mardi 13 août 2013

Le mythe gaullien, par Manuel GOMEZ


Il est très souvent fait référence aux paroles, écrits, actes et gouvernance de De Gaulle. Mais la majorité des Français, surtout les jeunes qui n’ont su qu’une vérité occultée, connaît-elle les pensées profondes de celui qui est considéré comme un « héros » ?
Ces pensées qui ont sans doute motivé toute son action ? Certaines, surtout celles concernant l’immigration, devraient être examinées avec la plus grande attention par nos dirigeants actuels et futurs. En voici un florilège.

Sur les Arabes, à Philippe De Gaulle.
« Si une communauté n’est pas acceptée, c’est qu’elle ne donne pas de bons produits, sinon elle est admise sans problème. Si elle se plaint de racisme à son égard, c’est parce qu’elle est porteuse de désordre. Quand elle ne fournit que du bien, tout le monde lui ouvre les bras. Mais il ne faut pas qu’elle vienne chez nous imposer ses mœurs. »
Au lendemain du massacre de Mers-el-Kebir – 1940.
«En vertu d’un engagement déshonorant, le gouvernement qui fut à Bordeaux avait consenti à livrer les navires à la discrétion de l’ennemi.  Il n’y a pas le moindre doute que, par principe ou par nécessité, l’ennemi aurait un jour utilisé nos bâtiments, soit contre l’Angleterre, soit contre notre propre empire. Eh ! Bien, je le dis sans ambages, il vaut mieux qu’ils aient été détruits. ».
(Il mentait délibérément. Pas un seul mot, pas un seul regret, aucun sentiment de pitié pour les 1297 marins français « massacrés » sans même pouvoir se défendre.)
Directives au Garde des Sceaux le 12 juin 1945.
« Sur le plan ethnique, il convient de limiter l’afflux des Méditerranéens et des Orientaux, qui ont depuis un demi-siècle profondément modifié les compositions de la population française. Sans aller jusqu’à utiliser, comme aux États-Unis, le système rigide des quotas, il est souhaitable que la priorité soit accordée aux naturalisations nordiques (Belges, Luxembourgeois, Suisses, Hollandais, Danois, Anglais, Allemands, etc.)
À André Philip, ex ministre socialiste, le 3 mars 1958.
« On ne s’en sortira que par l’indépendance de l’Algérie. Par étapes et, si possible, en association avec la France.
- Mais, mon général, vous allez être l’otage de l’armée. Vous ne pourrez plus conduire une telle politique.
- Ne soyez pas naïf ! Vous avez vécu à Alger comme moi. Vous les connaissez. Ce sont  tous des braillards. Il n’y a qu’à les laisser brailler. Quant aux militaires, je me tiendrai tranquille, le temps que les chefs se dévorent entre eux. De ce qu’il restera, je ferai ce que je voudrai avec des promotions et des décorations. »
Conférence de presse – juin 1958.
« J’ai rétabli les libertés publiques quand elles avaient disparu, ce n’est donc pas pour commencer une carrière de dictateur à 67 ans »
(Dix ans plus tard, en 1968, il s’apprêtait à les conserver ces libertés publiques et même par la force des armes… à 77 ans.)
À André Passeron, journaliste au quotidien « Le Monde ». Cette déclaration prouve, si c’était nécessaire, sa trahison préméditée.
« Tenez, par exemple pour l’Algérie, de tout temps, avant que je revienne au pouvoir et lorsque j’y suis revenu, après avoir étudié le problème, j’ai toujours su et décidé qu’il faudrait donner à l’Algérie son indépendance. Mais imaginez qu’en 1958, quand je suis revenu au pouvoir et que je suis allé à Alger, que je dise sur le forum qu’il fallait que les Algériens prennent eux-mêmes leur gouvernement, mais il n’y aurait plus eu de De Gaulle dans la minute même. Alors il a fallu que je prenne des précautions, que j’y aille progressivement et comme ça on y est arrivé. Mais l’idée simple, l’idée conductrice, je l’avais depuis le début.»
Discours de Rome – 27 juin 1959.
« Nous avons une responsabilité, celle de jouer le rôle de la France. Ce rôle, dans mon esprit comme dans le vôtre, se confond avec un rôle chrétien. Notre pays ne serait pas ce qu’il est, c’est presque banal de le dire, s’il n’était pas d’abord un pays catholique. »
Sur l’intégration.
« Il est impossible d’accueillir au Palais-Bourbon cent vingt députés algériens. La Patrie deviendrait la colonie de ses colonies. »
« Les Arabes, les kabyles, les Mozabites, les Juifs ? Ces gens-là ne font pas partie de notre peuple. »
Au général ALLARD.
« Mais enfin Allard, vous n’imaginez tout de même pas qu’un jour, un Arabe, un musulman, puisse être l’égal d’un Français ! Voyons ! C’est impensable ».
À Alain PEYREFITTE, le 5 mars 1959.
« De toute façon, l’Algérie française, c’est une fichaise et ceux qui préconisent l’intégration sont des jean-foutre…
C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une minorité sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même, avant tout, un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! Les musulmans, vous êtes allé les voir ? Vous les avez regardés, avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français !
Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très savants.
Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français.
Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront peut-être vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et les Berbères d’Algérie étaient considérés comme français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Eglises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! »
Toujours à Alain PEYREFITTE.
« L’intégration, c’est une entourloupe pour permettre que les musulmans qui sont majoritaires en Algérie à dix contre un, se retrouvent minoritaire dans la République française à un contre cinq. C’est un tour de passe-passe puéril ! On s’imagine qu’on pourra prendre les Algériens avec cet attrape-couillons ? Avez-vous songé que les Arabes se multiplieront par cinq, puis par dix, pendant que la population française restera stationnaire ? Il y aurait deux cents, puis quatre-cents députés arabes à Paris ? Vous voyez un président arabe à l’Élysée ? »
« Il vaut mieux une Algérie algérienne au sein de la communauté, qu’une Algérie française au sein de la France, qui nous mettrait à plat pour toujours ! »
Encore à Alain PEYREFITTE, le 20 octobre 1959.
« On a prétendu faire des nègres de bons Français. C’est beau l’égalité, mais ce n’est pas à notre portée. Vouloir que toutes les populations d’outre-mer jouissent des mêmes droits sociaux que les métropolitains, d’un niveau de vie égal, ça voudrait dire que le nôtre serait abaissé de moitié. Qui y est prêt ? Alors puisque nous ne pouvons pas leur offrir l’égalité, il vaut mieux leur donner la liberté ! Bye Bye vous nous coûtez trop cher…
On peut intégrer des individus, des familles, des petits groupes, et encore, dans une certaine mesure seulement, et ça prend des générations. On n’intègre pas des peuples, avec leur passé, leurs traditions, leurs souvenirs communs de batailles gagnées ou perdues, leurs héros… Nous ne pouvons pas tenir à bout de bras cette population prolifique comme des lapins, et ces territoires énormes. »
À J.R. TOURNOUX – « La tragédie du Général – Éditions Plon 1967.
« Les noirs sont de braves bougres. Ils ne sont pas animés par la même passion, par la même haine que les Arabes. Il n’y a pratiquement pas de Noirs en dehors de l’Afrique noire, alors que le mouvement pan-arabe va bien au-delà du Maghreb. Mais vous comprenez bien que lorsque l’Afrique du Nord sera perdue, le même intérêt n’existera plus !
Les Arabes, ce n’est rien. Jamais on n’a vu des Arabes construire des routes, des barrages, des usines. Après tout, peut-être n’ont-ils pas besoin de routes, de barrages, d’usines. Ce sont d’habiles politiques. Ils sont habiles comme des mendiants. »
« Tous ces bicots se chamaillent. Ils aiment les fusils, ils aiment s’en servir. Ils ont la manie de la « fantasia ».
« Ce n’est pas un Français comme vous et moi. C’est un Pied-Noir.» Il s’agissait du général 5 étoiles de l’Armée Française Edmond Jouhaux.
Cyrus SULZBERGER – « Les derniers des géants » Éditions Albin Michel – 1972.
« Qu’est-ce que les Arabes ? Les Arabes sont un peuple qui, depuis les jours de Mahomet, n’ont jamais réussi à constituer un État. Avez-vous une digue construite par les Arabes ? Nulle part. Cela n’existe pas.
Les Arabes disent qu’ils ont inventé l’algèbre et construit d’énormes mosquées. Mais ce fut entièrement l’œuvre des esclaves chrétiens qu’ils avaient capturés. Ce ne fut pas les Arabes eux-mêmes. Ils ne peuvent rien faire seuls. »
Au député UNR Raymond DRONNE.
« Voulez-vous être bougnoulisé ? Voyons Dronne ! Donneriez-vous votre fille à marier à un bougnoul ? Vous donneriez, vous, votre fille à marier à un bougnoul ? »
David SCHOENBRUN – « Les trois vies de Charles de Gaulle » - Ed. Julliard – 1965
« L’élément décisif pour moi, c’est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l’histoire de France à partir de l’accession d’un roi chrétien qui porte le nom des Francs. »
Au général KOENIG.
« Évidemment, lorsque la monarchie ou l’empire réunissait à la France l’Alsace, la Lorraine, la Franche-Comté, le Roussillon, la Savoie, le pays de Gex ou le Comté de Nice, on restait entre Blancs, entre européens, entre chrétiens. Si vous allez dans un douar, vous rencontrerez tout juste un ancien sergent de tirailleurs parlant mal le français. »
À Léon DELBECQUE.
« Et puis, Delbecque, vous nous voyez mélangés avec des Musulmans ? Ce sont des gens différents de nous. Vous nous voyez mariant nos filles avec des Arabes ? »
Au député LAURIOL.
« Les Arabes, pour détruire les ponts, ça va. Mais pour les construire ! Avez-vous déjà vu un Arabe construire un pont ? Les Arabes n’ont jamais rien construit, jamais un pont, jamais un port, jamais une usine, jamais un chemin de fer. Cela n’est jamais arrivé. Il y a peu de chances pour que cela arrive maintenant. Ils ont besoin de nous. Ces gens-là sont des Arabes, ils ne nous aiment pas, nous n’en voulons pas. »
À Maître Jacques ISORNI – « Lui qui les juge » Éditions Flammarion – 1961
« Ils vous intéressent, vous, ces Mohammed et ces Fernandez ? »
Gaston MONNERVILLE, Président du Sénat « Charles De Gaulle » Éditions Gallimard 2002 (à propos de Mme Senghor, née Hubert, au cours d’un dîner au sénat en 1961).
« Je ne comprends pas qu’une femme blanche épouse un homme de couleur. »
À Louis JOXE, en mars 1962 au cours des « accords d’Évian ».
« Alors, Joxe, vous avez bientôt fini avec vos bicots ? »
Conseil des ministres - 25 janvier 1962.
« On ne peut pas accepter de recevoir tous les musulmans qui viendraient à déclarer qu’ils ne s’entendront pas avec leur gouvernement! Le terme de rapatriés ne s’applique évidemment pas aux musulmans; ils ne retournent pas dans la terre de leurs pères ! »
Conseil des ministres - 3 avril 1962.
«Les harkis... ce magma qui n’a servi à rien et dont il faut se débarrasser sans délai. »
« J’attire votre attention sur un problème qui pourrait devenir sérieux. Il y a eu 40.000 immigrants d’Algérie en Avril. C’est presque égal au nombre de bébés nés en France pendant le même mois. J’aimerais qu’il naisse plus de bébés en France et qu’il vienne moins d’immigrés. Vraiment, point trop n’en faut ! Il devient urgent d’y mettre bon ordre ! »
« La France ne doit plus avoir aucune responsabilité dans le maintien de l’ordre après la signature des « accords ». Si les gens s’entre-massacrent, ce sera l’affaire des nouvelles autorités. »
Conférence de presse le 27 novembre 1967.
« Certains même redoutaient que les juifs, jusqu’alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles. »
Dialogue avec Christian FOUCHET, Haut-commissaire en Algérie en mars 1962 et ministre de l’intérieur du 6 avril 1967 jusqu’au 31 mai 1968 où il est limogé par De Gaulle. Il s’agit là de la preuve directe de ses directives dans l’organisation du massacre des innocents le 26 mars 1962, rue d’Isly à Alger.
« De GAULLE m’a reproché de ne pas avoir maintenu l’ordre en mai 68.
« Vous n’avez pas osé tirer » m’a-t-il dit.
J’aurais osé s’il l’avait fallu. Souvenez-vous de l’Algérie et de la rue d’Isly. Là j’ai osé et je ne le regrette pas parce qu’il fallait montrer que l’armée n’était pas complice de la population algéroise.

À Jacques FOCCART, son conseiller particulier pour l’Afrique, le 8 novembre 1968.
« Vous savez, cela suffit avec vos nègres. Vous me gagnez à la main, alors on ne voit plus qu’eux : il y a des nègres à l’Élysée tous les jours, vous me les faites recevoir, vous me les faites inviter à déjeuner. Je suis entouré de nègres, ici. Et puis tout cela n’a aucune espèce d’intérêt ! Foutez-moi la paix avec vos nègres. Je ne veux plus en voir d’ici deux mois, vous entendez ? Plus une audience avant deux mois. Ce n’est pas seulement en raison du temps que cela me prend, bien que ce soit déjà fort ennuyeux, mais cela fait très mauvais effet à l’extérieur. On ne voit que des nègres, tous les jours, à l’Élysée. Et puis je vous assure que c’est sans intérêt. »

Aucun commentaire: