Depuis
quelques années les déferlantes de repentances et autres
auto-flagellations collectives viennent pourrir notre pays en instaurant
un climat pestilentiel et totalitaire. Généralement entraînées par une
gauche bobo-caviar ou extrémiste, toujours moralisatrice, souvent
arrogante mais totalement ignorante (ou feignant de lêtre), les mièvres
complaintes victimaires se multiplient avec la complicité, parfois
active, des tribunaux, des universités, des évêques et de la droite. En
ces occasions, cette dernière n’a jamais cessé d’être « la plus bête
du monde », juste accessit décerné par Guy Mollet en son temps. Quoique,
cette droite molle sait parfois dire des choses justes.
C’est ainsi quà propos de la proposition de loi socialiste autorisant des poursuites pénales contre les personnes ayant publiquement nié l’existence du « génocide arménien de 1915 à 1923 » (assorties dune peine d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros damende), François Fillon, actuel ministre des Affaires sociales, a publiquement déclaré : « il faut arrêter de voter des textes de loi qui interdisent aux Français de sexprimer sur des sujets historiques ».
Le délire anachronique
C’est dailleurs l’objet du nouveau livre de Daniel Lefeuvre, professeur à l’université de Paris VIII, que de vouloir légitimement En finir avec la repentance coloniale (1). Dans la continuité de son ouvrage Chère Algérie (2), dans lequel il démontrait que cette colonie avait coûté beaucoup plus cher à la France qu’elle ne lui avait rapporté, pulvérisant déjà les certitudes et les dogmes des méaculpants, Daniel Lefeuvre tente, dans son nouvel opus, de faire litière des contrevérités et autres mensonges colportés par les adeptes de la contrition lacrymale.
Il n’y réussit pas trop mal, sauf à prendre garde dévacuer préalablement son présupposé républicain, notamment lorsqu’il proclame qu’« en accusant son passé, c’est la République, ses valeurs et ses institutions que l’on cherche à atteindre, dans le but, avoué ou non, d’en saper les fondements ». Ce faisant, il sacrifie, hélas, à la sémantique actuelle de ces discours creux qui préfèrent parler d’une abstraite et improbable République plutôt que de la réalité charnelle et concrète de la France. Car c’est bien la France que « les Repentants », comme il les nomme, cherchent à flétrir et à insulter par idéologie apatride et haine de soi et non seulement la République.
L’auteur démonte avec un scrupule d’horloger la mécanique rhétorique qui mène précisément les repentants à « tordre les faits, grossir certains événements, en taire d’autres », le tout complaisamment relayé par les médias. Au total, nous dit l’auteur, cette « nouvelle génération d’anticolonialistes » s’abîme avec bonheur dans le délire anachronique qui consiste à juger les événements et les hommes du passé à l’aune des axiologies du présent.
Un négationnisme compassionnel
Ces nouveaux procureurs de l’Histoire imposent une vision partielle - et donc partiale - de celle-ci, au mépris d’une rigoureuse méthodologie de la recherche historique. Dès lors, par exemple, certains historiens - sinon autoproclamés, tout du moins rétribués comme tels par l’université française - au premier rang desquels l’on trouve Olivier Le Cour Grandmaison, enseignant à l’université d’Evry-Val-d’Essonne, soutiennent sans rire que la conquête de lAlgérie par la France en 1830 a relevé d’un « projet cohérent de génocide » ! La guerre de conquête, parce quelle aurait entraîné la disparition denviron 875 000 personnes sur une population autochtone de près de trois millions d’âmes, aurait préfiguré la Shoah, notamment par l’usage prémédité et planifié des razzias, des enfumades et des tortures. Daniel Lefeuvre rétablit heureusement la vérité en soulignant qu’en définitive les pertes pour cause de guerre se seraient élevées à « seulement » 300 000 victimes contre 550 000 dues aux calamités naturelles qui ont émaillé toute la période de conquête, de 1830 à 1872.
Par ailleurs, l’auteur fait justement remarquer que ce dernier chiffre ne doit rien à la prétendue destruction des structures économiques et sociales précoloniales par les Français, car on relève dès le XVIIIè siècle que « les retours répétés d’épidémies meurtrières font de l’Afrique du Nord une région d’endémie ».
La remise au point de Daniel Lefeuvre est salutaire tant il est certain que le négationnisme compassionnel apporte des effets néfastes sur les relations franco-algériennes. Par dégoût viscéral de la France aux origines psychanalytiques multiples , les repentants ôtent à son peuple toutes défenses immunitaires propres à protéger la nation et ses gouvernants contre les attaques venimeuses et racistes du FLN Bouteflika.
Chères colonies
L’ouvrage poursuit son œuvre de salubrité publique en exposant la façon dont la France a littéralement grevé ses finances publiques pour avoir porté à bout de bras une balance commerciale des plus déficitaires de ses colonies. Suivant en cela les thèses de Jacques Marseille et de Bernard Lugan, entre autres, Lefeuvre démontre que nos colonies étaient de véritables « tonneaux des Danaïdes » et que la France ne s’est nullement enrichie ni développée aux dépens de ces dernières. De même, alors que six ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, « la France s’est relevée des destructions de la guerre », l’auteur constate que les 160 000 coloniaux du Maghreb présents sur le sol métropolitain comptant « pour moins de 1 % de la population active totale » ont joué un rôle « marginal » dans la reconstruction du pays. Les ouvriers d’Afrique du Nord, surtout les Algériens, n’avaient pas la faveur des patrons et contremaîtres français qui les considéraient comme « peu stables et dun rendement insuffisant ».
Quoi qu’il en soit, à lheure où il conviendrait de fédérer l’ensemble de la communauté française, sans distinction de races ou de religions, autour du bien commun de la seule France, force est de constater que les salisseurs de la nation s’évertuent criminellement à entretenir l’anarchie et à propager les plus ignobles mensonges.
Aristide Leucate L’Action Française 2000 du 19 octobre au 1er novembre 2006
(1) Daniel Lefeuvre : Chère Algérie. La France et sa colonie (1930-1962), Flammarion, Paris, 2005.
(2) En finir avec la repentance coloniale. Éd. Flammarion, 229 pages, 18 euros.
C’est ainsi quà propos de la proposition de loi socialiste autorisant des poursuites pénales contre les personnes ayant publiquement nié l’existence du « génocide arménien de 1915 à 1923 » (assorties dune peine d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros damende), François Fillon, actuel ministre des Affaires sociales, a publiquement déclaré : « il faut arrêter de voter des textes de loi qui interdisent aux Français de sexprimer sur des sujets historiques ».
Le délire anachronique
C’est dailleurs l’objet du nouveau livre de Daniel Lefeuvre, professeur à l’université de Paris VIII, que de vouloir légitimement En finir avec la repentance coloniale (1). Dans la continuité de son ouvrage Chère Algérie (2), dans lequel il démontrait que cette colonie avait coûté beaucoup plus cher à la France qu’elle ne lui avait rapporté, pulvérisant déjà les certitudes et les dogmes des méaculpants, Daniel Lefeuvre tente, dans son nouvel opus, de faire litière des contrevérités et autres mensonges colportés par les adeptes de la contrition lacrymale.
Il n’y réussit pas trop mal, sauf à prendre garde dévacuer préalablement son présupposé républicain, notamment lorsqu’il proclame qu’« en accusant son passé, c’est la République, ses valeurs et ses institutions que l’on cherche à atteindre, dans le but, avoué ou non, d’en saper les fondements ». Ce faisant, il sacrifie, hélas, à la sémantique actuelle de ces discours creux qui préfèrent parler d’une abstraite et improbable République plutôt que de la réalité charnelle et concrète de la France. Car c’est bien la France que « les Repentants », comme il les nomme, cherchent à flétrir et à insulter par idéologie apatride et haine de soi et non seulement la République.
L’auteur démonte avec un scrupule d’horloger la mécanique rhétorique qui mène précisément les repentants à « tordre les faits, grossir certains événements, en taire d’autres », le tout complaisamment relayé par les médias. Au total, nous dit l’auteur, cette « nouvelle génération d’anticolonialistes » s’abîme avec bonheur dans le délire anachronique qui consiste à juger les événements et les hommes du passé à l’aune des axiologies du présent.
Un négationnisme compassionnel
Ces nouveaux procureurs de l’Histoire imposent une vision partielle - et donc partiale - de celle-ci, au mépris d’une rigoureuse méthodologie de la recherche historique. Dès lors, par exemple, certains historiens - sinon autoproclamés, tout du moins rétribués comme tels par l’université française - au premier rang desquels l’on trouve Olivier Le Cour Grandmaison, enseignant à l’université d’Evry-Val-d’Essonne, soutiennent sans rire que la conquête de lAlgérie par la France en 1830 a relevé d’un « projet cohérent de génocide » ! La guerre de conquête, parce quelle aurait entraîné la disparition denviron 875 000 personnes sur une population autochtone de près de trois millions d’âmes, aurait préfiguré la Shoah, notamment par l’usage prémédité et planifié des razzias, des enfumades et des tortures. Daniel Lefeuvre rétablit heureusement la vérité en soulignant qu’en définitive les pertes pour cause de guerre se seraient élevées à « seulement » 300 000 victimes contre 550 000 dues aux calamités naturelles qui ont émaillé toute la période de conquête, de 1830 à 1872.
Par ailleurs, l’auteur fait justement remarquer que ce dernier chiffre ne doit rien à la prétendue destruction des structures économiques et sociales précoloniales par les Français, car on relève dès le XVIIIè siècle que « les retours répétés d’épidémies meurtrières font de l’Afrique du Nord une région d’endémie ».
La remise au point de Daniel Lefeuvre est salutaire tant il est certain que le négationnisme compassionnel apporte des effets néfastes sur les relations franco-algériennes. Par dégoût viscéral de la France aux origines psychanalytiques multiples , les repentants ôtent à son peuple toutes défenses immunitaires propres à protéger la nation et ses gouvernants contre les attaques venimeuses et racistes du FLN Bouteflika.
Chères colonies
L’ouvrage poursuit son œuvre de salubrité publique en exposant la façon dont la France a littéralement grevé ses finances publiques pour avoir porté à bout de bras une balance commerciale des plus déficitaires de ses colonies. Suivant en cela les thèses de Jacques Marseille et de Bernard Lugan, entre autres, Lefeuvre démontre que nos colonies étaient de véritables « tonneaux des Danaïdes » et que la France ne s’est nullement enrichie ni développée aux dépens de ces dernières. De même, alors que six ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, « la France s’est relevée des destructions de la guerre », l’auteur constate que les 160 000 coloniaux du Maghreb présents sur le sol métropolitain comptant « pour moins de 1 % de la population active totale » ont joué un rôle « marginal » dans la reconstruction du pays. Les ouvriers d’Afrique du Nord, surtout les Algériens, n’avaient pas la faveur des patrons et contremaîtres français qui les considéraient comme « peu stables et dun rendement insuffisant ».
Quoi qu’il en soit, à lheure où il conviendrait de fédérer l’ensemble de la communauté française, sans distinction de races ou de religions, autour du bien commun de la seule France, force est de constater que les salisseurs de la nation s’évertuent criminellement à entretenir l’anarchie et à propager les plus ignobles mensonges.
Aristide Leucate L’Action Française 2000 du 19 octobre au 1er novembre 2006
(1) Daniel Lefeuvre : Chère Algérie. La France et sa colonie (1930-1962), Flammarion, Paris, 2005.
(2) En finir avec la repentance coloniale. Éd. Flammarion, 229 pages, 18 euros.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire