ont été violées à plusieurs reprises et offertes "comme une tasse de thé" à des "visiteurs". Ces malheureux ont ensuite été forcés de payer une véritable rançon : plus de 3 000 dollars par personne pour être transportés à Tripoli, où ils ont été remis à d'autres trafiquants qui géraient un camp de 600 personnes etc. (5)⇓ Tout cela ressemble de plus en plus à la condition des esclaves d'autrefois. Mais pourquoi diantre les ligues de vertu ne protestent-elles pas ?
Pourquoi les belles âmes, de Harlem Désir à Taubira, n'en font-elles pas des rassemblements à la Mutualité ?
Apostilles
  1. cf. "Récits de la Kolyma".
  2. cf. "L'islam du XXe siècle".
  3. cf. sur le site Contre Info .
  4. cf. Le Monde.fr avec AFP | 25.11.2013 à 18h15 .
  5. cf. sur le site de L'Expansion .

Aucun commentaire: